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Paroles d'Actu
2 novembre 2013

Nathalie André : "Je me battrai toujours pour les nouveaux talents"

Elle est l'une des personnalités les plus influentes, mais aussi les plus exposées du paysage médiatique français. Son job ? La tête du département Jeux et Divertissements de France 2. La chaîne, qui a depuis peu un nouveau patron, Thierry Thuillier, doit actuellement faire face, comme ses soeurs de l'audiovisuel public, à d'importantes restrictions budgétaires. Tant bien que mal...

Nathalie André a bien voulu répondre à mon invitation. Elle évoque pour Paroles d'Actu sa conception du service public, son travail et ses coups de cœur, ses fiertés et ses regrets, ses difficultés et ses projets... Je tiens à la remercier. Pour la bienveillance avec laquelle elle a considéré ma démarche. Pour ses réponses, empreintes de sincérité. Un entretien confession. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

NATHALIE ANDRÉ

Directrice des Jeux et Divertissements de France 2

 

« Je me battrai toujours

pour les nouveaux talents »

 

Nathalie André

(Source de la photo : Nathalie André)

 

Q : 02/05/13

R : 02/11/13

  

Paroles d'Actu : Bonjour Nathalie André. Les budgets sont serrés, pour ne pas dire tendus, en ce moment à France Télévisions. Comment cette situation impacte-t-elle le département des Divertissements et des Jeux de France 2 ?

 

Nathalie André : Les budgets sont serrés, comme partout, en ce moment, et tous les animateurs, les producteurs, les techniciens font des efforts pour réussir à proposer de beaux programmes. Nous essayons de faire en sorte que le téléspectateur qui regarde France 2 ne ressente pas ces baisses de budgets. Nous proposons des prime de qualité, mais avec nos moyens !

 

Certes, nous n'avons pas les budgets du privé, ni la possibilité de faire des campagnes de publicité pour annoncer nos programmes, mais nous gardons le plaisir de faire ce métier, avec moins d'argent, et nous essayons de le faire partager.

 

PdA : Parlez-nous de votre job, de vos activités au quotidien. En quoi votre mission consiste-t-elle exactement ?

 

N.A. : Ma mission est de choisir les futurs programmes de jeux et divertissements qui seront mis à l'antenne, et de suivre avec mon équipe ceux qui existent déjà. Concernant les jeux, je m'appuie sur Corinne Fix, responsable des jeux depuis sept ans à la chaîne.

 

Je suis une passionnée qui essaie de travailler avec tout le monde de la même façon, dans la confiance. Je m'implique énormément dans les émissions dont j'ai la responsabilité. Lorsque je travaille avec des producteurs comme Michel Drucker ou Patrick Sébastien,  je suis surtout un relais, l'oreille et la vision de la chaîne pour eux.

 

Je suis présente sur tous les enregistrements dont j'ai la responsabilité, par respect pour l'animateur et pour les producteurs. Je suis donc souvent entre les plateaux de télé, à Bry-sur-Marne, à la Plaine Saint-Denis... Un exemple : tous les jeudis soir, je suis au Moulin Rouge, et j'assiste à l'enregistrement de l'émission On n'est pas couché. Cela me permet de voir Laurent Ruquier, de partager des idées avec Catherine Barma, la productrice du programme.

 

Ma journée commence vers 10h, car je suis souvent très tard, la veille au soir, en plateau, sur un enregistrement ou le spectacle d'un artiste qui sera prochainement reçu dans une émission. Je passe beaucoup de temps en réunion avec mon patron, Thierry Thuillier (le nouveau directeur de France 2, ndlr), avec mes équipes, à échanger, partager des idées, proposer des projets ou réfléchir à l'avenir de mon unité de programmes, vérifier l'habillage des émissions, la musique des génériques, valider une liste d'invités ou le conducteur d'une émission que je prépare avec une production... Je consacre également beaucoup de temps aux rendez-vous avec tous les producteurs qui viennent me proposer de nouveaux concepts.

 

PdA : Est-il difficile de diriger des arbitrages lorsque l'on a face à soi d'influents producteurs, des poids lourds de la chaîne tels que Michel Drucker, Patrick Sébastien, Nagui, Laurent Ruquier... ? Qu'est-ce qui vous guide dans vos choix ?

