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Paroles d'Actu
8 octobre 2013

P.-Y. Bournazel : "Il faut en finir avec ce socialisme de l'héritage !"

Lors de notre entretien daté du mois de mai, le conseiller de Paris (18ème arrondissement) Pierre-Yves Bournazel était candidat au leadership de la droite dans le cadre de la primaire "pour l'alternance à Paris en 2014". La suite, chacun la connaît : Nathalie Kosciusko-Morizet l'a finalement emporté. Bournazel compte aujourd'hui parmi les porte-parole d'une équipe rassemblée et bien déterminée à mettre un terme aux mandatures Delanoë-Hidalgo. Il a de nouveau accepté de répondre à mes questions, je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

P.-Y. BOURNAZEL

Porte-parole de la campagne menée par NKM à Paris

 

"Il faut en finir avec

ce socialisme de l'héritage !"

 

Pierre-Yves Bournazel 2

(Photo proposée à ma demande par Pierre-Yves Bournazel)

 

 

Q : 15/09/13

R : 08/10/13

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Pierre-Yves Bournazel. À l'époque de notre premier entretien, qui s'est tenu il y a quatre mois, vous étiez candidat à l'investiture de l'UMP pour la tête de la bataille des municipales à Paris. S'il y a eu une dynamique incontestable autour de votre campagne, votre score final a déçu. Comment l’expliquez-vous? Quelles leçons avez-vous tirées de cette expérience ?

 

Pierre-Yves Bournazel : En décidant de faire une primaire ouverte, l’UMP à Paris a choisi de donner la parole aux Parisiens. Tous les candidats ont pu présenter leur projet et leurs idées, ce qui, je le reconnais, a parfois pu donner lieu à quelques frictions. Je suis totalement convaincu que donner la parole aux Parisiens était la meilleure chose à faire, et les Parisiens ont fait choix de Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle en est sortie vainqueur. Elle est donc la candidate légitime. Dès le début, j’avais été clair : gagnant, je rassemblais, perdant, je me rangeais derrière le vainqueur. C’est donc en homme libre que je me suis associé aux côtés de Nathalie Kosciusko-Morizet.

 

Face à nous, on a vu les vieilles réalités politiques. Au début, les socialistes avaient prévu des primaires. Monsieur Le Guen le souhaitait… avant d’être convoqué par Monsieur Hollande dans son bureau. Ensuite, il a renoncé, laissant sa place à la dauphine de Delanoë. Il faut en finir avec ce socialisme de l’héritage. Les clés de l’Hôtel de ville n’appartiennent pas à Monsieur Delanoë et à Madame Hidalgo. Nous avons fait le choix de la transparence, eux le choix des combinaisons secrètes.

 

 

PdA : Vous êtes devenu l'un des porte-parole de l'équipe dirigée par Nathalie Kosciusko-Morizet, votre ex-concurrente lors de la primaire. Lors de notre interview du mois de mai, vous avez mis en avant l'ancienneté de votre implantation, de votre travail du terrain et des idées, que vous opposiez à quelque candidature "de dernière minute", votre "légitimité d'en bas" à quelque candidature "de la notoriété d'en haut". Que pouvez-vous nous dire aujourd'hui des qualités qui, de votre point de vue, font de votre tête de liste la meilleure des candidates à la mairie de Paris ?

 

P.-Y.B. : Nathalie Kosciusko-Morizet sait rassembler des hommes et des femmes différents. Elle porte le renouvellement et construit un projet novateur pour Paris et les Parisiens. Elle est fédératrice car elle s’appuie sur les forces vives de Paris. Elle est tournée vers les Parisiens et va à leur rencontre avec dynamisme, pragmatisme et bon sens. Elle incarne l’alternance dont Paris a besoin.

 

 

PdA : Je le suggérais à l'instant, le terrain, vous le sillonnez depuis des mois. Quel est, pour ce que vous avez pu en percevoir, l'état de l'opinion des Parisiens ? Leurs préoccupations majeures ? 

 

P.-Y.B. : Posons-nous les bonnes questions.

 

  • Les Parisiens sont-ils satisfaits de la politique fiscale ?

La hausse massive d’impôt sur les Parisiens est déjà une de leurs inquiétudes majeures. Les taxes ont concerné tous les Parisiens, quels que soient leur quartier, leur âge, leur condition sociale ou leur métier… Les ménages comme les entreprises ont souffert de la hausse d’impôts.

 

  • Pour financer quoi ?

10 000 fonctionnaires en 10 ans ! Madame Hidalgo nous dit que cela a permis de créer des places en crèche et de créer du logement. Heureusement qu’ils ont pu faire quelque chose de toutes ces dépenses ! Sauf que Madame Hidalgo se focalise sur le futile pour en oublier l’essentiel, car Paris a pris du retard, autant sur l’attractivité que sur le dynamisme économique et la compétitivité de la ville.

 

  • Les Parisiens sont-ils satisfaits de la politique du logement ?

La politique des socialistes a fait fuir les classes moyennes, reléguées au second plan. Aujourd’hui, c’est la double peine : non seulement le loyer est très cher mais en plus les impôts ont augmenté de 40%.

 

  • Les Parisiens sont-ils satisfaits de la politique de sécurité ?

Dans certains quartiers, comme dans le 18ème arrondissement, que je connais bien, il est devenu impossible à certains habitants de vivre en tout tranquillité. Cette situation est inacceptable. Il faut agir. Agir en créant une police de quartier pour la sécurité, des agents de la ville présents sur la voie publique pour éviter la délinquance et l’incivilité. Agir avec un deuxième plan de vidéoprotection, en ajoutant pas moins de 1 000 caméras, tellement indispensables pour repérer et identifier facilement et rapidement les délinquants. Nous voulons la sécurité avant les PV !

 

Demandez aux Parisiens : la vie quotidienne est devenue plus difficile à vivre. Il est nécessaire de remettre au cœur de la politique de l’Hôtel de ville l’amélioration de la vie quotidienne. Il faut absolument lutter contre l’incivisme. Pour améliorer la propreté de la ville, il faut abandonner la vision beaucoup trop centralisatrice des socialistes, qui est déconnecté de la réalité du terrain. Nous souhaitons accentuer les compétences déconcentrées dans les arrondissements et les quartiers, ce qui permettrait d’améliorer ce problème de propreté.

 

Maintenant, soyons honnête. Reconnaissons que tout n’a pas été mauvais dans la politique de Monsieur Delanoë. Mais nous ne sommes pas sectaires, et c’est pour cela que voter pour Nathalie Kosciusko Morizet, c’est faire un choix gagnant-gagnant : conserver les bonnes mesures de Monsieur Delanoë tout en comblant ses manques en matière de fiscalité, de logement, de propreté et de sécurité.

 

Au fond, dans cette campagne, la question est simple : pensez-vous que les Parisiens vivent mieux qu’il y a 13 ans ? En matières fiscale, de logement, de propreté et de sécurité, les Parisiens n’ont pas vu les progrès promis.

 

 

PdA : Nathalie Kosciusko-Morizet a récemment fait part dans la presse de son désir de voir les forces de l'UMP, de l'UDI et du MoDem partir rassemblées à Paris, dès le premier tour. Une ambition qui, si elle se concrétisait, bouleverserait probablement la carte électorale du scrutin. Ce dossier avance-t-il ? Vous y croyez ?

 

P.-Y.B. : Nathalie Kosciusko Morizet a raison de vouloir le rassemblement le plus large possible dès le premier tour. Elle souhaite rassembler tous ceux qui croient au progrès et à l’alternance. Il appartient à chacun de dire ce qu’il veut faire.

 

 

PdA : Quels sont les grands axes de votre projet pour la capitale ? Les piliers programmatiques sur la base desquels cette hypothétique union de la droite et des centres devra prendre forme ?

 

P.-Y.B. : Notre projet sera présenté au mois de novembre. Déjà, nous avons formulé des propositions fortes. Nous avons proposé la possibilité de travailler le dimanche avec l’extension des zones touristiques. Ensuite, nous voulons nous appuyer sur les munitions de certaines dépenses gâchées par les socialistes (ils ont aujourd’hui pas moins de 36 adjoints à Paris !)  pour renforcer la sécurité, et maîtriser la fiscalité. La dépense des socialistes n’est absolument pas adaptée à la gestion locale moderne et à la réalité du terrain.

 

 

PdA : Le Front national est au cœur de nombreuses discussions en ce moment dans votre parti. Je ne vous demanderai pas si vous pourriez envisager de voter pour l'un de ses candidats un jour, c'est une interrogation qui n'est pas d'actualité. Est-ce que vous pensez, en revanche, pouvoir travailler avec des élus issus du FN ?

 

P.-Y.B. : Il ne faut pas tomber dans le piège qui consiste à répondre aux questions qui ne se posent pas car, plus le FN monte, plus il fait le jeu de la gauche. Donner une voix au FN à Paris, c’est donner une demi voix à la gauche. L’UMP a toujours été clair : il n’y aura pas d’alliance avec l’extrémisme.

 

 

PdA : Quelles questions souhaiteriez-vous poser à Anne Hidalgo à l'occasion de cette interview ? Quels messages lui adresseriez-vous ?

 

P.-Y.B. : Il faut savoir être républicain et respectueux de ses concurrents, je lui souhaite donc une bonne campagne.

 

J’ai quand même quelques questions à poser à Madame Hidalgo : que pourrait-elle faire en 19 ans qu’elle n’a pas fait en 13 ans ? Madame Hidalgo nous a dit qu’elle voulait orienter sa politique en faveur des classes moyennes, mais elle avait 13 ans pour le faire. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? On juge le programme à l’œil de son client. Plutôt que nous présenter son projet, elle aurait dû nous présenter son bilan, et l’assumer.

 

Madame Hidalgo est fébrile, elle est sous perfusion de la dote programmatique fournie par les communistes. On perçoit cela comme l’année du programme commun : mais les Parisiens ne vivent plus en 1972 ! Encore une fois, les socialistes utilisent les vieilles méthodes politiques du passé, totalement dépassées.

 

C’est le moment d’écrire une nouvelle page de l’histoire de Paris et ça ne se peut se faire qu’avec le renouvellement que porte Nathalie Kosciusko-Morizet.

 

 

PdA : Pourquoi diriez-vous, finalement, que les listes que mènera Nathalie Kosciusko-Morizet au printemps prochain seront les plus à même de satisfaire l'intérêt des Parisiens ?

 

P.-Y.B. : Nathalie Kosciuisko-Morizet porte un projet novateur, courageux, qui améliore la vie des Parisiens et amène une véritable dynamique pour le rayonnement culturel de la capitale.

 

 

PdA : Quels sont vos projets, Pierre-Yves Bournazel ?

 

P.-Y.B. : Je veux aider, à la place qui est la mienne à Paris et dans le 18ème arrondissement, à convaincre les Parisiens de la nécessité de l’alternance. J’aurai une parole humble mais des actes concrets au service de la capitale. Pour Paris, je ne lâcherai jamais rien.

 

 

PdA : Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

P.-Y.B. : J’y crois et j’appelle celles et ceux qui attendent un profond changement à nous rejoindre. La porte est ouverte à tous les Parisiens qui en sont convaincus.

 

 

 

La campagne pour Paris... @ suivre ! Merci d'avoir accepté de répondre une nouvelle fois à mes questions, Pierre-Yves Bournazel. Je tiens également à remercier Clarisse Coufourier, pour nos échanges. Et vous, que vous inspire cette élection municipale parisienne ? Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Nicolas alias Phil Defer

 

 

 

Vous pouvez retrouver Pierre-Yves Bournazel...

 

Au coeur de la campagne NKM Paris ;

 

Sur son site, sur Facebook, ainsi que sur Twitter.

 

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13 juin 2013

Pierre-Yves Le Borgn' : "Aidons nos PME, revalorisons l'apprentissage"

Le week end dernier, deux législatives partielles avaient lieu en dehors du territoire national. Les Français établis en Amérique du Nord ont préféré l'ex-député altoséquanais Frédéric Levebre au Montréalais Franck Scemama pour les représenter. Dans la huitième circonscription, comprenant notamment Israël, l'Italie, la Grèce et la Turquie, c'est l'UDI Meyer Habib qui l'a emporté face à la candidate UMP Valérie Hoffenberg. Il y a un an, chacun de ces sièges était occupé par une socialiste, avant l'annulation des deux élections par le Conseil Constitutionnel - et la diminution d'autant des effectifs de la majorité présidentielle -. Il y a cinq ans, ces circonscriptions extraterritoriales n'existaient pas. Elles sont nées de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008, voulue par Nicolas Sarkozy. Un an après son élection et l'installation de François Hollande à l'Élysée, le député socialiste de la septième circonscription (l'Europe centrale et orientale) Pierre-Yves Le Borgn' a accepté d'évoquer pour Paroles d'Actu ces Français dont il entend porter les voix, ses idées, ses engagements, ses espoirs pour le quinquennat. Je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

PIERRE-YVES LE BORGN'

Député de la 7ème circonscription des Français établis hors de France

 

"Aidons nos PME, revalorisons l'apprentissage"

 

Pierre-Yves Le Borgn'

(Photos proposées à ma demande par Pierre-Yves Le Borgn')

 

 

Q : 23/04/13

R : 09/06/13

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Pierre-Yves le Borgn'. Vous êtes depuis juin 2012 le Député des Français de l'étranger établis dans la septième circonscription extraterritoriale. (Albanie, Allemagne, Autriche, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Hongrie, ancienne République yougoslave de Macédoine, Pologne, Roumanie, Serbie, Monténégro, Kosovo, Slovénie, République tchèque, Slovaquie) Un territoire vaste, très vaste... À quoi votre quotidien d'élu ressemble-t-il ?

 

Pierre-Yves Le Borgn' : En effet, le territoire est grand. Seize pays, un territoire de 1,6 million de km2. C’est certain que ce chiffre n’a pas grand-chose à voir avec la taille des circonscriptions de mes collègues de France métropolitaine et ultramarine, qui mesurent quelques dizaines voire centaines de km2.

 

Après quasiment un an à l’Assemblée nationale, j’arrive à gérer mon emploi du temps. Il m’a cependant fallu près d’un semestre de rodage. Le lundi, je suis chez moi où je peux travailler au calme. Les mardis, mercredis et jeudis, je suis au Palais Bourbon où j’enchaîne les rendez-vous et les réunions. J’assiste naturellement aux questions posées au gouvernement et aux différentes séances dans l’hémicycle et ce de jour comme de nuit. C’est un rythme d’enfer, passionnant et parfois éprouvant.

 

Enfin, le vendredi, je suis à Cologne, où se trouve ma permanence parlementaire, pour y rencontrer les compatriotes qui le souhaitent ou bien je me rends dans le reste de la circonscription. Lorsque je suis en dehors de l’Allemagne, ce qui est en général le cas une à deux fois par mois au moins, j’organise des déplacements de deux à trois jours afin de tenir compte des difficultés de transport, notamment vers les Balkans.

 

 

PdA : Il est difficile et toujours un peu périlleux de chercher à synthétiser sur la base de situations individuelles complexes et souvent très différentes. Pouvez-vous malgré cela nous parler de ces Français qui vous ont élu l'année dernière, nous faire part de ce qui les préoccupe, peut-être d'une manière un peu décalée par rapport au reste de la communauté nationale ?

 

P.-Y.L.B. : Il y a des  sujets communs à tous les Français de la 7ème circonscription comme les bourses scolaires, les frais de scolarité élevés dans les écoles françaises, la protection consulaire, l’action sociale et plus particulièrement la question de la liquidation des retraites ou celle de la couverture santé. Une question plus légère mais non moins importante qui revient souvent lors de mes réunions publiques concerne le visionnage de programmes télévisuels par Internet depuis l’étranger. Enfin, un sujet très délicat est celui des conflits d’autorité parentale. Beaucoup de parents divorcés, en Allemagne notamment, me contactent parce qu’ils rencontrent des difficultés à obtenir un droit de garde et de visite de leur enfant. Ces difficultés sont induites par le défaut de la coordination de droit de la famille au niveau européen et je m’emploie beaucoup depuis de nombreux mois à prévenir ces difficultés. Je n’ai pas trop communiqué sur cette action-là car le sujet est très sensible et je préfère le faire au bon moment, lorsque j’aurai au demeurant des résultats à afficher.

 

 

PdA : Juriste international de formation, vous avez notamment travaillé à Mayence, à Francfort, en tant que cadre-dirigeant au sein d'une société de fabrication de panneaux solaires. L'Allemagne, sa culture du dialogue, sa politique de l'offre... sont souvent présentés comme des modèles dont il faudrait s'inspirer pour assainir et redynamiser notre économie. Vous connaissez bien nos deux pays. Voyez-vous des domaines dans lesquels nous devrions, à votre avis, nous inspirer de nos partenaires allemands ?

 

P.-Y.L.B. : Pourquoi se limiter à l’Allemagne ? Il me semble qu’il faudrait s’inspirer des méthodes ayant fait leurs preuves dans chaque pays de la circonscription et pas seulement en Allemagne. J’admire le dynamisme de l’économie allemande et notamment la force de son tissu d’entreprises de taille intermédiaire, championnes de l’exportation. C’est le fameux « Mittelstand », qui n’a pas d’équivalent en France, malheureusement. Il faut aider nos petites et moyennes entreprises à se développer car elles sont un atout pour notre économie et de ce fait pour l’emploi.

 

Un autre point positif que nous pouvons trouver de ce côté du Rhin concerne l’apprentissage. En effet, cette méthode d’enseignement est trop peu valorisée en France. Il faut encourager les collégiens à rejoindre un Centre de Formation pour Apprentis et faire disparaître cette idée reçue consistant à faire passer les apprentis pour des personnes inintelligentes. Lors de son déplacement à Blois, le Président François Hollande a annoncé des mesures importantes pour l’apprentissage. Cette formation professionnelle est un atout pour les adolescents et pour notre pays.

 

 

PYLB 1

 

 

PdA : Plus globalement, vous revendiquez pleinement votre ouverture sur l'international, votre culture profondément européenne. Vous avez ainsi étudié au Collège d'Europe à Bruges, travaillé en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg et aux États-Unis. Qu'avez-vous appris au contact de ce monde-là, ces leçons que vous souhaiteriez, peut-être, partager avec ceux de nos compatriotes - et ils sont nombreux - qui ne voient pas forcément la mondialisation d'un très bon œil ?

 

P.-Y.L.B. : Nous célébrons cette année le cinquantième anniversaire du Traité de l’Elysée, dont l’une des heureuses conséquences a été de donner naissance à l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse (OFAJ), qui a permis à des milliers de jeunes de découvrir une autre culture en traversant le Rhin. Quitter son pays pour s’établir ailleurs n’est pas une décision facile à prendre. J’ai fait ce choix. Cela n’a pas toujours été facile. J’en ai parfois bavé, mais j’ai travaillé d’arrache-pied, apprenant de toutes les cultures dans lesquelles je m’immergeais, et j’ai réussi professionnellement. Vivre dans différents pays m’a permis de découvrir d’autres méthodes de travail. Mon expérience professionnelle est un melting pot de ces cultures d’entreprises dans les quatre pays que j’ai connus.

 

Ma conclusion est donc qu’il ne faut pas craindre l’ouverture au monde et aux autres mais bien au contraire utiliser ce qu’elle peut apporter de positif pour une carrière et un parcours de vie.

 

 

PdA : Sans transition, une question d'"actualité immédiate", ce sera la seule de cet entretien. À l'heure où je vous la propose, l'Assemblée nationale vient d'adopter le Mariage pour tous. Vous l'avez fait, avec vos collègues députés. Dans quel état d'esprit vous trouvez-vous suite à ce vote ?

 

P.-Y.L.B. : Je suis heureux et fier. Cela est un véritable honneur pour moi d’avoir participé à ce changement sociétal important. Avec cette loi, le mariage est devenu ouvert à tous. Il n’était pas normal que dans notre pays, nous ne reconnaissions pas l’égalité des couples devant la loi.

 

 

PdA : Quelles sont les thématiques, les causes sur lesquelles vous souhaiterez vous engager tout particulièrement à titre personnel durant ce quinquennat ?

 

P.-Y.L.B. : J’ai déjà évoqué les problèmes de garde d’enfants, qui sont l’une de mes priorités. Je souhaiterais œuvrer pour rapprocher nos politiques et législations nationales en droit de la famille. Si nous sommes arrivés à élaborer un droit matériel commun du mariage entre la France et l’Allemagne, nous pourrons le faire sur le divorce et les successions. C’est une nécessité. L’accès à l’enseignement français à l’étranger est également une thématique importante car beaucoup de familles souffrent de frais de scolarité trop élevés. Pour les familles demeurant trop loin d’un établissement français, une solution serait de développer les filières bilingues.

 

L’accès à la langue et à la culture française par nos compatriotes est aussi une priorité car c’est souvent ce qui permet à nos concitoyens de garder un lien avec notre pays. J’ai d’ailleurs utilisé une grande partie de ma réserve parlementaire pour permettre à différentes bibliothèques de ma circonscription d’acquérir de nouveaux livres, de faire des travaux pour rendre l’accueil des usagers agréable ou permettre un meilleur accès aux livres.

 

 

PYLB 2

 

 

PdA : Près d'un an a passé depuis les élections présidentielle et législatives... L'enthousiasme populaire n'est plus tout à fait de mise... Quant la confiance, celle accordée à l'exécutif, elle est en berne. La crise, d'accord, mais elle n'est jamais qu'un élément de ce désamour, plus profond et qui touche à la politique menée, aux priorités affichées, aux personnalités elles-mêmes. L'inquiétude, voire la défiance sont exprimées par nombre de nos compatriotes, dont pas mal d'électeurs du président. Où en êtes-vous par rapport à tout cela ? Confiant, vous l'êtes toujours ?

 

P.-Y.L.B. : Bien sûr que je suis toujours confiant. Un célèbre adage dit : Paris ne s’est pas fait en un jour. Il me semble donc qu’il faut laisser du temps au temps. Je comprends bien évidemment les Français vivant dans une situation délicate qui souhaiteraient que leur vie s’améliore rapidement. La majorité a besoin de temps pour améliorer la situation de la France. Nous avons hérité d’une situation économique et sociale très dégradée par la crise certes, mais aussi par les choix de la droite au pouvoir durant 10 années. François Hollande l’a très bien dit lui-même : « Je demande à être jugé au terme des cinq ans ».

 

 

PdA : Cette question de la confiance me pousse à en aborder une autre, fondamentale pour le bon fonctionnement de notre société. Votre parcours, celui de votre famille est exemplaire. Celui de la méritocratie républicaine, de "l'émancipation et l'élévation sociale grâce à l'école laïque et aux bourses scolaires". Aujourd'hui, l'ascension de l'échelle sociale, la génération suivante vivant forcément mieux que la précédente, beaucoup de gens n'y croient tout simplement plus. La morosité des perspectives économiques, la remise en cause d'acquis sociaux - y compris par la gauche - et le poids écrasant de la dette ne sont évidemment pas étrangers à ce ressenti ô combien préoccupant... Qu'avez-vous envie de répondre à ces personnes ?

 

P.-Y.L.B. : Je répondrais qu’il ne faut jamais baisser les bras. Grâce à l’École de la République, l’ascension sociale est possible. J’en suis le parfait exemple. Je suis le petit-fils d’un cheminot, d’une garde-barrière, d’un boulanger et d’une coiffeuse. Grâce aux bourses, mon père et mère ont pu suivre des études et devenir instituteurs. Ils ont su, confiants en l’école et nous inculquant le goût du travail, nous aider, ma sœur et moi, à faire des études longues.

 

Nous vivons une époque difficile et je comprends les doutes de nos compatriotes, mais ne plus essayer de se battre contre l’injustice sociale serait le pire exemple à donner à nos enfants. C’est dans la solidarité nationale, avec le sens des devoirs et des droits qui fondent la République, que l’on construit l’avenir.

 

 

PdA : Revenons à des horizons plus immédiats, même si l'avenir se jouera en grande partie au cours de ce quinquennat... Sur la base de quels résultats tangibles, de quels chantiers sérieusement entrepris pourrez-vous sincèrement déclarer, au printemps 2017, "Oui, Hollande, a été utile à la France et aux Français" ?

 

P.-Y.L.B. : Comme vous l’écrivez, tout va se jouer au cours du quinquennat. Je vous donne donc rendez-vous en 2017 pour répondre à cette question. Et je vous redis ma confiance en l’action menée par le Président de la République.

 

 

PYLB 3

 

 

PdA : Un message pour nos lecteurs ?

 

P.-Y.L.B. : N’hésitez par à aller sur mon site, j‘y poste très régulièrement des articles.

 

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, Pierre-Yves Le Borgn' ?

 

P.-Y.L.B. : Que j’arrive à réaliser tout ce que j’ai entrepris pour nos compatriotes. C’est là qu’est ma motivation, ma volonté de servir.

 

 

 

Merci encore, Pierre-Yves Le Borgn', pour vos réponses, pour votre enthousiasme. Merci également à Cyril Mallet, collaborateur du Député, pour sa patience, pour nos échanges. Si vous êtes vous aussi un(e) Français(e) établi(e) à l'étranger, n'hésitez pas à nous faire part de votre expérience, en commentaire. Nicolas alias Phil Defer

 

 

 

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27 mai 2013

Hollande : l'an 1 vu par de jeunes citoyens

Le 15 mai 2012, François Hollande devient le vingt-quatrième président de la République française. Porté par dix-huit millions d'électeurs neuf jours plus tôt, il accède à la plus haute charge de l'État, il sait qu'elle sera particulièrement lourde en ces temps assombris par les crises... C'était il y a un an. Un an... C'est peu, pour porter des jugements fermes sur ce qui restera d'un quinquennat. Suffisant pour apprécier d'un regard averti l'opportunité des décisions prises, des orientations suivies, et ce qu'elles augurent pour la suite. La confiance, peut-être la mère de toutes les crises lorsqu'elle n'est plus. Celle qu'accordent les Français au locataire de l'Élysée atteint des plus bas historiques : son taux d'approbation est désormais inférieur au score qu'il réalisa au premier tour de la présidentielle.

 

Le 14 mai 2013, j'ai souhaité inviter de jeunes citoyens engagés dans le débat public à s'exprimer à l'occasion de ce premier anniversaire. Les jeunes... Ils étaient la cible des attentions les plus appuyées du candidat Hollande durant la campagne. Une jeunesse qui n'a rien d'uniforme. Je suis heureux d'avoir pu recueillir pour le présent document l'expression d'opinions qui témoignent de cette diversité - c'était le but ! -. Je leur exprime ce soir ma reconnaissance. À l'heure où je rédige ce texte, le 27 mai, ils sont dix, leurs retours étant classés par ordre chronologique. D'autres suivront, bientôt. J'aimerais vous convier, toutes et tous, et notamment celles et ceux qui m'ont fait l'honneur de m'accorder de leur temps, à la lecture de ce que les uns et les autres ont pu écrire. Répondez aux questions, si vous ne l'avez déjà fait. Interpellez, communiquez, échangez... Les commentaires sont ouverts pour cela. Que ces échanges soient courtois, respectueux, tout le monde y gagnera. Merci encore, pour tout et de tout coeur. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

UNE EXCLUSIVITÉ PAROLES D'ACTU

HOLLANDE

L'an 1 vu par de jeunes citoyens

 

Hollande

(Photo : AFP)

 

 

 

Aurélien S.

"Rendre des comptes à ceux qui ont fait la victoire"

14.05

 

Bonjour Aurélien S... François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

J'ai la chance (cela évite la schizophrénie que certains doivent éprouver, au PS par exemple) de me retrouver presque intégralement dans les analyses et prises de position des dirigeants du Parti de Gauche. (...) Il faudrait revenir pêle-mêle sur les grands renoncements de la première année, sur le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, ndlr) et le MES (Mécanisme européen de stabilité, ndlr), l'ANI (Accord national interprofessionnel, ndlr), la réforme des universités, la continuité Guéant-Valls, l'abandon de la loi sur les licenciements boursiers, l'abandon de Florange, Pétroplus, Sanofi, les privatisations partielles, le crédit d'impôt de 20 milliards, la volte-face sur l'amnistie sociale, l'incapacité à défendre même les eurobonds (qui ne me satisfont pas réellement mais qui figuraient dans le programme de François Hollande), l'odieuse réforme des retraites en préparation, la grotesque loi de séparation bancaire dont s'est gaussé Frédéric Oudéa (le P.-D.G. de la Société générale, ndlr) en audition devant les parlementaires, la loi d'orientation scolaire et la réforme des rythmes qui met en danger l'égalité entre les usagers (élèves) selon les moyens de leur commune, la guerre au Mali décidée comme un petit monarque sans consulter la représentation nationale (il n'était pourtant pas difficile d'au moins associer à la décision les présidents de groupes des deux chambres ainsi que les présidents des commissions Défense)...

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Les premiers éléments sont dans le programme : l'Humain d'abord. En finir avec la précarité en titularisant les agents de la fonction publique qui multiplient les contrats atypiques (le coût serait d'ailleurs dérisoire puisque ces agents travaillent déjà), plafonner ces contrats dans les entreprises, de même les stages qui fournissent une main d'œuvre à très bas coût et qui sont quasiment des "délocalisations intérieures". Augmenter le SMIC, taxer réellement le capital, instaurer le salaire et le revenu maximums, poser des conditions sociales et écologiques aux subventions de l'État et des collectivités, lutter sérieusement contre les conflits d'intérêts (Le rapport Sauvé, commandé en 2011 par Nicolas Sarkozy, était limité mais bien plus intéressant et sérieux que le rapport Jospin... Il fut enterré par l'UMP et Nicolas Sarkozy lui-même, très doué pour les effets d'annonce, commander des rapports et les oublier : pensez au rapport Stiglitz de 2007-2008), faire cesser l'austérité en Europe qui étrangle littéralement les peuples (voyez les dernières études sur les suicides et la santé dans ces pays, lisez ceci), fait monter la xénophobie et met en péril le sens même du projet européen, l'amitié entre les peuples et non l'entente entre les banques ; pour cela il faut changer les statuts de la BCE ou, à défaut, y désobéir...

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?

 

Il n'y a pas véritablement de message à envoyer au président : ce sont plutôt des revendications. Bien sûr, c'est lui qui a été élu, et pas Jean Luc Mélenchon, mais il n'applique même pas son propre programme ! En outre, l'argument du "vote utile", tellement utilisé pendant la présidentielle qu'il semble que près d'un tiers de l'électorat de François Hollande ait songé voter pour Jean Luc Mélenchon (ce qui l'aurait mis en deuxième position devant François Hollande Marine Le Pen quatrième), a une contrepartie qu'il ne peut ignorer : les électeurs ont pris une "assurance gauche" sur le FN. Ils n'ont pas voté pour le programme de François Hollande stricto sensu, c'est le PS lui-même qui a donné ce sens au vote, il est d'autant plus normal de rendre des comptes à ceux qui ont fait la victoire.

 

 

 

Jonas Haddad

Secrétaire national de l'UMP en charge de l'entrepreneuriat des jeunes.

Délégué national des Jeunes populaires.

 

Jonas Haddad

 

"Les clés du redressement : l'entrepreneuriat... et une jeunesse ambitieuse"

15.05

 

Bonjour Jonas Haddad. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Je suis ravi de revenir dans Paroles d'Actu (deux contributions jusqu'ici, en août et en septembre 2012, ndlr). Depuis notre dernier entretien, l'UMP va mieux et s'organise pour préparer la reconquête.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Certes, 20%, en temps c'est peu, mais quand les 20% provoquent un record d'impopularité dans lequel le président dépasse péniblement les 20%, 20% c'est beaucoup.

 

D'abord en Europe. Je reviens d'un séminaire de jeunes européens dans lequel tous les pays, sans exception, ont la nostalgie d'une France qui prenait des initiatives et qui était respectée en Europe. Ce qui étonne, c'est que François Hollande ne semble pas trouver sa place et laisse se développer deux lignes totalement contradictoires, entre un Premier Ministre qui regarde l'Allemagne avec les yeux de Chimène et un Parti Socialiste qui tape en permanence sur Angela Merkel.

 

En France, comment exprimer autrement l'anniversaire de l'accession au pouvoir de Hollande que par le mot Échec.

Échec social : il promettait de rassembler les Français, la tension sociale est à son comble. Le mariage pour les couples de même sexe et l'adoption ont divisé les Français.

Échec moral : il promettait une république exemplaire, la Gauche a chuté avec les affaires Cahuzac et Augier.

Échec économique : les investisseurs et les entrepreneurs ne croient plus dans l'économie française. Les plans sociaux se succèdent. Le chômage a atteint son record historique.

Échec sur la politique jeunesse : celui qui s'est autoproclamé Président de la jeunesse a profondément déçu.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Pour arriver à redresser notre pays, il faut de suite cesser de décourager les forces vives de notre pays. Je le dis dans toutes les réunions que j'anime, il faut investir massivement dans notre jeunesse et pour nous entrepreneurs. Cessons de nous demander comment se partager un gâteau de la croissance qui rétrécit tous les jours. Si tous les jeunes perdent l'ambition collective de la France, si tous les entrepreneurs décident de fermer leur société ou d'exercer leur talent ailleurs, aucun redressement ne sera possible.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?

 

Au-delà des clivages partisans, le plus important, c'est l'avenir du pays. Il n'est pas trop tard pour que le déclin de la France soit évité. Cela appelle un revirement complet dans la politique pratiquée, et surtout une ligne politique claire, compréhensible par les Français qui sont épuisés par les violences et le chômage.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Si cet entretien vous a plu, passez du constat à l'action, et engagez-vous !

 

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Adrien Grosjean

Membre du Bureau National du Front National de la Jeunesse.

 

Adrien Grosjean

 

"Que les Députés soient élus à la proportionnelle"

21.05

 

Bonjour Adrien Grosjean. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ? 

  

Je suis étudiant, j’ai 22 ans. Depuis 6 ans, je milite au FN, dont j’ai déjà porté les couleurs dans 3 élections. Je suis de droite, résolument et, à l’instar de Marion MARÉCHAL LE PEN, je soutiens une ligne de rassemblement ouverte à tous les patriotes, car pour réussir une grande action nationale, il faut une grande majorité déterminée, qui adhère et soutienne activement, durablement. 

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

  

François HOLLANDE ne serait-il pas plutôt le représentant du Monde et de l’Europe en France ? N’est-ce pas plus  vraisemblable dans cet ordre ? Comme disaient les anciens, le Diable est dans le confessionnal. Je crois que, d’instinct et d’expérience, une majorité de Français ont assimilé désormais à quel point on les avait baladés avec l’utopie fédéraliste. Jean-Marie LE PEN décrivait naguère l’Union Soviétique comme une « gigantesque usine à fabriquer des mégots ». On voit vers quelle même pente fatale nous poussent les dévots de la monnaie unique et autres liquidateurs de souveraineté. La crise financière de 2008 n’est pas la cause, mais un révélateur et un accélérateur. Un peu plus tôt ou un peu plus tard, le rendez-vous avec la récession était inscrit dans le traité de Maastricht, déjà.

 

Quand vous dites qu’HOLLANDE est à 20% de son parcours, comme s’il sortait de son oeuf, c’est oublier qu’il est d’abord un simple maillon de la chaîne du déclin, activement ou passivement lié à toutes les décisions prises ces 30 dernières années. L’UMPS, ça n’est pas un slogan de campagne, c’est le sigle du système de partage du pouvoir qui a permis, par exemple, d’imposer le traité de Lisbonne malgré la victoire du Non au référendum de 2005. Ils sont tous interchangeables. Sarkozy était meilleur acteur, mais au final, le logiciel ne change pas. 

  

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Je préconise une mesure forte et préalable à toutes les autres : que les Députés soient élus au scrutin proportionnel, car si la volonté populaire s’exprime sans être contrariée ni « redressée », alors il sera possible de traiter les vrais enjeux. Dans le carcan légal actuel, les dés sont pipés, les cartes truquées, et les deux principaux joueurs des tricheurs en bande organisée. Chacun constate l’état d’anxiété et de nervosité du pays. Si l'on veut éviter les désordres sociaux et leurs conséquences, il serait bon d’anticiper en s’interdisant désormais de bricoler des majorités de papier.

 

Avec une Assemblée Nationale conforme aux suffrages exprimés, Marine Le Pen présiderait en ce moment même un groupe d’une centaine de députés qui ne laisseraient surement pas détruire notre modèle social, ni rançonner les Français pour le sauvetage de la monnaie toxique. On a oublié que le profit, c’est quelques uns, alors que la prospérité, c’est tout le monde. Là où j’habite, à Cannes, la visibilité médiatique saisonnière masque une réalité qui alimente trop souvent les faits divers et non les pages spectacle. 

  

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Je lui suggère qu’à l’occasion d’un prochain voyage en Chine, il s’applique à y passer plus de 32 heures ! C’est périlleux de se contenter de voir les réalités depuis sa fenêtre. Et qu’il n’hésite pas non plus à se servir du frein et de la marche arrière quand les évidences d’échec s’accumulent. Cela dit, je ne crois pas une seconde à une quelconque rédemption. Il y a des disciplines dans lesquelles François HOLLANDE n’aurait jamais creusé l’écart : la médecine d’urgence, la lutte contre les incendies… 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci ! 

 

Nous, les militants, feront tout pour qu’à l’occasion des deux scrutins de mars et juin 2014, Municipales et Européennes, les Français réagissent en état de légitime défense et votent bleu marine.

 

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Alexandre Charpy

Animateur Fédéral des Jeunes Socialistes Lotois.

 

Alexandre Charpy

  

"Pour une Europe plus forte, plus proche des citoyens"

21.05

 

Bonjour Alexandre Charpy. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

  

Je pense que chacun est libre de se faire une opinion, mais il serait hâtif de se faire une idée de ce que j’ai dit avant de l’avoir lu. 

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ? 

  

Bien sûr, dresser un bilan au bout d’un an, c’est un peu rapide, le mandat dure cinq ans. Il n’y a pas si longtemps encore, c’était sept ans. Il faut faire attention à ne pas aller trop vite. Même si la France est en crise, il faut prendre le temps de mener des réformes efficaces, et pertinentes. Les orientations politiques, on s’y attendait, il y a des réformes économiques, et des réformes sociales. L’opposition parle sans cesse des priorités, comme la lutte comme le chômage. C’est important, certes, mais il faut faire attention au terme de “priorités”. Les réformes sociales sont également importantes, d’ailleurs François Hollande a aussi été élu pour cela ! C’est un socialiste, il lance donc, logiquement, de grandes réformes, telles que le mariage pour tous, ou encore le travail sur la moralisation de la vie politique, le suicide assisté, sur lequel le débat parlementaire devrait bientôt commencer. N’oublions pas, non plus, qu’un pays qui fonctionne, c’est un pays où règne la confiance, l’optimisme. Ces sentiments viennent en partie avec les réformes sociales, puisqu’elles visent à gommer les inégalités. Avec de la confiance, l’économie fonctionne mieux, il faut donc arrêter avec ce terme de “priorités”. 

