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Paroles d'Actu

23 mai 2014

Hélène Conway-Mouret : "J'ai toujours été en phase avec le président"

      Hélène Conway-Mouret vient de retrouver son siège au Sénat. Il y a deux mois, elle faisait encore partie du gouvernement, celui de Jean-Marc Ayrault. Rattachée au Quai d'Orsay, à Laurent Fabius, elle était jusqu'alors en charge des questions touchant aux Français établis à l'étranger. Pas exactement un rôle de composition pour cette femme politique au profil atypique : l'ouverture aux autres cultures, c'est, pour elle, une histoire de cœur autant que de convictions. L'amour qu'elle porte à l'Irlande, à l'idée européenne est ancien.

      Elle n'a pas - c'est le moins qu'on puisse dire - été, parmi les ministres, la plus médiatisée. Son parcours, ses idées, son message mériteraient pourtant d'être entendus. Elle a accepté, quelques jours après la libération des journalistes français retenus en Syrie, de répondre à mes questions pour Paroles d'Actu. Et de revenir, un peu plus tard, sur des propos polémiques qui lui ont été prêtés par le Nouvel Obs' au sujet de François Hollande. Je l'en remercie... Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

HÉLÈNE CONWAY-MOURET

Sénatrice représentant les Français établis hors de France (2011-12, puis depuis le 3 mai 2014)

Ex-ministre déléguée chargée des Français de l'étranger (21 juin 2012 - 31 mars 2014)

 

« J'ai toujours été en phase

avec le président »

 

Hélène Conway-Mouret

(Source des photos : H. Conway-Mouret)

 

Q. : 21/04/14 ; R. : 21/05/14

 

Paroles d'Actu : Bonjour, Hélène Conway-Mouret. Enfin... Ils sont enfin libres. Édouard Élias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torres sont rentrés sains et saufs de l'enfer de leur détention par des membres du groupe islamiste radical E.I.I.L., en Syrie. (Quelques heures après la rédaction et l'envoi de ces questions, nous apprenions, malheureusement, la disparition de Gilberto Rodrigues Leal, otage français retenu au Mali, ndlr). Entre juin 2012 et la fin mars 2014, vous avez été ministre déléguée, chargée des Français de l'étranger et, notamment, des questions relatives à leur sécurité. Plusieurs crises liées à des prises d'otages, à des menaces sur nos compatriotes de installés à l'étranger ont émaillé cette période, période au cours de laquelle nos troupes sont intervenues au Mali, en Centrafrique... Comment avez-vous vécu ces deux années, sous le prisme de ces questions en particulier ?

 

Hélène Conway-Mouret : Je suis restée constamment mobilisée sur ces questions avec mon équipe, notamment en apportant notre soutien aux proches des otages français.

 

La sécurité des communautés françaises à l’étranger est une question sensible à laquelle j’ai essayé d’apporter des réponses concrètes. Je me suis attachée, pendant ces deux années à la tête du ministère des Français de l’étranger, à la fois, à moderniser et professionnaliser nos équipes en nous inscrivant autant dans la prévention que dans la réaction aux menaces. Nous avons obtenu des crédits supplémentaires pour permettre au Centre de crise du ministère des Affaires étrangères d’engager des missions ponctuelles de soutien - mission de renfort, équipement. Vingt millions d’euros ont aussi été alloués pour la sécurisation de nos installations à l’étranger.

 

Avec le Centre de crise, nous avons également modernisé nos fiches Conseils aux voyageurs et le portail Ariane, qui permet aux Français de signaler leurs déplacements à l’étranger. Nous avons établi des fiches réflexes pour les postes en matière de sécurité, accessibles par tous les agents consulaires. Nous avons également organisé avec le Centre de crise une simulation de gestion de crise en Indonésie pour mettre nos équipes en situation.

 

J’ai rassemblé au ministère les directeurs de la sécurité de nos grands groupes à l’étranger, dans le cadre des Rencontres sur la sécurité des entreprises françaises à l’étranger, ainsi que les différentes agences de l’État qui envoient en missions leurs agents. Nous avons offert de traiter de façon conjointe la sécurité et de les faire bénéficier de l’expertise du ministère.

 

J’ai aussi instauré, dans le cadre de la Conférence des Ambassadeurs, une première réunion sur le thème de la sécurité, en août 2012, pour mutualiser l’ensemble de l’expertise des diplomates sur ce thème, thème qui maintenant a trouvé sa place dans ce rassemblement annuel de tous les chefs de postes.

 

PdA : Vous vous êtes exprimée à plusieurs reprises - je pense au site web lepetitjournal.com notamment - sur votre action en faveur des Français de l'étranger et de leur représentation, je n'y reviendrai pas outre mesure. J'aimerais vous inviter, plus généralement, à nous livrer vos sentiments quant à l'état de la francophonie aujourd'hui ?

 

H.C.-M. : La francophonie est bien vivante ! Je l’ai rencontrée partout dans des communautés françaises qui sont de plus en plus importantes à l’étranger, puisque la mobilité est aujourd’hui l’affaire de tous. Dans tous les pays que j’ai visités, j’ai ressenti un capital de sympathie très fort pour la France. La francophonie, ce n’est pas seulement une langue partagée, c’est un ensemble de valeurs basé sur les droits de l’Homme, la défense de l’État de droit.

 

PdA : Avez-vous été confrontée, ici ou là, à des initiatives tendant à la promouvoir et jugées, de votre point de vue, particulièrement intéressantes ?

 

H.C.-M. : Les initiatives sont multiples : elles passent par l’organisation d’événements culturels, généralement organisés par les services culturels des ambassades, avec notamment la Semaine du cinéma français, qui fonctionne très bien partout, et par des initiatives individuelles, que j’ai d’ailleurs mises en valeur par le biais du Tumblr Femmes françaises du monde (voir : le lien du Tumblr, ndlr).

 

PdA : De la même manière, quelles leçons avez-vous tirées, de par votre expérience, y compris en tant que conseillère du commerce extérieur, s'agissant des leviers sur lesquels jouer pour aider nos entrepreneurs à exporter et à se développer à l'étranger, d'une part, et d'autre part à inciter les investisseurs extérieurs à s'implanter sur le territoire national ?

 

H.C.-M. : À tous les niveaux, là aussi, les initiatives sont prises.

  

Au niveau national, le président de la République a lancé le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi. Le concours mondial Innovation 2030, visant à faire émerger les talents et à les accompagner dans leur croissance, en France. Le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi favorise aussi l’investissement.

 

Et puis, localement, à l’étranger, dans le cadre de la diplomatie économique, nous avons mis en place les conseils économiques autour du chef de poste qui ont maintenant des lettres de missions avec des objectifs économiques spécifiques. J’ai travaillé à l’établissement de réseaux, notamment d’anciens élèves de nos lycées français, avec le FOMA (Forum mondial des anciens des lycées français du monde, ndlr), et d’anciens étudiants des universités ou grandes écoles françaises, qui sont de véritables leviers d’influence, et donc des relais incontournables.

 

Enfin, notre politique, aujourd’hui, est axée sur l’accompagnement des PME à l’international. Elle se traduit concrètement par une présence administrative modernisée et de proximité, soutenue, d’une part, par le réseau scolaire et culturel qui est le pilier de notre diplomatie d’influence et, d’autre part, par les acteurs du monde économique, tels que les chambres de commerce franco-…, les conseillers du commerce extérieur, les missions économiques.

 

PdA : Quelle interprétation faites-vous de la forte démobilisation des électeurs de gauche lors des élections municipales, de ces sondages qui indiquent, l'un après l'autre, à quel point la défiance de certains des électeurs de François Hollande envers leur candidat d'alors est devenue forte, implacable ? Est-ce une situation qui vous inquiète ?

 

H.C.-M. : Ce qui m’inquiète le plus, c’est la montée du populisme et du nationalisme, et je vois dans la démobilisation des électeurs de gauche, qui se traduit notamment par une forte abstention, l’expression d’une déception par rapport à ce qu’ils attendaient avec l’arrivée de la gauche au pouvoir. Les Français sont réalistes et comprennent parfaitement les économies qui doivent être faites, mais ils attendent qu’elles soient réalisées dans l’équité et la justice sociale. C'est ce que fait le gouvernement, avec une marge de manœuvre réduite par l'ampleur de la dette et du déficit.

 

Il est nécessaire de réinstaurer la confiance entre les élus et la population. Cela passe, à mon sens, par la mise en œuvre de réformes structurelles dont l’application impacte directement la vie quotidienne des citoyens.

 

PdA : Vous comptez, Hélène Conway-Mouret, parmi les partisans les plus enthousiastes de la construction européenne. Il ne fait guère de doute qu'en ces temps de crises économiques, sociales et, parfois, identitaires, les eurosceptiques gagneront des points lors des élections du mois de mai, sur l'ensemble du continent. Il y aura également, c'est fort probable, une abstention record en France, comme à chaque fois - et de plus en plus - lors des scrutins communautaires, alors même que l'Union pèse d'un poids toujours plus important dans nos législations et notre vie de tous les jours. Franchement, les politiques nationaux, les gouvernements qui se sont succédé aux affaires depuis des années ne partagent-ils pas, en la matière, une lourde responsabilité, en ceci qu'ils n'ont que rarement fait preuve de pédagogie, préférant parfois s'en tenir à des postures à la limite de la démagogie ?

 

H.C.-M. : En effet, les gouvernements qui se sont succédé ont souvent blâmé l’Europe pour la mise en place de politiques impopulaires, mais cependant nécessaires. Les acquis tels la paix, qui n’a pas de prix, et la prospérité, la mobilité aujourd’hui possible grâce à Schengen, la monnaie unique, toutes les avancées en matière environnementale, sont des acquis qui sont aujourd’hui oubliés.

 

Il est utile de rappeler tous les acquis positifs et de se projeter dans l’Europe de demain et le rôle qu’elle peut jouer dans le monde. L’Europe a besoin à nouveau de grands projets qui entraînent avec eux à la fois l’enthousiasme et l’implication des citoyens.

 

PdA : Comment voyez-vous l'Europe à l'horizon d'une génération ?

 

H.C.-M. : Il s’agit d’une génération qui aura parfaitement intégré cette liberté de choisir où vivre, où travailler, où fonder sa famille. Une Europe où l'humain sera revenu au centre des préoccupations et qui continuera de vivre en paix.

 

La question en +...

 

PdA : Le Nouvel Obs' vous a récemment prêté des propos franchement amers envers le président Hollande, sa supposée froideur et son manque de reconnaissance. Le 15 mai, vous avez fustigé le déficit de « rigueur » de l'hebdomadaire, affirmé que vous ne vous reconnaissiez pas dans les termes de l'article et que alliez « demander un droit de réponse ». Comment expliquez-vous ce décalage ? Quels sont votre perception, vos sentiments s'agissant de François Hollande aujourd'hui ? (22/05/14)

 

H.C.-M. : Je peux comprendre qu'un journaliste choisisse les propos qui illustrent ce qu'il veut démontrer et oublie ce qui présente l'opposé. Cependant, me prêter des mots pour exprimer un sentiment général est incorrect. J'ai d'ailleurs écrit au directeur de la rédaction de l'hebdomadaire. Pendant vingt-deux mois, j'ai mis toute mon énergie à la mise en place de réformes structurelles nécessaires dans l'esprit de la feuille de route donnée par le président, avec lequel j'ai toujours été en phase.

 

Mon engagement a toujours été total auprès du candidat, que j'ai accompagné dans tous ses meetings de campagne, et comme après en tant que Président dont les objectifs sont clairs et dans lesquels j'ai inscrit mon action. Notre relation a toujours été une relation de travail, qui ne me qualifie pas pour entrer dans l'intimité de sa personnalité, et encore moins pour la commenter. (23/05/14)

 

 

Une réaction, un commentaire ?

 

 

Vous pouvez retrouver Hélène Conway-Mouret...

 

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2 mai 2014

Européennes 2014 - Europe : Et si on en parlait ?

      Le 25 mai, comme l'ensemble des citoyens de l'Union européenne, nous élirons celles et ceux qui nous représenteront pendant cinq ans au sein du Parlement européen. Dans les faits, cela ne fait guère de doute, la participation sera faible en France. Elle l'est toujours - et de plus en plus - pour ces scrutins communautaires. À qui la faute ? À ceux parmi les eurodéputés qui ne s'engagent pas autant qu'exigé par le mandat qui leur a été confié ? En partie, oui. Mais ceux qui sont à blâmer sont probablement, en premier lieu, nos responsables politiques nationaux, les gouvernants qui, de droite comme de gauche, se sont succédés aux affaires depuis des années.

      Parce qu'ils ont parfois essayé de peindre l'Europe comme un corps étranger, intrusif, un bouc émissaire bien commode alors même qu'ils en étaient, de fait, partie, globalement bienveillante, de surcroît. Parce qu'ils ont souvent donné l'impression de ne pas traiter cette question avec le sérieux qu'elle requiert (voir : la nomination du dernier secrétaire d'État aux Affaires européennes en date), voire, dans certains cas, le sentiment de mépriser la parole du peuple (voir : l'adoption par le Parlement français du traité de Lisbonne, trois ans à peine après le "non" de 2005). Parce qu'ils n'ont jamais réellement cherché à faire preuve de pédagogie sur l'Europe, sur ses institutions.

      Conséquence : le discours de celles et ceux qui la défendent est aujourd'hui difficilement audible, et ses détracteurs ont - à tort ou à raison - le vent en poupe auprès de l'opinion. La question communautaire est majeure, l'Union tient une place fondamentale dans le fonctionnement de l'État, dans notre vie de tous les jours. Elle mérite bien d'être traitée avec un peu de sérieux, au moins une fois tous les cinq ans. L'enjeu, ce n'est pas la sanction du gouvernement. L'enjeu, c'est, quel que soit le chemin choisi, l'avenir. Demain...

 

      Au tout début du mois d'avril, j'ai pris l'initiative d'envoyer à la quasi-totalité des eurodéputés français sortants le questionnaire que je venais de rédiger. J'ai fait de même - texte légèrement modifié - pour les têtes de liste des partis établis. Deux critiques pourront m'être faites sur ce choix, deux biais que j'assume. Les plus petits partis ne sont pas représentés : je ne les connais pas assez et n'ai pas souhaité m'éparpiller trop largement, l'intiative étant déjà assez lourde. Les personnes contactés sont presque exclusivement françaises : même explication, en partie, que celle avancée à l'instant, la tâche aurait été impossible.

      Depuis les premiers mails - envoyés il y a tout juste un mois, le 2 avril - plusieurs réponses me sont parvenues. D'autres ne manqueront pas, je l'espère, de compléter ce document - six intervenants, à la date du 2 mai. Je ne sais dans quelle mesure celui-ci sera représentatif de ce que sont et seront les tendances politiques portées par les Français du Parlement européen. Le panel initial - le public ayant reçu les questionnaires - en était en tout cas une illustration plutôt fidèle.

      L'idée : donner la parole, largement et sans préjugé, à celles et ceux qui "font" ou souhaitent "faire" l'Europe. Ils sont sans doute au moins aussi légitimes que les commentateurs extérieurs pour nous en parler... Je les remercie toutes et tous pour le temps qu'ils ont bien voulu m'accorder... Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

UNE EXCLUSIVITÉ PAROLES D'ACTU

EUROPÉENNES 2014

Europe : Et si on en parlait ?

 

Parlement européen Strasbourg

(Illustration : Parlement européen, Strasbourg. Via Wikipedia.)

 

 

 

Robert Rochefort 2

Robert Rochefort

Député européen depuis 2009. Circ. : Sud-Ouest. Groupe : ADLE.

« L'Union européenne doit privilégier

des domaines d'action stratégique »

 

Paroles d'Actu : Bonjour, M. Rochefort. Pourriez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours, de vous ?

 

Robert Rochefort : Bonjour. J'ai 59 ans, et je suis député au Parlement européen depuis 2009, année de mon entrée en politique. Avant cela, j'ai été pendant longtemps directeur général du CREDOC (le Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie). Le CREDOC est un organisme d’études et de recherche au service des acteurs de la vie économique et sociale. Il analyse et anticipe le comportement des individus dans leurs multiples dimensions : consommateurs, agents de l’entreprise, acteurs de la vie sociale. Mon intérêt pour les questions liées à la consommation m’a conduit à devenir membre de la commission du Marché intérieur et de la protection des consommateurs au Parlement européen. Aujourd'hui je suis tête de liste MoDem-UDI pour la circonscription Sud-Ouest pour les élections du 25 mai prochain.

 

PdA : Quel bilan établissez-vous de la 7e législature communautaire (2009-2014) ?

 

R.R. : Ces cinq dernières années ont été marquées par la crise économique et sociale qui a fortement touché l'Europe. Le bilan de cette législature est à mon sens un peu décevant : l'Europe aurait dû être plus forte, plus ambitieuse, et lutter de façon davantage coordonnée et orchestrée contre les effets de la crise, qui ont montré combien nous avons besoin d'approfondir encore l'Union européenne.

 

Au-delà de cela, des avancées importantes ont été faites au cours de ces cinq dernières années, qu'il convient de souligner : amélioration de la protection des données personnelles, réforme des marchés publics permettant une utilisation stratégique de la dépense publique (soutien à l'innovation, prise en compte de la dimension écologique, priorité donnée à la qualité, etc.), amélioration des droits des passagers aériens, ferroviaires et routiers, amélioration de la transparence dans les frais bancaires, plus de droits pour les consommateurs qui achètent en ligne en Europe, meilleure lutte contre la contrefaçon et la contrebande, etc...

 

PdA : À propos de quelles questions, de quelles problématiques avez-vous eu particulièrement à cœur, durant cette période, de faire entendre votre voix, de chercher à faire bouger les lignes ?

 

R.R. : Comme je vous le disais, je m'intéresse particulièrement à la question de la protection des consommateurs. Nous avons fait beaucoup dans ce domaine, en particulier en matière d'amélioration des droits des consommateurs lors de leurs achats en ligne. Je me suis personnellement battu pour qu'un système européen de recours collectifs soit mis en place au niveau européen. Permettre aux consommateurs d'obtenir réparation, y compris lorsque le dommage subi est d'un faible montant, est essentiel pour accroître leur confiance dans les achats transfrontaliers. Un tel mécanisme n'existe pas encore, mais des avancées ont été faites en ce sens. J'espère que nous y arriverons pendant la prochaine mandature (2014-2020).

 

Un autre sujet sur lequel je me suis beaucoup investi est le maintien et le développement du tissu industriel européen. L'activité des petites et moyennes entreprises européennes doit être soutenue et encouragée. Cela passe par une simplification administrative, un meilleur accès aux financements, mais aussi par une politique industrielle européenne plus ambitieuse, un marquage d'origine des produits obligatoire, plus de réciprocité dans l'ouverture des marchés publics, etc... Tout cela est crucial pour la croissance et l'emploi en Europe.

 

PdA : À quels défis majeurs l'Union européenne devra-t-elle répondre dans les années à venir ?

 

R.R. : D'abord, au défi de la crise de défiance que nous traversons. Les citoyens ne croient plus en l'Europe, ne voient plus en quoi l'Europe leur est utile, et s'en désintéressent. C'est très inquiétant.

 

Ensuite, au défi des égoïsmes nationaux et de l'intergouvernementalisme. Pour peser diplomatiquement, pour exister économiquement face à la Chine ou au Brésil, pour répondre au défi énergétique, pour donner les moyens à nos entreprises de se développer... l'approfondissement de l'intégration européenne est nécessaire.

 

Pour moi, parvenir à remédier à la crise de confiance actuelle tout en approfondissant l'Europe ne se fera qu'en concentrant l'action de l'Union européenne sur les grands sujets. L'Europe n'a pas vocation à s'occuper de tout, et doit privilégier des domaines d'action stratégique.

 

PdA : Comment la voyez-vous, cette Europe, à l'horizon d'une génération ?

 

R.R. : L'Europe sera forte, unie, ambitieuse, efficace.

 

Elle aura choisi un nouveau mode de développement pour stimuler la croissance et l'emploi : une politique industrielle européenne qui favorise l'offre et stimulant les activités créatrices d'emplois, le lancement de grands programmes sectoriels européens (technologies bas carbone, programme spatiaux, ville durable, réseaux intelligents, etc.), et aura su faire émerger de grands champions européens. L'Europe sera devenue le leader de la troisième révolution industrielle en promouvant les technologies génériques (nanotechnologies, biotechnologies, photonique, etc.). Elle aura axé son développement sur la "croissance verte" : meilleur recyclage, économie circulaire, mise en place d'une contribution économique sur les produits importés dans l'UE, mise en place d'une "Europe de l'énergie" avec une diversification du bouquet énergétique européen, etc...

 

L'Europe sera gagnante dans la mondialisation. Elle aura appliqué le principe de réciprocité dans les échanges avec les pays tiers et aura construit des partenariats équilibrés. Un label "Fabriqué en Europe" existera depuis longtemps et sera connu de tous les consommateurs. L'Europe se sera dotée d'un régime de propriété intellectuelle assorti d'outils juridiques efficaces pour lutter contre les tricheurs (secret d'affaires, brevet, lutte contre la contrefaçon...). L'UE aura également mis en place une structure commune en matière commerciale et d'investissement directs à l'étranger.

 

En matière sociale et fiscale, un contrat de travail européen aura été créé pour promouvoir la mobilité (avec des standards élevés en matière de droit du travail), et sera accompagné d'un contrat européen d'apprentissage. L'assiette de l'impôt sur les sociétés aura été harmonisée, la lutte contre l'évasion et la fraude fiscale sera efficace, et les inégalités seront réduites.

 

L'Europe sera dotée d'une politique migratoire cohérente et contrôlée : politique européenne de l'immigration économique choisie, renforcement de la police européenne des frontières, mise en place d'un mécanisme de solidarité en cas d'arrivée massive de migrants / demandeurs d'asile aux frontières d'un État-membre.

 

Une véritable Europe de la justice, des libertés et de la connaissance aura vu le jour. Un véritable parquet européen aura été créé, une agence européenne de la cyberdéfense aura été mise en place, les universités européennes en ligne et le e-learning seront en plein essor, les diversités culturelles et linguistique seront réellement favorisées (aides publiques au cinéma préservées, place accrue des langues étrangères dans les parcours scolaires, retransmission en VO des émissions à la télévision, etc.).

 

Nous aurons procédé à une refondation démocratique : le président de l'UE sera élu directement par les citoyens européens, le Parlement européen aura un droit d'initiative législative, 10% des membres du Parlement seront élus à la proportionnelle dans des circonscriptions transnationales, l'initiative citoyenne sera valorisée pour qu'émerge une véritable e-démocratie participative européenne.

 

Enfin, l'Europe aura un rang plus digne sur la scène internationale. L'intégration militaire aura été accélérée et la capacité d'équipement militaire de l'UE renforcée, l'UE disposera d'une véritable diplomatie intégrée, ce qui lui confèrera un grand rayonnement et un pouvoir de négociation considérable en matière de commerce et de réchauffement climatique. En outre, des services de renseignement intégrés auront été mis en place pour lutter efficacement contre la criminalité internationale.

 

Voici l'Europe que j'espère pour nos enfants et nos petits-enfants. C'est l'Europe pour laquelle je me battrai si je suis réélu au Parlement européen en mai prochain.

 

PdA : Les scrutins européens comptent parmi celles qui mobilisent le moins les électeurs, c'est notamment vrai s'agissant des Français. Français auprès desquels la construction communautaire n'a pas nécessairement bonne presse... Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos compatriotes ?

 

R.R. : Je souhaite leur dire que 70% des législations françaises sont issues de textes européens, et le Parlement co-décide avec le Conseil sur la plupart de ces textes. Voter aux élections européennes est donc un acte démocratique fort, qu'il ne faut surtout pas négliger.

 

PdA : Quelque chose à ajouter ?

 

R.R. : Penser que l'on peut s'en sortir seuls est un leurre. L'Europe est notre avenir.

 

Propos recueillis le 11/04/14

Retrouvez Robert Rochefort sur le site du P.E., sur son site...

 

 

Philippe Juvin

Philippe Juvin

Député européen depuis 2009. Circ. : Île-de-France. Groupe : PPE.

« Les Européens doivent parler d'une seule voix » 

  

Paroles d'Actu : Bonjour, M. Juvin. Pourriez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours, de vous ? 

  

Philippe Juvin : Je suis entré en politique très tôt puisque j’ai été élu pour la première fois au conseil municipal de La Garenne-Colombes à l’âge de 19 ans. J’ai également été président de l’Union des Jeunes pour le Progrès (UJP), une organisation politique gaulliste, pendant mes études. J’ai eu la volonté de m’engager au service de valeurs auxquelles je crois et de servir mes concitoyens. J’ai toujours eu ce que de Gaulle appelait une certaine idée de la France.

 

Je me suis présenté comme tête de liste aux élections municipales à La Garenne-Colombes en 2001, et j’ai alors été élu maire (il a été réélu en 2014, ndlr). J’ai ensuite été élu vice-président du Conseil général des Hauts-de-Seine en 2004. J’ai été réélu maire de La Garenne-Colombes en 2008 et suis devenu député européen en 2009, abandonnant du même coup mon mandat de conseiller général. Ces différents mandats m’ont permis d’approfondir mon engagement politique. 

 

PdA : Quel bilan établissez-vous de la 7e législature communautaire (2009-2014) ? 

 

P.J. : Lors de la dernière mandature, les eurodéputés se sont montrés courageux et responsables en prenant les mesures nécessaires pour préserver l’euro et éviter l’éclatement de l’Union. La crise que nous traversons actuellement est protéiforme, elle est économique, sociale, financière mais aussi morale. Elle est le résultat d’un manque de réforme. Par conséquent, le prochain Parlement européen devra renforcer les politiques européennes dans les domaines où l’intégration est pertinente, et laisser aux Etats-membres la liberté nécessaire sur les sujets qui ne relèvent pas de sa compétence. Les parlementaires européens élus en mai devront aussi être pragmatiques, en prenant des mesures concrètes qui améliorent le bien-être des citoyens européens. 

  

PdA : À propos de quelles questions, de quelles problématiques avez-vous eu particulièrement à cœur, durant cette période, de faire entendre votre voix, de chercher à faire bouger les lignes ? 

 

P.J. : À mon échelle, j’ai d’abord contribué à réformer les marchés publics, en tant que rapporteur de la directive sur les contrats de concessions. L’objectif de ce texte est de simplifier les procédures, en offrant plus de liberté aux autorités locales dans les négociations avec les concessionnaires. Cette nouvelle législation participera au développement des entreprises et permettra de créer des emplois.

 

D’autre part, j’ai été amené à suivre de très près l’élaboration de la directive sur les essais cliniques. J’ai œuvré avec mes collègues du Parlement européen pour trouver un équilibre raisonnable entre la transparence, la sécurité des patients et les intérêts des entreprises pharmaceutiques.

 

J’ai également rédigé un rapport dédié à la publicité comportementale sur Internet dans le but de mieux protéger les données personnelles des consommateurs européens. Ce sujet est d’ailleurs très actuel, puisque le scandale PRISM et les écoutes massives de la NSA démontrent une nouvelle fois l’importance d’instaurer des garde-fous pour protéger la vie privée de nos concitoyens.

 

Enfin, récemment, je me suis rendu à Kiev, au plus fort de la crise politique qui secoue l’Ukraine. J’ai été mandaté par le président du Parlement européen pour aller constater les besoins humanitaires et rencontrer les manifestants. Ce voyage a achevé de me convaincre que l’UE doit développer une politique extérieure bien plus ambitieuse et cohérente, pour enfin parler d’une voix face aux autres grandes puissances telles que la Russie. 

 

PdA : À quels défis majeurs l'Union européenne devra-t-elle répondre dans les années à venir ? 

 

P.J. : Les défis auxquels l’UE est confrontée sont nombreux. Certaines politiques (industrielles, énergétiques, agricoles, de défense) n’ont de sens aujourd’hui que si elles sont européennes. La croissance économique, les questions sociales et l’immigration figurent aussi parmi les préoccupations des Européens.

 

Malheureusement, dans de nombreux domaines, je constate que la France subit un décrochage par rapport à ses partenaires. La France est devenue, avec la Grèce, le seul pays de la zone euro à avoir une balance commerciale déficitaire. Elle est aussi le seul État-membre, avec la Slovénie, qui risque de ne pas pouvoir respecter l’objectif budgétaire fixé pour cette année. Dans l’Hexagone, la dette atteint 2 000 milliards d’euros, soit quasiment 100% du PIB, tandis que le chômage des jeunes s’établit à 22% contre 6% en Allemagne ! Pour toutes ces raisons, je suis inquiet du sort de la France qui, par son poids économique (20% du PIB de la zone euro), menace la croissance fragile de l’Europe. Le principal défi à mes yeux est donc le redressement des comptes publics de la France, afin qu’elle puisse restaurer sa compétitivité et renouer avec la croissance.

 

PdA : Comment la voyez-vous, cette Europe, à l'horizon d'une génération ? 

 

P.J. : L’enjeu principal pour les Européens dans les années à venir sera d’arriver à parler d’une voix dans les négociations internationales. Pour ce faire, il faudra nécessairement développer des politiques plus intégrées. Au rythme actuel, il est probable que d’ici 2040 aucun État européen ne sera considéré individuellement comme une puissance mondiale. Pour éviter ce déclassement, nous n’avons pas d’autre choix que d’unir nos forces et travailler ensemble.

 

Pour continuer à peser sur la scène mondiale, nous devons favoriser la recherche et le développement, innover, faire émerger des champions industriels capables de rivaliser avec leurs concurrents américains, indiens, chinois. Nous devons devenir pionniers dans les industries de demain : l’énergie, les nouvelles technologies ou encore les transports. 

  

PdA : Les scrutins européens comptent parmi celles qui mobilisent le moins les électeurs, c'est notamment vrai s'agissant des Français. Français auprès desquels la construction communautaire n'a pas nécessairement bonne presse... Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos compatriotes ?

 

P.J. : Les élections européennes sont une échéance cruciale pour la France et pour l’Europe. Je pense que les Français prennent conscience qu’ils ont besoin davantage d’Europe et que la montée des extrêmes prédite par certains sondages n’est pas une fatalité. Parce qu’elles permettront de désigner le futur président de la Commission européenne, ces élections sont une occasion unique de se rapprocher des aspirations citoyennes et débattre de l’orientation que chacun des partis veut donner à l’Union européenne.

 

Le problème de l’abstentionnisme n’est pas nouveau, mais il est inquiétant de constater que, parallèlement à l'accroissement des pouvoirs du Parlement européen, le taux de participation aux élections européennes n’a cessé de baisser. Le Parlement européen est aujourd'hui perçu comme une machine technocratique produisant des lois difficiles à comprendre. Il s'agit d'une structure très complexe qu'il faut apprivoiser. La pérennité d’un parlementaire européen dans ses fonctions est donc fondamentale pour accroître l'influence de son pays d’origine. En réalité, le Parlement européen est un des véhicules de puissance de la France en Europe, et les citoyens doivent en prendre conscience.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

P.J. : J’encourage tous les citoyens à aller voter le 25 mai pour se saisir de ces enjeux cruciaux pour la France et pour l’Europe !

  

Propos recueillis le 11/04/14 

Retrouvez Philippe Juvin sur le site du P.E., sur son site...

 

 

Alain Lamassoure

Alain Lamassoure

Député européen dès 1989, puis depuis 1999. Circ. : Sud-Ouest. Groupe : PPE.

« L'Europe vieillit, c'est notre défi numéro un »

 

Paroles d'Actu : Bonjour, M. Lamassoure. Pourriez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours, de vous ?

 

Alain Lamassoure : J'ai eu un parcours assez classique : après mes études à Sciences-Po, puis à l'ENA, j'ai intégré la Cour des Comptes avant de rejoindre divers cabinets ministériels, puis celui du président Giscard d'Estaing. J'ai ensuite commencé ma carrière politique en étant élu député des Pyrénées-Atlantiques en 1986, ainsi que député européen, à partir de 1989. De 1993 à 1995, j'ai été ministre délégué en charge des Affaires européennes puis, de 1995 à 1997, ministre délégué en charge du Budget et porte-parole du gouvernement. De nouveau élu au Parlement européen depuis 1999, je suis actuellement président de la commission des Budgets et membre suppléant de la commission des Affaires constitutionnelles, mais aussi candidat à ma réélection en tant que tête de liste de l'UMP en Île-de-France.

 

PdA : Quel bilan établissez-vous de la 7e législature communautaire (2009-2014) ?

 

A.L. : J'en établis un bilan positif et riche. D'un point de vue institutionnel en premier lieu, car le Parlement européen a vu son rôle renforcé, et il a pu peser plus qu'auparavant dans de nombreux dossiers. D'un point de vue législatif, nous avons beaucoup travaillé et avancé en ce qui concerne la gouvernance économique et le soutien à la croissance et à l'emploi, en réponse à la crise économique et financière. Nous avons aussi trouvé un accord sur le budget de l'Union européenne pour la période 2014-2020, sur la réforme de la politique agricole commune ou encore sur la politique de cohésion pour 2014-2020. Toutes ces décisions importantes constitueront le cadre du fonctionnement de l'UE et de ses actions pour les prochaines années. Elles devraient lui permettre d'être plus efficace et de mieux répondre aux préoccupations des citoyens.

 

PdA : À propos de quelles questions, de quelles problématiques avez-vous eu particulièrement à cœur, durant cette période, de faire entendre votre voix, de chercher à faire bouger les lignes ?

 

A.L. : Je suis très heureux car des actions que j'avais engagées depuis plusieurs années ont enfin abouti. Tout d'abord, en ce qui concerne le budget européen, j'ai obtenu qu'une véritable réflexion soit lancée sur son financement par de nouvelles ressources propres. Un groupe à haut niveau, présidé par Mario Monti, et dont je suis membre, vient d'ailleurs de débuter ses travaux afin de formuler des propositions concrètes début 2016. Cela devrait permettre de réduire les contributions que versent les États membres au budget européen.

 

Par ailleurs, l'initiative citoyenne européenne, que j'avais fait introduire dans le projet de constitution européenne et qui a été reprise dans le traité de Lisbonne, est devenue elle aussi une réalité. En tant que co-rapporteur du Parlement européen sur le règlement permettant sa mise en œuvre pratique, j'ai été très impliqué dans ce dossier et me réjouis que nous ayons pu mettre en place un tel mécanisme de démocratie participative au niveau européen.

 

PdA : À quels défis majeurs l'Union européenne devra-t-elle répondre dans les années à venir ?

 

A.L. : À la perte de dynamisme et d'optimisme, donc de croissance, causées par le vieillissement de sa population. Or, sans croissance, aucun des problèmes européens n'est soluble : ni le chômage, ni la pauvreté, ni l'endettement, ni la compétitivité, ni le maintien de l'Europe parmi les puissances qui modèlent le XXIe siècle. Ce mal ne date pas de la crise financière, mais des quinze dernières années. 

 

PdA : Comment la voyez-vous, cette Europe, à l'horizon d'une génération ?

 

A.L. : Devenue vraiment démocratique, le président élu de la Commission européenne ayant acquis une légitimité comparable à celle des chefs d'États et de gouvernements, et ayant trouvé un meilleur équilibre entre les politiques communautaires proprement dites et la coordination des politiques qui restent de compétence nationale, notamment la politique budgétaire, la politique étrangère et la défense. Tous les pays de l'Union auront adopté l'euro, et les frontières de l'Union seront durablement fixées aux limites du continent proprement dit.

 

Propos recueillis le 14/04/14

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Nicole Kiil-Nielsen

Nicole Kiil-Nielsen

Députée européenne depuis 2009. Circ. : Ouest. Groupe : Verts-ALE.

« Le Parlement est un rempart contre les conservatismes »

 

Paroles d'Actu : Bonjour, Mme Kiil-Nielsen. Pourriez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours, de vous ?

 

Nicole Kiil-Nielsen : Bonjour ! Je suis entrée en politique à la fin des années 60. Le combat des femmes pour le droit à disposer de leur corps a été l’élément déclencheur. Étudiante en Lettres, je me suis impliquée dans le mouvement des femmes, et en particulier dans le Mouvement pour la Libération de l’avortement et de la contraception (MLAC).

 

Ma sensibilité écologiste, plus particulièrement anti-nucléaire, m’a vite amenée à militer au sein des Verts, qui sont aussi les premiers à avoir inscrit la parité dans leurs statuts et à présenter des listes paritaires aux élections. Conseillère Principale d'éducation au collège Emile Zola de Rennes, j'ai exercé au sein des Verts tour à tour des responsabilités locales, régionales et nationales jusqu'au jour où, en 2001, j'ai été élue conseillère municipale à Rennes. De 2001 à 2008, j'ai ainsi été adjointe au maire de Rennes, chargée de la coopération décentralisée et de la solidarité internationale.

 

Enfin, en 2009, j'ai été élue au Parlement européen pour un mandat de cinq ans sur la liste Europe Écologie Les Verts dans la circonscription Ouest.

 

PdA : Quel bilan établissez-vous de la 7e législature communautaire (2009-2014) ?

 

N.K.-N. : Au quotidien, à Bruxelles et Strasbourg, nous œuvrons pour défendre l’idée d’une Union européenne plus démocratique, plus solidaire et plus écologique. Il faut noter que la 7e législature est la première législature depuis l'adoption du traité de Lisbonne, et donc du renforcement des pouvoirs du Parlement européen dans le triangle institutionnel. C'est à l'aune de cela qu'il faut, je pense, tirer le bilan de notre action, en analysant les avancées qui ont été rendues possibles mais aussi revenir sur nos échecs pour renforcer notre action lors de la prochaine législature, et faire usage, dans leur intégralité et avec plus d'acuité encore, des nouveaux pouvoirs qui nous ont été conférés.

 

Je voudrais citer quelques grands dossiers emblématiques pour les écologistes, sur lesquels ils se sont beaucoup investis lors de cette législature :

 

Dans le domaine de l’énergie et de la protection du climat, plusieurs "législations importantes" ont été mises en place ces dernières années. Tout d’abord en termes d’efficacité énergétique, le Parlement a voté en 2010 l'introduction d'exigences minimales en matière de performance énergétique aux bâtiments neufs et aux nouvelles unités de bâtiment, établissant, par exemple, qu'au 31 décembre 2020, tous les bâtiments neufs devront avoir une consommation d'énergie proche de zéro.

 

La politique agricole commune (PAC) a été révisée lors de ce mandat. Pour les écologistes, c’est une réforme manquée : les grandes exploitations céréalières vont continuer à toucher des centaines de milliers d’euros chaque année au détriment des éleveurs ou des petites exploitations. Il y a d'autres dossiers sur lesquels on continue à se battre : le projet de règlement polémique sur les semences (rejeté en commission de l’Agriculture après notamment une campagne des Verts) mais aussi le dossier des OGM, dont la Commission entend prochainement autoriser la culture d’un maïs génétiquement modifié.

 

Ensuite, la politique commune de la pêche, qui était jugée "désastreuse", a été reformée. Le Parlement européen s’est très clairement prononcé contre la surpêche, en approuvant en plénière en janvier 2013 l'interdiction des rejets en mer dès 2014 et une reconstitution des stocks dès 2015 dans le cadre de la réforme de la politique commune de la pêche.

 

Au niveau social, la législature qui s’achève a été particulièrement marquée par la crise financière, économique et sociale, mais un élément positif est à mettre en avant malgré tout, l’introduction de la garantie jeunesse. Parti d’un rapport d’initiative du Parlement, le projet a été endossé par la Commission européenne et introduit dans la législation européenne. En termes de régulation bancaire aussi, les Verts au Parlement européen ont joué un rôle important. Sous l’impulsion des députés verts, des textes contraignants font désormais peser la responsabilité des risques davantage sur les banques elles-mêmes, via les actionnaires et les créanciers, que sur les contribuables. On continue à se battre pour améliorer la législation européenne sur la fiscalité pour renforcer la lutte contre l'évasion fiscale.

 

Nous avons enregistré quelques victoires en matière de libertés publiques et numériques : c'est le cas au sujet de la protection des données, de l’accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) et du rapport sur le marché unique des communications électroniques. Ce dernier texte vise à garantir la neutralité du Net.

 

La participation citoyenne a été renforcée grâce à l’initiative citoyenne intégrée dans le traité de Lisbonne. Le groupe écologiste a d'ailleurs activement soutenu l’initiative Right2Water. Grâce à la pression citoyenne, le secteur de l'eau a été exclu du champ de la directive sur les marchés publics. Le Parlement européen a aussi adopté la quatrième réforme du paquet ferroviaire, et une refonte du « paquet » asile a eu lieu à la suite de longues négociations.

 

Enfin, car ce dossier me tient à cœur en tant que membre de la commission des Droits des femmes et de l'égalité des genres, et que nous y avons consacré beaucoup d'énergie : le congé maternité. Malgré une mobilisation des parlementaires, nous n'avons pas réussi à avancer sur la révision de cette directive. C'est un dossier dont nous avons hérité du mandat précédent et qui reste toujours bloqué au Conseil, au niveau des États-membres. Le Parlement s'est prononcé en faveur de 20 semaines pleinement rémunérées (actuellement c'est 14 semaines), le Conseil refuse toutes négociations depuis fin 2010 et sans position du Conseil définie, aucune négociation ne peut débuter.

 

PdA : À propos de quelles questions, de quelles problématiques avez-vous eu particulièrement à cœur, durant cette période, de faire entendre votre voix, de chercher à faire bouger les lignes ?

 

N.K.-N. : Pour les cinq années de mon mandat, mon action s'est fortement orientée vers l’international et vers la défense des plus fragiles, des minorités. En tant que membre de la délégation entre l’Union européenne et le Conseil législatif palestinien, je me suis beaucoup investie sur la question palestinienne au Parlement : défense des prisonniers palestiniens, siège de Gaza, colonisation de la Cisjordanie, produits des colonies, problématique de l'eau de la vallée du fleuve Jourdan... voilà quelques sujets sur lesquels j'ai été active pour sensibiliser mes collègues et les diplomates de l'UE.

 

En tant que vice-présidente de la Délégation pour l'Asie centrale et rapporteure de cette législature sur la stratégie de l'UE envers l'Asie centrale, j'ai réussi, avec d'autres collègues, à geler l'accord UE-Ouzbékistan sur le commerce du textile au nom de droits des enfants. Il s'agit des enfants ouzbèkes qui sont massivement exploités, forcés à travailler dans les champs du coton. Enfin, je suis membre de l’intergroupe Sahara occidental et, là aussi, je me suis beaucoup investie pour défendre les droits fondamentaux des Sahraouis, si souvent bafoués.

 

En tant que membre de la commission Droits des femmes et égalité des genres, j'ai voulu allier mon engagement féministe et écologiste pour mettre en avant une autre approche sur la lutte contre le changement climatique qui prenne en compte la dimension de genre. Le changement climatique est le défi majeur de notre génération. Si nous ne comptons que sur la moitié de la population pour le résoudre, nous faisons fausse route. Les femmes, en raison des discriminations qu’elles subissent dans le monde, sont à la fois les premières victimes du changement climatique, mais elles constituent également un potentiel d’actions et d’idées inexploitées. Dans ce rapport, j'ai proposé d'inclure davantage les femmes dans la diplomatie climatique européenne, grâce à l'introduction d'un quota minimal de 40 % de femmes dans les délégations. Cette proposition a été reprise par la COP18 à Doha qui fixe pour objectif un équilibre entre hommes et femmes  dans les organes de négociations climatiques.

 

La conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle a été également un cheval de bataille pour les député-e-s verts en portant, en particulier, l'idée de la mise en place d'un congé paternité au niveau européen.

 

Ces derniers mois, nous nous sommes fortement mobilisés face à la montée des mouvements conservateurs et extrémistes qui cherchent à empêcher toutes nouvelles avancées dans ce domaine et tentent même de faire régresser des droits chèrement acquis par les femmes.

 

PdA : À quels défis majeurs l'Union européenne devra-t-elle répondre dans les années à venir ? 

 

N.K.-N. : L’Union européenne négocie en ce moment son prochain cadre législatif sur le climat et l’énergie, à travers son paquet Énergie-Climat 2030. Les négociations telles qu’elles sont menées au niveau européen sont inquiétantes pour nous écologistes. Il en va de même pour le traité de libre-échange entre l'UE et les États-Unis. Donc, nous devons rester très vigilants.

 

La réforme de la zone euro est également un des chantiers qui devrait fortement mobiliser les eurodéputé-es lors de la prochaine législature.

 

Ainsi, dans les mois et années à venir, l'Europe devra immanquablement affronter la question de la transition énergétique mais aussi d'autres défis : sécurité et stabilité dans le voisinage de l'Union ; il faudra renforcer les droits fondamentaux, les droits des femmes et la démocratie au sein même de l'Europe pour pouvoir assurer un rôle de défense des valeurs universelles - vocation et raison d'être de l'Europe actuelle - à l'échelle mondiale.

 

PdA : Comment la voyez-vous, cette Europe, à l'horizon d'une génération ?

 

N.K.-N. : J'espère sincèrement qu'à l'horizon d'une génération, l'Europe sera plus démocratique, plus sociale, plus écolo et plus solidaire. Nous devons continuer le travail essentiel de sensibilisation auprès des jeunes pour mieux leur faire connaitre l'Europe, car c'est eux demain qui la façonneront.

 

PdA : Les scrutins européens comptent parmi celles qui mobilisent le moins les électeurs, c'est notamment vrai s'agissant des Français. Français auprès desquels la construction communautaire n'a pas nécessairement bonne presse... Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos compatriotes ?

