L'invité de Paroles d'Actu aujourd'hui... c'est un homme qui en a reçu d'innombrables. Laurent Bazin a été grand reporter, posté à Washington puis à Tel-Aviv pour TF1. Il a débuté sa carrière il y a vingt-cinq ans, c'était sur RTL, déjà... Un quart de siècle au cours duquel le journaliste s'est retrouvé aux premières loges pour observer, commenter la folle marche du monde comme les évolutions de notre temps. Il a rencontré les plus grands, discuté avec les meilleurs spécialistes. Acquis, également, une solide expérience des médias... LCI, Europe 1, i>Télé complètent jusqu'ici son parcours. Depuis la rentrée, il aide des centaines de milliers d'auditeurs à s'éveiller en douceur à la tête de "RTL Matin", la matinale de la station. Sur France 5, il remplace régulièrement Yves Calvi à l'animation des débats de "C dans l'air". Il a donc, je le disais, accepté de répondre à mes questions, portant sur ses deux émissions, sa carrière, le monde des médias... Je tiens à lui exprimer toute ma reconnaissance pour la générosité et la bienveillance qu'il m'a témoignées. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

LAURENT BAZIN

Présentateur de RTL Matin (RTL)

Présentateur de C dans l'air (France 5)

 

"Le buzz est l'ennemi du bien-informer"

 

Laurent Bazin

(Source de la photo : RTL)

 

 

Q : 27/09/12

R : 30/09/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Monsieur Bazin. Je pourrais débuter cet entretien en rappelant que vous êtes journaliste, que vous avez débuté sur RTL avant de travailler pour TF1, LCI, Europe 1, i>Télé... Je pourrais également ajouter que vous remplacez régulièrement Yves Calvi à l'animation de C dans l'air sur France 5... et que vous présentez la matinale de RTL depuis la rentrée. Je le pourrais... mais comment aimeriez-vous vous présenter vous-même ?

 

Laurent Bazin : Je suis journaliste, curieux, professionnel... Et effectivement, animateur de la matinale de RTL et joker d'Yves le lundi à C dans l'air...

 

 

PdA : Quel premier bilan tirez-vous de l'expérience RTL Matin ?

 

L.B. : C'est du plaisir, beaucoup de plaisir... Passé évidemment le moment où le réveil sonne. Mais même ça, ça va ! Non, chouette exercice, varié, enrichissant.

 

 

PdA : Revenons aux sources... Qu'est-ce qui vous a donné envie de devenir journaliste ?

 

L.B. : Je crois que j'ai toujours eu envie d'être journaliste. Je jouais à 10 ans à faire des émissions de radio avec mon frère ! À part un bref moment à l'adolescence où j'ai caressé l'envie de devenir vétérinaire, ça ne m'a jamais lâché.

 

 

PdA : L'actualité, son commentaire, c'est votre métier. Mais vous en êtes également, comme nous tous, spectateur. Quels sont les évènements qui vous ont le plus marqué, et pourquoi ? Les points forts de votre carrière ?

 

L.B. : Les accords israélo-palestiniens de Washington (1993, ndlr), parce que j'étais alors dans le bain, correspondant de TF1 aux États-Unis...

 

Mais plus que tout, le 11 septembre. Parce que ce jour là, j'ai compris qu'il fallait arrêter de penser en terme de : crédible, pas crédible ; probable, pas probable. Mais plutôt avancer en se disant que tout, même le plus invraisemblable - 2 avions dans une tour new-yorkaise... - pouvait arriver. Ça a été un choc. Et une sorte de révélation.

 

 

PdA : Le journalisme, c'est aussi des rencontres. Quelles sont celles dont vous êtes le plus fier ? Qui êtes-vous heureux d'avoir pu interviewer ?

 

L.B. : Clinton président. Mitterrand juste avant qu'il ne quitte l'Élysée... Mais c'étaient des interviews improvisées, presque volées... J'ai aimé rencontrer plus longuement des gens comme Arafat ou Shimon Peres, pour ce qu'ils représentent de haine, de passion et d'Histoire accumulées.

 

 

PdA : Qui rêveriez-vous d'interviewer ? Quelles questions souhaiteriez-vous poser à telle ou telle personnalité ?

 

L.B. : Obama, sans doute. Avec le risque peut-être d'être déçu... De me trouver face à un homme politique finalement assez standard, froid... J'aime les gens qui partagent, qui donnent lors des interviews... Ce ne sont pas forcément les plus connus !

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur l'évolution des médias d'information, sur le règne de l'info en continu, de l'instantané, peut-être au détriment d'une nécessaire prise de recul ?

 

L.B. : La réponse est dans la question ! Le buzz est parfois - souvent - l'ennemi du bien-informer. C'est superficiel, ça va trop vite. L'information en continu, c'est aussi une forme de zapping en continu... C'est la règle du genre. Je l'ai pratiquée. Ça doit nous pousser, nous médias traditionnels, à être encore plus exigeants, plus sélectifs. C'est notre défi pour les cinq ans qui viennent.

 

 

PdA : La campagne présidentielle américaine fait rage en ce moment. Que vous inspire-t-elle, et notamment le rôle qu'y jouent la communication, les médias ? Il y a des exemples à suivre en matière d'émissions politiques aux États-Unis ?

 

L.B. : C'est une campagne en trompe-l'oeil qui repose largement sur l'argent que les uns et les autres ont à y mettre. Une bagarre frontale qui éloigne le citoyen des vrais débats. Mais nous n'avons pas de leçons à donner. Cela dit, je dirais plutôt que les États-Unis devraient nous envier une émission comme "Des paroles et des actes", pratiquement inimaginable là-bas.