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Je ne peux pas dire, personne ne peut le dire, que je suis satisfait de la situation économique aujourd’hui en France. Le pays est en crise, les plus riches n’ont jamais été aussi riches et les plus pauvres n’ont jamais été aussi pauvres. Tant d’inégalités qu’il faudra gommer. Ces inégalités, elles ne pourront pas uniquement être réduites au niveau de la France, car nous sommes un pays européen, et nous ne définissons pas seuls notre politique économique.

 

Ainsi, si je devais appeler de mes vœux une action en particulier, ce serait entamer un grand travail au niveau de l’Union européenne, notamment avec l’Allemagne, mais sans la laisser nous imposer son dogme de l’austérité, et du libéralisme. L’Europe est un outil formidable, mais que les États n’utilisent que trop peu. Nous pourrions travailler à la lutte contre la concurrence déloyale de l’industrie des pays d’Asie orientale, ou encore de l’agriculture d’Amérique du Sud, et c’est un chantier que je souhaite de tout cœur. Cela permettra également de donner de l’importance à l’Europe, la rapprocher des citoyens, mais c’est un autre enjeu.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Un message de confiance. Il n’a pas reculé sur la réforme du mariage pour tous, et beaucoup d’engagements ont été tenus, en une seule année. Je trouve cependant dommage que les mesures prises n’aient pas été suffisamment mises en avant. Le gouvernement agit, avec notamment les emplois d’avenir, ou les contrats de génération, mais les medias n’en parlent pas, et les citoyens désespèrent. Le gouvernement avance, dans la direction qu’il avait indiquée, d’où la confiance que je lui accorde. 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Une dernière remarque oui. Notre combat, en tant que Jeunes socialistes, ce n’est pas seulement le débat national, ce sont aussi des enjeux locaux, notamment dans le Lot, le département dans lequel je milite. La gauche s’est aussi battue pour que nos collectivités territoriales puissent impulser des activités économiques, une action sociale, ... Les collectivités agissent aussi, elles jouent un rôle dans la résolution de la crise, un rôle non-négligeable. Nous fournissons un travail considérable, à notre petit échelon, pour faire connaitre cette activité, car elle joue un rôle déterminant dans la vie de tous les jours des citoyens, et c’est quelque chose que l’on oublie trop facilement à mon goût.

 

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Fanny Siouville

Ancienne Secrétaire générale des Jeunes Démocrates.

 

Fanny Siouville

  

"La France doit retrouver son rang de pionnière"

21.05

 

Bonjour Fanny Siouville. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ? 

   

Bonjour. Citoyenne consciente de vivre dans un monde en pleine mutation économique, sociale et politique, j’observe et agis dans cette société qui de plus en plus, perd confiance en ses institutions et en ses représentants politiques. Au Modem depuis 2007, je m’emploie du mieux possible à porter les exigences de mon mouvement auprès des citoyens à travers deux formes d’action : le militantisme de terrain et le laboratoire d’idées. Ancienne Secrétaire générale des Jeunes Démocrates, j’ai eu l’occasion de faire un tour de France des régions et le malaise est palpable. Nos convictions sont à bout de souffle. Quand bien-même ce malaise social serait nécessaire en vue d'un bien économique futur, plus personne ne semble y croire vraiment. La constance du Modem et sa combativité viennent de sa capacité d’être force de propositions « démocratiques ». 

   

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?  

  

D’abord, je crois que les orientations décidées par François Hollande marquent un changement de ton sur l'Europe. Elles inscrivent résolument l'avenir de la France dans une intégration européenne. Créer un gouvernement économique de la zone euro est un premier pas vers, je l’espère, une union politique de l’Europe. En tant qu’ancien disciple de Jacques Delors, j’attends plus d’audace de la part de François Hollande sur la question européenne. La France doit devenir comme il l’a suggéré, un "trait d'union" entre le nord et le sud de l'Europe. Nous aurions de cette façon un fédéralisme réunissant les pays latins ET l'Europe germanique et non plus une union-tampon subie, forcément critiquée. Nous avons besoin d’un président qui responsabilise notre pays au sein de l’Europe, identifie une mission qu’un citoyen français fasse sienne. Notre pays doit devenir, autant que l’Allemagne, l’interlocuteur de Madrid et de Rome. Je trouve encourageant de s'engager sur la lutte contre le chômage des jeunes, de créer une Europe de l'énergie, de fonder une stratégie d'investissements commune... mais le président doit concrétiser ses mesures, en particulier sa lutte contre le chômage, dans l’urgence. N’oublions pas qu’il a été le candidat qui a promis que « [n]otre génération vivra mieux que celle de [n]os parents ».

 

Du point de vue international, il faut saisir les opportunités en travaillant de concert, entre institutions publiques et privées pour encourager et guider les entreprises françaises dans leurs investissements à l’étranger. On pense à la Chine par exemple. Le gouvernement ne doit pas se fermer aux stratégies d’investissement proposées par les Chinois en France. A nous d’assurer qu'ils respectent les réglementations locales et qu’ils comprennent les avantages comparatifs du marché français. Les Américains ne veulent plus investir en France suite à la loi de finances 2013. Opaque et peu engageante, elle freine les investissements étrangers alors même que nos dirigeants cherchent des solutions pour contribuer à la croissance.
L'économie française doit s’incarner dans une coopération "gagnant-gagnant". Aussi, nous devons retenir nos nouveaux entrepreneurs et ne pas les laisser filer à Londres. Les entreprises en recherche de fonds vont tenter de lever de l'argent hors de France. On les comprend. Ces « réflexes » sont symptomatiques de lourdes défaillances infrastructurelles et organisationnelles en matière de “diplomatie économique”, parce que nos PME sont insuffisamment considérées. 
L’emploi, la compétitivité, l’innovation, la performance, l’Europe sont les tremplins de la France pour sortir la tête hors de l’eau. Dans l’esprit de beaucoup de Français, et en particulier dans la conjoncture de crise économique que nous connaissons, l’Europe est parfois vue comme un fardeau, alors qu’elle est un véritable levier de croissance. 
 

  

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?  

   

Quel est le constat ? Avec un déficit budgétaire à 5 % (rapporté au PIB, ndlr), un commerce extérieur en plein effondrement, des collectivités publiques complexes, coûteuses et à l'efficacité jugée toute relative par les Français, un taux de chômage qui devrait atteindre 10,9% fin 2013 selon l’OCDE, le constat est plus qu’alarmant. Il faut évidemment envisager des actions d’envergure, mais de long terme. Le chômage par exemple, est à l’évidence un dossier prioritaire, mais on ne lutte pas contre Goliath avec des mesurettes décidées dans l’urgence. Le travail ne se décrète pas. Quant aux méthodes utilisées par la droite et la gauche, elles ont échoué, mais on les renouvelle sans arrêt : baisse des charges sans embauches, contrats aidés avec effet rapide sur le chômage mais une influence sur le secteur marchand beaucoup plus aléatoire. J’en veux pour preuve ce que les économistes prévoient que pour l’année 2013-2014, sur les 150 000 contrats prévus, il n’y aura en réalité que 107 300 emplois nouveaux. Huit mois après la fin de leur emploi aidé dans le secteur non marchand, 70 % des jeunes sont au chômage. Finalement le grand absent du dispositif, c’est la formation, alors qu’il est facile de comprendre que seul l’accès à une formation qualifiante est indispensable pour permettre aux jeunes d’accéder à l’emploi pérenne. L’apprentissage des langues étrangères est un passeport pour cartonner à l'export !

 

De la même manière, c’est de l’innovation que dépend notre avenir. Regardez la Chine. L’avance de la Chine en matière culturelle semble naturellement la prédisposer à innover dans tous les autres secteurs. Cette culture millénaire a su résister à toutes les influences extérieures, assimilant les apports extérieurs dans le respect de ses traditions. Après la poudre à canon, il se pourrait bien qu’elle nous donne des leçons en matière de respect de l’environnement. Qui sait ? La France doit retrouver son rang de pionnière. En matière d’énergie, par exemple. 

  

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?  

 

Un message de confiance. Il n’a pas reculé sur la réforme du mariage pour tous, et beaucoup d’engagements ont été tenus, en une seule année. Je trouve cependant dommage que les mesures prises n’aient pas été suffisamment mises en avant. Le gouvernement agit, avec notamment les emplois d’avenir, ou les contrats de génération, mais les medias n’en parlent pas, et les citoyens désespèrent. Le gouvernement avance, dans la direction qu’il avait indiquée, d’où la confiance que je lui accorde.  

 

Quelque chose à ajouter ? Merci ! 

  

Il est impératif de réconcilier les Français avec leur système politique. Inquiets, désabusés, le contexte de défiance à l’égard de nos élus se manifestera par un abstentionnisme record et une poussée réactionnaire vers les extrêmes en 2014. La manière dont les gouvernants conçoivent leur statut, leur mission, leur apport et l’héritage qu’ils laissent sur la scène politique marquent la mémoire collective. François Hollande et ses successeurs auraient tout intérêt à impliquer les citoyens et les organisations de la société civile dans l’élaboration et l’application des politiques publiques.

 

 

 

Rami Zouaoui

Coordinateur National des Jeunes UDI.

 

Rami Zouaoui

  

"Monsieur le Président, l'action, c'est maintenant !"

21.05

 

Bonjour Rami Zouaoui. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

  

Je suis le coordinateur national des jeunes UDI. Passionné par la politique depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours souhaité m’engager dans la vie de la collectivité. J’ai commencé par m’impliquer dans le domaine associatif en tant que président de l’association Culture d’Or, association dont l’objet est de promouvoir la culture dans les quartiers populaires à Paris. Je suis également un grand sportif, passionné d’athlétisme et de football. Aujourd’hui, ce qui m’anime, c’est la volonté et la détermination de faire de mon parti, l’UDI, Union des Démocrates et Indépendants, le parti du 21ème siècle. J’œuvre ainsi au quotidien pour faire de l’UDI Jeunes la première force de proposition et de jeunesse de France. Et à travers ma démarche, je souhaite porter un projet moderne et défendre une nouvelle approche de la politique en donnant davantage la parole aux jeunes.

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ? 

  

Comme la plupart des Français, je ne trouve pas François Hollande convaincant. Un an après sa prise de fonction, le constat est particulièrement amer pour les Français. Les chiffres catastrophiques récemment publiés viennent s’ajouter à l’accumulation des mensonges dont François Hollande et son gouvernement ont fait leur crédo depuis un an. À force de mensonges et de reniements, le président de la République et son gouvernement se sont éloignés des Français. Ce qui se passe depuis un an est particulièrement grave. J’ai le sentiment que le pays est gouverné par une bande d’amateurs. Tous les voyants sont au rouge. La première année de son quinquennat est un échec cuisant pour la France, dans tous les domaines : chômage, dette, pouvoir d'achat, sécurité… Alors que le contexte exige du président plus de réactivité, plus de détermination et une plus grande capacité à fédérer les Français. Aujourd’hui, j’ai surtout le sentiment que François Hollande divise plus qu’il ne rassemble les Français, décourage les entrepreneurs et fait fuir les jeunes. Je constate également que, depuis que François Hollande est président de la République, la France a perdu de son influence en Europe et dans le monde, et ce constat a ses raisons. Faute d’un message politique clair, aussi bien en Europe que dans le monde, François Hollande peine à s’imposer sur la scène internationale, contrairement à son prédécesseur, qui lui était identifié. Le plus grand reproche que l’on puisse faire à François Hollande après sa première année à la tête du pays, c’est de manquer de courage et de détermination, espérons maintenant que l’an II de son quinquennat soit celui du vrai changement.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Au-delà de toute caricature, force est de constater que la "boîte à outils" du président de la République n’est pas adaptée pour redresser le pays, c’est pourquoi je pense que le président doit clairement changer de politique et modifier son approche de la crise, en prenant davantage en compte la réalité du pays. Après, je veux bien croire que des mesures ont été engagées, notamment pour lutter contre le chômage, et que le gouvernement agit en faveur de la croissance et de l’emploi, mais aujourd’hui l’heure est à l’urgence, c’est pourquoi, je pense qu’au regard de l’ampleur de la situation, un projet d’union nationale s’impose. Je rajouterai que la compétitivité est la première exigence économique et sociale. Il n'existe pas d'autre possibilité pour financer notre modèle de société que de permettre à nos entreprises de croître et prospérer. Il est urgent de restaurer un système pérenne de solidarité et de réhabiliter le principe de responsabilité. La première des solidarités, c'est l'emploi, qui donne à la personne la dignité et l'autonomie. C'est pourquoi la compétitivité est le problème premier que la France doit résoudre. Notons également que nous sommes entrés dans un nouveau monde, marqué par de nouvelles perspectives de croissance et par une révolution numérique, mais aussi par des inégalités de développement, par les crises financière et environnementale et par un retournement économique majeur. L'avenir de la France dans cette mondialisation dépend en grande partie de l'Europe. Seule l'Europe peut mobiliser suffisamment de leviers d'innovation et de créativité dans le jeu des grandes puissances pour répondre aux défis du nouveau siècle.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

M. le Président de la République,

Les jeunes étaient au cœur de votre projet lors de la campagne présidentielle en 2012. Un an après votre élection, le constat est particulièrement alarmant, notamment pour les jeunes qui subissent de plein fouet les effets de la crise.

Vous aviez pris l’engagement d'inverser la courbe du chômage avant la fin 2013, il vous revient maintenant la délicate tâche de joindre le geste à la parole.

Monsieur le Président, en un mot, l’action, c’est maintenant !

 

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Julien Rochedy

Président du Front National de la Jeunesse.

 

Julien Rochedy

 

"Mon message au président ? Qu'il croie à la France !"

22.05

 

Bonjour Julien Rochedy. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

  

Me concernant personnellement ? Que même si je suis au FN, je ne mange pas d’enfants et je n’ai jamais torturé de petits chats. Plus sérieusement, je suis diplômé d’un Master de Relations Internationales, j’ai déjà écrit plusieurs livres mais n’en ai pour l’instant publié qu’un seul. Je suis engagé au Front National depuis 2006 et je suis un jeune bien ancré dans son temps, mais soucieux de l’amender pour notre salut.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ? 

  

Ce sont les mêmes orientations qui ont guidé notre pays vers la catastrophe que nous connaissons. Il veut plus d’intégration européenne, ce qui signifie moins de souveraineté pour la France et plus de soumission à des intérêts qui ne sont pas les nôtres. Il continue une politique d’immigration qui se révèle tous les jours dramatique. Il ne prend pas les mesures nécessaires pour endiguer l’insécurité qui frappe de plein fouet beaucoup de Français, parmi les plus fragiles. Enfin, il ne cherche pas d’autres modèles économiques en refusant le protectionnisme et la relance, seuls expédients qui pourraient nous faire retrouver le chemin de la croissance et de l’emploi. 

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

J’aimerais que Hollande change son fusil d’épaule ! En tant que Président de la République, il doit rendre le pouvoir aux Français, en l’arrachant s’il le faut à la commission européenne et aux marchés financiers. Il doit cesser l’immigration au plus vite car nous n’avons plus les moyens d’accueillir chaque année 200.000 personnes, sans parler des clandestins. Il doit protéger notre économie et la relancer afin qu’elle ne sombre pas dans la récession, comme c’est le cas aujourd’hui. Je demande qu’il ait du courage et de la lucidité, qu’il ne reste pas dans les poncifs mondialistes, européistes et ultralibéraux qui ont fait tant de mal à notre pays.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Qu’il faut croire à la France ! Si notre pays se dote d’une vision et de grands projets pour l’avenir, nous avons encore le potentiel de jouer dans la cour des grands. Nous avons le second espace maritime mondial, et peut-être le plus riche, or nous ne l’exploitons pas. Nous avons des qualités immenses dans la recherche et dans l’énergie. Nous avons un savoir-faire incomparable dans notre industrie, pour peu qu’on l’aide. Nous avons enfin une position internationale qui nous permet de nous faire entendre. Alors bon sang, qu’il croie à la France ! 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Le déclin généralisé que connaît la France vient des décisions politiques qui ont été prises de concert par l’UMP et le PS depuis des années. On ne soigne pas le mal avec le mal. Il faut donc changer de politique, et la seule alternative s’appelle Marine Le Pen et le Front National.

 

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Jade Dousselin

Secrétaire nationale du MJS à la Riposte contre l'extrême droite.

 

Jade Jousselin

  

"Que François Hollande aille jusqu'au bout"

22.05

 

Bonjour Jade Dousselin. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Bonjour, je m'appelle Jade Dousselin, j'ai 23 ans. Je viens de terminer mes études de droit et prépare en ce moment l'examen d'entrée à l'école du barreau. J'ai rejoint les jeunes socialistes en 2009 durant la campagne des élections européennes. À l'issue de cette élection, je suis devenue responsable du MJS de la Vienne pendant deux ans. En 2012, je me suis engagée dans la campagne de François Hollande où je me suis chargée pour les jeunes de la riposte au Front National. Aujourd'hui, je suis secrétaire nationale du MJS à la Riposte contre l'extrême droite.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ? 

  

Je crois que ce que l'on peut retenir dans un premier temps sur la politique interne, ce sont les réformes réalisées. Je pense évidemment à la loi pour le mariage et l’adoption pour tous, qui est une avancée sociétale majeure. Mais cette réforme majeure ne doit pas faire oublier l'ensemble des réformes adoptées depuis le début de son mandat par François Hollande et qui visent à changer le quotidien des jeunes. Je pense notamment aux contrats de génération, à l’encadrement des loyers, à la mise en place de la réforme fiscale, à la réforme des rythmes scolaires, à la mise en place d’un remboursement de l’IVG à 100 %. D'autre part, plusieurs lois importantes sont encore en discussion, comme la loi Peillon sur l'avenir de l'école ou la loi Fioraso sur l'enseignement supérieur et la recherche. Ces chantiers marquent la volonté de faire de la jeunesse une priorité et de se fixer comme objectif que les jeunes de 2017 vivent mieux que ceux de 2012. Toutes ces réformes sont des avancées et des progrès sociaux et sociétaux que nous attendions depuis bien trop de temps.

 

Je crois que ce qui a surtout changé dans la manière de gouverner, c’est le respect des institutions de la République et la place laissée aux contre-pouvoirs dans notre pays. La place du Premier ministre, celle du parlement ont été revalorisées. L’indépendance de la justice, la liberté de la presse ont été respectées, ce qui a permis de faire le jour sur l'ensemble des problèmes de notre société. Le rôle des syndicats, mais plus généralement des corps intermédiaires, stigmatisés lors de la campagne par Nicolas Sarkozy, ont été réaffirmés. Cette participation est salutaire, elle marque une volonté de réconciliation et d'unité pour affronter la crise. C’est un vrai renouveau dans l’exercice de l’État, et c’est capital.

 

Enfin, au niveau international, il est clair que la place de la France a été revalorisée. François Hollande a eu la capacité en quelques mois de remettre la France au rang des plus grandes nations et de renouer avec ses valeurs. Là où Nicolas Sarkozy portait à travers le monde une parole quasi-impérialiste, (je pense notamment au discours prononcé à Dakar), le président de la République a renoué avec les valeurs de la démocratie et des droits de l’Homme. En Europe, il a su imposer le pacte de croissance face à la droite européenne portée par Merkel, il est aujourd’hui à l’origine de la réorientation de l’Europe et a su s’imposer en leader de la gauche européenne. Il est aussi celui qui a su prendre la mesure de l’impact des révolutions arabes, des enjeux dans cette partie du monde et la nécessité absolue de créer des liens par-delà les rives de la Méditerranée.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Le redressement de la France, qu’est ce que cela signifie ? Je crois que la question est plus large. La question du redressement, c’est surtout celle de la relance économique, de la lutte contre le chômage, du réinvestissement massif dans les services publics, dans l'industrie et l’innovation. Les grandes réformes sont en cours et il faut poursuivre dans ce sens. Il faut adapter le plan de relance à l’échelle européenne, poursuivre et aller plus loin dans la réforme fiscale pour mettre à mal la reproduction sociale, casser le système de rentes, d’héritage économique et social en agissant sur les droits de successions, et en s'assurant que le capital est davantage taxé que le travail.

 

Il faut investir dans la jeunesse de France. Je suis favorable à la création d'une allocation d’études sur critères sociaux pour permettre à tous les jeunes d'étudier. Je souhaite que chaque jeune en France, mais aussi en Europe, ait une solution qui lui soit offerte : une formation professionnelle, un apprentissage, un programme d'étude, d'échange, ou un emploi. François Hollande en a fait sa priorité, et elle doit le rester tout le long du quinquennat. Par ailleurs, je pense qu'aucun État ne peut prétendre au redressement de son pays s’il refuse de miser sur l’avenir, sa jeunesse.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

La meilleure chose que je pourrais dire à François Hollande, c'est que, tant qu'il appliquera son programme, nous serons derrière lui, nous le soutiendrons et ne le lâcherons pas. Cependant, nous sommes aussi, parce que nous avons contribué à son élection, garants du programme et nous souhaitons qu'il aille jusqu'au bout. Il ne doit pas se perdre dans l’exercice de l’État et oublier ceux qui ont voté pour lui, ceux qui se sont battus au quotidien pour permettre à la gauche de revenir au pouvoir après 10 ans d’une droite décomplexée. Nous savons que le contexte est extrêmement difficile, que la droite a laissé aux mains des socialistes un pays écorché, divisé, dont les valeurs ont été fourvoyées. Nous arrivons aussi dans un contexte de crise économique extrêmement violente, qui attaque notre économie et fragilise l’Europe. Mais nous n’en serons pas moins exigeants. C’est la force de la gauche et de la jeunesse, la volonté, la combativité et surtout l’exigence.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

J'ai plusieurs messages à adresser à ces jeunes qui vivent aujourd'hui en France et qui ne s'intéressent que peu ou pas à la politique. Tout d’abord, je voudrais lancer un appel à la mobilisation. Je me souviens avoir été méfiante vis-à-vis des femmes et des hommes politiques, d'avoir pu considérer qu'ils en faisaient pour certains trop, pour d'autres pas assez. La meilleure des choses pour exprimer son point de vue, pour s'assurer que notre avenir sera respecté, c'est l'engagement et la mobilisation. Quand on choisit de se battre et de s’engager, on peut perdre certes, mais si on choisit l’inertie, on a déjà tout perdu.

 

La seconde chose que j’aimerais ajouter est qu’il est important que la jeunesse européenne et la jeunesse de France prenne conscience du danger des populismes et des extrémismes. Dans cette période de crise économique, sociale et politique, certains pourraient être tentés de faire le choix du repli sur soi, de la peur et de la haine. Cependant, les jeunes doivent savoir que là où il y a des conservateurs, des populistes, là où il y a l'extrême droite, il y a pour eux un recul de leurs droits, de leur autonomie et de leur perspective d'émancipation. Il est essentiel qu’ils prennent conscience que quand la jeunesse boude les urnes, quand elle se trompe de colère, l’obscurantisme prend le pas sur la démocratie.

 

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Pierre-Henri Bovis

Secrétaire Général de la Droite Sociale Jeunes.

Vice-président de l'association "Les reniements c'est maintenant".

 

Pierre-Henri Bovis

  

"Stop au laxisme et à l'hypocrisie"

23.05

 

Bonjour Pierre-Henri Bovis. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Bonjour, et merci de me laisser la parole. Il est rare que les jeunes puissent l’avoir, c’est donc avec plaisir et enthousiasme que je la prends ici ! Pour me présenter en quelques mots et expliquer mon engagement, je suis originaire de Toulon, dans le Var. C’est près de la Côte d’Azur que j’ai grandi et passé mes 15 premières années. Par attaches familiales, je suis proche de la politique et des questions de sociétés puisque ma mère elle-même était fortement engagée en présidant l’UDF dans le Var dans les années 2000. C’est cette origine familiale qui m’a convaincu de m’engager en politique aux côtés de la droite républicaine. Je venais d’avoir 19 ans et, comme beaucoup, j’ai pris ma carte à l’UMP pour Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, outre l’association « Les Reniements c’est Maintenant » dont je suis vice-président, je me suis investi auprès de Laurent Wauquiez au sein de la Droite Sociale, dont je contribue à monter le mouvement jeune.

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ? 

 

De manière générale, je n’arrive pas à rester simple spectateur et subir la politique des autres si elle ne me convient pas ou si elle est contraire à mes idées – c’est pourquoi j’essaie d’agir… tant bien que mal ! Je suis de ceux qui estiment que ce n’est pas parce que des combats sont perdus d’avance qu’il faut renoncer à ses convictions. C’est finalement cela, l’engagement politique : ne pas en rester aux brèves de bistrot, mais oser agir. En ce sens, la critique de François Hollande sur son bilan est facile. Il y a les promesses de campagne, et ce qu’on en fait.

 

Le candidat François Hollande avait fait du chômage son cheval de bataille ; il est clair qu’aujourd’hui il est tombé de sa monture et peine à se relever. Alors que la France entre en récession, le taux de chômeurs atteint un niveau record, réveillant le spectre mitterrandien des années 80… Plus que le style, c’est la politique de François Mitterrand que l’actuel président imite. Un bilan ne serait effectivement pas pertinent, mais il est important à mes yeux de souligner ce qui a été promis et ce qui a, pour le moment, été renié. On scande des « anaphores hollandiennes » lors du débat télévisé de l’entre deux tours pour mieux souligner ensuite les mensonges permanents… ne serait-ce que pour la visite des parlementaires à l’Elysée. On promet aux syndiqués un « redressement productif » pour finalement mieux les abandonner, un an plus tard, jour pour jour, à Florange… D’autre part, on veut aussi appliquer une politique maccarthyste pour chasser les riches… tout en dépouillant les classes moyennes par la création de nouveaux impôts, toutes les semaines. Sur le plan interne, François Hollande sera seulement parvenu à réussir le pari du mariage homosexuel, aux dépens de la filiation, pour mieux camoufler les problèmes économiques et sociaux : la hausse de la délinquance et du chômage, la baisse du pouvoir d’achat…

 

Sur le plan européen, le sujet est beaucoup plus délicat puisque nous traitons ici d’un colosse aux pieds d’argile. L’Europe a permis à notre continent de connaître une paix durable depuis plus de 60 ans en assurant une prospérité alors inespérée, à l’époque. Aujourd’hui, il faut qu’elle puisse se réformer pour mieux affronter les réalités de notre temps. Sa gouvernance trop éloignée des peuples par une bureaucratie toute puissante l’affaiblit de jour en jour. Il est nécessaire de renforcer le sentiment d’appartenance à l’Europe en favorisant l’intégration des États qui la composent pour qu’ils puissent faire face aux puissances montantes : Chine, Brésil... Cette intégration est politique, mais surtout économique. En ce sens, nous devrons arriver à une forme de fédéralisme budgétaire d’ici peu de temps, aux dépens des divergences économiques et culturelles des différents États membres. Le projet de mutualiser les dettes européennes par l’émission d’eurobonds était tout à l’honneur de François Hollande et, admettons-le, une bonne idée… mais uniquement sur le papier ! Au nom de quoi l’Allemagne aurait-elle pu accepter de payer des dettes qui ne sont pas les siennes, quand elle sait être la seule à respecter la rigueur budgétaire ? Au nom de la solidarité, répondront certains, mais ils oublieront le côté humain du problème et resteront trop pragmatiques. La presse allemande résume tragiquement bien François Hollande et ce pragmatisme insolent dans l’hebdomadaire de gauche Spiegel Online, en mettant en parallèle sa politique et la pièce de théâtre En attendant Godot. Elle va même jusqu'à juger « bluffant » que François Hollande puisse « se féliciter de quelques-uns de ses succès », « en grande pompe monarchique » dans la salle des fêtes de l'Élysée quand le pays qu’il préside entre en récession…

 

Il faut mener une politique stakhanoviste de notre côté pour relancer la compétitivité de la France, sans quoi nous ne serons pas crédibles en Europe… et ailleurs. Les paroles sont bien là. Quant au redressement, il reste « improductif ». Arnaud Montebourg s'écharpe publiquement avec un grand investisseur américain, les usines françaises ferment une par une… autant dire que les beaux jours ne sont pas pour maintenant, même si le ministre du « redressement improductif » se prend en photo habillée d’une marinière.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Avoir plusieurs casseroles sur le feu ne permettra pas de faire une bonne cuisine. Vouloir s’occuper du mariage homosexuel et diviser les Français pendant que le pays entre en récession et que le chômage explose « ne fera pas avancer le pédalo que pilote actuellement François Hollande ». De ce pédalo, troqué contre un paquebot le 6 mai 2012, nous n’en voulons pas. Nous, Jeunes Populaires et jeunes de la Droite Sociale, nous souhaitons de notre pays qu’il félicite le succès plutôt qu’il ne le punisse ; nous voulons que le travail rapporte plus que l’assistanat ; nous ne voulons pas d’un pays qui massacre fiscalement les classes moyennes... François Hollande avait promis une politique maccarthyste pour chasser les riches ; ce qu’il fait… mais à côté de ça, la France connaît une augmentation de plus de 20 impôts enlisant le pouvoir d’achat de l’ensemble des Français. Du « Robin des bois » il y a un an, l’actuel Président est devenu un véritable « Prince Jean » en réinventant une tour de Babel fiscale. La compétitivité ne sera pas relancée ainsi.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Hier, le Président prônait le changement. Aujourd’hui, nous en payons les conséquences, avec l’ouverture de centres d’injection de mort subite - les salles de shoot -, avec la déresponsabilisation de l’État par le maintien sous perfusion des personnes dépendantes, avec un taux de chômage record, avec des scandales républicains sans précédent, etc... Il faut cesser avec ce laxisme incessant et démagogique qui prétend défendre les volontés individuelles en confondant orientation sexuelle et modèle familial. Il faut cesser avec ce laxisme incessant qui pousse à défendre les délinquants avant de protéger les victimes. Mais il faut cesser aussi avec l’hypocrisie propre à la gauche qui est de « dire ce qu’elle veut faire mais pas ce qu’elle fait ». Le « Cahuzac’Style » en est un bon exemple, alors que l’ex-ministre du Budget lui-même, après avoir été pris la main dans le sac - plusieurs millions d’euros dans un paradis fiscal - accuse François Hollande de « mentir aux Français sur l’état de la France ».

 

Mon message à adresser au Président de la République est simple : revoyez votre politique ! Les habits de la Vème République, taillés par le général de Gaulle, sont définitivement trop grands pour François Hollande.

 

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Thomas G.

Militant au sein du Mouvement des Jeunes Socialistes du Puy-de-Dôme et du Parti Socialiste.

 

  

"J'ai confiance. Nous devons tous avoir confiance !"

23.05

 

Bonjour Thomas G. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Bonjour Nicolas, je pense qu’il est judicieux avant tout de me présenter rapidement. Je suis donc âgé de 20 ans, j’habite à Chamalières dans le Puy-de-Dôme et je vais valider en fin d’année ma licence en droit privé. Je suis engagé depuis 4 ans au Mouvement des Jeunes Socialistes de mon département et engagé au Parti Socialiste depuis 3 ans. Je fais partie aussi du Service d’Ordre du PS qui est l’organe de sécurité au sein du parti lors de déplacements ou de meetings importants. J’ai aussi des passions comme les longues discussions entre amis (pas engagées !), l’écoute de la musique, la lecture, un peu de sport, surtout du VTT et de la randonnée ! Je vais m’arrêter là, je vous enverrai mon CV plus tard (je plaisante !)

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ? 

 

Comme vous l’avez rappelé, François Hollande n’a effectivement effectué que 20% de son parcours (bien que pour ma part je dirais plutôt 10%...), il est donc difficile de juger, d’autant que ses réformes sont à une vision à moyen et long terme. Il faut donc attendre avant de voir les graines plantées germer. Je pense qu’il est sur la bonne voie, et qu’il faut s’armer de patience. À l’heure d’internet, on veut « tout et tout de suite » et je pense qu’il faut attendre, et agir. Il a tenu ses promesses, il a commencé énormément de chantiers, il faut les mener à bout, et pour ce faire, il faut faire bloc. Car il est un président socialiste, mais à ceux qui le trouvent peu à gauche actuellement, il est aussi le président des 48% de Français qui ne l’ont pas élu...

 

Il gouverne avec énormément de sérénité et d’acuité, il est lucide sur la situation et sur les attentes des Français, et son programme est stratégique. Il met en place, il enraye la chute et ensuite cela redémarre. Un TGV lancé à 300 km/h ne s’arrête pas en 1 seconde ! Pour la France c’est pareil. De plus je pense que notre image à l’internationale est très bonne, notre président est plus calme, plus naturel, plus souriant et ne brasse pas de l’air en permanence, ça change ! Et les étrangers le voient. Je suis donc confiant.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Le redressement est en route, je n’attends rien de plus du président et de son équipe que de continuer sur sa lancée, deux ans où il faut faire des efforts pour stopper l’hémorragie dû à une droite trop destructrice, et trois ans où la machine redémarre en forme et progresse. On oublie aussi beaucoup de parler des domaines autres qu’économiques : le logement, l’écologie, la société, l’éducation, tout cela avance ! Vous avez vu des manifestations contre les réformes depuis l’arrivée du Président ? (mises à part celle des réactionnaires du printemps) Vous avez vu des grèves ? Vous avez eu des problèmes à la rentrée scolaire de 2012 ? Le chômage à bientôt fini sa montée car le poison de la droite est bientôt éliminé, j’ai confiance, nous devons tous avoir confiance !

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Le message que j’adresserai au Président et qu’il faut poursuivre, ne pas se laisser intimider car pendant que les chiens aboient, la caravane passe.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Je pourrais en ajouter bien des choses, mais l’essentiel a été dit. Je tiens juste à préciser que je ne suis pas un fanatique social-démocrate, bien sûr que non, mais je suis convaincu qu’une gauche pour être efficace doit savoir diriger. La droite à la culture du pouvoir, ils pensent qu’il leur revient de droit. C’est faux, et les gens ont parfois aussi du mal à le cerner. Ce qui est difficile aussi à cerner, c’est que la gauche ne peut pas répondre à tous les espoirs placés en elle de façon parfaite. La gauche arrive quand tout va mal, alors laissons-la (nous) un peu respirer pour mieux agir !

 

 

 

Florian Silnicki

Délégué de la Nouvelle Donne, collectif de secrétaires nationaux de l'UMP.

Ancien collaborateur parlementaire de Franck Riester et de Guy Geoffroy.

 

Florian Silnicki

  

"Dites la vérité aux Français !"

28.05

 

Bonjour Florian Silnicki. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

  

Que je ne suis pas un professionnel de la politique et que je n’en vis pas, ce qui me donne une liberté de ton absolue qui n’est guidée que par des convictions et des valeurs issues du terrain et des échanges quotidiens avec mes administrés dans ma ville de Chevry-Cossigny, en Seine-et-Marne. Enfin, je suis convaincu que la politique peut faire changer les choses et que les hommes politiques n’en ont pas assez conscience. Ils se résignent trop souvent à faire face à l’accélération continue du temps et donc à régler les affaires courantes. Nous manquons de penseurs de la politique en France, nous manquons de stratèges économiques, politiques et sociaux qui permettront pourtant de faire de la France un pays incontournable sur la scène diplomatique et économique mondiale.

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

  

Nous n’avons incontestablement pas la même conception de la société. Je pense que ses orientations produisent déjà des résultats néfastes et qu’elles ne permettront de retrouver ni la croissance ni l'emploi. François Hollande a choisi comme Président de la République un alourdissement massif du poids de l’État, je suis favorable à un allégement des structures administratives et je souhaite que nous stoppions les interventions économiques de l’État dans tous les sens qui ne font qu’amoindrir la confiance qu’ont les acteurs du marché en notre pays.Les impôts ont augmenté de plus de 60 milliards d’euros. Les Français comme les entreprises ont subi une mesure fiscale par jour. Comment voulez vous diriger une entreprise ou envisager sereinement l’avenir à partir de là ? À chaque mal, François Hollande et son Gouvernement ont associé une hausse des impôts. J’ajoute que jamais, si peu de réformes structurelles n’auront été réalisé. Le hollandisme est un conservatisme qui arrive au pire moment et dont la France n’avait malheureusement pas besoin.

 

Je souhaite que la France surmonte la crise, mais nous n’y arriverons pas avec les mêmes vieilles recettes qui sont appliquées aujourd’hui et dont nous attendons un miracle qui n’est qu’un mirage puisque ce sont ces mêmes vieilles mesures dépassées qui nous ont conduit dans la situation économique et sociale désastreuse que nous connaissons aujourd’hui et qui font de la France un pays montré du doigt dans la presse du monde entier.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Je vais être sincère. Le hollandisme est une régression. Nous avons augmenté les impôts. Le chômage a progressé. Les salariés n’ont jamais autant souffert. Les entreprises n’ont jamais aussi peu aperçu le cap de leur avenir. L’innovation comme l’investissement nous fuit. La société se raidit. La confiance du marché s’érode. Il faut faire de la France le pays de l’investissement, de l’avenir, de l’innovation, de la réussite par la promotion de la prise des risques plus que de l’assistanat. Il faut promouvoir le sens de l’initiative et ne plus stigmatiser l’échec comme cela est en train de rentrer dans notre culture de façon incroyable.

 

Je pose une question simple : où est le redressement ? où est le changement ? où est l’innovation dans la politique de François Hollande et de son gouvernement ? Je ne vois que multiplications de couacs, des zigzags quotidiens et une régression permanente. La société de François Hollande est celle qui a toujours été celle du Parti socialiste, celle de l'assistanat, de l'égalitarisme et du nivellement par le bas. François Hollande, depuis un an, a tout fait pour décourager le travail, l’initiative, la prise de risque au détriment des entreprises et de leurs salariés et au profit de la réhabilitation de l'impôt et de la dépense publique grossière et gaspillée. Ne nous leurrons pas, tout cela ne sert que les extrémistes politiques de droite comme de gauche et la société n’a rien à y gagner. Réfléchissons-y… je suis convaincu que le meilleur moyen de lutter contre le FN est de changer la politique économique et sociale qui nourrit le malaise actuel.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Réveillez-vous. Abandonnez le dogmatisme et adoptez le pragmatisme. Le destin de la France vous échappe… Notre pays doit retrouver l'esprit des Lumières. Cela sera possible si vous ramenez la confiance qui est la base de notre lien social et de notre performance économique et sociétale. Commencez pas dire la vérité aux Français qui sont capables de l’entendre. Vous avez fait campagne présidentielle en niant la crise, vous l’avez aujourd’hui trop pris comme un prétexte de l’inaction politique de votre gouvernement. Il faut que cela cesse. Il faut que cela change.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Merci cher Nicolas et bonne route pour ce très bel espace de dialogue et de démocratie que je continuerai à lire et à parcourir avec un plaisir non dissimulé.

