« Est-ce que vous avez déjà entendu parler de Marie-Paule Belle ? Non ? Ça ne m'étonne pas, et si vous m'aviez répondu "oui", j'aurais presque été inquiet. Inquiet, et puis déçu, parce que je comptais ce soir la faire découvrir aux téléspectateurs, pour la première fois. Regardez-la bien. Vous la reverrez, certainement. Vous en entendrez parler. Il y a très peu de jeunes chanteuses à qui l'on puisse prédire ce destin, en ce moment... » Nous sommes en mars 1973. Philippe Bouvard est emballé par cette nouvelle venue sur la scène musicale, à tel point qu'il va lui permettre d'interpréter deux de ses chansons, deux titres plutôt fantaisistes : Wolfgang et moi et Nosferatu. Elle est seule sur scène, en piano-voix. C'est elle qui en a signé les mélodies... La Parisienne sortira trois ans plus tard...

   « Cette femme est absolument faite pour "attaquer" Barbara » (Fabrice Luchini, Vivement dimanche, 2011). « Elle a la volupté et la grâce pour chanter du Barbara » (Fabien Lecœuvre, Les années bonheur, 2011). J'en passe, et des meilleures (la grande dame brune elle-même lui avait confié, dans un élan de tendre enthousiasme, qu'elle adorait son travail)... Marie-Paule Belle n'est pas uniquement le « diablotin sautillant sur un tabouret de piano » que l'on pourrait croire, vue de loin, en surface. Ses fans, eux, connaissent parfaitement l'étendue de sa palette, de son œuvre. Écoutez ses reprises de Attendez que ma joie revienne, de Dis, quand reviendras-tu ?, de Nantes... Écoutez Berlin des années vingt, L'enfant et la mouche, La petite écriture grise, Quand nous serons amis... Écoutez Un pas de plusCelles qui aiment elles, Assez... Quelques échantillons, simplement, il y en a tellement...

   Pour cette première publication Paroles d'Actu de l'année, je vous invite à découvrir ou à redécouvrir une grande, une très grande musicienne et artiste de la chanson française. Les médias feraient bien de s'en souvenir et d'en faire autant, tout le monde y gagnerait... Un talent. Une femme de cœur et de convictions. En trois mots comme en cent : une « Belle » personne... Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

MARIE-PAULE BELLE

 

« Le public ? Ils sont toute ma vie... »

 

Marie-Paule Belle

(Source des photos : production)

 

Entretien réalisé entre le 27 janvier et le 1er février 2014

  

Paroles d'Actu : Bonjour Marie-Paule Belle. J'aimerais, pour débuter cet entretien, vous inviter à évoquer pour nous la figure de Barbara : vous lui avez consacré plusieurs enregistrements, deux spectacles et de nombreuses représentations publiques depuis 2001. Quelle est la place qu'elle a occupé, qu'elle occupe dans votre vie ?

 

Marie-Paule Belle : C'est grâce à Barbara et Brel que j'ai décidé de chanter, lorsque je les ai vus sur scène, adolescente... J'étais bouleversée... Barbara a été une révélation pour moi. C'était la première fois qu'une femme parlait de l'amour, de la mort avec un éclairage si personnel ! Elle s'accompagnait au piano avec des mélodies classiques, parlait de ses sentiments, de son histoire... Tout ce que j'aime ! Par la suite, mon chemin est passé par l'Écluse, cabaret de la Rive gauche, où elle a chanté longtemps !

 

J'ai eu la chance de la rencontrer et de lui parler quelquefois... J'ai deux fax d'elle dans mon bureau, je les considère comme des porte-bonheur... Les spectacles que je lui ai consacrés m'ont apporté beaucoup d'émotions, même au Japon et en Pologne ! Parfois le public a redécouvert quelques chansons, ce qui m'a fait très plaisir... Elle est toujours présente dans ma vie...

 

PdA : Et dans la nôtre... Abordons maintenant, si vous le voulez bien, votre répertoire à proprement parler. La Parisienne est probablement celui de vos titres que l'on vous associe le plus naturellement. Son succès a contribué à vous apporter notoriété et reconnaissance.

Quels sont, au quotidien, les signes de cette popularité, les témoignages d'affection du public qui vous touchent particulièrement ? Question subsidiaire : n'est-ce pas un peu frustrant, parfois, d'être régulièrement "réduite" à cette chanson dans les médias ? Entendons-nous bien : elle est formidable, éminemment moderne, et l'énergie que vous dégagez avec elle est à chaque fois communicative. Mais vous en avez d'autres, beaucoup d'autres...

 

M.-P.B. : Il est vrai que La Parisienne est ma carte d'identité ! Lorsque l'on me reconnaît, on me chante cette chanson, ou l'on sourit avec gentillesse et complicité à un feu rouge, par exemple ! On me dit : « Vous avez enchanté ma jeunesse », « Quelle énergie ! », etc..., etc...