 

N.A. : Mes choix sont d'abord guidés par le respect des téléspectateurs fidèles à France 2.

 

Les arbitrages sont parfois difficiles, mais tout est question de respect. Et puis, pour 80% d'entre eux, nous nous connaissions déjà, nous avions déjà travaillé ensemble, ou je les avais déjà invités sur les plateaux des émissions dont je m'occupais quand j'avais ma société (Nathalie André Organisation, ndlr). Comme Patrick Sebastien, que je connais depuis 1989. Il était animateur à RMC et, à l'époque, je dirigeais la programmation musicale de la station. J'ai ensuite programmé ses émissions avec ma société NAO, avant d'arriver à France 2.

 

Je respecte le professionnalisme, la carrière de mes animateurs, et leur longévité sur la chaîne. Ils me respectent aussi, je pense, et je crois que nous parlons le même langage, que nous cherchons à aller dans la même direction, à faire de belles émissions, qui marchent et qui plairont à nos téléspectateurs. Trente ans de métier, cela permet aussi de pouvoir donner un avis, faire une remarque, proposer une modification sur un programme, d'échanger entre professionnels. J'aime que cela se passe avec humour et dans l'échange, je ne sais pas tout, loin de là, mais je sais ce que je veux ! (sourire)

 

PdA : Je me fais, l'espace d'un instant, le messager d'une question que se posent nombre de nos compatriotes. Tous ne sont pas de bonne foi en la formulant, j'en conviens volontiers, mais après tout, elle n'est pas illégitime, France Télévisions étant d'abord financée par le contribuable. Que souhaiteriez-vous répondre, donc, à quelqu'un qui prétendrait ne pas voir de différence notable entre la programmation de France 2 et celles de chaînes privées comme TF1 ou M6 ? À cette même personne qui, forcément, ne comprendrait pas pourquoi elle doit payer une redevance d'un côté, alors qu'on lui "offre" des programmes de l'autre ?

 

N.A. : Je répondrais qu'il y a une grande différence entre le privé et le public, entre une chaîne privée coupée par des écrans publicitaires et un programme du service public qui se regarde de A à Z sans coupure. Je répondrais que, sur le service public, on peut découvrir de nouveaux talents qui seront ceux de demain, s'instruire, apprendre en s'amusant, passer d'un documentaire à une émission d'humour, d'un grand reportage à un magazine culturel, d'une grande émission de variétés à un concert de classique, voir une pièce de théâtre, un concert de rock en deuxième partie de soirée... tout ce que le privé ne propose pas forcément. Et que, lorsque France 2 offre aux téléspectateurs (unité Spectacles vivants) le grand concert classique à la Tour Eiffel, on ne pense pas à l'audience, mais au plaisir de mettre du classique en prime timeLe choix est très large sur le service public.

 

PdA : Lors d'une interview, réalisée il y a quelques mois, vous faisiez ce constat : aujourd'hui, « on a peur de tout », on n'ose plus. C'est souvent vrai en matière d'humour, de "chance aux talents", de diversité en général... Sur France 2, il y a On ne demande qu'à en rire et quelques vitrines positionnées hors des chantiers battus. Vous aimeriez aller plus loin, vous êtes en position de le faire... comment comptez-vous vous y prendre ?

 

N.A. : J'ai toujours aimé "lancer" de nouveaux talents, et je serais très malheureuse si je ne pouvais plus me battre pour un jeune humoriste auquel je crois, une chanson que je pense être un tube, un artiste auquel je crois, un concept fort... Je continuerai toujours à me battre pour ça. Pour ce faire, j'agirai comme j'ai toujours agi : je défendrai mes convictions, je chercherai à convaincre, à faire en sorte de travailler en équipe pour impliquer les différents intervenants de la chaîne, les bandes-annonces, l'info, le responsable des réseaux sociaux, bref, de travailler tous ensemble pour essayer de faire un succès.

 

Aujourd'hui, personne ne travaille seul. Nous partageons des idées, et c'est pour cela peut être que nous sommes plus frileux, car, à trop demander l'avis des uns et des autres, il y a toujours, à la fin, une personne pour vous décourager ou vous faire douter. Mais mon metier, c’est aussi de convaincre et de ne pas avoir peur de l’échec. Parfois on gagne, parfois on perd, c’est ainsi. Mais on se relève et on recommence, en essayant de corriger ses erreurs. 

