Nicolas Roche : « J'espère toujours garder cette curiosité d'aller vers les autres... »
Le 13 mars, soit, dans 12 jours, j’aurai 40 ans. Ce sont des choses qui arrivent ! ;-) Un de mes correspondants fidèles, le romancier et aventurier Anthony McFly* (actuellement en vadrouille en Inde), m’a proposé de me prêter à un exercice inédit, pour l’occasion : me soumettre pour la première fois au jeu de l’interview. J’ai hésité, je ne me dévoile que par petites touches, par ci par là... Et finalement, je me suis dit, c’est le moment, allons-y ! Je lui cède donc, pour un article, la rédaction en chef de Paroles d’Actu (il a même choisi la phrase d’accroche, mais où va-t-on, haha). Non sans avoir partagé avec vous ce petit mot que je viens de faire pour vous, lecteurs et amis. Merci à toi Anthony pour ton initiative et ton intérêt. Nicolas.
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Anthony McFly.
* J’avais interrogé Anthony il y a trois ans, notamment pour son roman Aux abois, toujours dispo sur Amazon.
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En 2022, Nicolas a eu l’extrême gentillesse de m’offrir ma toute première interview à l’occasion de la sortie de mon deuxième roman, Aux abois. Depuis, sans jamais nous être rencontrés, nous avons noué un lien de confiance. Quand il m’a dit qu’il allait fêter ses 40 ans en mars 2025, je lui ai proposé un challenge pour marquer le coup : je deviens, le temps d’un jour, rédacteur en chef de Paroles d’Actu, et c’est moi qui l’interviewe ! On inverse les rôles.
Car enfin, qui est ce garçon qui, dans l’ombre, s’évertue à mettre les autres dans la lumière ? Qui est cet être qui se passionne tant pour les parcours et cheminements d’autrui ? En l’espace de 14 ans, il a réalisé des centaines d’interviews. À travers ses questions, nous devinons un peu son caractère - doux, sensible, empathique. Mais pour ma part, je reste sur ma faim. Je voudrais en savoir plus. Pas facile car il n’aime pas beaucoup parler de lui, ce garçon-là. Mais contre toute attente, il a accepté ma proposition ! Chouette ! À mon tour, donc, de lui offrir sa toute première interview… Par Anthony McFly.
Exclu, Paroles d’Actu (fin février 2025).
Nicolas Roche : « J’espère toujours garder
cette curiosité d’aller vers les autres... »
Salut Nicolas ! 40 ans dans quelques jours… Comment vis-tu cette entrée dans une nouvelle décennie ?
Salut Anthony, eh bien pour la première question de ta première interview, je dois dire que tu y vas fort ! 40 ans bientôt, oui... Pour être honnête, je suis un peu ambivalent face à cette pensée, à ce cap. C’est souvent l’âge auquel on commence à regarder un peu derrière soi, ce qu’on a fait, ce qu’on a construit. À cet égard je ne suis pas sûr de pouvoir ressentir un début de contentement. Mais c’est aussi une promesse, celle de lendemains qu’on espère nombreux (tant de gens n’atteignent pas cet âge), de projets à mener, de rêves à faire naître et à réaliser, pour peu que je travaille sur mon caractère, que je me force et m’efforce à aller de l’avant. 40 ans, c’est encore je crois un bel âge pour entreprendre, ainsi qu’apprendre à se connaître, à s’aimer mieux.
Tu te retrouves aujourd’hui dans la peau de l’interviewé et non pas de l’intervieweur. Comment te sens-tu ?
Parler de moi, ça n’est pas l’exercice dans lequel je suis le plus à l’aise. Mais ça me pousse à une forme de lâcher prise à laquelle je ne cesse d’aspirer. À l’introspection aussi. Je sais que ce sont deux choses dont j’ai besoin, seul ou accompagné, même si j’ai toujours un peu peur de franchir le cap. Tu m’aides par cet exercice à comprendre que je suis peut-être prêt, du moins un peu plus qu’auparavant, à jouer le jeu. Et je tiens à te remercier pour l’intérêt que tu témoignes pour mon travail.
C’est très généreux de vouloir mettre en avant quelqu’un tout en restant soi-même en retrait. Quand et d’où t’est venue cette passion pour les interviews ?
