Véronique de Villèle, ça vous parle ? Non ? Et si je vous dis... Véronique et Davina ? Voilà. Pendant sept ans, de 1981 à 1987, le duo culte a fait bouger toute la France avec son émission Gym Tonic. Elle était diffusée les dimanches, en fin de matinée, sur la chaîne qui s'appelait à l'époque Antenne 2. Aujourd'hui, Véronique aime toujours autant le sport, elle continue d'ailleurs de l'enseigner. C'est l'un des sujets qu'elle a accepté d'aborder pour Paroles d'Actu. Surtout, elle évoque pour nous le combat de sa vie, celui qu'elle mène au sein de la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer (ifrad). Et quelques uns des visages qui sont et resteront chers à son cœur : son père, sa maman, son filleul Max, Mireille Darc, Alain Delon, le docteur de Ladoucette, le professeur Dubois, Stéphanie Fugain...
Le questionnaire d'origine date du 13 septembre, quelques jours avant le grand gala de la Fondation. C'est sur cette base qu'a eu lieu, le 29 au matin, notre échange avec Véronique de Villèle. Un très beau moment, un moment d'émotions. Et quelques images, images d'une vie, images d'une femme de cœur... Merci infiniment, chère Véronique de Villèle. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU
ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU
VÉRONIQUE DE VILLÈLE
Membre d'honneur de la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer
Membre du Comité d'organisation de la Fondation
« Il ne faut pas penser qu'ils ne
comprennent plus rien, c'est faux... »
(Photos fournies à ma demande par Madame Véronique de Villèle)
Entretien : 29/09/12
Paroles d'Actu : Bonjour, Véronique de Villèle. Comment allez-vous ?
Véronique de Villèle : Ça va très bien !
PdA : Pour le grand public, vous êtes avant tout et pour toujours la Véronique de Véronique et Davina, le duo mythique de l'émission Gym Tonic. Quel regard portez-vous sur cette expérience, avec le recul ?
V.d.V. : Cette émission est une magnifique expérience... Une rencontre immense avec un public enchanté. Un succès incroyable... Tous les dimanches matins, plus de douze millions de téléspectateurs... Fou ! Et ça a duré sept ans !
PdA : Que vous a apporté l'émission ?
V.d.V. : Une reconnaissance du public, un immense succès. Et le bonheur d'apporter dans des foyers loin de Paris un peu de bonne humeur et des exercices à faire chez eux, en famille.
PdA : Aujourd'hui encore, vous continuez à donner des cours. Fitness, danse, pétanque... D'où vous vient cette passion pour le sport ? Quelle place tient-il dans votre vie ?
V.d.V. : Une place importante. L'exercice physique est obligatoire pour la santé. J'ai toujours fait du sport : natation, ski, golf, gym, et bien sûr pétanque. La pétanque est un sport où il faut réfléchir, c'est de la stratégie. On y fait aussi de l'exercice, on se baisse environ quarante fois pour ramasser ses boules...
PdA : Quel est, en substance, le message que vous essayez de transmettre à celles et ceux qui, nombreux et de tous âges, comptent parmi vos élèves ?
V.d.V. : De l'énergie, de la bonne humeur. D'être toujours positif. Travailler le corps, mais aussi sa tête.
PdA : Ouvrons une page un peu plus politique... Vous vous êtes très clairement prononcée pour Nicolas Sarkozy lors de la dernière campagne présidentielle, apparaissant même comme "vice présidente" dans l'organigramme de son comité de soutien. Voulez-vous évoquer pour nous cet engagement ?
V.d.V. : Oui, pourquoi pas... J'aime l'intelligence de cet homme. J'aime son énergie. J'aime ses idées. Je l'aime tout court. En plus, il a de l'humour... Je pense qu'il a l'envergure d'un grand chef d'État, c'est tout ! Je le regrette énormément...
PdA : Sans transition... Engagement, toujours, d'une autre nature... Vous faites partie du Comité d'organisation de la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer (ifrad). Pourquoi cette cause vous tient-elle tellement à coeur ?