 

N.K.-N. : Face à la montée de l’euroscepticisme, face aux politiques de rigueur et d’austérité plébiscitées par les États membres, nous les écologistes, nous  pensons qu’une autre Europe est possible. Nous devons "donner vie à cette Europe", la construire, la perfectionner, comme par exemple avec l'initiative citoyenne européenne. Mais, surtout, via les élections européennes. Vous pouvez avec votre vote influencer la composition de l'institution européenne la plus démocratique  et élue au suffrage universel à travers 28 pays : le Parlement européen. Il a plus de pouvoir qu'avant, et peut ainsi constituer le rempart contre le nationalisme des États et l'extrémisme en Europe.

 

Propos recueillis le 24/04/14 

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Tokia Saïfi

Tokia Saïfi

Députée européenne depuis 2004. Circ. : Nord-Ouest. Groupe : PPE.

« L'Europe apporte une dimension supplémentaire

au sentiment national »

 

Paroles d'Actu : Bonjour, Mme Saïfi. Pourriez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours, de vous ?

 

Tokia Saïfi : Je suis née en 1959 à Hautmont, une ville ouvrière du nord de la France. Très tôt sensibilisée aux questions sociales et environnementales, je me suis impliquée dans le milieu associatif. Puis, voulant donner une dimension supplémentaire à mes engagements, je me suis impliquée en politique. Elue députée au Parlement européen en 1999, j’ai ensuite été nommée par Jacques Chirac au poste de secrétaire d’État au Développement durable dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.

 

Estimant que les grands enjeux qui me tenaient à cœur se règlaient davantage au niveau européen, j’ai conduit la liste UMP aux élections européennes de 2004. Au cours du mandat 2009-2014, j’ai siégé au sein des commissions des Affaires étrangères et du Commerce international.

 

J’ai également été élue présidente de la commission politique, de sécurité et des Droits de l’Homme de l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne.

 

PdA : Quel bilan établissez-vous de la 7e législature communautaire (2009-2014) ?

 

T.S. : Cette législature a été fortement marquée par la crise financière mondiale qui a trouvé une résonance particulière dans la zone euro. Le problème venait en particulier de ce que de nombreux États ont considéré l’euro comme une fin en soi, qui leur permettait de relâcher leurs efforts de bonne gestion.

 

Ce mandat a donc été consacré prioritairement à éviter la faillite de certains États, qui aurait provoqué des situations sociales encore plus dramatiques que celles vécues actuellement, et probablement entraîné la disparition de la zone euro. Il a donc fallu construire ce par quoi nous aurions dû commencer, c’est-à-dire une plus grande convergence des économies nationales et un pilotage politique renforcé.

 

PdA : À propos de quelles questions, de quelles problématiques avez-vous eu particulièrement à cœur, durant cette période, de faire entendre votre voix, de chercher à faire bouger les lignes ?

 

T.S. : L’Europe est une grande puissance économique (un PIB de plus de 12 000 milliards - devant les États-Unis -, deuxième exportateur de produits agricoles, premier exportateur tous produits confondus, etc...), mais elle ne sait pas toujours se faire respecter et défendre ses intérêts.

 

Au sein de la commission du Commerce international, je me suis donc particulièrement impliquée pour que l'UE soit plus offensive sur les questions de dumping et d’ouverture réciproque des marchés. J’ai par exemple rédigé un rapport pour que nos accords commerciaux contiennent des clauses sanitaires, sociales et environnementales et éviter ainsi le dumping non tarifaire de certains de nos partenaires, tout en améliorant la situation des salariés et des populations locales.

 

PdA : À quels défis majeurs l'Union européenne devra-t-elle répondre dans les années à venir ? Comment la voyez-vous, cette Europe, à l'horizon d'une génération ?

 

T.S. : Cette question est transversale : au-delà des différentes thématiques, la vraie question est « Quel type d’Europe voulons-nous ? ». S’agit-il d’une vaste zone de libre-échange et de relative prospérité économique, ou voulons-nous une Europe politique ?

 

Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas de retomber dans le vieux débat Europe fédérale ou non : c’est un débat purement théorique qui n’intéresse pas nos concitoyens. Pour moi, une Europe politique, c’est une Europe qui se concentre sur les domaines pour lesquels elle est plus efficace que les États, là où elle apporte une vraie plus-value. Le reste doit continuer à être réglé au niveau des États.

 

Certains proposent une Europe qui remplacerait les États : à mon avis, cette voie est une impasse qui irait contre les objectifs recherchés. En tournant le dos à son histoire qui repose sur les États-nations et en se dispersant à vouloir tout réglementer, l’Europe se diluerait et s’affaiblirait.

 

PdA : Les scrutins européens comptent parmi celles qui mobilisent le moins les électeurs, c'est notamment vrai s'agissant des Français. Français auprès desquels la construction communautaire n'a pas nécessairement bonne presse... Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos compatriotes ?

 

T.S. : L’objectif majeur est que les citoyens se réapproprient la construction européenne : les élections européennes sont en effet un moment privilégié pour faire de la pédagogie sur l’Europe. Les citoyens ont forcément du mal à en saisir tous les enjeux par manque de connaissances sur son fonctionnement, ses compétences, et son esprit général. Cela dit, il ne faut pas tomber dans une sorte d’ « eurobéatitude » que les citoyens ne comprendraient pas. Il faut donc présenter les aspects positifs de l’UE sans en dissimuler les manques et les aspects à améliorer.

 

C’est particulièrement vrai en France, où le discours ambiant est assez peu favorable à l’Europe, où elle est présentée par certaines personnalités politiques comme la responsable des difficultés que rencontrent les Français, en ces temps de crise économique et sociale. Il est donc important de répondre à toutes les questions que se posent les Français. Il ne doit y avoir aucun tabou, aucun thème ne doit être laissé de côté. C’est précisément parce que je crois en l’Europe que je veux qu’elle s’améliore sans cesse.

 

À l’occasion de ces élections européennes, j’aimerais que les Français ne se laissent pas influencer par ceux qui vont leur demander de choisir entre aimer la France et aimer l’Europe. L’Europe apporte une dimension supplémentaire à notre sentiment national. C’est parce que j’aime mon pays que je souhaite que l’Europe se renforce.

 

Propos recueillis le 24/04/14 

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Nathalie Griesbeck

Nathalie Griesbeck

Députée européenne depuis 2004. Circ. : Grand Est. Groupe : ADLE.

« Il nous faut parachever le projet européen »

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Mme Griesbeck. Pourriez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours, de vous ? 

  

Nathalie Griesbeck : Je suis née à Metz en 1956. J'ai étudié le droit puis ai passé les concours de l'enseignement supérieur pour exercer la profession de maître de conférence en Droit public à l'Université de Metz.

 

Élue, en 1983, plus jeune conseillère municipale de Metz, j'ai acquis au fur et à mesure des années de nouvelles responsabilités à l'échelle de la ville – adjointe au maire de 1987 à 1995, première adjointe de 1995 à 2004, présidente de l'OPAC... – et me suis toujours positionnée pour une ville plus sociale, plus innovante et plus ouverte sur le monde. Je me suis également engagée à l'échelle du département et, après avoir été élue à quatre reprises conseillère générale de la Moselle, je suis devenue, en 2011, vice-présidente du Conseil général de la Moselle.

 

C'est en tant que candidate centriste – d'abord à l'Union pour la Démocratie française (UDF), puis au sein du Mouvement démocrate (MoDem) – que j'ai remporté les élections européennes dans le Grand Est, en 2004 puis en 2009. Je participe, depuis ma première élection, activement aux travaux des deux commissions dont je suis membre : la commission des Libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures et la commission des Transports et du tourisme. Je travaille de très près les questions de justice, d'asile et de migration, ainsi que celles relatives à la sécurité routière. J'ai également été rapporteur du Parlement européen sur la question des mineurs non accompagnés, ces enfants étrangers migrants qui arrivent seuls sur le territoire européen. J'attache énormément d'importance à mon travail au niveau européen et défends sans relâche une Europe plus politique, plus unie et plus sociale. 

  

PdA : Quel bilan établissez-vous de la 7e législature communautaire (2009-2014) ? 

 

N.G. : Le Parlement européen est devenu avec le traité de Lisbonne – entré en vigueur en 2009 – un véritable co-législateur. Il a ainsi acquis un pouvoir bien plus important, qu'il a appris à utiliser lors de cette mandature. En cinq ans, de très nombreux dossiers sont passés entre les mains des parlementaires, et le Parlement européen, en tant que représentant des citoyens européens et de l'intérêt communautaire, peut se vanter de belles réussites.

 

En effet, le Parlement européen a su s'imposer sur un certain nombre de sujets et faire accepter à des États parfois sceptiques des mesures que nous considérons comme essentielles. Je pense tout d'abord au maintien de l'aide aux plus démunis, qui a été l'un des grands combats du Parlement lors de cette mandature. Les députés ont ainsi œuvré à la création d'un Fonds européen d'aide aux plus démunis (FEAD) apportant une aide alimentaire, mais aussi matérielle, aux Européens les plus démunis.

 

Autre combat d'envergure : les droits de plantation. En 2008, une réforme européenne de l'organisation commune du marché du secteur viticole a proposé la fin des droits de plantations, et donc la libéralisation de ces droits d'ici 2015. Mes collègues du MoDem et moi-même nous étions fermement opposés à cela et avons finalement remporté la bataille lors du vote sur la réforme de la politique agricole commune. Je suis fière de cette victoire qui, dans ma circonscription du Grand Est, particulièrement viticole, est porteuse de sens.

 

Autre exemple symbolique du poids que peut avoir le Parlement européen : le rejet de l'accord SWIFT. Le Parlement avait alors pleinement joué son rôle de défenseur des droits fondamentaux et de la protection des données personnelles, en refusant un accord international sur le transfert de données complétement déséquilibré au profit des États-Unis.

 

Voici, sans être exhaustive, les premiers dossiers qui me viennent à l'esprit ; toutefois il y en a beaucoup d'autres : la refonte du programme Erasmus, la fin du "roaming", la mise en place d'une politique européenne commune en matière d'asile, les directives sur les droits des passagers dans les différents modes de transports, etc... ; autant de dossiers, autant d'avancées dans la construction, pas à pas, d'une Europe du quotidien.

 

Malgré ces beaux succès, mon groupe parlementaire et mes collègues du Mouvement démocrate avons un certain nombre de regrets, symptomatiques du manque de volonté politique des États membres. Nous déplorons pas exemple l'absence, malgré nos appels répétés, de ressources propres dans le budget européen, ressources qui rendraient l'Union européenne plus indépendante vis-à-vis des États membres, ainsi que l'absence d'une véritable politique extérieure commune.

 

Nous regrettons, de façon plus générale, l’opacité et l'illisibilité de l’Union européenne aux yeux des citoyens européens. Il s'agit là, sans aucun doute, de la principale faiblesse de la construction européenne. Ces échecs s'expliquent par un manque de volonté politique, un retour à l’inter-gouvernementalisme au détriment de la méthode communautaire, mais également par l’absence d’un leadership fort au niveau européen. Il est néanmoins possible de mettre un terme à cela, et les citoyens sont, dans cette optique, essentiels. 

  

PdA : À propos de quelles questions, de quelles problématiques avez-vous eu particulièrement à cœur, durant cette période, de faire entendre votre voix, de chercher à faire bouger les lignes ? 

 

N.G. : Membre titulaire de la commission des Libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), j'ai été particulièrement active sur les questions de libertés fondamentales, de justice, d'asile et de migration. J'ai défendu, par mon action, la poursuite d'une Europe sociale et solidaire qui reste fidèle à sa réputation de défenseur des Droits de l'Homme et qui traite avec dignité les hommes et femmes migrants sur son territoire.

 

Particulièrement concernée par le sort des plus vulnérables, j'ai été rapporteur sur la question des mineurs non accompagnés, c'est à dire des enfants migrants qui arrivent sans famille ou tuteur légal sur le territoire européen. Je me suis battue pour que ces individus particulièrement fragiles soient traités comme des enfants, avant d'être vus comme des migrants, et, surtout, pour qu'ils ne soient jamais emprisonnés.

 

En parallèle des sujets LIBE, j'ai fait entendre ma voix sur de nombreux autres sujets d'importance particulière, notamment le maintien de l'aide de l'Union au plus démunis, le maintien des droits de plantations, les droits des passagers dans les différents modes de transports, l'interdiction des méga-camions, le renforcement du budget dédié au programme d'échange Erasmus, etc... 

  

PdA : À quels défis majeurs l'Union européenne devra-t-elle répondre dans les années à venir ? 

 

N.G. : Plusieurs dossiers s'annoncent d'ores et déjà clés pour la prochaine mandature et requerrons toute la vigilance des futurs députés. Parmi ces dossiers, je pense en particulier à la réforme de toute la législation européenne relative à la protection des données personnelles, qui prend un relief singulier à la lumière des révélations d'Edward Snowden et du scandale de la NSA de l'automne dernier. Le Parlement européen et la commission LIBE ont adopté une position ambitieuse sur le sujet, qu'il appartiendra aux futurs députés de respecter.

 

Je pense également aux négociations, très commentées, du futur partenariat transatlantique de commerce et d'investissement entre l'Union européenne et les États-Unis, accord qui a pour but de faciliter les échanges commerciaux et les investissements entre ces deux régions du monde. En mai 2013, le Parlement européen s’est majoritairement prononcé en faveur de l'ouverture des négociations, tout en fixant un certain nombre de conditions et de lignes rouges : réciprocité de l'accord, équilibre dans les échanges agricoles, interdiction des OGM, exclusion des services culturels et audiovisuels, protection solide des droits de propriété intellectuelle, protection élevée des données personnelles. Ce sera au Parlement européen d'approuver ou non le résultat des négociations.

 

Plus généralement, l'emploi et la jeunesse, la lutte contre le chômage et la compétitivité de l'Union européenne, via une vraie politique industrielle européenne, via nos PME, etc... sont, pour moi, la priorité, et seront les vrais enjeux des années à venir.

 

Au niveau "institutionnel", nous devrons nous battre pour améliorer le fonctionnement de cette Union européenne, démocratiser davantage le fonctionnement de ses institutions et, surtout, agir et lutter contre l'opacité caractéristique de l'Union. Avoir un vrai budget propre pour l'Union européenne, ainsi qu'une véritable politique étrangère commune, cela fera également partie de nos priorités. 

  

PdA : Comment la voyez-vous, cette Europe, à l'horizon d'une génération ?

 

N.G. : L'Europe est un beau projet, certainement le plus grand projet politique contemporain, mais c'est aussi une réalisation récente, qui connait des faiblesses et demande à être perfectionnée. Alors qu'en pleine crise, certains montrent du doigt l'Union européenne, nous, les Européens Alternative UDI-MoDem pensons, au contraire, que c'est le manque d'Europe, le manque d'harmonisation, l'absence de politique ambitieuse, ainsi que l'élargissement sans fin, qui sont à l'origine de nos difficultés. Il nous faut maintenant faire l'Europe et ainsi parachever un projet entamé il y a plus de soixante-cinq ans !

 

Nous sommes pour plus d'Europe, mais surtout pour mieux d'Europe. Nous sommes pour une Europe plus politique, plus sociale et plus solidaire. Une Europe avec une véritable politique industrielle ambitieuse qui encouragerait nos PME, une Europe leader de la révolution écologique, une Europe protectrice des libertés fondamentales, une Europe qui parlerait d'une voix sur la scène internationale, et, surtout, une Europe démocratique à l'écoute de ses citoyens.

 

Tout cela est possible mais pas sans l'adhésion des citoyens européens, et pas sans la volonté politique qui en découlera. Ce que sera l'Europe dans vingt ans dépend de ce que voteront les Français, les Belges, les Allemands, les Polonais et tous les autres Européens dans quelques semaines.

 

PdA : Les scrutins européens comptent parmi celles qui mobilisent le moins les électeurs, c'est notamment vrai s'agissant des Français. Français auprès desquels la construction communautaire n'a pas nécessairement bonne presse... Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos compatriotes ?

 

N.G. : Il est vrai que les citoyens européens, de manière générale, et les Français, en particulier, se désintéressent des enjeux européens et des élections européennes. La plupart d'entre eux ne se sentent pas concernés par une Europe appréhendée comme lointaine et opaque. C'est à mon avis là que se trouve la principale faiblesse de l'Union européenne : son déficit démocratique. Le fait est que si, au fil des années, les compétences de l'Union se sont renforcées, son fonctionnement s'est aussi complexifié.

 

Il existe de nombreuses pistes pour faire de l'Europe le modèle de démocratie qu'elle ambitionne d'être. Voici quelques-unes des propositions que je défends :

 

· L'élection au suffrage universel direct d'un président de l'Union européenne. Celle-ci permettrait aux citoyens d'identifier un véritable leader légitime de l'Europe. Il est essentiel que celui ou celle qui s'acquittera de cette fonction soit un personnage politique et charismatique d'envergure.

· Le renforcement des prérogatives du Parlement européen. Bien qu'étant devenu, depuis l'adoption du traité de Lisbonne, un véritable colégislateur, le Parlement mériterait, en tant que seule institution européenne démocratiquement élue, d'acquérir un véritable pouvoir d'initiative législative, pouvoir pour le moment réservé à la Commission.

· Davantage d'efforts en termes de communication. Il est fondamental, qu'au niveau européen comme au niveau national, les responsables politiques et les médias communiquent davantage sur les enjeux européens et le fonctionnement des institutions. Les hommes et femmes politiques doivent également cesser de se servir de l'Europe comme bouc émissaire. 

 

Propos recueillis le 30/04/14 

Retrouvez Nathalie Griesbeck sur le site du P.E., sur son site...

 

 

Catherine Trautmann

Catherine Trautmann 

Députée européenne dès 1989, puis depuis 2004. Circ. : Grand Est. Groupe : S&D.

« Toute critique positive est utile à l'Europe »

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Mme Trautmann. Pourriez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours, de vous ?

 

Catherine Trautmann : Je suis une femme politique engagée de longue date, d'abord dans les combats féministes, puis par leur prolongement social et, donc, socialiste. J'ai été élue à de nombreux postes et connu plusieurs fonctions : jeune députée (brièvement), secrétaire d'État, ministre de la Culture et de la communication et porte-parole du gouvernement, députée européenne.  En 89, je suis la première femme élue maire d'une ville de plus de 100 000 habitants (Strasbourg, ndlr). J'ajouterais femme et de gauche, dans une ville que l'on disait définitivement acquise à un certain conservatisme. Mais en politique les choses ne sont jamais définitivement acquises ou figées, c'est un combat. C'est ce qui permet d'ailleurs de toujours regarder devant, vers de nouvelles conquêtes, économiques, sociales ou sociétales, pour un meilleur vivre-ensemble.

 

PdA : Quel bilan établissez-vous de la 7e législature communautaire (2009-2014) ?

 

C.T. : Un bilan forcément nuancé : nous avons réussi à faire avancer une série de dossiers et de thématiques, ou à bloquer certaines initiatives qui nous semblaient nocives. Mais, sur d'autres aspects, on ne peut pas s'en satisfaire : en particulier en ce qui concerne la situation économique et sociale, qui est très difficile dans de nombreux pays.

 

C'est aussi une législature où, sur le plan institutionnel, le Parlement a gagné des prérogatives avec le traité de Lisbonne, mais sans avoir trouvé le moyen de pleinement les exercer. Par exemple, le "droit de véto" sur les accords de commerce est un instrument extrêmement puissant, mais aussi particulièrement frustrant, dans la mesure où le Parlement européen n'est pas encore pleinement associé aux négociations préalables, se voyant donc au bout du compte amené à répondre par oui ou par non à un texte sur lequel il n'a pas eu de prise.

  

PdA : À propos de quelles questions, de quelles problématiques avez-vous eu particulièrement à cœur, durant cette période, de faire entendre votre voix, de chercher à faire bouger les lignes ?

 

C.T. : J'ai d'abord agi dans les commissions parlementaires dans lesquelles je siège : sur la réindustrialisation (en particulier dans le secteur de la sidérurgie, mais pas seulement), sur la transition énergétique, le numérique, le budget.

 

Mais des questions transversales nous ont également beaucoup préoccupés : l'emploi, la sauvegarde du PEAD (devenu FEAD ; le Fonds européen d'aide aux plus démunis), l'avancée vers la taxe sur les transactions financières...

  

PdA : À quels défis majeurs l'Union européenne devra-t-elle répondre dans les années à venir ?

 

C.T. : Très clairement, l'UE souffre d'avoir trop misé sur le développement de son "marché intérieur", lequel n'a pas forcément tenu toutes ses promesses, et de s'être en parallèle désintéressée non pas du "social" au sens large (sa compétence de droit étant limitée en la matière) mais au moins des conséquences sociales de ses actions et décisions.

 

C'est la raison pour laquelle elle doit à présent saisir à bras-le-corps cette problématique, et démontrer que nous pourrons mieux arriver à bout du chômage de masse si nous le faisons ensemble plutôt que chacun de notre côté. L'UE doit aussi faire plus pour la justice sociale et fiscale. Mais ces défis-là ne trouveront pas de réponse en apesanteur : les réponses viendront aussi des politiques sectorielles que nous mènerons, sur l'énergie, le numérique, l'agriculture, les transports, etc...

  

PdA : Comment la voyez-vous, cette Europe, à l'horizon d'une génération ?

 

C.T. : Je l'espère plus sereine, plus sûre de ses propres atouts, en capacité d'assumer sa politique de voisinage - en particulier euro-méditerranéen -, et donc à même de se frotter aux autres grands acteurs mondiaux. Bref, un acteur global, crédible et respecté. Cela passe par une réponse politique apportée dès aujourd'hui aux fossoyeurs de l'Europe qui font leur lit des difficultés que nous traversons actuellement et n'ont pour seule réponse qu'un repli sur soi qui serait délétère, pour la France comme pour nos voisins.

 

PdA : Les scrutins européens comptent parmi celles qui mobilisent le moins les électeurs, c'est notamment vrai s'agissant des Français. Français auprès desquels la construction communautaire n'a pas nécessairement bonne presse... Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos compatriotes ?

 

C.T. : La construction européenne n'est jamais achevée. Mais il faut sortir de l'Europe perçue comme hostile, passer à l'Europe utile. Car elle n'est pas simplement un "acquis" qu'il faudrait préserver, elle reste aussi à de nombreux égards un combat ; mais un combat démocratique. L'Europe est ce qu'on en fait. C'est pour cela que nous avons besoin de l'orientation des citoyens européens, et je dirais, de leur engagement, même si celui-ci peut aussi être critique. La critique est positive tant qu'elle ne s'attaque pas aux valeurs mêmes de l'Europe ou à ses bases, et qu'elle ne se fonde pas sur des arguments populistes ou démagogiques. Cette critique positive, c'est le carburant d'une démocratie, et l'Union Européenne a besoin de ce carburant-là !

 

PdA : Quelque chose à ajouter ?

 

C.T. : Pour choisir notre Europe : un seul tour, un seul jour, c'est le 25 mai !

 

Propos recueillis le 05/05/14 

Retrouvez Catherine Trautmann sur le site du P.E., sur son site...

 

 

Chantal Jouanno

Chantal Jouanno

Candidate au Parlement européen. Circ. : Île-de-France. Parti : Alternative.

« La priorité : l'approfondissement, pas l'élargissement »

 

Paroles d'Actu : Bonjour, Mme Jouanno. Pourriez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours, de vous ? Qu'est-ce qui fonde votre candidature au Parlement européen ?

 

Chantal Jouanno : Bonjour, je tiens tout d’abord à remercier Paroles d’Actu et à vous féliciter pour votre blog qui évoque les élections européennes, dont la campagne est trop évincée médiatiquement ou uniquement traitée de façon subjective, avec un biais eurosceptique.

 

En 1997, j’ai eu la chance de participer au sommet d’Amsterdam comme Antici alors que je travaillais à la représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne. J’ai découvert et adoré les Européens, les vrais, ceux qui ont à cœur le progrès de l’Europe contre les freins des États. Je suis sénatrice de Paris depuis 2011, après avoir été ministre des Sports et secrétaire d’État à l’Écologie.

 

Mon premier domaine d’expertise est l’écologie, et c’est la clé d’entrée par laquelle j’analyse les politiques publiques. Comme sénatrice, j’ai eu la possibilité de travailler sur des sujets sociétaux d’importance, tels le phénomène d’hypersexualisation des enfants, ou la prostitution. Les problématiques de santé publique sont également très présentes dans mon action parlementaire.

 

Ma candidature au Parlement européen est fondée, tout comme mon action politique, sur la défense des valeurs humanistes qui sont la base originelle du projet européen, et tout particulièrement l’émergence de la civilisation écologique. 

  

PdA : Quel regard, quels jugements portez-vous sur ce qu'est la construction européenne aujourd'hui ? Quel est, à votre sens, l'« état de l'Union » ? 

  

C.J. : Pour parler d’Europe, nous sommes souvent tentés de débattre de la réforme institutionnelle, des prérogatives de la Commission, du rôle du Parlement, de la co-décision, du financement du budget. En deux mots, nous avons perdu l’essentiel et l’oreille attentive de nos interlocuteurs. Pour le Centre, l’Europe est un idéal autant qu’une nécessité.

 

Il y a aujourd’hui deux visions de la France dans le discours sur l’Europe. Une vision de la France trop faible pour conquérir et s’enrichir de l’esprit européen. Une autre vision de la France ne doute pas de l’intelligence des Françaises et des Français, de leur esprit puissant, de leur capacité à dépasser leurs frontières et donc leur avenir. 

  

PdA : Voulez-vous nous présenter, dans leurs grandes lignes, ce que sont vos propositions majeures, votre projet pour l'Europe ? 

  

C.J. : Dans nos 65 propositions, l’objectif est de faire naître la puissance européenne, première puissance mondiale, seule capable de relever les défis énergétiques, alimentaires, écologiques et de souveraineté.

 

Idéal autant que nécessité, l’Europe doit se fixer comme objectifs l’harmonisation des règles fiscales et sociales ; ce sont les différences inacceptables et difficilement compréhensibles qui fâchent les Français avec l’idée européenne. L’Europe doit se saisir d’enjeux essentiels : l’emploi et la croissance, la lutte contre les paradis fiscaux, le contrôle de la finance, les enjeux énergie-climat, les moyens communs de recherche et de développement de l’économie liée à la mer et aux océans…

 

La volonté politique doit être forte et déterminé pour que l’Europe devienne cohérente : droit du travail européen, encourager la signature par les partenaires sociaux de conventions collectives européennes. L’Europe doit également, dans ses prérogatives, être à même de développer une stratégie pour nos entreprises. Afin de rendre plus efficaces les politiques, en particulier dans le domaine économique, il faudrait créer un véritable gouvernement de la zone euro. Le renforcement de la zone euro assurera sécurité financière et croissance aux États-membres.

 

L’Europe peut, en outre, constituer une réelle force dans le domaine de l’écologie et favoriser ainsi la croissance et l’emploi. Nous défendons l’idée d’un véritable « grenelle de l’environnement » au niveau européen, l’idée d’un objectif européen de réduction des émissions de CO2 à 50% d’ici 2030, instituer une contribution carbone sur tous les produits fabriqués hors de l’Europe qui ne respecteraient pas nos normes environnementales.

 

Notre priorité c’est l’approfondissement de l’Union européenne, pas son élargissement. Afin d’incarner l’Europe politique, je prône une véritable démocratie européenne avec l’élection du président de l’UE au suffrage universel, en même temps qu’un renforcement des pouvoirs du Parlement européen. C’est un nouvel espace politique qui doit voir le jour et qui doit gagner la confiance du citoyen. 

   

PdA : Comment voyez-vous l'Europe à l'horizon d'une génération ? 

  

C.J. : Je souhaite que l’Europe telle que je me la représente aujourd’hui comme un idéal et une nécessité soit pour mes enfants une réalité. J’ai envie que l’avenir de mes enfants soit l’Europe. Je leur souhaite de pouvoir étudier en Allemagne ou en Espagne. Je leur souhaite d’avoir un diplôme européen, de rencontrer un Néerlandais ou une Italienne. Je leur souhaite de travailler en Suède, puis de partir en mission humanitaire avec une ONG danoise. Je souhaite que l’innovation française se marie à la créativité italienne, que la détermination espagnole et la rigueur allemande se marient au génie français. 

  

PdA : La participation sera probablement faible lors du scrutin qui nous intéresse immédiatement. Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les inciter à voter pour vous ou, en tout cas, à ne pas bouder les urnes le 25 mai prochain ? 

  

C.J. : Nous serons plus forts rassemblés dans une Europe cohérente. Je regarde le passé. Les plus grands hommes de notre histoire, les figures de la France, de Henri IV à Victor Hugo à Pierre Mendès-France étaient des Européens convaincus. Ils avaient confiance en la force des Françaises et des Français, dans notre génie, notre intelligence collective. Seul celui qui doute de la France prône son repli et la fin de l’Europe. 

  

Propos recueillis le 14/05/14  

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Sylvie Goulard

Sylvie Goulard

Députée européenne depuis 2009. Circ. : Ouest. Groupe : ADLE.

« L'Union a un besoin urgent de réformes »

 

Paroles d'Actu : Bonjour, Mme Goulard. Pourriez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours, de vous ? 

  

Sylvie Goulard : Depuis 2009, je suis députée européenne, membre titulaire de la commission des Affaires économiques et monétaires (ECON) et membre suppléante de la commission en charge de l’Agriculture et du Développement rural (AGRI). Je préside l’intergroupe de lutte contre la pauvreté.

 

Après mes études, mon premier poste a été à la direction des Affaires juridiques du ministère des Affaires étrangères : j’ai eu la chance de faire partie de l’équipe française chargée de négocier l’unification de l’Allemagne. J'ai ensuite passé quatre ans au Conseil d'État, avant de retourner au service de prospective du ministère des Affaires étrangères, où j’étais en charge des questions européennes. De 2001 à 2004, j’ai été membre du groupe des conseillers politiques du président de la Commission européenne, Romano Prodi, pour lequel j’ai suivi les questions institutionnelles (Convention européenne) et multilatérales.

 

J’ai enseigné à Sciences Po et au Collège d’Europe à Bruges de 2005 à 2009 et, pendant plusieurs années, j’ai également été chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales CERI (qui dépend de Sciences Po).

 

De 2006 à 2010, j’ai présidé le Mouvement européen France, la branche française de la plus ancienne association qui milite pour l’Europe unie. 

  

PdA : Quel bilan établissez-vous de la 7e législature communautaire (2009-2014) ?  

  

S.G. : En tant que membre de la commission des Affaires économiques et monétaires, et coordinatrice de cette commission pour mon groupe politique (ADLE, Alliance pour les Libéraux et Démocrates pour l'Europe) j'ai été fortement impliquée dans tous les textes concernant la réforme du secteur financier européen et la gouvernance économique. Nous avons réussi à faire des progrès non négligeables ces cinq dernières années. Le rôle joué par le Parlement a été crucial pour assurer que les contrôles soient augmentés, que les États membres respectent leurs engagements, par exemple concernant le pacte de stabilité et croissance. Le travail a été dur, les négociations difficiles mais je crois que l'Europe est dans une meilleure position. Le travail est néanmoins loin d'être fini, il faut continuer sur ce chemin, vers la mutualisation de la dette, vers une vraie gouvernance économique de la zone euro. Par ailleurs, maintenant que le système a été stabilisé, il faut s’attacher à développer beaucoup plus les politiques touchant plus directement les citoyens. Nous avons commencé avec notamment l’accès garanti pour tous les résidents européens à un compte bancaire de base, mais plus doit être fait. Il faut également travailler sur l’investissement à long terme et à renforcer la zone euro.

 

Cette législature a aussi vu une réforme importante de la politique agricole commune (PAC), où une fois encore, la présence du Parlement européen, en co-décision pour la première fois sur ces sujets (c'est-à-dire sur un pied d'égalité avec le Conseil des ministres), a influencé le débat et assuré que le résultat final répondait mieux aux attentes des citoyens européens.

 

Une grande nouveauté de cette réforme est l'inclusion du principe de "verdissement", qui récompense les agriculteurs pour les « biens publics environnementaux » qu'ils fournissent. Ces actions entreprises par les agriculteurs ne sont pas remboursées lors de la vente de leur production mais sont essentielles pour le maintien des terres et la protection de l'environnement.

 

Un autre élément important de cette réforme est le principe "d'agriculteur actif" : afin de recevoir les fonds, l'activité principale doit être l'agriculture. Une nouvelle liste négative est mise en place et précise les activités professionnelles qu'il convient d'exclure du bénéfice des paiements directs (aéroports, compagnies ferroviaires, compagnies de distribution des eaux, sociétés immobiliers et terrains sportifs et récréatifs permanents). Il faut s'assurer que l'argent disponible pour l'agriculture soit utilisé de la meilleure manière possible.

 

La nouvelle réforme offre également des aides supplémentaires pour les petits et jeunes agriculteurs, ce qui est essentiel pour permettre un renouvellement des générations et pour assurer la viabilité des petites fermes et petites structures agricoles. En complément de ses mesures, un rôle beaucoup plus important a été donné aux organisations des producteurs (OP), les associations d'OP et des organisations interprofessionnelles de manière à augmenter le pouvoir de négociation des agriculteurs. En renforçant ces outils, les producteurs peuvent mieux s'organiser et mieux négocier avec la grande distribution.

 

Un autre élément de mon travail en tant que députée européenne, qui est très important pour moi, est l'intergroupe contre l'extrême pauvreté et l'exclusion sociale. Cet intergroupe, dont je suis actuellement présidente, travaille étroitement avec les plus démunis en Europe pour leur donner une voix vis-à-vis des responsables politiques européens et pour faire reconnaitre que la misère est une atteinte aux droits fondamentaux.

 

En 2010, Guy Verhofstadt, Dany Cohn-Bendit, Isabelle Durant et moi-même avons fondé le groupe Spinelli au sein du Parlement et en lien avec la société civile, qui cherche à promouvoir l’union de l’Europe. Le groupe Spinelli avance des propositions notamment sur les réformes économiques à entreprendre, la diplomatie européenne ou encore le défi énergétique et organise des débats ce qui nous permet de vraiment promouvoir des échanges européens sur des sujets clés pour l'avenir.

 

Le travail au Parlement européen est un travail d'équipe et sans nos collègues dans nos groupes, les avancées seraient beaucoup plus faibles. Pendant que nous avons renforcé l'euro dans la commission des Affaires économiques, d'autres collègues travaillaient dans d'autres commissions sur d'autres sujets importants. Il n'est pas possible de citer ici tous les dossiers importants qui ont été votés pendant des cinq dernières années mais je souhaite en souligner quelques-uns : en 2010, le Parlement a rejeté l'accord SWIFT. Cet accord UE/États-Unis concernant le traitement et le transfert des données de messagerie financière aux fins du programme de surveillance du financement du terrorisme a été rejeté parce que le Parlement trouvait qu'il ne respectait pas les droits fondamentaux des Européens et violait les lois européennes. Un autre exemple, juste avant la fin du mandat : le Parlement a voté pour assurer la "neutralité du net" et la fin des frais d'itinérance en 2015 pour les appels passés ou reçus, l'envoi de messages SMS/MMS et l'utilisation de services de données dans l'UE. 

   

PdA : À propos de quelles questions, de quelles problématiques avez-vous eu particulièrement à cœur, durant cette période, de faire entendre votre voix, de chercher à faire bouger les lignes ?  

  

S.G. : Comme indiqué ci-dessus, avec mes collègues de la commission des Affaires économiques et monétaires, nous nous sommes battus pour défendre et renforcer l'euro. J’ai fait partie de l’équipe de négociation du « 6-pack » et du « 2-pack » qui ont réformé la gouvernance économique. Nous avons réformé le pacte de stabilité et de croissance, mais aussi introduit une nouvelle procédure de déséquilibres macro-économiques.

 

C’est un élément nouveau et fondamental : la situation des États membres est analysée à l'aide d'un tableau de bord de 11 indicateurs, qui permet de mesurer l’évolution de leur économie dans le temps et d'identifier d'éventuels déséquilibres. Si les déséquilibres sont fort prononcés, un bilan approfondi est mené et une stratégie est établie pour y remédier. J’ai également fait partie de l’équipe qui a négocié l’union bancaire. J’ai travaillé pour que les banques de la zone euro soient mieux supervisées et que l’argent du contribuable ne soit plus utilisé pour régler le cas d’une banque défaillante. Nous avons œuvré collectivement pour que le nouveau dispositif soit crédible et rapide, notamment pour que les citoyens retrouvent confiance dans le système bancaire, que les banques financent l’économie et que les investisseurs étrangers aient envie d’investir dans la zone euro.

 

Je suis fière du travail de l'intergroupe contre la pauvreté, qui organise des réunions et des événements où les plus démunis de l'Europe peuvent échanger avec les représentants politiques européens : cela permet une vraie contribution de ces personnes à la prise de décision politique. Le 5 mars 2014, L'Université populaire Quart Monde européenne a eu lieu au Parlement européen, organisée avec le soutien de l'intergroupe. Les "universités populaires" consistent - en général dans une ville d'un seul pays - à donner la parole aux plus démunis, dans le but d'éradiquer la misère et l'exclusion.

 

En vue des élections européennes, l'objectif de cette Université populaire Quart Monde européenne a été de rassembler des personnes démunies de plusieurs États membres (par exemple : l'Italie, l'Espagne, la Pologne, la France, la Belgique, l'Allemagne) afin de permettre un dialogue transfrontière entre des personnes en situation de pauvreté, des responsables politiques et d'autres acteurs des institutions et associations. Le Parlement européen est le parlement de tous les européens. 

   

PdA : À quels défis majeurs l'Union européenne devra-t-elle répondre dans les années à venir ?  

  

S.G. : Une question qui m'a beaucoup préoccupée pendant ce mandat, et c’est également une question que j'entends souvent sur le terrain, concerne la démocratie européenne. J'ai écrit un livre sur ce sujet en 2012, avec Mario Monti, De la Démocratie en Europe, voir plus loin, et cette question sera cruciale pendant le prochain mandat. L'Union européenne a besoin de se reformer. Pour mieux répondre aux attentes des citoyens, afin d'être crédible sur la scène mondiale, pour avoir des institutions efficaces, démocratiques et "accountable" (c’est-à-dire qui rendent des comptes), il nous faut des réformes considérables. S'il n'est pas possible de faire des réformes nécessaires à 28 tout de suite, je suis favorable à ce que la zone euro avance seule (en restant ouverte à ceux qui le voudraient – comme c’est le cas pour l’union bancaire) dès maintenant.

 

Vous trouverez des propositions précises vis-à-vis des prochaines étapes pour la gouvernance de la zone euro dans la déclaration du Groupe Eiffel Europe, un groupe de réflexion que j'ai fondé qui propose une communauté politique de l’euro, assumée, ouverte sur les autres pays européens et sur le monde. Non pas que l’euro serait une fin en soi mais, au contraire parce qu’il est l’expression d’un destin commun. Cette question sera une question clé lors du prochain mandat.

 

Comme indiqué plus haut, un autre sujet qui reste central pour les années à venir est l'économie et la finance. Il faut continuer le travail qui a été fait depuis 2009 et consolider la faible croissance en Europe avec une croissance plus forte, des investissements pour le long-terme, une réduction du taux de chômage et une augmentation de la qualité de vie des citoyens européens.

 

Il y a eu des progrès pendant ce mandat en ce qui concerne les enjeux environnementaux avec une PAC plus verte, une politique de pêche plus durable, des règles plus contraignantes sur les émissions industrielles parmi les textes votés, mais le travail doit continuer et accélérer. Nous ne pouvons pas continuer à utiliser nos ressources à la vitesse actuelle. Il faut des politiques exigeantes au niveau européen, qui permettent de protéger l'environnement et de créer des emplois et de la croissance économique. L'Europe agissant toute seule aurait déjà un impact sur l'environnement, mais il faut aussi et surtout progresser sur les accords environnementaux au niveau mondial, nous avons déjà gaspillé beaucoup trop de temps. 

   

PdA : Comment la voyez-vous, cette Europe, à l'horizon d'une génération ? 

  

S.G. : C'est une question très difficile, tout dépend des engagements que nous prenons (ou devrons prendre) maintenant. Je crois sincèrement dans le projet européen, et je crois que sa nécessité se fera sentir dans les années à venir. Bientôt, il n'y aura plus aucun pays de l'Union qui sera membre du G8, l'influence individuelle des pays de notre continent sera très réduite. Pour participer au niveau mondial, il faut que tous les États membres agissent ensemble.

 

Actuellement, l'Union européenne est imparfaite : il faut la réformer de manière urgente. Si ces réformes sont faites, avec une communauté politique autour de la zone euro par exemple, ouverte à ceux qui souhaitent la rejoindre plus tard, il y a de l'espoir pour l'UE. Si le budget est reformé, si l'UE a des vraies ressources propres, il sera possible à la fois de diminuer les contributions nationales au budget de l'Union et de réaliser des investissements intelligents pour l'avenir. Il faut des réformes structurelles dans presque tous les États membres, il faut des budgets équilibrés. Ce n'est pas juste de reporter les dettes de notre génération sur le dos des générations futures. Ces réformes sont difficiles, et plus nous attendons plus elles le seront, mais elles sont essentielles si nous souhaitons offrir un horizon avec de l'espoir pour les prochaines générations. 

  

PdA : Les scrutins européens comptent parmi celles qui mobilisent le moins les électeurs, c'est notamment vrai s'agissant des Français. Français auprès desquels la construction communautaire n'a pas nécessairement bonne presse... Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos compatriotes ? 

  

S.G. : Votez le 25 mai. Et votez pour les partis politiques qui défendent vos intérêts, qui vous parlent honnêtement de la réalité du monde globalisé dans lequel nous vivons. Ne croyez pas ceux qui essaient de vous donner des réponses trop simples aux questions très complexes, par exemple sur l'économie et la monnaie unique. La nostalgie du passé n'est pas la solution pour l'avenir, il vaut mieux voter pour ceux qui s'engagent à travailler et à défendre les intérêts européens dans le monde que de voter pour ceux qui ont l'intention de ne rien faire pendant cinq ans. 

  

Propos recueillis le 14/05/14  

Retrouvez Sylvie Goulard sur le site du P.E., sur son site, celui des groupes Spinelli et Eiffel Europe...

 

 

Jean-Paul Gauzès

Jean-Paul Gauzès

Député européen depuis 2004. Circ. : Nord-Ouest. Groupe : PPE. 

« Il ne faut pas 'plus d'Europe' mais 'mieux d'Europe' »

 

Paroles d'Actu : Bonjour, M. Gauzès. Pourriez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours, de vous ?

   

Jean-Paul Gauzès : Bonjour, je suis député européen UMP-PPE au Parlement européen depuis 2004. Je siège à la commission des Affaires économiques et monétaires depuis 2004 et à la commission Agriculture et développement rural depuis 2009. Depuis 2008, je suis le coordinateur des députés du PPE à la commission Affaires économiques, c’est en quelque sorte le porte-parole du groupe sur les questions financières.

 

Au cours de ma carrière, j’ai été avocat au Conseil d’État et à la Cour de Cassation, puis directeur juridique et fiscal d’une banque, avant de me consacrer uniquement à mon mandat de député européen. J’ai été le maire de Sainte-Agathe d’Aliermont en Seine-Maritime pendant 30 ans avant d’en devenir maire honoraire en 2014.

 

Aujourd’hui, je suis candidat aux élections européennes sur la liste UMP menée par Jérôme Lavrilleux dans l’eurocirconscription du Nord-Ouest. 

   

PdA : Quel bilan établissez-vous de la 7e législature communautaire (2009-2014) ?   

  

J.-P.G. : C'est un bilan très positif en matière de services financiers, grâce au commissaire Barnier, qui a mis sur la table des textes nécessaires pour la régulation. Il a travaillé en bonne intelligence avec le Parlement européen.

 

Tout n'est pas parfait bien sûr, et il y a certainement quelques redondances, liées au fait que la régulation est arrivée par vagues successives. Le travail a été fait dans l'urgence et en réponse directe à la crise, il a été néanmoins globalement de bonne qualité.

 

Il est aussi important de souligner que, dans le cadre de la réforme de la politique agricole commune, le Parlement européen a pu exercer, pour la première fois, pleinement son rôle de co-législateur avec le conseil des ministres de l’Agriculture depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne en décembre 2009. 

  

PdA : À propos de quelles questions, de quelles problématiques avez-vous eu particulièrement à cœur, durant cette période, de faire entendre votre voix, de chercher à faire bouger les lignes ?   

   

J.-P.G. : Dans le contexte de la crise économique et financière, mon engagement au Parlement européen au sein de la commission des Affaires économiques et monétaire s’est porté sur les travaux relatifs aux moyens d’y remédier et d’éviter qu’elle ne se reproduise.

 

À cet effet, j’ai activement participé à la rédaction des directives et règlements relatifs à la régulation financière et à la gouvernance économique.

 

Le premier chantier a été celui de la régulation financière, sous l'impulsion du commissaire français Michel Barnier, en charge des services financiers. On est passé d'une période d'autorégulation des marchés à une période de meilleure régulation.

 

Le deuxième grand chantier a été la mise en place d'une gouvernance économique. Pour améliorer le fonctionnement de la zone euro et éviter le renouvellement des crises, nous avons essayé de trouver des instruments pour mieux piloter les politiques économiques des États membres. Ce travail a été fait sous l'impulsion du commissaire Olli Rehn. 

  

PdA : À quels défis majeurs l'Union européenne devra-t-elle répondre dans les années à venir ? 