 

C'est vrai qu'au bout de plus de quarante ans de carrière, et une vingtaine d'albums, j'aurais aimé que l'on se souvienne d'autres chansons que j'aime aussi, soit pour leur mélodie, soit pour leur sujet, car j'ai chanté des chansons très différentes... Mon public fidèle, mes fans s'en souviennent ! Je ne suis pas frustrée car je trouve merveilleux de rester encore dans la mémoire de certains, d'une façon aussi joyeuse et positive ! Si je suis venue au monde pour apporter un peu de joie, c'est déjà pas mal, et j'ai plaisir à le constater lors des signatures, après les concerts. J'ai aussi une grande chance de partager encore, de nos jours, cette joie sur scène !

 

PdA : C'est en effet quelque chose d'exceptionnel et qui n'est pas donné à tout le monde... La plus belle des récompenses pour un artiste, j'imagine... S'agissant, justement, de ces autres titres qui gagnent à être connus, parlons-en.

Quelles sont, sur l'ensemble de votre répertoire, les cinq ou dix chansons que vous préférez ? Celles que vous aimeriez inviter nos lecteurs à découvrir ou redécouvrir via, par exemple, les plateformes de téléchargement légal ?

 

M.-P.B. : Il est difficile pour moi de répondre à cette question ! De plus, beaucoup de mes chansons ne peuvent être téléchargées, car elles sont introuvables sur internet, ou ailleurs, mes albums ayant eu des producteurs indépendants et des distributeurs différents...

 

Il y a des chansons comme Sur un volcan, L'enfant et la mouche, Berlin des années vingt qui sont très bien écrites, par Michel Grisolia et Françoise Mallet-Joris. Ou, dans le dernier album, Assez et Celles qui aiment elles, écrites par Dominique Valls. Elles évoquent des sujets graves, en dehors des modes, comme la décadence conduisant aux extrêmes, l'indifférence, la cruauté, la violence, l'homophobie, etc... Ces sujets sont traités sans lourdeur, avec justesse, avec poésie par leurs auteurs.

 

Il y a des chansons romantiques ou nostalgiques, comme Quand nous serons amis, La petite écriture grise, Elle t'a changé, Patins à roulettes, 42 colonnes corinthiennes, La cabine en verre, Matin d'amour, Nuage rose, etc... Il y a des chansons comme Beauté de banlieue, dont je suis fière de la musique, ou des chansons autobiographiques dont je suis l'auteur, comme Sans pouvoir se dire au revoir. Enfin, les chansons drôles qui m'ont beaucoup fait rire en les créant avec mes amis, dont Isabelle Mayereau, avec qui j'ai écrit aussi des chansons drôles pour Anne Baquet. Je pense à Moujik russe, L'oeuf -complètement surréaliste -, Placali Calalou, etc...

 

Mes goûts personnels vont plus vers les chansons graves ou romantiques, qui sont souvent à l'opposée de mon image médiatique caricaturée, celle d'un diablotin sautillant sur un tabouret de piano !

 

PdA : Parmi ces chansons, il en est qui sont, pour le coup, à la fois romantiques et graves. Vous évoquiez l'un des titres de votre dernier album en date, Celles qui aiment elles, sur Marie Paule ReBelle. Des trésors de sensibilité, dans ce texte... Vous savez « le prix de leurs amours rebelles »...

Qu'avez-vous ressenti après l'adoption en 2013 de la loi Taubira ouvrant droit au mariage pour tous ? Cette reconnaissance par la République de ces amours encore trop souvent montrées du doigts, vous l'attendiez, vous l'espériez depuis longtemps ?

 

M.-P.B. : Je l'attendais et je suis très heureuse qu'enfin, cette loi soit votée !

 

PdA : Plusieurs sondages ont indiqué, à l'occasion de ces débats, qu'un grand nombre de Français approuvait cette évolution et qu'il y avait, en tout état de cause, un recul de l'intolérance en matière d'homosexualité. Mais il y a eu, ici ou là, à la marge mais de manière parfois organisée, des actes, des mots qui n'ont pas grandi leurs auteurs...

J'aimerais vous demander, en tant que femme engagée, en tant qu'artiste populaire, quel message vous adresseriez à un père, à une mère qui, de bonne foi, sans pensée haineuse, vivrait mal l'annonce par son enfant de son homosexualité ?

 

M.-P.B. : Je lui demanderais simplement ce qui est le plus important : le bonheur de son enfant ou le souci du regard des autres ?! Cela dit, je ne suis pas du tout d'accord avec les sondages : l'homophobie (comme le racisme) a progressé en France, on l'a vu lors des manifestations contre le mariage pour tous ! Je le vois tous les jours après mes concerts, avec les nombreux témoignages d'homosexuels, hommes et femmes, qui me remercient pour la chanson Celles qui aiment elles et qui souffrent beaucoup dans leur quotidien, surtout en province !