V.d.V. : Très à cœur... C'est une rencontre importante, avec le docteur Olivier de Ladoucette, il y a dix ans. À la mort de mon père, j'étais désespérée. Il m'a aidée, beaucoup parlé, et m'a dit, « Je vais avoir besoin de vous, besoin de toute votre énergie, nous allons créer une fondation pour aider les chercheurs sur cette maladie atroce, Alzheimer... ». J'ai dit oui.
Et voilà, depuis, j'y mets tout mon cœur. J'utilise mon "joli" carnet d'adresses et nous organisons des soirées de gala, des conférences, nous cherchons des donateurs. J'ai un de mes frères, Frédéric, qui m'aide beaucoup aussi avec ses relations. Maintenant, nous sommes une grande équipe, nous fonctionnons très bien. La Fondation est connue et nous aidons la recherche. Il y a dix ans, nous étions six !
PdA : Le 18 septembre dernier s'est tenu un grand gala au Cirque d'Hiver au profit de la Fondation, présidé par Alain Delon et présenté par vous-même. Quelles images en garderez-vous ?
V.d.V. : Ce que je vais vous dire est idiot ! Mais... grand souvenir, lorsque je suis sur scène pour présenter cette magnifique soirée et que j'appelle le président de la Fondation... Il arrive avec une bougie allumée, me l'offre, dit quelques mots sur moi et demande à la salle entière (neuf-cents personnes) de chanter « Happy birthday Véro »... Émouvant et magnifique ! Le soir du gala, le 18 septembre, était pile le jour de mon anniversaire !
Plus sérieusement, je garde le souvenir d'une belle soirée, d'un concert aux airs de Michel Berger... Et surtout, une tombola, avec des lots offerts par des maisons prestigieuses, qui a rapporté beaucoup d'argent, pour la recherche toujours. Qui plus est, tombola animée par Alain Delon et moi-même !
PdA : Quel message souhaiteriez-vous adresser aux malades, aux membres de la famille d'un malade d'Alzheimer, désemparés, démunis face à ce terrible fléau ?
V.d.V. : De toujours garder un espoir, de parler aux personnes malades, de ne jamais vous montrer agacé parce que vous n'avez pas de réaction en face de vous. Pour aider les malades, il faut leur raconter des choses de leur mémoire ancienne, ils réagiront bien plus que si vous insistez sur la journée d'hier, dont ils ne se rappellent plus ! Je sais que le plus douloureux est pour les familles, les accompagnants, mais il faut être généreux et doux avec les malades, ils n'en seront que mieux. Ne jamais penser qu'ils ne comprennent plus rien, c'est faux !
PdA : Qu'est-ce qui doit être entrepris par les différents acteurs, je pense notamment à l'État, pour s'y attaquer et y répondre de manière efficace ?
V.d.V. : Malheureusement, c'est l'argent, toujours l'argent, qui manque à la recherche... Alors, l'État doit continuer le Plan qu'avait lancé Nicolas Sarkozy (merci, Monsieur Hollande, j'ai vu qu'il s'y était engagé). Et puis aussi, impliquer de grosses institutions pour aider à faire avancer la recherche. Je voudrais aussi dire un mot sur un homme exemplaire, le professeur Bruno Dubois, qui se donne tant pour ses malades mais aussi pour la recherche. Il est également le président du Comité scientifique de la Fondation pour la Recherche sur la maladie d'Alzheimer.
PdA : Le 3 octobre sera publié votre ouvrage Véro trouve tout, dont la couverture annonce « 100 adresses, astuces, exercices et bons plans incontournables d'une vraie Parisienne ». Qu'aimeriez-vous dire à nos lecteurs pour leur donner envie de le découvrir ?
V.d.V. : Qu'il va leur rendre service ! J'ai toujours besoin d'avoir dans ma vie le mot "aider". Ce petit guide va vous aider à trouver une bonne adresse, une bonne combine, pas chère, et des petites astuces... Je pense qu'il va plaire, si j'en crois les échos... alors qu'il n'est pas encore sorti !
PdA : À quoi ressemblerait votre "journée idéale" à Paris ?
V.d.V. : Je dirais à ma sublime maman, « Prépare toi, on va se promener »... Mais elle n'est plus là, c'est le drame de ma vie en ce moment...
PdA : Très belle réponse... très émouvante... Quels étaient vos coins de promenades favoris, ceux où vous aimez toujours flâner aujourd'hui ?