 

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Daniel Cornalba

Vice-président des Jeunes Socialistes Européens (Young European Socialists).

Secrétaire National à l'Europe des Jeunes Socialistes.

 

Daniel Cornalba

  

"Qu'il ne perde rien de sa volonté de changement"

29.05

 

Bonjour Daniel Cornalba. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

  

En quelques mots : de père français, de mère allemande, j’ai grandi avec l’idée que l’Europe était une construction politique nécessaire. Pour dépasser les conflits du passé, certes, mais plus encore comme instrument pour combattre les inégalités persistantes, redistribuer les richesses et dessiner une véritable démocratie européenne pour notre continent.

 

Mon engagement politique a renforcé cette conviction. Du dérèglement climatique et la surexploitation des ressources planétaires à la crise économique et sociale actuelle, où la précarité s’accentue d’un côté et les richesses s’accumulent de l’autre, l’Europe me semble être l’échelle pertinente pour y répondre. D’où la nécessité d’en démocratiser le fonctionnement.

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

  

Avant toute chose, soyons fiers des combats menés. Fiers des premières avancées obtenues après un an,  pour l’emploi d’abord et vers plus d’égalité et de justice.

 

En matière économique déjà : création de la Banque publique d’investissement pour dynamiser nos PME principalement, 500 000 contrats de génération, 150 000 emplois d’avenirs ; protection des consommateurs en permettant l’action de groupe en France ; soutien à l’économie sociale et solidaire ; encadrement des salaires de 1 à 20 dans les entreprises publiques ; revalorisation du SMIC et de l’allocation de rentrée scolaire. Progressivité de l’impôt, pour faire contribuer chacun en fonction de ses moyens. Garantie pour les jeunes de moins de 25 ans, leur assurant un emploi ou une formation. Bras de fer européen pour un Budget de relance, permettant une transition énergétique et garantissant la ré-industrialisation de nos territoires. Une vraie union bancaire et une lutte acharnée contre les paradis-fiscaux. Mise au pas de la finance à l’aide d’une Taxe sur les Transactions Financières et séparation des activités bancaires.

 

Mais on pourrait aussi parler, évidemment, de la priorité à l’éducation pour donner sa chance à chaque enfant de la République ; du mariage et de l’adoption pour tous les couples, de la lutte contre toutes les discriminations, de la parité au Gouvernement, des mesures pour l’égalité salariale Femme-Homme, de la représentation des femmes dans les conseils d’administration et les partis ; de la retraite à 60 ans ou bien encore du partage des pouvoirs par le non-cumul des mandats et la transparence, que la gauche défend depuis tant d’années.

 

Mais au-delà c’est un état d’esprit nouveau, insufflé par François Hollande, qu’il faut saluer et qui tranche après 5 ans de casses et de fractures : dialogue entre exécutif et parlement, entre partenaires sociaux, pleine liberté des médias de s’exprimer et d’enquêter. En bref la démocratie, est de nouveau respectée.

 

En Europe, c’est la fin des directoires franco-allemands imposant une vision pour les 27, qui en plus de piétiner la démocratie européenne, ont prouvé leur totale inefficacité.

 

Dans le monde, c’est aussi une France plus respectueuse de ses partenaires, loin de la Françafrique ou des leçons d’histoire scandaleuses du quinquennat précédent. Une France soutenant ses alliés maliens dans le cadre de l’ONU et défendant les droits des femmes et la dépénalisation de l’Homosexualité partout dans le monde.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Il est impératif de poursuivre la défense d’une alternative aux politiques d’austérité qui plombent nos économies et ancrent les inégalités. Par le pacte de croissance, Hollande a amorcé ce combat, il faut impérativement le poursuivre. Le débat sur le budget européen, et l’obtention de ressources propres (impôt sur les bénéfices, activation du tarif extérieur commun), ainsi que les élections européennes à venir en 2014 en seront l’occasion.

 

En France comme en Europe, le développement d’une transition énergétique est nécessaire. La conférence environnementale a débuté : il doit en sortir une vision ambitieuse pour une Europe de l’énergie, multipliant nos sources d’énergies renouvelables, respectueuse des ressources naturelles et assurant une production locale non-délocalisable. La France devra y être pionnière.

 

Ce ne sont là que des exemples, car les combats ne manquent pas : en France il est impératif de ne plus attendre dans la mise en place d’une République exemplaire, interdisant les cumuls et les conflits d’intérêts, imposant parité et transparence. Une République sereine et solidaire, qui intègre en donnant le droit de vote aux étrangers et donne les moyens à son école publique. Une République qui fasse vivre ses valeurs en assurant l’universalité et la continuité des services publics sur tout le territoire. Car c’est ainsi que nous enrayerons durablement la montée des replis identitaires et communautaires qui font le jeu du Front National.

 

Tant de combats restent à mener : n’hésitons pas dans les mois à venir et à ré-ouvrir le chantier du partage du temps de travail, à poursuivre la redistribution des richesses par la revalorisation des salaires et leur encadrement de 1 à 20 dans toutes les entreprises, ou encore à aller plus loin en Europe, vers un véritable fédéralisme, donnant toute sa place à un Parlement européen, codécideur et source d’initiative législative.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Le message est simple : si la jeunesse est impatiente et exigeante, son espoir est immense. Vivre mieux en 2017 qu’en 2012, comme François Hollande s’y est engagé pendant la campagne, est une tâche ambitieuse, mais qu’il nous faut impérativement relever. Car c’est justement la promesse républicaine de progrès social, trop longtemps oubliée.

 

J’inviterais le Président à ne rien lâcher, à ne pas céder à la pression de lobbies ou d’experts en tous genres, qui justifieront toujours l’abandon. À ne pas perdre pied face aux Cameron, Merkel et autres conservateurs, qui préfèreront toujours alléger l’impôt des plus aisés, remettre la redistribution des richesses - l’Europe sociale -, la transition écologique et la démocratie européenne à demain.

 

En bref, je lui demanderais de ne rien perdre de sa volonté de changement.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Pour finir, je terminerai avec les mots d’un autre président, d’un autre « François » : « Il y a deux manières d’aborder une revendication sociale. La première consiste à additionner les difficultés pour justifier qu’on y renonce. La seconde à considérer qu’il s’agit d’une exigence de justice et que si l’on fait le compte des obstacles, c’est avec la volonté de les surmonter ». François Mitterrand.

 

Cela vaut sans doute dans bien des domaines… À tous les niveaux, tous les échelons, ne cessons pas de nous battre tant qu’il y aura une raison de nous indigner. Cette première année de quinquennat nous le rappelle avec force : le changement est un combat. Il ne s’octroie pas, il se conquiert. Alors à ceux qui s’interrogent et qui doutent, invitons les à peser de tout leur poids dans la balance, à faire entendre leur voix et faire en sorte, ensemble, que le changement soit réellement maintenant.

 

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Aurélien Taché

Délégué fédéral à l'Euro-Méditerranée et aux démocraties émergentes, Parti Socialiste, Paris.

 

Aurélien Taché

  

"Sortir de la dictature de l'urgence"

07.06

 

Bonjour Aurélien Taché. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

  

Je m’appelle Aurélien Taché, j’ai 29 ans et exerce la profession de cadre territorial. Mon engagement politique a débuté au Mouvement des Jeunes Socialistes, où j’ai exercé des responsabilités nationales. Il s’est naturellement poursuivi au Parti Socialiste, où je suis aujourd’hui en charge des questions ayant trait à l’Euro-Méditerranée et aux démocraties émergentes, à la fédération de Paris. Je reviens d’ailleurs d’un voyage à Tunis où nous sommes allés, dans le cadre d’une délégation militante, à la rencontre d’un certain nombre de formations politiques tunisiennes.

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

François Hollande a clairement opté pour une ligne sociale-démocrate. Si je suis, à titre personnel, favorable à la méthode réformiste, je trouve néanmoins qu’il manque une touche de radicalité en ce début de mandat. Entendons nous bien : la gauche a gagné en 2012 parce que François Hollande a été en capacité de rassembler les Français, alors que Nicolas Sarkozy fut le président, puis le candidat de la division.

 

Néanmoins il faut bien admettre que si nous avons gagné dans les urnes, beaucoup reste encore à faire dans les têtes… Un seul exemple : avant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, une majorité de Français était favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales, or ce n’est plus la cas aujourd’hui car pendant qu’elle était au pouvoir, la droite a mené l’offensive idéologique sur cette question comme sur beaucoup d’autres.

 

Donc si la concertation, qui est un peu la marque de fabrique de François Hollande, est évidemment souhaitable, en particulier dans les domaines relevant du dialogue social, cela ne doit pas nous empêcher d’affirmer clairement nos marqueurs idéologiques. Sur la question du budget européen, par exemple, je regrette que François Hollande n’ait pas profité de l’occasion pour porter le clivage avec les droites européennes ! Nous nous sommes engagés à rétablir les comptes publics nationaux car nous prônions dans le même temps une relance au niveau européen, or ce n’est tout simplement pas possible avec un budget en baisse. Cela aurait aussi été un bon moyen pour aborder les élections européennes l’année prochaine.

 

Sur le plan international, François Hollande a pris des décisions courageuses, je pense notamment à l’intervention au Mali et je regarde aussi avec beaucoup d’attention les différentes initiatives qu’il a prise pour réamorcer les négociations avec la Turquie en vue de son éventuelle adhésion à l’Union Européenne. Ou encore pour relancer l’ambition euro-méditerranéenne, notamment dans le cadre du « dialogue 5+5 ». Il reste néanmoins des questions sans réponse… je pense bien sûr ici à la Syrie.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

 

Ma conviction est que le « redressement » ne pourra être uniquement national… il temps de hisser le Politique au niveau où se joue réellement le combat pour la transformation sociale et dans notre monde globalisé, il y a bien longtemps que ce n’est plus au niveau national.

 

J’attends donc avant tout de François Hollande qu’il se pose en leader de la gauche européenne face aux conservateurs de tout poil qui, en faisant de l’austérité le seul horizon de l’Union, font progresser les populismes un peu partout sur le continent, au risque d’étioler pour de bon « le rêve européen »…

 

Pour le reste, des décisions importantes ont été prises, telles que la mise en place des emplois d’avenir et du contrat de génération, la création de la Banque publique d’investissement, la séparation des activités bancaires ou la loi de refondation de l’école et s’il sera certainement nécessaire d’en prendre d’autres, laissons aussi le temps à ces premières mesures de produire leur effet. Je sais que les Français sont impatients, et à juste titre, mais la vérité est qu’il est nécessaire de sortir de la dictature de l’urgence pour inscrire l’action politique dans un temps long.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Que l’esprit du Bourget, où François Hollande désignait le monde de la finance comme son seul ennemi, ne cesse jamais de résonner en lui. C’est sur ces valeurs que François Hollande a été élu, et si des mesures en faveur des entrepreneurs sont nécessaires pour fluidifier l’économie et retrouver le chemin de la croissance, il est tout aussi indispensable de retrouver celui de la justice sociale et même si beaucoup de choses ont déjà été faites, il faut aller plus loin.

 

Il est temps d’engager une lutte sans merci contre la rente sous toutes ces formes, en taxant davantage le capital et les successions afin de financer une véritable sécurité sociale professionnelle, en intégrant les grandes écoles aux universités, en mettant en place une garantie européenne pour l’emploi des jeunes et en luttant contre toutes les formes d’exclusions et de discriminations. Bref, en donnant à chacun les moyens de s’émanciper.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Oui. Même si je sais que l’engagement politique est parfois vu comme quelque chose de très lointain et un peu désuet, il est plus que jamais indispensable. Je veux dire à tous les jeunes de France et d’ailleurs de ne jamais se laisser convaincre que la politique est une affaire trop sérieuse pour qu’on leur demande leur avis ! La démocratie est ce que nous en faisons, or il y a aujourd’hui beaucoup trop de fatalisme et de résignation dans les jeunes générations.

 

Je veux leur dire aussi de regarder de l’autre côté de la Méditerranée, ou l’engagement de jeunes qui comme eux n’aspirent qu’à s’émanciper, a permis le « printemps arabe » et que le combat pour la liberté ne doit jamais s’arrêter. Ses ennemis sont en effet nombreux et n’attendent que le bon moment pour se mettre en marche. En France, le débat sur le mariage pour tous a été l’occasion de jeter la lumière sur un certain nombre d’entre eux. Et la mort de Clément Méric de montrer de quoi ils sont capables.

 

Merci !

 

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Joan Font

Militant au sein du Mouvement des Jeunes Socialistes et du Parti Socialiste.

 

Joan Font

  

"Pour une réorientation économique de notre continent"

12.06

 

Bonjour Joan Font. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Je suis un militant au Mouvement des Jeunes Socialistes et au Parti Socialiste, bien que m'étant toujours retrouvé dans "l'aile gauche" de la famille socialiste, j'ai soutenu François Hollande depuis Juin 2011 lors de la campagne des primaires citoyennes. Je vous parle donc avec une totale liberté car je n'exerce aucun mandat.

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

  

François Hollande avait exposé lors de la campagne présidentielle un projet très abouti qu'il avait proposé aux Français sous la forme des 60 engagements. Force est de constater que la moitié de ces engagements sont d'ores et déjà tenus ; que ce soit dans les actions symboliques (baisse des salaires du Président de la République et de tous les ministres), concrètes pour l'emploi (Banque Publique d'Investissement, contrats de génération, A.N.I…), soutien aux Français les plus démunis (retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt, coup de pouce au SMIC, +25% de l'allocation de rentrée scolaire, …) et je peux vous citer des tas d'exemples sur le logement, les transports, l'égalité des droits …

 

Alors certes, les instituts montrent une déception des Français vis à vis de l'action du Président de la République et du gouvernement de Jean-Marc Ayrault ; mais ce n'est pas en un an que l'on va remettre la France dans l'état de bonne santé économique dont le pays jouissait en 2002, lorsque que les socialistes ont quitté le pouvoir. Les chiffres montrent que l'époque 1997-2002 (Jospin Premier ministre) avait permis de remettre le quasi plein-emploi en France, le pouvoir d' achat avait sensiblement augmenté, une réorientation européenne s'annonçait… Mais 10 ans de droite et de Sarkozysme ont laissé la France dans un piteux état, et il nous faudrait porter les responsabilités de la situation de la France actuelle ? François Hollande agit dans l'intérêt de le France et de l' Europe pour une réorientation économique de notre continent. Il est face à une Europe dirigée quasi-exclusivement par une caste néolibérale, démagogue et conservatrice, alors il ne peut pas faire tout ce qu'il souhaiterait et doit faire des compromis. L' UMP appelle cela le reniement, j'appelle celà de la diplomatie. Mais j'ai bon espoir que les élections allemandes portent un nouvel espoir pour l' Europe dans la direction claire et déterminée décidé par le Président de la République française. Le FMI s'excuse désormais d'avoir prôné l'austérité depuis 5 ans en Europe et demande maintenant à l' Europe et à la BCE de mener une politique de relance. François Hollande peut être fier du cap qu'il mène pour l' Europe et la place de la zone Euro dans le monde.

 

Sur le monde, il a montré lors de son discours aux Nations Unis l'année dernière une continuité de la diplomatie française dans le monde, et c'est une bonne chose. Les choix de la France sont respectés et la France est écoutée attentivement en Afrique et de plus en plus en Asie, on l'a vu lors du récent déplacement officiel de François Hollande au Japon.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Un contrôle de la BCE par les États de l' Eurogroupe (contrôle des produits financiers toxiques, une taxe sur les transactions financières plus globale, possibilité d'emptrunts directs par les États, …). Une allocation autonomie jeune. Un partage plus juste du temps de travail. Un plan logement ambitieux. Un pas supplémentaire vers la transition écologique. Il y a tant à faire.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Gardez le cap sans revenir sur vos 60 engagements. François, les Français t'ont élu sur un projet clair et ambitieux, la situation de la France est alarmante, le peuple de gauche t'a porté au pouvoir avec l'espoir du changement, cet espoir doit se transformer en réalité en 2017. Les décisions que tu as d'ores et déjà prises vont dans le bon sens, mais une réorientation économique pour s'attaquer à ton adversaire, "le monde de la finance", est urgente. J'espère qu'à l'automne les élections allemandes porteront les progressistes au pouvoir et là, j'en suis sûr, ensemble vous réorienterez l' Europe pour la croissance.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Que malgré les nombreuses critiques et les attaques contre le pouvoir en place portées par la droite française qui se délite, se bat entre elle, (Fillon-Copé / NKM-droite parisienne...) ne sait pas si elle est conservatrice ou libérale, amie ou ennemie du FN,… la gauche républicaine aux responsabilités est fière de ses valeurs et de l'action qu'elle mène pour tous les Français.

 

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Hugo Hanry

Militant au sein du Parti de Gauche, ex-M.J.S. et P.S.

 

Hugo Hanry

  

"Il faut mettre un terme à la dramatique politique de l'offre"

28.06

 

Bonjour Hugo Hanry. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Je m'exprime avec plaisir dès que l'on m'en donne l'occasion ! Malheureusement, cela est rare ! J'ai passé presque deux ans au sein du Parti Socialiste et du Mouvement des Jeunes Socialistes. Années que je ne regrette aucunement. Cela dit, les orientations politiques droitières prises par la direction du PS m'ont conduit, pour rester fidèle à mes convictions, à rejoindre le Parti de Gauche.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Il est vrai qu'établir un bilan sur 20% d'un quinquennat est assez compliqué. Cependant, les orientations politiques prises par François Hollande illustrent plutôt bien son bilan actuel. Depuis les années 1980, François Hollande a choisi une orientation politique dite "Sociale-Démocrate". Il a soutenu, successivement, les mesures prises par les sociaux-démocrates européens de ces époques comme Gerhard Schröder, politicien responsable du massacre de l'État social allemand. François Hollande est sur cette ligne politique. Il s'est résigné, en temps de crise, à appliquer une politique de l'offre : produire n'importe quoi, n'importe comment et en n'importe quelle quantité en abaissant au maximum le coût du travail. Produire, produire, produire, exporter, vendre ! Vite ! Cette orientation politique est celle appliquée en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie et maintenant en France qui est bien la 5ème sur la liste!

 

La politique de l'offre menée par François Hollande et Jean-Marc Ayrault est l'exact inverse de ce qu'il faut faire. C'est une politique de la demande qu'il est absolument, et urgemment, nécessaire de mener ! Partir de ce dont les gens ont besoin, donner plus de pouvoir d'achat, produire en respectant des normes écologiques qui doivent être imposées, relancer la consommation. Consommation qui représente, je le rappelle au passage, 65% du moteur de l'économie. Les Français peuvent alors dépenser, investir, emprunter et se projeter dans l'avenir. D'un seul coup, l'économie respire, le climat social s’apaise et les rentrées fiscales augmentent. Il faut absolument que François Hollande change d'orientation politique et mette un terme à la dramatique politique de l'offre.

 

Venons-en à sa manière de gouverner. François Hollande fixe le cap, Jean-Marc Ayrault le suit. C'est comme cela que l’exécutif fonctionne sous cette mandature. Le Premier Ministre est au centre de l'action exécutive et dirige, recadre s'il le faut, le gouvernement. C'est une manière de gouverner semblable à celle de Jacques Chirac et à l'inverse de la vision hyper-présidentialiste gaullienne et sarkozyste. Personnellement ce n'est pas la manière de gouverner qui me dérange le plus. Je pense que le Premier Ministre doit être le moteur de l’exécutif.

 

La représentation de la France aux yeux de l'Europe et du monde est certainement un des points les plus critiquables de la politique de François Hollande. La France est la 2ème puissance européenne, la 5ème du monde. Bientôt la première population et déjà le premier territoire maritime. Tout cela pour fixer l'idée que nous ne sommes pas la 5ème roue du carrosse en Europe. Donc, lorsque la France parle, on l'écoute. François Hollande n'en a pas pris conscience et a abdiqué face à la volonté politique de fer d'Angela Merkel. Toute l'Europe est soumise à une politique qui convient à l'électorat de Madame Merkel. C'est à dire des retraités qui ont besoin d'un euro fort et de cours de bourse élevés pour garantir leurs retraites par capitalisation. François Hollande, donc, représentant de la 2ème puissance européenne, s'est couché et nous fait subir cette politique absurde. Nous sommes un peuple de plus en plus jeune, de plus en plus nombreux et nous avons besoin d'un euro faible pour vendre nos marchandises. La France est ainsi vue comme un Etat de second ordre à cause de la passivité dramatique de François Hollande.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

 

Nous voilà dans le concret après les discours un peu généraux ! Tout d'abord, avant d’énoncer les réformes qui vont suivre, il est nécessaire de préciser que j'écarte pour le moment la règle des 3% de déficit public qui n'a aucun sens. Bien que des mesurettes aient été adoptées, c'est un bien un programme global de relance qu'il faut engager.

 

De nombreuses mesures auraient déjà dû être prises lors de cette première année. Il était nécessaire de donner un rythme de travail. Tout d'abord, apaiser. Faire passer la loi sur l'amnistie sociale. Ensuite, immédiatement, on vote une loi interdisant les licenciements boursiers, on titularise les 800 000 précaires de la fonction publique, on passe le SMIC à 1700 euros (bruts, dans un premier temps). Voilà des millions de gens qui tout d'un coup ont un avenir, consomment, empruntent. L'économie tourne, les recettes fiscales augmentent, le déficit diminue, la dette faiblit.

 

Il est nécessaire en temps de crise d'avoir un rythme soutenu de réformes. On organise donc, méthodiquement, la réorientation écologique de notre production en incluant dans la Constitution la Règle Verte. Dans le même temps, on prépare une grande réforme fiscale, on rééquilibre le rapport capital/travail, on passe l'impôt à 14 tranches pour lisser l'effort, on taxe d'autant plus le grand capital. On créé une taxation différentielle, au cas où certains seraient tentés par l'exil fiscal.

 

Ensuite, au niveau européen. On sort du traité de Lisbonne, on renégocie l'accord Merkozy. Nous allons voir nos collègues européens, en ayant bien en tête le fait que nous sommes la 2ème puissance du continent, et la BCE doit changer de statut : elle doit prêter directement aux États. Point! Il faut négocier avec fermeté et CONVICTION avec l'Allemagne, et nos autres partenaires, également dans le but d'établir un protectionnisme européen écologique et solidaire.

 

Enfin, il faut absolument réorganiser notre démocratie. Pour cela, on convoque une Assemblée Constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Cette assemblée sera composée de députés ne pouvant venir d'aucune Assemblée et qui ne seront pas rééligibles plus tard. On y introduit un contrôle politique des élus, avec l'aide du référendum révocatoire, la Règle Verte que j'évoquais plus haut, de la proportionnelle aux élections. Et à ceux qui me diraient que ce n'est pas la priorité : SI, l'organisation de notre démocratie est une priorité.

 

Je n'ai énoncé là qu'une partie des mesures et réformes nécessaires au redressement de notre pays mais cela donne, je pense, une idée assez claire du "cap" à suivre.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Je n'ai pas spécialement de message à adresser au président de la République. Simplement qu'il est inutile de s’entêter comme une bourrique à appliquer une politique qui ne marche NULLE PART et, qu'en conséquence, il faut absolument réorienter cette politique.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Je me suis beaucoup étendu dans le but d'évoquer une vision d'ensemble et non pas pour vous ennuyer ! Merci à vous de donner la parole aux jeunes! Pour le reste... Engagez-vous !

 

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Clarisse Heusquin

Membre du comité exécutif de la Fédération des Jeunes Verts Européens (FYEG).

Membre de l'exécutif fédéral des Jeunes écologistes, en charge de l'international.

 

Clarisse Heusquin

  

"Nous vivons une crise de modèle de société"

30.06

 

Bonjour Clarisse Heusquin. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Auvergnate et Bruxelloise, étudiante et militante, écolo et féministe. Tournée vers les questions européennes, je suis chargée de l’International des Jeunes Ecologistes (plus pour très longtemps) et j’ai été très récemment élue au sein du Comité exécutif de la Fédération des Jeunes Verts européens (FYEG) !

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

En vivant à l’étranger, on a toujours une perception « filtrée », à moins peut-être de vivre dans un monde d’expat franco-français. Ce que je perçois est donc plutôt contrasté : un Président limité par le contexte, pas toujours courageux notamment sur les questions bancaires et financières, qui néglige l’importance de l’UE et la nécessité d’y consacrer du temps et de l’énergie. Pourtant, c’est le seul moyen de contrebalancer le corpus néo-libéral de l’Union et de promouvoir les principes « à la française » d’organisation de la société. L’attaque virulente de José Manuel Barroso contre la position française sur l’accord de libre-échange entre l’UE et les États-Unis démontre cette urgence d’occuper le terrain des idées au niveau européen.

 

D’autant plus que François Hollande ne paraît pas très visionnaire quant à la direction que doit prendre le projet européen : c’est problématique lorsque l’on sait que la très grande majorité des lois françaises s’inscrivent dans des régulations ou des schémas de pensée précédemment élaborés à Bruxelles (ouverture des marchés, retraites..). Penser et imaginer la forme que pourrait prendre l’Union européenne est donc primordial si l’on veut peser sur la scène politique européenne.

 

J’attends donc plus et j’attends mieux : nous vivons une multi-crise - économique, social, démocratique et environnementale -, qui est pour moi, une crise de modèle de société. C’est une opportunité pour promouvoir et mettre en place des politiques de transition écologique, d’abord au niveau national et local ; ce que permet la très forte présence socialiste au sein des assemblées régionales, départementales et municipales.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

 

Je refuse d’utiliser le terme de « redressement ». Son utilisation est contre-productive: elle sous-entend que la France ou l’économie française part à volo. Son utilisation popularise l’image d’une France déclinante que l’on devrait relever, ce qui alimente au passage le pessimisme des Français et les critiques des médias étrangers.

 

Evidemment, en tant qu’écolo, je suis en faveur d’un changement de société, qui réponde aux différentes crises et aux défis que ces crises soulèvent - modèle économique à bout de souffle, changement climatique, raréfaction des ressources naturelles, explosion démographique…-. Soyons optimiste ! Les solutions existent, elles ne demandent qu’à être appliquées.

 

Certaines politiques permettraient de répondre aux enjeux actuels et de renouveler le contrat social entre l’État et les citoyens. Par exemple :

 

  • la mise en œuvre de la transition énergétique - avec notamment une sortie des énergies fossiles en 2050, une réduction de la consommation énergétique et des politiques industrielles et d’innovation en faveur des énergies renouvelables - est une première étape pour répondre à la crise économique et environnementale
     
  • la réforme du système bancaire, y compris au niveau national, - notamment en réduisant la taille des banques, en séparant les activités de dépôt et d’affaires et en augmentant leur fonds propres - est un moyen de limiter les effets d’une nouvelle crise financière

  • la refonte du système fiscal - avec un impôt sur le revenu rénové, la suppression des niches fiscales inutiles et la mise en œuvre d’une contribution climat-énergie - ainsi que la mise en place d’un revenu maximum acceptable (30 fois le SMIC) permettent de renouveler le contrat social tout en finançant le système social

  • la mise en place de mécanismes financiers favorables à la biodiversité, y compris la biodiversité agricole, est un outil pour protéger nos territoires sur le long terme (sols, abeilles…)

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

François, tu n’as pas le droit d’être résigné : tu peux et tu dois changer la société vers un vivre-mieux. Dans 4 ans, il sera trop tard !

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

L’écologie politique, c’est un terme barbare. Mais c’est actuellement, pour moi, la seule « idéologie » qui propose une alternative responsable et concrète aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux actuels tout en renforçant les aspects démocratiques de notre société.

 

N’hésitez pas à jeter un coup d’œil sur le site des Jeunes Écolos ! Merci !

 

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Lucas Nédélec

Militant au sein des Jeunes Écologistes.

 

Lucas Nédélec

  

"L'économie a remplacé l'humain"

01.07

 

Bonjour Lucas Nédélec. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Je vous remercie d'inviter des jeunes écologistes à s'exprimer sur ce blog. Il y a une vraie demande sociale vis-à-vis de l'écologie et, souvent, celle-ci apporte ce regard différent et de plus en plus nécessaire sur les problèmes de notre société. Le développement de notre mouvement (les Jeunes Écologistes) illustre cette aspiration des jeunes à replacer le long terme et l'émancipation sociale au cœur de la pensée politique. Nous les invitons à nous rejoindre !

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Il y a une désillusion. Il avait dit qu'il serait l'ennemi de la finance. Il avait dit qu'il porterait la voix de la solidarité plutôt que de l'austérité en Europe. Il avait dit qu'il réformerait la sphère politique. Force est de constater qu'on en est loin, et cette déception devient de plus en plus palpable, dans les conversations comme dans les urnes des élections partielles. Alors oui, c'est certain, ce début de quinquennat est largement préférable au précédent, ne serait-ce que parce que des petits pas ont été obtenus et que la méthode a relativement changé. Mais c'est trop faible pour qu'on ait envie d'y croire vraiment. Quand est-ce qu'on va vraiment engager la transition écologique pour créer ces centaines de milliers d'emplois dont on a tant besoin ? Quand est-ce qu'on va isoler les logements et développer les transports publics pour réduire en même temps les factures des Français et les gaspillages inutiles ? Quand est-ce qu'on va réformer cette République poussiéreuse en laquelle les électeurs ne croient plus ?

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Le "redressement", qu'est-ce que ça veut dire ? Le redressement de la croissance ? Le redressement des salaires des patrons ? Le redressement des bénéfices de Total et des autres entreprises du CAC 40 ? On a parfois l'impression que les responsables politiques de gauche comme de droite se battent simplement pour "redresser" l'économie, c'est-à-dire faire en sorte qu'on produise et qu'on consomme toujours plus. En tant qu'écologiste, je pense qu'on se trompe gravement de cible. Le but de la politique n'est pas la croissance économique ou la bonne santé des magasins de fringues importées du Bangladesh, mais plutôt l'émancipation de tous-toutes, le fait que tous les individus trouvent leur place dans la société.

 

On ne s'en rend pas compte mais l'économie a remplacé l'humain. Elle était à la base un moyen et elle est malgré nous devenue une fin. Il faut que la politique retrouve l'amour de l'intérêt général et de l'avenir. Et pour ça, il faut aller prendre le fric là où il est : régulons la finance internationale, faisons en sorte que l'argent serve à construire des écoles plutôt qu'à construire des sous-marins nucléaires, arrêtons les gaspillages d'énergie, de nourriture, de pétrole, créons des richesses avec la transition écologique, instaurons un salaire maximum et un revenu minimum, parce que tout ça, ce n'est que du bon sens, une fois qu'on arrête de penser au fantasme de ce point de PIB qui manque pour faire la une des médias et recevoir les félicitations inutiles de Mme Merkel.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Il faut qu'il tape du poing sur la table ! Nous sommes tous embarqués dans la même galère, chômeurs ou grands patrons. Il faut qu'il écoute tout le monde, et qu'il fasse les choix qui profitent à la majorité, aux 99% plutôt qu'au 1%, et donc à l'intérêt général. Qu'a-t-il à perdre ? Rien, sinon l'image d'un Président social-de rien du tout.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Ce bon vieux Umberto Eco disait : "À force d'inventer des mondes, on finit par changer celui-ci". C'est un message pour la jeunesse. Notre force de changement, c'est l'espoir, c'est l'utopie. On vit dans la société de l'instantané, on veut tout, tout de suite. Ne soyons pas attirés par la facilité qui consisterait à dire que le danger vient des autres, qu'il faudrait fermer les frontières, sortir de l'Euro, insulter les Chinois et que tout irait mieux ensuite. Nous sommes parfois aveuglés par notre désir ardent de changement. La solution se trouve dans l’insurrection des consciences, dans notre capacité à dire non, à faire preuve de notre esprit critique pour inventer des alternatives et se projeter vers d'autres horizons. Allons crier plus fort que ceux qui nous assourdissent, allons marcher sur les pavés, allons dormir sur les places, allons nous enchaîner aux arbres, allons bloquer ceux qui veulent nous bloquer. Les politiques finiront par bouger leur cul. S'ils restent aveugles, nous irons prendre leur place.

 

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Antoine Léaument

Responsable de la commission réseaux sociaux du Parti de Gauche.

 

Antoine Léaument

 

"Nous traversons une période historique critique"

08.07

 

Bonjour Antoine Léaument. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Si je devais choisir une seule information à donner à vos lecteurs, je choisirais la suivante : avant d’avoir adhéré au Parti de Gauche, je soutenais le MoDem (sans être encarté). En 2007, lors de l’avant-dernière élection présidentielle, je n’avais que 17 ans et n’étais pas en âge de voter ; toutefois, je m’intéressais beaucoup à la politique, et il se trouve que si j’avais eu le droit de le faire, j’aurais mis un bulletin « Bayrou » dans l’urne. Deux choses m’avaient plu, à l’époque, dans le discours du MoDem : premièrement, l’accent mis sur la nécessité de rembourser la dette « avant qu’il ne soit trop tard » ; deuxièmement, l’idée qu’une « troisième voie » consensuelle, mettant en commun les talents du PS et de l’UMP, était possible et salutaire pour notre pays.

 

Le basculement vers le Parti de Gauche s’est effectué pour moi à la fin de l’année 2010, période à laquelle j’étudiais à l’Université de Poitiers (un mélange de Lettres, d’Histoire, d’Economie, de Droit et d’un certain nombre de matières plus ésotériques comme les « études cinématographique » ou la « culture critique »). Ce sont deux éléments qui m’ont amené à adhérer, petit à petit, aux idées développées par ce parti. Il y a d’abord eu la question des retraites et le développement d’un discours qui prenait pour point de départ non pas l’économie (sur le mode « on n’a pas le choix », ce que François Hollande est d’ailleurs en train de nous ressortir actuellement) mais ce qui était juste, c’est-à-dire, dans ce cas précis, le droit au repos après une vie de labeur. Partant de là, des solutions étaient proposées pour réaliser cet objectif (meilleure répartition de l’impôt, taxation du capital, réorganisation de l’économie en ayant pour buts la transition écologique et le plein emploi, action pour la hausse des salaires, etc.). Le deuxième élément était, paradoxalement, celui qui m’avait d’abord fait adhérer au discours du MoDem : la question de la dette. Là encore, le point de départ de la réflexion développée par le Parti de Gauche n’était pas l’économie mais ce qui était légitime et ce qui ne l’était pas. Ce qui m’a plu alors, c’est que ce parti posait sur ce point des questions que je n’avais jamais entendues ailleurs, comme : « la dette est-elle légitime ? », « à qui profite la dette ? » (je vous invite d’ailleurs à regarder cette vidéo, réalisée par des camarades belges), ou encore « que se passe-t-il si on ne paye pas ? ». En fait, le Parti de Gauche ouvrait des horizons qui m’étaient jusqu’alors inconnus, mais il ne faisait pas que cela : il traçait des routes pour y parvenir, il montrait que, dès lors que l’on pensait que le politique devait primer sur l’économique (et non l’inverse), il existait des solutions alternatives pour sortir de la crise sans que le plus grand nombre ait à en pâtir.

 

Evidemment, je n’ai pas répondu innocemment à votre question : certaines personnes se disent que les militants du Parti de Gauche sont des utopistes qui ne comprennent pas grand-chose à l’économie ; je voulais montrer ici non seulement que ce n’est pas le cas, mais encore que nous développons au contraire une réflexion élaborée pour sortir de la crise par le haut, en ayant l’intérêt général pour seule et unique ligne de mire.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous : je pense qu’au bout d’un an, on doit pouvoir commencer à juger un président sur son bilan et que, dans le cas de François Hollande, il est pour l’instant catastrophique : chômage en hausse continue, désindustrialisation de la France non stoppée, écologie reléguée au second plan, affaire Cahuzac… La liste est longue et je vais m’arrêter ici afin de ne pas trop charger la barque (ou le pédalo) et de répondre uniquement aux questions que vous m’avez posées.

 

Sur les orientations politiques prises par le président de la République, je reprendrai à mon compte le titre d’une note de blog de Jean-Luc Mélenchon : « On n’attendait rien, mais surtout pas ça ! ». Comme beaucoup de mes camarades, en 2012, j’ai voté au deuxième tour pour François Hollande, non pas parce que j’avais été convaincu par son programme mais parce qu’entre lui et Nicolas Sarkozy, la question ne se posait pas (je renvoie ici vos lecteurs vers un article que j’avais écrit juste après le premier tour). Je ne vous cacherai pas, néanmoins, que le clip de campagne de François Hollande, qui reprenait des séquences du discours du Bourget, titillait un peu ma fibre sociale et républicaine et me faisait espérer que, peut-être, son arrivée au pouvoir permettrait non pas un « changement » mais au moins une inflexion de la politique libérale qui avait été menée les années précédentes.

 

Cet espoir ténu a évidemment été déçu : 20 milliards d’euros pour les entreprises sans conditions associées, tentative de relance par l’offre plutôt que par la demande, accord « compétitivité-emploi » (que nous appelons, nous, « made in Medef », pour en donner la teneur), maintien du gel du point d’indice de la fonction publique, réforme des universités dans le droit fil de la politique menée précédemment par Valérie Pécresse, annonce d’une nouvelle réforme des retraites qui promet d’être encore pire que la précédente, « remerciements » pour Cahuzac mais « limogeage » pour Batho… Ça commence à faire beaucoup. Les Français ont voté pour le « changement », pas pour la continuité avec la politique menée par Nicolas Sarkozy. C’est pour ça que la formule « on n’attendait rien, mais surtout pas ça ! » me plaît : au Front de Gauche, on savait pertinemment que François Hollande ne mènerait pas la politique que nous souhaitions, mais imiter à ce point ce qui était fait par Nicolas Sarkozy… faire pire, même, parfois… je crois qu’aucun de nous ne s’attendait à cela ! De plus, je pressens que la prochaine étape pourrait être la relance de l’exploitation des gaz de schiste (une recommandation contenue dans le dernier rapport « made in Medef »)…

 

Sur la manière de gouverner, je dirais qu’il y a incontestablement du mieux dans le « style » : François Hollande a réussi à rompre avec ce qu’on appelait « l’hyperprésidence » ou « l’omniprésidence » de Nicolas Sarkozy, ce qui n’était pas gagné d’avance, parce que les Français s’étaient habitués à voir en permanence un président « sur la brèche » (la faiblesse de la cote de popularité de François Hollande vient d’ailleurs probablement de là, pour partie). On revient à une pratique du pouvoir plus proche de ce qu’elle était pour Jacques Chirac (l’influence bénéfique de la Corrèze, sans doute) et, finalement, plus proche de la logique initiale des institutions de la Ve République. Cela dit, on a gagné en plan-plan ce qu’on a perdu en bling-bling. Tout cela semble un peu ankylosé, mou, sans panache ; on a l’impression d’un gouvernement qui gère les affaires courantes sans avoir de vision de long terme pour l’avenir de notre pays.