 

PdA : France 2 ouvre régulièrement son antenne à des spectacles vivants de qualité, diffusés en direct. Je pense à l'opéra, au théâtre... Des programmations qui peinent pourtant à séduire le grand public, qui n'y va pas spontanément. Votre Troupe d'un soir, pourtant destinée à faire découvrir le théâtre, à le rendre plus accessible, n'a pas été un grand succès. Des artistes comme Bruno Solo se sont exprimés à ce sujet. En substance : le public ne viendra pas en masse sur un tel programme, de toute façon, donc pourquoi essayer à tout prix de l'y attirer avec un show où tout va trop vite ? Si la qualité est là, les fidèles répondront présents, et quelques curieux seront comblés par la pièce, par cette expérience nouvelle. Et viendront grossir les rangs des fidèles, pour la prochaine fois. Quel est l'avenir du spectacle vivant sur France 2 ?

 

N.A. : Je ne peux pas répondre à cette question, il y a un directeur de l'unité Spectacles vivants, Monsieur Nicolas Auboyneau, qui propose de beaux programmes de théâtre, de classique... Ce serait à lui de vous répondre.

 

PdA : En filigrane, finalement, une question : quel "service au public" une chaîne comme France 2 se doit-elle de proposer ? Quelle en est votre conception ?

 

N.A. : La découverte, toujours. Laisser la place à la diversité, à la tolérance, au partage et à la connaissance. Et ne pas oublier de rire, de s'amuser, de chanter et de divertir.

 

PdA : Une Nabilla qui réussit à faire un buzz monstre - un programme culturel n'en connaîtra pas le dixième - dans les médias et la société pour des propos consternants tenus dans une émission consternante, ça vous inspire quoi ?

 

N.A. : Ce n'est pas du tout ma "came". Je ne ferais jamais ce type de programmes, même si je respecte les producteurs qui ont trouvé ce "filon". Ce n'est pas ma conception de la télévision, ni ce que j'aimerais proposer aux téléspectateurs de France 2. 

 

PdA : Je considère comme acquis que vous êtes, évidemment, cliente de l'ensemble des jeux et divertissements de France 2. Quels sont, sur les autres chaînes, notamment étrangères, les programmes qui vous plaisent ? Ceux pour lesquels vous pouvez vous dire, parfois, « Tiens, l'idée n'est pas mal. On aurait pu - on pourrait - le faire sur France 2 ! » ?

 

N.A. : Beaucoup de programmes me séduisent ailleurs. L'amour est dans le pré (M6) aurait pu être sur France 2. C'est facile de dire ça maintenant que c'est un succès, mais cette émission nous fait découvrir le dur travail des agriculteurs et leur solitude, sans pour autant être vulgaire. Même si, sur le service public, je l'aurais peut-être fait d'une autre façon, c'est un beau programme, très humain. Ce programme démontre que l'on peut parler d'amour autrement qu'en regardant un documentaire, un film ou une télé-réalité vulgaire. Mais, si on me l'avait proposé, aurais-je osé le produire sur France 2... ? Je n'en suis pas sûre !

 

The Voice (TF1) est un programme magnifique, car il permet à des personnes de toutes nationalités, tous styles confondus, d'avoir leur chance. C'est un programme qui aurait pu être sur le service public car il n'y a, dans ce programme, aucune humiliation.

 

J'aurais adoré faire Un trésor dans votre maison (M6), qui raconte aussi l'histoire du passé, des objets, de la peinture. Clique, sur Canal +, même si le public visé est un peu différent de celui qui regarde France 2. Touche pas à mon poste, sur D8. Et toutes les émissions de Cyril Lignac. Je me souviens d'un programme passionnant qu'il avait fait sur les cantines des écoles, Vive la cantine !, je crois. Ce programme aurait pu être sur France 2.