  

J.-P.G. : L’ardeur régulatrice en matière financière est en train de tomber, car beaucoup a été fait. Lors du prochain mandat, la crise ne sera pas passée mais maîtrisée. La croissance économique et l'emploi seront au centre des préoccupations.

 

PdA : Comment la voyez-vous, cette Europe, à l'horizon d'une génération ?  

   

J.-P.G. : L’Europe n'est pas parfaite, mais elle est perfectible, et elle est utile. Il ne faut en réalité pas faire plus d'Europe mais faire mieux d'Europe.

 

Cette Europe, à l’horizon d’une génération, je la vois en une Europe du bons sens, proche du peuple pour une Europe des résultats.

   

PdA : Les scrutins européens comptent parmi celles qui mobilisent le moins les électeurs, c'est notamment vrai s'agissant des Français. Français auprès desquels la construction communautaire n'a pas nécessairement bonne presse... Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos compatriotes ? 

   

J.-P.G. : Je crois qu’il faut rappeler à nos concitoyens l’importance de ces élections qui n’ont pas toujours, à leurs yeux, un enjeu évident, direct et immédiat.

 

Dans ces conditions, certains pourraient avoir la tentation de manifester leur colère, leur désespoir, leurs craintes, en votant en faveur de candidats anti-européens qui critiquent l’Europe et affirment qu’il faut en sortir et se replier sur nous-même.

 

J’espère que les électeurs feront triompher la raison et comprendront que ça ne changerait rien d’élire au Parlement européen des gens qui ne veulent pas améliorer l’Europe mais, au contraire, la détruire.

 

Ces élections permettront de choisir leurs représentants au Parlement Européen pour les cinq années à venir, aussi, il est important que les électeurs se mobilisent pour ceux qui travaillent à la construction de l’Europe.

 

PdA : Quelque chose à ajouter ?

 

J.-P.G. : Le dimanche 25 mai, je vous invite à voter et à faire voter !

 

En un seul tour et un seul jour, vous choisirez, pour cinq ans, vos 74 élus nationaux au Parlement européen. Il en va de la représentativité de la France et du poids qu’elle pèse dans l’Union européenne. 

 

Propos recueillis le 16/05/14  

Retrouvez Jean-Paul Gauzès sur le site du P.E., sur son site...

 

 

Sylvie Guillaume

Sylvie Guillaume

Députée européenne depuis 2009. Circ. : Sud-Est. Parti : S&D.

« L'avenir de la France passe par une Europe ambitieuse » 

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Mme Guillaume. Pourriez-vous, en quelques mots, nous parler de votre parcours, de vous ?

  

Sylvie Guillaume : Je milite au Parti socialiste depuis la fin des années 80, je l’ai dirigé dans le Rhône pendant dix ans, de 1993 à 2003. Mon parcours d’élue locale a commencé en 1998, lorsque j’ai été élue conseillère régionale en Rhône-Alpes, ce qui m’a permis d’assumer des fonctions électives dans le domaine de la santé et de la solidarité. En 2001, je suis devenue adjointe au maire de Lyon, déléguée à la prévention-santé et aux handicaps, avant de prendre également en charge les affaires sociales municipales, fonction que j’ai occupée jusqu’en mars 2014.

 

J’ai vite compris que la dimension européenne était au cœur de la vie de nos territoires et, afin de trouver d’autres solutions aux difficultés qui nous entourent, je me suis portée candidate aux élections européennes de 2009 dans la circonscription Sud-Est (Rhône-Alpes, Provence Alpes Côte-d’Azur et Corse). Durant cette législature, j’ai intégré les commissions LIBE (Libertés civiles, justice, affaires intérieures) et FEMM (Droits des femmes et égalité des genres).

 

Une fois élue au Parlement européen, je me suis engagée particulièrement dans les commissions Libertés civiles, justice, affaires intérieures et Droits des femmes, égalité des genres. Mon parcours est à l’image de ce que je suis : faire le choix de toujours avancer, se battre pour ses convictions et ses valeurs, parfaire ses connaissances pour mieux répondre aux défis de la société et être au service du bien commun. 

  

PdA : Quel bilan établissez-vous de la 7e législature communautaire (2009-14) ? 

  

S.G. : Cette législature a été particulièrement dense au niveau de la charge de travail car la crise économique et financière a considérablement mobilisé le Parlement européen et l’ensemble des institutions européennes en général.

 

Ce qui est important de relever, c’est que la rigueur budgétaire qui s’est imposée dans les États membres a impacté les politiques sociales, les politiques d’intégration. Trop souvent, les questions relatives à la protection des droits et des personnes ont été reléguées au second plan, car il fallait d’abord répondre à la crise économique et financière. Néanmoins, dans ce contexte très difficile et très contraignant, nous avons réussi à obtenir des avancées dans des domaines sur lesquels je me suis mobilisée.

 

Le vote du budget 2014-2020 s'est également tenu lors de cette législature. Avec mes collègues socialistes, nous avons réussi à défendre le maintien d’un budget qui donne des marges de manœuvre à l’Union pour agir positivement dans la vie de nos concitoyens. En ce sens, le Fonds d’aide aux plus démunis a été rehaussé à 3.5 milliards d’euros, le budget d’Erasmus a été augmenté. Oui, des combats ont été perdus, nous étions minoritaires, mais je crois que nous avons réussi dans l’opposition à défendre et à promouvoir une autre politique. L’enjeu de ces élections est que nous arrivions à constituer une majorité alternative autour de Martin Schulz pour que nous proposions une politique globale qui est absolument nécessaire pour changer la vie des Européens.

   

PdA : À propos de quelles questions, de quelles problématiques avez-vous eu particulièrement à cœur, durant cette période, de faire entendre votre voix, de chercher à faire bouger les lignes ? 

  

S.G. : En tant que députée européenne, j’ai été membre titulaire de la commission LIBE (Libertés civiles, justice et affaires intérieures), dans laquelle je me suis particulièrement intéressée à la réforme du régime d’asile. Dans le cadre de cette réforme, j’ai défendu un rapport qui a été adopté par le Parlement européen en juin 2013 concernant les procédures d’asile. L’adoption de mon rapport a permis des avancées comme, par exemple, sur la protection des mineurs non accompagnés et des personnes vulnérables, un meilleur encadrement du placement en détention ou encore la limitation à un délai général de six mois pour l’examen des demandes. Ces questions relatives au droit d’asile sont très sensibles dans le débat politique, et c’est pourquoi je suis heureuse que le Parlement européen ait pu s’engager dans une plus grande protection des demandeurs d’asile.

 

Dans le prolongement de ce débat, j’ai été amenée, en mars 2014, à faire adopter mon rapport sur le Fonds Asile migration intégration, c’est un nouvel instrument financier qui dispose d’un budget de 3,1 milliards d’euros, soit une augmentation de 50% par rapport à la période précédente. Malgré les coupes budgétaires et l’opposition du Conseil, le Parlement a réussi à renforcer les droits des migrants, en privilégiant notamment le financement des politiques en matière d’asile et d’intégration.

 

En commission LIBE, nous avons également à traiter des questions de lutte contre les discriminations et de protection des droits fondamentaux. Récemment, le Parlement européen a adopté plusieurs textes relatifs à la protection des données personnelles des citoyens européens dans un contexte où les écoutes de la NSA ont particulièrement inquiété – à juste titre d’ailleurs – nos concitoyens.

 

Enfin, en tant que membre suppléante de la commission FEMM (Droits des femmes et égalité des genres), j’ai pu m’investir sur des questions comme le congé parental, l’égalité salariale ou encore la protection des droits sexuelles et génésiques. Face aux régressions prônées par les conservateurs en Europe et notamment en Espagne, il est important que nous restions mobilisés à l’avenir comme nous l’avons été tout au long de cette législature. 

  

PdA : À quels défis majeurs l'Union européenne devra-t-elle répondre dans les années à venir ?

  

S.G. : L’Europe devra répondre à deux grands défis majeurs fortement liés, le retour vers la croissance et l’emploi partout en Europe et la transition énergétique pour favoriser l’émergence d’un nouveau mode de développement.

 

Les libéraux-conservateurs n’ont pas compris les erreurs commises pendant la crise, les effets de l’austérité ne sont pas encore totalement mesurés mais on peut observer les conséquences déjà connues sur le niveau de vie des Européens : la pauvreté a explosé pendant la crise, 125 millions d’Européens sont menacés par la pauvreté. En Grèce par exemple, dans un récent rapport, la Commission européenne a souligné que la pauvreté a plus que doublé pendant la crise et touche désormais près de 24% de la population grecque. Ce constat ne doit pas et ne peut pas devenir une fatalité, et nous devrons répondre à cette crise sociale qui touche de nombreux pays européens.

 

L’Europe doit concentrer ses efforts sur la relance de l’activité économique tout en garantissant à tous les Européens une protection sociale décente et un revenu minimal pour tous. Mon parti politique, le Parti socialiste européen, propose donc l’instauration d’un revenu minimum européen mesuré au sein de chaque pays, à hauteur de 60% du revenu médian du pays. Par ailleurs, afin de contrer le fléau du chômage qui touche plus d’un jeune sur deux dans certains pays comme l’Espagne et la Grèce, il est urgent de mettre en œuvre la garantie jeunesse et de l’amplifier : six milliards d’euros pour les jeunes contre mille milliards d’euros pour sauver le système bancaire, il y a un déséquilibre à corriger au plus vite, nous proposons de tripler le montant de la garantie jeunesse à vingt-et-un milliards d’euros.

 

Pour parvenir à ramener de la croissance et donc à favoriser l’emploi, il faudra évidemment répondre au défi de la transition énergétique, l’Union européenne est à l’avant-garde en la matière par rapport aux autres régions du monde, il faut conserver cette avance et aller plus loin. On ne peut pas relancer l’activité en se basant sur les industries du passé, il nous faut soutenir les industries de pointe pour lesquelles nous avons un potentiel considérable en Europe. L’UE s’est engagée dans la voie de la réduction des gaz à effet de serre et nous, socialistes européens, avons totalement soutenu cette politique-là. L’Europe de l’énergie, on le voit avec la crise en Ukraine, est un défi majeur de la prochaine décennie. Il nous faut adopter une politique cohérente à l’échelle de l’Union, afin de garantir notre indépendance énergétique, cela passe par une politique de transition vers les énergies vertes qui soit forte. 

  

PdA : Comment la voyez-vous, cette Europe, à l'horizon d'une génération ?  

  

S.G. : En donnant les impulsions nécessaires pour retrouver la croissance, en faisant les bons choix pour notre continent, l’Europe pourra renouer avec le dynamisme qui a fait sa prospérité. Il n’y a pas de fatalité à voir émerger de nouvelles puissances dans le monde d’aujourd’hui, au contraire, le développement de nombreux pays dans le monde peut nous être profitable, à condition d’avoir de l’ambition pour l’Europe. Les particularismes nationaux sont voués non pas à être supprimés, mais à être dépassés. L’avenir de la France est en Europe, avec ses partenaires au sein de l’UE. D’ici vingt ans, nous avons les moyens d’être un continent qui aura largement entamé sa transition énergétique et qui aura transformé ses outils de production vers les secteurs porteurs, les très hautes technologiques, le numérique, le développement durable.

 

Mais l’UE n’est pas qu’économique, elle est aussi sociale et culturelle. J’espère que la pauvreté aura reculé dans tous les États membres et, surtout, je souhaite que l’UE ait adopté les politiques ambitieuses pour les jeunes, pour donner des perspectives à une jeunesse qui, je l’ai dit, a été durement frappée par la crise.

 

PdA : Les scrutins européens comptent parmi celles qui mobilisent le moins les électeurs, c'est notamment vrai s'agissant des Français. Français auprès desquels la construction communautaire n'a pas nécessairement bonne presse... Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos compatriotes ?

 

S.G. : Je souhaiterais leur adresser trois messages, qui sont trois défis que nous avons à relever : l’abstention, la dispersion et la mobilisation contre la droite.

  

Tout d’abord, il faudra évidemment lutter contre l’abstention, et pour cela, il est impératif que nous fassions de la pédagogie vers nos concitoyens sur les enjeux de ces élections européennes qui sont, pour la première fois, incarnées par des têtes de liste pour chaque parti européen à la présidence de la Commission européenne.

 

Contre l’abstention, il y a un défi parallèle face au risque de dispersion des voix, qui favoriserait l’émergence d’un groupe d’extrême droite au Parlement européen. C’est un danger qu’il nous faut éviter si nous voulons une Europe plus protectrice des citoyens et de leurs droits.

 

Enfin, face à une droite très libérale sur le plan économique et très frileuse et conservatrice sur le plan social et sociétal, nous devons être capables de mobiliser nos concitoyens sur la base d’un projet alternatif pour une Europe de gauche, où chacune et chacun doit pouvoir se sentir protégé.

 

PdA : Quelque chose à ajouter ?

 

S.G. : Notre devoir à tous en tant que citoyens engagés sur les questions européennes, c’est de relayer et d’informer autour de nous d’abord et le plus largement possible ensuite, sur ce qu’est l’Europe et sur ce que l’Europe peut nous apporter si nous lui donnons une autre orientation politique. 

 

Propos recueillis le 19/05/14  

Retrouvez Sylvie Guillaume sur le site du P.E., sur son site...

 

 

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29 avril 2014

Marcel Amont : "Je suis accro au spectacle vivant"

   Mon invité du jour, c'est un artiste authentique, un jeune homme présent dans le monde du spectacle depuis plus de soixante-cinq ans. Après des débuts prometteurs dans son Aquitaine natale, il a voulu conquérir Paris, "the place to be", déjà. L'année : 1950. La musique, le show : des passions inébranlables. Mais percer relève souvent du parcours du combattant. Il lui faudra attendre quelques années, surmonter des moments de questionnements sérieux avant de connaître, enfin, un succès mérité, une reconnaissance du métier; un public large et fidélisé, surtout. En 1956, il fait la première partie de Piaf à l'Olympia. Avec, dans la foulée, une récompense prestigieuse, des débuts au cinéma. Sa carrière est lancée au plan national. Dans les années 60 et 70, Marcel Amont - né Miramon - fait partie du paysage, presque de la famille. Les auditeurs, les spectateurs sont friands de ses interprétations qui, souvent, vont bien au-delà du "simple" exercice vocal : un saltimbanque, dans la plus noble, la plus pure tradition du terme, celle du music-hall. Les années 80 seront plus difficiles. Pour lui comme pour pas mal de ses confrères. Découragé ? Aucunement : il ira voir ailleurs, dans d'autres contrées - avec succès.

   Marcel Amont fait son grand retour en France au milieu des années 2000. Il présente un nouvel album, Décalage horaire, opus comportant des duos avec des personnalités aussi éclectiques que Gérard Darmon, Agnès Jaoui ou Didier Lockwood. Il n'est pas plus à la mode qu'à ses débuts, il en est plutôt fier, d'ailleurs : il le revendique dans la chanson Démodé. La mode, ça va, ça vient. Son univers à lui est toujours aussi attachant. Cet homme sur lequel le temps paraît n'avoir que peu de prise continue, plus que jamais, de divertir, de bluffer les spectateurs, avec un enthousiasme intact et communicatif, un sourire qui renforce ces sentiments qu'on lui associe et qu'il inspire : bonté, bienveillance. Humilité, ai-je envie d'ajouter... En 2012, il célèbre ses plus de soixante ans de carrière à l'Alhambra, l'occasion de retrouver quelques vieux copains, de se rappeler au bon souvenir d'un public toujours heureux de le revoir. L'occasion, surtout, de retrouver la scène, le vivant, qu'il aime plus que tout.

   En 2014, années de ses quatre-vingt-cinq ans, il surprend encore et toujours : Lettres à des amis sort en librairie. Dans cet ouvrage, il s'adresse à Aznavour, à Coluche, à De Gaulle ou à Jésus, à Joseph Kessel ou aux musiciens du Titanic - liste non-exhaustive... À ses parents et à Marlène, son épouse. Je la remercie pour nos échanges et remercie Marcel Amont pour les réponses qu'il a bien voulu apporter à mes questions. Merci à tous les deux pour votre gentillesse... et que les souhaits exprimés ici se réalisent ! Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

MARCEL AMONT

 

« Je suis accro au spectacle vivant »

 

Marcel Amont

(Source des photos : M. Amont)

 

Q. : 25/04/14 ; R. : 27/04/14

 

Paroles d'Actu : Bonjour, Marcel Amont. Vous avez quatre-vingt-cinq ans depuis peu. J'en ai cinquante-six de moins, mais nous serions nombreux, parmi les jeunes de ma génération, à signer des deux mains pour avoir, à votre âge, votre pêche, votre énergie hors du commun. Cela dit, je ne ferai pas l'économie de la question qui suit : comment allez-vous ?

 

Marcel Amont : Étant donné mon âge, je vais bien.

 

PdA : « À dix-huit ans, j'ai quitté ma province... » Vous avez, pour ce qui vous concerne, quitté votre Aquitaine natale pour tenter votre chance en tant qu'artiste à Paris un peu plus tard, à la fin 1950, à vingt-et-un ans, si je ne m'abuse. À quoi vos premières semaines, vos premiers mois dans la capitale ont-ils ressemblé ? Vous est-il arrivé, parfois, d'être en proie à des doutes sérieux, d'être découragé au point de songer à tout plaquer ?

 

M.A. : Rien dans mon milieu ne me prédestinait à une carrière artistique.

  

Après des débuts prometteurs dans mon Bordeaux natal, j’avais compris que dans un pays centralisé comme la France, tout avenir artistique un peu ambitieux passait par Paris. Je suis donc « monté » vers la capitale. Les quelques contacts que j’avais ont vite tourné court et, comme tous les provinciaux, qui n’ont plus gîte et couvert gratuits assurés en famille, j’ai dû m’accrocher – souvent en proie au doute - sur le choix que j’avais fait de cette carrière ; sans aller jusqu’à renoncer, la tentation fut souvent forte de retourner dans ma région où j’avais commencé à gagner ma vie entre chanson, opérette et comédie.

 

PdA : En 1956, vous faites la première partie d'Édith Piaf à l'Olympia. Tout va s'enchaîner très vite, à partir de ce point : la reconnaissance du métier, le succès public, les projets - y compris pour le cinéma...

 

M.A. : C’est en effet en 56 que je suis passé, comme dit l’autre, de l’ombre à la lumière des grands scènes - avec en prime le Prix de l’Académie Charles Cros (pour un premier disque !) et un film avec BB…

 

PdA : Comment avez-vous réussi à garder la tête froide, à ce moment-là ? Avez-vous toujours réussi à le faire, d'ailleurs ?

 

M.A. : J’avais déjà sept ans de métier et, si j’avais rêvé de tout ce bonheur, je n’avais plus aucun regret d’avoir renoncé au noble métier d’enseignant ! C’était grisant mais surtout rassurant - ouf…

 

PdA : Dans les années 60, puis 70, vous êtes très présent dans le paysage médiatico-culturel. Vous avez massivement investi les scènes, les tourne-disques, les écrans de télévision, en cinq mot comme en cent : conquis le cœur des Français(es). On avance un peu dans le temps... Le virage des années 80 a été, pour nombre de vos confrères, plutôt difficile à aborder. Une expression revient souvent : la "traversée du désert". Est-ce ainsi que vous avez vécu ces temps de moindre exposition médiatique ?

 

M.A. : C’est toujours frustrant de devenir rare sur les médias ; mais par chance, mon travail, avant tout visuel et scénique, m’a ouvert les portes de l’étranger. J’ai chanté dans le monde entier, vécu un an à Rome (« Studio Uno ») et fait des disques en sept langues.

 

PdA : Vous le savez bien, les chansons qui marchent ne sont pas forcément toujours les plus belles ou les mieux écrites. À l'évocation de votre nom, il est quelques gros succès qui reviendront souvent : Bleu, blanc, blond (1959) ; Un Mexicain (1962) ; L'amour ça fait passer le temps (1971) ; Le chapeau de Mireille (1974)... J'aimerais vous inviter à nous parler de ceux de vos titres pour lesquels vous avez une tendresse particulière et qui mériteraient, à votre avis, d'être eux aussi découverts ou redécouverts... ?

 

M.A. : Les chansons que vous citez ont contribué à faire de moi ce qu’on appelle un chanteur populaire. Mais, je le redis, les trois-quarts de mon répertoire sont avant tout consacrés à des morceaux visuels que j’évite de chanter sur les médias pour que le public les découvre dans mes concerts. Mesdames, messieurs, venez les VOIR !

 

PdA : Qu'aimeriez-vous que l'on dise de vous au soir de votre départ pour le grand voyage, celui qui - pas avant une bonne trentaine d'années, minimum - vous permettra de retrouver quelques amis, de reprendre avec eux les rigolades interrompues ?

 

M.A. : Bravo et merci.

 

PdA : De quoi êtes-vous fier, Marcel Amont ?

 

M.A. : De l’ensemble de ma carrière, et de ma famille la plus proche.

 

Lettres à des amis

 

PdA : Dans votre ouvrage intitulé Lettre à des amis (Chiflet & Cie), vous prenez la plume - ou le clavier ? - et vous adressez à quelques personnes, connues ou non et qui, chacune à leur manière, vous marquent ou vous ont marqué. Imaginons qu'on vous offre la possibilité d'entretenir deux conversations, l'une avec un de nos contemporains, n'importe qui...

 

M.A. : Le pape François, pour qu’il m’aide à retrouver une foi perdue depuis longtemps.

 

PdA : ...l'autre avec quelqu'un ayant déjà rejoint le monde suivant.

 

M.A. : Mon père et ma mère.

 

PdA : Restons dans le domaine de la fantaisie. Cette question-là, j'aime la poser assez régulièrement. Un génie un peu fou - appelons-le, tiens... Doc' - vous propose de tester sa nouvelle invention : une machine à remonter le temps, construite dans une vieille DeLorean. Vous n'aurez droit qu'à un voyage, aller-retour ou aller simple, à vous de voir. Pour le lieu, et surtout l'époque, vous êtes libre, totalement libre... Que lui répondez-vous ?

 

M.A. : Aller simple à l’époque de mes trente ans. Mais, tout compte fait, le voyage commencé il y a trente-huit ans avec Marlène et qui se poursuit ici et maintenant, me convient tout à fait.

 

PdA : Quittons le passé et revenons sur Terre pour évoquer le présent, votre avenir, surtout... Vous avez souvent fait preuve de beaucoup d'inventivité, d'audace dans votre parcours artistique, n'hésitant pas, notamment, à marier la musique au visuel, à l'humour, un peu comme Annie Cordy. Votre curiosité, votre gourmandise intellectuelles sont restées intactes, vous êtes toujours un jeune homme. Quelles sont les aventures, les nouvelles frontières qui, aujourd'hui, pourraient vous séduire, vous tenter ?

 

M.A. : Mon vœu : continuer mes activités de spectacle et d’écriture sur fond de vie familiale harmonieuse.

 

PdA : Quels sont vos projets, vos envies ? Écrivez-vous de nouvelles chansons dans l'optique d'un prochain album ?

 

M.A. : Les albums n’ont évidemment rien de négligeable pour un chanteur. Mais je suis depuis soixante-cinq ans accro au spectacle VIVANT et je le reste. Je n’écris presqu’exclusivement qu’en ce sens – disque ou pas.

 

PdA : Quels sont vos rêves ?

 

M.A. : Que perdure l’ensemble des bienfaits dont j’ai parlé.

 

PdA : Vous connaissez bien le milieu de la chanson, vous en êtes depuis près de deux tiers de siècle; vous l'avez vu évoluer. Quels conseils offririez-vous à un(e) jeune qui vivrait pour la musique et aimerait en faire sa vie ?

 

M.A. : Deux conseils :

1) Faites comme vous sentez ;

2) Ne soyez pas interchangeables. N’ENTREZ PAS DANS LES MOULES.

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, cher Marcel Amont ?

 

M.A. : Partir en paix quand ce sera le moment.

 

PdA : Le plus tard possible... Un dernier mot ?

 

M.A. : Un dernier mot ? Pas tout de suite, SVP…

 

 

Que vous inspirent l'oeuvre, le parcours de Marcel Amont ? Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Nicolas alias Phil Defer

 

 

Vous pouvez retrouver Marcel Amont...

  

Éd. mineure de l'introduction : 15/07/14

28 mars 2014

Municipales 2014 : Acte II : L'entre-deux...

Dimanche, les Français se sont exprimés. Un peu plus de trente-six mille conseils municipaux, à peu près autant de scrutins, difficile, dans ces conditions, de faire de cette journée d'élections une analyse qui soit globale, et globalement juste. Quelques éléments... L'abstention a atteint des niveaux encore jamais vus pour des municipales, signe que la désaffection - pour ne pas dire la défiance - des citoyens envers la chose politique ne faiblit pas, bien au contraire, qu'elle touche même - et de plus en plus - l'échelon de proximité par excellence, celui que l'on croyait à peu près épargné : la commune. L'électorat de gauche semble être sur-représenté dans ce sucroît abstentionniste, un phénomène qui, sans surprise, fait écho à ce que l'on peut observer depuis quelques mois, au fil des sondages, des rencontres : une incompréhension grandissante - quand la rupture n'est pas déjà consommée - du peuple qui a porté François Hollande à l'Élysée en 2012 vis-à-vis de la politique menée par le gouvernement.

 

Les enjeux sont essentiellement locaux mais, clairement, le scrutin a bel et bien été, de facto, nationalisé - au grand dam d'élus ou de listes qui auraient ou auront sans doute mérité une lecture, un sort différents. Dans ce contexte d'incertitudes, de perpétuelle crise économique et sociale, le PS souffre, les autres forces de la gauche se maintiennent et l'opposition a le vent en poupe. Le FN, fort des poussées qu'il a connues, de sa victoire dès le premier tour à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), espère bien transformer l'essai, il semble être en capacité de l'emporter dans plusieurs communes ; il sortira en tout cas de cette séquence politique avec un nombre largement accru d'élus territoriaux. L'UMP, portée par l'impopularité du gouvernement, par les divisions de la majorité est, avec ses alliés centristes, bien partie pour effacer ses revers de 2008 - et, sans doute, avancer bien au-delà des lignes tracées il y a six ans...

 

Quelques jours après la mise en ligne du document « Paroles de jeunes candidats », j'ai souhaité recueillir quelques réactions, quelques commentaires d'hommes et de femmes engagés, autour de deux questions, d'un thème : l'entre-deux-tours. Ils sont élus de la République, candidats à un mandat, militants, citoyens... Je les ai contactés en ayant à cœur le respect de certains équilibres, espérant que ceux-ci se retrouvent de manière satisfaisante dans ce panel. Parce qu'ils ont bien voulu m'accorder un peu de leur temps, parce que les délais - entre-deux-tours oblige - étaient, cette fois, particulièrement serrés, je les remercie toutes et tous... Merci, également, à toutes celles et tous ceux qui, sollicités, avaient la volonté de participer, finalement sans succès. Un souhait général, pour conclure cette introduction : que dimanche, pour chacune de nos communes, les meilleur(e)s, les plus aptes l'emportent... Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

UNE EXCLUSIVITÉ PAROLES D'ACTU

MUNICIPALES 2014 

Acte II : L'entre-deux...

 

Marianne

(Illustration : Larousse.)

 

 

 

Virginie Duby-Muller

Virginie Duby-Muller

V. Duby-Muller est députée (UMP) depuis 2012. Elle représente les Français de la 4e circonscription de la Haute-Savoie.

  

Paroles d'Actu : Quels enseignements tirez-vous du premier tour des élections municipales ?

 

Virginie Duby-Muller : Je commencerai par le rappel des derniers chiffres annoncés par le ministre de l’Intérieur : la droite a recueilli 46,44% des suffrages exprimés, la gauche 38,20 %, l’extrême droite 4,70% et l’extrême gauche 0,60%. La droite est donc la grande gagnante du premier tour, et cette progression de la droite est synonyme de sanction de la gauche au pouvoir. Ce revers cinglant pour le président Hollande et sa majorité doit entraîner une réaction de sa part, et je ne suis pas certaine qu’un simple remaniement suffise pour redresser notre pays.

 

Mais, après m’être réjouie de ces bons résultats et de la réélection, dès le premier tour, de nombreux candidats de droite et du centre, je ne peux pas vous cacher qu’un autre constat m’inquiète par ailleurs. En effet, alors que les élections municipales étaient le scrutin préféré des électeurs après les élections présidentielles, on atteint avec 36,45% un taux record d’abstention depuis 1945 pour un scrutin local, assorti d’une poussée du Front national - phénomène que l’on retrouve dans d’autres pays que la France, d’ailleurs.

 

PdA : Souhaiteriez-vous adresser un message à nos lecteurs ?

 

V.D.-M. : Au regard des constats précédents, je pense à la ville d’Annemasse, où se trouve ma permanence de député : 56, 21% des électeurs ne sont pas venus voter au premier tour soit 5 350 Annemassiens. Sachant que 670 est le nombre de voix d’écart entre le candidat socialiste et celui de la droite unie, j’encourage tous les abstentionnistes d’Annemasse et de France à aller voter le 30 mars 2014.

 

Les élections municipales sont la première étape de la vie démocratique. Il s’agit pour eux de voter pour un projet de vie et de ville. Je suis résolument optimiste - comme je vous le disais dans mon interview d’octobre dernier - l’alternative existe, des jeunes s’engagent en politique. On cesse de se plaindre de l’impuissance du politique, on va voter le 30 mars 2014 !

 

Propos recueillis le 26/03/14

Retrouvez Virginie Duby-Muller sur Twitter, sur son site, sur Paroles d'Actu...

 

 

Anne Brissaud

Anne Brissaud

A. Brissaud (UDI) est docteur en psychosociologie. Elle est en 2e position sur la liste menée par J. Domergue pour Montpellier (Hérault).

Quatre qualifiés pour le second tour : J.-P. Moure (PS ; 25,27%), P. Saurel (DVG ; 22,93%), J. Domergue (UMP ; 22,71%), F. Jamet (FN ; 13,8%).

  

Paroles d'Actu : Quels enseignements tirez-vous du premier tour des élections municipales ? 

 

Anne Brissaud : Tout est ouvert, désormais. C'est la fin de l'empire ! Les héritiers se déchirent dans la décadence de leur système vieux de quarante ans, à Montpellier. L'heure est historique, nous assistons à une recomposition du paysage. Plus que jamais, le changement est possible, et les Montpelliérains peuvent saisir cette opportunité. 

 

PdA : Souhaiteriez-vous adresser un message à nos lecteurs ? 

 

A.B. : Allez voter ! Prenez dix minutes dimanche pour partager ce moment historique avec nous, la libération de Montpellier. Franchement, dix minutes, ce n'est pas grand-chose, mais ce sera un grand pas pour Montpellier. 

 

Propos recueillis le 27/03/14

Retrouvez Anne Brissaud sur Twitter, sur son site de campagne...

 

 

Pierre-Yves Le Borgn (2014)

Pierre-Yves Le Borgn'

P.-Y. Le Borgn' est depuis 2012 le député (PS) de la 7e circonscription des Français de l'étranger.

 

Paroles d'Actu : Quels enseignements tirez-vous du premier tour des élections municipales ?

 

Pierre-Yves Le Borgn' : Parlons clair, même si cela fait mal, en l’occurrence : le premier tour des élections municipales a été un désaveu pour le gouvernement et pour le Parti socialiste. L’absence de résultats sur le front du chômage, l’injustice de certaines mesures fiscales et la difficulté à traduire dans l’immédiate réalité l’espoir du printemps 2012 expliquent la sanction des urnes. Nombre d’électeurs de gauche ont boudé les candidats du Parti socialiste en s’abstenant, ou bien en votant pour le Front national ou pour la droite.

 

J’estime que, si des décisions gouvernementales ont parfois pu être contestables, notamment en matière de fiscalité, la direction assumée par le Premier ministre est la bonne. C’est en travaillant sur la compétitivité de l’économie française, et notamment sur le coût du travail, que l’on remettra notre pays sur les rails en Europe, où se trouvent beaucoup de nos clients et de nos concurrents. Là où le gouvernement a péché, en revanche, c’est dans la mise en cohérence des réformes conduites depuis l’été 2012, et surtout dans le défaut d’explication sur la profondeur de la crise et sur l’urgence de mesures certes difficiles, mais nécessaires. Il faut pouvoir tracer un chemin, et l’expliquer. En donnant un échéancier et en privilégiant, dans ce cadre, la justice sociale (réforme fiscale, par exemple). Cela a fait défaut, et le Parti socialiste l’a payé cash le 23 mars.

 

PdA : Souhaiteriez-vous adresser un message à nos lecteurs ?

 

P.-Y.L.B. : Le gouvernement se bat contre la conséquence d’années de renoncements. La première des injustices sociales est le chômage, et la politique engagée, reposant sur la réduction des déficits et la baisse du coût du travail, vise à relancer durablement l’emploi en France. Cela, ni la droite, ni le Front national, ne le proposent. Voter pour les listes du Parti socialiste - ou soutenues par lui - le 30 mars, c’est aussi faire le choix d’un(e) maire qui saura valoriser les services publics, l’attention aux plus humbles et le soutien à la petite enfance. Le travail sur le terrain des maires socialistes le prouve amplement.

 

Propos recueillis le 27/03/14

Retrouvez Pierre-Yves Le Borgn' sur Twitter, sur son site, sur Paroles d'Actu...

 

 

Gaëtan Dussausaye Campagne

Gaëtan Dussausaye

G. Dussausaye (FN) est secrétaire départemental du Front national de la Jeunesse (FNJ) de Paris.

Porte-parole de la campagne de Wallerand de Saint Just pour Paris (6,26%), il a conduit la liste FN-RBM dans le 11e ar. (5,47%).

  

Paroles d'Actu : Quels enseignements tirez-vous du premier tour des élections municipales ?

 

Gaëtan Dussausaye : Bonjour Nicolas. Je crois que nous pouvons être très fiers des résultats obtenus, notamment dans le 11e arrondissement de Paris, dimanche dernier, à l’issue du premier tour de ce scrutin municipal. En effet, de Marseille à Lille, d’Hénin-Beaumont à Saint-Gilles, de Forbach à Avignon, etc… partout, nous avons réussi à créer la surprise !

 

Nous pouvons le dire : le Front national - Rassemblement Bleu Marine est le grand gagnant de ce premier tour des élections municipales ! Seul contre tous, nous avons été en mesure non seulement de gagner une municipalité, à Hénin-Beaumont, mais également de faire élire plus de 400 conseillers municipaux. À l’issue du second tour, dimanche prochain, notre implantation locale sera plus que jamais avérée.

 

PdA : Souhaiteriez-vous adresser un message à nos lecteurs ?

 

G.D. : Le Front national - Rassemblement Bleu Marine est, aujourd’hui, une véritable force autonome, alternative au système de l’UMPS et à ses alliés, capable de faire élire un grand nombre de conseillers municipaux dans toute la France et de remporter des mairies.

 

Dimanche prochain, vous aurez la possibilité de mettre un terme au vieux balancier : « une fois PS, une fois UMP ».

Dimanche prochain, vous aurez la possibilité de sanctionner de la manière la plus ferme qui soit le gouvernement de François Hollande, et sa politique d’austérité.

Dimanche prochain, vous aurez la possibilité d’exiger le non-retour de l’UMP, qui, deux ans plus tôt, faisait exactement ce qu’il dénonce aujourd’hui.

Dimanche prochain, en votant pour les candidats du Front national - Rassemblement Bleu Marine vous voterez pour plus de prospérité, de tranquillité, et de solidarité dans vos communes.

Dimanche prochain, saisissez-vous de cette chance : faites gagner le parti du bon sens, le parti de la vraie vie !

 

Propos recueillis le 27/03/14

Retrouvez Gaëtan Dussausaye sur Twitter, sur Paroles d'Actu...

 

 

Laurence Arribagé

Laurence Arribagé

L. Arribagé, secrétaire départementale de l'UMP de Haute-Garonne, est en 2e position sur la liste menée par J.-L. Moudenc pour Toulouse.

Deux qualifiés pour le second tour : J.-L. Moudenc (UMP ; 38,19%), le maire sortant P. Cohen (PS ; 32,26%).

  

Paroles d'Actu : Quels enseignements tirez-vous du premier tour des élections municipales ?

 

Laurence Arribagé : Les Français ont témoigné d’une volonté de changement dans les municipalités de gauche. À Toulouse, le maire sortant a soutenu une politique nationale dont les Toulousains ne veulent plus. À l’image du gouvernement, il est au service d’un clan politique, là où les Toulousains veulent d’un homme qui les rassemble. Ce premier tour a été celui de la mobilisation et du terrain, pour Jean-Luc Moudenc, cela a payé ! Sans triomphalisme, je peux dire qu’en ayant mis les Toulousains au cœur de notre projet, au cœur de notre campagne et au cœur de l’ambition que nous voulons donner à notre ville, nous avons créé un dialogue sincère et des échanges profonds sur les sujets du quotidien.

 

Les Toulousains ont besoin d’une équipe municipale qui leur ressemble, c’est le choix que nous avons fait en ayant la moitié de la liste composée de personnes issues de la société civile. Les Toulousains ont besoin de candidats qui s’engagent pour leur quotidien : nous avons mis la sécurité, les transports, la qualité de vie et les finances de la ville au cœur de notre projet. Ce premier tour est sans aucun doute celui d’un carton jaune au gouvernement au niveau national, et celui d’un carton rouge au maire de Toulouse ! 

  

PdA : Souhaiteriez-vous adresser un message à nos lecteurs ? 

 

L.A. : Le message que je souhaite adresser est simple et fondamental pour l’avenir de nos municipalités, c’est celui de la mobilisation dans les urnes. L’élection municipale est l’occasion pour chaque citoyen de devenir acteur de sa ville, de celle des générations futures. Le premier tour a été marqué au niveau national par une abstention importante, or, dans les rues, chaque jour sur le terrain, nous entendons de nombreux habitants se plaindre de la politique menée au niveau national, des impôts qui touchent la classe moyenne, des engagements non tenus.

 

Je dis aux lecteurs et aux électeurs que leur carte électorale est un moyen concret d’exprimer ce mécontentement. Le maire d’une ville est l’acteur du quotidien, les Toulousains ne peuvent pas laisser les autres décider pour eux. Dimanche, j’invite celle et ceux qui veulent donner un carton rouge à Pierre Cohen, qui veulent une autre ambition pour la ville rose, un nouvel élan pour la ville de demain à se mobiliser massivement pour Jean-Luc Moudenc, à voter et faire voter pour notre liste. Aux abstentionnistes je dis : prenez votre avenir en main ! 

  

Propos recueillis le 27/03/14

Retrouvez Laurence Arribagé sur Twitter, sur son site de campagne...

 

 

Lucas Nédélec 2014

Lucas Nédélec

L. Nédélec est secrétaire fédéral des Jeunes écologistes.

 

Paroles d'Actu : Quels enseignements tirez-vous du premier tour des élections municipales ?  

 

Lucas Nédélec : J'en retiendrai deux choses. D'abord, le fort taux d'abstention, dû à une désespérance vis-à-vis de l'action politique, et surtout à une énorme déception par rapport au gouvernement et au PS en général. Cela nourrit la crise de confiance envers les partis classiques et fait mécaniquement monter le Front national. La deuxième chose, c'est le retour d'une alternative de gauche dans les urnes : là où les écologistes se sont présentés en autonome, alliés ou non avec le Front de Gauche et les forces citoyennes, les gens se mobilisent et plébiscitent la révolution écolo au niveau local (que ce soit à Grenoble, Rennes, Nantes, Poitiers, Valence, Sevran...).

 

On a beaucoup parlé des quelques villes moyennes où le Front national a eu des résultats inédits, mais beaucoup moins de toutes ces villes où les écologistes et la gauche, la vraie, ont progressé, de manière spectaculaire. En ce sens, le traitement médiatique a été complètement partial... On attend toujours les émissions de soirées électorales qui parleront des vrais enjeux de fond, de ce qui intéresse vraiment les Français...

 

PdA : Souhaiteriez-vous adresser un message à nos lecteurs ?

 

L.N. : Les candidats de droite et d'extrême-droite présentent l'immigration et la sécurité comme les enjeux principaux de la campagne. Ils présentent les choses complètement à l'envers ! L'insécurité et la défiance naissent d'abord des inégalités sociales, de la galère, de la précarité, et des injustices vécues par les gens.

 

Nous, écologistes, nous disons : donnons un logement décent à tout le monde, faisons en sorte que tous les habitants puissent prendre les transports en commun pour pas cher, créons des emplois locaux utiles et non délocalisables, redonnons la parole aux quartiers et à ceux qu'on écoute jamais, permettons à tous les citoyens de bien se nourrir et d'être en bonne santé... Et à partir de ce moment-là, on pourra reparler sécurité et immigration, sans en faire des écrans de fumée qui masquent les vrais problèmes. C'est ça, être de gauche aujourd'hui, et porter un vrai projet pour nos villes. C'est ça, être écologiste et défendre le respect de la planète, en même temps que l'émancipation des gens.

 

Propos recueillis le 28/03/14

Retrouvez Lucas Nédélec sur Twitter, sur le site des Jeunes écologistes, sur Paroles d'Actu...

 

 

Thomas Lauret 2014 

Thomas Lauret

Engagé auprès d'Anne Hidalgo pour Paris (34,4%), T. Lauret a conduit la liste PS dans le 16e ar. (12,98%).

Il a été élu au Conseil de Paris à l'issue de ce premier tour.

 

Paroles d'Actu : Quels enseignements tirez-vous du premier tour des élections municipales ?  

 

Thomas Lauret : On constate une mobilisation forte des électeurs de droite, et notamment de la droite réactionnaire, qui se traduit à Paris par les scores de MM. Goasguen, Goujon, Kuster/Debré, Legaret et Lecoq. Dans le même temps, certains électeurs de gauche, notamment les jeunes, semblent avoir boudé les urnes. Enfin le Front national monte beaucoup en France, moins à Paris - sauf en périphérie. L'impatience vis-à-vis de la politique gouvernementale est forte, mais il s'agit d'élections locales.

 

Veut-on à Paris que l'équipe Tibéri reprenne la ville, quand MM Goasguen, Goujon, Legaret et Lecoq étaient aux affaires ? Voulez-vous des cumulards récidivistes qui gèrent leur arrondissement à mi-temps (Rachida Dati est députée européenne et entend l'être à nouveau, MM. Goujon et Goasguen sont députés et élus à Paris depuis 1983...) Voulons-nous à Paris ceux qui ont manifesté contre le tramway, contre les logements sociaux, contre l'amour gay ? Enfin, voulons-nous une UMP qui ouvre la porte des mairies au FN, à l'expression du repli sur soi, de la haine des autres et de l'exclusion des plus faibles en refusant le front républicain mis en place par les socialistes ? Voulons-nous dans le 5e le retour du clan Tibéri, honni puis allié avec Mme Kosciusko-Morizet ? Voulons-nous dans le 12e une équipe qui s'injurie, le quatrième de la liste de droite appelant à voter contre sa tête de liste et NKM... ?

 

PdA : Souhaiteriez-vous adresser un message à nos lecteurs ?

 

T.L. : J'appelle tous ceux qui veulent lutter contre les extrêmes et leurs cortèges de violence et d'exclusion, j'appelle les jeunes et les électeurs de gauche et de l'écologie à se mobiliser en masse pour ne pas que Paris régresse, pour que Paris continue à être rassembleuse, sérieuse, innovante et solidaire, avec Anne Hidalgo et ses têtes de liste. Bertrand Delanoë citait hier soir Victor Hugo : « Le genre humain a des droits sur Paris. Pour diriger Paris, il faut aimer le monde ». Alors, votez et faites voter. Aux urnes, citoyens !

 

Propos recueillis le 28/03/14

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David Kimelfeld 2

David Kimelfeld

D. Kimelfeld, secrétaire fédéral du PS du Rhône, est le maire sortant du 4e ar. de Lyon.

Engagé auprès de Gérard Collomb pour Lyon (35,76%), il est candidat à sa réélection.

Trois qualifiés pour le 2nd tour se maintiennent : D. Kimelfeld (34,26%), E. Hamelin (UMP ; 26,46%), A. Guitard (FG ; 10,02%).

 

Paroles d'Actu : Quels enseignements tirez-vous du premier tour des élections municipales ?   

 

David Kimelfeld : Dans un premier temps, je tiens à remercier vivement tous les Croix-Roussiennes et Croix-Roussiens, et plus largement tous les Lyonnaises et Lyonnais qui ont accordé leur confiance, dès le premier tour, à la liste « Évidemment Lyon » avec Gérard Collomb. Ces résultats m'encouragent à poursuivre mon engagement au service du 4e arrondissement. Nous abordons le second tour avec optimisme et détermination pour rendre notre ville toujours plus belle, plus douce, plus dynamique et plus solidaire.

 

Je fais le constat d'une adhésion large de nos concitoyens à l'action menée avec Gérard Collomb et ses équipes depuis 2001. Les scores qu'ont réalisé nos listes « Évidemment Lyon » sont l'illustration de la volonté des Lyonnaises et Lyonnais de nous accorder à nouveau leur confiance au cours du prochain mandat. Réaliser de grands projets tout en transformant chaque quartier, faire rayonner Lyon tout en proposant toujours plus de services, plus d'espaces verts, et plus de solidarité, c'est notre projet pour le mandat à venir. Nous souhaitons continuer à rendre notre ville de Lyon toujours plus agréable à vivre, et je suis honoré que les Lyonnais partagent majoritairement notre vision, par leur soutien dans les urnes.