 

Votre question sur la manière qu’a François Hollande de représenter la France en Europe et dans le monde est intéressante parce qu’on peut la prendre sous deux angles différents : premièrement, l’image qu’il donne de la France à l’étranger en tant qu’individu, deuxièmement, l’action qu’il mène aux deux niveaux que vous évoquez (européen et mondial). Sur le premier de ces points, je n’ai pas grand-chose à dire et, pour être honnête, cela ne m’intéresse pas beaucoup ; bien sûr, comme tous ceux qui sont tombés dessus, j’ai beaucoup ri quand j’ai découvert le blog « François, ta cravate ! », mais je ne crois pas que la tenue vestimentaire ou le comportement corporel de François Hollande puissent influer de quelque manière que ce soit sur la vision que l’on a de nous à l’étranger. Sur le second point, en revanche, il y a beaucoup à dire.

 

Au niveau européen, d’abord, je dirais qu’il n’y a pas de grand changement avec ce que faisait Nicolas Sarkozy : comme son prédécesseur, François Hollande refuse tout rapport de force avec Angela Merkel sur les orientations à donner à l’UE. La politique de rigueur budgétaire menée partout en Europe à l’heure actuelle, sous l’impulsion de Berlin, sert avant tout les intérêts de l’Allemagne, qui a une population vieillissante et un système de retraites par capitalisation, ce qui l’oblige à favoriser une monnaie forte et des cours de bourse élevés (pour faire simple : favoriser la rente au détriment de l’activité économique). Ce n’est pas du tout le cas de la France qui a, au contraire, un système de retraites par répartition et une population jeune (comparée au reste de l’Europe) et qui sera bientôt le pays le plus peuplé de l’UE : il nous faut de l’activité, il nous faut de l’emploi ; mais cela ne veut pas dire que nous devons pour autant perdre de vue l’objectif écologique et nous mettre à produire n’importe quoi n’importe comment. Soit François Hollande n’a pas saisi ces enjeux, soit il a peur des conséquences qu’impliquent la mise en place de ce rapport de force avec l’Allemagne ; dans tous les cas, pour l’instant, il est en dessous de ce que l’on pouvait espérer de lui à ce niveau géopolitique puisque, contrairement à ses promesses de campagne, il n’a même pas renégocié le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG). Si vos lecteurs veulent avoir une idée de ce qui aurait pu ou de ce qui pourrait être fait au niveau européen, je leur recommande l’excellent débat Sapir-Mélenchon sur le thème : « faut-il sortir de l’euro ? ».

 

Pour ce qui est de l’action de François Hollande dans le monde, il y a plusieurs points qui me semblent problématiques : sur le Mali et la Syrie, on a l’impression qu’il n’y a pas vraiment de ligne directrice et, en comparant les deux situations, on peut se demander ce qui fait que nous sommes intervenus militairement à un endroit et pas à l’autre. En toute honnêteté, je n’ai pas d’avis tranché sur ces questions car je ne suis pas un spécialiste des enjeux maliens et syriens, mais l’impression que j’ai de l’action militaro-politique de François Hollande est qu’elle est incohérente. Sur un autre plan, celui des relations diplomatiques internationales, je suis effaré par les évènements récents : grâce à Edward Snowden, nous apprenons que les États-Unis espionnent la France et, alors que Monsieur Snowden demande l’asile politique à notre pays, nous le lui refusons. Pis : nous bloquons à Vienne l’avion d’Evo Morales, président de la Bolivie, en l’empêchant de survoler notre territoire parce qu’il est soupçonné de transporter clandestinement Monsieur Snowden ! C’est une faute diplomatique grave, qui provoque, à juste titre, l’indignation dans l’ensemble de l’Amérique du Sud. Sur ce point, François Hollande a fait preuve d’un manque de discernement incroyable et montré patte blanche aux Etats-Unis alors que nous aurions dû leur signifier que l’espionnage de notre territoire était une ligne à ne pas franchir.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

D’abord, il faut se questionner sur ce que l’on met derrière la notion de « redressement ». Si le « redressement », c’est avoir pour modèle les Trente Glorieuses, produire n’importe quoi n’importe comment et ne se soucier ni des enjeux environnementaux ni des questions de répartition des richesses, alors ça ne sert à rien. Si l’on veut vraiment sortir de l’ornière, il faut arrêter la politique menée à l’heure actuelle et penser aux enjeux sociaux et environnementaux du XXIe siècle : changement climatique, montée des eaux, creusement des inégalités, déplacements de populations sans précédent, etc. Si on continue, comme on le fait en ce moment, à regarder dans notre rétroviseur un passé idéalisé, tout ce qu’on va réussir à faire c’est se prendre de plein fouet le mur écologique et social vers lequel nous sommes en train de nous diriger.

 

Par conséquent, il y a plusieurs actions que j’appelle de mes vœux, même si je doute que François Hollande soit la bonne personne à qui s’adresser pour les mettre en œuvre. Au Parti de Gauche, nous proposons un programme économique, écologique et social cohérent pour sortir de la crise par le haut : planification écologique, protectionnisme solidaire, refonte de l’impôt sur le revenu (14 tranches au lieu des 5 actuelles), répartition équitable de l’effort entre le travail et le capital, smic à 1 700 euros par mois, salaire maximum à 360 000 € par an, éducation populaire, loi contre les licenciements boursiers, titularisation des 800 000 précaires de la fonction publique, convocation d’une Constituante pour mettre en place une VIe République, pôles publics de l’énergie et de la banque, investissements dans l’économie de la mer… La liste est longue et n’est pas exhaustive.

 

Tous ces éléments sont cohérents entre eux et répondent à trois grands objectifs : premièrement, assurer la sauvegarde de notre environnement ; deuxièmement, agir pour plus d’égalité sociale ; troisièmement, sortir notre économie des mains de la finance pour la placer entre les mains des citoyens. Pour un certain nombre de gens, tout ceci semble irréalisable et idéaliste mais j’aimerais dire deux choses pour les convaincre du contraire : d’abord, nous avons pu constater que les « solutions » employées jusqu’à présent (réduction drastique de la dépense publique, libéralisme exacerbé, etc.) ont fait la preuve de leur inefficacité (la Grèce en est à sa sixième année de récession !)… à tel point que même le FMI a dû faire son mea culpa sur la politique menée ; ensuite, nous sommes les seuls – je dis bien les seuls – à avoir présenté un contre-budget chiffré qui montre le réalisme de nos propositions… ceux qui nous critiquent feraient donc bien d’en prendre connaissance (libre à eux, s’ils le peuvent, de tenter de montrer ensuite que nous sommes « irréalistes ») et d’imiter cet exemple, puisqu’ils se contentent la majeure partie du temps de critiquer sans faire de propositions concrètes.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

François Hollande doit prendre pleinement conscience que nous traversons en ce moment même une période historique critique. Quand ses électeurs ont voté pour le changement, ils n’ont pas seulement voté pour un changement de personne : ils ont voté pour un changement de politique, ils ont voté pour l’alternance. En inscrivant sa politique économique dans le droit fil de celle menée par Nicolas Sarkozy, François Hollande valide en creux le discours du Front national, qui rabâche en boucle : « UMPS, tous les mêmes, tous pourris ». Prendre la mesure de la situation historique que nous traversons doit au contraire mener à réaffirmer avec force ce qu’est la gauche et ce qu’est la droite. En d’autres termes, François Hollande ne devrait pas soutenir corps et biens le grand patronat comme il le fait, en pensant que c’est de lui et de lui seul que viendra la reprise, mais chercher des solutions pour répondre aux attentes de ceux qui forment l’immense majorité de la population ; salariés, ouvriers, agriculteurs, artisans, chômeurs (malheureusement), etc.

 

De plus, la politique d’austérité qui est menée en Europe, et appliquée à la lettre par le président de la République qui devrait au contraire s’y opposer, conduit à la baisse de l’activité économique et à l’augmentation du chômage, ce qui grève les comptes publiques et nécessite de nouvelles mesures d’austérité, ce qui conduit à la baisse de l’activité économique… et ainsi de suite ! C’est ce qu’au Parti de Gauche nous appelons le « cercle vicieux de l’austérité ». Cette logique, validée au sommet de l’Etat, pousse les gens à se dire : « comment faire des économies ? ». Ils se mettent alors à regarder du coin de l’œil leur voisin, leur semblable, en disant : « celui-ci profite du système » ou « moi j’ai moins d’aides de l’Etat que lui » ou « je paye trop d’impôts et lui n’en paye pas assez ». Ces réflexions s’appuient alors sur tel ou tel document pipeauté qui fait le buzz, elles s’inspirent de ce qui est répété en boucle dans les médias dominants (sur les liens entre les médias et la finance, voir le film : Les nouveaux chiens de garde)et, surtout, sont exacerbées par le discours de Marine Le Pen qui voudrait que l’immigration soit responsable de tous nos maux, alors que de nombreuses études ont montré qu’elle rapporte au contraire autour de 12 milliards d’euros par an à notre pays.

 

Plutôt que de cajoler la finance comme le faisait déjà son prédécesseur, François Hollande devrait donc s’attaquer aux véritables inégalités, c’est-à-dire celles qui existent entre les très riches et l’immense majorité des autres. Ainsi, peu de Français le savent, puisque les médias ne relaient pas ce type d’arguments, mais les 50% les plus pauvres de la population française se partagent 27% du revenu total et 4% (seulement !) du patrimoine français, quand les 1% les plus riches se partagent 11% du revenu total et 24% du patrimoine. De même, dans le monde de l’entreprise, celles du CAC 40 paient moins d’impôts que les PME : 8% en moyenne pour les premières, quand le taux légal est de… 33% ! Par conséquent, la vraie question qui devrait être posée par la puissance publique n’est pas « comment faire des économies ? » mais « où est l’argent ? ».

 

Faute de prendre à bras-le-corps la question des inégalités entre l’infime minorité qui accapare tout et l’immense majorité qui possède peu, les tensions sociales risquent d’augmenter dans notre société et de mener tout droit au racisme et à la xénophobie ; les agressions de femmes voilées à Argenteuil doivent nous alerter : elles ne sont pas des évènements anodins mais les révélateurs d’une banalisation de la violence islamophobe. Si l’Histoire ne se répète jamais à l’identique, il est de notre devoir moral de ne pas oublier les leçons que nous devons tirer de notre passé… et, à y regarder de près, la période que nous vivons actuellement présente de fortes similitudes avec les années 30 : une crise financière, une crise de l’économie réelle, une augmentation du chômage et, au final, une montée des tensions au sein de la société (dans notre cas, l’islamophobie semble avoir remplacé l’antisémitisme). Evidemment, il y a entre les années 30 et la période que nous vivons actuellement des différences notables, mais elles ne doivent pas nous empêcher d’être extrêmement vigilants : l’Histoire nous a appris que la haine de l’autre menait inévitablement au désastre ; il est primordial pas l’oublier.

 

Aussi, voici ce que j’ai à dire à François Hollande : il est temps de changer de politique et de s’attaquer aux inégalités entre ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien, il est temps d’orienter notre économie vers le mieux-disant social et écologique, il est temps de mettre un terme à l’arrogance de la Commission européenne, qui provoque catastrophe sur catastrophe dans les pays du sud de l’Europe, il est temps de lutter contre la finance, il est temps de réaffirmer le rôle de l’Etat en matière d’économie ; bref : il est temps de donner un contenu au « changement » promis. Ce sont ces mesures et ces mesures seules qui permettront de lutter efficacement contre le Front national : les déclarations de bonnes intentions ne suffisent plus. Il faut des actes. Des actes de gauche.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Je tiens d’abord à vous remercier de m’avoir proposé de répondre à vos questions : il est rare que nous soit donnée, comme vous l’avez fait, la possibilité de développer à loisir le discours qui est le nôtre. Ensuite, j’aimerais adresser un petit message à vos lecteurs : il existe un Parti de Gauche qui ne se résume pas aux caricatures véhiculées par les médias dominants. Certes, nous avons le verbe haut, nous parlons fort – parfois même « cru et dru » – et nous ne sommes pas toujours tendres avec les journalistes ; mais tous ces éléments mis en avant par les médias, qui se sentent agressés en tant que corporation, ne doivent pas cacher l’essentiel : nous développons un discours structuré et cohérent ayant pour seule ligne de mire l’intérêt général humain, ce qui passe pour nous par des mesures politiques (la Constituante, la démocratie dans l’entreprise, etc.), sociales (le smic à 1 700 euros, le salaire maximum, la refonte de l’impôt sur le revenu, etc.) et écologiques (la planification écologique, le protectionnisme solidaire, ect.). Par exemple, peu de gens savent que nous éditons régulièrement, chez Bruno Leprince, des livres sur des sujets divers et variés, pour expliquer ce que nous pensons de tel ou tel élément et/ou ce que nous proposerions si nous étions au pouvoir.

 

En d’autres termes, nous ne « vociférons » pas, nous n’« éructons pas » : nous sommes critiques, certes, mais nous faisons aussi de nombreuses propositions pour sortir de la crise par le haut, en expliquant de manière systématique à la fois pourquoi nous pensons que nos solutions sont les plus efficaces et comment les mettre en œuvre. Beaucoup ne s’astreignent pas à cet exercice et se contentent de proférer des lieux communs (« chacun sait que… », « personne ne conteste l’idée que… », etc.) qu’ils n’expliquent jamais ; cela appauvrit considérablement le débat public et participe de la montée de l’abstention. Au Parti de Gauche, nous appelons au contraire à une « Révolution citoyenne », c’est-à-dire un changement politique et économique par les urnes, qui s’appuie sur une vaste mobilisation populaire. Cela n’a de chance de fonctionner que si nous parvenons à élever le débat public et à montrer qu’un autre monde est possible si l’on accepte de sortir des « solutions » traditionnelles qui ont fait la preuve de leur inefficacité.

 

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Jérémy Coste

Porte-parole des Jeunes Forces Democrates FED, membre fondateur de l'UDI.

 

Jérémy Coste

  

"L'Europe a tant à montrer au monde..."

18.07

 

Bonjour Jérémy Coste. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Merci tout d’abord de nous donner une nouvelle fois la parole (deux interventions jusqu'ici, en août et novembre 2012, ndlr). Les fidèles lecteurs de Paroles d’Actu – relativement jeunes pour la plupart – sont des observateurs avisés de la vie politique française et je veux aujourd’hui partager avec eux ma conviction que le temps est venu d’agir. La jeunesse doit s’engager activement dans la vie démocratique de notre pays, contribuer à retisser la confiance perdue et restaurer les capacités d’action de la politique au service du plus grand nombre.

 

Quelle désespérance de voir ces derniers mois la fragmentation prévue et prévisible du bloc de gauche, avec un Parti socialiste incapable de faire la synthèse des idéologies contradictoires de ses alliés pour fixer un véritable cap, pour trouver des solutions. En face, rien de mieux, l’UMP est en triple faillite – morale, politique et financière. Pourtant la situation est grave, nous sommes la 6ème puissance mondiale mais les interrogations oppressantes « comment vivre, se nourrir, se loger, se soigner, trouver un emploi » se multiplient pour les Français, dans toutes les catégories sociales.

 

Les partis extrémistes profitent de cette situation mais n’offrent que le chaos comme échappatoire. Je veux dire aujourd’hui que le parti auquel j’appartiens, l’UDI, a réalisé un important travail ces derniers mois pour s’imposer comme la seule alternative crédible, républicaine et efficace à l’UMP et au PS. Beaucoup d’élus volontaires nous ont rejoint, des militants aussi, nous sommes près de 50 000 ! Et nous avons eu nos premières victoires, notamment avec l’élection d’un nouveau député UDI représentant les Français de l’étranger (Italie, Turquie, Israël, Grèce, Italie, Malte, Chypre).

 

A l’UDI, nous progressons, nous proposons. Désormais, nous sommes une nouvelle force politique dans notre pays et nous avons la volonté de réformer un système qui ne fonctionne plus au bénéfice des Français. Les jeunes de l’UDI joueront notamment leur rôle dans ce renouveau que nous voulons porter. Il faut continuer de croire en la France et en l’Europe malgré les difficultés.

 

Personnellement, j’ai décidé de m’engager dans cette voie en soutenant tous ceux qui voudront s’investir utilement et en travaillant un projet politique qui sorte des sentiers battus. Concrètement, j’ai accepté la mission que m’a proposée Jean-Christophe LAGARDE, Secrétaire général de l’UDI et Président de la FED (Force Européenne Démocrate), d’animer une Agora Démocrate. Je prends cette mission très à cœur, je la conçois comme un espace d’échange et de propositions, un lieu de rencontre avec les Français afin de poser les fondations d’un projet novateur pour la France et l’Europe. Cette Agora démocrate, ouverte à tous, est un tableau d’anticipation pour l’avenir, nous pouvons tout inventer et repenser. Notre projet sera révolutionnaire !

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Il est sans doute trop tôt pour établir un bilan, mais l’on peut au moins s’inquiéter de l’absence de ligne directrice dans la politique du Gouvernement, de vision d’avenir cohérente et claire à laquelle s’accrocher. Personne ne comprend rien à ses actions désordonnées, faîtes au jour le jour. Même leurs alliés écologistes et d’extrême gauche sont déstabilisés ! François HOLLANDE voulait tout changer, mais personne n’avait imaginé que la France plongerait davantage… Quels fruits retirent les Français des choix effectués, des lois votées il y a un an, dès son élection ? La France décline et la population souffre. Ce ne sont pas des formules creuses et emphatiques. Dans votre entourage, combien connaissez-vous de personnes qui galèrent pour trouver un boulot, qui peinent à finir le mois ?

 

A cause de ce manque de cap politique, François HOLLANDE n’a pas non plus réussi à se glisser dans les habits de chef d’État, à rassembler la communauté nationale, à susciter un enthousiasme. Lui-même n’impose que difficilement ses volontés à sa majorité et à son gouvernement. Les divergences au sein de l’équipe gouvernementale se multiplient, ce qui prouve que c’est une équipe de circonstance, constituée pour ménager des équilibres partisans et pas pour redresser la France et servir l’intérêt général !

 

Et comment ne pas reprocher aussi à François HOLLANDE son manque criant de sincérité face à la situation. Il a été élu sur le déni, en clamant pendant toute sa campagne que la crise n’existait pas et que le remplacement de Nicolas SARKOZY suffirait à tout résoudre. Il continue aujourd’hui à nier l’évidence, nier la réalité quotidienne que subissent la majorité des Français. Est-ce digne d’un chef d’État ?

 

Nous aurons dans les mois et les années qui viennent des choix difficiles et importants à faire, sur nos institutions, le rôle de l’État, notre vision du système économique international, la place de la France dans le concert des nations… Quel modèle voulons-nous suivre ? La Chine, les États-Unis ? Ou inventer/défendre notre propre modèle ? Nous devons décider quelle voie nous souhaitons emprunter et quel monde nous souhaitons léguer aux générations futures.

 

Personnellement, je ne rêve ni du « maoïsme capitaliste » ni du « libéralisme sécuritaire ». L’Europe de nos pères fondateurs reste pour moi une référence. Je veux que nous retrouvions cette Europe des peuples et cette Europe des territoires. Je désire que nous soyons à nouveau ambitieux et que nous retrouvions notre fierté d’avoir fait ce que personne d’autre au monde n’a su faire : unir 500 millions de personnes tout en préservant notre diversité, héritage d’une histoire commune pluriséculaires. Je désire que les Européens se réveillent et cessent d'accepter la soumission aux grandes puissances. Nous avons tant à montrer au monde...

 

François HOLLANDE ne s’engage pas dans cette voie, par ses attaques répétées contre l’Allemagne et la Commission européenne. Je garde quand même espoir que cette politique soit infléchie et qu’il agisse enfin pour trouver des solutions. L’UDI prendra toute sa part dans ce travail, dans une démarche d’opposition constructive et de proposition, comme elle l’a toujours fait.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Concrètement, il faut commencer par une refonte de nos institutions. Je n’ai pas peur de parler de Nouvelle république car je suis convaincu que notre système démocratique est à bout de souffle. Il me semble opportun d’ouvrir les yeux sur le monde tel qu’il évolue et de prendre conscience des nouveaux enjeux et des puissances qui émergent.

 

Le redressement aurait donc dû commencer par une réforme institutionnelle majeure qui replace le citoyen au cœur du processus décisionnel. La Suisse à cet égard fait office d’exemple. Les sujets nationaux sont tranchés par le Gouvernement central et les questions de société sont tranchées par référendum populaire. Parfois, il est vrai que cela peut aboutir à des dérives populistes, il faut en être conscient mais cela a le mérite de préserver un lien de confiance entre le peuple et ses dirigeants. Pour réussir ce changement institutionnel, l’avis du peuple est essentiel. Partout sur le territoire national, nous pourrions interroger les Français dans le cadre d’ateliers citoyens, une sorte de constituante populaire.

 

Le redressement économique doit aussi aller de pair avec la restauration de la République et de la confiance. Je ne crois pas en revanche que l’amélioration à la marge d’un système défaillant permette de s’en sortir durablement. Nous ne faisons qu’empiler les pansements sans soigner le mal à la racine. Le capitalisme financier ne répond plus aux exigences de notre société. Ce système qui a porté ses fruits jusque dans les années 1990, est désormais coupé de la réalité. Il faut revenir à un capitalisme familial qui replace l’Homme comme décideur.

 

De plus, je suis perplexe face à l’idée que la France, seule, puisse s’en sortir. Je crains qu’en ne participant pas plus activement à la création d’une Europe fédérale, la France perde à terme son identité, sa créativité, sa crédibilité et son influence dans le monde. Je suis en revanche certain que si l’Europe fait enfin son saut fédéral, qu’elle harmonise sa politique fiscale et migratoire, qu’elle se concentre sur les enjeux essentiels que sont la stratégie économique et la géopolitique, la France en sortira renforcée. A fortiori si elle est l’un des acteurs principaux de ce changement.

 

Pour résumer, je dirais que la France doit adapter ses institutions à son temps et aux nouvelles attentes et pratiques des Français. Elle doit ensuite engager les réformes économiques en allégeant les charges qui freinent la création d’emplois. Elle doit enfin s’engager franchement en faveur de la construction d’une Europe puissante et plus démocratique qui nous protégera tous. Ces trois priorités constitueraient déjà à elles-seules un cap !

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Quelles que soit ses convictions, et même si je ne les partage pas toutes, loin de là, il est temps qu’il agisse avec fermeté, clarté, efficacité. La politique tiède, ça suffit. Il y a urgence, il faut qu’un changement radical s’opère.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Pour relever ces défis, l’UDI est prête, la structuration de notre parti sera entièrement achevée à la rentrée après moins d’un an d’existence, c’est une belle réussite. Les Jeunes de l’UDI disposeront à cette date d’une organisation opérationnelle pour accompagner l’UDI et ses élus dans leurs objectifs. Cette naissance ne peut découler que d’élections directes qui légitimeront pleinement l’équipe élue. Après une phase de transition avec une direction provisoire, les militants vont pouvoir reprendre la parole et définir eux-mêmes l’orientation de notre mouvement. Je suis heureux d’avoir contribué à cette réalisation.

 

Une équipe renouvelée doit émerger, porteuse d’une vision nouvelle. Personnellement, j’aiderai ces visages nouveaux à construire un mouvement moderne et un projet novateur pour notre pays.

 

Je pense que l’UDI est forte de la diversité de ses sensibilités. C’est pour cela que je crois que les composantes de l’UDI et des Jeunes UDI doivent continuer leur réflexion politique propre tout en agissant de concert avec les équipes dirigeantes. Par conséquent, l’idée formulée par l’un des membres de notre direction provisoire de créer une instance réunissant les responsables de ces mouvements me semble pertinente. Cela permettra de mieux coordonner nos actions futures. Mais l'essentiel pour moi est d'encourager les jeunes à nous rejoindre et construire une France nouvelle. Notre avenir est plus que jamais entre nos mains.

 

Pour conclure, je veux souhaiter à tous un excellent été.

 

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Alexis Mancel

Militant au sein de l'UMP. Initiateur du Débat Club.

 

Alexis Mancel

  

"Qu'il incarne l'homme providentiel dont notre pays a besoin"

18.07

 

Bonjour Alexis Mancel. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Il faut d’abord qu’ils sachent qu’il n’y a rien de plus noble que de s’engager pour son pays et ses valeurs, et c’est ce que je fais. Ensuite, je ne peux pas le cacher : je suis fils de député et je dois par conséquent en assumer les avantages et les inconvénients. Cela n’a pas toujours été facile mais ayant suivi et accompagné mon père depuis un certain nombre d’années, je peux vous dire que l’on peut réaliser de belles choses grâce à la politique. Il faut arrêt de tirer à boulets rouges sur nos responsables qui pour l’immense majorité d’entre eux font un travail formidable et dédient leur vie au service des habitants.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Je crois que tout le monde s’accorde sur une chose : il n’est pas à la hauteur. Rappelons que nous sommes la 5ème puissance du monde, que le monde entier nous envie et qu’il y a encore deux ans nous étions au 4ème rang des investissements directs à l’étranger ! Toutefois, les premiers symptômes de la déchéance sont de plus en plus flagrants, en commençant par Paris qui, autrefois dans le Top 10 des capitales attractives, a été reléguée à la 15ème place. Et ce n’est que le début car la pression fiscale subie par les entreprises ne cesse de s’alourdir. Le gouvernement actuel n'offre aucune visibilité aux investisseurs, aucun projet de grande envergure, comme la France a pu en connaître sous De Gaulle ou même Sarkozy avec le Grand Paris. Je conçois la France comme un grand pays, un pays puissant capable de rayonner économiquement et culturellement mais malheureusement c’est le chemin inverse que nous empruntons actuellement. Concernant sa manière de gouverner, il faut être mathématicien pour calculer le nombre de promesses déjà reniées ! À cela s’ajoute un manque de charisme qui s’incarne par son incapacité à faire preuve d’autorité. C’est le premier président de la République française qui se fait publiquement critiquer par son propre gouvernement !

 

Enfin, sur la représentation de la France à l’étranger, il y en aurait tant à dire en commençant par le poids sans cesse décroissant de la France en Europe. On pourrait aussi s’attarder sur toutes les « boulettes » qui, mises bout à bout, décrédibilisent considérablement notre pays. On ne peut pas trop attendre d’un président qui avant d’entrer en exercice n’avait jamais mis les pieds en Chine…

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Je vois trois axes majeurs essentiels au redémarrage de notre économie : la compétitivité, la libéralisation du marché du travail et l’innovation.

 

D’abord la compétitivité, car le constat est simple : nous avons un coût du travail de 10% supérieur à nos voisins allemands, alors qu’il était de 10% inférieur il y a encore 10 ans. De droite comme de gauche, nous avons laissé exploser les prélèvements de toutes sortes ce qui a un double effet néfaste : on décourage le recrutement et on atteint un coût horaire exorbitant.

 

Ensuite la libéralisation du marché du travail ne doit pas se faire avec des mesurettes. C’est une refonte totale de notre code du travail qui s’impose à nous. Il n’y a aucun point commun entre le monde du travail d’aujourd’hui et celui des années 70. Le code a certes évolué mais dans des proportions bien moindres que l’évolution de notre société. Cela doit passer par exemple par un contrat de travail unique mais aussi par un système d’embauche / licenciement beaucoup plus simple.

 

Enfin, il n’y a pas d’économie qui prospère sans innovation, et cela passe par des investissements massifs de toutes nos PME dans la recherche et le développement. Ce ne sont pas les grands groupes du CAC 40 qui sortiront la France du gouffre mais bien nos petites et moyennes entreprises qui sont le cœur du dynamisme français. Elles doivent, avec l’aide de l’État, être les leaders mondiaux de leur secteur d’activité.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?

 

Je ne pense pas que François Hollande soit quelqu’un d’incompétent, bien au contraire. En revanche, je voudrais qu’il incarne l’homme providentiel dont notre pays a tant besoin pour sortir de l’ornière. Je voudrais qu’il prenne véritablement conscience de la tâche qui est la sienne et que l’on ne peut plus se permettre de faire de la politique électoraliste. L’heure est grave et malheureusement ce n’est pas avec le mariage pour tous, la taxe à 75% ou encore le droit de vote des étrangers que les Français verront leur qualité de vie progresser.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Je voudrais d’abord saluer l’équipe de Paroles d’actu qui fait un excellent travail grâce à leurs interviews pertinentes.

 

Pour terminer, je veux pointer une situation alarmante : jamais dans l’histoire de la 5ème république le fossé entre le citoyen et son responsable politique n’aura été si important. En effet, les faibles taux de participation aux élections témoignent de la perte de confiance et de crédibilité envers nos responsables politiques. Je pense qu’à vouloir faire trop de démocratie, nous avons tué la démocratie et il faut y remédier par deux façons.

 

D’abord en clarifiant le mille-feuille administratif. A cause de toutes nos strates administratives, nous avons le record mondial du nombre d’élus par habitant. Cela fait-il de nous le pays le mieux géré et le plus démocratique ? J’en doute. Il faut donc moins de strates, moins d’élus.

 

En second lieu, il faut qu’il y ait plus de justice démocratique. Dans l’Oise, le président de mon conseil général est le recordman des mandats : 17 ! Comment peut-on faire croire aux Français que l’on peut exercer proprement autant de fonctions ? D’autant plus que, d’un point de vue financier, un certain nombre de ces mandats ne rentre même pas dans le plafonnement d’indemnités. Il est temps de limiter à deux le nombre de mandats électoraux. Quand je me mets à la place d’un Français moyen qui a du mal à boucler ses fins de mois et qui travaille sans relâche pour nourrir sa famille, je constate ce genre de situation et je me dis qu’il reste beaucoup, beaucoup de choses à réaliser dans notre pays.

 

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Lorenzo de La Rochefoucauld

Militant au sein de l'UMP ("La Droite forte").

 

Lorenzo de la Rochefoucauld

  

"Que François Hollande arrête de se comporter en chef de clan"

29.07

 

Bonjour Lorenzo de La Rochefoucauld. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Bonjour. Merci de m'avoir invité. C'est la première fois que je m'exprime dans Paroles d'Actu et j'en suis ravi !

 

J'ai commencé à militer avec mes amis à l'université, mais c'est pendant la dernière campagne présidentielle que j'ai littéralement attrapé la « fièvre » de la politique. Comme bon nombre de mes amis, c'est Nicolas Sarkozy qui m'a donné envie de m'engager : son amour pour la France, son incroyable énergie, sa capacité à se rendre indispensable sur tous les sujets sont autant de sources d'inspiration pour moi.

 

Je milite à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis. J'ai connu Saint-Ouen à travers mon travail. J'ai d'emblée été séduit par cette ville si particulière qui se situe aux portes de Paris, avec un fort potentiel (On y trouve notamment le siège de Samsung France), et qui mérite aujourd'hui autre chose que de faire la une pour son taux d'insécurité record ou pour sa mauvaise gestion qui en a fait la troisième ville la plus endettée de France. Saint-Ouen doit connaître l'alternance en 2014 pour retrouver la maîtrise de son destin et pour se donner une nouvelle ambition, en cohérence avec le développement du Grand Paris.

 

Comme militant engagé UMP, je ferai tout mon possible pour faire gagner la droite et le centre aux élections municipales en mars prochain.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Je suis d'accord avec vous : dresser le bilan d'un quinquennat au bout d'un an, c'est un peu rapide. Mais c'est tout à fait suffisant pour parler de sa façon de gouverner, de la politique qu'il a choisi d'entreprendre, dans ses grandes lignes...

 

François Hollande se voulait « normal », il en devient presque médiocre. Sa boîte à outils n'a pas l'air de convaincre les Français (sa cote de popularité ne cesse de chuter) et son interview lors du 14 juillet n'est franchement pas rassurante. Surtout lorsqu'il affirme : « La reprise, elle est là. »Quant à ses ministres, ils ont pris l'habitude de s'émanciper sur la place publique.

 

Il a consacré six mois au mariage gay, mais qu'a-t-il fait pour lutter contre le chômage ou l'insécurité ? Attendons les réformes nécessaires de 2014.

 

Sur la scène internationale, on a du mal à entendre la voix de François Hollande. Obama en oublie même son nom... Sur la scène européenne, c'est du pareil au même. Le pouvoir socialiste semble en effet plus attaché à casser le couple franco-allemand, qui représente pourtant 92% du PIB de la Chine, plutôt qu'à le développer.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

En France, on n'investit plus, on n'embauche plus, on ne crée plus de richesse : le pays est en panne. Il faut que François Hollande encourage l'entrepreneuriat et non qu'il l'asphyxie comme il l'a fait en 2013 en augmentant partout la fiscalité. Je pense que mon ami Jonas Haddad a raison de dire qu'il faut investir massivement dans notre jeunesse.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?

 

J'aimerais que François Hollande arrête de se comporter comme le chef d'un clan ou d'un parti et qu'il soit le président de tous les Français, de ceux qui ont voté pour lui comme de ceux qui n'ont pas voté pour lui. Je souhaiterais qu'il s'attache à mener les réformes indispensables pour enrailler notre déclin, à l'image de la réforme des retraites ou encore de la question de la compétitivité, trop vite oubliée.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Si vous pensez comme moi, alors faites vivre la démocratie et engagez-vous dans vos territoires pour les municipales !

 

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Florian Brunner

Représentant des Jeunes Démocrates de France (Young Democrats for Europe),

Président des Jeunes Démocrates (MoDem) d’Alsace.

 

Florian Brunner

  

"Il faut un sursaut du peuple français"

09.08

 

Bonjour Florian Brunner. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Je suis actuellement Président des Jeunes Démocrates d’Alsace et Représentant des Jeunes Démocrates de France chez les Young Democrats for Europe. Durant mon parcours, j’ai toujours tenté de renouveler l’engagement et l’action politique. J’ai participé à de nombreuses démarches collectives dépassant les clivages au service d’un projet commun.

 

En 2008, après l’annulation de premières élections municipales à Colmar en Alsace par le Tribunal Administratif de Strasbourg, des jeunes de tous courants politiques se sont retrouvés pour constituer une liste dépassant les clivages. J’ai participé à cette aventure. Nous avons constitué une liste « Bougeons les lignes ! ». Le Maire est repassé dès le 1er tour. Notre liste a totalisé 1088 voix soit 5,39% des suffrages. Nous avons été remboursés et notre tête de liste, Tristan Denéchaud, a été élu au Conseil Municipal de Colmar. Nous avons constitué une association afin de structurer notre action. J’en ai été Secrétaire durant trois ans et Président durant un an.

 

Début 2012, dans le contexte du débat sur la Collectivité Territoriale d’Alsace, un collectif « transpartisan » de jeunes engagés sera formé. Les Jeunes Démocrates d’Alsace en font partie. Le collectif Alsace Unie regroupe outre les jeunes MoDem, des jeunes UMP, PS, EELV et « Bougeons les lignes ! ». Nous structurons une association début 2013 afin de défendre le « Oui » à la Collectivité Territoriale d’Alsace. Malgré le résultat du référendum chaotique, l’expérience sera positive pour les Jeunes Démocrates d’Alsace. Nous avons réussi à émerger et à nous affirmer dans une coalition, notamment au niveau médiatique. Nous avons pu entraîner une formation dynamique dans une campagne électorale qui mobilisait de nombreux acteurs. Les Jeunes Démocrates d’Alsace ont été fiers de défendre un projet pour l’Alsace et continuent de s’engager pour leur Région.

 

J’ai également commencé à travailler pour Jean Lassalle, le député MoDem qui fait un tour de France à pied pour écouter les citoyens. J’ai rencontré Jean Lassalle à Strasbourg, où j’ai organisé une réunion publique pour sa venue. Nous avons marché dans Strasbourg puis nous nous sommes retrouvés à Gueberschwihr pour entamer une marche de 17h à 00h30 où je l’ai guidé jusqu’à Ensisheim. Une marche sous les étoiles, où nous avons pu échanger sur l’exercice physique, les montagnes et la famille. Guidés par l'équipe des militants MoDem de Mulhouse, nous nous sommes rendus le lendemain à Mulhouse. J’ai été chargé par Jean Lassalle d'animer une équipe sur le thème des Jeunes et de l'Europe, dans le cadre des Cahiers de l’Espoir.

 

À côté de l’action politique, j’aime beaucoup pratiquer le sport. Je me suis adonné au ski, à l’escrime, à la randonnée, au jogging, à la natation et à la musculation. Je suis également un grand cinéphile, féru de l’actualité du 7ème art, avec un penchant pour l’action et l’aventure. Je compose également de la musique électronique et je travaille sur différents projets en ce moment.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

En 2012, j’ai voté François Hollande au second tour de la présidentielle. Je l’avais annoncé dans les médias locaux. La présence de François Hollande dans l’élection présidentielle en tant que candidat de la gauche ne m’a pas surpris. En effet François Hollande, dès fin 2009 s’est lancé dans une phase de conquête du parti en vue de 2012. Un homme qui a été Premier secrétaire du Parti Socialiste pendant tant d’années avait forcément une bonne connaissance des réseaux et une bonne maîtrise qui en faisaient dès le début, le véritable favori des primaires socialistes. Certes, Dominique Strauss-Kahn était flambant neuf au FMI mais ses relations avec les femmes soulevaient déjà des scandales, il semblait évident qu’elles le rattraperaient. François Hollande semblait être un bon manœuvrier avec suffisamment d’intelligence et de fond pour y arriver. Surtout il était sous-estimé ce qui devait faciliter sa percée. Ça a été le cas. François Hollande avait un bon discours au départ et a amené des propositions intéressantes mais au fur et à mesure de la campagne, il a été piégé dans son parti. En outre, une fois élu, il était clair que l’équipe qu’il mettrait en place ne serait pas en accord avec un véritable changement et qu’il devrait s’en accommoder. « Le changement, c’est maintenant », personne n’y a vraiment cru. Le changement pour beaucoup de citoyens, c’était le départ de Nicolas Sarkozy. Et en effet, nous avons soufflé avec le résultat de la présidentielle. Nicolas Sarkozy était trop proche des thèses de l’extrême-droite, trop atlantiste. Nicolas Sarkozy ne répondait plus aux attentes de l’aile centriste de la droite qui a d’ailleurs voté pour François Hollande. François Hollande apparaissait comme un homme plus modéré et ouvert au dialogue. Nicolas Sarkozy est un homme trop fermé, trop autoritaire et chaotique dans son action. En outre, de nombreuses affaires ont animé le mandat de Nicolas Sarkozy. Il fallait en finir. Nicolas Sarkozy a perdu parce qu’il ne rassemblait plus son camp et surtout son aile modérée. La stratégie de siphonner l’extrême-droite a été un échec. Du président sortant, on attendait un barrage, pas un mariage. Tous ces facteurs font qu’un an après, je ne regrette pas mon vote pour François Hollande.