Tu es gentil, mais je ne sais pas s’il s’agit réellement de générosité de ma part. C’est très gratifiant, y compris pour mon propre ego, d’avoir au bout du fil (expression de quadra +++ !) ou dans tes mails les mots et réponses de quelqu’un que tu admires ou dont tu as aimé le travail. Si mes interviews les servent, c’est tant mieux. Elles me servent à moi aussi. Je ne gagne pas d’argent avec Paroles d’Actu : j’ai conservé le format blog de mes débuts, avec Canalblog. Toutes les éventuelles recettes publicitaires liées au nombre de vues, parfois important, sont pour eux. Pour moi l’essentiel est ailleurs : par cette activité je nourris ma curiosité, à partir de sujets ou de thématiques qui m’inspirent déjà un minimum. Ça booste aussi ma confiance en moi parce que je me dis que je ne pose pas de questions trop bêtes. La preuve, c’est qu’il arrive que des gens bigrement intéressants les trouvent intéressantes !
J’ai commencé avec Paroles d’Actu au printemps 2011. L’idée remonte à plus loin. J’administrais, depuis environ 2002, un forum que j’avais créé, Forum 21. Comme beaucoup, ado, j’ai découvert avec une forme d’émerveillement et d’intense curiosité les possibilités qu’offrait Internet. Et à l’époque on ne parlait pas de fibre, c’était les bruits si caractéristiques et si magiques du modem qui se connecte ! J’ai eu envie assez vite, comme un challenge, de voir comment Internet pouvait nous aider à assouvir notre soif de connaissances mais aussi à élargir nos horizons, approcher des gens qu’on ne pourrait pas forcément approcher dans la vie. Et ce jeu-là - parce que c’en était un au départ -, ça a d’abord été avec mon forum que je m’y suis prêté, à l’âge de 17 ans. Je m’intéressais pas mal à la politique, un peu plus que maintenant. J’avais pu interroger quelques personnalités. Et des élus locaux dont la bienveillance m’avait touché. J’ai raconté l’anecdote avec Anne-Marie Comparini, l’ancienne présidente de la Région Rhône-Alpes, dans un article très récent, à l’occasion malheureusement de sa disparition...
Donc au début ton site était plus porté sur la politique…
Oui, j’interviewais surtout d’anciens ministres, de « petits » candidats à la présidentielle française, ou des politiciens et citoyens américains (notamment pour l’élection pour le poste de gouverneur de Californie en 2003 ou pour la présidentielle de 2004). Il y a eu par la suite, avec Paroles d’Actu, des rencontres mémorables, des échanges plus privés, pas nécessairement avec des gens que « j’admirais », mais mieux, avec des personnes avec qui, au-delà de l’interview, le courant était très bien passé. Des gens avec qui j’ai maintenant des échanges tout à fait amicaux, et ça vaut bien des interactions avec des gens que j’admire. Même si, clairement, il y en a eu !
Lorsque le support du forum a battu de l’aile (Aceboard pour le citer, paix à son âme), j’ai eu envie de continuer cette expérience. Parce que j’avais pris goût à cette aventure assez grisante. Quand tu contactes quelqu’un et que tu reçois, quelques heures ou jours après, des réponses de sa part, c’est assez magique... En 2011, en explorant les possibilités web, j’ai opté pour le blog, et Paroles d’Actu est né. Dans mon esprit c’était un peu un prolongement de ce que je faisais dans le cadre de Forum 21, et du webzine qu’on avait créé avec des camarades.
Tu as commencé il y a 14 ans, donc avant Instagram qui permet maintenant d’envoyer un message privé à Barack Obama en un clic. Comment t’y prenais-tu pour entrer en contact avec les personnalités ?
Il y a eu plusieurs phases. Comme tu le suggères effectivement, les réseaux sociaux étaient très limités à l’époque (quand je te dis ça j’ai l’impression de te parler comme grand-père Simpson, que j’imite bien d’ailleurs !). Une de mes premières initiatives, par exemple, ça a été l’élection de « recall » du gouverneur de Californie, en 2003 (celle qui a vu Schwarzy l’emporter). J’étais allé sur une page, CNN peut-être, sur laquelle il y avait la liste de tous les candidats, ceux des grosses écuries, et les, disons, moins « gros », voire carrément barrés pour certains. J’avais préparé quelques questions sur leurs programmes et sur eux-mêmes, avec deux ou trois points d’actu comme, à l’époque, la présidence Bush et la guerre en Irak. J’ai cherché, un par un, les sites des uns et des autres, et je leur ai envoyé à chacun mon questionnaire. Certains y ont répondu. C’était sympa. Gratifiant. Encourageant !