 

Je fais également le constat du mécontentement et de l'inquiétude d'une partie de nos concitoyens, cela s'est traduit par une montée des extrêmes. C'est une des raisons pour lesquelles nous avons souhaité, avec Gérard Collomb, nous unir avec la liste écologiste « Inspirez Lyon ». C’est en fédérant les énergies que nous pourrons continuer à aller de l’avant. Ce choix d'un large rassemblement doit nous permettre de rendre le quotidien des Lyonnais toujours meilleur, et notamment en matière de développement durable et de respect de l'environnement, axes majeurs de notre action passée et à venir.

 

Dans un contexte national particulier, le scrutin du premier tour dans notre ville a confirmé l'exception lyonnaise que nous avons contribué à mettre en oeuvre ces dernières années. Une ville dynamique, solidaire, où chacun peut travailler et s'épanouir : c'est notre ambition pour le mandat à venir.

  

PdA : Souhaiteriez-vous adresser un message à nos lecteurs ?

 

D.K. : Comme vous le savez, une grande partie de nos concitoyens ne s'est pas rendue aux urnes dimanche dernier. Désintérêt pour la chose publique, mécontentement vis à vis de l'action menée au niveau local ou national, ou difficulté de se retrouver dans les propositions de chaque candidat sont autant de raison de choisir l'abstention.

 

Je souhaite principalement m'adresser à ces électeurs, à qui je veux assurer que le choix des listes « Évidemment Lyon » au second tour des élections municipales est la seule manière de permettre de continuer à métamorphoser Lyon et chacun de ses arrondissements. Par une gestion responsable des dépenses publiques, qui est aujourd'hui reconnue par tous, et par un projet ambitieux permettant à tous de bénéficier d'un meilleur cadre de vie, nous souhaitons continuer à faire de Lyon une ville où il fait bon vivre.

 

Voter pour les listes « Évidemment Lyon », c'est aussi faire le choix de l'ouverture et de la solidarité, faire le choix d'un projet attentif et respectueux de tous. Dimanche prochain, le choix de chacune et chacun sera décisif. Pour Lyon, pour les Lyonnais, pour votre avenir et celui de vos enfants, évidemment !

 

Propos recueillis le 28/03/14

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Jade Jousselin

Jade Dousselin

J. Dousselin est secrétaire nationale du MJS en charge de la riposte à l'extrême droite. 

  

Paroles d'Actu : Quels enseignements tirez-vous du premier tour des élections municipales ?   

 

Jade Dousselin : Le premier constat que l'on doit dresser de cette élection est sûrement le plus alarmant. Plus d'un Français sur trois ne s'est pas déplacé pour voter à une élection qui représente pourtant le premier échelon de la vie citoyenne : l'élection du maire et de son équipe. Pire encore : chez les 18-24 ans, c'est plus d'un électeur sur deux qui ne s'est pas déplacé. Quand la droite et l'extrême droite crient à la victoire, on s'interroge sur ce que peut être une telle victoire, avec un taux d'abstention aussi haut. Cette élection est avant tout une défaite. La défaite de la démocratie, et elle est collective. Dans ses causes comme dans ses conséquences.

 

Le second constat n'est pas moins inquiétant. C'est évidemment la percée de l'extrême droite. Le score obtenu par le Front national de Marine Le Pen a battu tous les records. Dès le premier tour, la ville d'Hénin-Beaumont a basculé dans leur giron, ils sont en tête dans 17 villes et en capacité de se maintenir dans 229. Le pari lepéniste semble gagné. Ils ont réussi la première bataille, celui de s'implanter durablement dans l'ensemble du territoire afin de créer un véritable maillage, essentiel sur le long terme.

 

Le vote sanction s'est exprimé, c'est un fait, et de la pire des manières. Ceux qui se disent aujourd'hui républicains et proches du peuple n'ont pas changé. Ce sont les mêmes qui criaient à la préférence nationale, à la fin des aides pour les plus démunis, au recul des droits des femmes et des personnes LGBT, à la réduction des impôts pour la frange la plus aisée de la société, à la fermeture des frontières. Du Front national d'hier à celui d'aujourd'hui, il n'est que le langage qui ait changé. Oui, ils réduiront les impôts dans les villes gagnées, mais pour les plus aisés, supprimant par la même toute idée de services publics, comme les crèches.

 

Le dernier constat est consternant. C'est celui d'une droite en perte de repères. Celui d'une droite qui, au lendemain du 23 mars, après une percée sans précédent de l'extrême droite, se fourvoie sur l'autel de l'électoralisme. De la logique du « ni-ni » à la fusion des listes UMP/FN, rien n'aura été épargné au front républicain, qu'ils ont déclaré mort. Comme si le FN était un parti comme les autres, avec lequel on peut débattre, s'associer, voire fusionner. Comme si certains de ses candidats n'avaient pas été pris en flagrant délit de nostalgie néo-nazie sur les réseaux sociaux, comme s'il fallait fermer le yeux, intérêt électoraliste oblige... Quand le principal parti d'opposition brouille les lignes, efface le cordon sanitaire autour de l'extrême droite, s'approprie ses thèmes, s'autorise ce genre de faux débats, les conséquences sont là et l'onde de choc est désastreuse.

 

Les dirigeants de l'UMP qui, aujourd'hui, prétendent vouloir exclure ceux qui dans leur rangs font alliance avec le FN ne trompent personne. Si des militants de droite peuvent s'allier avec des militants d'extrême droite, c'est qu'ils ont une réelle proximité idéologique. L'appareil UMP ne peut prétendre condamner de telles démarches quand, depuis des mois, ils préparent leurs militants et leurs électeurs aux alliances extrêmes. Ces démarches sont choquantes. Elles montrent un réel glissement de l'électorat traditionnel de droite et un brouillage des anciennes grilles de lecture qui permettaient d'identifier clairement le Front national hors du champ républicain, ce qu'il est toujours. Je ne peux qu'avoir une pensée pour les camarades de Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne, où toute la jeune gauche s'est unie pour battre la liste de la honte.

 

Maintenant, quels enseignements en tirer pour la gauche et le Parti socialiste ? Le premier est celui de l'inquiétude de nos concitoyens face à leur propre avenir. Le chômage augmente et chacun prend aujourd'hui la mesure de l'ampleur du problème et de la complexité des réponses à y apporter. Le gouvernement prend des mesures, mais force est de constater qu'il lui faut aller plus loin et plus vite. Les emplois d'avenir constituent une excellente mesure, mais elle est derrière nous. Il faut penser la réindustrialisation, favoriser l'innovation et investir massivement dans la recherche. Les clés de la croissance sont là et le gouvernement l'a compris. Il a également compris que les résultats du premier tour des municipales étaient un signal d'alarme, celui d'une France étouffée, qui peine à voir la sortie du tunnel.

 

Le second enseignement est celui de la perte de confiance de nos concitoyens. Perte de confiance dans les politiques, dont la crédibilité se trouve profondément entaché par de multiples affaires ; perte de confiance, surtout dans le politique. Comme si l'engagement citoyen dans le cadre institutionnel prévu par la République ne servait plus à rien. Au désenchantement succède la perte de crédibilité, pire encore, l'indifférence à l'encontre de la vie politique du pays et de l'Europe, à la veille d'une élection majeure pour l'Union européenne.

 

L'ensemble des organisations politiques porte une part de responsabilité majeure dans ce constat. Je ne serai pas plus clémente avec ma propre organisation qu'avec les autres. Car ce serait une erreur de croire que, parce que nous avions gagné dans les urnes en 2012, nous aurions pour autant gagné dans les têtes aujourd'hui. Plus que jamais, la gauche de pouvoir a un défi à relever. Celui de changer les pratiques politiques, dire stop au cumul des mandats, renouveler la classe politique, permettre le vote des étrangers aux élections locales, ouvrir les frontières de l'Europe au monde. C'est à nous de reprendre le combat collectif, non contre le gouvernement mais pour construire, à gauche, ces défis quotidiens qui feront les grands changements de demain. C'est à nous de faire en sorte que la jeunesse trouve son intérêt dans le combat politique, car sans une jeunesse engagée et exigeante, rien ne changera.

 

Dans ce contexte difficile pour ma famille politique et pour la gauche en général, notre responsabilité est immense, nous en avons conscience et nous devons collectivement chercher les réponses pour construire un avenir meilleur.

 

PdA : Souhaiteriez-vous adresser un message à nos lecteurs ? 

  

J.D. : Si j'ai une seule chose à dire, c'est : allez voter ! Quelles que soient votre déception, votre amertume, vos inquiétudes en l'avenir, allez vous exprimer. Car rien n'est pire que le renoncement. Quand les citoyens tournent le dos les urnes, il n'y a qu'un grand vainqueur, c'est l'extrême droite. Ne faites pas l'erreur de croire que c'est aux politiques que cela fera mal, c'est vous que cela touchera, c'est votre quotidien que cela affectera. Dimanche, allez votez, quand la jeunesse boude les urnes, le grand perdant, c'est avant tout elle-même. 

 

Propos recueillis le 28/03/14

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11 mars 2014

Jules Sitruk : "Mon premier film ? J'y crois dur comme fer..."

J'ai eu la chance, il y a quatre mois et demi, de réaliser une première interview de Jules Sitruk, jeune acteur que nous connaissons tous d'abord pour les rôles d'enfants ou de jeunes ados qu'il a tenus dans Monsieur Batignole, Moi César, 10 ans ½, 1m39 ou encore Vipère au poing... Il avait accepté d'évoquer pour Paroles d'Actu sa carrière, déjà riche pour son âge, ses influences, très diverses, mais aussi ses projets. Dont un qui lui tenait particulièrement à cœur, la réalisation de son premier film, un court-métrage intitulé Windows.

Depuis, le projet a fait du chemin... La page Ulule de Windows est en ligne depuis peu. Vous connaissez le principe : si le concept vous séduit, si vous acceptez de participer à son financement, alors ce rêve aura une chance supplémentaire de voir le jour. C'est un Jules Sitruk à l'enthousiasme très communicatif qui a, une fois de plus, bien voulu répondre à mes questions - je l'en remercie, vivement. Fenêtre, donc, sur... Windows. Ouvrez-la, vous ne serez pas déçus... Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

JULES SITRUK

 

« Mon premier film ?

J'y crois dur comme fer... »

 

Jules Sitruk 2014

(Photos : J. Sitruk.)

 

Q. : 23/02/14 ; R. : 11/03/14

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Jules. Je suis heureux de te retrouver pour une nouvelle interview, quatre mois après celle d'octobre. À cette occasion, tu m'avais un peu parlé de ton projet "Windows", sans trop entrer dans le détail. Avec sa mise en ligne sur le réseau de financement participatif Ulule, les choses se précisent, depuis quelques jours... Raconte-nous... Quelle a été, dans les grandes lignes, l'histoire de ce projet, de l'idée d'origine à la publication Ulule ?

 

Jules Sitruk : Bonjour Nicolas, ravi, aussi, de te retrouver !

 

Cela fait maintenant plus de deux ans que l'écriture de Windows a commencé. L'idée m'est venue le jour où j'ai emménagé seul pour la toute première fois. Avant cela, l'appartement que nous habitions avec mes parents était au rez-de-chaussée. Je me suis retrouvé dans un appartement dont la distance entre ma fenêtre et celle du couple d'en face était minuscule, trois ou quatre mètres, tout au plus. Je me suis alors rendu compte qu'ils partageaient avec moi, sans le vouloir, une grande partie de leur intimité. Je connaissais certaines de leurs habitudes, comme leurs émissions favorites respectives, leur rituel au petit déjeuner, ou encore la mélodie de leurs disputes. Alors que, dès que nous nous croisions dans l'escalier, nous redevenions de simples voisins, de proches inconnus. Voilà comment l'idée de Windows à commencé à germer en moi. J'ai commencé à écrire, puis Cyril Paris, réalisateur et ami proche, m'a rejoint dans ce travail.

 

L'écriture a pris beaucoup de temps. Plusieurs projets d'acteur m'en détournaient. Surtout, je me cherchais : en tant qu'auteur, en tant que conteur... Il m'a fallu beaucoup de temps et de réflexion pour mettre le doigt sur ce qui me travaillait réellement, sur ce que j'avais envie de dire, de dénoncer, et surtout pour trouver "ma" manière de le raconter.

 

Nous avons commencé à nous lancer à plein temps sur la prépa à la fin de l'été 2013. Le tournage est prévu pour début juin. La durée de préparation (presque un an) peut paraître longue, mais nous avions des choix restreints concernant les dates, notamment en rapport avec les emplois du temps de chacun. Et, ne voulant rien laisser au hasard, j'ai préféré avoir de la marge pour arriver, au premier jour de plateau, parfaitement préparé.

 

PdA : Ton expérience en tant qu'acteur est, pour ton âge, déjà très conséquente, nous l'avions pas mal évoquée la dernière fois. Passer derrière la caméra, m'avais-tu confié, était quelque chose qui te faisait « énormément » envie. Vois-tu la réalisation, la mise en scène comme une évolution naturelle de ton métier ?

 

J.S. : Non, pas du tout. Acteur, c'est un métier magnifique, qui se suffit en lui-même. Beaucoup n'ont pas besoin d'écrire ou de réaliser pour s'épanouir. Non, je pense que ce sont deux envies bien distinctes. J'ai toujours écrit des scénarios, dès mon plus jeune âge. Cela me permet de me lâcher, de déverser des flots de pensées, de reproches, d'idées, de fantasmes, qu'il me serait bien difficile de crier autrement, je suis bien trop réservé pour cela...

 

Le fait de mettre en scène est tout aussi important pour moi. On dit qu'il y a trois écritures dans un film : le scénario, la réalisation, et le montage. Je veux suivre l'oeuvre d'un bout à l'autre, la modeler du début à la fin. Je ne me suis rendu compte, avec l'expérience que j'ai pu acquérir en tant qu'acteur, que scénariste et réalisateur n'étaient pas le même travail, que rares étaient les réalisateurs écrivant leurs films en totalité. Mais c'était trop tard, le schéma était déjà bien installé en moi, et ces deux envies ont grandi côte à côte dans mon esprit.

 

PdA : Comment appréhendes-tu ce nouvel exercice ?

 

J.S. : Beaucoup d'excitation, mêlée à de l'angoisse... J'appréhende beaucoup, mais cela me transcende, et me pousse à tout préparer, dans le moindre détail. Je pense qu'il faut savoir où l'on va. Encore une fois, je ne veux rien laisser au hasard, et je sais que le travail que nous abattons en amont, avec la merveilleuse équipe qui m'entoure, me permettront d'être serein sur le plateau, et de pouvoir être pleinement concentré sur l'essentiel.

 

PdA : Le pitch de Windows : Léonard, jeune nerd asocial, se met à épier ses voisins, un jeune couple. Il ne sait pas encore à quoi il va s'exposer... La parenté avec Fenêtre sur cour (1954) est évidente. Quel est ton rapport au cinéma d'Hitchcock ?

 

J.S. : Depuis petit, les films noirs, de genre, les thrillers composent un cinéma qui m'a toujours fasciné. Je ne pourrais l'expliquer… J'adore avoir peur, ne pas savoir, être manipulé. C'est donc naturellement que, ma culture du cinéma se développant, j'ai découvert Hitchcock, assez tôt, et je l'ai tout de suite admiré. Ma mère me passait des épisodes d'Alfred Hitchcock présente... J'étais fan !

 

Mais je ne suis pas du genre à tout dévorer, quand je rencontre un cinéma que j'aime, il y en a tant. Je me laisse le temps de pouvoir savourer. Alors, crois-le ou non, quand j'ai commencé à écrire Windows, je n'avais encore jamais vu Fenêtre sur cour ! C'est durant l'écriture, en en parlant à des proches, que l'on m'en a parlé.

 

Les histoires de voisinages et de voyeurisme sont des thèmes vus et revus au cinéma - Caruso, de Palma, Mendes, entre autres, ont aussi travaillé dessus. Le véritable challenge est d'arriver à transcender, à sa manière, et avec sa propre vision, ces thèmes, créer, au final, son propre cinéma.

 

PdA : Les thèmes des nouveaux moyens de communication - et du déclin des communications réelles - au sein de la jeunesse, celui d'une société au voyeurisme de plus en plus généralisé, banalisé sont au cœur de ton intrigue. Pourquoi avoir voulu construire ton premier film autour de ces sujets ?

 

J.S. : Parce que je pense que le voyeurisme n'a jamais été aussi puissant qu'aujourd'hui. Et ce à cause de toutes ces nouvelles plateformes virtuelles : Facebook, Twitter, Instagram, les télé-réalités... Cela semble naturel, de nos jours, d'observer ses voisins, ses amis, sa famille, et même n'importe quel étranger, sans noter la perversité de la chose. 

 

Il n'a pas si longtemps, cela ne semblait pas aussi normal. Je vous donne un exemple, parmi d'autres... Tout jeune, j'ai vu Ennemi d'État, de feu Tony Scott. Et j'avais été terrorisé à l'idée que le gouvernement puisse être aussi présent dans la vie privée de chacun, à l'aide de satellites, de caméras de surveillance, de hackers, etc… Vraiment, c'est un film qui m'a marqué. Je me suis dit qu'il avait dû en terroriser bien d'autres… Sauf qu'aujourd'hui, beaucoup de gens divulguent leur intimité en permanence, leurs activités, leurs réflexions personnelles, leurs problèmes, leurs réussites, ils se géo-localisent même pour informer en temps réel sur ce qu'ils font, où ils mangent, etc… Je ne critique pas, je trouve juste cela étonnant, mais surtout dangereux : certains poussent le vice jusqu'à se filmer en plein acte de violence, et combien se retrouvent à moitié nus, en première page de leur profile, et ce à la vue de n'importe quel étranger... Je pourrais continuer longtemps sur ce sujet…

 

PdA : Il y a de toi, chez Léonard ? Est-ce qu'il te ressemble, ne serait-ce qu'un peu ?

 

J.S. : Il y a de moi, bien sûr. Premièrement, car, comme je l'ai dit, la base de Windows vient d'une expérience que j'ai moi-même vécue. Mais aussi dans son caractère : c'est un jeune homme réservé, toujours en observation, il tient cela de moi. Il y en a forcément plus, mais c'est alors de l'ordre de l'inconscient.

 

J'aime imaginer, créer de toutes pièces mes personnages. Jamais je ne chercherai à m'inspirer totalement de mes expériences ou de mon vécu pour écrire. La force du cinéma est de sublimer, d'une manière ou d'une autre, la réalité.

 

PdA : As-tu considéré l'idée de l'incarner toi-même, ou pas du tout ?

 

J.S. : Jamais. C'est une question qui revient souvent, mais je n'écris pas pour m'offrir des rôles. J'ai besoin de toutes mes forces pour réaliser. Je ne me vois pas, pour le moment, combiner les deux. Si j'arrive à mener à bien ce film, et que d'autres suivent - c'est ce vers quoi je tends plus que tout -, je ne m'accorderais des rôles que dans l'hypothèse où je ne verrais personne d'autre à la place. Pour Windows, personne ne pourrait mieux incarner Léonard que Michael Grégorio.

 

PdA : Tu m'offres la transition vers la prochaine question sur un plateau. Dans le rôle de Léonard, donc, on retrouvera, et c'est une surprise, Michael Gregorio, que l'on connaît d'abord en tant qu'imitateur et interprète de grand talent. Qu'est-ce qui t'a guidé dans ce choix ? A-t-il été partant rapidement ?

 

J.S. : Je n'ai jamais cherché à avoir une tête d'affiche, un acteur dit "bancable", pour faciliter le développement de mon film. Je hais l'idée que l'Artistique ne soit pas le principal nerf d'un film. Heureusement, en court-métrage, il y a plus de liberté qu'en long. Je cherchais l'acteur le plus à même d'incarner Léonard, celui qui me permettrait de voir mon personnage venir à la vie, et non pas quelqu'un qui s'en rapprocherait.

 

Michael, c'est en tombant par hasard sur lui à la télévision, en pleine ébauche de la première version du scénar', que j'ai su. Je dis bien « j'ai su », car jamais depuis le doute ne s'est immiscé. Il était absolument idéal pour jouer Léonard. Physiquement, déjà. Puis dans sa manière d'être, de jouer, de modeler sa voix et son corps au fil des différents personnages qu'il incarne dans ses spectacles. C'est un caméléon extraordinaire.

 

J'ai eu la chance de pouvoir entrer très facilement en contact avec lui. Je lui ai fait lire une première version, qui lui a beaucoup plu. Nous nous sommes donc rencontrés, et le feeling est tout de suite passé. Je crois que nous nous retrouvions dans le fait qu'il s'agit pour l'un et pour l'autre d'une première fois, chacun d'un côté de la caméra.

 

PdA : Quel sera le calendrier de la conception de Windows ? Débutera-t-elle avant le remplissage de ta jauge Ulule ?

 

J.S. : Le travail artistique à commencé il y a longtemps déjà. Et les dates de tournage sont déjà fixées : du 7 au 12 juin 2014. Mais c'est une véritable course contre la montre pour arriver à obtenir le budget nécessaire, et le compte Ulule, si nous arrivons à le mener à bien, représentera une aide colossale pour nous.

 

PdA : Admettons - ce que je te souhaite - que la somme demandée soit réunie, que le film se fasse comme tu l'espères. Qu'est-ce qui sera, ensuite, au programme pour Windows ? Je pense à sa diffusion, en particulier...

 

J.S. : Très sincèrement, je n'y pense pas pour le moment. Je suis obnubilé par la seule idée de mener le film à bien, voilà tout. Bien sûr, nous espérons qu'il sera acheté par des chaînes de TV, ce qui nous permettrait de le partager avec un maximum de personnes. Peut-être aura-t-il aussi une vie dans les festivals… Mais tout cela me semble encore bien loin...

 

PdA : Quel message aimerais-tu adresser à nos lecteurs pour les convaincre, pour leur donner envie de participer au financement du film ?

 

J.S. : Hmm… Le paradoxe, c'est que j'ai envie d'en parler longuement, de le raconter dans ses moindres détails, et ce avec la flamme de celui qui porte son projet, et, surtout, qui y croit dur comme fer. Mais je ne peux me permettre de trop en dire, car c'est ce qui est merveilleux dans ce genre de cinéma : se laisser surprendre, manipuler, pour notre plus grand plaisir...

 

Je peux simplement dire que les productions, l'équipe technique, les acteurs et moi-même, nous battons pour faire voir le jour à ce film qui nous emballe tous autant les uns que les autres. Nous voulons arriver à en faire une oeuvre époustouflante. Je n'ai pas peur de le dire. C'est ce vers quoi tend chaque personne travaillant sur un film. Et nous avons besoin d'aide financière car, malheureusement, sans aides venues d'amoureux du cinéma, d'amis, de mécènes, de solidaires, de curieux, cela sera bien plus laborieux...

 

PdA : As-tu, à ce jour, d'autres envies, d'autres projets en tant que réalisateur ?

 

J.S. : Bien sûr ! Je ne m'arrête jamais d'écrire ! Du court, mais aussi du long-métrage, pour un jour, peut-être. Seulement, chaque chose en son temps. Je me consacre, en ce moment, en tant que auteur/réalisateur en herbe, uniquement à Windows. Après... nous verrons...

 

PdA : Un dernier mot ?

 

J.S. : Merci, et rejoignez nous dans cette aventure !

 

Windows

 

Le projet vous a séduit ? Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Et, surtout, allez sur la page Ulule de Windows pour en savoir plus et soutenir l'équipe du film ! Nicolas alias Phil Defer

 

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9 mars 2014

Municipales 2014 : Paroles de jeunes candidats

À la fin du mois, nous nous rendrons aux urnes pour renouveler les plus de trente-six mille conseils municipaux qui constituent, ensemble, la première strate politique et administrative de notre pays, le cœur de la France des territoires. Pour l'occasion, j'ai souhaité donner une nouvelle fois la parole à quelques jeunes engagés, chacun sur une liste. Je ne prétends évidemment pas à l'exhaustivité, pas davantage à une représentativité parfaite du panel tel qu'il apparaît ici : Paris et Lyon sont, au 9 mars (date de la rédaction de cette introduction - 11 réponses reçues), sur-représentées, les hommes le sont largement. Les rapports de forces issus de ce panel ne reflèteront pas nécessairement ceux que l'on retrouvera au plan national, après les résultats. D'autres réponses me parviendront peut-être, je l'espère, en tout cas.

 

Le parti pris est le suivant : laisser s'exprimer quelques jeunes qui croient en la politique, en la capacité qu'elle peut avoir de changer les choses. Le scepticisme, le désabusement ne sont pas de mise ici. Ça fait du bien, parfois... Il y a également dans ce document un aspect "décrochage régional" que j'assume totalement : il vous donnera, je l'espère, l'envie de découvrir les communes, les coins dont il est question, de vous intéresser aussi à ces scrutins-là. Si vous souhaitez réagir à tel ou tel propos, interpeller un candidat ou apporter vos propres réponses, n'hésitez pas... les commentaires sont là pour ça ! Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

UNE EXCLUSIVITÉ PAROLES D'ACTU

MUNICIPALES 2014 

Paroles de jeunes candidats

 

Marianne

(Illustration : Larousse.)

 

 

 

Bruno Clavet

Bruno Clavet

3e ar. de Paris - FN/RBM (tête de liste)

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Bruno Clavet. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ?

 

Bruno Clavet : Originaire de Marseille où j’étudiais en école de commerce, j’ai emménagé à Paris en 2012 pour intégrer un master de stratégie à Sup de Pub, la grande école de communication de Paris. Installé durablement dans la capitale, j’ai ainsi fait mes premiers pas en tant que militant frontiste parisien avant de devenir tête de liste du 3e arrondissement pour les élections municipales.

 

Toutefois, c’est depuis mes dix-huit ans que j’ai à cœur de devenir un acteur du changement, afin de ne pas rester spectateur du spectacle catastrophique qui nous est offert depuis des années. Hier à l’UMP, aujourd’hui au Front national, je suis convaincu que nous incarnons la véritable alternative politique attendue par les Français attachés à leur pays, à ses valeurs, à son histoire et à son identité.

 

PdA : Vous serez candidat à Paris, dans le 3e arrondissement, lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action des équipes sortantes ?

 

B.C. : Continuer de voter pour le système UMPS, c’est continuer la politique menée aujourd’hui par le gouvernement - politique que l’on sait injuste et inefficace. À cela s’ajoute une insécurité croissante : vols à la tire, cambriolages, violence des mineurs... Cela est intimement lié à la politique pénale voulu par le PS.

 

Que voit-on ? Une fiscalité écrasante, notamment pour les commerces, qui peinent à payer toutes leurs charges et à employer. Une crise du logement, qui favorise les plus riches et laisse les classes moyennes sur le bord de la route. Pour conclure, les politiques menées jusque là ont fait perdre au troisième son attractivité, aussi bien pour les commerces que pour les classes moyennes.

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

B.C. : Nous voulons réduire la fiscalité, afin de recréer un écosystème attractif pour les commerces de proximité, qui sont la force vive de Paris et qui font partie de son histoire. Nous mettrons un terme aux travaux pharaoniques qui creusent la dette un peu plus chaque jour. Nous prônerons l'utilisation accrue de la vidéosurveillance et le retour d’une police municipale mieux équipée, donc plus efficace. Nous ferons en sorte d’appliquer le plus strictement possible le principe de laïcité cher à notre République. Et, pour finir, en ce qui concerne le logement, nous voulons le retour des classes moyennes dans Paris. Les commissions d’attribution des logements sociaux qui se tiendront sous notre mandat seront publiques, transparentes, elles appliqueront le principe de priorité nationale.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

B.C. : Je suis assez optimiste en ce qui concerne un poste de conseiller d’arrondissement. L’accueil est assez chaleureux. La population de l'arrondissement est désormais beaucoup moins fermée à l’idée d’un vote FN. C’est très encourageant... Au niveau de la ville, nous aurons évidemment des conseillers de Paris. Ce qui marque un véritable changement de mentalité.

 

Évidemment, nous attendons également avec impatience les élections européennes, qui signeront la fin du système européiste UMPS...

 

Propos recueillis le 12/02/14

Retrouvez Bruno Clavet sur Twitter...

 

 

Hugo Hanry 2014

Hugo Hanry

15e ar. de Paris - FG

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Hugo Hanry. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ?

 

Hugo Hanry : Bonjour. Tout d'abord, je suis très heureux de répondre à nouveau à Paroles d'actu, qui avait déjà interrogé les jeunes sur le thème « Hollande, l'an 1 ». J'ai 20 ans et je suis étudiant en deuxième année de science politique à l'Université Paris Ouest Nanterre. J'habite Paris depuis 2000, et j'ai grandi dans le 15e arrondissement, où je suis candidat pour l'élection municipale sur la liste « À Paris, place au peuple ! » du Front de Gauche, menée dans le 15e par Françoise Giboteau et soutenue par Danielle Simonnet, tête de liste dans le 20e et à la mairie de Paris.

 

Je me suis engagé en politique en 2010, au Parti socialiste et au Mouvement des Jeunes socialistes, où j'étais coordinateur d'équipe des 15e et 7e arrondissements. La campagne présidentielle de 2012 a été un moment crucial dans mon engagement politique, puisque c'est à ce moment-là que j'ai pris véritablement conscience de la dérive néo-libérale du Parti socialiste. Le programme politique des « 60 engagements » de François Hollande ne prenait pas la mesure de l'ampleur de la crise que nous connaissons et des urgences sociales qui en découle. Un quinquennat d'austérité s'annonçait, et j'ai donc quitté mes fonctions au MJS et rendu ma carte du Parti socialiste.

 

Mon choix est allé vers le Front de Gauche et, plus précisément, le Parti de Gauche, seul parti à défendre une orientation de résistance à l'austérité et, en même temps, éco-socialiste : l'écologie politique et les réponses aux urgences sociales sont au cœur du programme. La politique économique de droite appliquée aujourd'hui par François Hollande et Jean-Marc Ayrault me conforte dans ma décision, et je porterai donc les couleurs du Front de Gauche aux élections municipales dans mon arrondissement.

 

PdA : Vous serez candidat à Paris, dans le 15e arrondissement, lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action des équipes sortantes ?

 

H.H. : Le 15e arrondissement de Paris est un arrondissement particulier. C'est, tout d'abord, le plus grand, si l'on enlève les bois de Boulogne et de Vincennes des 16e et 12e arrondissements, et le plus peuplé, avec plus de 235 000 habitants. C'est également un arrondissement acquis à la droite depuis toujours.

 

Concernant le bilan de la municipalité sortante, sur Paris, tout d'abord, le bilan est très mitigé. En 2001, les Parisiennes et les Parisiens brandissaient les clefs de Paris devant l'hôtel de ville pour symboliser la fin de l'ère Chirac-Tibéri et exprimer leur ras le bol de la droite à Paris. D'ailleurs, le projet de Nathalie Kosciusko-Morizet, la marquise de Longjumeau qui vit des « moments de grâce » dans la ligne 13 du métro (toujours saturée), est comparable à la politique de la droite menée à Paris avant 2001. Notre opposition y est donc totale, je n'y reviendrai pas, son cas est réglé. Sous les deux mandatures de Bertrand Delanoë, des choses ont été faites. Par exemple, alors que la droite s'obstinait, par volonté politique, à réserver Paris aux riches, refusant de produire du logement social, Bertrand Delanoë a respecté la loi SRU et atteint en deux mandatures le taux de 20% de logement social sur la ville. Cependant, de grandes disparités subsistent selon les arrondissements : le taux de logement social dans le 7e arrondissement n'est que de 1,3%, contre plus de 36% dans le 19e...

 

Pour être plus critique, on constate à Paris un phénomène de « gentrification » qui s'accélère, et donc un exode social toujours plus important des classes populaires et moyennes, du fait du coût de la vie. Celles-ci sont forcées de se loger de plus en plus en banlieue, accentuant les distances domicile-travail et rendant par conséquent souvent obligatoire l'usage de la voiture ou le paiement de tarifs de transports en communs très élevés. On ne peut pas trouver un 50m² à moins d'un SMIC et, du fait de la rapacité des promoteurs immobiliers et du refus de s'attaquer à la spéculation immobilière, les loyers continuent de grimper, et la loi Duflot ALUR n'y changera malheureusement rien. On ne peut plus se loger dans la capitale de la France ! Du fait de la politique d'autofinancement de la ville et du refus d'investir dans le logement social par le recours à l'emprunt, seul un logement social sur trois - parmi les 70 000 produits en douze ans- est accessible aux personnes les moins aisées.

 

L'accès à la santé se dégrade, et de plus en plus de Parisiennes et de Parisiens ne peuvent plus se soigner, du fait des dépassements d'honoraires et du coût exorbitant de certains soins. La municipalité actuelle a d'ailleurs engagé la casse des urgences de l'Hôtel-Dieu, seul hôpital de proximité contenant des urgences dans les neuf premiers arrondissements de Paris. De plus, une grande partie des services de Paris a été privatisée au profit de grands groupes privés : JCDecaux pour Vélib et la publicité, Vinci qui, pour les parkings, pratique des prix exorbitants, Bolloré qui effectue avec Autolib une opération de publicité industrielle en faisant payer les Parisiens, ou encore Derichebourg, pour la collecte des déchets... Ce recours au privé coûte une fortune aux Parisiennes et aux Parisiens, d'une part parce que ces groupes doivent faire du profit pour rémunérer leurs actionnaires, mais aussi du fait des contrats signés. Dans le cas de Vélib, par exemple, si le taux de vélos dégradés dépasse celui prévu par le contrat, la ville paye 400 euros par vélo dégradé supplémentaire !

 

Malgré douze ans de mandature du Parti socialiste, la « gentrification » s'accentue, et Paris devient, de plus en plus, une ville réservée aux riches, du fait, principalement, de la spéculation immobilière. Pour ce qui est du 15e arrondissement, le bilan est également très mitigé et, les mairies d'arrondissements ayant peu de pouvoir, la mairie de Paris a plutôt limité la casse par rapport à ce qu'aurait pu faire le maire de droite du 15e, qui distribue actuellement sur les marchés des tracts anti-Roms racistes. Cependant, les projets de Bertrand Delanoë soutenus par la candidate Anne Hidalgo ne vont pas dans le bon sens. Tout d'abord, les 20% de logements sociaux ne sont toujours pas atteints, et le 15e manque cruellement de logement accessible à toutes et tous.

 

Je vais m'attarder ici sur un projet soutenu uniquement par le Parti socialiste qui résume parfaitement toutes les problématiques de l'arrondissement, et même celles de Paris en général : celui de la « Tour Triangle ». Ce projet inutile et imposé consiste à détruire une partie du Parc des Expositions de la Porte de Versailles pour y construire une tour de 180m de hauteur, composée à 95% de bureaux, sur un terrain vendu à Unibail par la ville à un prix trois à quatre fois inférieur à celui expertisé. Ce projet est anti-écologique, anti-social, il encourage la spéculation immobilière, engraisse les profits d'un groupe privé et est une tache architecturale. Anti-écologique parce qu'une tour de cette hauteur est obligatoirement énergivore, et elle est également contraire au plan climat adopté par le Conseil de Paris. Anti-social car cette tour sera composée à 95% de bureaux, alors que le 15e arrondissement manque cruellement de logements et, surtout, de logement social.

 

Des études ont montré que la construction de tours de grande hauteur faisait mathématiquement augmenter le prix du foncier, des loyers et des baux commerciaux dans le quartier alentour, du fait de la spéculation immobilière. Nous refusons par ailleurs les constructions de grande hauteur, par respect des impératifs écologiques mais aussi du patrimoine architectural de Paris. Bref, des projets coûteux, inutiles, imposés et anti-écologiques, voilà ce que nous réserve Anne Hidalgo si elle est élue, au lieu de s'attaquer à la spéculation immobilière et de rendre Paris accessible à toutes et tous.

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

H.H. : Nous proposons aux Parisiennes et aux Parisiens un programme de 424 mesures de radicalités concrètes pour cette élection municipale. Je ne vais évidemment pas toutes les énoncer, mais je vais insister sur quelques points, notamment sur le logement, qui est notre priorité dans cette élection.

 

Tout d'abord, nous assumons de soutenir que l'élection municipale est une élection politique, et que la politique nationale a, bien évidemment, des répercussions à l'échelle locale. Par exemple, dans le budget 2014, du fait des baisses de dotations de l'État aux collectivités décidées par François Hollande, c'est un demi milliard de moins qui rentre dans les caisses de la Ville ! Nous portons l'ambition de faire de Paris la capitale de la résistance à l'austérité. Tous les autres candidats, que ce soient Anne Hidalgo, NKM, le candidat du Front national ou Christophe Najdovki pour EELV, sont dans une logique de soumission à l'austérité. Nous, nous refuserons la baisse des dotations de l'État à la Ville de Paris et nous réclamerons le remboursement de la dette de l'État auprès des Parisiennes et des Parisiens : elle s'élevait déjà, en 2011, à plus d'1,3 milliard. Parce que le logement est notre priorité, et que beaucoup de leviers relèvent du domaine législatif, nous assumons, si les électeurs portent le Front de Gauche à la mairie de Paris, capitale de la France, d'imposer un rapport de force avec le parlement pour faire adopter une loi d'encadrement à la baisse des loyers de 20%, dans le privé et dans le public. Pour en finir avec ce qui relève du domaine national, nous réclamerons une révolution fiscale pour rendre l'impôt plus juste et plus redistributif.

 

Concernant les radicalités concrètes locales, je vais développer plus longuement nos mesures pour l'accès au logement, préoccupation numéro 1 des Parisiens. Nous engagerons un combat sans relâche pour faire baisser les loyers. Pour cela, il faut frapper la spéculation immoblière en augmentant les droits de mutation, que la municipalité sortante a refusé d'augmenter, alors que la loi l'y autorise ! Nous taxerons davantage les transactions immobilières dans les quartiers les plus chers. Il est également indispensable de faire appliquer le droit de réquisition sur les 115 000 logements vides, presque un million de m² de bureaux vides, pour rééquilibrer l'offre et la demande qui mettra fin à la course folle à la hausse des loyers. Malheureusement, pas une seule réquisition n'a eu lieu depuis l'élection de François Hollande et l'arrivée de Cécile Duflot au ministère du Logement. Nous développerons également le compte foncier de la ville, en assumant notamment le recours à l'emprunt. Nous créérons dans cette logique 12 000 logements sociaux par an, répartis dans tous les arrondissements, pour parvenir à l'objectif de 30% de logements sociaux avant la fin de la mandature et non, comme le propose hypocritement Anne Hidalgo, en 2030 (soit trois mandatures)... Nous baisserons également le loyer de ces logements sociaux pour les rendre accessibles à toutes et tous. Nous créerons des conseils de l'habitat social pour avancer dans la participation des locataires à la co-gestion du parc social.

 

Notre programme est ambitieux, il répond aux urgences sociales et écologiques des Parisiens. C'est pourquoi il s'accompagne d'une série de mesures d'émancipation par rapport aux intérêts privés mais aussi, par exemple, par rapport à la publicité. Nous reprendrons la main sur les intérêts privés en municipalisant ou remunicipalisant ce qui a été privatisé. Ce sera le cas pour Autolib, Vélib, les parkings, la collecte des déchets, les cantines scolaires ou encore le nettoyage des bureaux. Nous souhaitons défendre et étendre nos services publics en créant des espaces de gratuité, notamment dans les transports, pour les premiers m3 d'eau, pour les musées, les bibliothèques et médiatèques... Nous instaurerons une régie publique de l'internet et des énergies renouvelables et embaucherons 4 000 nouveaux agents de la ville. Pour désengorger Paris, nous développerons et rendrons les transports publics accessibles à toutes et tous en baissant drastiquement les tarifs et en portant une bataille qui n'a pas été menée par la majorité sortante, celle de la tarification unique - sur les tarifs des zones 1 et 2 - pour toute l'Île-de-France.

 

Pour faire face aux impératifs écologiques et garantir le droit aux espaces verts, nous organiserons une planification écologique municipale et défendrons la création d'un troisième bois dans Paris, en plein coeur du 18e arrondissement, sur la friche « Chapelle International ». Nous repenserons également l'aménagement du territoire pour réduire les distances domicile-travail, rééquilibrer le ratio emploi/logement dans les quartiers et, ainsi, amoindrir le recours à la voiture. Pour faire vivre la vie associative, nous affecterons 50m² pour 100 habitations à des locaux dédiés aux activités associatives dans les immeubles gérés par les bailleurs sociaux. Enfin, à l'instar de São Paulo, nous portons l'ambition de faire de Paris une ville débarrassée de la publicité, notamment sur les édifices publics en travaux, tout cela nourrit la logique consumériste, et, de surcroît, engraisse les profits de JCDecaux. Nous favoriserons au contraire l'art dans la rue.

 

La Ville de Paris n'est pratiquement pas endettée et fonctionne à 80% en autofinancement par ses propres recettes fiscales. Pour planifier et préparer l'avenir, nous assumerons le fait d'avoir un plus grand recours à l'emprunt et nous dégagerons de nouvelles recettes, notamment en taxant la spéculation immobilière.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

H.H. : Je dois d'abord dire que je suis désespéré de constater que nous faisons face à une candidate UMP qui ne connaît pas le prix d'un ticket de métro, ni les horaires de bus, qui propose de créer des « zones franches de droit du travail » dans les quartiers (complètement illégales, et heureusement), qui souhaite engager le plus grand plan social que la Ville ait connu en supprimant 2 500 postes d'agents et veut réserver le logement social aux classes moyennes aisées. Donc, de fait, soutient un Paris réservé aux riches.

 

Je suis également désespéré de voir un candidat du Front national, déjà champion d'absentéisme au Conseil régional de Picardie, déclarer qu'« À Paris, il n'y a que des bobos et des immigrés », qu'il ne « gagne pas (sa) vie si bien que ça » avec des revenus annuels de plus de 100 000 euros - alors que 15% des Parisiens vivent en dessous du seuil de pauvreté (25% dans les 18e, 19e et 20e arrondissement) - et préparer la plus sévère cure d'austérité que la ville ait jamais connue (et, qu'heureusement, elle ne connaîtra jamais). Bref, le profil type du vote inutile : même si, par malheur, il était élu, il ne daignerait même pas siéger au Conseil de Paris...

 

Enfin, je suis consterné par le programme du Parti socialiste et celui d'EELV. Ils manquent gravement d'ambition et condamnent Paris à se soumettre aux logiques d'austérité dictées par le gouvernement et Bruxelles. Les listes d'Anne Hidalgo sont bien des listes gouvernementales.

 

Je pense que le Front de Gauche, dans de nombreuses villes, et également à Paris, sera la surprise de ce scrutin. Nous sommes les seules listes assumant une rupture avec les logiques de réduction des dépenses au détriment des citoyens et préparant l'avenir en investissant dans nos services publics. Malgré un cadrage médiatique déloyal focalisé sur le « duel NKM/Hidalgo » qui n'en est pas un, sauf à être un duel de l'austérité, Danielle Simonnet, notre tête de liste à la mairie de Paris, réussit à percer dans ce cadre médiatique. Lors du débat sur LCP et Europe 1 réunissant les cinq candidats à la mairie de Paris, notamment, où le chef du service politique d'Europe 1 a reconnu qu'elle était « excellente » et « la révélation » de ce débat. Je le dis franchement, les autres candidats ont pour eux l'image et la priorité médiatique, mais nous avons le fond et la force militante de terrain. Pour preuve, nous sommes les seules listes en progression, et, déjà, la troisième force politique de Paris, à cinq semaines du scrutin.

 

Je ne vais pas cacher que, pour le 15e arrondissement, la tâche est rude, mais nous comptons sur le travail de terrain, où nous avons de très bons retours, pour remporter cette élection et faire triompher l'autonomie conquérante. Nous souhaitons remobiliser les 110 000 électrices et électeurs parisiens de Jean-Luc Mélenchon lors de l'élection présidentielle et, bien sûr, rassembler au-delà. Je pense notamment aux électeurs socialistes et écologistes qui ne se reconnaissent pas dans la politique menée par François Hollande et qui ne veulent pas en subir les conséquences à Paris en votant pour Madame Hidalgo. N'hésitez plus. Vous êtes de gauche, votez Front de Gauche ! À Paris, place au peuple !

 

Propos recueillis le 18/02/14

Retrouvez Hugo Hanry sur Twitter, sur son blog...

 

 

Valentin Fontan-Moret 2014

Valentin Fontan-Moret

1e ar. de Lyon (Rhône) - UMP

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Valentin Fontan-Moret. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ?

 

Valentin Fontan-Moret : Bonjour. J'ai 18 ans et suis un militant engagé depuis deux ans aujourd'hui à l'Union pour un Mouvement populaire. Mes convictions viennent toutes d'un même credo : "Il faut que cela change !" Voilà, pour moi, le sens réel et profond d'un engagement : l'envie d'en finir avec ce qui ne va pas, ce qui ne va plus, et participer à l'avènement d'une vision nouvelle. La volonté de faire bouger les lignes et l'optimisme, conditions sine qua non à tout engagement, sont pour moi les piliers indestructibles du combat politique. Et c'est précisément cette envie de porter un projet nouveau qui motive aujourd'hui mon engagement dans le 1er arrondissement de Lyon, aux côtés de Jean-Baptiste Monin. La volonté d'incarner le renouveau et de porter des idées nouvelles est à mon sens une belle façon d'ajouter sa pierre à l'édifice républicain, qui en a bien besoin.