 

Après le délire sarkozyste pro-américain, le retrait des troupes françaises d’Afghanistan est à saluer. Dans la Défense française, nous continuons cependant à colmater les brèches. Notre Armée est encore de qualité et a une bonne capacité d’action, mais nous restons trop limités. L’intervention au Mali en reste un exemple : nous avons été leaders de l’intervention mais nous avons eu de grands soutiens logistiques de la part d’alliés comme les États-Unis. En outre, cette action au Mali a permis de mettre fin à l’autocongratulation de Nicolas Sarkozy, Chef de Guerre autoproclamé depuis l’intervention en Libye contre un homme à qui il avait ouvert les bras au début de son mandat. François Hollande n’étant pas crédible en Chef de Guerre, on est maintenant sûr de calmer les fantasmes de la classe politique française sur les expéditions militaires. En plus, ils ont l’air d’avoir compris que ça avait des coûts. La Défense européenne est un chantier très important. Nous devons le débuter. Les pays européens sont encore trop mous sur cette question et le chemin vers une armée européenne semble difficile. Mais il faut s’y atteler. Nous avons besoin de leaders qui fassent des compromis et qui, en même temps, sachent trancher. Nicolas Sarkozy tranchait à l’excès et François Hollande veut s’entendre avec tout le monde. Nous avons deux opposés. Au final ce serait plus simple, si ces deux personnalités n’en formaient qu’une pour trouver un équilibre. La légalisation du mariage homosexuel était une avancée nécessaire, même si un autre terme comme Union aurait été préférable et même si le débat suscité par cette légalisation a entraîné trop de violences. Ces violences auraient dû être évitées. C’est curieux que notre pays en soit arrivé jusque là avec un président plutôt tourné vers le compromis…Il faut dire que ces violences arrangeaient bien du monde. Pour la droite et l’extrême-droite, on ne parlait plus de leurs divisions et ils pouvaient mobiliser leur électorat sur cette thématique. Pour la gauche, on n’abordait pas d’autres problèmes au gouvernement. Heureusement, tout ce désordre est désormais fini. Il était temps, ça devenait usant.

 

Au niveau de la culture, François Hollande et son gouvernement ont eu raison de défendre l’exception culturelle dans le domaine de l’audiovisuel. L’exception culturelle est un sujet très important pour l’identité des pays et leurs marchés. L’exception culturelle ne concerne pas que la France mais l’ensemble des cultures et des pays qui doivent se protéger face à un marché très libéral et dangereux. Nous ne devons pas être abreuvés de culture américaine, nous devons aussi avoir nos propres contenus culturels. C’est aussi important que la question de l’environnement. La diversité culturelle doit être entretenue comme la diversité des espèces d’animaux ou de plantes. Jean-Michel Jarre, le président de la Confédération Internationale des Sociétés d'Auteurs et Compositeurs (CISAC) a rappelé ces éléments avec beaucoup de pertinence et un beau mordant. Nous ne sommes pas les Indiens d’Amérique, incapables de se défendre face aux colons. Le cinéma américain peut être de grande qualité mais il produit aussi trop de films et trop de films de mauvaise qualité. Un débat s’est ouvert sur ce sujet aux Etats-Unis. Les studios américains ont tendance à vouloir placer trop d’argent dans des blockbusters (ou « tent-poles ») censés ramener de gros bénéfices alors que le public n’est pas demandeur ce qui conduit à de grands échecs financiers qui remettent en cause toute l’industrie hollywoodienne. Avec Lone Ranger, Disney a subi de lourdes pertes. Disney tient aujourd’hui grâce au succès de ses parcs d’attraction Disney World. Nous ne devons à aucun prix rentrer dans un tel système qui risque d’ailleurs de s’effondrer. De grands cinéastes américains comme Steven Spielberg poussent des cris d’alarme. Nous pouvons construire une alternative, fondée sur une économie plus durable.

 

Nous pouvons aussi constater que les médias restent accrochés à la fonction de Président de la République. En fin de compte, la médiatisation de la fonction se poursuit mais cette fonction apparaît de plus en plus vide de sens. François Hollande est prisonnier de son camp et avec l’état de l’Administration française actuelle, il n’a pas de véritables leviers d’action. Les citoyens ont aussi tendance à tout ramener à la fonction présidentielle. La réalité, c’est que le Président de la République (c’était aussi vrai du temps de Nicolas Sarkozy) n’est pas responsable de tout. De manière plus globale, les responsables politiques ne sont pas la source de tous les maux en France. Il y a ce que toute une société (notamment celle qui a émergé en Mai 68) a échafaudé : une France à la traine, avec de nombreux problèmes de fonctionnement. Le système scolaire français connaît de graves problèmes de l’école primaire à l’Université, l’Administration française est une usine à gaz sans efficacité, la création et l’entrepreneuriat ne sont pas assez favorisés et il reste trop de pessimisme et de résignation. Les Français sont aussi trop figés sur le passé, il serait temps de penser à l’avenir. Le pays, l’histoire d’un pays est un concept auquel les Français semblent attachés. Ce concept a sa pertinence. Mais les Français doivent aussi prendre du recul. D’abord nous sommes tous des êtres humains sur une planète installée dans un espace qui semble infini. L’exploration spatiale est un grand défi aussi qui est à relever. La France a un rôle à y jouer, d’abord parce qu’elle y a pris une belle avance en Europe avec Ariane. La France s’est lancée dans la conquête spatiale sous l’impulsion du Général De Gaulle puis l’Union européenne a rejoint cette démarche. Dans les années 60, la France était la 3ème puissance spatiale dans le monde. Aujourd’hui l’exploration spatiale en Europe a un beau potentiel. Dans le domaine scientifique, il reste de nombreuses choses à accomplir. Il est important que les Français se mettent à comprendre l’avenir et à en parler. On ne fait pas l’Histoire en pensant à l’Histoire, on fait l’Histoire en pensant à l’avenir. Ce que nous regardons comme des actes passés ont d’abord été des actes d’avenir. La France d’ailleurs est un pays moderne avec de nombreux atouts qu’elle peut exploiter. Nous sommes au sein d’une union économique forte (l’Union européenne), nous ne connaissons plus de guerres sur notre sol, notre système sanitaire est efficace, nous avons de nombreuses possibilités. Rien ne justifie un tel pessimisme. Nous ne sommes pas dans un pays ravagé d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique du Sud, nous sommes en France et en Europe. Une différence de taille.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Je ne pense pas que le « redressement » doive être l’objectif. Si l’on ne voit que ça, on risque surtout de ne rien atteindre. La crise ce n’est pas un passage entre une période où tout allait bien et une autre période où tout ira mieux. Il ne suffira pas d’attendre pour que tout se redresse par miracle. Dans le terme de « redressement », il y a l’idée aussi de tout rétablir comme dans un état antérieur. Or, soyons lucides, depuis les années 70, la France n’arrive pas à enrayer le chômage. Et les années 60, aussi éclatantes qu’elles ont pu être, comportent aussi leur part d’ombre. Nous n’allons donc pas remonter le temps. Ce qu’il faut, c’est initier un renouveau. Il faut oublier les vieilles méthodes pour entamer une démarche nouvelle et différente. Il y a tant de structures à changer, tant de réformes à faire que le terme « redressement » est faible. Nous devons parler de « Renouveau ».

  

Nous pouvons évidemment envisager de nombreuses réformes. Le système éducatif actuel n’est plus adapté à la jeunesse. Trop de pertes d'élèves chaque année sans diplôme, trop de chute du niveau, pas assez d'apprentissage et d'indépendance de l'élève (apprendre à apprendre…). L’obsession de la mémorisation dans le système scolaire français est une grave erreur. La capacité de mémorisation n’est en rien une preuve d’intelligence. L’intelligence humaine regroupe d’autres aspects comme la capacité de réflexion et de déduction. Ces aspects sont tout simplement ignorés voire méprisés dans l’Université française. On en constate aujourd’hui les dégâts. Les responsables universitaires les plus réformateurs sont paralysés, le système reste figé dans son inefficacité et refuse de bouger. Nous pourrions instaurer une sorte de BAC à la carte où les élèves trouveraient leurs spécialités avec une refonte totale de l’Université, une université moins théorique et plus proche de la pratique et du monde de l’emploi. Il serait important de mettre comme priorité l’enseignement des langues, encore une fois moins de théorie et plus de pratique. L'éducation est aujourd'hui également citoyenne. Elle apprend à vivre dans la société dans laquelle on évolue, à la comprendre, à devenir une personne civique et à se perfectionner dans un domaine choisi pour trouver un travail qui nous intéresse afin de gagner sa vie. Aujourd'hui, on demande à l'éducation de plus en plus de remplacer les parents dans le sens où, par la variété des cultures, elle a besoin d'apprendre les valeurs communes qui pourraient paraître basiques pour certains mais qui manquent à d'autres. L'éducation est dans un grand paradoxe aussi entre les riches et pauvres, avec une très forte inégalité. Elle en a un autre en ce qui concerne les zones géographiques. Elle a de plus en plus de priorités et est la base même de notre société future, de nos futures élites, elle doit de plus en plus accomplir des missions différentes et ceci avec des moyens qui ne suivent pas. Ainsi, à la place d'un service militaire strict, et à la place de rien (la journée d'appel à la défense qui est inutile), nous pourrions imaginer plusieurs options : un service européen qui sera au choix soit militaire, soit dans une association caritative pour apprendre à tout le monde, quelles que soient les ressources de ses parents, que la solidarité est une force et la base d'une société soudée, unie pour repartir dans une même direction, non divisée. Il pourrait également y avoir des partenariats dès le plus jeune âge entre les écoles des différentes nations européennes afin de créer un partage culturel européen, d’apprendre une langue très jeune. Tout cela va dans le sens d’un accès à la culture : développer les liens entre les nations européennes. Vouloir créer un État européen avec une Constitution, c'est bien, mais il faut déjà créer un lien culturel, du moins développer celui qui existe déjà. Rapprocher les générations lors des manifestations, conserver les cultures et traditions géographiques qui sont une richesse incroyable et qui prouvent que la France est un pays uni dans la diversité, un bon exemple pour l'Europe. Les jeunes devraient aussi pouvoir créer leur entreprise plus facilement. Quand on est jeune, on a de nombreuses idées, et pas d’argent pour les réaliser. Ensuite quand on a un peu de moyens on n'a plus d'idées ou beaucoup moins, sauf exception pour des gens très créatifs. C'est là que le lien doit se faire, entre d'un côté, des banques, des structures de financement (associatives, coopératives, ou encore publiques - collectivités), ou des entreprises importantes, voire des particuliers, et de l'autre côté, des jeunes qui ont envie d'entreprendre. Bien sûr, il y aura des pertes, des faillites, mais qui ne tente rien n'a rien. C'est encore une force de nos voisins allemands ou suisses, chez qui on voit nombre de jeunes entrepreneurs. Chez nous, si l'on n’a pas au minimum la trentaine, on ne nous fait pas confiance et on ne nous prête pas un centime.

 

Quelles que soient les divisions aujourd'hui sur la fainéantise, la qualité de travail des chômeurs, les qualifications des chômeurs, le principal problème est qu'il n'existe pas autant de nombre de places à pourvoir que de demandeurs d'emploi. C'est à dire que ce n'est pas parce que les chômeurs sont fainéants qu’il y a du chômage mais parce qu'il manque de la demande de travail. Cette pénurie de demande de travail s'explique par de multiples raisons combinées : la complexité de notre code du travail, des lois et règlements imposants et non plus naturels, un problème du lien éducation et monde du travail, des capacités non exploitées des personnes qui n'arrivent pas à se mettre en valeur et qui n'ont plus confiance en elles pour se lancer dans un travail et se perfectionner, ce dernier point étant essentiel aujourd'hui. Il faudrait mettre en place un système de retraite plus juste, négocier dans les conventions collectives, les branches, les conventions spécifiques par emploi, et créer une fiche nationale des métiers qui existent avec une tolérance de l'âge de départ à la retraite. L'espérance de vie augmente, mais la force de l'employé, sa santé ne suivent pas forcément en fonction de l'emploi qu'il a occupé durant toute sa vie.

 

Il y a aussi des blocages comportementaux ou barrières comportementales : nous ne pouvons que constater l’échec du vivre ensemble dans l’entreprise et l’administration. La rationalisation des process (procédés de création de biens ou de services) passe par une simplification outrancière des tâches de production, des savoir-faire se perdent et une déqualification technique des acteurs s’opère. Le but final est d’employer moins de monde, quitte à perdre en technicité. Depuis le début de la contraction du marché du travail, on voit se déployer avec force des stratégies de verrouillage et d’accaparement de postes, et ce jusqu’aux plus hautes responsabilités. De par leur formation, les cadres ne connaissent pas le terrain, entraînant des décisions hasardeuses et empiriques, ce qui les décrédibilise face à leurs employés. Une mise à plat est nécessaire : en temps de crise, le réflexe est de durcir les conditions de travail sans repenser l’organisation et les moyens en œuvre. Les solutions éculées sont maintenues coûte que coûte et les solutions alternatives ne sont pas mises en œuvre car on a exclu ou bridé les créatifs qui pourraient les porter. Il faut à tout prix attirer des individus prometteurs dans les filières professionnelles, qu’ils s’étoffent sur le terrain afin de donner à terme tout leur potentiel dans l’encadrement ou la recherche et développement. À l’exemple des CFA (Centre de Formation d’Apprentis), il faut que l’enseignement et le monde du travail se rapprochent pour leur bénéfice mutuel, avec des passerelles favorisant les va-et-vient entre enseignement et activités professionnelles pour les étudiants mais aussi les professeurs. Ainsi nous pouvons que constater un énorme gâchis, des potentiels bridés voire ignorés, ceux-là même qui nous permettraient de nous en sortir, mais par-dessus tout une crise de confiance. L’entrepreneur n’a plus la confiance de l’investisseur, le dirigeant n’a plus la confiance du travailleur, le politique n’a plus la confiance du citoyen, et les aînés n’ont plus la confiance de la jeunesse. On le voit déjà, il n’est plus question du Président de la République mais bien de nos problèmes, de nos lacunes et de nos erreurs. Il n’est plus question de l’Europe qui nous causerait du tort, il est bien question des retards de la France dans de nombreux domaines. Et l’Europe, on le voit, apporte de nombreuses solutions. Si nous voulons un avenir, nous devrons savoir l’inscrire dans le cadre de l’Union européenne. Ce que j’appelle de mes vœux, c’est un sursaut des Français. Il est trop facile de plier et de pleurer lorsque les temps apparaissent difficiles. Un peuple doit savoir se montrer courageux et nous ne nous en sortirons qu’en mobilisant l’intelligence collective.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Je peux lui dire qu’il ne sert à rien d’occuper une fonction comme la sienne, sauf pour s’attirer une multitude de désagréments, sauf pour se retrouver attaqué de toute part, sauf pour être perpétuellement sous le feu de la critique, sauf pour être observé par une foule de commentateurs ayant chacun leur vision des choses. La fonction de Président de la République apparaît plus aujourd’hui comme une source d’ennuis pour son occupant que pour un poste donnant des leviers d’action. Notre monde et notre pays ont changé. Nous ne sommes plus dans les années 60. Jouer au Général De Gaulle est adapté pour les jeux de stratégie retraçant les anciennes épopées, mais dans la réalité de notre présent, nous attendons autre chose. En outre, quelle preuve de manque de personnalité que d’imiter plutôt que de tracer sa voie... Les Français aussi doivent prendre de la distance avec leurs reliques. La fonction présidentielle doit être abordée à notre époque de manière plus décontractée, avec plus de recul. Arrêtons ce culte du solennel et de la complexité, allons vers un système plus simple et efficace. François Mitterrand était aussi un spécialiste de la posture hautaine. Laissons De Gaulle à l’Histoire, laissons Mitterrand aux archives. Un ancien Président qui mérite l’attention est à mon sens Valéry Giscard d’Estaing. Président centriste de 1974 à 1981, il adoptera une attitude plus décontractée, plus appropriée et lancera le pays dans un élan moderne et réformateur. De nombreuses réformes sociétales seront menées. Elles ne diviseront pas le pays comme la légalisation du mariage homosexuel, elles seront acceptées et appliquées. La légalisation de l’avortement était une réforme sociétale importante, elle n’a pas conduit les foules dans la rue. Valéry Giscard d’Estaing a inscrit son mandat dans l’innovation, une innovation concertée et assumée. La France a besoin d’un mandat de l’innovation. Aujourd’hui, François Hollande se perd dans une contemplation de la figure poussiéreuse de Mitterrand et de la figure de marbre de De Gaulle. Soit. Mais nous, nous avons besoin d’un visage de chair. François Hollande en bon élève socialiste, cite la figure gaullienne parce que tout le monde la cite, puis évidemment en vient à la figure mitterrandienne qui est plutôt controversée… Il ne va pas citer un Président centriste, jamais. Ce serait une hérésie pour les barons frileux de la gauche et pour les électeurs socialistes perdus dans le mysticisme d’un changement émanant de la gauche éternelle et pure. Qu’il ne le cite pas alors, pour caresser ses troupes dans le sens du poil. Mais qu’il s’en inspire, notamment dans la modernisation qu’il a pu apporter au pays, tout en concertant les différents acteurs. Alors que François Hollande a renvoyé la ministre Delphine Batho du Gouvernement, Valéry Giscard d’Estaing a su faire une place aux femmes dans son gouvernement, des femmes comme Simone Veil ou Françoise Giroud. Delphine Batho, en tant que Ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie, avait le droit d’exprimer son désaccord sur la politique du gouvernement. En exprimant ce désaccord, ce n’est pas son attitude qui était choquante, ce qui était surprenant, c’était de constater que François Hollande n’arrivait pas à concilier sa propre équipe. Si Delphine Batho a protesté, c’est parce que François Hollande n’a au préalable pas écouté et n’a pas créé le consensus dans son gouvernement. François Hollande n’a pas su négocier. Comme Daniel Cohn-Bendit l’a souligné, l’éviction de Delphine Batho apparaît comme une manœuvre autoritaire et machiste. Daniel Cohn-Bendit qui est le seul, d’ailleurs, à proposer une stratégie et une démarche pertinentes pour Europe Écologie Les Verts. Sinon, dans le courant des écologistes, je ne vois personne d’autre d’intéressant. Ségolène Royal avait été bien mieux traitée par François Hollande. Peut-être que Delphine Batho aurait dû être la maîtresse de François Hollande, mais cela aurait été compliqué avec Valérie Trierweiler… Je n’ai d’ailleurs pas du tout compris l’affaire du tweet. Dérisoire. François Hollande doit savoir gérer son équipe, la fédérer. Lionel Jospin, qui a été l’un des mentors de François Hollande, arrivait bien mieux à encadrer son gouvernement en tant que Premier Ministre. François Hollande doit mettre en place une méthode du compromis, sinon il finira comme Nicolas Sarkozy. On ne lui souhaite quand même pas ça. François Hollande devrait vraiment travailler son concept de « candidat-président normal ». C’est tout à fait giscardien comme démarche. Nicolas Sarkozy s’y est risqué mais il s’est perdu, il était trop grisé par la fonction. François Hollande, après tout, est normal. Il est président de la République, soit, mais les chefs d’État, ce n’est pas ce qui manque dans le monde. Les médias français se concentrent sur le Président. Ce dernier entreprend des actions à la tête de l’État. Tout ça fait partie de la marche de notre pays depuis une longue période, c’est normal. Après, tout le monde ne devient pas Président de la République c’est sûr, mais il en va de même pour tous les postes décisionnels. La situation est normale. Nicolas Sarkozy était, en comparaison, plutôt étrange. L’homme est étrange.

 

François Hollande a raison, en revanche, de souligner l’importance de l’état psychologique du pays pour relancer notre économie. Et comme il le dit, l’optimisme est important. François Hollande est tout à fait libre d’être optimiste, il serait en train de pleurer sur le sort de la France et de dire qu’il ne faut plus rien faire, là, je me poserais des questions. Il y a tellement de Français pessimistes et fatalistes sans raison, laissons à François Hollande le droit d’être optimiste parce que, malgré la crise, notre pays a encore du potentiel, notamment dans notre économie. Le défi est de réussir à stimuler ces potentiels. Ce n’est pas impossible. Pour parvenir à relever des défis, il faut le vouloir. Nous sommes dans un contexte de concurrence. On n’a jamais vu un dépressif remporter une épreuve sportive. Il en va de même pour un pays. Si la France veut se maintenir dans le peloton de tête dans la compétition, il faut qu’elle ait l’énergie et la volonté. Nicolas Sarkozy n’exprimait que de la tension, il épuisait les Français. Le climat du mandat de François Hollande est plus apaisé et plus propice à un changement d’état d’esprit des Français. Et je pense que si la droite veut réellement se relancer, après tant de défaites électorales, il faut qu’elle passe à autre chose, elle a quelques leaders intéressants, en tout cas plus intéressants que Nicolas Sarkozy. Ce qui est certain avec François Hollande, c’est qu’au moins nous avons un Président intelligent. On peut encore avoir des étincelles. Soyons optimistes.

 

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Christopher Guéna

Entrepreneur. Militant Europe Écologie Les Verts.

 

Christopher Guéna

  

"Instaurer l'austérité revient à décréter le chaos"

18.08

 

Bonjour Christopher Guéna. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Bonjour. J'ai 22 ans. J'étais le plus jeune candidat à l'élection présidentielle de 2012. Je suis aujourd'hui entrepreneur et aspirant politique. Je suis encarté à Europe Écologie Les Verts depuis que je me reconnais dans leur critique appuyée du productivisme et dans l'attention qu'ils portent aux plus vulnérables.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

J'aime le personnage. Hollande est à n'en douter un homme bon qui porte aux Français un amour sincère. C'est un homme respectueux, un homme qui a le goût du dialogue et le souci du consensus.

 

Sur le fond maintenant. Ses 60 engagements de campagne, on les connaît. Certains, bienvenus, parfois courageux, ont été réalisés : l'ouverture du droit au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels, la fondation d'une banque publique d'investissement, la création progressive de dizaines de milliers de postes supplémentaires dans l'éducation. D'autres, importants, ont été abandonnés : la réduction du déficit public à 3 % du PIB en 2013 et la tarification progressive de l’eau, du gaz et de l’électricité, engagement sur lequel le gouvernement doit revenir au plus vite. Toutefois, ces promesses non tenues ne font pas du chef de l'État un président du renoncement. Là n'est pas le problème.

 

Le problème du gouvernement, c'est qu'ils se trouve dans l'incapacité totale et déconcertante à endiguer le chômage de masse qui est à la racine de nos maux économiques et sociaux. Les quelques contrats de génération et emplois d'avenir ne permettront pas à plus de cinq millions de Français de retrouver un travail ! Là est le drame de sa politique.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

J'ai une obsession : l'emploi. Je propose la mise en place immédiate d'une TVA emploi. Je voudrais que l'on module le taux actuel quasi universel de 19,6% (20% bientôt) en fonction de la part de main d'oeuvre utilisée dans la fabrication et la distribution de tous les biens commercialisés. L'idée est d'encourager les entreprises à confier leur activité aux femmes et hommes plutôt qu'aux machines, lesquelles envahissent les chaînes de production et détruisent en masse des emplois pour n'en créer en retour qu'un petit nombre. Récompenser les entreprises qui participent du redressement par l'emploi. Sanctionner celles qui, cupides à l'excès, abusent du machinisme. Telle est l'orientation économique que j'appelle de mes vœux. Le plein emploi, j'y crois.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?

 

Je voudrais lui dire qu'instaurer l'austérité dans le pays en augmentant les impôts et en procédant à des coupes sombres, c'est favoriser la progression des extrémistes, décréter le chaos.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Bonne continuation.

 

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Martin Dourneau

Membre du Pôle Projet des Jeunes Forces Démocrates - UDI, chargé des questions du logement.

 

Martin Dourneau

  

"Il faut changer de dynamique"

26.08

 

Bonjour Martin Dourneau. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Je suis avant tout un citoyen. Je pense qu’il est nécessaire de le préciser car chaque engagement en politique est le fruit d’une vie citoyenne passée à observer, commenter ou même introspecter la société dans laquelle nous vivons. Ce cheminement a fait de moi un militant convaincu par les idées et les valeurs de mon parti, l’UDI. C’est alors que j’ai exprimé le souhait d’agir dans une logique d’action collective et éclairée au sein des Jeunes Forces Démocrates (JFD), notamment au pôle projet, dans lequel je suis chargé des questions liées au logement. Je m’applique également à agir au niveau local avec les Jeunes UDI dans le Maine-et-Loire. C’est donc à travers le prisme du jeune étudiant en droit de 18 ans que je suis, résolument engagé en politique pour faire valoir une certaine vision de la société, que je vais tenter de répondre à vos questions.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Effectivement, il semble assez prématuré d’établir un « bilan » de ce quinquennat dès aujourd’hui. Je tiens cependant à souligner que « l’agenda du changement », soutenu par Laurent Fabius et initié par François Hollande n’a été que très partiellement respecté. Ceci est une première donnée qui devient rapidement quantifiable pour tous les citoyens. Certaines mesures étaient singulièrement attendues et n’ont pas été honorées par le gouvernement. Ceci me semble dès lors particulièrement grave et préoccupant. Qu’un gouvernement finisse par échouer lors de la mise en œuvre de ses propositions, sous l’incidence d’un contexte difficile, est concevable. Ce ne peut être que le juste revers de l’histoire face à des mesures trop souvent incohérentes et qui viennent se placer hors des réalités. Cependant, abandonner la « vitrine » dont il pouvait se targuer lors de la campagne présidentielle, apparaît comme curieusement désobligeant de la part d’un Président de la République. Il est nécessaire pour l’exécutif de ne pas, sans cesse, marquer son éloignement face à une France de plus en plus inquiète. La crise de confiance de l’opinion publique vis-à-vis des hommes et des organisations politiques semble s’accroître à mesure que surgissent les distorsions internes aux partis politiques. Quelle réaction avoir lorsque surviennent des limogeages, évictions et autres petites phrases au sein d’un même gouvernement ? Cela est indubitablement le fait d’une certaine faiblesse dans les convictions et les idées qui animent les acteurs de la scène politique dès lors que la crédibilité d’une organisation se bâtit sur un véritable socle de pensée.

 

Voilà pourquoi, cher Nicolas, nous attendions bien plus de fermeté de la part de François Hollande dans l’exercice de sa fonction. Le contexte actuel exige du Président une capacité à réagir dont il ne semble pas avoir conçu l’extrême nécessité. Lorsque l’on confie à un homme la possibilité de restaurer les valeurs de la République, basculer les conservatismes et les conformismes, il est consternant que celui-ci fasse un si mauvais usage de sa fonction.

 

On ne peut également que déplorer sa présence sur la scène internationale. La renégociation du traité européen est un véritable échec. Le pacte budgétaire a été manifestement jugé « non négociable » par la Chancelière Angela Merkel. Une approche similaire avec les euro-obligations, qui sont tombées à l’oubli, est un autre marqueur de l’insuccès des mesures gouvernementales dans le domaine international. Le message politique porté par François Hollande n’est pas clair, ce qui fait de sa représentation à l’étranger une véritable gageure.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Il semble inutile, en dépit des affirmations du FMI et de l’Insee, de continuer à marteler que la France va « sortir de la récession ». La contraction de 0,1% du PIB prévue sur l’ensemble de l’année 2013 viendra asséner un nouvel insuccès pour le Président de la République. Il est donc nécessaire de se reconnecter à la réalité pour avoir une vision plus globale des enjeux. Notamment la situation de la jeunesse, élément phare de la campagne qui marque là aussi un véritable échec. Redonner sa dignité au débat public, cela s’inscrit avant tout dans une dynamique de proposition, de correction et d’ajustement.

 

La France ne doit pas rentrer dans une logique individualiste. Tout est conditionné par les moyens qu’elle saura se donner. Plus concrètement, je crois à une Europe fédérale. Il est nécessaire que la France joue un rôle majeur dans sa construction pour conserver son âme, ce qui fait sa cohérence. Les relations internationales initiées par le Président ne semblent pas entrer en ce sens et c’est un point qui m’attriste. Une unification de la politique sociale, fiscale, migratoire européenne ne peut qu’avoir un retentissement favorable pour la France et sa crédibilité mondiale.

 

Ainsi, j’invite le Président à changer de dynamique. Il faut manifester une énergie grandissante face aux problématiques actuelles. Engager des réformes est inévitable, notamment en matière d’économie où l’allègement de charges apparaît comme une évidence, vu sous le prisme de l’emploi. Je ne crois pas, du moins, partiellement, dans les emplois aidés qui ne viennent qu’obscurcir des chiffres du chômage de plus en plus brumeux.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?

 

M. le Président de la République, bonne chance.

 

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Les personnes interrogées ont été contactées dans un esprit tendant à favoriser, sans préjugé, la juste représentation des grandes familles politiques françaises. L'ensemble des réponses sont publiées, par ordre chronologique de réception. Vous souhaitez interpeller un intervenant ? Poster vos propres réponses ? Les commentaires sont ouverts à cet effet ! Merci... Nicolas alias Phil Defer

 

 

 

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22 mai 2013

P.-Y. Bournazel : "Mon projet n'a pas été improvisé sur un coin de table"

Si l'on se fiait à la couverture qu'en proposent les grands médias nationaux en ce moment, deux impressions pourraient habiter le spectateur non-averti - bon, d'accord, surtout l'observateur un brin malhonnête - : les municipales se résument à Paris, et celles de la capitale à un duel. "Paris et le désert français", Jean-François Gravier se penchait déjà sur la question en 1947, rien de nouveau sous le soleil - façon de parler ! -. L'affaire serait entendue, le siège de Bertrand Delanoë se jouant entre sa première adjointe socialiste Anne Hidalgo et l'ex-ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement Nathalie Kosciusko-Morizet. Ce serait faire offense aux électeurs parisiens que d'ignorer les propositions des autres formations politiques - dont le MoDem, représenté par sa vice-présidente Marielle de Sarnez - et, s'agissant du principal groupe d'opposition au sein du Conseil de Paris, les alternatives à "NKM". Outre l'ancienne maire de Longjumeau, qui ne fait pas l'unanimité dans son camp, ils seront quatre à prendre part aux primaires ouvertes organisées par l'UMP pour désigner sa tête de liste : Jean-François Legaret, Franck Margain, Chenva Tieu et Pierre-Yves Bournazel. J'ai contacté ce dernier pour lui proposer une interview, il m'a donné son accord, je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

PIERRE-YVES

BOURNAZEL

Candidat à la Marie de Paris, dans le cadre des Primaires organisées par l'UMP

 

"Mon projet n'a pas été improvisé

 

sur un coin de table"

 

Pierre-Yves Bournazel

(Photo de Jean-François Damois, fournie par l'équipe de Pierre-Yves Bournazel)

 

 

Q : 06/05/13

R : 22/05/13

 

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Pierre-Yves Bournazel. Un mot d'actu pour commencer. Il y a un an, François Hollande était élu à la présidence de la République. Quel bilan tirez-vous, objectivement, de cette première année ?

 

Pierre-Yves Bournazel : François Hollande n'a pas donné à la France les moyens de peser dans un monde en mutation. En préférant une augmentation massive des impôts à une meilleure maîtrise des dépenses publiques, il a cassé une croissance déjà fragile et plongé notre pays dans la récession. L'économie française a besoin de réformes structurelles de compétitivité et d'un investissement massif dans les nouvelles technologies. Le premier devoir d'un Président est de rassembler les Français, sur ce point aussi il a échoué.

 

 

PdA : Maire de Paris, vous aurez à coeur de mettre fin à la "muséification"de la ville, avec le souhait d'être un manager pour une métropole économiquement dynamique et ouverte au monde, à l'image de Londres ou de New York. Voulez-vous expliciter ce retard que vous croyez percevoir à Paris par rapport aux autres grandes métropoles ? Comment comptez-vous y remédier ? 

 

P.-Y.B. : Plusieurs études récentes (KPMG, PwC) ont montré la perte de compétitivité de l'espace économique parisien, notamment dans sa propension à accueillir les fonctions stratégiques des entreprises. Le virage manqué de l’exemplarité numérique et du développement digital, les infrastructures inadaptées, la difficulté à faire des affaires, les problèmes de sécurité, le coût de la vie exorbitant sont autant de lacunes désormais identifiées par les investisseurs du monde entier. Nous devrons par conséquent recréer une dynamique globale à l'échelle du Grand Paris pour reconquérir notre place dans le monde. D'un point de vue économique, je souhaite créer dans le nord-est de la capitale une cité de l'innovation, en partenariat avec les grandes écoles et les universités, qui sera dédiée aux nouvelles technologies. Je veillerai également à dynamiser le monde des affaires et de l’entrepreneuriat grâce à plusieurs leviers : un fonds de capital investissement dans l'innovation, une politique du microcrédit, un statut du jeune entrepreneur, le recours au city branding, l'extension des zones touristiques pour favoriser l’ouverture des magasins le dimanche et la diminution de la CFE (cotisation foncière des entreprises, ndlr). 

 

 

PdA : Vous avez affirmé être plutôt en phase avec les politiques menées par le maire sortant Bertrand Delanoë en matière de transports en commun, d'événements culturels ou festifs et voulez mettre l'accent sur les questions de sécurité. Comment vous positionnez-vous sur deux problématiques brûlantes, les tensions que connaît le foncier parisien et les relations de la capitale avec les villes qui l'entourent ?  

 

P.-Y.B. : Depuis cinq ans, au Conseil de Paris, je mène une opposition ferme mais pas fermée face à la politique de Bertrand Delanoë. Le tramway, Velib', Nuit blanche ont obtenu l'adhésion des Parisiennes et des Parisiens. Je ne remettrai pas en cause ces réussites même si je les réaménagerai à ma façon. Je dénonce depuis douze ans le dogmatisme de la gauche parisienne. Je ne lui substituerai pas le sectarisme de la droite. Seuls le pragmatisme et l'intérêt général guideront mon action. Cette position me donne plus de légitimité et de force pour dénoncer l'échec de la majorité sortante. Je pense en premier lieu à la stratégie foncière : en systématisant des préemptions dispendieuses, en réduisant la politique du logement à la construction des HLM et en cédant des terrains aux promoteurs sans limiter le prix de vente des futurs appartements, la gauche a encouragé une spéculation dont les Parisiens sont les premières victimes. Dès 2014, je rééquilibrai cette politique au profit du logement intermédiaire destiné aux classes moyennes et aux familles. Je développerai les aides à l'accession à la propriété. J'apporterai des réponses pertinentes (que j'ai déjà eu l'occasion de détailler) au problème des logements vacants. Enfin, et c'est le deuxième sens de votre question, je mettrai en place une stratégie de développement cohérente à l’échelle du Grand Paris (notamment en matière de construction et d’attribution d’habitations à loyer modéré) pour répondre à l’urgence sociale.

 

 

PdA : Maire de Paris... L'une des charges les plus prestigieuses de France. Vous n'avez que 35 ans. Qu'est-ce qui, dans votre parcours, dans ce que vous êtes, vous qualifie à votre avis pour cette fonction de pouvoir et de symboles ?

 

P.-Y.B. : Je suis engagé depuis dix ans au service de la capitale, dont cinq au Conseil de Paris. J'ai été porte-parole de notre candidate, Françoise de Panafieu, lors des municipales de 2008. Je suis secrétaire national de l'UMP en charge des grandes métropoles et j'ai à ce titre beaucoup travaillé sur la question du Grand Paris. La jeunesse n'est pas un problème. Elle est une force. Quels âges avaient les généraux de l'Empire, les fondateurs de Google ou Mark Zuckerberg lorsqu'il a créé Facebook ? Élu du 18ème arrondissement dans lequel je vis, j’ai beaucoup appris et compris les attentes des Parisiens. Le 18ème (204 000 habitants) est un petit Paris de la diversité sociale, générationelle et d’origine.

 

 

PdA : Vous serez principalement opposé à Nathalie Kosciusko-Morizet lors des primaires organisées par l'UMP. Vous dites vouloir être un maire à plein temps, sans vue sur autre chose durant son mandat, et affirmez régulièrement votre ancrage à Paris, deux piques lancées à votre camarade de parti. Ceci mis à part, qu'est-ce qui, sur le fond, rend de votre point de vue votre candidature, votre projet supérieurs aux siens ? Pourquoi les électeurs seraient-ils bien inspirés de vous choisir plutôt qu'elle ?

 

P.-Y.B. : Aucun candidat, ni à gauche, ni à droite, n'a mené la réflexion de fond que j'ai engagée avec mon équipe depuis des années. Mon projet n'a pas été improvisé sur un coin de table ou dans le cadre d'une candidature de dernière minute. Il est le fruit d'un travail de terrain et de proximité. De nombreux journalistes ont d'ailleurs eu l'occasion de souligner que mon programme est le seul à être consistant, réfléchi, argumenté, chiffré et financé.

 

 

PdA : Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a pour elle une véritable expérience du pouvoir - plusieurs fois ministre, députée depuis 2002 -, de la gestion locale - maire de Longjumeau depuis 2008 -, et une notoriété certaine, est ultra- favorite dans votre camp. Qui est avec vous ? Vous avez annoncé avoir été rejoint par plusieurs proches de Rachida Dati. Clairement, avez-vous le soutien de l'ex-Garde des Sceaux ?