J’avais plaisir, y compris avec Paroles d’Actu à partir de 2011, à recueillir les témoignages de jeunes de tous bords politiques. Certains depuis ont été ministres. Puis, au hasard de l’actu ou des rencontres, j’ai ciblé d’autres types de personnalité. Le choc des attentats de 2015 et 2016 en France m’a poussé à interroger de nombreux spécialistes au sujet de la sécurité et de la défense. Ma curiosité grandissante pour l’Histoire m’a poussé à contacter des historiens sur des périodes que je trouvais fascinantes : l’épopée napoléonienne ou encore la Première Guerre mondiale. Puis, j’ai commencé à approcher des artistes... Via Facebook, puis par la suite, avec l’aide d’attaché(e)s de presse, ou de complices qui se reconnaîtront…
Préfères-tu réaliser une interview de vive voix ou par e-mail ?
Alors, dans l’absolu, c’est plus intéressant d’en faire une de vive voix : tu as la personne en direct, ses réactions, ses émotions. Mais je dois t’avouer que les faire par écrit a aussi quelque chose de commode : c’est beaucoup moins chronophage pour moi. Le résultat final pour moi est de l’écrit. Donc une interview à l’oral doit être enregistrée (ça m’est arrivé que l’enregistrement ne fonctionne pas !), réécoutée, retranscrite à la main... Quand l’échange se fait à l’écrit, c’est peut-être moins spontané mais c’est un exercice différent. Y compris d’écriture pour la personne interrogée. Elle est moins dans une forme d’urgence à devoir répondre tout de suite, mais peut prendre son temps, réfléchir... Mais quand même, rien ne vaut d’avoir la personne au téléphone ou face à soi… Surtout quand l’interview se passe bien !
Dans quel état d’esprit es-tu avant une interview menée de vive voix ?
Il y a toujours une petite pression. N’habitant pas Paris, je n’en fais que très rarement en face à face, ce que je regrette. Je suis pas mal la trame de questions que j’ai écrites au préalable, non pas parce que j’aurais peur d’être perdu, mais, c’est là peut-être un travers, parce que j’ai envie de poser l’essentiel de mes questions qui ont chacune une thématique différente. Parfois, il faut du temps pour que l’atmosphère se détende. Il y a des interviews plus chaleureuses que d’autres. Je n’en regrette aucune.
En lisant certaines de tes interviews de gens que je connaissais peu, j’ai découvert des personnes touchantes et attachantes. Dois-tu forcément éprouver de l’admiration ou de la sympathie pour la personne que tu interviewes ?
Je ne suis pas vraiment quelqu’un de cynique, donc j’ai souvent un a priori favorable sur les gens, sauf s’ils y mettent du leur pour que je ressente le contraire ! Ce qui va me conduire à interviewer quelqu’un, ça va être un roman, un document, un disque, que sais-je... Donc, dans tes questions, tu cibles d’abord l’œuvre. Le vrai d’une personnalité, tu le découvres au cours de l’interview. Le risque, c’est d’être un peu déçu par quelqu’un que tu aimais bien parce que l’échange n’aura pas été à la hauteur humainement parlant. Mais ça ne m’est pas souvent arrivé. C’est plutôt le contraire : recevoir un mot sympathique à propos de tes questions et de la manière dont tu mènes l’interview de la part de quelqu’un que tu admires, ça c’est vraiment chouette ! Donc pour te répondre plus précisément, admirer la personne que tu vas interviewer n’est pas nécessaire. Avoir un minimum de sympathie pour elle, ou en tout cas, pas trop d’antipathie, certainement. C’est surtout la curiosité qui m’anime.
Tes questions peuvent parfois susciter de l’émotion chez la personne que tu as en face, je pense notamment à Serge Lama. Comment sais-tu jusqu’où tu peux aller dans l’intime et quelles sont les lignes à ne pas franchir ?