 

PdA : Puissent cette chanson, la sagesse de vos propos contribuer à faire progresser l'esprit de tolérance, ou plutôt de respect, je le souhaite de tout cœur. Parmi vos titres récents, il y en a un autre, très beau, qui aborde le sujet ô combien douloureux des femmes battues : Assez (Marie Paule ReBelle). J'imagine que, dans un domaine qui ne s'éloigne pas trop de cette question et de celle abordée précédemment, la résurgence des débats portant sur l'IVG, en France, en Espagne, surtout, ne doit pas vous laisser indifférente...

Quels sont les sujets d'actualité qui vous interpellent, vous révoltent et qui pourraient, peut-être, vous inspirer la création de nouvelles chansons ?

 

M.-P.B. : Tout est dit dans votre question. Dominique Valls a écrit de très beaux textes sur ce qui me tient à cœur... Quand un sujet me révolte ou m'interpelle de quelque façon que ce soit, j'en parle avec mes auteurs, et ils m'écrivent de très jolies choses... C'est vrai que la résurgence des débats portant sur l'IVG m'inquiète beaucoup, moi qui ai défilé pour dans les années 70 ! Quelle régression...

 

PdA : Vous avez justement rendu hommage à vos auteurs au cours de notre interview. Envisageons maintenant, si vous le voulez bien, un domaine qui passe souvent au second plan et dans lequel vous excellez depuis toujours : la composition. Quel rapport entretenez-vous avec votre piano ?

 

M.-P.B. : Le piano est comme une personne. Certains me parlent tout de suite, d'autres ne me diront jamais rien ! J'avais évoqué le sujet avec Barbara, qui avait le même dialogue avec son piano. Un jour où je n'avais aucune inspiration, ce qui me rendait malheureuse, elle m'a dit, en parlant de mon piano : « Laisse-le bouder ! Laisse passer le temps et il te reparlera ! ».

 

Mon piano est réglé spécialement pour moi, selon mes goûts (graves profonds, un peu métalliques, mécanique souple, aigus perlés). Pour les concerts, je fais très attention à la qualité du piano, car j'ai eu beaucoup de problèmes, surtout en début de carrière... Je chante complètement différemment si j'ai un bon piano ou pas.

 

PdA : Quel est, pour ce qui vous concerne, le processus qui mène à la naissance d'une mélodie ? Vient-elle, en général, avant ou après le texte ?

 

M.-P.B. : Les mélodies arrivent souvent avec le plaisir de l'improvisation, ou bien n'importe où et n'importe quand. Je ne le commande pas et je les enregistre dès qu'elles me restent dans la tête. J'ai dans mon iPhone et mon ordinateur des musiques très différentes allant de la ballade classique au jazz.

 

Pour les chansons, je pars sur quatre vers que l'on me donne, et je m'envole... Ou bien, je donne à l'auteur la mélodie structurée en couplets, refrains, avec la métrique des vers. Il n'y a pas de règle, mais j'écris très rarement sur un texte définitif. 

 

PdA : Merci pour ces quelques anecdotes précieuses, tout droit venues des coulisses de votre art. En filigrane, il y a aussi la question de la production musicale, de son évolution. Vous aviez fait appel aux internautes pour coproduire votre dernier album.

Qu'est-ce qui, depuis vos débuts, a changé dans la manière de faire de la musique, de la diffuser ? Quel regard portez-vous sur le paysage musical actuel ?

 

M.-P.B. : Tout a changé depuis mes débuts ! Les mentalités, la technique, le marché, etc... Large question ! Je dirai seulement que, lorsque j'ai commencé, j'ai signé pour trois albums ! À cette époque, on pouvait donner une chance à l'artiste, afin qu'il dispose d'un temps suffisant pour faire connaître son univers. J'ai eu la chance d'être récompensée par des prix prestigieux pour les trois premiers albums, ce qui m'a aidée pour resigner... Aujourd'hui, peu importe l'univers de l'artiste ! Ce qui compte c'est qu'il vende. L'artiste est d'abord un produit, il doit être formaté, avec des critères précis pour cibler une clientèle précise. Le CD ne se vend plus. Tout se passe par internet. Pour reprendre le slogan d'une pub : avant, il y avait des directeurs artistiques qui lisaient les partitions, mais ça, c'était avant ! Aujourd'hui, il y a des directeurs de marketing qui regardent les chiffres... Moi, je n'ai regardé que l'artistique !