 

P.-Y.B. : Je ne suis pas le candidat de la notoriété d'en haut. Je suis le candidat de la légitimité d'en bas. Cette logique de terrain ne m'a pas empêché d'obtenir les parrainages d'élus nécessaires à ma candidature. Beaucoup d'entre eux me soutiennent activement : je pense au sénateur Pierre Charon mais aussi à Géraldine Poirault-Gauvin (conseillère de Paris) et Geoffroy Boulard (adjoint à la maire du 17ème arrondissement). Je peux compter sur Nathalie Fanfant qui est secrétaire nationale de l'UMP. Des proches de Rachida Dati m'ont effectivement déjà rejoint. J'ai été très sensible au témoignage d'amitié de Françoise de Panafieu mais aussi au soutien apporté par Geoffroy Didier. Je veux également remercier La droite progressiste qui a décidé, à l'unanimité, de m'apporter son soutien. Je ne me sens pas seul. Beaucoup d'élus me font savoir qu'ils voteront pour moi et qu'ils appellent à voter pour moi. Je suis chaque jour rejoint par des citoyens avides d'un renouvellement des idées et des méthodes.

 

 

PdA : Quelques mots sur votre campagne ? Pourquoi – les exemples de candidats battus d'avance et au final victorieux, la méthode Coué laissés de côté – êtes-vous optimiste quant à l'issue de cette confrontation entre « amis » ?

 

P.-Y.B. : Je respecte toutes les candidatures. Si je suis investi, je tendrais la main à Nathalie Kosciusko-Morizet et aux trois autres concurrents pour construire ensemble l’alternance. Si je suis battu, je proposerais à l’élu(e) de travailler à ses côtés sans amertume et en toute loyauté. Je veux que notre famille politique gagne dans un an la bataille des municipales à Paris. C’est au nom de cette ambition que j’ai mis en garde contre les méthodes du passé. De Philippe Séguin à Nathalie Kosciusko-Morizet, en passant par Dominique Versini, Christine Lagarde, Jean-Marie Cavada, Arno Klarsfeld et Chantal Jouanno, toute l’histoire de la droite parisienne depuis douze ans est la même. La suite, tout le monde la connaît : nous n’avons cessé de reculer et de perdre. Un sondage et la notoriété n’ont jamais fait une élection. Mais la proximité, le travail, la sincérité et l’authenticité ont souvent créé la surprise.

 

 

PdA : Admettons que vous l'emportiez. Dès lors débutera pour vous l'élection générale. Anne Hidalgo est depuis 2001 le bras droit d'un Bertrand Delanoë populaire. Qu'est-ce qui, dans la confrontation des projets, peut-être dans le jugement des bilans, vous fait penser que les Parisiens, apparemment favorables aux convictions progressistes de l'équipe sortante, pourraient vouloir vous donner une majorité ?

 

P.-Y.B. : La majorité sortante peut s’enorgueillir d’afficher un très bon bilan en matière de communication. Le quotidien des Parisiens lui s’est dégradé. Les loyers ont progressé de 47 %, l’accession à la propriété est devenue une utopie pour le plus grand nombre des habitants de notre ville, la politique des transports aboutit à une thrombose généralisée, la pollution n’a pas diminué et la pression fiscale a bondi dans des proportions inédites pour les particuliers comme pour les entreprises. Lutter contre la démocratie des apparences, c'est le fondement et le sens de ma candidature. Ce qu’ils ont fait de bien (tramway, Vélib’ par exemple) je le garderai car le sectarisme est la pire des politiques.

 

 

PdA : Parlez-nous de "votre" Paris, celui que vous aimez. Comment comptez-vous faire briller davantage encore la "Ville Lumière" ?

 

P.-Y.B. : Peu de villes au monde recèlent autant d'atouts légués par le temps, façonnés par l'architecture, mis en lumière par l'offre culturelle, servis par la puissance économique, habillés par un art de vivre, traduits dans la vie quotidienne de ses habitants. En la parcourant inlassablement, de jour et de nuit, j'ai conservé, malgré les années, la force de l'étonnement des premiers jours. J'y puise mon énergie en pensant à la formule de Sinatra, consacrée à New York, mais qui s'applique si bien à Paris : « I want to wake up in a city that never sleeps ; je veux me réveiller dans une ville qui ne dort jamais ».

 

Paris est une ville rebelle, frondeuse, indomptable mais également avant-gardiste et généreuse. Elle étonnera demain le monde en élisant un maire de 36 ans qui n'est pas le candidat du système.

 

 

PdA : Finalement, pourquoi êtes-vous le meilleur candidat pour porter les couleurs de la droite puis, par la suite, faire gagner Paris ?

 

P.-Y.B. : Je suis engagé depuis dix ans au service des Parisiennes et des Parisiens, dont cinq au Conseil de Paris. Je suis le seul candidat à mener la reconquête depuis le nord-est de la capitale. J'habite dans le 18ème arrondissement, dont je suis l'élu. Dans ces quartiers populaires comme dans les autres, je mène chaque jour depuis des années une action de proximité au plus près de la réalité du terrain. Personne ne peut contester le courage, l'authenticité et la sincérité de mon engagement. À plusieurs reprises, j'aurais pu opter pour des choix plus faciles et confortables. J'ai toujours privilégié la continuité de mon engagement et la fidélité à ma terre électorale. Je n'ai d'autre ambition que celle de servir Paris. Quand on aime sa ville, on ne la quitte pas.

 

 

 

Merci encore à Pierre-Yves Bournazel pour ses réponses. Merci également à Clarisse Coufourier, ainsi qu'à Marion Lecuyer, pour nos échanges.

 

Les cinq candidats aux primaires ouvertes organisées par l'UMP sont Jean-François LegaretFranck MargainChenva Tieu, Nathalie Kosciusko-Morizet et Pierre-Yves Bournazel. Le site officiel de ces primaires vous permettra d'en savoir davantage. Et vous, que vous inspire ce scrutin ? Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Nicolas alias Phil Defer

 

 

 

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Le site officiel "Élection primaire ouverte pour l'alternance à Paris en 2014"

 

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17 mai 2013

Franck Scemama : "Pas besoin de racines artificielles..."

En juin 2012, les Français établis au Canada et aux États-Unis choisissaient la socialiste Corinne Narassiguin pour occuper leur siège nouvellement créé à l'Assemblée nationale. La circonscription est plutôt marquée à droite, mais les électeurs ne furent guère emballés par la candidature de l'ex-député UMP des Hauts-de-Seine Frédéric Lefebvre. Sa concurrente du second tour put elle faire valoir l'ancienneté de son implantation, elle récolta les fruits d'une campagne de longue haleine sur le terrain. Et bénéficia sans doute d'un contexte national favorable au "changement", quelques semaines après l'élection de François Hollande. Aujourd'hui, le siège est vacant. Les comptes de la campagne Narassiguin ont été rejetés par le Conseil constitutionnel - deux comptes ayant été ouverts, l'un dans la circonscription, l'autre en France, au lieu d'un seul en France -, ce qui a du même coup entraîné l'invalidation du scrutin, et l'inégibilité, pour un an, de la candidate. Une nouvelle élection aura lieu, bientôt. Dans les starting blocks, douze noms. Parmi eux, l'UDI Louis Giscard d'Estaing, battu dans le Puy-de-Dôme l'année dernière. Et, toujours, Frédéric Lefebvre, qui compte bien prendre sa revanche, espérant profiter du retournement sensible de l'opinion à l'égard de l'exécutif national. Le défi sera de taille pour l'ancien trader et comptable franco-canadien Franck Scemama, investi par les militants socialistes. Il a accepté de répondre à mes questions, je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

FRANCK SCEMAMA

Candidat PS à l'élection législative d'Amérique du Nord

 

"Pas besoin de racines artificielles,

 

l'Amérique du Nord, je la connais"

 

Franck Scemama

(Photo de Mickaël Camus, fournie par l'équipe de Franck Scemama)

 

 

Q : 24/04/13

R : 16/05/13

 

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Franck Scemama. Soutenu par le Parti socialiste, vous briguerez au mois de mai le siège de député de la première circonscription des Français de l'étranger, l'élection précédente ayant été invalidée. Le territoire en question, c'est l'Amérique du Nord : États-Unis, Canada. Dans votre profession de foi, vous tenez à tordre le cou aux clichés, celui du riche expatrié notamment. Alors, qui sont ces Français dont vous solliciterez bientôt les suffrages ?

 

Franck Scemama : Ces Français ne sont pas un groupe homogène. Les raisons de leur expatriation sont multiples dans un monde de plus en plus interdépendant. Le désir de mobilité s'est propagé dans toutes les strates de la société, favorisé par de nombreuses initiatives promouvant les bienfaits d'une expérience internationale. Les mouvements de migration actuels ne correspondent plus du tout à ceux d'avant. Les résultats de l'élection dans cette circonscription l'ont parfaitement montré l'année dernière. Il existe une véritable diversité de parcours et d'expériences de vie dans ce territoire. Mais que ce soit des étudiants, des travailleurs, des familles installées depuis longtemps en Amérique du Nord, ce qui les lie, c'est un attachement toujours aussi fort avec la France. Malgré un éloignement certain et des réalités spécifiques à leurs lieux de vie, ils souhaitent que leur parole sur l'avenir de notre pays soit entendue.

 

 

PdA : Quelles sont les préoccupations principales, celles plus spécifiques de nos compatriotes vivant aux États-Unis, au Canada ? 

 

F.S. : Il est indéniable que certains sujets les touchent plus directement comme les questions de nationalité et d'état civil, l'efficacité des services consulaires, la protection sociale à travers les passerelles entre différents régimes et systèmes que peut connaître un Français à l'étranger, la fiscalité, notamment ceux qui possèdent toujours un patrimoine en France, l'éducation avec la fin du dispositif de gratuité de l'enseignement français sans limite de ressources imposé sous Sarkozy pour des raisons électoralistes, etc... Il faut pouvoir répondre à ces différentes préoccupations qui peuvent en plus énormément varier selon les endroits. Les réalités ne sont pas les mêmes, d'où la nécessité dans cette campagne d'aller à la rencontre de nos compatriotes, de discuter, d'échanger et de multiplier les fora d'échange et de partage afin d'être le mieux armé pour témoigner de leur vécu et de résoudre leurs difficultés. 

 

 

PdA : Inutile de vous dire que depuis les élections de l'année dernière, le contexte national a changé. L'exécutif ne cesse de battre des records d'impopularité. L'étiquette PS risque bien, pour le coup, de plomber en partie votre candidature. Assumez-vous totalement l'action du Président, celle de son gouvernement ?  

 

F.S. : Être socialiste, ce n'est pas une étiquette, un tampon d'un organisme quelconque. Mon engagement politique ne date pas d'hier. J'ai rejoint le parti au printemps 2002, par conviction personnelle. J'ai participé, comme tout militant, aux débats, discussions qui ont nourri le programme présidentiel. J'ai espéré, lutté, comme de nombreux camarades, pour le retour d'un président socialiste, 17 ans après le départ de François Mitterrand. En un an, tout n'est pas parfait mais je ne me suis jamais attendu à ce que François Hollande soit un magicien et que sa seule élection change tout. Le changement, il faut le construire pas à pas. La France sort exsangue de plus de 10 ans de politiques qui ont divisé nos compatriotes. Un mandat ne sera pas de trop pour redresser notre beau pays. Et déjà, en un an, Francois Hollande a réalisé 25% de ses engagements. Ce n'est pas rien ! Dès lors, je soutiens pleinement le Président et le gouvernement. Les chantiers qu'ils ont menés seront à terme bénéfiques pour la France. À nous, socialistes, et au gouvernement, de mieux faire connaître ces avancées !

 

 

PdA : Qu'est-ce qui vous permettra de parler, à l'horizon 2017, d'un succès, en tout cas d'une utilité du quinquennat Hollande pour la France et les Français ? 

 

F.S. : En premier lieu, la France et l'Europe doivent sortir de cette crise pernicieuse. Nous devons retrouver une croissance source de développement et de plein-emploi. Ça ne sera pas facile, mais je suis convaincu que les mesures inscrites dans le programme présidentiel nous amènent vers cette direction. Un État aux dépenses maîtrisées, une jeunesse mieux formée et préparée à l'entrée sur le marché du travail, un système politique renouvelé, paritaire et divers socialement, dans les parcours de vie, etc... Tout cela, c'est le changement. 5 ans, c'est peu. Tout ne sera pas possible, mais c'est la voie tracée qui déterminera le succès de ce quinquennat. 

 

 

PdA : Quels sont les éléments principaux de votre projet pour les Français d'Amérique du Nord ?

 

F.S. : Mon projet est articulé autour de l'idée que les expériences internationales des individus sont un atout pour la France. Cette mobilité doit pouvoir enrichir les débats, les discussions, les réformes qui conduiront notre pays au changement. Chacun, chacune, nous sommes porteurs de valeurs communes qui se nourrissent des rencontres, de la diversité des réalités de nos lieux de vie. Témoigner de ce fait relève aussi d'une autre vision de notre société. Dans cette perspective, je souhaite bâtir une société du savoir où la recherche, l'envie d'entreprendre, l'innovation se nourrissent les unes les autres pour dynamiser notre économie.

 

 

PdA : Finalement, pourquoi croyez-vous être le meilleur choix pour devenir leur député, élu parmi les représentants de la Nation ?

 

F.S. : Mon expérience personnelle dans cette circonscription est aussi celle vécue par nos compatriotes. Je suis venu m'installer au Québec, à Montréal. Il m'a fallu vivre l'expérience de tout expatrié : trouver un logement, un travail, me poser des questions sur la protection sociale, la fiscalité des Français à l'étranger, etc... Je me suis impliqué localement, au sein d'organisations québécoises et françaises, jusqu'à devenir conseiller à l'Assemblée des Français de l'Étranger. J'ai également connu les difficultés d'un retour en France. Ces aventures témoignent d'une véritable connaissance des préoccupations de mes compatriotes d'Amérique du Nord. Ce n'est pas le cas de tous les candidats. Il ne m'est pas nécessaire de chercher des racines artificielles sur ce territoire. J'y ai vécu réellement et je porte ma binationalité avec fierté.

 

Malgré la brièveté de cette campagne, j'ai choisi d'aller à la rencontre des électeurs. En 3 mois, je suis allé dans 33 villes, à chaque fois j'ai rencontré ceux qui animent la communauté, et aussi des citoyens curieux pour ma candidature, qui ont partagé avec moi la diversité de leurs parcours. Ce contact humain est pour moi l'essence de la politique. Il m'a aussi permis d'affiner mon programme, de présenter mes engagements aux électeurs et de mener de véritables consultations aux quatre coins de l'Amérique du Nord. 

 

 

 

Je remercie à nouveau Franck Scemama pour ses réponses, pour le temps qu'il a bien voulu m'accorder. Merci également à Émilie Cabouat-Peyrache, pour nos échanges.

 

Les douze candidats (Première circonscription des Français de l'étranger) sont : Louis Giscard D’Estaing, Damien Regnard, Nicolas Druet, Franck Scemama, Nicolas Rousseaux, Cyrille Giraud, Frédéric Lefebvre, Thierry-Franck Fautre, Véronique Vermorel, Céline Clément, Pauline Czartoryska, Karel Vereycken. Le vote pour le premier tour sera ouvert du 15 au 21 mai sur le web, le 25 dans les urnes. Pour le second tour, du 29 mai au 4 juin sur le web, le 8 juin en physique. Bon courage... et que le meilleur gagne ! Et vous, que vous inspire ce scrutin ? Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Nicolas alias Phil Defer

 

 

 

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27 février 2013

Geoffroy Didier : "Pas d'alliance avec les boutiquiers du FN"

4 juillet 2012 : j'invite Geoffroy Didier, avocat aux barreaux de New York et de Paris, à évoquer pour Paroles d'Actu l'avenir de son parti, l'UMP, après ses défaites du printemps. À l'époque, il est un quasi-inconnu sur la scène nationale. Ça ne va pas durer. Fin juillet, il annonce, avec Guillaume Peltier, la création de La Droite Forte, un mouvement se voulant l'héritier du sarkozysme et porteur de valeurs "incarnées par l'ancien président (...) le patriotisme, la récompense du travail et du mérite, l’autorité républicaine, le soutien aux PME, la lutte contre les fraudes et l’assistanat, la souveraineté et la maîtrise de notre destin". Quelques apparitions médiatiques plus tard, il est devenu l'une des figures montantes de la droite. Il séduit sur la forme. Et va bientôt triompher sur le fond. La motion Droite Forte, appuyée par une petite fraction des députés UMP, domine le vote des militants lors du Congrès du 18 novembre. Des motions passées un peu inaperçues, ce jour-là, soit dit en passant... Dans le nouvel organigramme - transitoire - du parti, Peltier devient vice-président. Didier est secrétaire général adjoint. Fidèle à son engagement de départ, il m'a finalement fait parvenir ses réponses. Du fond... Je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

GEOFFROY DIDIER

Secrétaire général adjoint de l'UMP

Cofondateur de La Droite Forte

 

"Pas d'alliance avec les boutiquiers du FN"

 

Geoffroy Didier

(Photo fournie par Geoffroy Didier)

 

 

Q : 07/07/12

R : 26/02/13

 

 

 

Paroles d'Actu : Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ? (ce que vous faites, aimez, vos références dans la vie, ce qui vous a conduit à vous engager...) ?

 

Geoffroy Didier : D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu servir mon pays. L’action publique m'a toujours attiré, motivé, mobilisé. À l'âge de dix ans, j'organisais des meetings politiques dans ma chambre d’enfant où je conviais ma famille, mi-amusée, mi-inquiète. À douze ans, je créais ma propre revue politique - un seul exemplaire écrit à la main - où j'analysais par exemple la réélection de Francois Mitterrand. Je ne suis pas un héritier. J’ai la culture du travail et le goût de l’effort. Je n'ai pas de parent ministre ni de grand-parent sénateur de la IVème République. J'ai tout simplement trouvé la force et l'envie en moi. Il y a quelque chose de naturel donc d'inexplicable dans mon engagement.

 

 

PdA : Quel bilan faites-vous de la présidence de Nicolas Sarkozy ?

 

G.D. : Nicolas Sarkozy m'a toujours impressionné par sa capacité à bouger les lignes et bousculer les codes. D’abord par les mots, un parler vrai, un langage simple, proche du vécu de chacun, du quotidien de tous. Par les actes surtout, qu'il s'agisse de la réforme des retraites, du service minimum, du RSA, de la création d'une politique de maîtrise des flux migratoires, de l'interdiction du port de la burqa dans l'espace public...

 

Sur la scène internationale, Nicolas Sarkozy a agi en homme d’État. Il a rendu la France plus forte en Europe grâce à la présidence française de l'Union européenne, et plus forte dans le monde en agissant pour la paix en Géorgie, pour la démocratie en Côte d'Ivoire, pour la liberté en Libye. Sa capacité d’entraînement comme sa force de conviction ont marqué les esprits partout dans le monde. Qui peut croire sérieusement qu'il en est de même avec Francois Hollande ? C'est l'autorité de la France que l’on mesure à travers le visage de son président.

 

 

PdA : Comment avez-vous vécu sa défaite du 6 mai, et comment l'expliquez-vous ? Quelles leçons tirez-vous de ces échecs électoraux de 2012 ?

 

G.D. : Comme un succès est toujours une alchimie, une défaite est, de la même manière, nécessairement issue de plusieurs facteurs. Encore plus que la crise économique mondiale qui est venue frapper le quinquennat de Nicolas Sarkozy, je crois surtout que c'est le désir d'alternance qui a animé les Français. Cela faisait vingt-cinq ans qu'un socialiste n'avait pas été élu président de la République ! Mais ce qui m’a le plus impressionné durant cette campagne, c’est la capacité spectaculaire qu’a démontré Nicolas Sarkozy à remonter la pente malgré les forts vents contraires. Un an avant l'élection, on nous expliquait qu'il n'y avait plus un sarkozyste en France. Le 6 mai, ils étaient dix-sept millions…

 

 

PdA : Avec le recul, avez-vous des regrets par rapport à cette campagne ? Certaines choses auraient-elles dû être faites différemment ? Avez-vous toujours été totalement à l'aise avec la campagne menée ?

 

G.D. : Une campagne qui n’a pas remporté son objectif est nécessairement perfectible. Mais malgré un statut qui aurait pu l’éloigner du peuple, Nicolas Sarkozy a tenu à faire de ce dernier son unique boussole. Le rythme comme les modalités peuvent être débattus, la volonté était la bonne.

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur les débuts du président Hollande, de l'assemblée rose et du gouvernement Ayrault ? J'imagine que votre réponse ne sera pas totalement favorable, mais y'a-t-il au moins des points sur lesquels vous considérez qu'"à la limite", de bonnes choses sont réalisées ou en passe de l'être ?

 

G.D. : Avec d’autres, je veux porter une opposition ferme, mais pas fermée. Lorsque la majorité socialiste agit dans le bon sens, je n’hésite pas à le souligner. Je préfèrerai toujours la réussite de mon pays au succès de mon parti. Mais les réussites du gouvernement Ayrault sont malheureusement exceptionnelles : la loi sur le harcèlement sexuel allait, elle, dans le bon sens.

 

 

PdA : Quelle doit être, de votre point de vue, la "ligne politique" de l'UMP des cinq années à venir ?

 

G.D. : À droite, nous avons trop tergiversé sur nos valeurs. Plus besoin de tenir des colloques sur ce que nous sommes ! La situation est, en réalité, claire : si la droite est forte, c’est-à-dire fière de ses valeurs républicaines de patriotisme, de méritocratie, d’autorité et de respect de la loi, le Front national ne sera plus un problème. Si la droite est molle, alors nous offrirons un boulevard au FN. Je n’oublie pas que le PS est le meilleur allié stratégique du Front national et qu’en appelant à voter blanc au second tour de l’élection présidentielle de 2012, Marine Le Pen est devenue la directrice de campagne de François Hollande, avec pour adjoint François Bayrou !

 

 

PdA : Jusqu'où, et sur la base de quels piliers programmatiques la majorité bleue de demain aura-t-elle vocation à s'étendre ? Quid d'un hypothétique rapprochement avec le Front national ?

 

G.D. : Il n’est pas question d’alliance locale ou nationale avec les boutiquiers du Front national, le sujet n’est pas là. La mission d’un responsable public de droite est, en revanche, de ramener dans le champ républicain celles et ceux qui, par exaspération, s’en sont éloignés en votant Front national. Pour beaucoup d’entre eux, voter Marine Le Pen, c’est envoyer une bouteille à la mer. À nous de répondre à leurs préoccupations, leurs inquiétudes, leurs angoisses. N’est-ce pas cela le rôle d’un responsable public, écouter puis agir ? Je ne me lasserai pas de convaincre nos concitoyens qu’il existe bien une fracture entre le FN et nous qui se résume ainsi : l’UMP cherche des solutions, le FN se nourrit des problèmes. Le FN n’est qu’une boutique familiale qui a nos souffrances pour fonds de commerce.

 

 

PdA : Existe-t-il des sujets, de société notamment, sur lesquels vous souhaiteriez, à titre personnel, voir notre pays "bouger" peut-être un peu plus vite que ne le désirerait votre parti, qui reste essentiellement "conservateur" ? Des thèmes qui pour x ou y raison vous tiendraient à cœur alors qu'ils ne seraient pas prioritaires pour votre parti, voire pas opportuns du tout ?

 

G.D. : Ayant été visiteur de prison durant plusieurs années, je sais sans doute plus que d’autres à quel point l’état des prisons françaises est préoccupant. Mais je n’en tire pas d’enseignements angéliques ou laxistes car, pour moi, le droit des victimes doit rester supérieur à celui des détenus. Pour protéger davantage les honnêtes gens des crimes et délits, il faut des prisons dignes donc efficaces et pour qu’elles soient dignes, il faut qu’elles soient plus nombreuses. On a beau faire le tour de la question : nous avons besoin de multiplier le nombre de places de prison pour éviter que l’encellulement soit criminogène.

 

 

PdA : Un petit bond dans le futur... 2017 est en vue. Souhaitez-vous que des primaires ouvertes soient organisées par l'UMP et ses alliés ? Qui serait, dans l'idéal, VOTRE candidat(e) ? Croyez-vous en l'hypothèse d'un retour de Nicolas Sarkozy ? Le souhaitez-vous ?

 

G.D. : C’est tout le sens de l’action que nous menons, avec Guillaume Peltier, au sein de la Droite forte, qui est devenue le premier mouvement de l’UMP : mettre en œuvre aujourd’hui une opposition offensive pour préparer dès maintenant le match retour de 2017. Je respecte la volonté de silence de Nicolas Sarkozy. Chacun sent bien que s’il devait y avoir retour, c’est parce qu’il serait un recours.

 

 

 

Merci encore, Geoffroy Didier, pour vos réponses. Pour la fidélité témoignée envers vos engagements... Phil Defer

 

 

 

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14 janvier 2013

Pierre-Henri Bovis : "Les Jeunes populaires doivent montrer l'exemple"

   En 2012, j'ai eu à coeur de donner la parole à de nombreux jeunes engagés en politique, ou en tout cas intéressés par notre avenir collectif. Le leur. Pour cette première interview politique de l'année, voici Pierre-Henri Bovis, membre des Jeunes populaires qui a bien voulu évoquer pour Paroles d'Actu son parcours, ses idées, ses espoirs. Des questions d'actu, comme le mariage gay et la manifestation de la veille. Militant à l'UMP dès l'âge de 19 ans, il a appris sur le tas à s'imposer au sein d'organisations préexistantes. Une expérience qui parlera sans doute à pas mal de "juniors", quelle que soit leur bannière.

   Pierre-Henri Bovis l'affirme, la reconquête qu'entend opérer la droite se fera avec les jeunes... ou ne se fera pas. Ils fourniront à leur parti ses cadres de demain et ont dès aujourd'hui un message à délivrer à leurs aînés, à la société, à la jeunesse. Un enthousiasme à communiquer. Lui aussi, vous allez vite le découvrir... Merci. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

PIERRE-HENRI BOVIS

Ancien coordinateur de campagne de Benjamin Lancar

Membre des Jeunes avec Fillon, aux côtés de Mickaël Camilleri

 

« Les Jeunes populaires doivent

 montrer l'exemple »

 

PHB

(Photo fournie par Pierre-Henri Bovis)

 

Q. : 30/12/12 ; R. : 14/01/13

 

Paroles d'Actu : Bonjour Pierre-Henri Bovis. Vous avez 20 ans et déjà derrière vous un joli début de parcours de militant. Parlez-nous de vous. Qu'est-ce qui vous a poussé à adhérer à l'UMP ?

 

Pierre-Henri Bovis : Je suis originaire de Toulon, dans le Var. C’est près de la Côte d’Azur que j’ai grandi et passé mes quinze premières années. En quelques sorte, je peux dire que j’ai presque toujours baigné dans la politique, grâce à ma mère, qui s’est dévouée et engagée sans relâche dans les années 2000, peu de temps avant la création de l’UMP. Malgré mon jeune âge et mon incompréhension face à des réunions qui se terminaient sur les coups de minuit, 1h du matin, j’ai appris d’elle la sociabilité, le fait d’aller de l’avant, de ne pas avoir peur de se présenter et de parler sans cesse.

 

C’est justement cette origine familiale qui m’a convaincu de m’engager en politique aux côtés de la droite républicaine. En parcourant les différents cantons provinciaux avec elle, j’ai pu observer de mes propres yeux un système, dirigé la plupart du temps par des socialistes, qui ne fonctionne pas. Soit il achète à coups d’allocations le silence de personnes qui n’ont plus la force de descendre dans la rue, soit il matraque fiscalement des classes moyennes qui ne parviennent plus à se relever. Dans les deux cas, ce sont des milliers de personnes qui perdent foi en eux et qui, à chaque période électorale, croient voir en un nouveau candidat le messie qui peut les aider.

 

Plus grave encore, j’ai pu remarquer de moi-même que ce système présente une perversité telle qu’il est difficile de s’en échapper. Dans cette politique de la « main tendue » d’un côté et du « matraquage fiscal » de l’autre, la haine de celui qui habite en face de chez vous ne fait que progresser de jour en jour. Lorsque vous avez dans un même immeuble deux personnes, une qui se lève tous les matins pour gagner un SMIC qui sera avalé par une trop lourde fiscalité et une autre qui reste chez elle toute la journée sans rechercher forcément un travail, avec, pour « l’aider », le RSA, la CMU, l’allocation logement, la gratuité des transports... comment voulez-vous éviter un vote extrême de la part du « smicard » ? Il ne faut pas leur jeter la pierre, ni à l'un ni à l'autre, mais au contraire combattre ce système qui les dévore de l’intérieur.

 

C’est pour ce combat que je me suis engagé réellement en 2011, contre cette politique de gauche qui aliène plus qu’elle n’aide. Je suivais déjà depuis longtemps les affaires politiciennes. Lassé d'entendre toutes ces critiques contre un homme qui a tant fait pour ce pays, je ne pouvais que m’engager. Je venais d’avoir 19 ans et, comme beaucoup, j’ai pris ma carte à l’UMP pour Nicolas Sarkozy, un homme qui a redoré le blason de la méritocratie et du travail.

 

PdA : 2012, année électorale intense. Vous avez notamment été coordinateur de la campagne législative de Benjamin Lancar dans la cinquième circonscription de Paris. Quels moments forts, quelles leçons retiendrez-vous de toutes ces expériences sur le terrain ?

 

P.-H.B. : Benjamin Lancar est une personne extraordinaire, qui a un immense talent. C’était d’ailleurs au début très dur de le suivre. Je rentrais à peine dans la machine, en novembre 2011, et j’ai dû m’adapter à un rythme extrêmement soutenu, dès le mois de mars 2012.

 

Je ne le remercierai sans doute jamais assez pour la confiance qu’il m’a accordée, alors que nous nous connaissions à peine personnellement. De tout ce que nous avons fait, je pense que j’ai appris la réelle signification du mot « envie ». Nous avions un emploi du temps très chargé, de 8h du matin à parfois 23h le soir, avec peu de pauses - et, souvent, courtes - dans la journée. Nous ne comptions pas les heures de travail, de tractages, de réunions, d’appels…

 

Cette expérience nous a tous beaucoup rapprochés, car nous étions dans une équipe qui s’entendait très bien. Nous étions, stagiaires ou non, très investis dans cette campagne. Je pense notamment à Déborah Pawlik (sa suppléante), Sébastien Julienne, William Pesson, Charles-Henri Alloncle, Lucie Roche, Constance Nebbula, Aloïs Bazin de Jessey, et tous les autres ! Nous avons vraiment vécu de très bons moments !

 

Grâce à Benjamin, j’ai pu apprendre en trois mois ce que j’aurais appris en une année : gérer un planning de campagne, une équipe, des relations presse, des rendez-vous avec des anciens ministres… C’est une expérience inoubliable que j'ai pu vivre avec toute cette grande équipe !

 

PdA : Après les défaites du printemps, l'automne de la discorde, on parle de possibles difficultés financières pour l'UMP. Annus horribilis ? Pas la meilleure, en tout cas... Quel regard portez-vous sur l'année qui s'achève ? Dans quel état d'esprit aborderez-vous 2013 ?

 

P.-H.B. : Une défaite électorale se traduit toujours par une perte d’argent considérable, c’est une évidence. Mais il faut arrêter de porter un regard toujours négatif sur la situation. Cela fait vingt ans que la droite se prend des coups par l’opposition, à nous maintenant de les rendre. Je remarque une chose à ce sujet : la gauche était au pouvoir la dernière fois avec Mitterrand. Depuis, elle n’a eu cesse de lancer des pierres successivement à la présidence de Chirac et de Sarkozy. Les médias nous annonçaient une victoire de la gauche, à la limite d’un plébiscite, avec un 70/30, dès les mois de janvier, février. Au final, la présidentielle ne s'est jouée qu’à 500.000 voix.

 

Aujourd’hui, c’est la première fois sous la Vème République que la gauche détient tous les pouvoirs et cela veut dire une chose simple : nous avons plus à gagner qu’à perdre. Perdre... François Hollande est plutôt bien placé pour en parler. Sa cote de popularité est en forte baisse depuis sa prise de fonction, et pas moins de 63% des sondés désapprouvent son action, avec 59% de mauvaises opinions, selon BVA, à la fin du mois de décembre. Mais le plus grave est de remarquer que François Hollande a fait des promesses purement électoralistes. La tranche d’imposition à 75% est anticonstitutionnelle et il le savait. Pourtant, il a fait cette promesse alors même que son conseiller économique, Jérôme Cahuzac, ignorait ce projet de réforme au moment de l’annonce.

 

Amateurisme ? Sûrement. Car ce début de quinquennat est marqué par une profonde incompétence qui « change » réellement avec l’image présidentielle que Nicolas Sarkozy avait laissée. Au moins, il ne nous a pas menti : le « changement » est bien maintenant. Mais la réelle question est de savoir si c’est bien celui que les gens attendaient. On se la pose lorsqu’on voit la presse qui, telle Marianne, titre « Hollande, secoue-toi, il y a le feu »… Cette même presse qui l’a mis au pouvoir quelques mois plus tôt.

 

Du prix de l’essence au traité européen, ces derniers mois n’ont été que des retournements de veste. Sans parler des couacs permanents du gouvernement, comme récemment avec Najat Vallaud-Belkacem, qui a fait la propagande du « mariage pour tous » à des élèves de 4ème le lendemain même du jour où Vincent Peillon envoie une lettre aux recteurs d’académie pour demander le respect d’une totale neutralité…

 

En résumé, la présidence de François Hollande, se résume pour le moment à un reniement en tous genres ! C’est pourquoi, nous avons lancé une initiative nationale appelée « Les Reniements, c’est maintenant », compilant chaque trahison, chaque promesse non-tenue de François Hollande. Et nous avons de quoi faire. Ce groupe est accessible sur son site web, sur Facebook et Twitter. Aujourd’hui, nous avons dépassé les trente reniements au compteur et, au regard du succès que nous avons eu dès la création du groupe, nous savons que nous aurons beaucoup de travail en cette année 2013.

 

PdA : J'évoquais tout à l'heure l'élection du président de votre parti. Les suites du scrutin de novembre ont eu le parfum de chaos que l'on sait, mais les tensions semblent s'être apaisées, un nouveau vote se tiendra bientôt. J'aimerais vous interroger sur une autre échéance dont on parle peu : la présidence des Jeunes populaires. Vous êtes proche de l'un des favoris à la succession de Benjamin Lancar, Mickaël Camilleri.

Quel bilan tirez-vous de l'action accomplie depuis 2008 ? Que pouvez-vous nous dire, à ce stade, des enjeux de cette consultation qui devrait également avoir lieu en 2013 ?

 

P.-H.B. : L’UMP reste aujourd'hui une force politique de plus de 300.000 adhérents, ce qui en fait le premier parti de France. C'est incontestable. Et je regrette énormément les dires du Parti socialiste et du Front national, qui n'ont cessé d'attaquer notre famille politique. Si le spectacle donné a été désastreux, il ne doit pas être moqué par des partis qui élisent leur dirigeant soit à huis clos, soit sur présentation d'un livret de famille.

 

Entre la dictature imposée par les ténors du PS et la monarchie instaurée par la dynastie Le Pen, je préfère ma famille politique, qui s'est lancée dans une campagne au sein même de son parti. Cette campagne a abouti à des déceptions, c'est vrai. Les premiers déçus restent les militants, que nous avons souvent tendance à oublier.

 

Aujourd’hui, un accord a été conclu entre « Copéistes » et « Fillonistes », et nous aurons un nouveau vote dès septembre 2013. En attendant, nous avons une direction plus ou moins collégiale et nous nous en contenterons. Les tensions étaient aussi très fortes chez les jeunes, mais elles semblent également s’être apaisées.

 

L’élection du président des Jeunes populaires est encore incertaine à ce jour et la solution la plus plausible reste une direction collégiale avec des « jeunes copéistes » et des « jeunes fillonistes ». C'est-à-dire une direction similaire à celle des aînés.

 

Vous parliez de « favori », mais aujourd’hui, il n’y en a pas vraiment. En revanche, il y a ceux qui peuvent se féliciter d’un passé militant, avec de l’expérience de terrain, des déplacements dans les différentes fédérations de France, et d’autres qui n’ont que leur parole pour se défendre. Je pense très sincèrement que, chez les aînés, comme chez les jeunes, on privilégiera ceux qui ont agi contre ceux qui n’ont fait que parler.

 

PdA : Quel devra être, de votre point de vue, le message adressé à vos aînés de l'UMP et, au-delà, à l'ensemble de la société par les Jeunes populaires ? Quelle ligne politique, quelle voix originale souhaiteriez-vous porter ?

 

P.-H.B. : Les militants, qui ont été oubliés dans cette campagne interne, veulent aujourd’hui montrer, à l’instar des Jeunes socialistes, des Jeunes frontistes, des Jeunes du Front de Gauche, qu’ils sont capables de porter un message de démocratie militante. Et ce sera le rôle du président des Jeunes - ou de cette direction collégiale - de montrer, y compris à nos aînés, qu’une démocratie interne est possible. Nous voulons montrer l’exemple.

 

Cette campagne interne nous a permis de visiter plusieurs fédérations et de parler avec les militants. Le message était clair : « Nous voulons le respect des voix des militants et que la victoire électorale soit méritée ; qu’elle soit le fruit d’un travail collectif de plusieurs mois. Nous ne voulons pas qu’elle soit volée, nous voulons le meilleur président pour une reconquête assurée des territoires. »

 

Le message à porter est donc simple : quoi de mieux pour assurer une reconquête territoriale que d’avoir des jeunes formés ? Il faut prendre le problème à la base, et préparer les jeunes désireux de réussir et de changer les choses aux prochaines échéances électorales. Le bureau des Jeunes avait créé une École de Formation pour, justement, préparer ces jeunes talents à prendre la relève de leurs aînés.

 

Si nous voulons remporter les municipales, nous devons avoir un maximum de jeunes sur les listes, un maximum de jeunes sur le terrain. Cette formation, qui s’étend sur un week-end, enseignait le fond (développer des idées fortes, des arguments pertinents...) et la forme (comment agencer les idées, comment aborder les personnes...), avec un cours de media-training (savoir parler devant une caméra, prendre la parole au micro...). Les aînés nous parlent de reconquête. Si, effectivement, nous en voulons une, ce ne sera pas sans les jeunes, sans cette force de frappe incroyable que l’UMP a à sa disposition.