 

Danse avec les stars pourrait être aussi sur France 2, d'une façon différente, mais ce programme est très bien fait. Chez moi, il y aurait eu plus d'histoire de la danse, des titres différents sur les danses, un rappel de la mémoire collective, peut-être, et certainement moins de lumières, pour des raisons de budget. (rires)

 

Il y a un programme que j'aime énormément, à l'étranger, il s'appelle Dragon's Den. Il mélange Incroyable talent et le monde des affaires. Comment aider de jeunes entrepreneurs à développer leur projet, leurs idées... Ils se retrouvent face à quatre grands patrons d'industrie qui vont décider de "miser" sur leur idée et les aider à la réaliser financièrement.

 

Il y en a tellement, des programmes que j'aime ! Mais l'émission que j'aurais adoré produire restera Mon zénith à moi, que présentait Michel Denisot sur Canal +. Elle reste mon émission préférée. Je pense aussi à Lunettes noires pour nuit blanches, de Thierry Ardisson et Catherine Barma. C'étaient encore des années où l'on pouvait tout dire, rire de tout à la télé, sans que, la minute d'après, une petite phrase, une attitude fasse un "mini scandale" sur Twitter. J'ai beaucoup d'admiration pour Thierry Ardisson, que je considère comme un talent à part.

 

Je voudrais également citer Les enfants de la télé d'Arthur, pour son originalité et la belle humeur de ce prime.

 

PdA : Quel bilan, quelles leçons tirez-vous de vos presque deux premières années et demie à la tête des divertissements et des jeux de France 2 ?

 

N.A. : Bientôt trois ans maintenant, en décembre. Beaucoup de choses. La première : prendre son temps pour développer un projet avant de le mettre à l'antenne. Ne pas penser "perso", mais se mettre à la place des téléspectateurs. Ne pas vouloir faire du M6 ou du TF1, le service public ne peut pas faire tous les types de programmes.

 

Quand je fais, par exemple, Qui sera le prochain grand pâtissier ?, avant de penser au concours, je préfère penser à mettre en valeur un métier, un talent, à traverser la France à la rencontre des grands pâtissiers français, à faire découvrir le travail de ces artisans, bien avant de penser à qui va remporter l'épreuve. Lorsque je fais Hier encore avec Charles Aznavour, je pense surtout à faire partager, grâce à Charles, les belles histoires des chansons de notre patrimoine. Et quand je fais Le Grand Show, je me régale avec ce grand divertissement, avec lequel nous faisons revenir la variété et dans lequel les artistes peuvent chanter leurs derniers titres.

 

PdA : De quoi êtes-vous fière, quand vous regardez le travail accompli depuis 2011 ?

 

N.A. : Du travail fait depuis que j'ai compris tout cela. De mon équipe. Des belles émissions que j'ai créées avec Morgane Production et Stephane Bern : Le village préféré des Français, Le jardin préféré des Français... D'avoir installé de nouveaux programmes et de remettre la variété en prime, comme avec Le Grand Show de Patrick Bruel, Le Grand Show de Laurent Gerra ou celui de Céline Dion. Tellement de choses au quotidien... de moments passionnants, que je ne pourrais tous les lister. 

 

Je suis fière de travailler avec tous ces animateurs et producteurs que je respecte, comme Michel Drucker, avec lequel j'ai travaillé durant six ans, dans une ambiance délicieuse, et que je retrouve... De travailler aux côtés de "l'artiste", car il est artiste avant d'être animateur : Patrick Sébastien. Il a une approche très populaire de la télévision, et j'aime ces émissions populaires.

 

Je suis heureuse de passer du temps à faire de beaux programmes avec Stephane Bern, son humour, son érudition et sa gentillesse. De m'occuper des émissions de Laurent Ruquier et de pouvoir travailler et apprendre aux côtés de Catherine Barma qui, pour moi, est une des grandes productrices de télé.

 

PdA : D'autres belles rencontres ?

 

N.A. : François Goetghebeur, grand réalisateur, que j'ai rencontré grâce à la productrice du Gala de l'Union des artistes, Elsa Caillart. Je souhaite continuer à faire ce programme magnifique sur France 2.

 

Les réalisateurs de mes émissions, avec lesquels j'apprécie le travail que nous faisons ensemble, main dans la main : Tristan Carné, Gerard Pullicino, Serge Khalfon... Les grands chefs op' qui subliment les artistes : Fred Dorieux, Jean-Philippe Bourdon... Et tous ces techniciens que je connais depuis des années.