 

Pour ce qui est de mon "étiquette" (UMP), elle est le fruit de l'adhésion à cette idée certaine de la France qui est celle du gaullisme. Aussi bien sur le plan institutionnel, économique que social, je crois que la quintessence du modèle français qui nous est cher est gaulliste avant tout. Mais je ne suis pas un nostalgique : je crois que notre devoir à tous aujourd'hui est d'être tournés vers l'avenir, et qu'il nous faut pour cela ne pas oublier d'où nous venons, c'est aussi ça, le gaullisme, selon moi. C'est cette vision de la France et du monde qui motive mon engagement. 

 

PdA : Vous serez candidat à Lyon, dans le 1e arrondissement, lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action des équipes sortantes ?

 

V.F.-M. : Le pluriel est effectivement de mise ! Je ne suis pas de ceux qui jetteront la pierre à un camp ou l'autre. La gauche est fracturée dans le 1er arrondissement : une liste du Parti socialiste présentée par Gérard Collomb ; une liste plus à gauche portée par Nathalie Perrin-Gilbert, maire sortante après deux mandats, soutenue par le Front de Gauche ainsi que son propre groupe, le Gram ; et, enfin, une liste Europe Écologie Les Verts.

 

On ne peut pas reprocher à Nathalie Perrin-Gilbert d'avoir fait du mal à l'arrondissement. Mais les citoyens ont souffert du jeu politicien de rivalité entre ces différents mouvements de gauche et les ambitions des uns et des autres qui ont trop souvent primé sur l'intérêt des habitants. C'est pour moi la grande part d'ombre du bilan des équipes sortantes, et le drame, c'est que ces équipes, Parti socialiste en tête, ont fait le choix de poursuivre cette bataille d'égos et d'ambitions sur la place publique, devant les électeurs, à l'occasion de cette campagne. Je crains que cela ne se fasse au détriment de notre arrondissement, et c'est pour cela que je milite pour l'alternative ambitieuse et dynamique qu'incarne Jean-Baptiste Monin.

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

V.F.-M. : Notre projet est très dense, et c'est une fierté pour nous ! Nous n'avons pas peur d'être ambitieux pour notre arrondissement. Mais, parmi nos propositions, certaines me tiennent particulièrement à cœur : l'idée, par exemple, de rendre son sens et sa fonction à ce lieu chargé d'histoire et pourtant abandonné qu'est l'Amphithéâtre des Trois Gaules, en y organisant régulièrement les états généraux de l'arrondissement : une grande concertation ouverte à tous sur la politique à mettre en oeuvre dans l'arrondissement pour impliquer chacun dans le processus de décision. S'exprimer autrement que par un bulletin de vote tous les six ans : voilà le sens profond de ce qu'est la démocratie !

 

Mais il y a aussi cette proposition de bon sens, et pourtant trop rare, qui est de faire de la police municipale une véritable police de proximité, bien loin d'une politique répressive : l'idée est que les agents soient comme des veilleurs de quartier, vecteurs de lien social, figures connues et respectées dans leurs quartiers et quotidiennement au contact des riverains pour contribuer à ramener une atmosphère paisible. Je pourrais aussi développer longuement les thématiques qui touchent directement les jeunes : l'intergénérationnel ne sera pas laissé de côté avec le projet du Collège Truffaut qui a fait l'actualité ces dernières semaines. C'est une belle perspective qui redonne tout leur sens à ces termes que certains mettent aujourd'hui à toutes les sauces et que sont l'humanisme, le vivre ensemble. Nous n'en faisons pas un argument marketing, et pourtant, c'est l'essence même de ce type de projets.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

V.F.-M. : Je les sens bien, pour tout vous dire !

 

Évidemment, la situation actuelle invite à un vote massif en faveur de notre mouvement, qui représente l'alternative. Mais je vois aussi en ces élections municipales, dans un certain nombre de communes comme dans le 1er arrondissement de Lyon, un moyen de renouveler les tendances, idées et personnes. Et, peut-être, qui sait, de faire définitivement éclater un certain nombre de clivages qui n'ont plus de sens et que certains entretiennent comme un fonds de commerce, électoralement très rentable ?!

 

PdA : Un dernier mot ?

 

V.F.-M. : Engagez-vous ! D'autres vous incitaient à vous indigner, je préfère inciter tous les jeunes qui, comme moi, ne sont pas à l'aise avec la situation politique qui est la nôtre, ni avec une bonne partie des projets qu'on leur soumet pour l'avenir, à s'engager, quelles que soient leurs convictions. Il m'arrive encore, souvent, de me lever le matin, de regarder les nouvelles du jour et de penser : "Nous ne pouvons pas ne pas agir !". Jeunesse, agissons !

  

Propos recueillis le 22/02/14

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Stéphanie V.

8e ar. de Paris - PS

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Stéphanie V. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ?

  

Stéphanie V. : Je suis étudiante en droit des affaires, passionnée par tout ce qui touche à l'entrepreneuriat et aux start-up. J'aime aussi beaucoup le monde de l'art et en particulier le théâtre, que j'ai pratiqué de nombreuses années, notamment au cours Florent, ainsi que la peinture - je me réfugie dans un musée dès que j'ai un peu de temps ! -. Parallèlement à mes études, j'ai la chance de travailler dans une galerie d'art du 10e arrondissement de Paris, où je participe à la programmation et à la logistique. J’adore la musique et joue du violon depuis mon enfance. 

  

PdA : D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ? 

  

S.V. : J'aime mon pays. Depuis petite, je me suis intéressée à l’histoire de France et j'ai voulu apporter ma modeste contribution personnelle à l'histoire collective. J'ai d'abord milité dans l'associatif mais, au bout de quelques années, j'ai eu envie d'agir au cœur du « mécanisme », je me suis donc naturellement tournée vers la politique en adhérant au Mouvement des Jeunes socialistes et en rejoignant la sensibilité La Relève. J'ai aujourd'hui la chance de coordonner l'équipe des jeunes socialistes du 8e arrondissement de Paris, dans lequel je réside.

  

PdA : Vous serez candidate à Paris, dans le 8e arrondissement, lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action des équipes sortantes ? 

  

S.V. : Quel gâchis... Notre arrondissement a un potentiel incroyable, qui n'est absolument pas exploité par la majorité sortante, qui manque cruellement d'énergie et de dynamisme. Le 8e s'est endormi, les familles et les commerçants sont délaissés, le maire ne relaye pas correctement les nombreux dispositifs mis en place par la mairie de Paris pour les habitants de l'arrondissement, et particulièrement pour les jeunes. Ce manque d'ambition et de volonté est affligeant. Nous abritons le premier quartier d'affaires de France et la plus belle avenue du monde : nous méritons un 8e innovant, qui soit un arrondissement d'excellence. Un maire qui soit au service des citoyens et capable de prendre des décisions courageuses sur des dossiers sensibles ou difficiles, sans se dédouaner comme c'est le cas actuellement, en particulier sur le manque de places en crèches, la sécurité ou encore la propreté. 

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ? 

  

S.V. : Nous avons fait le choix de contribuer activement au développement économique de l'arrondissement. Je considère tous les cabinets et les entreprises qui entourent nos résidences comme un patrimoine, une richesse qu'il faut exploiter. Cette réflexion nous a conduit, par exemple, à proposer la création d'une pépinière d'entreprises et la création d'un label "Paris8e".

 

Les petits commerces aussi sont précieux, ils garantissent la vitalité du quartier et sont un facteur de lien social conséquent, pour les personnes âgées en particulier. Nous proposons de mettre en œuvre de nombreux dispositifs pour favoriser et protéger l'implantation des commerces de bouche, tels que l'inscription des principales rues commerçantes dans le plan local d'urbanisme.

 

Nous voulons aussi préparer l’avenir et penser à ceux qui seront le 8eme de demain. Aussi, nous voulons construire une nouvelle école dans le nord de l'arrondissement, ainsi qu'une crèche d'une trentaine de berceaux. Nous avons également souhaité faire un focus sur cette jeunesse trop longtemps oubliée par la droite, en avançant des propositions élaborées par les jeunes pour les jeunes, telles que la création d'une bourse de stage à destination des 15/30 ans ou encore celle d'un local jeunesse muni d'ordinateurs et de wifi en libre accès, ainsi que de nombreux partenariats avec les entreprises environnantes.

 
Des événements récents ( une fusillade puis un blessé par balle) ont aussi démontré la nécessité absolue de traiter des questions afférentes à la sécurité de manière rapide et efficace : si nous sommes élus, nous mettrons en place un conseil local de sécurité, demanderons qu'un bus antenne de police soit présent dans les lieux touristiques, un gardien et l'installation d'une vidéosurveillance dans le square Marcel Pagnol.

 

Un plan local de propreté, en partenariat avec les inspecteurs de la DDPP (Direction départementale de la protection des populations, ndlr), sera mis en place et nous inscrirons l'arrondissement dans une démarche environnementale plus approfondie (mise en place de l'Agenda 21, trame verte, lieux de compost...).

 

Dans la lignée de mon parcours et de mes hobbies, je suis très attachée à l'idée de promouvoir la culture, dans toute sa dimension intergénérationnelle, en enrichissant notre identité culturelle (création du forum de l'entreprenariat européen, demande d'obtention de la localisation du Musée du Numérique et de la Société Informatique sur notre territoire, création de soirées "Paris Upground" sur les toits d'immeubles parisiens en partenariat avec des galeries d'art du 8e, création d'un centre socio-culturel type Centre Barbara du 18e). Nous favoriserons aussi l'accès au patrimoine existant : le Festival de l'Europe, qui s'appuierait sur les rues affiliées, le Parcours de Design culinaire, en partenariat avec nos grandes maisons gastronomiques du 8e, le Parcours Modo (transposition de l'événement bruxellois)...

 

La solidarité et la citoyenneté sont au cœur de notre engagement, et sont deux thématiques portées avec force et conviction par notre tête de liste, Corine Barlis : un conseil de la jeunesse et une assemblée de tous les conseils de quartiers seront notamment crées en mairie.

 

Enfin, nous nous engageons fermement sur le logement et sommes fiers de voir cette thématique revendiquée comme prioritaire pour Anne Hidalgo. Nous interviendrons, par exemple, en fournissant un effort de vigilance sur les immeubles vacants, par la mise en place de "Relais location 8e", de l'agence Multiloc et, dans un souci de transparence, nous installerons une commission d'attribution des logements sociaux avec une commission de surveillance paritaire.

 

Ceci est très loin d'être exhaustif, je vous invite donc à venir découvrir l'intégralité de notre projet sur notre site.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

S.V. : Très bien! Notre équipe a déjà réussi beaucoup de choses : cohésion, pragmatisme et écoute des habitants lors de l'élaboration de notre programme ont porté leurs fruits et, au fil des tractages, de nos rencontres avec les commerçants, porte-à-porte et autres actions de terrain, je découvre les nombreuses retombées positives de notre travail : une confiance qui croît de jour en jour en la capacité de Corine Barlis et de son équipe à gérer cet arrondissement et à en faire un lieu de vie privilégié. Nos propositions sont pertinentes, concrètes et audacieuses, dans la droite ligne de celles de notre candidate à la mairie de Paris, Anne Hidalgo. Je suis très fière de la soutenir dans le 8e, c'est une personnalité qui m'inspire énormément, en tant que militante mais également en tant que femme : progressiste, écologiste, féministe et bosseuse, je pense qu'elle fera une excellente maire de Paris et j'ai toute confiance en ses chances de victoire.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

S.V. : Oui ! Je vais en profiter pour remercier Corine Barlis et toute la commission qui a procédé à l'élaboration de la liste pour m'avoir donné la chance de participer à cette campagne en tant que candidate. Nous comptons quatre personnes de moins de 30 ans sur notre liste, ce qui témoigne de leur confiance en la jeunesse. Je voudrais également saluer mes colistiers : nous sommes une liste hétéroclite, unie, au sein de laquelle chacun a su trouver sa place et apporter ses compétences, ce qui est suffisamment rare pour être salué. Nous avons une équipe de communication qui fait un incroyable travail, des militants socialistes et des formations politiques partenaires qui savent se mobiliser au quotidien, je tiens à les remercier chaleureusement pour cette belle aventure collective. 

  

Propos recueillis le 02/03/14 

 

 

 

Julien Mariller

Julien Mariller

Binges (Côte-d'Or) - UMP (tête de liste)

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Julien Mariller. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ?

 

Julien Mariller : Parler de soi est toujours un exercice difficile, surtout lorsque l’on fait preuve d’une certaine humilité. Depuis très jeune, l’engagement public est une véritable passion. Il permet d’offrir des perspectives à nos concitoyens, de transformer le quotidien, d’être l’acteur de notre avenir commun. Depuis huit ans, j’ai la chance d’accompagner un certain nombre d’élus en Côte-d’Or. Ils sont présents pour m’apprendre à analyser les rouages de la République et la servir. Ils sont, pour moi, comme des pères.

  

Depuis 2010, je suis, d’ailleurs, secrétaire de l’association de soutien du député de ma circonscription et membre de Conseil national de l’Union pour un Mouvement populaire. Ce sont de très belles missions. Mais, désormais, je suis prêt, avec l’équipe qui m’accompagne, à assumer d’autres responsabilités : c’est le sens de ma candidature aux élections municipales de notre belle commune, Binges.

 

PdA : Vous serez candidat à Binges (Côte-d'Or) lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action de l'équipe sortante ?

 

J.M. : À cet instant, je ne peux m’empêcher de penser à tous ces hommes et toutes ces femmes qui, bien avant nous, ont œuvré pour la réussite de notre commune. Je pense notamment à l’ensemble des élus municipaux, aux bénévoles associatifs, aux artisans et commerçants, aux agriculteurs... Binges possède une identité, une histoire qu’il nous faut avant tout respecter pour construire notre avenir. Notre commune est aujourd’hui à la recherche d’une espérance, d’une perspective. Nous avons besoin de retrouver un projet commun, une envie de vivre ensemble.

 

Je suis un amoureux de notre belle commune. D’abord parce que j’y suis né, parce que Binges a toujours été le témoin des étapes de ma vie, de mon enfance à ma vie d’adulte. Mais aussi parce que les liens d’amitié et de proximité que j’ai tissés avec chacun des Bingeois depuis vingt-cinq ans sont pour moi une drogue dont je ne pourrais aujourd’hui me passer.

 

J’ai beaucoup de respect pour l’équipe municipale sortante, même si je considère désormais qu’un autre avenir est possible. Nous n’avons plus le temps d’attendre que le temps passe. Avec mon équipe, nous éveillerons Binges. D’une certaine manière, nous sommes tous les membres d’une même famille. C’est cette famille que nous souhaitons servir avec passion. C’est pour cette famille que nous souhaitons nous battre et donner beaucoup de notre temps.

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

J.M. : Le moment est venu de développer un projet de vie qui s'appuie largement sur les contacts humains, l’écoute et la proximité. Le moment de construire une commune qui défende ses racines et ses intérêts. Le projet que nous défendons est enraciné dans l’identité de notre commune. Il est composé de propositions réalistes, comme la redynamisation de notre tissu associatif et de notre cœur de village, la limitation du nombre de nouveaux logements ou encore la sécurisation de notre route départementale, avec le souci permanent du respect des équilibres financiers et de l’argent public. Ce projet est porté par une équipe rassemblée d’hommes et de femmes venant d’horizons complémentaires et animée par une même volonté : mettre leurs compétences et leurs énergies au service de notre commune.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

J.M. : Les élections municipales sont un rendez-vous démocratique majeur. Les Bingeois auront à faire un choix qui engagera notre commune pour les six prochaines années. Je suis très serein, avec le sentiment d’un devoir pleinement accompli. J’ai toujours choisi la sincérité, la proximité et l’honnêteté dans la campagne que nous conduisons. Je ne me détournerai jamais de l’objectif de servir Binges et ses habitants.

 

D’une manière plus générale, ces élections doivent être un moment de vérité. Dans un contexte national difficile, les Français ont besoin de faire confiance à des élus de proximité compétents et présents.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

J.M. : Je veux dire qu’au service de notre commune, il n’y aura pas de clan. Il n’y aura que les bonnes volontés de ceux qui aiment Binges. Il n’y aura que les compétences, les idées, les convictions de ceux qui sont animés par la passion de l’intérêt général. À tous ceux qui veulent servir notre belle commune, je dis, du fond de mon cœur, que nous sommes prêts à travailler avec eux. Qu’est-ce qui nous fédère ? C’est d’abord une conception élevée de notre identité communale. Cette conception n’est en rien démodée. Il y a chez de nombreux habitants une demande d’ordre, d’unité et d’avenir commun. Ce qui nous fédère, c’est aussi une certaine idée de l’engagement publique faite de lucidité et de courage.

 

Nous menons un engagement de vérité. Cette vérité peut parfois déranger mais nous sommes présents pour servir Binges, pas pour séduire avec un tissu de mensonge, ni pour nier la réalité qui nous entoure. Ce qui importe, c’est d’incarner une lucidité, une franchise en continu, et de mettre cette attitude au service d’un projet nouveau et structurant. Nous ne gagnerons pas avec des postures. Je veux dire qu’il est dangereux de penser que les fautes de mon adversaire feront nos succès. Ce sont les idées qui guident les victoires et les actes.

 

Nous avons un travail de crédibilité à accomplir, crédibilité qui doit être solide et qui doit être digne. Crédibilité dans notre projet, qui doit être profondément réfléchi et débattu avec chacun des habitants. Crédibilité, enfin, dans notre volonté de rassembler les Bingeois et de les convaincre que nous devons passer à l’étape que nous permettra de tous nous rassembler.

 

Propos recueillis le 03/03/14

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Anthony_Pitalier

Anthony Pitalier

Château d'Olonne (Vendée) - PS (tête de liste)

   

Paroles d'Actu : Bonjour, Anthony Pitalier. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ?

 

Anthony Pitalier : Je suis collaborateur parlementaire à l'Assemblée nationale depuis 2007, d'abord aux côtés d'Elisabeth Guigou et aujourd'hui auprès de Pascal Deguilhem et, depuis 2012, de Sandrine Doucet. Je me suis engagé en politique à 18 ans, en adhérant au Parti socialiste. Le virus de la politique, je l'ai attrapé à l'âge de 15 ans.

 

PdA : Vous serez candidat à Château d'Olonne (Vendée) lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action de l'équipe sortante ?

 

A.P. : Ce n'est pas à moi de faire le bilan, mais aux électeurs.

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

A.P. : Ma première priorité, c'est un nouveau mode de gouvernance : je veux réconcilier les citoyens avec leurs élus en développant la démocratie participative. Ma deuxième priorité est l'excellence environnementale, les pouvoirs publics doivent montrer l'exemple dans ce domaine. Ma troisième priorité c'est le vivre ensemble et l'intergénérationnel, je ne veux pas d'une ville cloisonnée. Pour les jeunes de moins de 30 ans et les familles monoparentales : je propose la mise en place d'une caution municipale pour leur installation dans ma commune. Pour les personnes âgées : je veux permettre leur maintien à domicile. Enfin, ma quatrième priorité, c'est de redynamiser ma commune, notamment en mettant en place une bourse communale pour les 18-30 ans qui veulent créer leur entreprise. Pour les seniors de 50 ans et plus, je propose un plan "emploi rebond senior" en direction des entreprises de ma commune qui embaucheront un senior. L'aide communale sera de 2 000 euros pour un emploi en CDI, 1 000 euros pour un emploi en CDD. Une charte entre l'entreprise et la commune devra être signée, si elle n'est pas respectée, l'entreprise devra rendre les aides perçues à la commune.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

A.P. : Le porte-à-porte se passe très bien. L'accueil est chaleureux, et je suis plutôt surpri,s car le contexte national n'est pas favorable aux socialistes. Mais je pense que pour les citoyens, les élections municipales restent avant tout des élections locales, ils ne mélangent pas tout.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

A.P. : Je suis très fier et très heureux d'être candidat dans la ville qui m'a vu grandir !

 

Propos recueillis le 04/03/14

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Julien Rochedy 2014

Julien Rochedy

Montélimar (Drôme) - FN/RBM (tête de liste)

   

Paroles d'Actu : Bonjour, Julien Rochedy. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ? 

 

Julien Rochedy : Bonjour. Alors, très rapidement, je suis directeur national du FNJ (Front national de la Jeunesse, ndlr). J’aurai bientôt 26 ans (le 10 mars), j’ai un master de Relations internationales et j’ai déjà écrit quelques livres (mon premier ressort bientôt). Je suis candidat aux municipales à Montélimar, ville que je connais bien puisque j’y ai travaillé et que j’y ai ma belle famille, dont je suis très proche. 

  

PdA : Vous serez candidat à Montélimar (Drôme) lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action de l'équipe sortante ?

 

J.R. : Nous avons à faire, à Montélimar, à un maire du centre droit qui n’a pas vraiment d’idées politiques et qui ne s’intéresse qu’aux affaires. Depuis quelques années, il apparaît que son ambition est de ruiner la ville par de grands projets absolument inutiles et même nuisibles, en oubliant totalement nos atouts, comme le centre-ville qui se meurt, la culture qui n’est pas assez mise en avant, et, bien sûr, la sécurité. Nos objectifs sont tout l’inverse. 

  

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ? 

  

J.R. : Nous voulons, nous, nous reconcentrer sur l’essentiel, sur nos atouts, pour les revaloriser afin d’éviter que Montélimar ne devienne qu’une ville de Provence sinistrée, comme tant d’autres. Nous voulons associer les Montiliens aux grandes dépenses de la ville, en faisant des référendums locaux. Nous voulons rétablir la sécurité par la création de brigades d’intervention de la police municipale, en sous-effectif aujourd’hui dans notre ville. Enfin, pour faire très court, nous voulons baisser la fiscalité pour rendre notre ville attractive aux commerces et aux entreprises.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

J.R. : Je pense que ces élections municipales vont changer beaucoup de choses. Enfin, le Front national aura partout (ou presque) des conseillers municipaux qui incarneront, physiquement, d’autres idées. Et la France en a grand besoin, de ces idées-là...

 

Propos recueillis le 05/03/14

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Charles Aslangul

Charles Aslangul

Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) - UMP (tête de liste)

   

Paroles d'Actu : Bonjour, Charles Aslangul. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ?

 

Charles Aslangul : Mon engagement politique s’est fait en deux temps. D’abord par amour de l’histoire de France, et donc de mon pays. J’ai appris, à travers le gaullisme, à chérir mon pays, mais surtout l’engagement à son service. Le patriotisme, la souveraineté nationale, la résistance, le refus du renoncement et le rayonnement de la France sont l’essence même du gaullisme. Épouser ces notions, c’est épouser une « certaine idée de la France ». Cette prise de conscience s’est faite à l’âge de 14-15 ans. Dès lors, j’ai voulu concrétiser mon amour de la France non plus dans la contemplation du passé, mais dans l’action pour l’avenir.

 

Au même moment, Nicolas Sarkozy amorçait son ascension vers la présidence de la République. Son dynamisme, son discours décomplexé et volontaire a éveillé l’appétit de l’engagement du jeune gaulliste que j’étais. J’ai donc adhéré à l’UMP en 2006 puis fait campagne pour Nicolas Sarkozy au sein des Jeunes populaires. Après la victoire, j’ai senti le besoin de ne plus rester simple militant. Mais de m’investir à mon tour, concrètement, pour changer les choses. J’ai donc décidé d’écrire fin 2007 au maire de Bry-sur-Marne, à 18 ans, pour lui proposer ma candidature. Trois mois plus tard, je me suis retrouvé élu de la République dans la commune qui accueille ma famille depuis cinq générations. Quel bonheur de concrètement se rendre utile pour sa ville !

 

En parallèle, j’ai fondé L’Ordre républicain, association gaullienne de défense et promotion des valeurs républicaines, citoyennes et civiques. J’ai attaqué l’entreprise Quick pour son offre tout halal, alors accompagné de Maître Gilbert Collard (dont je me suis séparé avec son adhésion au FN). Je ne me doutais sincèrement pas un seul instant que cela allait déclencher un telle polémique au rayonnement national… Beaucoup n’ont pas compris mon message d’alors, que j’assume plus que jamais aujourd’hui : il n’existe qu’une seule communauté, la communauté nationale. Je dénonce fermement la communautarisation de notre société qui se clive de plus en plus. Offrir exclusivement une offre religieuse spécifique dans ces restaurants, c’est participer à ce communautarisme détestable. Par définition, le vivre ensemble commande de ne pas exclure. Cette offre clanique fait tout l’inverse. (J’ajoute que Quick est détenu à 94% par l’État via la Caisse des Dépôts et Consignations). Je ne regrette rien et reste déterminé à me battre pour le retour à une réelle cohésion nationale. Peut-être en commençant par revenir vers une véritable assimilation, un apprentissage scolaire non dogmatique et repentant (Histoire de France) et en appliquant nos lois avec fermeté (Laïcité).

 

Pour Bry, j’ai continué à servir ma vision de la ville, mais différemment, en démissionnant de la majorité municipale avec un autre élu municipal. Nous ne partagions plus la politique menée qui allait, selon nous, à l’encontre de la volonté générale et de ce pourquoi nous avions été élus en 2008.

 

PdA : Vous serez candidat à Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action de l'équipe sortante ?

 

C.A. : Ma candidature était dans la logique. Je ne pouvais pas dénoncer la politique du maire sortant mais me taire dans le secret espoir d’avoir une place au chaud. Ce n’est pas dans mon caractère. J’ai réussi à créer les conditions d’un grand rassemblement bryard de la droite et du centre avec le ralliement de deux anciens maire-adjoints reconnus à Bry pour leur expérience.

 

Nous tirons un bilan assez dur. En effet, en quatorze ans le maire sortant n’a pas livré une seule nouvelle infrastructure à destination des Bryards, pourtant demandeurs. Pire, la seule fut une nouvelle mairie pour la somme de… 10 millions d’euros ! Nous aurions pu faire tellement de choses avec cette somme par une rationalisation de ce projet extravagant. Notre ville pourtant riche s’est donc fortement endettée et nous empêche d’avoir l’ambition que Bry mérite. Sur l’urbanisme, le maire sortant prône une politique de construction immobilière quand je porte l’idée de préservation de notre formidable cadre de vie. Bry est un « village aux portes de Paris » que nous devons protéger.

 

Par ailleurs le maire sortant s’est enfermé dans sa tour d’ivoire au mépris d’un contact indispensable avec les Bryards. Enfin, les Bryards réclament plus de transparence. En effet, l’attribution des permis de construire et des marchés publics pose question à Bry…

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

C.A. : Nos propositions sont très concrètes. Nous souhaitons modifier le P.L.U. pour le rendre plus protecteur et facteur d’activité (nous voulons privilégier l’activité économique à la densification incontrôlée). Il y aura un gel temporaire des constructions des collectifs dans les zones pavillonnaires, le temps de la modification du P.L.U. Nous réduirons les dépenses de 5% par an pour réduire notre dette et injecter les économies dans des investissements utiles aux Bryards : rénovation de la Grande rue, livraison d’un nouveau gymnase et étude de la faisabilité d’un bassin municipal... Une grande moralisation des pratiques interviendra, avec une application ferme de nos règles d’urbanisme, sans traitement de faveur, et l’embauche d’un contrôleur de gestion pour s’assurer de la saine gestion des finances et des marchés publics à Bry… Enfin, nous renouerons le dialogue par la création de permanences du maire, de comités de quartiers et l’organisation régulière de référendums locaux. Je vais m’arrêter là; pour ne pas être trop long, mais il y aurait tellement à dire encore…

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

C.A. : De l’avis commun, la dynamique est de notre côté. Nous livrons toutes nos forces dans cette aventure collective exceptionnelle. Le maire sortant est globalement rejeté à Bry. Encore fallait-il offrir une véritable alternative. C’est ce que nous nous efforçons de faire avec mon équipe. J’ai confiance en la démocratie, seuls les Bryards seront juges, rendez-vous donc les 23 et 30 mars !

 

Nationalement, les Français doivent comprendre qu’avec l’UMP, ils trouveront des réponses à leurs attentes légitimes. Le matraquage fiscal et l’insécurité sont typiquement les sujets sur lesquels l’UMP leur apporte des solutions : maîtrise des dépenses et donc réduction de la pression fiscale, création de postes dans la police municipale, déploiement de la vidéo-protection, etc... Ce sera aussi le moyen de passer un message fort à François Hollande : nous voulons du changement, non plus comme slogan creux mais comme réalité politique !

 

PdA : Un dernier mot ?

 

C.A. : La jeunesse de France doit s’engager pour ses idées, pour son pays. À l’UMP, premier parti d’opposition de France, les jeunes ont toute leur place pour préparer la reconquête et assurer des lendemains meilleurs…

 

Propos recueillis le 06/03/14

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Amaury Rubio

Amaury Rubio

2e ar. de Lyon - EELV (tête de liste)

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Amaury Rubio. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ? 

 

Amaury Rubio : Étudiant de 25 ans en Master 2 Éthique et Développement durable à l’Université Lyon 3, je suis engagé dans la vie politique lyonnaise auprès d’EELV et dans le militantisme associatif étudiant (Lyon 3 Développement durable, Fac verte Lyon, Anciela, Jeunes écologistes).

 

La question de la déforestation en Amazonie m’a confronté très tôt aux enjeux environnementaux. Contrairement à ce que l’on m’enseignait, j’ai compris que les désordres climatiques n’étaient pas la faute de l’autre mais que chacun pouvait, avec ses capacités et à son échelle, tenter de faire bouger les lignes.

 

Je m’engage ainsi pour une écologie concrète au quotidien, qui s’appuie sur l’intelligence collective pour trouver, ensemble, des solutions de long terme aux urgences auxquelles nos concitoyen-ne-s sont confronté-es aujourd’hui. 

  

PdA : Vous serez candidat à Lyon, dans le 2e arrondissement, lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action des équipes sortantes ? 

  

A.R. : Les écologistes lyonnais ont décidé, en décembre 2012, de partir en autonomie au premier tour pour présenter un projet écologiste, responsable et concret pour la ville de Lyon. Nous pensons que les élections municipales sont le moment idéal pour présenter des propositions, que nous co-construirons avec les habitant-e-s de la ville lors de la mandature 2014-2020. Pour nous, l’expertise habitante doit être valorisée et reconnue au même titre que l’expertise institutionnelle des élus ou l’expertise technique des professionnels de l’aménagement.

 

Notre position est claire et sans ambiguïté, tant envers le PS que l’UMP. Le maire sortant souhaite faire de Lyon une ville internationale, mais il ne se tourne que vers Dubai et Abu Dhabi. Nous souhaitons que Lyon s’ouvre plutôt aux expériences internationales en matière de citoyenneté et d’écologie (budget participatif, transport par câble, agriculture urbaine, pistes cyclables sécurisées, fab lab, …) plutôt que vers les pétrodollars des pays de l’OPEP.

 

Dans le 2e arrondissement, le maire sortant UDI-UMP ne dédie son mandat qu’au quartier d’Ainay, où il fait ses meilleurs résultats, en oubliant les autres quartiers. Il bloque les initiatives et entreprises citoyennes (notamment celles et ceux qui ont voulu, en vain, la création d’un composteur dans l’écoquartier Confluence pour valoriser les déchets alimentaires ou sur le refus de développer un centre social au sein de la MJC Presqu’île Confluence).

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ? 

  

A.R. : Nos propositions visent à répondre aux formes de vulnérabilité auxquelles sont confronté-e-s les habitant-e-s du 2e, de Lyon et du Grand Lyon :

 

- Pour une mobilité facilitée, nous souhaitons développer une voie cyclable sécurisée traversant la Presqu’île jusqu’au pont Raymond Barre, développer des lignes de bus supplémentaires pour les Rives de Saône de Perrache et l’écoquartier Confluence, promouvoir le covoiturage, le transport par câble et en finir avec les nuisances (sonores, visuelles, pollutions, olfactives, poussières) de l’autoroute A7 qui coupe le 2e arrondissement en deux.

 

- Pour rendre notre ville respirable, nous proposons de multiplier les murs végétaux dépolluants, la végétalisation des espaces publics, cours d’immeubles, d’accompagner le développement de jardins partagés et de composteurs collectifs.

 

- Pour redonner un nouveau souffle à l’économie locale, nous voulons créer une Cité des Artisans pour faciliter aux habitants l’accès aux services artisanaux, ouvrir une Fab Lab (ateliers de bricolage partagés ouverts à tous et permettant l'innovation et la création via des outils numériques), accélérer l’éco-rénovation du 2e (principalement à Ste Blandine et à la Cité Perrache) pour créer des emplois tout en réduisant la facture énergétique.

 

- Pour une attention particulière aux générations présentes et futures, nous nous engageons à créer de nouvelles crèches, atteindre le 100% bio dans les repas scolaires et de développer l’habitat intergénérationnel.

  

- Pour un arrondissement plus sûr, nous souhaitons le démantèlement immédiat des caméras de vidéosurveillance inefficaces, la mise en place d’une police au service de la population, à l’écoute de ses besoins ou difficultés et la valorisation des métiers qui favorisent la tranquillité publique (médiateurs, gardiens, éducateurs de rue…).

 

Nous voulons également changer les processus de concertation, trop descendantsl afin de laisser de la place à l’expression de l’expérience des habitant-e-s, essentielle sur les projets d’aménagement à venir (rue Victor Hugo, Gare de Perrache, ZAC 2 de Confluence…). 

  

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ? 

  

A.R. : Les écologistes réussissent toujours les élections municipales (et aussi les européennes, qui auront lieu cette année aussi) car nous portons des propositions concrètes et ne tombons pas dans les attaques personnelles. Nous ne faisons pas campagne contre untel ou untel mais nous nous engageons en faveur de propositions qui favorisent le « toujours mieux ».

 

PdA : Un dernier mot ?

 

A.R. : Nous pensons que les expériences des habitant-e-s qui entreprennent chaque jour pour améliorer le cadre de vie, l’économie locale et la tranquillité publique de leur rue, quartier, arrondissement, doivent être reconnues et mises en avant. C’est le sens de mon engagement.

  

Propos recueillis le 07/03/14

 

 

Thomas G.

Chamalières (Puy-de-Dôme) - PS

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Thomas G. (...) D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ?

 

T.G. : Je suis né dans une famille de gauche, mais pas engagée, donc sans réseau politique. J’ai eu la fibre militante en échangeant beaucoup avec mon meilleur ami, lui-même colistier sur la préfecture du Puy-de-Dôme, Clermont-Ferrand. Puis de fil en aiguille, je me suis encarté, comme on dit, non pas pour changer le monde, mais pour participer activement à « la vie de la cité », qu’est le sens originel de la politique.

 

PdA : Vous serez candidat à Chamalières (Puy-de-Dôme) lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action de l'équipe sortante ?

 

T.G. : L’équipe sortante se targue d’avoir un bilan formidable, après tout, qui ne le ferait pas ? Mais prétendre que des crèches rénovées par un coup de peinture, et quelques trottoirs réajustés sont dignes d’un grand bilan, il ne faut pas exagérer, je dirais même que c’est la moindre des choses. Rien n’est fait depuis près de dix ans, et cela me désole de voir ma belle commune, dans laquelle j’ai grandi, devenir un lieu triste et résidentiel où l'on laisse agoniser le commerce de quartier, et où l'on délaisse les associations, pourtant il s’agit là de deux piliers fondamentaux de l’action communale, avec les employés municipaux qui ne sont pas toujours considérés à leur juste valeur.

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

T.G. : Des propositions crédibles, ambitieuses, et justes, tout simplement. Généraliser le stationnement gratuit les vingt premières minutes sur toute la commune, aider les personnes isolées à se connecter au monde en leur fournissant des tablettes numériques et un accompagnement pour se former à ces nouveaux outils, aider les commerces à subsister, car ce n’est pas la qualité qui manque ! Nous avons beaucoup de commerce de bouche et de services qui sont connus et reconnus dans toute la région, nous devons les aider. Mais la droite n’ayant pas l’apanage de la sécurité, nous proposons aussi la création d’un poste d’adjoint à la sécurité, la délinquance sur les biens et les personnes étant malheureusement en hausse, nous devons réagir, les caméras de sécurité servent à éventuellement identifier l’auteur d’infraction, pas à l’arrêter. Il y a de nombreux points, des nombreuses pierres à l’édifice que je vous épargnerai mais qui sont disponibles dans la rubrique programme du site internet de la campagne.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

T.G. : La droite est présente depuis très longtemps dans cette commune, elle se divise en trois listes, deux se revendiquent « de centre et de droite », une « de droite et du centre ». Nous ne voulons pas participer à la lutte fratricide de gros égos de petites personnes qui en oublient toute considération pour nos concitoyens, dont ils font partie, à eux de s’en rappeler ! Mais le sortant ayant toujours l’avantage, nous ne sommes pas certains de l’emporter dans les urnes cette fois-ci. En revanche, nos idées, car nous sommes les premiers à avoir publié notre programme, sont reprises une à une par les listes de droite, ce qui signifie que nous avons déjà gagné une bataille, et pas des moindres, celle des valeurs et des idées !

 

Les autres élections se déroulerons bon gré mal gré, mais grâce au travail de terrain que le PS sait produire, je suis certain que nous allons montrer aux habitants des quelques 36 000 communes de France que l’enjeu local n’est pas l’enjeu national, et que nous sommes à l’écoute des personnes, en allant frapper aux portes, pour écouter et intégrer leurs revendications, afin de ne pas les laisser succomber à l’obscurantisme politique.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

T.G. : Allez voter. Des personnes se sont battues toute une vie sans jamais voir une élection. Des personnes sont mortes pour nous permettre de choisir, de simplement glisser un bulletin dans une urne, de simplement changer les choses, car chaque voix compte, et ce n’est pas qu’un effet de manche à la tribune.

 

Propos recueillis le 07/03/14

 

 

Yasin Amrouche

Yasin Amrouche

Limoges (Haute-Vienne) - PS

   

Paroles d'Actu : Bonjour, Yasin Amrouche. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ? 

 

Yasin Amrouche : Issu d’un quartier de Limoges où j’ai grandi, étudié et forgé ma personnalité, mon premier engagement a été associatif en 2010. Depuis quelques années germait en moi l’idée de m’investir pour essayer d’améliorer le quotidien des habitants de ma ville et plus largement. Il ne faisait aucun doute pour moi que le vote est un acte primordial et fondateur pour changer les choses. Avec des amis, nous avions donc décidé de créer en Haute-Vienne un collectif civique pour promouvoir les droits et les devoirs des citoyens. C’est en animant les débats de ce collectif que j’ai eu envie de m’intéresser de plus près à la politique. J’ai assisté à des réunions publiques de différents candidats républicains et, très rapidement, mon choix s’est porté sur le Parti socialiste, dont le discours correspondait plus à mes valeurs et à mon idéal. Les élections présidentielles et législatives ont été le départ de ma vie de militant politique, période au cours de laquelle j’ai rejoint le MJS. J’ai milité, fait des rencontres et pu confronter mes idées tant avec mes camarades qu’avec la population. Animateur fédéral des jeunes socialistes haut-viennois depuis le dernier congrès, j’ai la chance de pouvoir mettre en avant les propositions de notre mouvement et des jeunes limougeauds.

  

PdA : Vous serez candidat à Limoges (Haute-Vienne) lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action de l'équipe sortante ?

 

Y.A. : Pour convaincre, nous nous appuyons sur un solide bilan. L’équipe sortante n’a pas à rougir. En dépit d’une conjoncture rendue difficile par une crise économique et financière sans précédent, aujourd’hui, les Limougeauds sont en mesure de constater que les objectifs fixés en 2008 ont tous été atteints, et même dépassés. Notre ville est une cité où il fait bon vivre, où la culture est accessible à tous, où, à chaque âge de la vie correspondent des structures adaptées (crèches, établissements scolaires, centres de loisirs, centres culturels, centres sociaux, établissements pour personnes âgées…).

 

De nombreux chantiers ou réalisations ont été menés, je citerai en vrac : le maintien d’une fiscalité modérée, le développement de nouvelles zones d’activités, la labellisation Ville d’Art et d’Histoire, l’ouverture du prestigieux musée des Beaux-Arts, la réhabilitation de nombreux logements, le réaménagement progressif d’un large plateau piétonnier, la création de grands équipements sportifs et de loisirs (Zénith, nouveau conservatoire, centre aquatique et stade de Beaublanc profondément rénové…), la mise en œuvre de solutions énergétiques innovantes, écologiques et sources d’économies pour les usagers (notamment les plus précaires)…

 

Grâce à cette volonté et à l’action des élus, notre ville continue à offrir une sérénité et une qualité de vie largement reconnues en France.

  

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ? 

  

Y.A. : L’équipe conduite par Alain Rodet souhaite continuer à faire de Limoges une capitale régionale dynamique, cœur d’une agglomération en constante expansion économique et démographique. Nous sommes attachés à valoriser les atouts d’une ville au patrimoine exceptionnel,  à visage humain, solidaire et soucieuse de son environnement. Nos propositions visent à améliorer encore la qualité de vie de chaque génération - avec des services accessibles à toutes et à tous - et à poursuivre la mise en valeur de nos quartiers.

 

L’avenir, c’est aussi la poursuite du combat prometteur que nous menons depuis plusieurs années pour permettre à notre ville d’entrer résolument dans le domaine de la grande vitesse ferroviaire, avec la LGV Poitiers-Limoges. Nos propositions sont nombreuses, mais réalistes. Faire un tri est impossible, je vous invite à les découvrir sur notre site internet.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

Y.A. : Comme je vous l’ai exposé précédemment, l’équipe sortante possède un très bon bilan et la richesse de nos propositions aux attentes des citoyens est à la hauteur des capacités de notre ville. Je ne doute pas qu’une majorité de Limougeauds nous accorderons leur confiance car ils savent que, pour nous, l’essentiel, c’est notre ville, et que nous sommes toujours à leur écoute.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

Y.A. : Le vote doit être un acte réfléchi, il ne faut pas le prendre à la légère… Les citoyens doivent analyser les programmes des candidats et ne pas se contenter de belles phrases, souvent simplistes que tiennent malheureusement trop souvent les opposants, et notamment l’extrême-droite. C’est l’avenir de nos villes qui se jouera les 23 et 30 mars 2014.

 

Propos recueillis le 09/03/14

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Robin Pretot 2014 2

Robin Pretot

Istres (Bouches-du-Rhône) - UMP

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Robin Pretot. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ?

 

Robin Pretot : J'ai 24 ans et je suis étudiant à Sciences-Po Aix, en Master 2 Ingénierie politique. Je suis également surveillant d'internat la nuit au lycée militaire d'Aix pour payer mes études et, en 2012, j'ai fait campagne pour Nicolas Sarkozy, collaborant avec son équipe de campagne web.

 

Mon engagement et mes convictions politiques viennent de très loin. J'ai toujours été intéressé par la chose publique. Mais il y a deux personnes qui ont motivé mon engagement : Nicolas Sarkozy, pour la passion et l'espoir qu'il m'a donnés. Et mon maire actuel, pour tout ce que je déteste et dont je veux me débarrasser dans ce milieu : la magouille, les menaces, le clientélisme forcené...

 

PdA : Vous serez candidat à Istres (Bouches-du-Rhône), lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action de l'équipe sortante ?

 

R.P. : Forcément, je ne suis pas tendre, mais il y a vraiment de quoi critiquer. À tel point que la presse nationale s'est penchée sur ce bilan, comme le magazine Le Point, qui a fait une double page sur mon maire (édition du 13 février). Il a endetté la ville à hauteur de 23 millions d'euros alors que nous n'avions plus que 11 000 euros d'emprunts à éponger. Pire, en parallèle, il a accablé les contribuables d'une double augmentation d'impôts de 10% (taxe d'habitation et foncière ) pour, au final, construire une troisième mairie de 6 500 m², pour un coût de 25 millions d'euros... Ce n'est pas ce que j'appelle une gestion "en bon père de famille" d'une commune.

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

R.P. : L'idée est d'abord de rendre aux contribuables l'effort conséquent qu'on leur a demandé, en baissant les impôts de 10% (ce qui fait une économie de 2,5 millions d'euros, à réaliser en rognant sur le train de vie excessif des élus et les autres dépenses inutiles).

 

Ensuite, nous leur soumettons des projets urbains ambitieux, mais raisonnés, propres à la commune (une grande place au centre-ville pour redonner du souffle aux commerces, ou encore une côte maritime développée avec un musée des savoir-faire et une navette maritime pour relier la ville à Marignane, où se trouvent l'aéroport et Eurocopter). Nous entendons redynamiser notre économie en maximisant son potentiel aéronautique (présence de la base aérienne militaire la plus stratégique de France, avec des industriels comme Dassault et Thalès).

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

R.P. : Il est clair que cela sera compliqué. On ne vient pas à bout d'un tel système facilement. Nous faisons face à des méthodes d'un autre temps. Ce sera d'autant plus difficile que le FN a choisi de cibler la ville pour faire un score, ce qui divise les voix des opposants à la majorité actuelle. Pour autant, je ne perds pas espoir ! Il y a un ras-le-bol palpable au sein de la population.

  

Pour les autres élections, j'ai peur que le FN ne devienne, lors des Européennes, le premier parti de France...

 

PdA : Un dernier mot ?

 

R.P. : « Mot. » Non, je plaisante. Juste merci à toi d'offrir à des jeunes comme moi une tribune qui leur permettent de témoigner de leur engagement.

 

Propos recueillis le 09/03/14

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Martin Dourneau 2014

Martin Dourneau

Angers (Maine-et-Loire) - UDI

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Martin Dourneau. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ?

 

Martin Dourneau : Bonjour Nicolas. J'ai 19 ans et je suis étudiant en deuxième année de droit à l'Université d'Angers. À côté de mon activité d'étudiant, qui est relativement prenante, j'arrive à me dégager du temps pour assumer, au mieux, je l'espère, ma fonction de président des Jeunes UDI du Maine-et-Loire.