 

Quant au parti en lui-même, il doit continuer de tenir un discours ferme sur les questions d’immigration, de sécurité, de lutte contre l’assistanat, principal cheval de bataille de Laurent Wauquiez. L’UMP ne doit pas se laisser piéger par des discours de pseudo-intellectuels bien-pensants jactant que les ténors du parti ne tiennent pas un discours politiquement correct. Il faut récupérer les électeurs du Front national que nous avons perdus, tout en affirmant le côté social du parti.

 

La gauche n'a pas le monopole de l’écologie, elle n'a pas celui du pouvoir d’achat. L’immigration et la sécurité ne sont pas des sujets frontistes. Ils sont des sujets essentiels au maintien de notre société et l’UMP ne doit pas avoir peur de dire la vérité aux Français, de tenir un discours juste et réel. C’est aussi le rôle des Jeunes populaires aujourd’hui de tenir ce discours de fermeté et de rigueur. Qu’en est-il pour la jeunesse ? Que nous réserve la politique de François Hollande, quand celui-ci déclare, Porte de Versailles, que son ennemi est la finance, ou quand celui-ci insulte les investisseurs et les créateurs d’emplois ?

 

PdA : Je le suggérais tout à l'heure, vous n'aviez pas 20 ans au moment de vos premiers combats militants. Je crois savoir qu'il n'a pas toujours été facile de vous faire accepter, respecter en tant que militant à part entière. Voulez-vous vous exprimer sur ce sujet ?

 

P.-H.B. : Il est vrai que lorsque vous avez 25, 26 ans, que vous travaillez, vous n’avez pas forcément envie d’entendre les conseils d’un jeune de 19, 20 ans, encore en études. C’était parfois agaçant mais ça a un avantage : j’ai beaucoup appris de mes « aînés », et ce partage de compétences qui peut s’opérer force à l’humilité. Même si cela a été effectivement difficile au début, les choses se sont arrangées depuis, et si quelque chose ne me convient pas, je ne me gêne pas pour le faire remarquer.

 

Je ne veux pas rester spectateur, ou simple exécutant. Pire, rester grincer des dents devant ma télé, sans pour autant avoir le courage de dire ce que je pense. Nous avons une chance extraordinaire, qui est de pouvoir s’exprimer. Je ne vois pas pourquoi, au nom d’un certain conformisme qui viserait à faire taire les plus jeunes face aux aînés, j’exécuterais ma tâche de militant sans donner mon avis.

 

PdA : Quels sont vos projets, vos ambitions pour la suite ?

 

P.-H.B. : Je suis actuellement en Licence 3 en Droit à Paris Descartes. J’attends donc de valider mon année pour envisager la suite, pour le Master. À l’issue de mon cursus, je passerai certainement des concours administratifs, ou bien l’école du Barreau.

 

PdA : Un message pour nos lecteurs ? Pour quelqu'un en particulier ?

 

P.-H.B. : Oui, j’aimerais m’adresser à Frédéric Gal, pour lui transmettre toute ma sympathie. J’ai beaucoup apprécié cette interview et le combat qu’il mène avec son association « Le Refuge ». L’homophobie mène aujourd’hui à de terribles drames, et il est nécessaire de la combattre.

 

Toutefois, il est dangereux de faire l’amalgame entre l’homophobie et les opposants au mariage gay.  Ce dimanche 13 janvier, plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé pour sauvegarder la notion même de mariage. La France reste attachée aux « valeurs ». Il ne s’agit pas là de refuser les mêmes droits aux couples homosexuels, car cela serait intolérable dans une démocratie comme la nôtre. Il s’agit de préserver une institution républicaine basée au départ sur la relation entre un homme et une femme, binôme indispensable pour assurer la procréation naturelle. Cela assure la stabilité de la famille et, par voie de conséquence, celle de la société.

 

Le mariage gay est mis sur la table de manière trop hâtive, c’est une réforme à la va-vite. Comment nier le fait que le mariage n’ouvrira pas nécessairement à l’adoption, à la filiation ? À l'heure d'aujourd'hui, les conventions européennes et internationales ne permettent pas d'adopter ou, du moins, difficilement, pour des couples homosexuels. Pour l'adoption, en France, les couples hétérosexuels attendent dix ans, en moyenne. L'alternative à l'adoption reste la marchandisation du corps de la femme, restée interdite en France et d'ailleurs dans la plupart des pays européens.

 

Regardons si, moralement, l'individu a réellement un « droit à l'enfant », considéré alors comme un objet de vente, acheté à une femme qui « louerait » son ventre comme si elle « louait » ses bras (Pierre Bergé, ami de F. Hollande). Sur un plan moral et éthique, cette alternative reste discutable. Eu égard à ces deux raisons, le mariage civil en tant que tel pour les homosexuels est trop rapide et reste incertain. Il faudrait aller, selon moi, étape par étape, et ouvrir tout d’abord une « union civile », pour ensuite commencer à revoir les conventions européennes d'adoption et, peut-être, mieux réguler l'adoption nationale.

 

Il ne faut pas oublier que l’enfant n’est pas « un droit », mais une chance de la nature. L’argument de l’amour n’est pas valable dans un débat portant sur le mariage. Il ne faut pas oublier non plus que celui-ci reste une institution placée sous le coup dune législation. Depuis quand fait-on rentrer les sentiments dans le domaine de la loi ?

 

Si la question doit être réglée rapidement, je pense alors que la solution du référendum est la bonne. Pour une question qui touche autant la société, le peuple devrait pouvoir s’exprimer directement.

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, Pierre-Henri Bovis ?

 

P.-H.B. : J’aimerais plutôt qu’on souhaite quelque chose à tous les Français, et plus particulièrement à tous les jeunes de France. Quand je vois, aujourd’hui, d’un côté, des jeunes à la recherche d’emplois, des jeunes au chômage ; quand je vois, a contrario, ce gouvernement qui crée la polémique sur le « mariage pour tous », je me dis qu’il n’y a aucune preuve de responsabilité de la part du pouvoir en place.

 

François Hollande agit avec amateurisme et clientélisme. Au lieu de vouloir faire plaisir à tel ou tel corporatisme, il serait préférable qu’il renverse la courbe du chômage et qu’il en fasse une priorité. Cette réforme sur le mariage gay a été très mal amenée et tombe, à cette heure, un peu comme un cheveu sur la soupe. Elle reste cependant trop médiatique au regard des problèmes touchant au pouvoir d’achat, à l’emploi et, donc, au chômage.

 

Je veux pour mon pays qu’il soit responsable et créateur d’emplois pour nos jeunes. Ce n’est pas en déresponsabilisant un pays, en créant, par exemple, des salles de shoot, que nous redressons un État. Ce n’est pas en reniant nos racines judéo-chrétiennes pour satisfaire des corporatismes religieux que nous serons une France forte.

 

PdA : Un dernier mot ? Merci !

 

P.-H.B. : Merci. Merci de m’avoir donné la parole…

 

 

Merci Pierre-Henri pour vos réponses. Bravo pour votre engagement, votre enthousiasme très prometteurs... Un commentaire ?

 

Quelques liens...

 

 

Présentation remaniée : 12/10/14.

17 décembre 2012

Barbara Pompili : "La politique de l’autruche ne sera jamais une solution"

En cette fin d'année, le coeur n'est sans doute pas exactement à la fête pour le président de la République et son gouvernement. Plusieurs engagements ont d'ores et déjà été tenus, d'autres sont en passe de l'être, mais la situation dont ils ont héritée est sérieuse, très sérieuse. Le nombre de chômeurs ne cesse d'augmenter, conséquence de la morosité d'une économie qui peine décidément à se reprendre. La gestion de l'ultrasymbolique dossier Florange n'a pas convaincu grand monde, éloignant un peu plus encore la gauche de la gauche du socialisme version Hollande. Un sondage LH2 - Le Nouvel Observateur publié ce jour confirme l'actuelle érosion de la confiance placée dans les vainqueurs de mai-juin 2012. Au parlement, les alliés d'hier ne font pas les godillots d'aujourd'hui. Le Front de gauche, rejetant l'orientation "sociale-libérale" de l'équipe en place, semble parfois s'en tenir à la non-agression. Avec ses deux ministres (dont Cécile Duflot), Europe Écologie Les Verts se revendique lui clairement de la majorité présidentielle, mais le collectif écologiste entend bien défendre les idées qui lui sont chères (la sortie à terme du nucléaire, la transition énergétique...), conserver sa liberté de pensée (sur l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, notamment...). Les socialistes ont la majorité absolue à l'Assemblée, ce n'est pas le cas au Sénat. La chambre basse a certes le dernier mot dans le cadre de la "navette parlementaire", mais cela n'enlève rien à la nécessité pour le gouvernement de s'appuyer sur une majorité dans les deux chambres pour conduire le fameux "changement". Pas toujours facile... Rencontre avec Madame Barbara Pompili, jeune députée de la 2ème circonscription de la Somme (Amiens) et co-présidente (une première !) du groupe écologiste à l'Assemblée nationale. Je tiens à la remercier pour le temps qu'elle a accepté de me consacrer. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

BARBARA POMPILI

Députée de la Deuxième circonscription de la Somme

Co-présidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale

 

"La politique de l’autruche

 

ne sera jamais une solution"

 

Barbara Pompili

(Photo fournie par Barbara Pompili)

 

 

Q : 20/11/12

R : 17/12/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Barbara Pompili. Vous comptez depuis le mois de juin dernier parmi les Députés de la République. Qu'est-ce qui vous a poussée à vous engager en politique au départ ? Quels ont été vos premiers combats ?

 

Barbara Pompili : J’ai passé une grande partie de ma jeunesse dans le bassin minier du nord de la France où j’ai vu les ravages économiques et sociaux liés à l’absence d’anticipation des pouvoirs publics. Comme les politiques ont voulu se voiler les yeux, des milliers de personnes se sont retrouvées sans emploi et sans alternative dans leur région alors que tout aurait pu être différent si les fermetures de mines avaient été anticipées.

 

Face à la raréfaction des ressources ou aux effets des énergies fossiles sur notre planète – comme le réchauffement climatique – il faut être responsable. La politique de l’autruche ne sera jamais une solution, au contraire !

 

J’ai souhaité m’engager en politique justement parce que d’autres solutions existent et qu’il faut avoir le courage politique de les porter.

 

Mes premiers combats ont concerné des enjeux de santé environnementale, comme le mercure dentaire, mais aussi les questions énergétiques avec la nécessité de prendre en compte la raréfaction des ressources fossiles et la mise ne place d’une nouvelle politique énergétique basée sur la sobriété, l’efficacité énergétique et les renouvelables. Et aussi l’éducation avec la lutte contre les fermetures de classes à Amiens par exemple et la volonté de mettre en place une véritable réforme pour remettre l’enfant au cœur du projet éducatif.

 

 

PdA : Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez appris votre élection dans la deuxième circonscription de la Somme ?

 

B.P. : Une joie profonde et sincère mais aussi la responsabilité face au grand défi d’être à la hauteur des espoirs de mes électeurs !

 

 

PdA : Comment définiriez-vous, en tant que femme de gauche, vos espoirs pour ce quinquennat ? Quel devra être l'état de la France dans cinq ans pour parler d'un succès de la présidence Hollande ?

 

B.P. : Après 10 ans de droite, le bilan est sombre. Les inégalités sociales ont progressé, 600 milliards de dette supplémentaires ont été accumulées sous le précédent quinquennat, le chômage n’a eu de cesse d’augmenter, les cadeaux fiscaux aux plus riches se sont multipliés...

 

Comme la majorité des Françaises et des Français, j’aspire à plus de justice sociale et fiscale et je souhaite que la transition écologique de notre économie soit enfin lancée. Bien sûr, l’emploi est aussi une préoccupation majeure.

 

Le succès de la présidence actuelle pourra être évalué à l’aune de ces enjeux et de la réalisation du programme sur lequel le candidat s’est engagé.

 

 

PdA : Les députés Europe Écologie Les Verts soutiennent l'action du gouvernement, aux côtés des socialistes. Récemment, des questions se sont posées quant à votre influence au sein de la majorité. Sur la base de quels résultats, de quels chantiers engagés vous estimerez-vous satisfaits, à l'horizon 2017 ?

 

B.P. : Nous avons passé avec le Parti socialiste un accord de gouvernement prévoyant un certain nombre d’avancées essentielles pour les écologistes. Nous faisons partie de la majorité sur cette base.

 

Le bilan qui sera à faire de ce quinquennat devra comprendre la réalisation de cet accord. Je pense notamment à la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, à la priorité à donner aux économies d’énergies et au développement des énergies renouvelables, à la construction de logements et à leur isolation thermique, aux nombreux emplois à créer dans l’économie verte, à la priorité à donner à l’éducation et à la formation, à plus de solidarité dans notre politique internationale et européenne – avec bien sûr une relance de la dynamique européenne - ou encore à l’amélioration de l’accès de la santé.

 

Être dans la majorité, c’est assumer des responsabilités et c’est agir concrètement pour changer le quotidien de nos concitoyens. D’ores et déjà, je suis fière des politiques menées par les deux ministres écologistes et, à l’Assemblée nationale comme au Sénat, nos groupes parlementaires contribuent pas à pas à mettre plus d’écologie dans les lois en discussion.

 

C’est en participant à la majorité que nous parvenons à faire avancer l’écologie dans la société.

 

 

PdA : Quels sont, à titre personnel, les sujets sur lesquels vous souhaiterez tout particulièrement faire entendre votre voix ?

 

B.P. : À l’Assemblée, je suis membre de la commission éducation et affaires culturelles, de la délégation aux droits des femmes et je co-préside un groupe d’étude sur le handicap. Alors, l’éducation, l’égalité femmes-hommes et l’intégration des personnes handicapées sont et seront au centre de mes interventions.

 

Mais je souhaite aussi faire entendre ma voix sur la transition énergétique ou encore l’économie verte pour ne citer que quelques domaines prioritaires.

 

Et, à titre personnel, je me suis engagée sur 40 points très précis dans ma circonscription.

 

 

PdA : Vous avez été à plusieurs reprises victime de commentaires déplacés, à connotation franchement sexiste. A-t-il été difficile pour vous de vous faire accepter en tant que candidate, puis en tant que députée ? Les regards pas totalement respectueux, à l'Assemblée comme dans votre circonscription, c'est quelque chose que vous vivez au quotidien ?

 

B.P. : L’égalité femmes-hommes est loin d’être une réalité en France et le monde politique n’y échappe pas. Les commentaires sexistes auxquels vous faîtes référence en témoignent. Mais, cela ne fait que renforcer ma volonté d’engagement pour le changement ! D’ailleurs, je suis la première femme en France à coprésider un groupe parlementaire, signe que quand on veut vraiment faire bouger les choses, on le peut !

 

 

PdA : L'Assemblée nationale est-elle aujourd'hui représentative de la société française dans son ensemble ? Dans quelle mesure seriez-vous favorable à l'instauration de la proportionnelle en son sein ?

 

B.P. : De grands progrès restent à faire pour que l’Assemblée ressemble plus à notre société. Je pense notamment à la représentation des femmes, mais aussi à celle des personnes issues de l’immigration et aux personnes porteuses de handicap.

 

Concernant la proportionnelle, la France est, avec la Grande Bretagne, le seul pays des 27 membres de l’Union européenne qui ne dispose pas de scrutin proportionnel pour élire sa chambre basse. Les écologistes demandent de longue date l’introduction de la proportionnelle. La commission Jospin propose aujourd’hui que 10% des députés soient élus à la proportionnelle, soit 58 sièges. C’est un premier pas encourageant, mais insuffisant. Il faut aller encore plus loin pour que l’institution reflète vraiment les préférences politiques et aspirations de nos concitoyens.

 

 

PdA : Qu'aimeriez-vous que les électeurs de votre circonscription et, au-delà, la nation toute entière, retiennent de vous à la fin de votre mandat ?

 

B.P. : Mon intégrité et la fidélité à mes engagements.

 

 

PdA : Souhaiteriez-vous adresser un message à nos lecteurs ?

 

B.P. : Dans la période de crise que nous connaissons aujourd’hui, je sais combien les difficultés sont importantes pour nombre d’entre nous. Alors je souhaite m’adresser aux plus démunis, à celles et ceux pour qui se loger, ne pas avoir froid ou manger convenablement peut relever du défi. Je veux leur dire mon engagement à améliorer leur quotidien et à combattre les inégalités sociales et l’injustice.

 

Et je souhaite aussi porter un message plus général à l’attention de tous vos lecteurs. Car si aujourd’hui les temps sont difficiles et que, à différents niveaux, chacun d’entre nous est appelé à faire des efforts, n’oublions pas pourquoi nous le faisons : pour plus de solidarité et de justice et dans le but de construire une société apaisée et sereine.

 

C’est à cela que nous travaillons à l’Assemblée nationale et c’est le sens de mon engagement politique.

 

 

PdA : Un dernier mot ? Merci infiniment !

 

B.P. : Je vous remercie de m’avoir donné la parole. N’hésitez pas à retrouver mes activités de parlementaire sur mon blog.

 

 

 

Merci encore, Madame Pompili, pour vos réponses ! À toutes et à tous, je souhaite de belles et heureuses fêtes de fin d'année. Phil Defer

 

 

 

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28 novembre 2012

Philippe Tarillon : Florange, "ville symbole"

Qu'adviendra-t-il des hauts fourneaux de Florange ? Petit récapitulatif... ArcelorMittal, propriétaire du complexe sidérurgique, souhaite se séparer d'une partie de son activité florangeoise, la filière dite "liquide" (production d'acier). Plus de 600 salariés sont concernés. Le groupe tient en revanche à y conserver les activités "aval" (transformation de l'acier), à forte valeur ajoutée. Face à l'émoi suscité par ses plans, la multinationale s'est engagée à observer un délai censé permettre à d'éventuels repreneurs de se manifester. Jusqu'au premier décembre. Des successeurs potentiels, il y en a, dont l'ambitieux projet de captage de CO2 Ulcos, assuré d'obtenir des financements européens. Arnaud Montebourg a évoqué le 28 novembre un repreneur prêt à mettre "400 millions" sur la table. Problème : la portion du site mise en vente ne serait pas, seule, intéressante pour une reprise fructueuse. Le ministre du Redressement productif, qui s'est fortement investi dans ce dossier, a mis les pieds dans le plat. L'idée d'une nationalisation temporaire de l'ensemble de la structure - qui viserait à faciliter l'émergence d'un nouveau pôle privé - fait son chemin. Les syndicats l'approuvent, des politiques d'horizons très variés la voient d'un oeil favorable. À la tête de l'État, on ne l'exclut pas. ArcelorMittal, en revanche, ne l'entend pas de cette oreille, considérant que les activités qu'elles souhaite maintenir sont pleinement "intégrées au reste des activités du groupe en France et en Europe." Quelle sera l'issue de ce bras de fer ? Le volontarisme politique, porté notamment par le président François Hollande, fera-t-il ses preuves ? En filigrane, la seule question qui vaille... : quel avenir pour l'industrie en France ? Le maire de Florange, Monsieur Philippe Tarillon, a accepté de répondre à mes questions, à l'aube d'une semaine cruciale. Je souhaite lui adresser mes remerciements et mes voeux pour une revitalisation de l'économie de sa commune. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

PHILIPPE TARILLON

Maire de Florange (Moselle)

 

Florange, "ville symbole"

 

Philippe Tarillon

(Photo fournie par Philippe Tarillon)

 

 

Q : 20/11/12

R : 25/11/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Philippe Tarillon. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ?

 

Philippe Tarillon : Que je me suis engagé jeune en politique. Que je suis issu d'un milieu populaire et que je ne l'oublie pas, au delà de mon cursus universitaire (Sciences Po Paris puis l'ENA en 1988). Je suis originaire de ce coin de Moselle et que j'ai souhaité retourner y vivre, plutôt que de "faire carrière".

 

 

Paroles d'Actu : Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager dans la vie de la cité, à adhérer au Parti socialiste ? Quels ont été vos premiers combats ?

 

Philippe Tarillon : Le refus des injustices et aussi la prise de conscience, renforcée durant mon cursus, que notre société est très cloisonnée. Mon premier souvenir politique, c'est la campagne de François Mitterrand en 1974. J'avais moins de 13 ans ! Le plus émouvant : le 10 mai 1981. Mon père pleurait de joie. Pour lui, ça signifiait la retraite à 60 ans.

 

 

Paroles d'Actu : Comment avez-vous réagi à l'annonce de l'élection de François Hollande à la présidence de la République ? Qu'avez-vous ressenti à ce moment-là ?

 

Philippe Tarillon : Une immense joie ! J'ai pensé à mes amis sidérurgistes d'ArcelorMittal. C'est avec eux que j'ai fêté la victoire.

 

 

Paroles d'Actu : Qu'attendez-vous raisonnablement de ce "quinquennat rose" ? Qu'est-ce qui vous fera dire, au printemps 2017, qu'il a été - ou non - réussi ?

 

Philippe Tarillon : Si les engagements pris ont été tenus, si le chômage recule significativement, si la dette a commencé à diminuer, alors Hollande aura servi notre pays.

 

 

Paroles d'Actu : Vous êtes depuis 2001 le maire de Florange, en Moselle. Une ville qui fait figure, comme sa voisine Gandrange, de symbole de la casse industrielle en France, d'une Lorraine post-sidérurgique sinistrée. Quelle est la situation dans votre commune aujourd'hui ?

 

Philippe Tarillon : Oui, une ville symbole d'un combat pour l'industrie, mais aussi une ville qui diversifie son économie, qui change son image de marque (centre culturel la Passerelle par exemple). Pour autant, le chômage ne cesse de monter (402 demandeurs d'emploi en juin 2008, plus de 1000 aujourd'hui !)

 

 

Paroles d'Actu : Êtes-vous optimiste quant à une revitalisation fiable et durable de l'industrie florangeoise ? Je pense notamment à ULCOS, un projet innovant de captation et de stockage du CO2. Quels sont les derniers éléments de ce dossier ? Quels appels souhaiteriez-vous lancer à l'attention des différents acteurs d'influence dans cette affaire ?

 

Philippe Tarillon : Vous avez vu l'initiative commune des élus de toute sensibilité, sous forme d'une lettre ouverte au Président de la République, pour permettre une solution de reprise. Ulcos est désormais classé 1er, c'est très important.

 

 

Paroles d'Actu : Plus généralement, qu'est-ce qui devrait être fait dans notre pays, à tous les niveaux, pour renforcer notre tissu industriel et favoriser l'installation d'entreprises innovantes ?

 

Philippe Tarillon : Travailler sur la compétitivité produit, pas seulement au niveau prix. Nous avons besoin de favoriser le lien innovation-entreprises, l'investissement plutôt que les placements financiers. Ce qui manque à la France, ce sont ces entreprises moyennes qui exportent et choisissent des créneaux porteurs.

 

 

Paroles d'Actu : Florange, je le suggérais tout à l'heure, reste largement associée dans l'esprit des Français à un évènement négativement connoté. Parlez-nous de la Florange qui gagne à être connue, découverte...

 

Philippe Tarillon : Florange, c'est aussi une formidable politique de solidarité, pour l'insertion, les personnes âgées ou les plus démunies. C'est aussi une riche vie associative. Et une référence culturelle avec la Passerelle !

 

 

Paroles d'Actu : Voulez-vous évoquer pour nous votre quotidien de maire ? Les moments de découragement, les moments de joie... Si vous aviez un avis à émettre là-dessus, qu'aimeriez-vous que vos administrés retiennent de vous, au terme de votre mandat ?

 

Philippe Tarillon : Que je ne ménage pas mon temps pour ma ville. Que je sais privilégier l'intérêt général sur les grands dossiers (ArcelorMittal, le port d'Illange). Que je suis un bâtisseur d'idées et de projets. Il y a des moments de découragement quand vous êtes confrontés de plus en plus à l'égoïsme. Mais aussi de grandes satisfactions quand vous avez le sentiment d'avoir été utile.

 

 

Paroles d'Actu : À l'heure où je rédige ce questionnaire s'ouvre le Congrès des Maires de France. Quel est, en tant qu'élu local, votre message au législateur, au gouvernement ?

 

Philippe Tarillon : Qu'il clarifie les responsabilités. Qu'il nous laisse travailler, en diminuant l'inflation des normes et en évitant d'accroître le transfert des charges. Qu'il fasse enfin confiance à l'intelligence locale de la France.

 

 

Paroles d'Actu : Vous êtes très actif sur le web, sur Facebook notamment. Que représentent ces nouvelles technologies d'information, de communication à vos yeux ?

 

Philippe Tarillon : Un lien direct avec une partie des citoyens et un formidable moyen de communication, pour faire passer ses idées, échanger, réagir.

 

 

Paroles d'Actu : Que peut-on vous souhaiter pour la suite, Philippe Tarillon ?

 

Philippe Tarillon : La réussite pour ma ville, pour les projets que je porte avec mes équipes à la mairie et au Val de Fensch. Et puis, comme pour tout le monde, une part de bonheur personnel ! 

 

 

Paroles d'Actu : Un mot pour nos lecteurs ?

 

Philippe Tarillon : Merci pour leur intérêt. J'ai été très sensible à la vague de solidarité à l'égard de Florange, devenue un symbole. 

 

 

Paroles d'Actu : Quelque chose à ajouter ? Merci infiniment...

 

Philippe Tarillon : À bientôt sur les réseaux sociaux !

 

 

 

Une nouvelle fois, je vous remercie, Monsieur Tarillon ! Je m'associe évidemment à ces souhaits que vous formulez. Puisse Florange sortir renforcée des événements à venir... Phil Defer

 

 

 

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27 novembre 2012

UMP : Après la crise... Paroles de militants

Il est loin, le 28 novembre 2004. Ce jour-là, Nicolas Sarkozy accédait à la présidence de l'UMP, élu avec un score de 85%. Les militants du parti au pouvoir venaient de plébisciter cet homme dynamique, ce leader charismatique qui promettait un changement réel. Les espoirs placés en lui étaient grands. Deux ans et demi plus tard, il entrait à l'Élysée.

 

Comment ont-ils pu en arriver là ? En 2012, rien ne va plus à l'UMP. Après le temps des défaites, celui de la reconquête, passant par une remobilisation des troupes, une réorganisation de l'appareil. Deux candidats aux styles très différents pour reprendre le flambeau, à la mi-novembre : Jean-François Copé, le secrétaire général "décomplexé" de l'UMP ; François Fillon, l'ex-Premier ministre plus consensuel, "tiède" diront certains. Les sondages annoncent ce dernier comme le grand vainqueur du scrutin, après tout, n'est-il pas, de loin, le préféré des sympathisants UMP ? Ils ne votent pas, mais bon, ça change quelque chose ? ...

 

98 voix d'écart... 50,03% pour Copé, 49,97 pour Fillon. Vingt-quatre heures après une soirée de grande confusion, la commission électorale du parti, la désormais fameuse Cocoe, proclame la victoire du maire de Meaux. Le camp Fillon refuse de s'avouer vaincu. Le président de la commission n'a-t-il pas lui-même reconnu l'oubli de la prise en compte d'électeurs ultramarins ? De toute façon, aucune des parties n'a confiance en l'autre. De part et d'autre, des soupçons de fraude, de bourrage d'urnes. Irréconciliables. Alain Juppé intervient de façon éphémère, espérant jouer le rôle du chevalier blanc avant de jeter l'éponge. La crise est ouverte. Il y aurait, dit-on, un risque pour l'avenir même du parti. Copé confirmé, un résultat qui ne convient décidément pas à François Fillon, qui menace de se passer des instances de recours internes, réputés biaisées car composés de proches du secrétaire général sortant. De faire appel à la justice... Comment ? On règle les affaires de famille devant les tribunaux, maintenant ? La situation est grave. Neuf jours au moins d'agonie pour les militants qui eux peuvent être fiers de leur élection, pour s'y être déplacés en masse. Ils ont été à la hauteur, quid des instances dirigeantes de leur parti, quid des deux forces en présence ? ... Ces petites mains sont en tout cas les premiers à déplorer ce mauvais remake de la présidentielle américaine en Floride, en 2000.

 

Un président issu du scrutin du 18 novembre aurait-il quelque chance d'apparaître comme totalement légitime, incontesté dans son propre camp pour mener le premier parti d'opposition ? La solution, vu la faiblesse de l'écart, vu le climat de suspicion, la dégradation généralisée, ne serait-elle pas de faire table rase, de reconnaître humblement les dysfonctionnements, de revoter ? Une position notamment défendue par Nicolas Sarkozy. Elle est aussi, depuis le début, celle de votre serviteur, même si son opinion de simple observateur importe peu. Celle des adhérents, en revanche, est essentielle. Un grand parti n'est rien sans ses adhérents, chacun en est-il conscient rue de La Boétie ? Que pensent-ils des troubles qui secouent leur formation ? De ce désordre post-électoral qui érigerait presque (presque... n'exagérons rien) le congrès socialiste de 2008 à Reims en modèle de transparence et d'esprit de camaraderie ? J'ai souhaité donner la parole à ces militants qui, en tant que tels, ont ma sympathie... Loin des conflits d'égos, ils font souvent preuve d'une sagesse supérieure à celle des cadres de l'UMP. Et qu'on se le dise... ils ne veulent plus être les dindons d'une triste farce qui n'a que trop duré... Cet article "collectif" est ouvert, si d'autres veulent y prendre part, ils peuvent le faire en me contactant par mail, par Facebook. Je remercie celles et ceux qui l'ont déjà fait d'avoir accepté cette invitation ! Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer.  DOCUMENT

 

 

 

UMP : Après la crise...

 

Paroles de militants

 

UMP

(Source de l'illustration : Union pour un Mouvement Populaire)

 

 

 

 

LE QUESTIONNAIRE

  

- Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

- Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

- Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

- Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

- Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

- Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

 

 

 

LES RÉPONSES

 (PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE DE RÉCEPTION)

 

 

 

26 novembre

 

 

 

Adrien Caty

http://twitter.com/Super_Dridri

 

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Tout d’abord merci de votre interview. Je suis Franc-Comtois d’origine, mais je fais mes études à Strasbourg, en 4ème année de Droit Public.

 

Je tiens d’emblée à préciser que les propos que je tiens ici n’engagent que moi et reflètent un avis strictement personnel.

 

Très tôt je me suis reconnu dans les valeurs de droite, qui sont également celles que ma famille partage depuis plusieurs générations.

 

Pour moi, être de droite n’est pas un héritage. C’est se retrouver dans des valeurs. Et mes valeurs sont celles de la solidarité, du courage, de la responsabilité, du travail. Ce sont ces valeurs que j’ai retrouvé avec Nicolas SARKOZY, mais également chez François FILLON, que j’ai toujours soutenu en tant que premier ministre.

 

La clef de voûte de mon engagement est certainement la France. C’est notre pays, et peut être par bon sens patriote, j’ai la ferme volonté de ne pas le voir sombrer dans certains travers. Ce sens de la Patrie ainsi que l’intérêt général ne sont pas de vaines notions. C’est le fil d’Ariane de mon engagement politique ainsi que de mes études universitaires.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Cette semaine est ce qui pouvait nous arriver de pire dans la vie du parti. Si les militants avaient souvent clairement marqué leurs choix pendant la campagne interne, aujourd’hui, c’est un grand rassemblement de tous les militants que j’observe. La plus grande crainte exprimée par tous les militants est de devoir faire face à l’implosion du parti. Il nous mettrait tous devant un choix cornélien : choisir entre ses convictions.

 

Le temps d’attente des résultats est largement excessif. De même que les contestations de ces résultats par les moyens médiatiques actuels. C’est la raison pour laquelle beaucoup de militants saluaient avec enthousiasme l’intervention d’Alain JUPPÉ. J’étais l’un des premiers à le faire.

 

Il devient urgent d’arrêter ces conflits internes qui nous ridiculisent aux yeux de la majorité, et risque de faire voler en éclat le plus grand parti de France.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos vœux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

Face à une telle situation de chaos, où l’on ne sait plus réellement qui n’a pas perdu et qui n’a pas gagné, il n’y a qu’une seule solution : une direction collégiale.

 

Le message que j’aurais aimé pouvoir donner à MM. Copé et Fillon aurait certainement été un conseil : d’accepter sans conditions l’offre de médiation faite par M. Juppé.

 

Malheureusement, M. Juppé s’est vu retirer cette initiative qui était l’une des rares pouvant encore sauver notre parti.

 

Si j’avais un autre message à adresser aux deux camps, ce serait d’arrêter cette guerre d’usure face à un adversaire inusable. Cela ruine tous les espoirs militants, et nous décrédibilise profondément dans toutes nos actions pour les années qui viennent.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Quand plus de 180 000 militants vont aux urnes pour exprimer leur choix personnel, je ne pense pas qu’on puisse parler de fiasco. Il y a certes un échec, mais il se situe au niveau des résultats de cette élection.

 

Je ne sais pas si les blessures seront profondes. Deux niveaux sont à prendre en compte. Au niveau local, les divergences disparaîtront vite chez la plupart des militants, et c’est unis que nous continuerons à exprimer nos valeurs. Le risque est que la fracture demeure chez nos aînés et cadres nationaux. Rappelons-nous le temps qu’il a fallu pour oublier les divergences entre MM Chirac et Balladur. (est-ce totalement fait d’ailleurs ?)

 

Je crains qu’on ne s’engage dans un processus très long de divergences. Mais l’important est que la « base » reste soudée. Maintenir cette cohérence est l’élément essentiel à l’heure actuelle. Ne pas savoir la maintenir ne serait pas de bon présage pour l’avenir de la droite et de notre mouvement.

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

Certes, 2012 n’aura pas été la meilleure année électorale dans notre parti.

 

La défaite de Nicolas SARKOZY, déjà regretté d’ailleurs, est le cumul d’une multitude de facteurs. Nous ne pouvons pas en tirer d’enseignements précis. D’un point de vue militant, le déploiement de tous dans toutes les fédérations a cependant été un exemple de mobilisation. C’est sans doute cela que je veux retenir de 2012. L’engagement de tous au service de nos valeurs, à la défense de nos convictions.

 

Et puis, n’oublions pas que cette année n’a pas été défaitiste partout. Dans ma circonscription, nous avons eu la chance de fêter le 17 Juin une belle victoire aux législatives. Notre député Alain CHRETIEN a même gagné dans certains cantons pourtant acquis à la gauche depuis longtemps.

 

Pour l’avenir, nous devons nous redéployer encore plus au plus près des citoyens. C’est ce qui se passe dans les permanences locales qui permet de faire vivre nos valeurs, plus que ce qui se passe dans le siège parisien. J’en atteste par ce que je vois régulièrement dans les trois permanences parlementaires de ma circonscription (dont la permanence UMP).

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

Déjà, vous remercier de m’accorder cet entretien. Dans la tourmente actuelle, on semble se soucier bien peu de l’avis des militants.

 

Ah si, je voudrais rajouter une chose. Je ne pense pas qu’on puisse réussir en politique par ambition. On fait de la politique pour défendre des valeurs et des convictions. Ce sont elles qui nous poussent à nous engager. Je ne fais pas d’une carrière politique mon objectif professionnel. Mais j’estime que si à moment donné, j’ai la chance de devoir défendre mes valeurs et mes convictions auprès de mes concitoyens, et par respect pour tous ceux qui ont fait notre pays, je le ferai.

 

 

 

Christophe Versini

 

Je me présente, je m'appelle Christophe Versini, je suis délégué des jeunes populaires de la 15ème circonscription de Paris, conseiller de quartier à la mairie de Paris 20 et étudiant en droit.

 

Ce qui m a poussé à m'engager en politique, c'est l'amour pour mon pays, l'histoire du Général De Gaulle, de Napoléon. Comme ces hommes, je veux apporter quelque chose à mon pays, apporter ma Pierre à l édifice.

 

Les événements de ces dernières semaines sont pathétiques et honteux dans un grand parti politique comme l'UMP. En tant que militant, je suis déçu par les responsables UMP, je suis triste comme de nombreux militants que nous côtoyons de la division de notre parti mais nous voulons connaître la vérité sur les résultats du vote. Certains militants ont déjà quitté le parti.

 

Aujourd'hui, je pense que la meilleure solution est de créer un nouveau parti, la fracture politique à l UMP est évidente, plus rien n'empêchera l'éclatement de l UMP. Il faudra des années pour que la droite française s'en relève. La droite doit reconstruire un parti Gauliste-social. L'année 2012 est à oublier très vite pour la droite française, pourvu que 2013 et 2014 soient meilleures...

 

 

 

Morgan Fix

(Militant UMP, Alsace)

 

Morgan Fix

 

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Bonjour, cela fait maintenant plus d'un an que je suis adhérent à l'UMP, même si je partageais leurs idées depuis longtemps. J'avais milité pour Nicolas Sarkozy en 2007. Le déclic s'est fait grâce à un professeur qui critiquait sans cesse la politique menée par Nicolas Sarkozy, j'ai alors pris ma carte et défendu sans complexe mes idées. Pour ces élections internes, j'avais d'abord choisi le camp Fillon, mais nous n'avons pas besoin d'un candidat à la présidentielle, c'est une opposition forte dont nous avons besoin. François Fillon aurait apporté des réponses concrètes face au PS, grâce a son expérience ministérielle, mais pour moi, il n'est pas l'homme de la situation. Quant à Copé... je n'ai pas confiance en lui. Je n'ai donc pas voté.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Depuis une semaine, les ténors du parti donnent un spectacle sans fin devant la France entière. Pour tout vous dire, j'essaie de ne pas suivre toute l'actualité afin de ne pas leur prêter l'attention qu'ils désirent. Pour mon entourage, chacun continue à défendre son camp.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

Beaucoup pensent aujourd'hui au retour de Nicolas Sarkozy pour calmer le jeu, mais je pense qu'il est encore trop tôt pour qu'il revienne. Le parti doit d'abord se reconstruire autour du président du parti. Je pense qu'il faudrait recommencer, mais pas seulement le vote car les deux mêmes candidats s'y opposeront à nouveau. Mais que d'autres candidats rejoignent la course à la présidence du parti, je pense notamment à Xavier Bertrand qui m'inspire confiance, et qui a récolté les parrainages suffisants.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

En effet le mal est fait, mais il est maintenant temps de se retrouver, surtout ne pas se diviser ! Notre parti vient d'être affaibli, mais il est encore temps de de relever. Nous ne devons pas nous tromper d'ennemis, nous devons combattre le socialisme, qui pendant se temps rigole de nous. Il est grand temps de se retrouver, au nom de la France ! Pour l'intérêt commun des Français.