V.d.V. : Le musée Rodin. La chapelle de la Médaille miraculeuse, rue du Bac. L'esplanade des Invalides. Et flâner au Bon marché...
PdA : Nous avons déjà évoqué plusieurs des aventures de votre parcours. J'ajouterai que vous avez été la secrétaire de Mireille Darc, actrice, femme de médias et de lettres...
V.d.V. : Secrétaire non, mais assistante. J'avais un rôle de petite sœur très débrouillarde qui disait toujours, « Ok, rien n'est impossible ». J'étais partout avec elle, puis avec elle et Alain. C'était extraordinaire. Que de souvenirs... J'avais à peine dix-huit ans... Et depuis, nous sommes inséparables. Je les aime pour toujours.
PdA : Quels sont les autres combats qui vous tiennent à cœur ?
V.d.V. : La leucémie. J'ai dans ma vie un petit garçon qui est mon filleul. Il a passé six ans à l'hôpital ! Avec une leucémie, puis une rechute, puis un grave problème aux poumons, puis un coma de seize jours... Imaginez... un drame ! Aujourd'hui, Max a douze ans. Il a été un guerrier, il a tout gagné. Il va bien, il est brillantissime à l'école et le cinéma se l'arrache avec des rôles importants. Sa maman a écrit des livres sur Max, je vous les recommande (Gaëlle de Malglaive, ndlr). Ce petit garçon surdoué est un exemple pour tout les enfants qui ont cette maladie. Max est d'ailleurs la mascotte de l'association Laurette Fugain. Stéphanie est une amie et je la soutiens dans son combat.
PdA : Quelles ont été, jusque là, les plus belles expériences de votre vie ?
V.d.V. : Certainement nos émissions de télévision, ma rencontre avec Davina, ma rencontre avec Mireille Darc et Alain Delon, ma rencontre avec Max... Et, surtout, entretenir au jour le jour l'amitié. J'aime la fidélité en tout.
PdA : Davina, justement... vous êtes toujours en contact régulier avec elle ?
V.d.V. : Oui bien sûr, mais moins. Elle vit complètement dans son monastère du Poitou. Elle est heureuse.
PdA : Quel message voudriez-vous adresser à nos lecteurs ?
V.d.V. : Qu'ils donnent un peu d'amour et de générosité autour d'eux. Il y a toujours quelqu'un de malheureux pas loin... il faut regarder et écouter... puis donner.
PdA : Un message à quelqu'un en particulier ?
V.d.V. : Oui, mais je le garde dans mon cœur...
PdA : Que peut-on vous souhaiter, Véronique de Villèle ?
V.d.V. : D'aller bien, et de toujours aider les autres...
PdA : Ce souhait, je le formule, de tout cœur .. La dernière question, qui n'en est pas vraiment une... Une tribune libre. Vous pouvez ajouter ce que vous voulez, pour conclure l'interview... Merci infiniment !
V.d.V. : Merci Nicolas pour ce joli moment avec vous.
La question en + (30/09)
PdA : On l'aura compris, votre actualité est chargée en ce moment. Quid de la suite ? Où pourra-t-on vous retrouver dans les prochains mois ? Quels sont vos projets ?
V.d.V. : Pas réellement de grand projet mais, surtout, continuer à aider la Fondation pour la recherche sur Alzheimer et commencer à penser au prochain gala de l'année prochaine !
Et puis avancer, quoi qu'il arrive... Avancer dans la vie, et peut-être aussi penser à une suite de mon livre qui sort le 3 octobre. J'aimerais Véro trouve tout à Marseille... en Corse... à New York... à Londres... à Limoges ! J'aimerais aussi une émission Véro trouve tout à la radio. L'idée que les gens appellent et qu'ils aient une réponse immédiate me plaît ! À bon entendeur...
Merci à vous, chère Véronique... Merci pour tout ! Un commentaire ?
Quelques liens...
- Le site de la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer (ifrad)
- Le site officiel de Véronique et Davina
- L'ouvrage Véro trouve tout
- Les ouvrages de Gaëlle de Malglaive
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Times New Roman > Georgia : 30/09/12. Présentation remaniée : 27/10/13.