 

Pierre Godde, qui a fait Fort Boyard dans l'ombre pendant vingt-cinq ans. J'ai découvert un homme avec de grandes qualités. Il est, en toute discrétion, le "maître des lieux" de ce Fort, animé avec humour par Olivier Minne.

 

Je pense également aux jeunes producteurs pleins d'avenir de la société 64 Millièmes Productions. Je suis heureuse de leur avoir donné leur chance sur la chaîne avec Hebdo Musique Mag, car ce sont des producteurs bourrés d'idées, et avec lesquels je retravaillerai.

 

PdA : Deux ou trois grands moments ?

 

La Fête de la Musique, avec Daniela Lumbroso. Je la voulais populaire et elle a été, à Marseille, un très beau succès. Je pense que les jeunes sont dehors, les 21 juin. Ils vont voir des groupes de rock jouer dans la rue. Les téléspectateurs qui regardent La Fête de la Musique veulent chanter et danser "dans leur salon" sur des rythmes populaires... et "populaire" n'est pas un gros mot ! Ce que j'aime, c'est de pouvoir continuer à défendre la variété, la musique en général, et d'être soutenue en cela par mes patrons.

 

Qui sera le prochain grand pâtissier ? et, sur ce programme, notre collaboration avec Martange Production, aux côtés de ces grands chefs reconnus du monde entier.

 

PdA : Quelques regrets... ?

 

N.A. : D'avoir "planté" Un air de famille, qui était un beau programme, familial, populaire, mais qui était, pour moi, un prime et non un access. Dommage... nous avons travaillé avec des producteurs formidables, Fremantle, et trois artistes adorables, talentueux et d'une grande simplicité : Gilbert Montagné, Elisa Tovati et Mickaël Miro. Je suis triste que ce programme n'ait pas marché, par respect pour ces artistes, pour Virginie Guilhaume, pour les familles, et pour Fremantle.

  

Peut-être aussi d'avoir démarré mon émission de pâtisserie après M6 (rires), alors que ce projet était travaillé depuis mars 2011, même si nous n'avons pas du tout fait la même émission.

 

PdA : Que pouvez-vous nous révéler de vos projets pour France 2 pour les mois à venir ?

 

N.A. : Le retour du programme C'est votre vie, que Stephane Bern présentera, avec, comme première invitée, Céline Dion.

 

De nouveaux Grands Shows à venir. Les 25 ans de Fort Boyard. Les 30 ans des Francofolies de La Rochelle... La Fête de la Musique, le 21 juin, à Montpellier. Toujours avec Daniela Lumbroso.

 

Nous allons faire, avec un grand bonheur, le troisième Village préféré des Français, avec Stephane Bern. C'est toujours avec joie que nous assistons à la mobilisation de tous ces villages de France qui fabriquent des savons, décorent les places des villages, et, grâce à ce programme, assistent à un accroissement des visites de touristes.

 

Nous mettrons à nouveau, cette année encore, le jardin à l'honneur, en prime, avec Le jardin préféré des Français

 

PdA : Quels sont vos rêves ? Rêves de concepts, de programmes, d'invités, rêves tout court...

 

N.A. : Top secret ! Mais... continuer à faire de belles émissions sur France 2, me réveiller le dimanche matin et voir que mes audiences sont belles... C'est le rêve de tous les dimanches matins, et la récompense du travail d'une équipe  ! 

 

PdA : Le grand public vous connaît sans doute d'abord pour le rôle de directrice que vous teniez à la Star Ac', il y a quelques années...

 

N.A. : La Star Ac' est une des grandes émissions auxquelles j’ai collaboré. Huit ans, avec ma société NAO. En coulisses, sur la direction artistique. Ce fut un immense plaisir, et, surtout, une grande joie de travailler aux côtés de Nikos (Aliagas, ndlr) qui est un des animateurs avec qui je rêve de travailler à nouveau. Mais la partie "médiatique", le rôle de la "directrice" représente 10% de ma carrière. Je l'ai accepté à la demande d'Étienne Mougeotte car Alexia Laroche-Joubert a eu des soucis personnels. Sinon, je n'aurais jamais fait de télé.

 

PdA : Avant France 2, vous comptiez surtout parmi les producteurs les plus influents de notre pays. Quels sont vos coups de cœur du moment, ceux que vous aimeriez nous faire découvrir ?