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

Ce spectacle donne une image négative et immature de l'opposition que nous sommes. À l'avenir, j'espère que cela nous aura servi de leçon et que nous ne traverserons plus une telle aventure.

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

Merci à vous.

 

 

 

Augustin Deschamps

 https://twitter.com/augdeschamps

 

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Je m'appelle Augustin Deschamps, j'ai 20 ans et je suis militant UMP dans la 1ère circonscription de Paris. Je suis des études de droit et je prépare divers concours. Je suis également passionné de musique électronique et d'art contemporain.

 

Mon engagement à l'UMP a débuté avec la campagne présidentielle de 2012 et s'est poursuivi avec les élections législatives pendant lesquelles j'ai contribué à la campagne de Pierre Lellouche. J'ai personnellement pris parti pour François Fillon pour la présidence de l'UMP.

 

Comme beaucoup, mon engagement au sein de l'UMP a été le prolongement naturel d'un intérêt que je porte à la politique depuis de nombreuses années. Rien ne me prédestinait, dans mon entourage, à prendre une telle voie. La campagne présidentielle, au travers de l'espoir suscité par Nicolas Sarkozy, a définitivement été un élément déclencheur.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Comme tous les militants de l'UMP, je regrette profondément la tournure que prennent les événements. La situation n'a cessé de se dégrader depuis le dimanche 18 novembre, et les deux camps en portent la responsabilité. Aujourd'hui, la situation des militants est extrêmement inconfortable. Ils subissent une situation qui leur a été imposée et doivent faire face à la crise la plus grave que notre famille politique ait connue. Beaucoup se sentent égarés dans un tourbillon médiatique alimenté par les affrontements incessants auxquels se livrent certains de nos camarades. C'est pourquoi il me paraît important que chacun prenne du recul sur le contexte actuel.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

À l'heure où je vous parle, Alain Juppé a abandonné ses tentatives de médiation, en réponse au refus de Jean-François Copé d'accepter le moindre compromis. François Fillon s'apprête à déposer un recours devant la Justice, et la Commission Nationale de Recours doit rendre un délibéré que plus personne n'attend vraiment. De nombreuses personnalités se prononcent en faveur d'un nouveau scrutin, et c'est également mon sentiment. Quelle que soit l'issue des délibérations de la CNR, le Président de l'UMP qui sera désigné n'aura ni la légitimité, ni l'autorité nécessaires au rassemblement des troupes.

 

Un nouveau vote, organisé dans la plus grande transparence et dont les résultats seraient incontestables me paraît aujourd'hui la solution la plus souhaitable pour l'UMP. C'est dans cette optique que Nathalie Kosciusko-Morizet a lancé une pétition sur internet, qui rencontre un succès indéniable.

 

Le message que je voudrais adresser aux camps Copé et Fillon, en toute humilité, c'est un appel à la raison. Ce qui m'attriste le plus, c'est le comportement de ceux, ténors ou militants, qui tentent par tout moyen de faire valoir leur point de vue en invectivant l'adversaire, parfois avec une violence proche de la turpitude. Nous ne pouvons plus nous payer le luxe d'une guerre interne. L'avenir de notre parti est plus que jamais menacé et toutes nos forces doivent aujourd'hui être employées pour rétablir un semblant d'unité à l'UMP.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Je suis un éternel optimiste, et je ne veux pas croire à une implosion de l'UMP. La principale raison d'exister de ce parti fait qu'une scission irait à l'encontre même de ce pourquoi nous nous battons chaque jour. La France a plus que jamais besoin d'une droite unie, fer de lance de la politique alternative que nous proposons aux Français en réponse à l'action du gouvernement en place. Cependant, je n'exclus pas non plus le pire ; la création d'un nouveau parti emmené par François Fillon et ses soutiens parlementaires me semble très peu probable, mais la formation d'un nouveau groupe à l'Assemblée Nationale est une alternative de plus en plus envisagée.

 

Quoi qu'il advienne, notre famille politique en ressortira nécessairement affaiblie. Je pense qu'il faudra plusieurs mois, et surtout un gigantesque travail de restructuration pour que l'UMP retrouve tout son éclat.

 

Mais je ne crois pas à l' «hémorragie» de militants que le centre et l'extrême droite nous annoncent. Il faudrait bien plus qu'une bisbille interne pour ébranler les valeurs de centaines de milliers de militants et d'adhérents qui ont fait le choix de l'UMP pour la France.

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

Il est clair que l'année 2012 n'aura pas été la plus riche en succès pour notre mouvement ! Mais j'oserais dire que les revers que nous avons connus constituent une richesse fantastique pour l'avenir. Les erreurs commises hier nous permettent aujourd'hui de tirer tous les enseignements qui nous feront gagner demain. C'est des périodes de crise telles que celle que nous connaissons que naissent les grandes réalisations politiques.

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

J'invite tous les jeunes de mon âge à franchir le seuil d'une permanence de leur quartier, quelle qu'en soit le parti. Ils seront systématiquement accueillis avec bienveillance, et prendront tout au plus le risque de vivre une aventure humaine extraordinaire ! Merci beaucoup.

 

 

 

Rudolph Granier

 

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Bonjour. Je suis Président de l’Union des Jeunes pour le Progrès (UJP), une association née en 1965 à l’initiative de Georges Pompidou et de Robert Grossmann à la demande du Général de Gaulle et ce afin de rassembler les jeunes gaullistes.

 

Au titre de l’UJP, nous sommes mouvement associé de l’UMP depuis maintenant près de deux ans.

 

A titre personnel, je suis adhérent de l’UMP, ce qui concerne une majorité des adhérents de l’UJP mais la double affiliation UJP-UMP n’est pas systématique. La reconnaissance constitutionnelle des partis politique et le souhait de faire grandir les biens communs tels que la république, la nation, la démocratie et encore la laïcité m’ont poussés à m’engager. Ces biens légués par nos ancêtres méritent que nous les défendions avec ténacité et exigence, chaque jour.

 

Nous considérons que nous pouvons nous exprimer au sein de notre famille politique traditionnelle en toute liberté et qu’il nous appartient de faire vivre l’héritage du gaullisme associé au progrès qu’exige le XXIème siècle. Rien de plus absurde et désagréable que d’entendre « Si le Général était là… Le Général aurait fait… ». Laissons l’histoire à sa place et considérons d’abord que la Gaullisme est un pragmatisme et non une tentative d’explorer l’année 2012 à l’aune des années 50.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

  

Les résultats de l’élection tel que proclamés par le Président Gélard ne peuvent satisfaire personne. Les doutes, les suspicions, les contestations naissantes ne pouvaient être que prévisibles considérant l’écart officiel, qui pour mémoire était de 98 voix. Le déchainement médiatique que nous avons connu par la suite a sans doute exacerbé certaines positions loin de la sérénité dont nos responsables politiques doivent faire preuve.

 

Les militants de l’UJP sont circonspects sur ces événements et nous préférons garder la tête froide et poursuivre nos travaux dans l’intérêt du débat politique tel que nous l’avons toujours souhaité : serein, apaisé et digne. A ce titre, nous poursuivons les propositions sur l’Education, entamons un cycle de réflexion sur l’Union européenne. Quel regard porter sur les négociations actuellement menées par François Hollande dans le cadre du budget de l’Union européenne des prochaines années ? Qu’en est-il du Programme ERASMUS ? Quelle proposition a été faite à nos agriculteurs avec un budget de la PAC désossé de part en part et sans ambition ? Voilà les préoccupations des Français. Voilà les réponses que le politique doit apporter.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos vœux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

Je pense qu’il serait souhaitable de tenir à nouveau le scrutin, par un vote électronique, sous le contrôle d’une autorité indépendante. Nous sommes conscients du coût, mais si c’est le prix d’un vote non contestable, il faut le payer.

 

La médiation proposée par Alain Juppé avait le mérite de l’apaisement mais n’a malheureusement pas obtenu l’accord de toutes les parties. Dont acte. Les recours sont à la main de chacun, sur le terrain judiciaire comme en interne. Mais n’oublions pas que nous avons des territoires à reconquérir et que l’union sera nécessaire. Nous ne pouvons prétendre rassembler une majorité de Français si nous ne sommes pas nous-même rassemblés.

 

Le nécessaire débat au sein de notre famille doit exister, sur le terrain des idées et non des personnes. Il n’est pas nouveau que les propositions de la Droite Forte ne porte pas notre assentiment total au sein de l’UJP, mais il doit exister. Nous déplorons la caricature et les raccourcis et notre travail doit porter sur la pédagogie et le rassemblement du peuple français. Nous nous battrons inlassablement sur ce terrain.

 

Je souhaite enfin attirer l’attention de vos lecteurs sur un point essentiel : l’UJP va rapidement se positionner sur une charte morale liée à la probité de nos responsables politiques. Il est insoutenable de douter de l’intégrité d’un responsable politique et nous proposerons le retrait par la personne elle-même de toute gestion publique pendant au moins le temps où la justice proclamera son innocence.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Parler de «l’ancien parti majoritaire » est sans doute prématuré, et nous ne souhaitons pas voir disparaître l’UMP. Si cette crise passagère appelle un renouvellement des idées et que chacun choisisse en âme et conscience, alors allons-y ! L’expression démocratique à laquelle l’UMP est aujourd’hui confrontée doit être respectée.

 

Je n’ai pas souhaité engager officiellement l’UJP derrière un candidat. La liberté dans ce genre de débat est nécessaire et je reste assez éloigné de la caporalisation des militants. Certains étaient pro-Fillon, d’autres pro-Copé. Je ne retiens que les débats enrichissants permettant de se convaincre mutuellement. N’est-ce pas ça la politique ? A l’UJP, c’est notre conception, et nous la faisons vivre.

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

À l’échelle du temps, il ne faut pas dramatiser. L’opposition à un rôle essentiel dans le fonctionnement de nos institutions. Il nous faut jouer ce rôle avec dignité et de façon constructive. L’état de la France l’exige plus que tout. Certes, nous n’avons plus aucun levier du pouvoir, mais les prochaines municipales, les élections européennes sont autant de chance pour par exemple faire basculer le Sénat en 2014. Apprenons à reconstruire notre crédibilité auprès des Français. Et plus que tout, apprenons de nos erreurs. En revoyant notre socle idéologique. Personne n’est exempt d’un examen de conscience sur les causes de nos différents échecs électoraux et parfois sur nos échecs moraux.

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

Oui ! Au rythme où vont les événements, j’espère que l’actualité de mes propos sera encore de rigueur. Mais rien n’est moins sûr.

 

Félicitations pour votre initiative et bonne route !

 

 

 

Valentin Fontan-Moret

http://valentinfontan-moret.tumblr.com

 

Valentin Fontan-Moret

  

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Bonjour, je suis militant UMP au sein de la structure "UMP Lycées" dans le Rhône, dans la ville de Lyon. Je suis co-gestionnaire de la page Facebook UMP Lycées du Rhône ainsi que du compte twitter @UMPlycees69 sur lesquels j'invite chacun à nous rejoindre.

 

J'ai fait le choix d'adhérer à l'UMP le 9 Mai 2012. Le 6 Mai au soir, comme des millions de Français, j'étais triste et inquiet pour l'avenir de notre pays. Je me suis laissé le temps de la réflexion: 2 jours, avant d'adhérer.

 

Les sujets sociaux, économiques ou diplomatiques m'ont toujours interessé en tant que spectateur. Puis je me suis forgé à force de curiosité une véritable conscience politique. À côté de cela, le désir profond de servir la France n'a cessé de grandir en moi depuis plusieurs années. Alors, lorsque j'ai compris que la Droite française devrait entrer en résistance, j'ai souhaité la rejoindre pour apporter ma contribution et ainsi réaliser mon souhait de défendre des idées, des valeurs, des convictions. Celles portées par l'UMP.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Les événements qui se sont enchaînés depuis le 18 novembre ont été très éprouvants, moralement, pour tous les militants je pense. Nous n'avons pas tous eu la même vision des choses parce que nous n'avons tous pas soutenu le même candidat. Mais nous avons tous été attristés de voir l'UMP en péril, alors qu'elle était déjà "blessée" depuis le 6 mai.

 

Mais il est normal qu'après avoir tenu le pouvoir pendant 10 ans, soit depuis sa création, l'UMP ait besoin de penser ses plaies, d'apprendre à être un parti d'opposition même si cela est douloureux.

 

J'ai toujours pensé que cela ne nous tuerait pas, que ça ne pourrait donc que nous rendre plus fort. Je suis certain que la nouvelle équipe dirigeante saura tirer les leçons de cet épisode.

 

Et bien sur, en tant que militant, je n'attends qu'une chose : la résolution de ces problèmes et le retour rapide d'une équipe dirigeante forte et dynamique pour mener une opposition forte, intelligente et constructive. Nous avons voté pour élire un Président, pas pour voir notre famille se déchirer ! Nous ne pouvons pas nous laisser voler notre parti par une querelle intestine que nous n'avons pas voulue.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

J'ai personnellement soutenu Jean-François Copé durant la campagne interne et je crois que son attitude a été exemplaire depuis le début du "fiasco". Il est toujours allé dans le sens de la réconciliation, de l'unité, du rassemblement.

 

Les statuts existant, même s'ils sont sans doute obsolètes comme je l'ai déjà dit, doivent être respectés. Ces statuts sont la garantie de notre unité et de l'exercice de la démocratie interne. Jean-François Copé a toujours veillé à les respecter.

 

Quant au recours à la Justice, je ne crois pas que le signal envoyé ait été le bon. Je n'y ai pas retrouvé la loyauté et l'honneur de François Fillon. Lui qui avait servi la France aux côtés de Nicolas Sarkozy avec tant d'élégance et de talent n'a pas su accepter la défaite avec autant de dignité que le Président de la République. J'ai été attristé par cette décision.

 

Aujourd'hui, je souhaite donc que Jean-François Copé continue ses efforts de rassemblement en tant que Président, je suis sûr qu'il le fera. Et évidemment, j'espère que François Fillon n'a pas quitté la politique. Il a été un homme d'état de grand talent, j'espère qu'il saura saisir les mains tendues, sinon aujourd'hui, dans quelques temps.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Je crois que l'UMP est un parti fort, et je pense que dans quelques semaines tout au plus, cet épisode sera derrière nous. Evidemment, l'amertume des uns et la colère de tous les militants face à ces évènements à ponctuellement affaibli notre parti. Mais dès lors que la confiance sera de nouveau au rendez-vous, tous les militants seront unis. Nous ne demandons qu'à retourner au charbon !

 

Je ne crois pas à l' "hémorragie" que les médias décrivent: ce qui nous soude, ce sont nos idées. Nos valeurs, nos convictions, nous unissent plus que n'importe quel visage. Les Hommes passent, les idées restent. C'est pour cela que nous, les 310 000 militants, resterons unis. Nos valeurs, que nous ayons été "copéistes" ou "fillonistes" sont identiques. Ce sont les valeurs de l'UMP.

 

Et ceux qui dénoncent un "virage à droite" mené par Jean-François Copé sont dans l'erreur ! Le 18 novembre, nous avons voté pour des motions. La Droite Sociale, la France Moderne et Humaniste, le Gaullisme voie d'avenir pour la France et la Boîte a Idées ont reçues plus de 60% des suffrages ! C'est bien le signe que le centre-droit est bel et bien à l'UMP, nul part ailleurs. La diversité des courants à l'UMP fait la force de notre Unité et de notre capacité à rassembler tous les Français.

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

Je pense que l'enchaînement de tous ces évènements aurait pu être contenu par un plus grand respect. Respect des statuts, de la démocratie, des militants. Mais maintenant que Jean-François Copé a été conforté dans sa position de Président de l'UMP par la commission des recours, la confiance va, je l'espère, regagner le terrain rapidement.

 

Finalement, ce processus aura été trop long, douloureux mais naturel pour le plus grand parti de France, qui apprend à entrer dans l'Opposition. Nous devions en passer par là pour en sortir grandis. La division, au sommet comme à la base, n'aura été que temporaire, j'en suis intimement persuadé.

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

Je souhaite rappeler quelque chose.

 

Notre engagement militant est avant tout un engagement pour la France. Et nous, l'UMP, nous devons aux Français et aux millions de sympathisants de constituer une opposition forte. Une opposition qui les protège face à une gauche folle ! 
Résistance, Reconquête et Rassemblement doivent être nos boussoles pour les années à venir.

 

 

 

Nicolas Dufour

 

Nicolas Dufour

 

Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Dufour Nicolas, je suis étudiant en 1ere année de Droit à l'université de Caen et je suis référant jeune UMP pour la 3ème circonscription du calvados. En 2007, lors des présidentielles, j'ai découvert en le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy, un candidat répondant à mes attentes et à ma vision des choses. Initialement, c'est pour lui que j'ai adhéré à l'UMP. À force de subir les dysfonctionnements de notre société, j'ai voulu agir à mon échelle et arrêter de subir sans rien dire. J'ai donc intégré les Jeunes Populaires du Calvados pour des raisons nombreuses et variées : région à gauche, canton à gauche, plus rien n’avançait.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Comme beaucoup des militants que je peux côtoyer un peu partout, je vis mal la situation actuelle de mon parti, c'est comme une famille et cela fait mal quand des membres se déchirent ! Cependant, mon ressenti de militant est que notre seul ennemi est la gauche et malgré la « crise » depuis une semaine, on continue à aller sur le terrain pour dénoncer les betises du gouvernement : aller/retour sur le mariage, Aéroport ND des Landes, dégradations de la note de la France, politique économique qui conduit à la récession et au chômage.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

Ils doivent arrêter leurs bêtises, la COCOE et la commission des retours a statué, Jean-François Copé est élu président de l'UMP ! On doit donc se réunir ensemble derrière lui, que ca soit le camp Fillon que le camp Copé. Lors de l'élection, j'étais Filloniste, maintenant, je suis UMPiste et je suis derrière notre président ! Il ne doit plus y avoir de camps ! La solution utopique, que beaucoup voudraient, serait le retour de notre Chef: Nicolas Sarkozy.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Je ne pense pas, peut être que ca risque de créer des tensions encore un certain temps à Paris, mais en province comme dans le Calvados, on reste unis et rassemblés, on enregistre des adhésions et pas d’hémorragie de militants ! Jean-François Copé a été élu, il est donc légitime, maintenant, je comprends que Fillon puisse avoir des doutes mais il ne doit pas mettre en péril le parti pour cela !

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

On est en train de vivre une annus horribilis : défaite aux présidentielles, aux législatives et une élection interne dure !

 

Cependant la première défaite est dû à un anti-Sarkozysme, on a aucune leçon à en tirer, on verra dans 5 ans comme cela sera pour Hollande, il est déjà très bas dans les sondages ! La défaite aux législatives, malheureusement, c'était la suite logique ! On n'a jamais vu une élection législative qui ne suivait pas l'élection présidentielle au niveau couleur de l'Assemblée Nationale !

 

Pour ce qui est de la campagne interne, on a des leçons à en tirer, il faut refaire les statuts pour l'élection ! On doit par exemple baisser le nombre de parrainages pour éviter un duel et avoir le choix dans les candidats ce qui aurait pu éviter la situation actuelle ! Et pourquoi ne pas faire le vote électronique, cela coûte peut être plus cher mais cela évite les problèmes !

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

On se prépare pour 2014 et ainsi éviter 5 annus horribilis !

 

Ensemble tout devient possible, il faut que Fillon et Copé ne fassent qu'un !

 

 

 

 

27 novembre

 

 

 

Stéphane Perrin

 

Stéphane Perrin

 

Stéphane PERRIN, militant dans les Vosges, au RPR depuis 1997 et à l'UMP depuis sa fondation. Je suis délégué cantonal, je me suis engagé à l'époque à Epinal pour Philippe Séguin.

 

Le ressenti des militants que je côtoie est différent selon leur sensibilité : les fillonistes sont atterrés et en plein doute, les copéistes se la jouent "embrassons nous folle ville"...

 

Je suis pour une réunion de la Commission des Sages prévue par l'article 36 des statuts du mouvement, avec éventuellement un revote partiel dans les bureaux contestés... et l'établissement d'un bureau exécutif collégial (composé de Copé et 1 copéiste, 2 fillonistes et 1 neutre).

 

Mon message aux 2 camps : ce qui nous unit doit l'emporter sur ce qui nous déchire ! Oui les blessures seront longues à cicatriser et l'UMP est en lambeaux, par contre je pense que nos chefs sauront quand même s'entendre pour contrer la gauche et sa politique inepte, des militants partiront, d'autres viendront... et en 2017, il serait sage que ce soit Nicolas Sarkozy notre candidat. L'UMP doit se reconstruire comme le pôle de droite d'une alliance électorale avec l'UDI et surtout nous devons revoir de A à Z nos statuts, afin d'avoir un fonctionnement plus démocratique...

 

 

 

 

29 novembre

 

 

 

Hélène Bulle 

 

Hélène Bulle

 

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Bonjour, je m’appelle Hélène, j’ai 25 ans, et je suis adhérente à l’UMP depuis 2005. J’ai adhéré à 18 ans, au moment de la crise des banlieues, lorsque Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur, prend les mesures nécessaires permettant de rétablir l’ordre. Pour moi, c’est le déclic : enfin un homme d’Etat, qui n’a pas peur de braver les barrières du politiquement correct et qui a le courage de prendre les choses en main afin de faire primer la sécurité des Français.

 

Cependant, si je considère que militer à l’UMP est une fierté et une véritable aventure humaine, ma priorité était avant tout de m’établir professionnellement. Ainsi, j’ai soutenu les actions et défendu les valeurs prônée par ma famille politique dès que l’occasion m’en était donnée, en étant plus ou moins souvent sur le terrain en fonction des études et concours passés aux quatre coins de la France. Me voici désormais à la direction d’une structure médico-sociale et établie dans l’est de la France. Ainsi, en parallèle de mon travail au sein duquel je préserve une stricte neutralité, je saisis l’opportunité qui m’est offerte par le Député UMP du Territoire de Belfort, Damien Meslot, de devenir Responsable Départementale Jeunes Adjointe (RDJA) dans le département à la fin de l’été 2012.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Les évènements qui mettent à l’épreuve depuis bientôt deux semaines notre famille politique étaient clairement imprévisibles. En tant que militante, j’assume pleinement le fait d’avoir soutenu François Fillon. J’avoue avoir été surprise le soir du 18 novembre, alors que le Territoire de Belfort venait de comptabiliser 63,34% des suffrages exprimés pour François Fillon, à la découverte à la télévision des (non) résultats.

 

Mais mon principal sentiment le 18 novembre, ainsi que celui d’une majorité de militants côtoyés (« copéistes » ou « fillonistes ») une fois l’effet de surprise passé, fut l’incompréhension.

 

L’incompréhension de voir deux leaders s’empresser de proclamer leur victoire tour à tour avant même que la COCOE ne prononce les résultats officiels. L’incompréhension de voir les jeunes fillonistes parisiens se voir interdire l’entrée du siège rue de la Boétie ce même soir.

 

Lundi 19, après une journée interminable, la proclamation des résultats est claire et tout le monde s’apprête, en bonne intelligence, à se réunir autour de Jean-François Copé nouvellement élu Président de l’UMP. L’aventure aurait dû se terminer là, que l’on soit satisfait ou non. Point.

 

Mais comment ne pas réagir lorsque l’on apprend que la COCOE « oublie », ni plus ni moins, de comptabiliser les votes de 3 départements, et, pis encore, ne considère pas nécessaire de les prendre en compte tandis que seules 98 voix séparaient les deux candidats la veille ?

 

Le sentiment du militant doit être abordé de deux points de vue.

 

Les militants ayant voté pour Jean-François Copé sont soulagés de le voir élu Président du parti, et il est légitime qu’ils souhaitent mettre un terme à ce conflit rapidement afin de réunir les adhérents de l’UMP autour de leur candidat. Ils ont honte de l’image que véhicule notre parti à l’extérieur, car ils savent que nous valons bien mieux.

 

Pour leur part, les militants ayant soutenu François Fillon déplorent également l’image de notre famille politique reflétée par les médias. Cependant, si l’on prend la peine de se mettre un instant à leur place, leur réaction apparaît tout à fait légitime : pourquoi laisseraient-ils passer une telle injustice au niveau de la COCOE, puis de la Commission des Recours qui a jugé pour sa part suffisant d’étudier uniquement les recours de Jean-François Copé et non ceux de François Fillon avant de rendre sa décision en faveur du premier ? Trouvez simplement une explication rationnelle à ces deux interrogations et exposez là aux partisans de François Fillon, une grande partie du conflit sera dès lors résolue.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

En tant que RDJA et militante, au vu de la situation qui évolue chaque jour et qui dessert notre parti, la solution que je préconise est un nouveau vote au sujet de l’équipe dirigeante de l’UMP. Le référendum ne ferait que repousser l’échéance de ce vote, autant aller droit au but. A l’heure actuelle, aucun des deux candidats ne pourrait de toute façon affirmer qu’il est légitime à présider notre parti, car trop de zones d’ombres pèsent sur cette élection.

 

Quelques modifications en amont s’avèrent néanmoins nécessaires avant le second vote. En effet, les deux candidats doivent être positionnés sur un même pied d’égalité, en d’autres termes : les deux candidats -ou aucun des deux- (ne) doivent avoir accès aux leviers du parti (accès au fichier adhérent, articles et photographies sur le site de l’UMP, gestion claire des procurations lorsque celles-ci ne sont pas confiées individuellement à une personne de confiance, financement –ou pas- des campagnes, et organisation optimale des bureaux de vote et de leur nombre le jour de l’élection). Si le re-vote ne se déroule pas en ces termes égalitaires, nous nous engouffrons dans une impasse.

 

Quant au message que je souhaiterais faire passer aux deux « camps », il tient en deux mots : restons dignes.

 

Je suis très attachée à ce principe que je ne cesse de répéter depuis des semaines : pour nous militants, le fait de soutenir un candidat en campagne est tout à fait légitime, par contre, critiquer l’ « adversaire » (qui n’en est pas un dans la mesure où il fait parti de notre famille politique) est indigne. Sans le respect de ce principe, nous ne parviendrons jamais à rester unis.

 

Il n’y a pas un militant plus sarkozyste ou plus patriote qu’un autre en fonction de son soutien à l’un ou l’autre candidat. N’oublions pas que les militants d’aujourd’hui sont ceux qui ont adhéré grâce à Nicolas Sarkozy hier et qui sont fiers des valeurs véhiculées par notre parti. Concentrons-nous sur ce qui nous a toujours unis et non sur ce qui nous divise.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Je pense que lorsque les médias auront un sujet plus intéressant et plus instructif à traiter que le psycho-drame à l’UMP, une grande partie des « blessures » se résorberont toutes seules ! Et les véritables adhérents, ceux qui ont pris leur carte par conviction et non par effet de mode, le savent : « Ce n’est pas en pleine tempête que l’on quitte le navire ».

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

Cette année, à première vue, peut paraître sombre : énorme mobilisation autour de Nicolas Sarkozy pour voir François Hollande élu le 6 mai. A ceci ajoutons les médias qui n’ont pour la majorité -un bon 85%- osons le dire, fait preuve d’aucune objectivité au cours de la campagne. Grosse déception parmi les militants.

 

Deux mois plus tard, nouvel enjeu, nouvelle échéance : regain de mobilisation pour élire notre nouveau Président de Parti et son équipe. Résultat : « crise » selon les médias, « honte » pour certains de nos militants, ricanements de la part des partis adverses.

 

Nous pouvons aussi considérer cette année différemment : la mobilisation des adhérents en 2012 a été bien au-delà de nos espérances : pour avoir vécu les meetings de Nicolas Sarkozy à Marseille, Villepinte, la Concorde, au Trocadéro, à la Porte de Versailles, à Strasbourg et à Cernay, un seul mot me vient à l’esprit pour décrire l’engouement suscité : extraordinaire !

 

Deux mois plus tard, les déplacements des équipes de François Fillon et de Jean-François Copé dans toute la France ont permis de multiplier les rendez-vous pour nos adhérents et de mobiliser plus que jamais, et ce quel que soit le candidat. Je n’ai jamais autant entendu chanter la Marseillaise qu’en 2012 et n’ai jamais vu autant de drapeaux brandis pour montrer à quel point les militants de l’UMP sont fiers d’être Français.

 

Là est l’essentiel. Nous avons deux options : la dramatisation à outrance, ce qui permet de faire la part belle aux médias et d’alimenter les discussions de cafés du commerce ; ou bien le choix de considérer que ces débats sont positifs en ce qu’ils prouvent la richesse et le vivier d’idées que comporte notre parti (au moins à l’UMP, on a des idées !), de relever la tête, et d’avancer. Tout commence au niveau local, sur le terrain. A nous de montrer l’exemple, jeunes militants et de donner un regain d’espoir aux désillusionnés sans attendre que les problèmes se règlent au sommet.

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

Mes propos de doivent pas être interprétés comme partiaux. J’assume mon soutien à François FILLON durant cette campagne, et mon rôle de référent pour la motion Droite Sociale en région Franche-Comté. Je me devais de justifier le sentiment éprouvé par de nombreux « pro-Fillon », comme j’ai essayé de justifier la réaction des « pro-Copé » qui ne considèrent pas forcément l’option d’un second vote utile. Toutefois, le 18 novembre étant passé et au vu de la tournure que prennent les évènements, je mesure l’importance de mon rôle de RDJA, qui consiste à rassembler immédiatement, en rappelant aux adhérents ce qui nous unis avant tout, plus que ce qui nous divise de manière temporaire.

 

Merci de m’avoir laissée m’exprimer sur Paroles d’Actu.

 

 

 

 

6 décembre

 

 

 

Charles-Henri Alloncle 

 

Charles-Henri Alloncle

 

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Bonjour. Âgé de 19 ans, je suis actuellement étudiant en deuxième année à Sciences Po Paris, Vice-Président de l’UMP Sciences Po et militant dans les Yvelines.

 

En mai et juin derniers, je me suis consacré à temps plein à la campagne des élections législatives dans la 5ème circonscription de Paris, c’est-à-dire les 3ème et 10ème arrondissements, en tant que coordinateur de campagne. Je milite dans les Yvelines depuis mes 16 ans, animant au début la cellule de l’UMP Lycées ; c’est pourtant lors de cette dernière campagne intense, véritable baptême du feu militant, passée chaque jour de 8 heures à 22 heures sur le terrain, que j’ai profondément compris le sens de l’engagement politique, au service des citoyens. J’appartiens à cette génération UMP engagée, celle du terrain !

 

Trop jeune mais déjà frustré en 2007 de ne pas avoir pu participer activement à la campagne pour les élections présidentielles, je sais désormais que ma révélation politique est venue d’un homme, Nicolas Sarkozy, qui le premier a réussi à mettre des mots sur mes valeurs : celle du mérite, du travail, de la responsabilité et de l’Europe. Petit-fils d’un artisan de la construction européenne, j’ai grandi entre la France et Bruxelles avec le sentiment de la nécessité de construire un projet commun qui nous rassemble, sans entraver les fondements de notre identité française. Je suis particulièrement attaché à notre Nation républicaine dont l’histoire me rend si fier. Cet attachement est sans aucun doute la première raison qui anime mon engagement politique.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Pour être honnête, cette semaine m’a blessé comme un très grand nombre de militants sans pourtant remettre en cause mon engagement au sein de cette si belle famille politique. Selon moi, le propre de l’engagement politique est de tenir, même dans l’adversité.

 

Elle m’a blessé car j’ai compris que nous, les militants, attendions, dimanche 18 novembre, avec beaucoup d’impatience, le lancement de notre parti vers un nouveau cap, celui de la reconquête militante. À peine six mois après deux défaites électorales difficiles à accepter, la formidable mobilisation du 18 novembre a prouvé que l’heure n’était plus aux bilans de toutes sortes, aux analyses ou aux lamentations mais bien à l’action.

 

Qui aurait pu en effet prévoir une telle participation dans ce contexte de défaite ? À 20 heures le 18 novembre, j’étais donc particulièrement fier de l’UMP et de ses militants qui se montraient plus déterminés que jamais à écrire une nouvelle page de l’histoire du parti.

 

Aujourd’hui, l’heure est évidemment à la frustration ; j’éprouve un sentiment de gâchis depuis deux semaines. Si un Président est indispensable pour conduire les prochaines échéances électorales, il ne faut pas oublier que l’UMP repose avant tout sur ses militants et ses idées. À l’UMP Sciences Po, si nous avons décidé de ne pas participer à la campagne ni de François Fillon ni de Jean-François Copé, c’est parce que nous accordons bien plus d’importance au débat d’idées qu’au combat de chefs. Je ne cesse de rappeler que ce qui rassemble les équipes de Jean-François Copé et de François Fillon, notamment l’héritage de Nicolas Sarkozy, est infiniment supérieur à ce qui les divise. Je n’accorde aucun crédit à cette « fracture idéologique » que veulent nous faire croire les commentateurs de gauche ou d’extrême droite. L’ombre d’une scission n’a pour seul but que celui de nous diviser.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

À l’heure où je vous réponds, la proposition d’un référendum sur l’opportunité d’un nouveau vote a été avancée et semble convenir à une grande partie des militants. Même si Nicolas Sarkozy ne peut pas assumer publiquement un rôle de médiateur, je reste convaincu qu’une nouvelle fois, il permettra au parti de retrouver un peu de sérénité et de raison en facilitant les négociations.

 

L’UMP appartient à ses adhérents et à ses militants. Tout ce qui va dans le sens de leur redonner la parole est évidemment positif. De ce fait, si les militants souhaitent revoter, alors revotons ! J’ai conscience que la date de ce vote fait débat. Pour ma part, j’estime que les deux camps doivent dépasser leurs chamailleries de calendrier pour convenir le plus rapidement possible d’une date commune.

 

Mais si les camps Copé et Fillon doivent entendre un seul message, c’est celui de l’apaisement et de la concertation. Nicolas Sarkozy a été le premier à le porter, le soir du 6 mai : « Je vous demande une seule chose, vous devez vous engager à protéger l’unité de la famille. Quoi qu’il advienne. Vous me le devez ».

 

Ces heures interminables de débats souvent stériles et virulents sur les plateaux de télévision nous exaspèrent. Que nos dirigeants règlent cette situation directement, entre eux, et cessent de porter atteinte publiquement à l’image d’unité du parti.

 

Il faut qu’ils comprennent que la réalité du terrain est totalement différente de celle de la rue de Vaugirard. Les militants, qu’ils soient Copéistes ou Fillonistes, sont prêts à travailler ensemble, main dans la main. Ils n’attendent plus que le feu vert de leurs représentants à Paris pour mettre un terme à cette situation de paralysie.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Cette querelle ne porte que sur une centaine de voix entre les deux candidats. Elle n’épouse aucune des fractures politiques de notre famille, les militants en sont bien conscients. Pour preuve, des hommes comme Claude Guéant et Éric Ciotti ont décidé de soutenir François Fillon alors que Jean-Pierre Raffarin et Marc-Philippe Daubresse ont rejoint l’équipe de Jean-François Copé.

 

La vérité c’est que l’on assiste à une opposition de personnalités, une opposition de caractères. Bien sûr qu’elle laissera des traces pendant quelques temps, mais je pense que ces blessures ne seront que superficielles. Je n’ai pas connu cette lutte dévastatrice pour la droite entre l’UDF et le RPR, et je n’en veux pas aujourd’hui pour l’UMP.

 

J’en appelle à la jeune génération dont je fais partie, celle qui a toujours connu l’unité au nom d’un idéal commun, celle qui ne veut pas entendre parler d’un retour de « la droite la plus bête du monde », à défendre la première lettre de notre parti, notre raison de militer : l’Union.

 

Par ailleurs, il faut souligner que l’UMP a perdu en mai son leader incontesté des huit dernières années. Nous avons toujours eu besoin de nous rassembler derrière un seul chef naturel et charismatique. Cette tradition, nous la devons probablement à notre héritage gaulliste. Il aurait donc paru surprenant qu’une nouvelle figure, faisant l’unanimité auprès des militants, émerge après seulement six mois de reconstruction.

 

Je ne crois pas non plus à une « hémorragie » de militants. Nous militons avant tout pour défendre un socle de valeurs, des idées et non une personnalité. Quel que soit le Président de notre parti élu, les valeurs communes de l’UMP résisteront, car il faut bien plus qu’un homme pour effacer des années d’héritage politique. Que certains militants soient découragés, j’en conviens et c’est parfaitement normal, mais la force du militant c’est celle de tenir pour ses valeurs surtout dans l’adversité. En tant que militants, nous abdiquons rarement les premiers, c’est aussi pour cela que nous avons décidé de franchir le pas du sympathisant au militant, le pas de l’engagement.

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

L’année n’a évidemment pas été facile pour notre famille politique. Une page s’est tournée le soir de la défaite de Nicolas Sarkozy. Je dois reconnaître que l’admettre m’a pris du temps.

 

Mais avec un peu de recul maintenant, je constate, notamment à l’échelle de l’UMP Sciences Po, que « l’effet opposition » n’a pas démobilisé les militants pour autant, bien au contraire. L’UMP Sciences Po est devenue en octobre la première association politique et la troisième association reconnue de l’école loin devant le PS Sciences Po. C’est historique ! Nous avons doublé notre effectif de militants au sein de la cellule et désormais nous formons une opposition dynamique et constructive. Certains étudiants se sont sentis frustrés d’avoir laissé échapper l’élection de 2012 et de devoir désormais subir les effets de la politique irresponsable de François Hollande et de son gouvernement jusqu’en 2017.

 

Nous sommes donc sur une excellente dynamique à l’UMP Sciences Po et nous ne comptons pas nous arrêter là, ni interrompre les débats d’idées, même dans un contexte plus maussade. Quand on fait attention aux annonces des derniers jours d’une hausse du chômage de 1,5 %, de l’échec du sommet européen à Bruxelles, de la remise en cause de la citoyenneté, de l’évocation de la « liberté de conscience » par François Hollande aux maires de France sur la question du mariage homosexuel, nous ne pouvons pas rester muets face à une telle incompétence du gouvernement.

 

La leçon à en tirer pour les 5 ans à venir est donc très simple : concentrons nos forces pour incarner l’opposition crédible dont les Français ont besoin et cessons de nous battre pour des postes.

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

Je tiens à vous remercier de donner la parole aux militants, celle qu’on n’entend pas suffisamment mais qui est bien souvent la plus lucide.

 

J’espère que les militants entendront cet appel à l’unité, à la ténacité et au rassemblement de notre mouvement, dont la diversité a toujours fait la force !

 

 

 

Merci !!! À suivre...

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