 

Je dois dire que mon engagement politique est réellement né en 2002, lors des résultats du 1er tour de l'élection présidentielle. Ce n'est certainement pas faire preuve d'originalité que de dire ça, mais je me revois, alors âgé de 7 ans, en train de pleurer devant ma télévision. Je crois que j'avais saisi l'intensité du moment, et c'est là que j'ai mesuré l'impact de la politique sur nous, citoyens. J'ai alors décidé, quelques années après avoir fait de l'associatif, de découvrir le monde de la politique. 

 

PdA : Vous serez candidat à Angers (Maine-et-Loire) lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action des équipes sortantes ?

 

M.D. : Je suis effectivement sur la liste de Laurent Gérault, candidat UDI à la mairie d'Angers. En cas de victoire, je serai en charge de la jeunesse et de la citoyenneté. Quant à l'équipe sortante, on ne peut avoir qu'une conviction : Angers décroche. Je suis profondément attaché à ma ville et je souffre aujourd'hui de voir que nous perdons des habitants (4 000 en l'espace de 10 ans). Je souffre aussi de voir que les jeunes cherchent à s'éloigner d'Angers pour trouver du travail, alors que nous regorgeons de talents, de créateurs, d'entrepreneurs. Je souffre que, pour la première fois de notre histoire, le taux de chômage à Angers soit supérieur à la moyenne nationale.

 

Depuis près de 40 ans, il n'y a pas eu d'alternance. Il est nécessaire d'opérer cette respiration démocratique, de faire bouger les lignes et qu'apparaissent, enfin, de nouveaux visages. Alors, certes, Angers est une ville formidable, dans laquelle il fait bon vivre - les classements l'attestent au quotidien. Toutefois, il ne faut pas se contenter de ce constat, qui met de côté une grande partie des Angevins qui souffrent de la situation actuelle, qui se sentent délaissés. Je souhaite qu'Angers redevienne une ville attractive dans laquelle aucun habitant n'aura le sentiment d'être oublié par les équipes nouvellement élues.

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

M.D. : Il faut distinguer deux dimensions dans cette campagne. La première concerne avant tout l'équipe et la dynamique qui nous anime. Nous avons rassemblé ces propositions dans notre charte éthique.

  

Concernant la liste, nous avons une vision commune de la politique : c'est un mandat, pas un métier. Voilà pourquoi nous nous engageons à limiter les mandats au sein de l'exécutif à deux au maximum. Les élus ont la particularité de tous habiter Angers et d'avoir des compétences particulièrement pointues dans le domaine qui leur a été confié, ce qui nous distingue de nos concurrents. De plus, nous avons fait de la justice fiscale le fondement de notre pacte local. Nous faisons des choix pour ne pas augmenter les impôts, ces choix sont réalistes, pragmatiques et tiennent compte d'une notion fondamentale à nos yeux : l'équité fiscale. Ainsi, nous limiterons les dépenses d'investissement que nous prévoyons pour le mandat suivant. Nous avons le courage d'affirmer qu'il y a des priorités, ce sont l'emploi et le pouvoir d'achat.

 

Les élus seront exemplaires et auront autant une obligation d'engagement que de résultat envers les Angevins. Chaque adjoint aura en effet une délégation dont les contours seront consignés dans une lettre de mission publique, engageant ainsi sa responsabilité sur les résultats attendus. De plus, nous comptons renforcer la notion de démocratie locale, en nous engageant à soumettre à référendum tout investissement supérieur à 10 millions d'euros. Tout cela participe à la construction du nouveau pacte budgétaire et fiscal que nous souhaitons mettre en place. Nos objectifs sont clairs et réalistes : nous n'augmenteront pas les impôts et les taxes en vue d'agir sur le pouvoir d'achat. Vous pouvez retrouver l'ensemble de nos mesures, dont je n'ai évoqué ici que des généralités, sur notre site de campagne.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

M.D. : Je pense qu'il ne faut pas se laisser déstabiliser par les sondages ou les attaques. Le seul sondage qui compte reste celui du 23 mars, et c'est certainement la plus belle réponse que nous pourrons apporter à nos détracteurs.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

M.D. : J'espère que les Angevins se mobiliseront les 23 et 30 mars pour ne pas faire de l'abstention la grande gagnante de ces élections.

 

Propos recueillis le 10/03/14

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PHB 2014

Pierre-Henri Bovis

Achères (Yvelines) - UMP

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Pierre-Henri Bovis. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ?

 

Pierre-Henri Bovis : Bonjour, merci de me redonner la parole sur votre blog. C’est toujours un immense plaisir de m’exprimer chez vous.

 

Étudiant en Master de Droit public et d’Économie fondamentale à l’Université Sorbonne-Paris Cité, j’ai pris ma carte à l’UMP en 2011. Après avoir travaillé au Bureau des Jeunes populaires auprès de Benjamin Lancar (alors président des Jeunes UMP) puis dans la 5e circonscription de Paris pour les élections législatives (10e et 3e), j’ai monté avec Mickaël Camilleri, entre autres, les « Jeunes avec Fillon » pour la campagne interne à la présidence de l’UMP. J’estimais, à ce moment-là, que l’ancien Premier ministre était l’homme du rassemblement des diverses droites, tout en continuant dans l’héritage sarkozyste. Depuis le début de l’année 2014, je suis Délégué national des Jeunes populaires et membre de la direction collégiale des Jeunes UMP. Par ailleurs, je suis candidat aux élections municipales sur la liste « Unis Pour Achères » (Yvelines, 78230), aux côtés de Marc Honoré.

 

PdA : Vous serez candidat à Achères (Yvelines) lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action de l'équipe sortante ?

 

P.-H.B. : Le maire communiste sortant est élu depuis treize ans et les communistes gèrent la ville depuis 1977, sans interruption. Aujourd’hui, le fort rejet de l’équipe dirigeante mélangé aux nombreux reniements et retournements de veste de François Hollande nous amène à penser que nous pouvons renverser la vapeur ! Nous ressentons aisément une grande amertume à Achères, encore plus depuis que les socialistes ont fait alliance avec les communistes ! Eux qui ne se sont jamais entendus sur aucun sujet au cours du dernier mandat…

 

Notre action quasi-quotidienne sur le terrain démontre sans difficultés que les premières préoccupations des Achérois sont la montée exponentielle des impôts, qui les étouffent par strangulation, l’incohérence des réalisations immobilières, ainsi que l’insécurité permanente.

 

Sans trop m’étendre, le bilan du maire sortant se résume à quelques chiffres : 40% d’impôts locaux supplémentaires, seulement 40 berceaux créés en crèche collective depuis 1976, 44 ans pour mettre en chantier un centre de loisir, une école restée en préfabriqué depuis 40 ans, sans compter l’augmentation de la dette par habitant, qui est passée de 625 à 1 753 euros au cours du dernier mandat ! Cela prouve que les élus communistes n'ont pas été capables de maîtriser leurs finances et d'anticiper l'endettement, en dépensant toujours plus pour encore moins de résultats. Des élus inconscients du risque de banqueroute qui menace Achères. Même le développement économique de la ville est abandonné, comme le prouve la réhabilitation de la ZAC des Communes, qui était une promesse de campagne… mais qui n’a jamais été réalisée…

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

P.-H.B. : Nous voulons redonner espoir aux habitants et montrer que l’essor économique des villes avoisinantes n’est pas le fruit d’un miracle mais d’un déterminisme sans faille.

 

Sur le volet urbanistique, la densification est nécessaire mais le bétonnage intensif du maire sortant se fait au détriment des zones pavillonnaires existantes et défigure nos rues. Nous devrons donc réorienter la politique de la ville, en concertation avec les habitants. L’installation de pistes cyclables est une solution pour combiner le respect de l’environnement et la lutte contre le stationnement anarchique. Pour dépister rapidement les dégradations accidentogènes, nous voulons créer un système d’alerte citoyen pour réagir dans les quarante-huit heures.

 

Côté solidarité, à l’instar de nos voisins, nous proposons la création d’une maison médicale et le renforcement du maintien à domicile, par l’implantation d’une résidence intergénérationnelle. Pour les étudiants, qui vont étudier, en particulier, à Cergy et Nanterre, nous créerons une résidence étudiante.

 

Pour la sécurité, l’un des piliers phares de notre campagne, nous avons la volonté de mettre en place une police municipale. Le tout pour zéro impôt supplémentaire. Démagogie ? Non. Seulement grâce à une meilleure gestion des comptes publics et la suppression des nombreuses gabegies de l’actuelle équipe dirigeante.

 

Enfin, au sujet du développement économique, il nous paraît essentiel de renforcer l’action du SAREF (service d'aide à l'emploi, ndlr) par la création d’un site internet pour se faire rencontrer les offres d’emplois des entreprises et les demandes des Achérois. Réhabiliter la ZAC des Communes est, enfin, essentiel à nos yeux.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

P.-H.B. : Nous sommes très confiants, car la connaissance des dossiers de notre candidat, Marc Honoré, est infaillible, et sa notoriété locale est un atout non négligeable. Les résultats de 2008 étaient déjà très prometteurs. Le contexte national et les mauvais chiffres de François Hollande ne peuvent que nous faire remporter cette élection. La victoire est toute proche… mais l’ennemi redoutable est toujours le même : l’abstention de notre électorat.

 

Au niveau national, la seule réponse forte que les Français peuvent adresser au gouvernement actuel passe par le vote : enlever des pouvoirs à la gauche, en commençant par les municipalités. C’est le moment ou jamais de montrer que nous sommes mobilisés face à une gauche mortuaire qui tue l’économie du pays. Nous sommes confrontés, entre autres, à une hémorragie sans précédent qui est la fuite des jeunes vers l’étranger. L’entreprenariat doit être félicité et l’assistanat sanctionné. Autrement dit, l’inverse de la politique actuelle de François Hollande.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

P.-H.B. : Comme le disait un ancien président, « Il n’est rien de plus beau en démocratie que d’aimer son pays ». Pour que celui-ci rayonne à l’international et conserve son rang de cinquième puissance mondiale, la politique menée doit être à la hauteur des exigences. Cela commence au niveau local, au premier maillon d’une longue chaîne...

 

Propos recueillis le 12/03/14

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Jérémy Coste 2014

Jérémy Coste

Vanves (Hauts-de-Seine) - UDI

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Jérémy Coste. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politiques ?

 

Jérémy Coste : Bonjour, Paroles d'Actu. J'ai 28 ans et je suis conseiller parlementaire à la Société du Grand Paris dont la mission est de réaliser le métro Grand Paris Express. Dans cet établissement public, je suis particulièrement responsable du Comité stratégique qui réunit les collectivités et acteurs socio-économiques d'Île-de-France concernés. J'effectue également un travail de veille parlementaire et suis les relations institutionnelles d'André Santini, président du conseil de surveillance de la SGP.

 

Politiquement, j'ai été adhérent UMP de 16 à 18 ans puis j'ai cessé mon engagement pour créer une association de promotion de l'identité européenne avec des étudiants. Parallèlement à cet engagement politique et associatif, j'ai participé à la formation de jeunes sportifs aux fonctions de dirigeants au sein du Comité olympique de la région Rhône-Alpes. C'est donc dans l'engagement associatif sportif et européen, ainsi que dans la richesse de ces expériences que je puise mes convictions et mes méthodes de fonctionnement. En 2007, j'ai soutenu Nicolas Sarkozy puis rejoint le Nouveau Centre. En 2010, j'ai été élu président national des Jeunes centristes.

 

Candidat en 2008 à Lyon, en 2010 en Rhône-Alpes et aux législatives dans le Rhône en 2012, j'ai finalement décidé de m'investir pleinement en Île-de-France où je suis installé et où je travaille depuis 2009. C'est un déracinement/enracinement qui fut progressif. Sans oublier mes terres natales, j'ai choisi Vanves car je m'y sens bien. J'apprécie les transitions douces et réfléchies. Aujourd'hui, je suis prêt à m'investir à 100% dans la région capitale, car les défis sont nombreux pour demeurer au premier rang des villes mondes et des pays qui comptent. La mondialisation nous impose de réussir ce pari.

 

PdA : Vous serez candidat à Vanves (Hauts-de-Seine) lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action des équipes sortantes ?

 

J.C. : Vanves est un "village" de 27 000 habitants. J'aime l'état d'esprit qui y règne, aux portes de Paris. On y trouve une douceur de vivre, un climat apaisé, loin de la tornade stimulante et épuisante parisienne. Pour autant, j'aime pouvoir me rendre dans la capitale en quelques arrêts de métro, de Transilien ou de coups de pédales grâce au Vélib'. Cette ville est bien située. Le bois de Meudon est tout proche, la Seine à Issy-les-Moulineaux offre des balades très agréables, et le niveau d'emploi y est excellent, grâce à une politique dynamique de l'agglomération Grand Paris Seine Ouest (GPSO). Vivre à Vanves, c'est un peu vivre dans une campagne urbaine avec tous les avantages que peut offrir une capitale en termes de culture et d'emploi. Mais Vanves est par elle-même dynamique et attractive, tant au niveau sportif que culturel. Nous avons deux équipes sportives de très bon niveau et un festival international qui attire les foules.

 

Voilà une partie du bilan du maire centriste que je soutiens. Si la ville ressemble à cela aujourd'hui, c'est incontestablement grace à son action ainsi que celle de son équipe depuis douze ans. Bernard Gauducheau (UDI) et Isabelle Debré (sa première adjointe UMP) ont su inscrire Vanves dans une dynamique régionale et nationale. Évidemment, il reste de nombreuses choses à faire. Le maire actuel souhaite poursuivre l'embellissement de la ville, qui a souffert d'un aménagement incohérent, et parfois disgracieux, après la Seconde Guerre mondiale. Après avoir rénové le centre-ville, la place de la République et son église du 15ème siècle, Bernard Gauducheau souhaite entamer une réflexion sur les autres quartiers. Vanves doit continuer de progresser et de nombreux chantiers doivent être finalisés, c'est pourquoi nous sollicitions la confiance des Vanvéennes et des Vanvéens.

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

J.C. : Notre défi, avec la création de la Métropole du Grand Paris en 2016, c'est de garantir aux Vanvéens une réelle proximité entre eux et l'équipe municipale. Lors de la mise en place de la MGP, nous veillerons à conserver ce lien, car nous refusons que cette structure géante réunissant plus de six millions d'habitants se coupe des préoccupations réelles des habitants du Grand Paris et de Vanves en particulier. A Vanves, il faut faire campagne pour réaliser à quel point les citoyens connaissent leur maire. C'est un atout essentiel pour préserver la confiance des Français dans les institutions républicaines. La MGP risque de réduire l'influence du maire, ses compétences et ses marges de manœuvre. Nous militerons au coté de Bernard Gauducheau pour défendre cette proximité importante aux yeux des habitants et la faculté du maire de prendre des décisions qui concernent le quotidien de chacun.

 

Plus généralement, notre projet consiste dans un premier temps à poursuivre ce que le maire et son équipe ont commencé. Mais nous souhaitons aussi améliorer les portes d'entrée de la ville, en assurant une meilleure liaison avec Paris. Si l'on veut construire une métropole cohérente, il faudra que Paris et ses voisines investissent massivement pour faire disparaitre ses frontières, telles que le périphérique. C'est la même chose pour le tunnel du métro, que nous souhaitons rénover. Mais une ville, c'est aussi un espace de détente le week-end et les soirs de semaine. C'est pourquoi, malgé le refus des socialistes du Conseil régional d'Île-de-France, nous souhaitons offrir un second parc à Vanves, en ouvrant le domaine du lycée Michelet aux familles de notre commune

 

La ville doit aussi poursuivre sa politique en faveur des commerçants. Jeunes et moins jeunes aiment les services de proximité, les restaurants et commerces. Nous nous nous battrons pour que de nouvelles entreprises s'installent dans notre commune. En 2020, la gare du Grand Paris Express viendra accroître l'offre de transport dans la ville. Nos souhaitons accompagner les riverains de la future gare dans l'aménagement de leur quartier.

 

Les projets sont nombreux. Je vous invite à venir les découvrir le 20 mars, à l'espace Saint-Rémy. Vanves est une ville "village" que nous souhaitons développer tout en garantissant ce cadre de vie si paisible et plaisant.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ?

 

J.C. : Je suis serein, mais vigilant. Chaque élection est différente et le contexte national décourage de nombreux Français d'aller voter. C'est la raison pour laquelle nous avons débuté notre campagne très tôt pour expliquer le bilan du maire et notre ambition pour Vanves à l'horizon 2020. Les Vanvéennes et les Vanvéens sont assez réceptifs et ils apprécient le maire, car c'est un élu de proximité et compétent. Toutefois, chaque élection est un combat et une confrontation d'idées. Dans une relative bonne entente avec nos opposants, nous sommes sur le terrain pour défendre notre vision.

 

PdA : Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

J.C. : Ces élections sont un plaisir. Rencontrer les gens est une bouffée d'oxygène, car cela nous inspire pour la suite. Les Français et les Vanvéens, notamment, ont une tonne d'idées géniales pour améliorer leur quotidien. C'est une expérience à chaque fois enrichissante d'aller à leur rencontre et d'entendre leur doléances.

 

Les élections européennes seront pour les centristes de l'Alternative un moment important, il sera déterminant pour l'Europe et la France. À l'heure où des gens meurent pour rejoindre notre communauté, d'autres tombent dans la facilité du populisme et du repli sur soi. C'est inquiétant. C'est pourquoi, avec le MoDem, l'UDI a décidé d'investir le terrain des idées et de la vérité. Nous serons mobilisés pour dire aux Français ce que l'Europe apporte concrètement dans leur quotidien. Nous leur dirons aussi que l'Europe telle qu'elle est construite n'est pas idéale, mais qu'elle est l'unique voie à suivre pour se protéger de la vision des États-Unis, qui veulent faire la guerre partout et tout le temps pour faire tourner leur économie, de l'hégémonie naissante de la Chine, qui exploite l'Afrique de façon déraisonnée et d'une Russie bien décidée à récupérer ses territoires perdus en 1991. L'Union européenne n'est pas la coupable de nos problèmes, ceux qui sont responsables, ce sont les politiques qui nous gouvernent. Il est donc inutile de s'en prendre à l'Europe mais il faut sanctionner ses gouvernants. Voilà les messages que nous défendrons, dès mai prochain. Nous voulons que l'Europe et les Européens reprennent confiance en eux et défendent leur vision dans le reste du monde, sans attendre d'autrui une quelconque aide. L'Europe puissance qui protège ses citoyens et lancent de grands projets pour garantir l'emploi, voilà de quoi nous avons besoin. L'Alternative et les Européens sont les seuls à pouvoir offrir cet avenir.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

J.C. : J'ai été stupéfait et agréablement surpris par un sondage récent sur la politique et les jeunes. Dans cette étude, on voit que les jeunes ne sont pas en rupture avec la politique mais avec les partis politiques. La jeunesse préfère s'investir dans le monde associatif et syndical, elle aime manifester ses opinions, sur le web comme dans la rue. C'est très positif pour notre démocratie. Les partis, quant à eux ne nous représentent plus réellement. Je suis bien placé pour le dire, puisque j'en suis membre depuis l'âge de 16 ans. C'est un repère de citoyens conscients, voire un club d'intérêt. Néanmoins, s'ils sont de plus en plus éloignés des préoccupations des Français, les partis politiques sont essentiels au bon fonctionnement de la démocratie car ils forment et accompagnent les Français dans l'exercice des fonctions républicaines. Voilà pourquoi je milite pour une modification de la gestion des partis et une autre façon de concevoir le lien avec les Français.

 

Je souhaite défendre un modèle davantage coopératif et direct de la politique où les partis, les militants et les élus seraient davantage des facilitateurs, des accompagnateurs de projets que des guides et des concepteurs d'idées. Les Français regorgent d'initiatives, écoutons-les, défendons-les et rendons-les concrets grâce à nos réseaux et l'influence de nos élus dans tous les territoires. Voilà mon combat, je veux révolutionner la façon de faire de la politique. Avec des copains, nous avons quelques idées concrètes... Cela passe également par le niveau local. Selon moi, depuis la loi portant sur les métropoles, les communes doivent s'adapter et se concentrer sur la gestion du quotidien et l'accompagnement des projets citoyens. Le rôle des élus, c'est de représenter et aider le peuple. Alors, il est temps de retrouver cette mission première.

 

Dernier mot. Ma photo est un peu décalée et estivale, mais je tenais à vous la transmettre pour parler de la Nouvelle-Calédonie, où je me suis rendu l'été dernier. C'est un territoire français du Pacifique exceptionnel, je le conseille vivement aux lecteurs de Paroles d'Actu. C'est loin, mais c'est un paradis qui vaut le détour. Alors, mention spéciale à ces territoires et ces Français du bout du monde qui participent au rayonnement de notre beau pays.

 

Propos recueillis le 13/03/14

 

 

Michael Rameil

Michael Rameil

18e ar. de Paris - UDI

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Michael Rameil. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politique ?

 

Michael Rameil : J’ai fait toute ma scolarité en région parisienne, je me suis installé à Paris à l’été 2012 afin de poursuivre mes études en management politique. Le 18e est un arrondissement dynamique et multiculturel. Ses habitants peuvent être fiers de participer à une vie locale et associative aussi riche. J’aimerais faire triompher cette vision de l’arrondissement, loin des images d’insécurité et de précarité auxquelles il est souvent attaché.

 

J’ai rejoint l’UDI peu après sa formation et je me suis engagé totalement dans la campagne municipale. Malheureusement, les accords nationaux UDI-Modem-UMP n’ont pas tenu compte du travail et des compétences de l’UDI locale. Aussi, j’ai pris part à la liste dissidente « Le 18e, évidemment » emmenée par David Pierre-Bloch. Cette indépendance vis-à-vis de l’UDI, nous a permis de construire une liste citoyenne, avec des propositions concrètes qui font appel au dynamisme de la société civile.

 

PdA : Vous serez candidat à Paris, dans le dix-huitième arrondissement, lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action des équipes sortantes ?

 

M.R. : C’est sans conteste un constat d’échec. Durant les dix-neuf ans de gestion socialiste, l’arrondissement s’est paupérisée, et la délinquance s’est accrue. Les problèmes liés à la vente à la sauvette ou aux trafics perdurent. Par ailleurs, très peu d’efforts ont été faits pour les jeunes couples, qui souffrent d’un manque cruel de crèches et de solutions de garde. La prochaine équipe devra prendre à bras le corps ces problèmes cruciaux, et y obtenir des résultats.

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

M.R. : En premier lieu, nous nous engageons à soumettre une grande part de nos décisions aux suffrages de nos concitoyens, via la procédure du référendum local, qui demeure sous-utilisée, malgré sa reconnaissance légale, et nous prônons une gestion irréprochable et transparente de la part de nos élus. Pour pallier le manque de crèches publiques, nous voulons favoriser l’implantation de crèches privées. Nous souhaitons également la création d’une antenne de sécurité municipale locale joignable à toute heure pour compléter l’action de la police, et l’instauration de « zones de nettoyage prioritaire ». Enfin, nous appelons de nos vœux le développement de ramassages scolaires piétons effectués par des retraités du 18e pour alléger l’emploi du temps des parents.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

M.R. : Nos propositions sont très bien accueillies, notre offre politique séduit et suscite la curiosité des habitants. La plupart de nos interlocuteurs sont étonnés de trouver les principes de consultation citoyenne et de transparence en tête de nos priorités. Nous pouvons créer la surprise dans cet arrondissement historiquement ancré à gauche.

 

Concernant les élections municipales d’une manière générale, je crains une montée des extrêmes et de l’abstention. Il y a une profonde exaspération à l’encontre des partis traditionnels, beaucoup d’habitants se détournent du politique. Rousseau écrivait : « Sitôt que quelqu'un dit des affaires de l'État, "Que m'importe ?", on doit compter l'État pour perdu. ». Je veux croire qu’il y a encore de l’espoir, toujours est-il qu’il faut de solides convictions pour se présenter aujourd’hui devant les électeurs, il me paraît urgent d’en revenir à des listes locales et citoyennes qui fassent passer l’intérêt des habitants avant les querelles et les intrigues de parti.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

M.R. : J’ai été heureux d’apprendre la constitution d’une liste de 18-25 ans à Saint-Cloud, les Français placent beaucoup d’espoir dans le renouveau du personnel politique. La profusion de listes enregistrées pour ces municipales montrent que l’envie de participer au processus démocratique reste vive contrairement à ce que pourrait laisser supposer l’abstention.

 

Propos recueillis le 13/03/14

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Cédric Mouflard

Cédric Mouflard

Lille (Nord) - FN/RBM

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Cédric Mouflard. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ?

 

Cédric Mouflard : Bonjour ! J'ai 34 ans. Je suis divorcé, et papa de trois enfants. Professionnellement, je suis Chef d'Antenne. Titulaire d'un BTS audiovisuel en option administration de la production et des spectacles vivants, obtenu au lycée Jean Rostand de Roubaix (59), voilà bientôt 14 ans que j'évolue dans l'univers de la programmation télé !

 

Politiquement, je suis engagé au Front national - Rassemblement Bleu Marine depuis l'été 2012. Candidat aux élections municipales de Lille les 23 et 30 mars prochains, je suis neuvième de la liste « Lille Bleu Marine », conduite par Éric Dillies.

 

PdA : D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politique ?

 

C.M. : Pour mieux me cerner politiquement, voici, en résumé, mon parcours...

 

La chose publique m'a mordu dès le jeune âge ! Il arrivait souvent que l'on me reproche de trop m'intéresser à des sujets qui n'étaient pas de mon âge... Mais visiblement, si je vous réponds aujourd'hui, c'est sans doute que, malgré la critique, je n'ai pas contrarié cette disposition à la réflexion et la controverse.

 

Passionné par l'histoire de France, je me suis attaché assez tôt à sa souveraineté, jusqu'à en faire pleinement mon cheval de bataille. En effet, j'avais 12 ans l'année de Maastricht, lorsque j'ai commencé à développer ma conscience politique, et que je me suis positionné pour la première fois. C'était pour dire « non » au traité ! Même si, malheureusement, il me fallait encore attendre pour pouvoir voter, c'était déjà un bon point de départ. Aurais-je été influencé par mon entourage, me demanderez-vous ? M'aurait-on inculqué cela ? Assurément non. Ma famille et mes fréquentations ont toujours été politiquement très hétéroclites ! À l'époque, une partie pour Jacques Chirac, l'autre pour François Mitterrand, un peu de Raymond Barre, et même de Georges Marchais... Une diversité d'opinions à l'image du résultat serré du référendum en 1992 ! D'ailleurs, je serais d'avis de consulter à nouveau le peuple français à ce sujet...

  

Je suis souverainiste, et conservateur social. J'ai navigué dans les eaux de la droite dite de gouvernement tant que je l'assumais. Cependant, les pertes successives, pan après pan, de notre souveraineté - et particulièrement l'adoption de traité de Lisbonne dans le dos du peuple français, alors que nous avions dit « non » - ont sonné le glas de mon engagement avec l'UMP, dont j'ai été adhérent par contrat d'association, de 2002 à 2006, via le Forum des Républicains sociaux. 2007 a été pour moi l'année de la contestation, pour ce qui a été de mon vote de premier tour - et de la rupture avec l'UMP. Je n'ai absolument pas pris au phénomène Sarkozy, bien au contraire : il m'a fait partir ! Maintenant, je dois avouer, je voulais m'abstenir au second tour, mais pour ne pas avoir Ségolène Royal, j'ai voté contre elle. C'était la dernière fois que je faisais le choix du "moins pire". Ensuite, je me suis rapproché du Front National pour les échéances électorales suivantes, tout en restant sans appartenance politique jusqu'en 2012, où j'ai adhéré au Front national dans la lignée de la présidentielle de 2012.

 

L'échiquier politique a glissé avec le temps, j'ai été attentif à Marine Le Pen, une femme d'aujourd'hui, qui développait et défendait les grandes idées qui sont miennes depuis l'éveil de ma conscience politique. J'ai donc franchi le Rubicon ! J'y suis venu par Marine Le Pen, sa personnalité, son propos ; pour la défense de la souveraineté de la France, et le volet Europe notamment. Sur le fond des idées, j'abordais cette traversée sans craintes ! Sur la forme, après tout ce que j'avais pu lire et entendre au sujet du Front national depuis mon enfance, étant homosexuel, je vous avouerais avoir eu quelques appréhensions... Cependant, une fois arrivé sur l'autre berge, et depuis que je m'investis au Front national, il en est tout autre en réalité ! Cela n'était que préjugés ! Lorsque l'on dépasse ces derniers, que l'on pousse la porte, on rencontre des personnes sincères, de valeurs, attachées à la France, et au débat d'idées. Après, comme dans tous groupes, tous les caractères sont présents, et on ne peut pas forcément plaire à tout le monde. Néanmoins, je n'y ai pas d'ennemis, bien au contraire ! Sur un plan humain, j'y ai trouvé des camarades d'engagement pour la défense et l'avancée de nos idées, et même une amie sincère en politique, ce qui m'est très précieux !

 

J'aime la France, mon pays ! J'aime sa culture, ses traditions, son identité, ses valeurs ! Mon engagement politique vient de la volonté de transmission, ainsi que de la défense de toute cette richesse à partager, de l'idée que j'ai de la nation, de la patrie, de la nécessité de notre souveraineté. Aujourd'hui, plus que jamais, ces grandes idées que certains voudraient présenter comme désuètes, arriérées, ou très sombres, revêtent toute leur superbe, car seuls remparts et réponses à cette mondialisation galopante sans règles sacrifiant l'Homme sur l'autel de l'argent ! La raison de mon engagement politique, ce sont mes enfants, et plus largement les générations qui nous suivent, à qui je ne veux pas laisser la société telle qu'elle est, ni le monde tel qu'il part à la dérive, sans m'être investi pour changer le cours des choses...

 

Ceux qui ne chercheront pas à voir plus loin que le bout de leur prêt-à-penser conformiste, me trouveront sans doute pessimiste. Si je le suis, à prime abord, c'est par pur réalisme de la situation. Mais il n'y a aucune fatalité à cela ! Au contraire, je suis en parallèle terriblement optimiste car je considère que lorsque nous sommes tombés bien bas, nous ne pouvons que nous relever ! Je crois que je fais partie de cette génération qui va user de son droit d'inventaire ; rectifier le choix de la facilité aveugle, intéressée, individualiste, et court-termiste qui a été fait par ses aînés ; restaurer une cohésion et un avenir commun plus juste ; et sortir de la honte de nous-même et de l'état de repentance permanente dans lesquels nous nous sommes progressivement laissés plonger. Lorsque nous relevons la tête, et que nous réalisons pleinement qui nous sommes, d'où nous venons, nous savons où nous allons !

 

PdA : Vous serez candidat à Lille (Nord) lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action de l'équipe sortante ?

 

C.M. : Je suis critique quant à l'action du mandat de Martine Aubry qui s'achève.

 

De mon point de vue, le bilan de sa majorité rose, vert, rouge est en réalité en trompe-l'oeil ! À l'image du feuillet de 79 pages distribué il y a peu chez chaque administré(e) pour la promotion de la liste de Martine Aubry. Un vrai catalogue de tour opérateur ! Au moins, à mon sens, ils pourront se recycler dans ce domaine, à défaut de gérer convenablement la commune pour les Lilloises et les Lillois. Des photos et des propos alléchants, épurés et pris sous leur meilleur angle... Néanmoins, une fois que vous ouvrez votre porte et partez en immersion dans le monde réel... vous cherchez le décor carte postale ! À la place, insalubrité, bouchons permanents, mendicité agressive, insécurité, chômage... Alors que Lille est une très belle ville, aux atouts nombreux, et au potentiel énorme ! À ces teintes plurielles des tenants du bilan, je rajouterais également le bleu ciel délavé, à savoir "l'opposition" UMP et centriste qui a finalement voté 95% des délibérations socialistes du mandat qui se termine ! Et ce n'est pas le sénateur Jean-René Lecerf - soutien de la réforme pénale de Christiane Taubira, pour qui la campagne de l'UMP-UDI sur Lille ressemble plus à un chemin de croix imposé, qu'à une motivation réelle et profonde de s'investir pour modifier et reconstruire les choses - qui est capable d'incarner un quelconque changement. Au contraire ! Ces dernières semaines, la campagne de l'UMP-UDI, c'est un peu Règlements de comptes à O.K. Corral, à qui arrachera le leadership de la "droite" locale. Dans ces brisbrouilles internes, une fois de plus, l'intérêt premier des Lilloises et des Lillois est le grand absent ! Jean-René Lecerf fera comme Valérie Létard, en son temps, lors des élections régionales de 2010 en Nord Pas de Calais... un petit tour... et puis s'en va !

 

Les échecs de Martine Aubry, qu'elle partage avec ses alliés objectifs précédemment nommés, en termes de sécurité ; d'emploi ; de dette par habitant ; d'insuffisances d'intendance de la commune - comme la propreté que l'on souhaiterait identique dans tous les quartiers sur la durée totale du mandat au zèle mis en place le mois précédant le premier tour de l'élection municipale... ; de transports et de déplacements dans la commune..., etc. sont masqués en fait par le volet culture "Lille Fantastic" que Martine Aubry s'empresse sans cesse de mettre en avant, quasi religieusement. À 15% du budget municipal, lorsque la sécurité, par exemple, n'en représente que 3%, ce serait un tort !

  

Cependant, voilà, il y a juste comme un "petit" bémol à cette gestion de façade, avant tout idéologique, des affaires courantes. L'insécurité, bien plus que le simple sentiment d'insécurité, ne grimperait pas en flèche à Lille, ainsi que dans la communauté urbaine de Lille (j'aimerais pouvoir vous donner des chiffres, mais même après la demande faite auprès de la préfecture, l'opacité reste totale sur la réalité de la situation. En parallèle, les témoignages et sollicitations de victimes lilloises et de la communauté urbaine de Lille victimes se multiplient) ; le chômage ne serait pas, dans la capitale du Nord, significativement supérieur à la moyenne nationale ; Lille ne serait pas un immense bouchon permanent ; la propreté serait la règle dans tous les quartiers et non l'exception... alors, je comprendrais sans doute ce tel déséquilibre dans les priorités et moyens accordés par la majorité sortante ! Alors, je saurais sûrement expliquer qu'ils aient réussi à trouver le moyen de doubler la dette de la commune ces quatre dernières années pour un résultat quasi nul, au regard des critères qui intéressent nos administré(e)s dans les enjeux de cette élection ; et un résultat fait surtout de paillettes, tourné davantage vers les citoyens du monde et les bobos de passage, qu'au profit des Lilloises et des Lillois eux-mêmes. C'est important d'être attractif, pourtant il ne faudrait pas que les premiers acteurs et intéressés, qui vivent tous les jours dans leur ville, en soient les grands oubliés !

 

Hormis pour les grandes parades de Lille Fantastic et la Grande braderie - que Martine Aubry n'a d'ailleurs pas inventée - (j'en profite pour vous inviter toutes et tous à venir y faire plus qu'un tour, les 6 et 7 septembre prochains ! :)), Lille n'est pas assez connue pour sa gastronomie régionale, ses savoir-faire, son histoire et son influence flamande, notamment. Ce déficit de notoriété lui est préjudiciable pour son développement, et c'est sûrement cela que les Lilloises et les Lillois sont en droit d'attendre d'une équipe municipale. Un cap ; une valorisation de l'existant, des acquis et de l'histoire ; des priorités et des moyens équilibrés, en premier lieu au service des Lilloises et des Lillois, pour leur présent et leur avenir !

 

À l'issue de ce constat, la seule alternative à Martine Aubry et son système - limite féodal - en place, c'est Éric Dillies, ses co-listières et ses co-listiers de la liste « Lille Bleu Marine » ! Un homme de bon sens, conseiller régional, implanté localement de longue date. Une équipe dynamique et motivée pour défendre et porter la voix des Lilloises et des Lillois, et leur rendre la part de leur cité qui leur revient !

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

C.M. : La recherche de l'intérêt premier de toutes les Lilloises et de tous les Lillois est la clé de voûte de notre projet pour Lille, le lien entre chacune de nos propositions. Nous voulons rendre aux habitantes et aux habitants de Lille la place qui est la leur, à savoir les principaux bénéficiaires des politiques de la ville, puisqu'ils en sont les premiers contributeurs. Une équipe municipale, et des services municipaux au service de leurs administré(e)s.

 

Nous redéfinirons les priorités, et redéploieront les moyens alloués à leur financement. Pour Lille, nous nous engageons à :

- Rétablir la sécurité. La première des libertés, c'est la sécurité !
- Attirer, protéger, encourager l'emploi.
- Lutter contre les gaspillages, les dépenses fastueuses et inutiles.
- Assurer la transparence totale des critères et procédures d'attribution des logements sociaux.
- Donner le pouvoir aux Lilloises et aux Lillois par référendum.
- Faire de nos écoles un lieu de transmission des savoirs dans la sérénité.
- Défendre la laïcité dans tous les secteurs de la vie municipale.
- Restaurer la propreté dans toute la ville.
- Mettre fin aux installations sauvages de campements de Roms et interdire la mendicité agressive.

 

Afin d'y parvenir voici quelques une de nos propositions phares, par thèmes, qui nous différencient des autres listes.

 

Délinquance et criminalité - Sous le mandat municipal qui se termine, Martine Aubry a consacré 3% du budget à la sécurité des Lilloises et des Lillois, alors qu'elle en a attribué 15% à la culture. Les moyens financiers existent. Nous proposons juste aux Lilloises et au Lillois, sans dénigrer une thématique par rapport à une autre, de répartir équitablement les priorités et les moyens accordés. Afin de rétablir la sécurité dans notre commune de Lille, nous proposons de redéfinir la convention de coordination entre la police municipale et les forces de sécurité de l'État. Concernant la police municipale, nous proposons de tripler les effectifs. Actuellement, 95 agents, dont près de la moitié affectés au stationnement, assurent la protection de plus de 225 000 habitants. Nous proposons de porter leur nombre à 300. Les policiers municipaux seront présents et répartis sur l'ensemble de la commune. Pour assurer cette présence sur le terrain, un poste de police municipale sera créé dans chaque quartier de Lille et des villes associées (Hellemmes et Lomme). Les agents de la police municipale seront armés, et formés au port de l'arme. Un professionnel reconnu sera placé à sa tête, et des cadres issus de la police nationale et de la gendarmerie seront recrutés. Parallèlement, nous créerons un réseau de vidéo-surveillance. Dans les transports en commun lillois, les postes de médiateurs seront remplacés par une police métropolitaine des transports.

 

Économie et emploi - Nous voulons attirer, protéger, et encourager l'emploi à Lille. Parmi nos propositions, l'aide à la création d'entreprises par la mise à disposition de locaux à loyer minoré pendant les trois premières années d'activité, et la création de zones d'activités sécurisées. Nous proposons de favoriser l'attribution des marchés publics aux PME/PMI, TPE, et aux artisans. Ces entreprises qui emploient les travailleuses lilloises et les travailleurs lillois, qui payent réellement des impôts, et qui sont respectueuses des droits du travail, doivent être encouragées ; de même, les aides directes leur seront exclusivement réservées.

 

Nous voulons également faire de Lille un moteur de croissance ! Ce ne sont pas les projets qui manquent, ni les femmes, ni les hommes, mais bien les financements. Force est de constater que les banques et les collectivités locales n'assurent plus leur mission de financement. Pour pallier cet abandon, nous proposons d'innover en mettant en place de nouveaux instruments permettant de mobiliser l'épargne disponible dans la région, par la création d'une coopérative d'investisseurs particuliers permettant de lever l'épargne des ménages au profit de la petite entreprise.

 

Fiscalité et gestion - Nous voulons agir pour le désendettement de notre ville. Une fois élus, afin de réaffecter les fonds à des dépenses utiles pour les Lilloises et les Lillois, nous commencerons par réaliser un audit complet des finances réelles de la ville. Nous proposons de recourir au référendum d'initiative municipale pour tout sujet majeur qui engage les deniers publics et augmente le niveau de la dette des contribuables.

 

Nous proposons de supprimer les subventions aux associations communautaristes, électoralistes et celles dont les actions ne servent pas l'intérêt local. Nous porterons l'idée du chèque associatif, à discuter et à définir, permettant aux Lilloises et aux Lillois de décider de la répartition de tout ou partie des subventions publiques municipales accordées aux associations. Nous créerons une commission citoyenne d'audit financier composée d'électeurs, chargée de contrôler les comptes de la commune, et également des associations qui reçoivent des subventions publiques. Afin que les Lilloises et les Lillois puissent juger des finances publiques en toute liberté, et par eux-même, tous les rapports d'audit seront publiés.

 

Démocratie locale - Nous voulons une vraie participation des citoyennes et des citoyens à la vie de leur cité. La démocratie, c'est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Élire un maire, ce n'est pas lui signer un chèque en blanc pour six ans. Les habitantes et les habitants doivent pouvoir exercer un contrôle sur les choix majeurs, sur l'utilisation de l'argent public durant cette période. Un peu à l'image de la démocratie suisse, nous proposons aux Lilloises et aux Lillois de rétablir un droit de pétition réel. Le dépôt d'une pétition signée par 2 000 habitants permettra d'inscrire automatiquement une question à l'ordre du jour soumise au débat du conseil municipal. Nous consulterons régulièrement les Lilloises et les Lillois par la voie du référendum local. Nous permettrons aussi aux Lilloises et aux Lillois de déclencher l'organisation d'un référendum local dès lors qu'une pétition recueillera 10 000 signatures.

 

Logement - Il manque à Lille, et aux villes associées (Hellemmes et Lomme) 16 500 logements pour satisfaire la demande des habitantes et des habitants. Afin de lutter contre la spéculation immobilière qui en découle, nous lutterons contre la pénurie de logements en libérant du foncier public. Les friches et les bâtiments publics non occupés seront affectés prioritairement au logement. Concernant les logements sociaux, nous proposons de mettre fin au clientélisme, et d'imposer la transparence dans leur attribution.

 

Nous proposons de développer les aides financières allouées à la rénovation des logements insalubres, et inciterons à la construction de logements à énergie positive. Nous refuserons que les hébergements d'urgence soient principalement attribués aux Roms et aux immigrés clandestins. Nous proposerons de créer un service de consignes pour les SDF, afin qu'ils puissent y déposer leurs papiers d'identité et leurs documents administratifs, trop souvent volés dans les centres d'hébergement.

 

Circulation et stationnement - Le chantage permanent exercé par les Verts sur leurs alliés socialistes a eu pour conséquence d'abandonner complètement le transport routier à Lille et dans toute la métropole. La congestion a gagné toute l'agglomération. Nous proposons de redéfinir le plan de circulation pour fluidifier les déplacements dans la ville et raccourcir les temps de trajets ; doubler les places de stationnement en mutualisant les parkings des administrations pour les ouvrir au public entre 17h00 et 7h00 ; rétablir la gratuité du stationnement entre 12h00 et 14h00 ; réaliser le contournement autoroutiers au sud-est de Lille.

 

Concernant les transports en commun, nous proposons de les redéployer dans toute la ville et de les sécuriser ; le prolongement de la ligne 1 du métro de la station des 4 cantons jusqu'à l'aéroport de Lille-Lesquin ; également la création d'une 3ème ligne de métro entre Wattignies et Saint-André desservant le quartier universitaire Vauban-Esquermes, le Vieux-Lille, Lille-Europe et La Madeleine.

 

Environnement et propreté - Nous proposons de renégocier le contrat de ramassage des ordures ménagères et affecter un opérateur unique par secteur géographique ; de mettre en place une incitation financière pour le recyclage déchets, afin d'affiner leur tri ; de développer la production de biogaz à partir des déchets ménagers. Concernant la distribution de l'eau, nous proposons de renégocier la délégation de service public à l'avantage des Lilloises et des Lillois, auquel cas nous remettrons sa distribution en régie. Nous accélérerons la transition vers l'éclairage LED pour réaliser des économies sans altérer la puissance de l'éclairage de nos rues, en installant des chaussées et des trottoirs à récupération d'énergie cinétique.

 

École et petite enfance - L'école doit redevenir le lieu de l'apprentissage du respect, de l'effort et de l'excellence. Cela passe par la sérénité. Il est anormal de constater que les écoles primaires elles-mêmes puissent devenir des lieux d'insécurité. Les enfants des quartiers populaires ont eux aussi le droit à la sécurité et à l'excellence. Dans le cadre de la réforme scolaire, nous proposons de privilégier le mercredi pour son application ; et de favoriser les activités sportives et artistiques, de promouvoir le patrimoine local et son histoire. Dans les cantines, nous proposons d'augmenter la part de produits issus de l'agriculture locale et biologique, et d'y faire respecter la laïcité.

 

Lille souffre d'un manque de place de crèche et de personnel dédié. Nous proposons d'accompagner le développement des crèches d'entreprises, et de mettre en place des crèches de nuit, en co-gestion et en co-financement. Nous proposons de développer les crèches familiales, sous la responsabilité d'une assistante maternelle, subventionnées par la municipalité ; ainsi que la mise à disposition des bâtiments publics vides pour créer des maisons d'assistantes maternelles.