 

 

PdA : Comment préparez-vous vos émissions, en général ? Quel est votre rôle dans la détermination du contenu éditorial de l'une comme de l'autre ?

 

L.B. : Je prépare beaucoup, je lis et je discute beaucoup. Mais les exercices sont très différents. Je suis très investi dans les décisions qui concernent la Matinale de RTL, auprès de la rédaction comme des chroniqueurs. Pour C dans l'air, je m'en remets totalement au producteur Jérôme Bellay et à ses équipes dirigées par Manuel Saint-Paul. Je suis le mécano de la Matinale. C dans l'air, au contraire, c'est une sorte d'émission "clé en main".

 

 

PdA : Vous arrive-t-il parfois, lorsqu'un sujet ou un invité vous inspirent moins qu'à l'accoutumée, d'avoir du mal à véritablement intégrer le thème et animer la discussion ?

 

L.B. : Non. D'abord parce que je suis très en phase avec Jérôme Bellay. C'est vraiment la même culture d'info. Ensuite parce que tout est mis à ma disposition pour le faire bien...

 

 

PdA : Dans le même esprit, lorsqu'au contraire un débat vous parle particulièrement, avez-vous parfois du mal à vous retenir d'y prendre part ?

 

L.B. : Ça arrive... Surtout quand il s'agit de politique ! ;-) Mais pas au sens militant du terme. Plutôt dans le sens du grain de sel que j'ai envie de mettre.

 

 

PdA : Une question liée. Durant votre carrière de journaliste, vous avez "touché" aux relations internationales, à l'économie, aux sujets de société, à l'organisation de la République... Vous avez côtoyé les plus grands experts, les décideurs de premier ordre. Vous vous êtes vous-même familiarisé avec ces problématiques d'importance. N'avez-vous jamais eu la tentation de passer de l'"autre côté", de vous aventurer en politique ?

 

L.B. : Non jamais. J'ai du respect pour ceux qui le font. Je sais ce qu'ils sacrifient. Mais ce n'est pas mon métier.

 

 

PdA : La crise... enjeu majeur. Quelle est votre intime conviction à ce sujet ? Êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste quant aux perspectives de redressement et de "reprise", à échéance raisonnable, de la France et de l'Europe ?

 

L.B. : Je suis d'une nature optimiste... Mais c'est vrai que la situation est grave. Ce qui me frappe, c'est que les solutions - toutes les solutions - sont sur la table. Et que personne n'ose, - ni Sarkozy hier, ni Hollande aujourd'hui - ne semble décidé à franchir le pas.

 

 

PdA : Quittons un peu l'actualité, parfois brutale, souvent morose, et parlons un peu de vous. J'ai récemment découvert votre passion pour les bons vins, auxquels vous consacrez d'ailleurs un blog. Voulez-vous nous en dire plus ? Plus généralement, qu'est-ce qui vous permet de "décompresser", hors travail ? Qu'aimez-vous dans la vie ?

 

L.B. : J'aime effectivement beaucoup le vin. Depuis longtemps. Manger, aussi... Le vin de mes amis (http://levindemesamis.blogspot.fr), c'est une histoire d'amitiés avec des vignerons qui ont décidé de faire bio et bon. Ce sont des gens courageux et précieux dans un univers finalement très standardisé... J'ai même fini par acheter une vigne de Grenaches près de Carcassonne, que travaille mon copain Frédéric Palacios. Nous y produisons la cuvée "Cause toujours"... Dans un style très différent, je suis aussi fan de polars étrangers, suédois, islandais, entre autres...

 

 

PdA : Quels sont, à la radio comme à la télévision, les programmes, toutes stations et chaînes confondues, qui trouvent grâce à vos yeux ?

 

L.B. : À la radio, j'ai gardé un attachement tout particulier aux "Auditeurs ont la parole" que Vincent Parisot anime maintenant avec Elizabeth Martichoux. J'aime ce côté "À vous de jouer"... Le côté baromètre aussi, prise de pouls de la France... À la télé, le JT de David Pujadas sur France 2, "Des paroles et des actes", "C dans l'air" avec Yves Calvi et "Castle". J'adore les séries télé...

 

 

PdA : Quel est votre rapport à internet ?

 

L.B. : Raisonnable. Connecté mais pas accro... Je suis sur Twitter, un peu moins sur Facebook. Je surfe régulièrement sur les sites d'info via l'ordinateur ou mes applis Smartphone. C'est une source d'info. À tamiser impérativement !

 

 

PdA : Quels conseils donneriez-vous à un(e) jeune qui souhaiterait se lancer dans l'univers du journalisme ?

 

L.B. : Sois curieux de tout... Et ne va pas trop vite. Commence par le terrain, le reportage. Fais le plein d'images et de rencontres. C'est là que tout se passe !

 

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, Laurent Bazin ?

 

L.B. : Que ça dure !

 

 

PdA : La dernière question. En fait, une tribune libre, pour vous permettre de conclure l'interview comme il vous plaira. Merci infiniment !

 

L.B. : Je vous attends sur RTL lundi matin... C'est ça ma tribune !

 

 

 

Merci beaucoup cher Laurent Bazin pour le temps que vous avez bien voulu me consacrer. Pour votre gentillesse ! Phil Defer

 

 

 

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Merci

 

 

 

Vous pouvez retrouver Laurent Bazin...

 

Sur RTL : "RTL Matin" du lundi au vendredi, de 7h à 9h30

 

Sur France 5 : "C dans l'air" les lundis et à d'autres occasions

 

Sur son blog, "Le vin de mes amis"

 

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