 

Avec internet, on découvre de belles choses, mais aussi n'importe quoi ! Ce qui est merveilleux, c'est qu'avec un bon logiciel, un clavier, tout le monde peut faire de la musique, avoir un Steinway ou un orchestre philharmonique au bout des doigts... faire un album à la maison ! J'adore ces nouvelles technologies ! Ce qui est moins merveilleux, c'est ce qu'on entend parfois... Hélas, certaines émissions de télé ont développé de fausses valeurs... Tout le monde chante pareil, sans charisme, sans présence. Peu de personnalités sont "habitées" ! Peu se détachent (quelques exceptions, comme Stromae). On a montré les paillettes et non le travail ! J'espère encore que, si le talent est là, avec le travail, la chance (les bonnes rencontres au bon moment), on peut garder l'espoir d'être agréablement surpris !

 

PdA : Quels sont celles et ceux qui, pour ce qui concerne la chanson française, trouvent grâce à vos yeux - ou plutôt à vos oreilles - aujourd'hui ? Je pense à ceux, plus ou moins connus, qui émergent, je pense évidemment, aussi, à ceux qui, fort heureusement, sont toujours là...

 

M.-P.B. : Les grands auteurs-compositeurs, dans des styles très variés, de Trenet, Brel, Bécaud, Barbara, à Gainsbourg, Berger, Bobby Lapointe, pour ceux qui nous ont quittés. Et d'Aznavour, Sheller, Le Forestier, Lama à Jonasz, Souchon, Sanson, Voulzy, Julien Clerc, pour ceux d'aujourd'hui. Piaf, Maurane pour les voix... J'en oublie... Mouloudji, Cora Vaucaire, Montand, etc... De nos jours, Stromae se détache par son originalité, Zaz pour son timbre de voix. Je ne connais ni le rap, ni l'électro, et j'écoute des voix féminines anglo-saxonnes dans le jazz classique ou actuel.

 

PdA : Vous avez récemment annoncé, à regret, l'annulation de la tournée Sacrée soirée, à laquelle vous deviez participer. Où et quand pourra-t-on vous applaudir, dans les prochaines semaines, dans les prochains mois ?

 

M.-P.B. : À cause de cette tournée, aucun contrat n'a été signé, aucune démarche n'a été faite, car je ne pouvais cumuler les concerts de la tournée et les miens. Les deux prochaines et dernières dates de concerts du spectacle De Belle à Barbara, signées avant cette tournée, sont le 7 février, à Villeparisis, en région parisienne, et le 11 février, à Bayeux. Ensuite... ?

 

PdA : Allez-vous essayer de proposer de nouvelles dates, en Île-de-France et en province, pour De Belle à Barbara ?

 

M.-P.B. : Je ne crois pas... C'est trop tard. Toutes les salles sont programmées et prises, y compris pour les réunions électorales. La production est en train de voir si l'on peut avancer le nouveau spectacle, mais là aussi, c'est compliqué...

 

PdA : Voulez-vous nous dire quelques mots de ce que sera ce nouveau spectacle ?

 

M.-P.B. : Ce sera toujours du piano-voix, avec des chansons du répertoire et les miennes, dont certaines remontent à la période de mon passage à l'Écluse. Je le donnerai dans des petites salles, pour être très proche du public. Le titre provisoire est Comme au cabaret.

 

PdA : Avez-vous d'autres projets, d'autres envies dont il vous plairait de nous faire part ? Par exemple, planchez-vous, ou allez-vous plancher sur de nouvelles chansons ? Sur un nouvel album ?

 

M.-P.B. : Pour l'instant, je n'ai pas d'autre projet.

 

PdA : Quel message auriez-vous envie d'adresser à nos lecteurs et, en particulier, à celles et ceux d'entre eux qui, nombreux, vous suivent et vous aiment, depuis six mois, dix ans ou trente-cinq ans ?

 

M.-P.B. : Merci ! Car c'est grâce à leur fidélité, à leurs témoignages, à leur amour, tout simplement, si je suis toujours là ! C'est cet élan d'amour qui me donne l'énergie et l'envie de continuer lorsque je suis découragée et que je songe arrêter... Je le leur ai redit sur scène il y a huit jours, je l'écris en dédicace sur les albums ou les programmes, je le leur redis maintenant et je le ferai toujours, car ils sont toute ma vie !

 

PdA : « Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous »... Très belle dédicace, je suis sûr qu'elle les touchera beaucoup... Que peut-on vous souhaiter, chère Marie-Paule Belle ?

 

M.-P.B. : Que je continue à être émerveillée...

 

PdA : Je vous le souhaite de tout cœur... Continuez à nous émerveiller, à nous émouvoir... Un dernier mot ?

 

M.-P.B. : Merci Nicolas ! À bientôt ?...

 

PdA : Ce serait un honneur et, surtout, un plaisir. Merci infiniment pour ce bel entretien...

 

Marie-Paule Belle 2 

 

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