 

Culture - La municipalité actuelle dépense plus de 63 millions d'euros pour la culture, soit 15% du budget, essentiellement pour des spectacles éphémères et coûteux, qui expliquent le délabrement des finances municipales et font l'objet d'un clientélisme scandaleux. Nous proposons de permettre l'émergence d'artistes indépendants en généralisant la pratique des concours, sous la direction de jurys indépendants. Comme évoqué dans le thème "Fiscalité et gestion" au sujet du chèque associatif, nous souhaitons associer les Lilloises et les Lillois à la décision de subventionner des artistes ou des structures culturelles. Concernant le zoo de Lille, nous sommes pour le maintien de sa gratuité. Nous privilégierons l'entretien des bâtiments historiques de la ville, tel que le Palais des Beaux-Arts.

 

Sport - Les socialistes engagent des dépenses pharaoniques dans des projets tels que le grand stade à Villeneuve d'Ascq, et ne financent presque pas les équipements sportifs de proximité. Il ne reste que des reliquats pour les habitantes et les habitants : 4% des investissements. Nous proposons de doter Lille de piscines modernes, et réhabiliter ou reconstruire la piscine Max Dormoy. Nous avons en projet de rouvrir la salle de sport La Chênaie, à Lille-Sud, après l'avoir réhabilitée, et également de réaménager les créneaux horaires dans tous les équipements sportifs pour qu'ils soient ouverts au plus grand nombre. Nous proposons de passer un accord avec le LOSC pour que les joueurs s'impliquent, une journée par mois, auprès des jeunes lilloises et lillois.

 

Personnes âgées - Nous pensons que nos aînés doivent devenir une force vive de la vie locale. Ils disposent de deux atouts qui peuvent être mis à profit par la collectivité : d'une part, ils ont des compétences et de l'expérience ; d'autre part, ils ont du temps libre. Nous proposons de favoriser le tutorat par des personnes âgées, pour transmettre les expériences professionnelles. Également d'associer les personnes âgées aux activités périscolaires. Nous proposons de développer la solidarité entre les générations, par l'hébergement des étudiants contre des services d'assistance à la personne. Nous sommes pour le maintien des EHPAD au cœur de la ville.

 

Personnes handicapées -La cité ne peut laisser à l'écart les personnes souffrant d'un handicap physique. Nous proposons de créer, en concertation avec les associations de défense des handicapés, un label et un logo pour signaler les bâtiments publics et privés qui leurs sont accessibles. Dans un même temps, nous proposons d'accroître l'accessibilité aux bâtiments et lieux publics, et de faciliter l'accès aux transports en commun. Concernant le parc de logements sociaux LMH (Lille Métropole Habitat), nous réaliserons un audit des besoins en la matière.

 

Pour prendre connaissance de l'ensemble de nos propositions, je vous invite à consulter l'intégralité de notre programme sur internet.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

C.M. : Je n'ai pas de boule de cristal... Néanmoins, sans vouloir tomber dans des lieux communs, tout dépendra de la participation ! Maintenant, force est de constater qu'il y a plus qu'un malaise dans notre pays, dans nos communes ! Malgré les manipulations, les coups bas, et les calculs politiques de l'exécutif, je crois que les Françaises et les Français sauront se faire entendre, sans doute dans une mesure moindre nationalement que la lame de fond que l'on peut déjà percevoir, et qui déferlera lors des élections européennes le 25 mai prochain.

 

Cependant, localement pour les municipales, il est certain que là où le FN-RBM est présent, le signal sera fort et scruté de très près ! Concernant les villes politisées où le FN-RBM ne sera pas présent, l'UMP par défaut captera certainement les mécontentements du moment, mais je pense en réalité que le PS et ses satellites résisteront mieux qu'attendu... Les résultats des listes de Debout la République (Nicolas Dupont-Aignan) seront aussi à observer, et plus précisément leur capacité à capter la fronde de l'électorat centriste qui ne serait pas encore prêt à soutenir nos listes FN-RBM dans les urnes.

 

Pour ce qui est de Lille, la situation est particulière. Martine Aubry y règne presque en régente absolue ! Entre clientélisme, réseaux d'influence, et accointance avec la presse régionale et locale, le débat est quasi verrouillé, difficile alors de laisser entrevoir autre chose et de sonder la réalité du terrain... En tous cas, lorsque je tracte dans la rue, ou que je fais du porte-à-porte, comme samedi dernier par exemple, les sympathisants socialistes vous témoignent leur désamour pour Martine Aubry ! Étrangement, comme quelque chose que l'on se transmet de mère en fille, et de père en fils, sans pour autant savoir pourquoi, si ce n'est peut-être la peur de l'inconnu, je comprends que certains s'interdisent de se libérer et votent religieusement pour le système en place. L'outrance, pour une partie d'entre eux, cette fois-ci, sera sans doute le "choix" éphémère parmi les quelques listes dissidentes de gauche et d'extrême gauche, qui le soir venu des résultats du premier tour auront déjà convolé avec Martine Aubry pour former sa liste du second tour... Par contre, toujours sur le terrain, il en est tout autre des sympathisants UMP ! D'une manière générale, à l'exception des quelques personnes politisées, ou débordant de préjugés à notre égard... l'accueil chez les commerçants, les habitantes et les habitants de Lille est chaleureux. Les échanges sont constructifs, les attentes et les espoirs très grands ! Les gens prennent et demandent nos tracts ainsi que notre programme de plus en plus facilement, et avec le sourire !

 

Je crois que notre liste « Lille Bleu Marine » va créer la surprise le 23 mars ! Aujourd'hui, nous sommes estimés entre 14 et 20%, là où, en 2008, une liste déjà conduite par Éric Dillies avait obtenu 5,69%, après le siphonnage temporaire des voix FN par Nicolas Sarkozy. L'UMP-UDI chute d'autant entre les résultats de 2008 et les estimations pour le prochain scrutin, que de points supplémentaires que l'on veut bien nous accorder dans les sondages. Il n'est, à mon sens, pas impossible de voir notre liste talonner celle de l'UMP-UDI, et peut-être même arriver devant, au final, face à Martine Aubry dans une triangulaire avec l'UMP-UDI. L'avenir nous le dira !

 

PdA : Un dernier mot ?

 

C.M. : À l'heure où tout est insidieusement fait pour favoriser l'abstention (absence de débat, polémiques nationales à mille lieux des enjeux locaux, affaires...), en réalité le meilleur moyen pour ne mener aux urnes que les bataillons de fidèles politisés et reconduire les majorités sortantes - notamment UMP et PS - j'exhorte sincèrement toutes les électrices et tous les électeurs à reprendre en main le destin de leur cité ! Pour cela, une première chose à faire : se déplacer massivement les 23 et 30 mars prochains, et voter ! La deuxième, être attentif et exigeant après l'élection, en veillant et s'impliquant dans la vie et la gestion de leur commune. Merci pour vos questions, et peut-être à bientôt !

 

Propos recueillis le 17/03/14

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Vincent Fleury

Vincent Fleury

Montrouge (Hauts-de-Seine) - MoDem

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Vincent Fleury. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ?

 

Vincent Fleury : Bonjour. Merci de me donner la parole. Alors, j’ai 28 ans, je suis actuellement vice-président des Jeunes démocrates (MoDem), après en avoir été le trésorier. J’ai fait des études de droit et d’assurance, exercé plusieurs métiers. Comme je suis aujourd’hui demandeur d’emploi et que j’ai la possibilité de me réorienter, je cherche un secteur dans lequel je puisse vraiment m’épanouir. Pourquoi pas la politique, puisque ça me plaît ? On ne travaille bien que quand on est heureux de faire ce qu’on fait, non ?

 

PdA : D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politique ?

 

V.F. : J’ai toujours aimé l’engagement citoyen. C’est un truc qui est en moi depuis pas mal de temps. Adolescent, j’ai été délégué de classe, scout de France… Mais honnêtement, avant la création du MoDem en 2007, aucun parti ne me donnait envie d’adhérer. C’était pour moi synonyme d’enfermement idéologique ! Le Mouvement démocrate m’a prouvé le contraire. Quand j’ai pris ma carte pour la première fois, en 2011, je ne l’ai fait que pour soutenir un parti qui correspondait à mes idées, un parti centriste qui ne voyait pas la gauche et la droite comme des suppôts de Satan. Un parti pragmatique et bienveillant. Bon, au départ, je voulais juste lui donner 20 euros et un adhérent de plus. Mais en fait, depuis, tout s’est enchaîné assez vite. Chassez le naturel, il revient au galop !

 

Pour résumer mon engagement, je pense à une phrase de Gandhi. Il disait que « croire en quelque chose et ne pas le vivre, c’est malhonnête ». Voilà, je cherche à être honnête avec moi-même.

 

PdA : Vous serez candidat à Montrouge (Hauts-de-Seine) lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action des équipes sortantes ?

 

V.F. : Le bilan est bon. Comme vient très justement de l’écrire la revue Challenges, Montrouge est « une ville aux allures de village ». À deux pas de Paris et avec 49 000 habitants, ce n’est pas rien. On comprend que de plus en plus de Parisiens viennent y trouver ce qui leur manque dans la capitale. L’équipe sortante accompagne cela, tout en dotant Montrouge de belles infrastructures. Alors, effectivement, il manque des places en crèche, et la ville devient de plus en plus chère, mais c’est la rançon du succès. La prochaine équipe municipale devra se pencher là-dessus, afin que Montrouge reste une ville accueillante. La politique est toujours une question d’équilibre.

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

V.F. : Il n’y a pas grand-chose à changer à Montrouge aujourd’hui. L’heure n’est plus vraiment aux grands travaux, elle est aux finitions et à l’entretien. Ce qu’il faut préserver et améliorer désormais, c’est la qualité de vie des Montrougiens. Il va falloir rénover certains lieux, rajouter des espaces verts, un cinéma, une école, des gymnases, limiter l’implantation des panneaux publicitaires, etc. Et il faudra lancer tout ça avant 2016, avant que Montrouge ne soit absorbée par la création du Grand Paris dans laquelle elle risque de perdre une bonne partie de son autonomie politique. Je pense que l’équipe actuelle, avec son bilan et son expérience, est la mieux préparée pour face à ces défis. C’est pour ça que j’ai accepté de rejoindre la liste du maire sortant.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres... ?

 

V.F. : À Montrouge, ça sent bon. L’équipe sortante devrait être reconduite assez facilement, peut-être même dès le premier tour. Elle a un bon bilan, les Montrougiens aiment bien leur maire, et l’opposition ne propose rien de solide.

 

Pour le reste de la France, j’avoue que je ne sens pas grand-chose ! Il faut dire que, malgré ce que pensent certains partis et certains médias, les municipales sont des élections locales. Dans la plupart des cas, elles ne sont pas liées à la couleur politique des candidats, mais à leur compétence, leurs propositions, leur bilan, s’ils en ont un, etc.

 

Le seul truc que je sens, c’est que les extrémistes et les écolos vont faire de bons scores. Je crois que beaucoup de gens n’ont plus envie de voter de façon réfléchie, car ils ne croient plus à la politique. Ils votent en réaction, et attendent une espèce de grand soir. Du coup, comme c’est la crise, ils votent FN ou Front de Gauche, et comme il vient d’y avoir un nuage de pollution, ils vont sans doute aussi voter pour les Verts. À force d’avoir des politiques qui ne pensent qu’à court terme, les électeurs s’y mettent aussi. Bon, dans le cas des Verts, ce n’est pas une si mauvaise chose, car il y a une urgence écologique que le PS prend à la légère. Mais sinon, la France a besoin d’aller de l’avant avec pragmatisme. Il ne faut pas qu’on cherche à sanctionner le passé, il faut construire l’avenir, et il y a du boulot.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

V.F. : Deux en fait. D’abord, je crois que la tendance générale est à la passivité et à la résignation, mais je suis convaincu que c’est en agissant tous un peu qu’on avancera. « Je me révolte donc nous sommes », disait Camus. C’est tout à fait ça, on est tous dans le même bateau. Donc, si le monde dans lequel vous vivez ne vous convient pas, quelle que soit votre sensibilité, engagez-vous ! Ensuite, le premier des engagements, c’est le vote. Vous pouvez voter deux fois cette année, aux municipales et aux européennes. Profitez-en.

 

Propos recueillis le 17/03/14

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Laurine Nocera

Laurine Nocera

Loire-sur-Rhône (Rhône) - Sans étiquette

 

Paroles d'Actu : Bonjour, Laurine Nocera. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politique ?

 

Laurine Nocera : Bonjour, je suis actuellement en deuxième année de DUT Génie Civil à Lyon. Le bâtiment est un milieu qui me passionne depuis toute petite. Je souhaiterais donc intégrer une école d'ingénieur l'année prochaine.

 

En ce qui concerne mon engagement politique, il y a trois mois, je ne pensais pas intégrer une liste. Puis Anne-Marie Sanchez m'a contactée et m'a parlé de son projet de monter une liste apolitique. J'ai trouvé cela intéressant de pouvoir s'investir dans les projets de sa commune, d'exprimer ses opinions et d'être écoutée, malgré mon jeune âge.

 

PdA : Vous serez candidate à Loire-sur-Rhône (Rhône) lors des élections municipales qui se tiendront à la fin du mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action de l'équipe sortante ?

 

L.N. : Il est plus difficile, pour ce qui me concerne, de faire un bilan, car je n'avais que 13 ans lors de l'élection de l'équipe sortante. Néanmoins, j'ai pu voir que beaucoup de leurs projets n'ont pas été réalisés. De plus, il n'y a pas beaucoup de différences entre leurs propositions d'il y a six ans et celles d'aujourd'hui. 

 

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

 

L.N. : Il a y un réel esprit d'équipe dans notre liste. Nous voulons montrer que nous sommes 19, et non pas 1+18. De plus, il y a aussi bien des "nouveaux" Loirards que des "anciens", cela nous permet d'avoir une vision assez large. Nous voulons essayer de donner un nouvel élan à Loire-sur-Rhône. Nous avons quelques projets clés, comme la création d'une Halle au centre du village, ou encore une fête pour réunir toutes les associations. Enfin, la communication entre les conseillers et les habitants est très importante, nous aimerions donc travailler à son amélioration.

 

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ?

 

L.N. : Il est très difficile de savoir si nous allons être élus. Quoi qu'il arrive, cela m'aura permis de rencontrer de nouvelles personnes, de découvrir une nouvelle facette de Loire-sur-Rhône, qui est la vie politique. J'ai pu d'ores et déjà m'investir, lors de rédactions de tracts, notamment. 

 

PdA : Un dernier mot ?

 

L.N. : Je remercie Anne-Marie Sanchez pour m'avoir permis de me joindre à elle pour cette aventure. Et je trouve cela intéressant d'intégrer des jeunes dans les listes, car nous apportons une vision différente pour certaines choses.

 

Propos recueillis le 19/03/14

 

 

Nicolas Vervliet

Nicolas Vervliet

1er ar. de Lyon (Rhône) - PS

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Nicolas Vervliet. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politique ? 

 

Nicolas Vervliet : Bonjour Nicolas. Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour votre travail au sein de Paroles d’Actu, car il est rare que les jeunes, quelle que soit leur sensibilité politique, aient une tribune dans la presse à la hauteur de leur engagement au service de la cité.

 

Me concernant, j’ai 31 ans et suis originaire de Dunkerque. Après des débuts professionnels à Paris, j’ai choisi d’habiter Lyon à la suite d’un séjour chez des amis lyonnais. C’est une ville pour laquelle j’ai eu le coup de foudre, et notamment pour la Croix-Rousse. Ingénieur en électronique (ENSEA), spécialisé dans l’organisation du travail (Arts et Métiers ParisTech), je préside une coopérative de consultants indépendants que j’ai créée dans le 1er arrondissement. Une coopérative, parce que c’est le modèle de l’entreprise que je promeus, du fait de mon attachement à la valorisation de la force de travail avant la valorisation du capital, une coopérative dans le 1er arrondissement parce que c’est aussi cela, l’héritage des Canuts.

 

Je me suis engagé en politique à l’âge de 21 ans, au MJS et au PS, puis à HES (Homosexualités et Socialisme), dont je suis l’actuel trésorier national. Issu d’une famille de classe moyenne non politisée, mes convictions sont nées de la volonté de construire un monde plus juste, un monde meilleur où chacune et chacun peut trouver sa place sans prendre celle de l’autre, des convictions profondément humanistes. Pour moi, le respect des différences est ce qu’il y a de plus essentiel pour donner du sens au vivre ensemble. Lyon est une ville ouverte, notamment aux LGBT, j’œuvre pour qu’elle le soit encore plus. 

  

PdA : Vous serez candidat à Lyon, dans le premier arrondissement, lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action des équipes sortantes ? 

 

N.V. : Je suis candidat dans le 1er arrondissement de Lyon, aux côtés d’Odile Belinga, sur la liste « Évidemment Lyon », portée par le maire sortant Gérard Collomb, qui a un excellent bilan. Lyon est classée la ville la mieux gérée de France alors que les investissements publics sont nombreux et très appréciés des Lyonnais. Cela prouve que l’on peut mettre en œuvre une politique de gauche ambitieuse tout en étant soucieux de maîtriser la dépense publique. Et les réalisations profitables aux Lyonnais-e-s sont nombreuses : trois fois plus de logements sociaux construits par an par rapport à 2001 (dont de nombreuses préemptions dans le 1er arrondissement), création des maisons de santé, création de deux trams et prolongations de trois lignes de métro/tram existantes, aménagement des rives de Saône, deux fois plus de pistes cyclables (par rapport à 2008), baisse de 10% des émissions de CO2, un développement économique profitable à l’emploi… Bref, un bilan que je porte fièrement. 

  

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ? 

  

N.V. : Continuer à développer l’offre de logements sur Lyon, c’est aussi développer les logements étudiants, nous en créerons 6 000 d’ici 2020, tout en continuant notre politique volontariste en matière de logement social (4 500 logements par an) et de réhabilitation des quartiers.

 

Lyon est une ville économiquement dynamique, et nous avons un vivier de ressources précieuses, c’est pourquoi nous souhaitons développer les technologies vertes, numériques et robotiques. Pour cela, nous donnerons aux étudiants et chercheurs de la métropole les moyens de travailler dans de bonnes conditions, en rénovation des campus Lyon Tech la Doua, Charles Mérieux et Bron-Parilly.

 

En matière de transport, nous souhaitons prolonger le service de nuit du métro jusqu’à 2h le week-end – une mesure que nous attendons avec impatience –, accroître la capacité des rames de métro pour désencombrer l’espace lors des périodes de pointe, développer les voitures électriques libre service (1 000 d’ici 2020) et compléter l’offre de Vélo’v par des Vélo’v à assistance électrique - très pratique pour remonter les pentes de la Croix-Rousse.

 

Lyon, c’est aussi une capitale culturelle. Nous développerons les pratiques amateurs dans chaque institution culturelle pour que la culture soit notre bien commun. Dans le 1er arrondissement, la galerie des Terreaux (place des Terreaux) accueillera une galerie de l’architecture et du paysage. La culture passant aussi par la culture numérique, nous installerons le wifi en ville, la 4G dans les stations de métro et créerons des applications mobiles pour faciliter la vie quotidienne.

 

Niveau urbanisme, nous réhabiliterons la place des Terreaux, requalifierons la gare de Perrache et son centre d’échange afin de réunifier la Presqu’île à la Confluence.

 

Côté environnement, nous continuerons à rendre la ville plus verte, à développer les pistes cyclables et les lieux de balades piétonnes, dont les terrasses de la Presqu’île, qui seront aménagées au dessus du parking Saint-Antoine, qui deviendra alors souterrain... Il est très difficile de résumer les 400 pages de notre projet pour Lyon en quelques lignes. Des idées, nous n’en manquons pas et nous tiendrons nos engagements, comme nous les avons toujours tenus à Lyon. 

  

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement… Et les autres … ?

 

 

N.V. : Sur Lyon, je regrette que l’ensemble des sensibilités de gauche ne se soit pas toutes rassemblées autour de Gérard Collomb car contrairement à 2008, nous ne pourrons pas gagner dès le 1er tour. Notre liste est favorite mais cela ne nous empêche pas d’aller à la rencontre, dans la rue et en porte-à-porte, de nos concitoyens depuis 6 mois pour échanger avec eux et les inciter à aller voter pour nous dès le 1er tour. Sachant que le 1er arrondissement compte 16 400 électeurs inscrits, nous avons frappé près de 10 000 portes. C’est un travail de proximité qui est notre marque de fabrique : nous sommes à l’écoute parce que nous sommes proches de nos électeurs pour améliorer leur quotidien.

 

Au niveau national, les difficultés économiques que connaît notre pays, et plus globalement l’Europe, ne créent pas un climat favorable à la victoire de la gauche aussi largement qu’en 2008, cela malgré la bonne gestion des municipalités socialistes. Je suis navré que le président de la République et son gouvernement soient aussi peu populaires, cela joue en notre défaveur au niveau local. J’attends beaucoup de leur part d’ici 2017 pour être fier de leur bilan.

 

Par ailleurs, je suis inquiet de la montée du Front national, et d’autant plus pour les élections européennes car Marine Le Pen et ses amis font la politique de la haine en créant les conditions favorables à un repli sur soi, à encore plus d’individualisme. Leurs solutions sont extrêmes et irréalisables dans une démocratie. Le passé nous a montré qu’ils étaient capables du pire au niveau d’une municipalité, imaginez les conséquences dramatiques sur la France et sur l’Europe que causerait leur politique appliquée à plus grande échelle ! 

  

PdA : Un dernier mot ? 

  

N.V. : Je crois que j’en ai déjà beaucoup dit… alors je serai bref. E-lectrices, e-lecteurs n’oubliez pas d’aller voter les dimanches 23 et 30 mars prochains, votez à gauche, votez pour les listes soutenues par le PS. À Lyon votez pour les listes « Évidemment Lyon » ! 

 

Propos recueillis le 21/03/14

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Gaëtan Dussausaye

Gaëtan Dussausaye

11e ar. de Paris - FN/RBM (tête de liste)

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Gaëtan Dussausaye. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politique ? 

 

Gaëtan Dussausaye : Bonjour. 19 ans, étudiant en troisième année de Licence Philosophie et Lettres modernes à Paris 1 (Panthéon-Sorbonne) et à Paris 3 (Sorbonne Nouvelle), je suis actuellement Secrétaire départemental du FNJ de Paris et candidat FN-RBM à la mairie du 11ème arrondissement de Paris.

 

Je me suis découvert un certain intérêt pour la question politique à partir de la troisième. Ayant été confronté, assez jeune, à différentes problématiques qui malmènent encore aujourd’hui le quotidien d’un grand nombre de jeunes Français - que ce soit l’absence progressive d’autorité au sein des établissements scolaires, la nécessité de porter telle ou telle marque ou d’écouter telle ou telle musique dans un souci de reconnaissance de soi vis-à-vis des autres – je me suis posé un certain nombre de questions qui m’ont amené progressivement et plus largement à la question politique.

 

Afin d’être en mesure de mieux saisir notre actualité politique, j’ai pris le temps et le soin de regarder et de scruter les différents projets, réactions et communiqués de tous les mouvements politiques possibles. C’est au début de l’année 2011 que j’ai compris que le premier bulletin que je glisserais lors des présidentielles de 2012 serait un bulletin Front national - Rassemblement Bleu Marine. Face aux deux grands perdants de ces quarante dernières années, que sont l’UMP et le PS confondus, je considérais - et je considère évidemment encore - le FN-RBM comme le seul mouvement politique crédible, cohérent et clairvoyant, qui permet d’espérer à nouveau en la France et en son peuple.

 

Souveraineté, liberté, républicanisme, patriotisme, démocratie (réelle), unité nationale, justice sociale, laïcité, etc… Voici mes convictions ; convictions qui font les raisons de mon engagement au sein du Front national-Rassemblement Bleu Marine, que j’ai rejoint officiellement début décembre 2011.

  

PdA : Vous serez candidat à Paris, dans le 11e arrondissement, lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l’action des équipes sortantes ?

 

G.D. : Vois-tu, nous avons « la chance » d’avoir au sein du conseil municipal du 11e arrondissement non moins de sept sensibilités politiques « différentes » : PS, UMP, PCF, EELV, Modem, PRG, et MRC. Pourtant, à chaque conseil d’arrondissement, toutes les propositions faites par l’équipe municipale de Monsieur Patrick Bloche (PS) sont votées à l’unanimité ! Par conséquent, j’en tire la conclusion que tous les élus au conseil du 11e arrondissement, quelle que soit leur étiquette politique, sont tous responsables du matraquage fiscal que subissent de plein fouet les familles et les classes moyennes et populaires de l’arrondissement, de la chasse des classes moyennes et populaires hors de la capitale, de l’explosion des cambriolages, des braquages et des incivilités, de l’abandon des commerçants et des artisans au profit de la grande distribution sauvage, des politiques nocives à la qualité de vie des habitants et tout particulièrement des familles (crèches, hygiène, propreté, etc…).

  

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ? 

  

G.D. : Le 23 mars, les citoyens du 11e arrondissement auront le choix entre le projet des sœurs jumelles de l’UMPS et de leurs alliés, et notre projet – un projet de bon sens, dont le fondement repose sur ces trois éléments : prospérité, sérénité et solidarité. Ainsi, conformément aux attentes des Parisiennes et des Parisiens, nous proposons de faire du 11e arrondissement :

- un arrondissement fiscalement attractif, pour rendre de l’oxygène aux commerces et redonner du pouvoir d’achat aux ménages ;

- un arrondissement tranquille et serein, en développant davantage la vidéosurveillance, en renforçant l’action municipale, et en encourageant les initiatives citoyennes à travers le milieu associatif ;

- un arrondissement où les classes moyennes et populaires peuvent de nouveau s’y loger, en vendant une partie du parc social aux locataires, en priorisant ceux qui travaillent dans la capitale dans l’attribution des logements sociaux, en créant de nouveaux logements par des réquisitions-réhabilitations de logements ou de bureaux vides ;

- un arrondissement qui soutienne les commerçants et les artisans d’abord, seuls garants d’une ville à taille humaine, plutôt que la grande distribution folle ;

- un arrondissement où les citoyens pourront enfin retrouver la parole, par la mise en place d’une démocratie locale et participative réelle (notamment par l’organisation de référendums locaux sur les grands sujets de l’action municipale)...

  

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... 

 

G.D. : Cela fait plus d’un an que nous sommes, mes équipes et moi-même, sur le terrain dans le 11e arrondissement. Que ce soit sur les marchés, à la sortie des métros, ou lors de visites aux commerçants et artisans, l’accueil a incroyablement changé. Les réactions vives, colériques ou agressives ont définitivement laissé place à la curiosité, aux échanges nombreux, si ce n’est à l’adhésion. Je crois que nous pouvons d’ores et déjà nous féliciter de cette évolution. Maintenant, rendez-vous le 23 mars au soir pour les résultats !

  

PdA : Et les autres... ?

  

G.D. : Je pense que le Front national-Rassemblement Bleu Marine sera le grand vainqueur de ces élections municipales de 2014. Déjà, nous avons réussi, à la grande surprise de nos adversaires de l’UMPS, à constituer près de 600 listes FN-RBM dans la France entière ! Et je suis persuadé que la quasi-totalité de ces listes parviendront à se maintenir au second tour. Cette élection sera donc très bénéfique pour notre mouvement, nous en tirerons plus d’un millier de conseillers municipaux, et plus d’une dizaine de mairies. Les Français verront ainsi, directement, de quoi sont capables les élus FN-RBM.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

G.D. : Merci ! Je tiens à te remercier de laisser une telle place à la jeunesse qui s’engage, comme tu le fais à travers ton blog. La jeunesse de France veut s’engager, veut s’exprimer, mais elle veut encore plus être écoutée ! Ta démarche contribue à lui ouvrir cette dernière porte.

 

Propos recueillis le 21/03/14

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Aurélien Taché 2014

Aurélien Taché

18e ar. de Paris - PS 

   

Paroles d'Actu : Bonjour, Aurélien Taché. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politique ?  

 

Aurélien Taché : Bonjour Nicolas. J’ai 29 ans et j’habite le 18e arrondissement de Paris. Je travaille comme chargé de mission Lutte contre les Exclusions au Conseil régional d’Île de France, où je suis plus particulièrement en charge des dispositifs d’aide aux personnes sans abris, habitants des bidonvilles et gens du voyage. J’ai grandi dans un milieu rural modeste et j’ai pu mesurer, après un parcours scolaire chaotique, les difficultés que l’on peut rencontrer en France pour prendre un nouveau départ et notamment suivre un cursus universitaire, quand on est sorti des sentiers battus.

 

Tout cela, conjugué à une conviction profonde dans les valeurs de liberté et de solidarité et à une aversion totale pour les situations d’injustices, m’a rapidement conduit à ma passionner pour l’action politique et à vouloir agir pour l’émancipation du plus grand nombre. Dans cette optique, la lutte contre le racisme et ceux qui le propagent, en particulier l’extrême-droite et l’idée que la démocratie et la coopération doivent trouver à s’appliquer au niveau international, ont pour moi été des marqueurs forts. L’engagement est néanmoins arrivé un peu plus tard, sans doute en raison d’un attachement prononcé pour l’indépendance (rires), puisque c’est seulement à l’âge de 24 ans que j’ai sauté le pas en rejoignant à la fois une organisation politique de jeunesse - à travers le MJS - et un syndicat étudiant - l’UNEF. J’ai ensuite adhéré au Parti socialiste, quelques temp après. 

   

PdA : Vous serez candidat à Paris, dans le 18e arrondissement, lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l’action des équipes sortantes ? 

 

A.T. : C’est un exercice assez convenu pour les sortants de défendre le bilan, mais pour ce qui est de Paris et du 18e arrondissement, on peut vraiment dire qu’il est excellent. Même si je n’y vivais pas encore, combien d’amis parisiens, engagés ou non, m’ont dit combien Paris avait changé depuis l’élection de Bertrand Delanoë... On est passé de 13 à 20% de logements sociaux entre 2001 et 2014, nous avons gagné deux moyens de transports en commun supplémentaires avec le tramway et le Vélib', de nombreux événements culturels comme Paris Plages ou la Nuit blanche, qui rythment la vie de Paris, ont vu le jour…Et, au-delà des réalisations, Bertrand Delanoë et son équipe ont su renouveler profondément la démocratie locale. Je ne prendrai qu’un exemple, qui me touche, car il est en lien avec mon combat pour le droit de vote des étrangers (non-communautaires, ndlr) aux élections locales : l'Assemblée des Citoyens parisiens extra communautaires, qui permet aux Parisiens n’ayant pas le droit de vote en raison de leur nationalité de s’exprimer sur les affaires de la Ville. En un mot, Bertrand Delanoë, a redonné les clefs de la ville aux Parisiens, à tous les Parisiens.

 

On peut dire exactement la même chose du 18e arrondissement, que Daniel Vaillant administre depuis 1995. Là encore et a fortiori, je ne vivais pas dans le 18e avant, mais autour de moi, le sentiment est unanime : le 18e s’est métamorphosé. En 2001, Daniel Vaillant a lancé, avec le soutien de Bertrand Delanoë, nouvellement élu, le plus vaste plan d’éradication de l’insalubrité et de l’habitat indigne qu’ait connu Paris. Des quartiers entiers ont été rénovés, notamment à la Goutte-d’Or, et plus de 3 000 logements sociaux nouveaux ont été créés.

 

De grands projets d’aménagements, tels que l’éco-quartier Chapelle International ou la création d’un grand pôle universitaire Porte de la Chapelle ont aussi été initiés. Surtout, le 18e arrondissement est un arrondissement jeune, et Daniel Vaillant a su en prendre toute la mesure, en le dotant d’équipements tels que le Centre Barbara, pour la culture, la Cité Traëger, pour le sport, ou encore la ZAC Pajol et sa superbe auberge de jeunesse. Bref c’est simple, avant il fallait lutter contre le risque de ghettoïsation du 18e, bientôt ce sera contre celui de sa boboïsation ! (rires) 

   

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

   

A.T. : Anne Hidalgo à Paris et Éric Lejoindre dans le 18e ont a cœur de poursuivre ce qui a été entrepris, mais aussi d’aller plus loin. En matière de logement, qui est leur priorité n°1, par exemple, Anne Hidalgo s’est engagée à atteindre 30% de logement sociaux à Paris en 2030, en construisant 10 000 nouveaux logements par an. Rien que pour le 18e, nous avons pour objectif la construction de 6 000 nouveaux logements diversifiés d’ici à 2020. Anne Hidalgo souhaite aussi s’engager fortement pour les transports et lutter contre la pollution, en créant un métro fluvial, en faisant fonctionner les lignes 1 et 14 du métro toute la nuit le week-end, en développant un réseau de scooters électriques en libre-service (Scootlib') et en faisant, d’une manière générale, le pari de la voiture électrique. Anne Hidalgo va aussi créer, avec son projet d’« Arc de l’Innovation », 100 000 m² d’incubateurs d’entreprises et de centres de télétravail supplémentaires autour de Paris. Elle compte enfin imaginer de nouveaux dispositifs de solidarité, tels que les premiers mètres cubes d’eau gratuits pour les Parisiens les plus modestes, et accentuer la politique de soutien aux jeunes créateurs et aux lieux culturels. Mettre la puissance de la capitale au service de sa bienveillance, voilà le programme d’Anne Hidalgo.

 

Éric Lejoindre à la même ambition pour le 18e. Il veut poursuivre la métamorphose urbaine de l’arrondissement, en accentuant notamment la rénovation des quartiers situés sur les portes, qui sont prioritaires et en poursuivant les grands projets d’aménagement. Mais il veut aussi plus loin, en étendant le tramway jusqu’à la porte d’Asnières, en créant une grande promenade urbaine sous le viaduc du métro aérien de Barbès à Jaurès, ou encore transformant les terrains « Chapelle Charbon » et « Hébert » en 250 000 m² dédiés aux loisirs et aux espaces verts ! Il veut aussi renforcer les effectifs de sécurité et de propreté dans notre arrondissement et y doubler le nombre de pistes cyclables ! 800 places nouvelles de crèches seront aussi créees, ainsi qu’un « café jeunes associatifs » et des maisons intergénérationnelles. Enfin, l’attractivité du 18e sera aussi renforcée, avec notamment la mise en place du dispositif « Vital'Quartier » pour maintenir et favoriser le commerce de proximité. Ce dispositif permet d’utiliser le droit de préemption urbain de la Ville de Paris afin d’acquérir des murs de locaux commerciaux, implanter des acteurs économiques de qualité et les accompagner dans leurs démarches d’installation, ce qui est crucial pour des quartiers comme la Goutte-d’Or ou Amiraux-Simplon. Un « marché des cinq continents » sera aussi créé Porte de la Chapelle, car pour Éric Lejoindre, la diversité culturelle de notre arrondissement est une richesse qu’il faut valoriser dans cette ville-monde qu’est Paris. 

   

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres ? 

  

A.T. : Très bien ! Les Parisiens savent ce que cela veut dire, la gauche à Paris et dans le 18e arrondissement, ils n’ont aucune envie de revenir en arrière. On ne va pas se mentir, nous nous heurtons à des difficultés sur le plan national, notamment en raison de la dette abyssale laissée par Nicolas Sarkozy - il l’a creusée de près de 600 milliards en cinq ans - mais aussi car certaines politiques peuvent être mal comprises, voir questionnées. Mais la dimension locale des élections municipales a toujours primé dans notre pays, et les électeurs ne s’y tromperont pas : dimanche, c’est le maire qu’on élit. 

 

Propos recueillis le 21/03/14

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Rémi Tell

Rémi Tell

Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) - UMP

   

Paroles d'Actu : Bonjour, Rémi Tell. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ? D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politique ?  

 

Rémi Tell : Je suis originaire des Yvelines. J’ai passé mon enfance à Conflans-Sainte-Honorine, où je vis encore. J’ai 19 ans, et je suis étudiant à l’Institut d’Études Politiques de Paris (Sciences Po). Je viens d’un milieu modeste, ce qui ne nous a jamais empêché de toujours beaucoup échanger sur la politique à la maison. Très tôt déjà, j’avais des discussions avec mes parents sur des sujets d’actualité. Je trouvais le monde politique fascinant : ses codes, ses destins personnels, les ascensions comme les chutes… cela avait un caractère romanesque qui émerveillait mes yeux d’enfant. Puis, j’ai commencé à essayer de m’investir, en tant que délégué de classe, d’abord, puis en tant qu’élu, dans le conseil municipal des enfants de ma ville. J’avais cette envie, même à un niveau modeste, de pouvoir changer la donne, d’avoir une prise sur la réalité. Faire quelque chose qui puisse aider les autres, rendre leur quotidien meilleur.

 

Aujourd’hui, je suis engagé au sein de l’UMP, parce que je crois beaucoup aux valeurs de liberté et de responsabilité. Être un jeune militant dans ce parti est passionnant, car nous sommes dans l’opposition. Rien ne nous est acquis, et nous devons nous battre sans cesse pour faire valoir nos idées.

   

PdA : Vous serez candidat à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l’action des équipes sortantes ? 

 

R.T. : Nous sommes les challengers lors de ces élections. Cela fait maintenant presque quarante ans que la ville est aux mains des socialistes. Des personnalités fortes comme Michel Rocard ou Jean-Paul Huchon en ont été les maires. Mais nous ne sommes pas dans une stratégie de revanche. Nous voulons construire quelque chose pour Conflans et pour les Conflanais, leur proposer un véritable projet.

 

Certaines des politiques qui ont été menées par la muncipalité en place ont été positives, et c’est de notre devoir de le reconnaître, car il en va de notre crédibilité. Je pense à l’action vis-à-vis des seniors, notamment. Mais pour le reste, beaucoup de choses restent très insatisfaisantes. Conflans est une ville “dortoir”. Beaucoup ne font qu’en partir le matin pour aller travailler ailleurs et en revenir le soir pour se coucher, afin de… mieux repartir le lendemain ! Il y a très peu d’animation, et le potentiel de notre commune, pourtant capitale européenne de la batellerie, reste très largement inexploité. L’équipe en place n’a pas su développer une vision à moyen et à long terme, ne se contentant que de satisfaire des clientèles.

 

La situation est aussi critiquable au niveau des personnes. Nous avons un sénateur-maire, Philippe Esnol, qui a choisi, contre l’avis du plus grand nombre, y compris dans son propre camp, de présenter sa femme aux élections pour lui succéder. Cela pose des problèmes évidents de démocratie, et les Conflanais ne sont pas dupes de ces basses manoeuvres. C’est pour cela qu’un vent nouveau doit souffler sur la ville, qui permettra de d’apporter quelque chose de neuf pour les habitants.

  

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

   

R.T. : Nous avons des propositions résolument innovantes à proposer aux Conflanais. L’enjeu n’est ni plus ni moins que de faire rentrer pleinement Conflans dans le 21e siècle.

 

Nous formulons 78 propositions très concrètes pour la vie des gens, selon trois grands axes : la rénovation de l’aménagement du territoire, le développement économqiue et touristique, et enfin la scolarité et la petite enfance. Nous avons eu à cœur de formuler des propositions qui puissent s’adresser à tout le monde, quels que soient son origine, son âge ou sa condition sociale.

 

Pour l’aménagement du territoire, nous proposons par exemple de mettre fin au bétonnage de la ville et de favoriser, sauvegarder et mettre en valeur les espaces verts existants, afin de rendre le cadre de vie plus agréable, de faire de Conflans une ville moins grise, moins stressante. Et ce tout en garantissant l’accès de chacun au logement, qui est une priorité pour nous. Nous avons aussi de grands projets de réaménagement dans des endroits clés de la ville, afin de la redynamiser et de lui redonner toutes ses couleurs.

 

En ce qui concerne le développement économique et touristique, nous voulons faire de Conflans une ville attractive pour les entreprises, en créant un cadre d’accueil favorable. Il s’agira aussi de bâtir des ponts entre la municipalité et le secteur privé, afin de permettre aux Conflanais sans emploi de se réinsérer plus facilement dans le monde du travail. Pour favoriser le développement du tourisme, nous avons prévu l’installation de commerces et de lieux culturels sur les quais de Seine, ainsi que la mise en place d’une meilleure communication autour de la ville à l’extérieur. Nous avons des propositions très précises sur le sujet, qui je n’en doute pas permettront enfin à Conflans de mériter son titre de capital européenne de la batellerie.

 

Enfin, nous voulons faire de la jeunesse, de la scolarité et de la petite enfance nos priorités, en redéfinissant les besoins en place dans les crèches et dans les classes, en favorisant l’installation de logements pour les étudiants ou en élargissant la gamme d’activités proposées aux jeunes.

 

Bien sûr, nous avons aussi beaucoup de projets qui concernent la sécurité, les loisirs ou les sports, ainsi que le renforcement de la proximité entre la municipalité et les citoyens.

   

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres ? 

  

R.T. : Je suis assez serein en ce qui concerne ces élections. Nous avons mené une belle campagne, audacieuse, respectueuse des habitants, et je sais qu’elle portera ses fruits.

 

Au niveau national, l’UMP devrait aussi faire de très bons scores. Beaucoup de villes de taille moyenne vont basculer de notre côté. Plus que le résultat de la politique du gouvernement, je crois que ce sera la consequence logique de l’incroyable investissement de nos candidats sur le terrain. Ils ont fait au cours des mois passés un formidable travail, et je suis sûr qu’ils en seront récompensés.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

R.T. : Votez. Votez et engagez-vous. Notre pays va mal, et c’est le seul moyen de le sortir de l’état calamiteux dans lequel il se trouve. Des défis majeurs nous attendant, et c’est la nouvelle génération qui va devoir les relever. Les jeunes d’aujourd’hui doivent prendre leurs responsabilités en main, car le monde de demain est déjà le leur et parce qu’ensemble, malgré nos différences, nous pouvons faire quelque chose de grand pour la France, redresser ce pays qui souffre depuis tant d’années, et être à l’initiative des changements majeurs et indispensables qui se profilent pour les décennies à venir.

  

Propos recueillis le 21/03/14

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Aurélien Sebton

Aurélien Sebton

Talence (Gironde) - UDI

  

Paroles d'Actu : Bonjour, Aurélien Sebton. Voulez-vous vous présenter, en quelques mots ?

 

Aurélien Sebton : J'ai 29 ans, je suis un jeune de mon temps, prototype de la Génération Y. Je suis juriste de formation, diplômé de l'Université Bordeaux IV où j'ai étudié le droit et les sciences politiques. Depuis 2007, je travaille comme attaché de groupe politique, d'abord au Conseil régional d'Aquitaine, pour le groupe centriste, et dorénavant à la Communauté urbaine de Bordeaux, au sein du groupe Communauté d'avenir, présidé par Alain Juppé.

 

En ce qui concerne mes fonctions électives, je suis conseiller municipal de Talence (ville de 45 000 habitants, la banlieue bordelaise), en charge de la jeunesse, de la politique de la ville et de la ZUS (zone urbaine sensible, ndlr). J'ai été élu président national de l'UDI Jeunes en novembre dernier et je suis par ailleurs vice-président de l'UDI en Gironde. En parallèle, et afin de m'ouvrir au monde de l'entreprise, je passe le Master des Grandes écoles de commerce à l'ESC de Bordeaux (Kedge Business School).

 

Je suis passionné de sport, que je pratique le plus régulièrement possible. L'amitié, la fraternité occupent une place prépondérante dans mon fonctionement. Les échanges, l'ouverture aux autres et l'entraide que cela engendre sont primordiaux pour moi. Je marche à l'affect.

 

PdA : D'où vous viennent vos convictions, votre engagement politique ?

 

A.S. : Très jeune, j'ai voulu m'engager, monter au créneau pour défendre ce qui me semblait juste, j'ai souhaité prendre mes responsabilités, ne pas "laisser faire" par les autres. J'ai commencé dans la cause anti-raciste, l'injustice des injustices. C'était insupportable pour un jeune qui vivait quotidiennement la diversité culturelle et sociale des « ZEP ». Il n'y a aucun doute, le 21 avril 2002 a été le déclencheur de mon engagement, je me souviens encore de l'effroi, à me glacer le sang, que j'ai ressenti quand j'ai vu apparaître le nom de Jean-Marie Le Pen.

 

Par ailleurs j'ai toujours été convaincu que la défiance du citoyen pour sa classe politique venait essentiellement de l'impression d'entre-soi, voire même de népotisme que l'on retrouve dans l'organisation des partis et la distribution des mandats. Ce n'est cependant pas une fatalité et j'en fais une de mes priorités, le rôle des dirigeants des partis politiques et a fortiori des responsables des mouvements de jeunes est de inciter les uns et les autres à s'engager dans le débat public, de rappeller que le mandat d'élu ne necessite pas de qualifiaction particulière, que chaque point de vue mérite d'être entendu, que la politique, c'est l'affaire de tous... Pour reprendre une expression d'initié : les voix se comptent, elles ne se pèsent pas...

 

PdA : Vous serez candidat à Talence (Gironde) lors des élections municipales qui se tiendront au mois de mars. Quel bilan faites-vous de l'action de l'équipe sortante ?

 

A.S. : Oui, je suis candidat sur la liste du maire Alain Cazabonne, pour exercer un deuxième mandat à ses côtés. Je le dis à souhait, il est pour moi un « père » en politique. J'apprends avec lui l'importance de la proximité qu'il doit y avoir entre l'élu local et ses administrés. L'expertise et la maîtrise des dossiers ne suffisent pas. La présence au-delà des murs de la mairie, l'écoute des préoccupations quotidiennes des habitants sont indispensables  Le rôle de l'élu est d'aller prendre le pouls de la population, d'aller à la rencontre de ceux qui sont les plus éloignés des institutions, souvent d'ailleurs ceux qui en ont le plus besoin. Cette mandature qui s'achève a été placé sous le signe de la solidarité. Je pense à la mixité sociale, notamment, Talence étant la seule ville de l'agglomération à imposer aux promoteurs immobiliers 25% de logement sociaux dans leurs projets, ainsi qu'une obligation d'y inclure des logements familiaux. Je pense à la construction du plus bel équipement de la ville, le « Dôme », qui accueille une médiathèque, un centre social, un centre de loisirs, la maison des droits de l'Homme... dans notre quartier politique de la ville.