 

N.A. : Vous vous trompez, je n'ai jamais été productrice. J'ai travaillé à la radio : NRJ, RMC... comme responsable de la programmation musicale, puis comme programmatrice (cela veut dire programmer les personnalités sur les plateaux de télé : humour, musique, cinéma, théâtre, sport, politique...). J'ai travaillé pour Michel Drucker, Jean-Luc Delarue, Yves Mourousi, Marie-France Brière, Dominique Cantien, Max Guazzini, Arthur (je recommence demain, tellement cet animateur est créatif et drôle), Jean-Pierre Foucault, Guillaume Durand, Patrick Sébastien... et j'ai créé la première société de programmation indépendante, NAO (Nathalie André Organisation), mais j'ai produit peu d'émissions. J'en ai assuré la direction artistique, ce n'est pas pareil ! (Les doigts de votre serviteur ont ripé sur son clavier, mais c'est heureux, finalement, cela a permis, par cette mise au point, de découvrir ce métier méconnu, ndlr)

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, chère Nathalie André ?

 

N.A. : De continuer à m'amuser en travaillant beaucoup, comme je le fais actuellement.

 

D'arriver à dîner de temps en temps avec mon fils !

 

De ne jamais me laisser influencer par la politique ou par les réseaux, mais uniquement par mes coups de cœur et mon intuition.

 

De continuer à travailler avec les professionnels qui m'entourent, car j'apprends tous les jours à leurs côtés, que ce soient les personnes qui me dirigent ou les producteurs de talents avec qui je bosse dans la confiance : Franck Saurat pour Carson, Anne Marcassus pour DMLS TV, Marie Genest pour Fremantle, Laurence Jomand pour Starling, Gérard Pont pour Morgane, Catherine Barma pour TSE, Daniela Lumbroso pour Degel Prod... Et de faire de nouvelles rencontres, de développer de nouveaux projets, de continuer à soutenir tous les artistes et de faire découvrir sans cesse de nouveaux talents. 

 

J'aimerais aussi refaire travailler Bruno Guillon et Jérémy Michalak... 

 

PdA : Un message pour nos lecteurs ? Pour quelqu'un en particulier ?

 

N.A. : Je n'aime pas cette "guerre des chaînes", et j'aime particulièrement les moments où, entre concurrents, on se souhaite bonne chance, on se félicite, sur Twitter, sur Facebook, ou par texto, pendant nos émissions, le samedi soir ou autre, sans penser aux audiences, mais juste à reconnaître la qualité du travail des uns et des autres. Il n'y a rien de plus difficile que d'aimer faire un programme et de voir qu'il n'a pas marché, que ce soit sur France 2 ou sur une autre chaîne. 

 

Que mes "lecteurs" n'écoutent pas toujours ce qu'ils lisent sur internet et ne jugent pas trop vite sans savoir. Nous n'avons pas tous les mêmes budgets, les mêmes ambitions, les mêmes objectifs, nous essayons juste de leur faire plaisir. Je parle pour les divertissements et les jeux. Mais, tous les matins, à 9h, nous recevons les audiences, et, parfois, les jugements de personnes qui ne connaissent pas nos contraintes nous mettent en colère car nous sommes un des rares métiers où tout le monde a un avis, sans en connaître les coulisses ou, souvent, les contraintes que nous avons eues sur tel ou tel programme.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

N.A. : Une phrase de Nelson Mandela, accrochée depuis vingt ans dans mon bureau : « Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès » !

 

Il n'est pas de belle émission sans un bon animateur, sans tous ces techniciens formidables du spectacle qui, dans l'ombre, font des merveilles, sans le balayeur de plateau et sans le public qui nous regarde.

 

PdA : Merci infiniment...

 

N.A. : Merci à vous !

 

 

Merci pour tout, Nathalie André. Merci d'avoir joué le jeu, avec un enthousiasme communicatif ! Et vous, que pensez-vous des jeux et des divertissements proposés par France 2 ? Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Nicolas alias Phil Defer

 

 

Vous pouvez retrouver Nathalie André...

 

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Commentaires
E
Une grande dame qui ne s'est jamais laisser faire, et que beaucoup ont connu lors de la Star Academy. Un modèle à suivre
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