 

Notre bilan, c'est aussi l'accueil des « chalets d'Emmaüs ». Je suis assez fier que nous ayons été avant-gardistes en France sur ce projet. Cela se traduit évidemment par la requalification entière du quartier de Thouars, notre ZUS. Nos services sociaux sont plus performants. Ce que l'on observe, c'est aussi l'excellence de notre politique associative et sportive, puisque nous avons été récompensés en accédant à la plus haute notation au classement « Sports pour tous » : je citerai la construction du gymnase Boris Diaw dans les quartiers nord, le développement de notre politique culturelle avec le Festival 1,2,3 Musique, l'extension du Centre Animation Jeunesse, la création de la manifestation jeunesse Code Forum, pour sensibiliser sur les discriminations, la création d'une pépinière d'entreprises, de la crèche dans le nouveau quartier Renaissance, etc... En somme, nous pouvons être fiers du bilan de notre équipe.

  

PdA : Quelles sont, dans les grandes lignes, les propositions que vous entendrez soumettre aux suffrages de vos concitoyens ?

   

A.S. : En ces temps difficiles pour les Français, nous ferons de la solidarité la priorité de ce mandat. Nous allons continuer à nous battre pour réouverture de la gare de la Médoquine et, à la différence du bus proposé par l'opposition socialiste, avec Alain Juppé, nous réaliserons un tramway desservant le campus et le quartier de Thouars, si les électeurs nous donne la majorité à la C.U.B. (Communauté urbaine de Bordeaux, ndlr). Nous construirons une nouvelle école de musique, avec un des plus grands auditoriums de l'agglomération, pour continuer nos efforts afin de faciliter l'accession à la culture pour tous. Nous lancerons le chantier du stationnement pour faciliter les déplacements des riverains encombrés par les voitures-ventouses, du fait du succès du tramway. Nous continuerons nos efforts pour l'environnement, en nous battant pour que le PLU nous permette de diminuer la hauteur des constructions, pour protéger nos espaces verts et de nouveaux espaces de respiration verte. Nous achèverons la construction de l'école Georges Lasserre. Nous réaliserons tous ces projets en contrôlant les finances de la ville et en nous assurant de ne pas aloudir la pression fiscale subie par les Talençais, déjà trop lourdement taxés par le gouvernement de François Hollande.

  

PdA : Comment les "sentez"-vous, ces élections municipales ? Celle qui vous concerne directement... et les autres ? 

  

A.S. : Je les sens bien, mais rien n'est jamais gagné d'avance ! Nous avons un bilan qui nous rend fier, tant en ce qui concerne la gestion de la ville que sur notre présence au quotidien, à l'écoute des Talençais. Et franchement, je pense que les Talençais réalisent la chance qu'ils ont d'avoir un maire d'un humanisme rare, et dont le dévouement pour sa ville et ses habitants n'est plus à démontrer. Enfin, même si ce n'est pas le principal, et que je ne peux m'en réjouir, c'est la première fois que les Français auront l'occasion de juger l'action de François Hollande et de son gouvernement. La réaction des Français risque d'être cinglante pour le socialistes. Hélas, je crains, comme tous, la tentation pour les extrêmes. Je note tout de même sur le terrain que l'union du centre UDI-MoDem, allié sans ambiguïté avec la droite républicaine, est un signal d'unité bien perçu par les électeurs.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

A.S. : Toutes ces « affaires » me font enrager, ce sont d'énièmes coups de canif portés à la démocratie. Certains jouent scandaleusement les intrigants, comme si nous étions dans une serie américaine avec Kevin Spacey. Sauf qu'à la fin, la seule gagnante sera Marine Le Pen. Enfin, évidemment, je tiens à féliciter tous les jeunes UDI, qui ont été candidats par centaines dans toute la France, et tous ceux qui ont fait camapgne pour défendre nos valeurs. Alors, à tous « merde » pour dimanche !

  

Propos recueillis le 21/03/14

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Merci à toutes et à tous...

Au 21 mars, 24 réponses dont :

6 UMP (25%), 6 PS (25%), 4 FN (17%), 4 UDI (17%), 1 FG (4%), 1 EELV (4%), 1 MoDem (4%), 1 sans étiquette (4%)...

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20 février 2014

François Cochet : "Avant 14-18, seuls les chefs étaient honorés"

   Le dernier « poilu » français est mort en 2008. Il n'y a plus, depuis 2012, de survivant parmi les vétérans connus de la « Grande Guerre », toutes nations confondues. Restent quelques témoins directs de l'époque, un lien vivant, pour quelques années encore... Ensuite ? Quelle place la mémoire collective, les consciences de chacun feront-elles à cette guerre qui devait être la « dernière des dernières » mais qui n'attendit pas l'espace d'une génération avant de trouver, par son ampleur, par ses horreurs, sa digne successeur ? La Seconde Guerre mondiale « parle », au moins dans ses grandes lignes, aux jeunes générations. Le souvenir de la première, la perpétuation de son enseignement semblent, eux, doucement s'estomper, en dépit des manifestations qui, heureusement, marqueront dès cette année son centenaire...

   J'ai souhaité, à cette occasion, poser quelques questions à l'un des grands spécialistes de la guerre de 1914-18, M. François Cochet. Professeur d'Histoire contemporaine et responsable du Master "Politique et conflits" de l'Université de Lorraine-Metz, il a consacré de nombreux ouvrages au conflit - dont le tout récent La Grande Guerre : Fin d'un monde, début d'un siècle (Perrin, 2014) - et est membre du conseil scientifique de la Mission du Centenaire. Je le remercie pour ses réponses passionnantes et très instructives. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

FRANÇOIS COCHET

Responsable du Master "Politique et conflits" de l'Université de Lorraine-Metz ;

Professeur d'Histoire contemporaine.

 

« Avant 14-18, seuls les chefs

étaient honorés »

 

La Grande Guerre

(Affiche : Éd. Perrin. Photographie : F. Cochet.)

 

Q., R. : 16/02/14

  

Paroles d'Actu : Bonjour François Cochet. Nous commémorerons cette année, à l'occasion du centenaire de son démarrage, la guerre à laquelle allait rapidement être accolé le qualificatif de « grande ». La cause formelle de son déclenchement, par le jeu des alliances, chacun la connaît : l'assassinat à Sarajevo de l'archiduc François-Ferdinand par un militant nationaliste serbe.

Parmi les mouvements de fond ayant contribué à faire de ce conflit local un cataclysme continental, n'est-il pas juste, au regard de l'Histoire, de pointer les ambitions, l'agressivité de l'Empire allemand ?

 

François Cochet : Les choses sont complexes aux yeux de l'historien. D'une part, parce qu'il n'existe pas une raison de l'entrée en guerre, mais toute une palette entrant en interférence. La "Grande Guerre" est le résultat de causes venant faire masse entre elles. Par ailleurs, un très récent ouvrage, qui connaît un succès éditorial considérable en Europe, Les Somnambules, de l'Australien Christopher Clark, revient totalement sur la responsabilité de l'Allemagne dans le déclenchement de la guerre et insiste - un peu trop, sans doute - sur les responsabilités françaises. Il faut donc raison garder et analyser l'entrée en guerre en fonction d'éléments sûrs, loin des modes intellectuelles et des relectures anachroniques :

- Le climat international est tendu depuis la deuxième crise marocaine de 1911.

- Les nationalismes s'expriment un peu partout en Europe, mais il convient de nuancer ce point : les pacifismes aussi semblent très puissants.

 

Qu'est-ce qui fait l'enchaînement infernal vers la guerre (européenne, dans un premier temps, ne l'oublions pas) ?

- La conviction qu'une guerre entre l'Autriche et la Serbie (rendue imminente par l'assassinat de François-Ferdinand et de sa femme Sophie) doit être limitée à ces deux États. Le soutien de l'Empire allemand à l'Autriche se fait dans ces conditions.

- La mobilisation partielle de la Russie vient changer la donne le 31 juillet. C'est l'acte fondamental.

- Que se sont dit le Président de la République Raymond Poincaré et le Tsar Nicolas II durant le voyage officiel du premier à Saint-Pétersbourg, quelques jours avant l'enchaînement fatal ? Personne ne le saura jamais. Rien d'essentiel, sans doute se sont-ils contentés de réaffirmer, en termes vagues, l'alliance des deux États.

- Poincaré n'est pas le "va-t-en-guerre" que les pacifistes proches du PCF ont décrit par la suite.

- L'Angleterre ne veut pas d'une guerre continentale, et ce n'est que l'invasion de la Belgique qui la décide à entrer en guerre.

- Dans tous les camps s'exprime une politique du "risque mal calculé". Chacun est persuadé - à la lumière des événements récents, notamment des guerres balkaniques - qu'un conflit ne peut être que localisé et, du coup, "pousse ses pions trop loin".

 

En tout cas, contrairement à ce qu'affirment le fameux article 231 du Traité de Versailles de 1919 et la tradition historiographique allemande issue de Fritz Fischer, l'Allemagne n'est pas la seule responsable de la Grande Guerre.

 

PdA : Près de quarante-cinq années après la perte de l'Alsace et de la Lorraine, la France entre, à la mi-août 1914, à nouveau en guerre contre l'Allemagne...

Dans quel état d'esprit l'armée, la population françaises se trouvent-elles, à ce moment-là ? Sont-ils nombreux, alors, ceux qui anticipent avec clairvoyance l'ampleur de ce qui attend l'Europe entière ?

 

F.C. : Cette question de la "clairvoyance" relève de la téléologie. À l'époque, personne ne peut imaginer ce que sera cette guerre. L'historien doit se méfier méthodologiquement des reconstructions a posteriori. Plusieurs choses sont certaines et avérées par la recherche historique : 

- L'Alsace-Lorraine, même si elle est du registre de la reconstruction mémorielle qui a cours peu avant la Grande Guerre (Colette Baudoche de Maurice Barrès paraît en 1909), ne passionne pas les Français en 1914. Les Alsaco-Lorrains eux-mêmes ont, dans leur immense majorité - les milieux favorables au retour à la France représentent 2% des électeurs au Reichstag en 1913 - intégré le fait qu'ils appartenaient au Reich. Ils veulent simplement être considérés comme des citoyens de plein droit du Reich, ce qui n'est pas encore le cas.

- En France, la population est alors préparée par toutes les institutions sociales (École, Armée, Justice, Églises...) à obéir. Chaque citoyen accepte de faire son devoir pour la République. Le fait qu'elle soit apparue comme menacée (les premières opérations de guerre sont le fait des Allemands) joue un rôle absolument essentiel dans le ralliement de l'opinion à la guerre, y compris dans ses composantes socialistes et pacifistes. De ce point de vue, les analyses marxistes se révèlent totalement fausses. Le sentiment national l'emporte, aussi bien en Allemagne qu'en France, sur le sentiment "prolétarien", preuve de la superficialité de ce dernier.

 

PdA : On a beaucoup parlé de « miracle » à propos de la bataille dite de « la Marne» (1914) : les Allemands croyaient pouvoir venir à bout de la France plus rapidement encore qu'en 1870-71, ils se sont heurtés à une résistance tenace, bien organisée et ont finalement dû reculer. La guerre allait s'installer dans la durée...

 

F.C. : La bataille de la Marne ne relève en rien du "miracle", même si la République - pourtant anti-cléricale ! - de l'époque a beaucoup insisté sur cette notion. Le plan allemand « Schlieffen » s'appuie sur une notion fondamentale : la rapidité d'éxécution. Il faut se débarrasser des armées françaises le plus rapidement possible afin de se tourner ensuite contre les forces russes, dont on sait qu'elles sont lentes à mobiliser. D'où l'idée d'enfermer les forces armées françaises dans une nasse, les repoussant à l'est de Paris, dos à la Lorraine.

  

Joffre, en bon logisticien, sait utiliser au mieux les forces françaises après la tragique offensive - au vrai, davantage voulue par le pouvoir politique que par le pouvoir militaire - sur la Lorraine et l'Alsace. Grâce à sa remarquable maitrise des flux ferroviaires, il fait "roquer" des troupes de l'est du front français - notamment du secteur de Verdun - vers l'ouest, ce afin de briser l'aile marchante des Allemands. Au moment de l'inflexion de von Kluck vers le sud-ouest - une incontestable erreur stratégique, par ambition personnelle -, les Français sont en mesure de "tronçonner" les Allemands. Si le centre français (Foch et son armée dans les marais de Saint-Gond) tient, les Allemands peuvent être repoussés. Mais non évacués du territoire français. Chacun tente, entre septembre et novembre 1914, de se déborder par les flancs. Quand les deux adversaires buttent sur les rives de la mer du Nord et s'enterrent dans les tranchées, il devient évident aux yeux du plus grand nombre que la guerre va s'installer dans le temps.

 

Durant la phase de la guerre de mouvement, les actes d'héroïsme sont légion de part et d'autre, mais se trouvent confrontés à une représentation ancienne de la guerre - faite de charges à la baïonnette - alors même que les progrès de l'armurerie de la fin du XIXème siècle sont immenses et viennent périmer ces actes d'héroïsme archaïque.

 

PdA : Le bilan humain de la Première Guerre mondiale a été lourd, exceptionnellement lourd : quarante millions de victimes, dix-neuf millions de morts - neuf millions de civils, dix millions de militaires. Ces chiffres sont terrifiants et ont, en même temps, quelque chose d'inhumain au regard des masses concernées. Vous avez dirigé en 2012 l'ouvrage Les Soldats inconnus de la Grande Guerre (Soteca/14-18 éditions)...

 

F.C. : La démarche qui s'inscrit à la fin de la guerre est tout à fait intéressante. Jusqu'alors, les nations en guerre avaient honoré les chefs, ou, en tout cas, les officiers. Les simples soldats tombés à l'ennemi étaient largement ignorés. Leurs corps étaient souvent incinérés, ou, dans le meilleur des cas, inhumés dans des fosses collectives. En Lorraine, c'est encore le cas des tués des combats de Gravelotte, en 1870. Pour la première fois, à la fin de la guerre de 1914-1918, le besoin se faire sentir d'honorer les anonymes.

 

PdA : L'entrée en guerre des États-Unis - en 1917, en même temps que le retrait russe - a-t-elle réellement été, comme on l'a souvent lu, décisive pour la victoire de 1918 ?

 

F.C. : Ce n'est pas l'entrée en guerre des États-Unis qui marque un tournant décisif pour la victoire. C'est la montée en puissance des forces armées de cet État telle qu'attendue pour 1918 et 1919 qui est vraiment importante. La défection russe permet aux Allemands, dans le court terme de mars 1918, de ramener leurs troupes du front est vers le front ouest. Ils savent qu'ils ne peuvent l'emporter définitivement, mais pensent que des succès militaires à l'ouest pourront les mettre en position de négocier une sortie de guerre favorable.

 

Pour en revenir aux États-Unis, il faut s'imaginer que, d'après les projections d'opérations prévues sur l'année 1919, les forces américaines auraient fini par représenter la majeure partie des troupes de l'alliance. C'est en cela que leur poids est considérable.

 

PdA : C'est dans le cadre de la conférence de Paris, qui s'est tenue en 1919-1920, qu'ont été organisées la paix, l'Europe d'après-guerre. Son volet le plus fameux demeure, évidemment, le Traité de Versailles, qui définit les modalités de la fin des hostilités entre l'Allemagne et les Alliés.

J'aimerais vous demander, à ce stade de notre entretien, à cet instant de l'Histoire, ce qu'ont été, de votre point de vue, les erreurs, pour ne pas dire les fautes les plus manifestes qui ont été commises lors de la conférence de Paris, au regard de toutes les difficultés, de toutes les rancœurs - et de tous les prétextes faciles - qu'elles allaient faire naître, au regard des conséquences funestes qu'elles contribueraient bientôt à engendrer en Italie, en Allemagne...

 

F.C. : L'historien n'est pas un moraliste ! Il est difficile pour moi de répondre à votre question. D'une part, il est certain que tout traité de paix révèle le "droit du vainqueur" est que le fameux article 231 attribuant à l'Allemagne la seule responsabilité de la guerre était parfaitement outrancier. De là à prévoir, comme l'a fait De Gaulle - en 1940-1944 ! - une « guerre de trente ans », cela relève de la téléologie et de la reconstruction mémorielle. Que les clauses à l'égard de l'Allemagne aient été trop dures, cela semble relever de l'évidence. Que certaines forces nationalistes allemandes en aient fait leur cheval de bataille relève aussi de la tautologie : cela va de soi.

 

Mais si vous voulez me faire dire que la Seconde Guerre mondiale est inscrite, dès 1919, dans les suites de la Grande Guerre, je ne vous suivrais pas. Bien d'autres dimensions spécifiques de la période 1919-1939 - évolutions des mentalités pacifistes dans les démocraties occidentales, évolution du régime soviétique, crise économique, etc... - entrent en jeu pour expliquer la deuxième guerre.

 

PdA : La Grande Guerre et ses suites ont vu l'effondrement des régimes monarchiques russe, autrichien, allemand, ottoman ; l'ouverture d'une période de désorganisation, de troubles profonds, nous les avons évoqués il y a un instant... On l'a dit, ses conséquences démographiques ont été terrifiantes, incalculables.

La Première Guerre, n'équivaut-elle pas, d'une certaine manière, au suicide collectif des puissances européennes en tant que grandes puissances mondiales, ce qu'elles avaient été depuis le XVIe siècle, ce qu'elles cesseront d'être à partir de cette guerre apocalyptique ?

 

F.C. : Les thématiques du « suicide collectif » sont des réprésentations a posteriori. En 1914, personne n'imagine que la guerre va durer quatre ans et demi. Personne ne peut avoir la moindre idée des pertes militaires et civiles. L'apocalypse est toujours du registre de la reconstruction mémorielle.

 

L'Europe s'est-elle suicidée, en 1914 ? C'est justement sa puissance qui lui permet d'entrer en guerre, tant au plan économique que militaire ou humain. Les puissances continentales font un choix qui s'avère désastreux après-coup. Est-ce le dernier ? Pourquoi alors les États européens sont-ils encore la deuxième puissance économique mondiale ?

 

PdA : Vous avez à cœur, depuis de nombreuses années, de vous assurer de la perpétuation de la mémoire de cette guerre, qui devait être la dernière. Les derniers poilus ont quitté ce monde voilà plusieurs années.

Pourquoi est-il, pour vous, essentiel que ce souvenir, la conscience de ces faits demeurent présents, cent ans après, en chacun de nous, et notamment chez les jeunes générations ?

 

F.C. : Les témoins ne font, fort heureusement, pas l'Histoire. D'une part, parce qu'ils se trompent souvent ; d'autre part, parce que leur disparition marque au contraire le commencement de l'Histoire. La recherche en histoire ancienne ou médiévale se fait sans témoin, sauf de leur temps. La conscience des événements doit passer par les travaux d'historiens, à la condition que ces derniers ne sombrent pas dans l'empathie à l'égard des témoins, mais fassent leur travail de nécessaire distanciation.

 

PdA : Souhaitez-vous ajouter quelque chose avant de conclure cette interview ?

 

F.C. : Un vœu pieux, sans doute ! Que le "devoir d'histoire" l'emporte définitivement sur le pseudo "devoir de mémoire". Dans les médias, le monde politique et le monde scolaire...

 

François Cochet

 

Quel regard portez-vous sur ce qu'a été, sur ce qu'a signifié la Grande Guerre ? Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Nicolas alias Phil Defer

 

 

Vous pouvez retrouver François Cochet...

  

19 février 2014

Jonas Haddad : "La droite doit se reconnecter aux réalités du pays"

Le secrétaire national de l'UMP (en charge de l'entrepreneuriat des jeunes) et délégué national des Jeunes populaires Jonas Haddad est devenu, je l'en remercie, un habitué de Paroles d'Actu. Il a participé à trois articles avant celui-ci, m'a accordé trois interviews correspondant, chacune, à un moment de la vie de sa formation politique. Il a exprimé avec force ce qu'étaient ses convictions après les défaites de la droite en 2012, s'est clairement engagé en faveur de Jean-François Copé dans le cadre de l'élection à la présidence de l'UMP et a fait, comme d'autres, un premier bilan négatif de la présidence de François Hollande, un an après son investiture.

 

L'UMP bénéficiera-t-elle de l'impopularité record de l'exécutif national pour gagner quelques positions lors des élections locales et européennes qui se tiendront ce printemps ? Chacun l'espère, en tout cas, rue de Vaugirard... Dans ce contexte préélectoral intense, Jonas Haddad a accepté, une nouvelle fois, de répondre à mes questions. Parmi les sujets évoqués : l'entrepreneuriat et la politique économique de François Hollande, l'hypothétique retour de Nicolas Sarkozy et la nouvelle direction des Jeunes pop'... À propos de la branche junior de l'UMP, il affirme - Julien Rochedy ne sera pas forcément d'accord avec lui - qu'elle est aujourd'hui le premier parti jeune de France. Son dernier livre, Droite 2.0 (coécrit avec son camarade Michael Miguères, préfacé par Jean-Pierre Raffarin et publié aux éditions L'Harmattan), vient de sortir, il nous en dit quelques mots, en ouverture de l'entretien... Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

JONAS HADDAD

 

« La droite doit se reconnecter

aux réalités du pays »

 

Jonas Haddad 2014

(Photo proposée par Jonas Haddad.)

 

Q. : 13/02/14 ; R. : 19/02/14

  

Paroles d'Actu : Bonjour Jonas Haddad. L'été dernier, vous avez fait parvenir à Nicolas Sarkozy, qui vous a reçu en privé, une note sur la notion de « progrès », une thématique à laquelle vous avez consacré un livre, Droite 2.0, cosigné avec Michael Miguères... Pouvez-vous nous en dire davantage à propos de cet ouvrage ?

 

Jonas Haddad : C'est un ouvrage qui a nécessité deux ans de travail, mais qui se fonde surtout sur un constat implacable, issu de nos réunions dans toute la France : si la gauche est intégralement décrédibilisée, toute une frange de la population ne voit pas dans la droite une alternative innovante. C'est une condition sine qua non à tout retour au pouvoir que de remettre notre logiciel idéologique à jour.

 

L'objectif de ce livre est de redonner des boussoles claires à la droite, le « progrès » et le « patriotisme », pour qu'elle soit enfin le rempart au déclin de notre pays, qu'elle incarne un espoir pour les jeunes, les entrepreneurs.

 

PdA : Ces derniers mois, je le suggérais à l'instant, Nicolas Sarkozy a multiplié les rencontres avec les « jeunes pousses » les plus en vue de l'UMP, celles en lesquelles il croit pour l'avenir et sur la fidélité desquelles il compte sans doute dans l'optique d'un retour éventuel pour 2017. Voulez-vous nous révéler ce qu'a été la teneur de votre conversation, de ses interrogations ? Quels ont été vos sentiments quant à cet entretien ?

 

J.H. : Notre conversation a d'abord porté sur la France. En me rendant à ce rendez-vous, j'avais beaucoup entendu dans la presse cette conviction des journalistes que Nicolas Sarkozy voulait s'attacher la jeune génération. Sauf qu'une fois rentré dans son bureau, celui d'un président de la République, j'ai sincèrement oublié tout cela. Je ne fais pas partie de ces blasés de la politique et, conscient de l'importance de l'instant, j'ai évoqué tous les sujets qui me semblaient à la hauteur de l'importance du moment.

 

Nous avons évoqué le sort des jeunes générations, leur capacité à croire en l'avenir de la France, comment le pays pouvait redevenir une terre de progrès. Pour le reste, cela tient du privé.

 

PdA : Quelle est votre intime conviction ? Reviendra-t-il sur le devant de la scène ? Le souhaitez-vous, ou bien est-il temps pour l'UMP de passer à autre chose, de favoriser l'émergence de nouvelles idées, de nouvelles têtes ?

 

J.H. : Vous me permettrez de laisser à un ancien président de la République la décision de revenir ou pas. J'ai déjà dit clairement que son retour était souhaitable, et surtout que ce n'était pas incompatible avec l'émergence de nouvelles têtes... La preuve, vous m'avez évoqué parmi les « jeunes pousses » dans votre question précédente.

 

PdA : L'UMP continue tant bien que mal de panser les plaies nées du scrutin calamiteux qu'elle a tenu pour sa présidence au mois de novembre 2012. Des directions collégiales - et pléthoriques - ont été mises en place pour essayer de contenter les deux parties, à la tête du parti et de sa branche junior, les « Jeunes populaires ». Plusieurs jeunes responsables de la Droite sociale de Laurent Wauquiez, présidée par Mickaël Camilleri - pour ne parler que d'eux - ont fait savoir à l'automne dernier qu'ils se sentaient marginalisés, voire, pour certains, sciemment floués par le montage d'alors. La composition du nouveau bureau national transitoire, annoncée il y a quelques jours, semble répondre en partie à ces inquiétudes. Les « Jeunes populaires » sont-ils pour de bon en ordre de bataille ? N'en êtes-vous pas, de facto, le nouveau chef ?

 

J.H. : Je ne partage pas votre pessimisme. Malgré les difficultés de novembre 2012 - qui commencent d'ailleurs à dater, nous sommes en 2014 - nous avons réussi à promouvoir une nouvelle génération qui va partir à la reconquête des territoires avec une foi inébranlable dans nos valeurs, dans notre pays.

 

Quant à moi, je me contente, à la place qui est la mienne, de mettre toute mon énergie au service des Jeunes Populaires qui, au nombre de 20 000, sont aujourd'hui le premier parti jeune de France.

 

PdA : Lors de sa conférence de presse du 14 janvier, le président de la République a affirmé, sans ambiguïté, son appartenance au courant de pensée social-démocrate. Il a dévoilé son intention de procéder à une baisse massive des charges incombant aux entreprises au titre de la politique familiale en échange d'engagements en matière d'embauches. Ces annonces ont été globalement bien accueillies, y compris par certaines personnalités de l'UMP. Ne vont-elles pas, à votre avis, dans le bon sens ?

 

J.H. : Tout ce qui va dans le sens de sortir nos entreprises de l'étranglement provoqué par l'empilement des impôts est positif, si cela produit des emplois. Cependant comment s'enthousiasmer sur un virage sémantique, un débat interne à la gauche sur la ligne à adopter ? Trop de temps a été perdu par ce gouvernement pour se rendre enfin compte des réalités économiques, des besoins profonds du pays.

 

PdA :  L'entrepreneuriat, c'est votre sujet de prédilection au sein de l'UMP et, à l'évidence, l'une des clés maîtresses pour l'avenir de notre économie, de notre pays. Quelles actions d'ordres législatif - budgets compris - et réglementaire devraient, de votre point de vue, être conduites pour favoriser au maximum l'éclosion et le développement d'entreprises en France ?

 

J.H. : Depuis des années, bien avant que ce sujet ne soit à la mode, j'ai rencontré des associations, des entrepreneurs de tous âges pour m'imprégner des aspirations de cette nouvelle économie. J'ai proposé de façon claire de supprimer l'impôt sur les sociétés pour les moins de 25 ans. Ce n'est pas une mesure qui va plomber les finances de la France - déjà bien dégradées. C'est un signal puissant envoyé à tous ces jeunes qui ne croient plus en l'avenir de notre pays, qui pensent que le système est plus porteur d'espoir ailleurs.

 

PdA : Au vu de l'impopularité record de l'exécutif actuel, l'UMP paraît être en mesure d'aborder - au moins sur le papier - les échéances électorales de 2014 (les municipales au mois de mars, les européennes en mai) dans une position relativement favorable. Vous travaillez à titre personnel sur le fond des sujets, nous l'avons vu avec l'entrepreneuriat. Les interventions des différents ténors de votre parti semblent, elles, être riches davantage de critiques que de propositions concrètes ou prospectives. L'UMP, qui a exercé le pouvoir au plan national pendant dix ans, se veut toujours l'alternative naturelle à François Hollande et aux socialistes. Quand aura-t-elle un projet pour la France et les Français ?

 

J.H. : L'UMP décline depuis plusieurs mois des conventions destinés à bâtir un projet alternatif à la société divisée que produit la gauche. Je comprends de votre propos que nous ne sommes pas assez entendus sur les propositions, davantage sur l'opposition. Mais quand un président de la République est au plus bas niveau historique d'adhésion des Français, ces derniers comprendraient-ils qu'on ne dénonce pas, qu'on ne pointe pas toutes les failles du système ?

 

Si l'UMP ne fait pas ce travail d'opposition pied à pied, elle laissera prospérer ceux qui préfèrent la contestation à l'opposition républicaine.

 

PdA : Quelque chose à ajouter ?

 

J.H. : 2013 a été l'année de la société civile, 2014 doit être l'année de la droite 2.0, celle qui se reconnecte aux réalités du pays, à ses aspirations profondes.

 

PdA : Merci !

 

Droite 2

 

 

Et vous, que vous inspirent les propos, les propositions de Jonas Haddad ? Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Nicolas alias Phil Defer

 

 

Vous pouvez retrouver Jonas Haddad...

  

9 février 2014

Pascal Légitimus : "Entre nous et le public, c'est affectif"

Un p'tit message à ton endroit, ami lecteur, avant d'aller plus loin. Si tu n'as pas aimé Les trois frères, pour toi, je n'peux rien. L'humour des Inconnus t'est étranger ? Je n'te traite pas d'Martien, mais j'te l'dis cash, tu peux passer ton chemin. Rien d'perso, mais cet article ne t'apport'ra rien. C'est en fan assumé de ce film depuis des années, en amateur inconditionnel de toutes ses répliques incontournables que j'ai la joie, la fierté de vous proposer ce document, une interview exclusive de Monsieur Pascal Légitimus.

 

Je l'avais contacté pour la première fois à l'occasion de notre date d'anniversaire commune, le 13 mars 2013. On savait déjà qu'il y aurait une suite, à l'époque, mais on n'en parlait pas - encore - beaucoup. Je lui avais demandé s'il accepterait de répondre à quelques unes de mes questions, pour Paroles d'Actu. « Ok », m'avait-il répondu, mais pas avant l'automne. Finalement, pas avant janvier. J'ai regardé le calendrier défiler. La grosse montée en puissance de la promo. Très heureux de les revoir, un peu dépité, aussi. « Ça ne se fera plus... ». « Dimanche, dernier carat. ». Hum... trois jours avant la sortie du film ? C'est gentil de me donner un peu d'espoir, mais je n'y crois plus trop... Enfin, on verra...

 

C'est tout vu. Ses réponses me sont parvenues aujourd'hui, vous pouvez imaginer ce qu'a été ma joie en les découvrant. Merci, cher Pascal Légitimus, d'avoir tenu votre promesse. Et pour vos réponses, généreuses, enthousiastes... « Entre nous et le public, c'est affectif. » Le public sera au rendez-vous, dès mercredi, pour Les trois frères, le retour... Je ne l'ai pas encore vu, mais je sais à quel point j'apprécierai, comme des millions de spectateurs, de vous retrouver, tous les trois... Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

PASCAL LÉGITIMUS

 

« Entre nous et le public,

c'est affectif »

 

Pascal Légitimus

(Photos proposées par Pascal Légitimus.)

 

Q. : 04/01/13 ; R. : 09/02/14

  

Paroles d'Actu : Bonjour Pascal Légitimus. Ce mercredi, ce sera la sortie en salles des Trois frères, le retour. Retour, justement, sur le premier film, totalement culte... On vous en a certainement beaucoup parlé depuis sa sortie en 1995 et jusqu'à aujourd'hui. Quels ont été les interpellations, les témoignages qui vous ont le plus amusé, touché à propos des Trois frères ?

 

Pascal Légitimus : Je ne cesse d'être surpris par ce côté « culte », justement. Des dialogues entiers du film sont cités par cœur, et cela touche tout le monde : toutes les couches sociales, toutes les catégories socioprofessionnelles...

 

PdA : Est-ce que, comme nous, vous vous marrez toujours autant en le revisionnant ?

 

P.L. : En général, je regarde souvent mes « oeuvres » en compagnie d'autres personnes, cela me permet de découvrir le film avec un oeil neuf, comme un spectateur lambda. C'est toujours difficile de regarder son travail : on y trouve des erreurs, on regrette certaines choses, on aurait aimé mieux faire, etc... L'oeil du critique se met à analyser. C'est pour cela qu'entendre des gens rire de mes bêtises autour de moi me plonge dans une écoute différente.

 

PdA : Une scène qui, parmi tant d'autres, me fait mourir de rire à chaque fois : celle de ce dîner d'affaires entre gens très spirituels, bientôt perturbé par de talentueux « artistes-peintres »... Voulez-vous nous parler de cette séquence ? Peut-être nous offrir quelques anecdotes à son sujet ?

 

P.L. : C'est une belle situation, pour un acteur. Être dans l'embarras, au point de paniquer, parce que les événements ne se déroulent pas comme prévu, avec surtout l'impératif de ne rien montrer... c'est du velours. Il faut jouer la scène avec sincérité, sinon, cela devient « gugusse » et burlesque, et on y croit moins. Il y a eu, ce jour-là, de vrais fous rires entre Élie et moi. D'autre part, Bernard et Didier s'en donnaient a cœur joie pour trouver des mimiques de drogués parmi les plus éthérées qui soient. Bernard étant celui qui a vraiment fait l'expérience de la drogue, il était le spécialiste-conseil sur le tournage ! (Rires)

 

PdA : Les Trois frères dressait avec humour et une bonne dose de tendresse un tableau assez représentatif, dans une certaine mesure, de ce qu'ont été les années 90. Pas mal de galères, déjà. Le Monochrome de WhiteMan et le Koendelietzsche (merci Google !) ont été saisis depuis longtemps. Eux n'ont « pas changé », on veut bien vous croire, et on l'espère, d'ailleurs. En quoi la société dans laquelle évoluent Bernard, Didier et Pascal Latour a-t-elle changé depuis 20 ans ?

 

P.L. : On nous a souvent reproché, en leur temps, le « manque d'agressivité » ou de « causticité » de certains de nos sketchs ou films. C'est ce que disaient certains journaleux, en tout cas. Alors qu'aujourd'hui, quand on les revisionne, on nous taxe du contraire. On dit que la chanson des vampires (Rap tout, ndlr) est - malheureusement - encore d'actualité. En fait, nous avons toujours été des témoins de notre temps, des chroniqueurs, des imitateurs sociaux qui retracent, à l'aide de petites saynètes, l'humeur, la vibration du présent. D'où l'aspect indémodable de nos sketchs, qui ont été vus par des millions d'internautes. La transmission s'est faite par les parents, et par internet.

 

Les Inconnus 2

 

PdA : Que pouvez-vous - et voulez-vous ! - nous révéler, à ce stade, quant à l'intrigue de cette suite et au film en lui-même ?

 

P.L. : Le pitch : « La société a changé, pas eux ». Les trois frères Latour sont toujours aussi mythos, minables, menteurs, mal dans leur peau, en carence affective... et la crise n'arrange pas les choses !

 

PdA : Le film vous plaît, c'est ce que vous avez déclaré lors d'une interview accordée au Figaro. Avez-vous la conviction qu'il sera à la hauteur de ce qu'en espère votre public ?

 

P.L. : Depuis quelques semaines, nous faisons la tournée des villes de province pour présenter le film, et je dois dire que l'accueil est au-delà de nos espérances. Non seulement les exploitants ouvrent plusieurs salles - jusqu'à sept, parfois - dans la même ville, ce qui est rare, mais, à la sortie, le bouche à oreille est exceptionnel. Cela nous rassure quant au démarrage...

 

PdA : Les Inconnus, c'est l'histoire d'une collaboration artistique géniale. C'est aussi celle d'une amitié authentique, de trente ans, je crois. Quelques mots sur vos compères, Bernard Campan et Didier Bourdon ?

 

P.L. : Ce sont avant tout des amis, avec lesquels j'ai débuté ma carrière. Nous avons à la fois des points communs et des différences, c'est ce qui fait la richesse créative du groupe, que je considère comme une famille artistique. Bernard, c'est le plus rationnel, réflexif et concret de l'équipe. Didier a le sens de la mise en scène, il aime mener, contrôler, il a de l'énergie à revendre. Et moi, je navigue entre les deux. Je suis l'aîné, non pas en âge, mais en responsabilité. Quand on voyage, par exemple, c'est moi qui ai les billets de train. J'ai aussi une imagination débordante, et le sens du risque.

 

Affiche Les trois frères le retour

 

PdA : Quels sont vos projets, vos rêves pour la suite ?

 

P.L. : Aucun. Nous sommes monotâches. Le film est une priorité. Cela faisait onze ans que nous n'avions pas tourné ensemble, on n'est pas pressés. On goûte le plaisir de l'instant présent...

 

PdA : La réunion de votre bande s'est vue accélérée par les innombrables signes d'attachement, d'affection et de désir qui vous ont été témoignés par toutes celles et tous ceux qui vous aiment depuis tant d'années. Je pense au triomphe qui vous avait été réservé lors d'une représentation fameuse de la pièce Plus si affinités et, depuis, aux très beaux chiffres qui ont accompagné chacune de vos apparitions : vos vidéos, celle avec Norman, votre émission sur France 2... Quel message souhaiteriez-vous adresser à votre public en ce début d'année ?

 

P.L. : Nous avons reçu beaucoup de témoignages d'amour de la part du public, des spectateurs, des téléspectateurs, des fans, des aficionados, des fidèles... Ce film est une réponse à tout cela. Entre eux et nous, c'est affectif. Pas de divorce, on est liés pour le meilleur et le meilleur, c'est pour cela que nous prenons notre temps pour bien faire les choses, par respect, vis-à-vis de nous, et vis-à-vis d'eux. On ne veut pas être obligatoirement reconnus. Mais appréciés, en tout cas.

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter pour 2014, cher Pascal Légitimus ?

 

P.L. : Que ça dure... Que ce film soit un franc succès. Et que les prochains projets, seul ou à trois, soient aussi qualitatifs...

 

PdA : Quelque chose à ajouter ? Merci infiniment...

 

P.L. : À bientôt peut-être...

 

PdA : Merci infiniment...

 

Les Inconnus 1

 

Et toi, cher lecteur, quel message aimerais-tu adresser à Pascal Légitimus, aux Inconnus ? Les commentaires sont là pour ça ! Nicolas alias Phil Defer

 

 

Vous pouvez retrouver Les Inconnus...

  

4 février 2014

Jean-Claude Dreyfus : "Il y a beaucoup de respect mutuel avec Francis Huster"

Lors de notre premier entretien, qui s'était tenu au mois de février de l'année dernière, nous avions évoqué pas mal de sujets, avec Jean-Claude Dreyfus : son actualité du moment, quelques éléments de sa bio, etc. J'ai voulu remettre cela, il y a quelques jours, à l'occasion du démarrage d'une nouvelle pièce dont il partage la vedette avec Francis Huster : La Trahison d'Einstein, écrite par Éric-Emmanuel Schmitt et réalisée par Steve Suissa. Il m'a immédiatement donné son accord, avec la gentillesse que je connais à ce grand homme de scène et de cœur. Je lui ai fait parvenir mes questions quelques jours avant la première. En dépit du rythme effrené avec lequel les représentations s'enchaînent depuis le 30 janvier au Théâtre Rive Gauche, malgré les plannings tendus liés à la préparation, aux répétitions du spectacle, il a pris un peu de son temps pour me répondre. Je l'en remercie et lui transmets mon amitieuse gratitude. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

JEAN-CLAUDE DREYFUS

 

« Il y a beaucoup de respect mutuel

avec Francis Huster »

 

Dreyfus 1

(Photos n.b. : Olivier Denis. Affiche : production.)

 

Q. : 14/01/13 ; R. : 04/02/14

  

Paroles d'Actu : Bonjour Jean-Claude Dreyfus. Lors de notre première interview, datée de février 2013, nous nous étions livrés, pour mon plus grand plaisir - partagé, j'espère ! -, à une longue évocation de votre vie et de votre parcours, à l'occasion de la sortie du premier tome de votre autobiographie, Ma bio dégradable : J'acte I. Votre actu du moment, c'était également Dreyfus-Devos, d'Hommages sans interdit(s)votre spectacle que les spectateurs et la critique ont largement salué... Quel bilan tirez-vous de cette belle expérience de scène et de cœur ?

 

Jean-Claude Dreyfus : Ç'a été un bonheur de jouer des textes de Devos... Savoureux. Et le public a suivi !

 

PdA : Vous serez bientôt à l'affiche de La Trahison d'Einstein, aux côtés de Francis Huster et de Dan Herzberg. La pièce a été écrite par Éric-Emmanuel Schmitt, sa mise mise en scène est de Steve Suissa. Quelle a été l'histoire de ce projet dont le public découvrira bientôt la concrétisation ?

 

J.-C.D. : Une belle aventure, là aussi... Après avoir joué deux spectacles seul, revenir au dialogue, à l'écoute de l'autre, en l'occurrence Francis Huster, c'est super !

 

PdA : « Sur les rives d'un lac du New Jersey, deux excentriques se rencontrent et sympathisent. L'un est Albert Einstein, le physicien de génie ; l'autre est un vagabond en rupture avec la société... » L'action se déroule sur une quinzaine d'années avec, en toile de fond : le développement du projet Manhattan, les interrogations torturées du père "malgré lui" de la bombe, les soupçons nés de ces états d'âme, aux premières heures de la Guerre froide...

 

J.-C.D. : Dix-neuf ans, exactement. Il serait venu converser avec ce vagabond, miroir de lui-même...

 

PdA : Qu'est-ce qui, sur le papier puis, par la suite, vous a séduit dans cette aventure ? Chez votre personnage ?

 

J.-C.D. : Avant tout, l'écriture d'Éric-Emmanuel Schmitt. C'est le plus important, d'autant qu'il a pas mal réécrit après la première lecture, en pensant plus à nous, et à nos personnages.

 

PdA : Parlez-nous de la pièce, de sa mise en scène ? De votre équipe ? Que souhaiteriez-vous dire à nos lecteurs pour tenter de leur donner envie de venir la découvrir au Théâtre Rive Gauche, ce à partir du 30 janvier ?

 

J.-C.D. : Je suis tombé au sein d'une équipe déjà soudée et qui, grâce a Steve Suissa, le papa de l'entreprise avec Éric-Emmanuel Schmitt, avait l'habitude de travailler ensemble. L'harmonie est totale, tant sur le plan des décors - signés Stéfanie Jarre - que sur les vidéos et la musique. Sans oublier, bien sûr, mon partenaire, Francis Huster, qui collabore depuis plusieurs années avec Steve... Je me suis facilement fondu dans leurs moules, le rapport avec Francis étant par ailleurs très simple et clair, plein de respect mutuel et d'amour du théâtre...

 

PdA : Dans quel état d'esprit vous trouvez-vous, à quelques jours de la première représentation de La Trahison d'Einstein ? Comment appréhendez-vous ces instants, le trac, d'une manière générale ?

 

J.-C.D. : Il y a le trac, l'angoisse de perdre un texte encore trop frais. La peur de commencer... et surtout d'aller au bout... et de finir !

 

Einstein

 

PdA : On ne compte plus les pièces, les films et téléfilms auxquels vous avez participé... Est-ce qu'il y a, à ce jour, des rôles ou des types de personnages que vous aimeriez, a priori, comme ça, interpréter ?

 

J.-C.D. : Oui... J'aime aller à la découverte de personnages complexes. Les décortiquer, pour les rendre simples. Et rendre toute leur panoplie, sans en avoir l'air...

 

PdA : La mise en scène, la réalisation, c'est quelque chose qui pourrait vous attirer pour la suite, ou pas du tout ?

 

J.-C.D. : J'ai déjà fait quelques mises en scène. Ça me plaît bien de travailler avec des comédiens pour tirer des émotions rares que, peut-être, je n'arriverais pas à donner moi-même ?

 

PdA : Je compléterai votre actu de ce début d'année en rappelant que vous serez bientôt à l'affiche du court métrage Sauliac, signé Édouard Giraudo, avec Sheila O'Connor. Et que l'on peut d'ores et déjà retrouver chez tous les bons libraires votre belle voix lisant César Birotteau de Balzac. Quels sont, à côté de tout cela, vos projets, vos rêves ?

 

J.-C.D. : Ce serait, après La Trahison d'Einstein, de reprendre mon spectacle sur Devos et mon tour de chant, En toute sobriété, à Paris et en tournée. 

 

PdA : Janvier, c'est le temps d'une jolie tradition, celle des échanges de voeux... Que peut-on vous souhaiter pour 2014, cher Jean-Claude Dreyfus ?

 

J.-C.D. : De continuer sur cette longue route déjà parcourue. De la poursuivre en pleine santé, surtout...

 

PdA : Un message pour nos lecteurs ?

 

J.-C.D. : Non à la morosité. Même si le temps paraît morose, derrière, toujours, un nuage rose en prose se posera...

 

PdA : Pour quelqu'un en particulier ?

 

J.-C.D. : Pour Albert et Francis : c'est une joie de vous retrouver chaque soir !

 

PdA : Quelque chose à ajouter ?

 

J.-C.D. : Amitieusement. À tous.

 

PdA : Merci infiniment !

 

Dreyfus 2

 

Si vous avez vu la pièce, qu'en avez-vous pensé ? (Sinon, allez-y ! Allez au théâtre, d'une manière générale !) Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Nicolas alias Phil Defer

 

 

Vous pouvez retrouver Jean-Claude Dreyfus...

  

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