Dans ma vie j’ai beaucoup marché sur des œufs. J’ai ce souci de ne pas faire de vague, de ne pas déranger. Question de caractère... Je crois avoir la sensibilité nécessaire pour savoir quels sont les points sensibles. J’en aborde parfois, mais je le fais toujours avec bienveillance, pas à pas, sans curiosité malsaine. Quand tu as la personne au bout du fil, tu vois assez vite comment elle réagit face à tes questions et si tu peux « y aller » ou pas. Marcel Amont sur la dernière guerre et sur l’évolution du métier du showbiz ; Nicole Bacharan sur sa mère, résistante, qui était son modèle absolu ; Marie-Paule Belle sur sa maladie et sur l’homophobie ; Anny Duperey sur la mort et le deuil de ses parents ; Lama sur son accident, ses parents, et le regard que ses pairs portent sur lui ; Thomas Dutronc sur sa mère, disparue trois mois plus tôt ; ou tout récemment Anne Goscinny à propos de son père adoré ou de son meilleur ami mort du sida... J’ai pu poser ces questions, et ça s’est bien passé. Mais je ne pose que des questions que je crois intéressantes et utiles. Les petits secrets intimes, ça ne m’intéresse pas vraiment...
Il y a des écrivains qui, tels des journalistes, soulèvent des questions, sondent l’âme humaine, cherchent à comprendre. Stephan Zweig, par exemple. Fais-tu partie de leurs admirateurs ? Quelles sont tes lectures et tes auteurs préférés ?
Alors, je vais peut-être te décevoir, mais jusqu’à assez récemment, je lisais peu, voire très peu. Je n’ai pas vraiment été élevé dans le « culte » du livre. À la maison, gamin, l’horizon culturel, c’était plus la télé que les bouquins, même si mon père était curieux de beaucoup de choses. C’est vraiment cette activité Paroles d’Actu qui m’a incité à commencer à lire. Lorsque j’ai commencé à avoir un petit succès d’estime, j’ai eu moins de difficultés à obtenir des services presse d’éditeurs le livre de l’auteur que je souhaitais interroger. Ces livres-là, je les ai lus. Pas tant de fictions que ça, mais surtout des œuvres historiques, d’actu, etc... Je n’ai pas de grandes références classiques ou philosophiques. Je vais surtout vers des sujets qui me « parlent », mais je reste ouvert et j’aime me laisser surprendre. J’ai été touché notamment par les primo-romanciers qui ont accepté de se prêter au jeu de l’interview… Comme toi Anthony ! Les autres se reconnaîtront… Avec vous j’ai appris à aimer le roman, ainsi qu’à redécouvrir la BD, avec des gens de grand talent comme Alcante.
Entre le moment où tu cherches à entrer en contact avec une personnalité et celui où tu appuies sur le bouton « Publier », le temps passé sur une interview doit être énorme. Et pourtant, ce n’est pas ton métier. Aimerais-tu que ça le devienne ? Y a-t-il quelques similitudes entre tes deux activités ?
Ce n’est pas mon métier, mais c’est une bouffée d’air frais. Mon taf, c’est manut’ en entrepôt réfrigéré, 2 degrés toute la journée avec bonnet, écharpe et anorak, tout ce qu’il y a de plus sexy ! Ce blog, que je gère sans en tirer d’argent, c’est vraiment pour moi quelque chose d’important. Il me porte et me pousse à toujours rester curieux. J’ai suivi une voie pro qui n’a pas grand rapport avec mes études. Grâce à Paroles d’Actu, je me raccroche de celles-ci. Je refuse de tomber dans la routine, et surtout dans une quelconque forme de paresse intellectuelle qui nous guette tous.
Est-ce que j’aimerais faire de cette activité mon métier ? Clairement la réponse est oui. Mais c’est difficile à envisager. Je ne vois pas trop comment je pourrais m’y prendre. Pas pour l’aspect journalistique, mais surtout pour le côté communication. J’aime donner la parole aux gens, les mettre en valeur, mais moi je ne me mets pas vraiment en avant. Je ne sais pas me vendre, je n’ai pas cet esprit conquérant. Pourtant ça me serait bien utile ! Un ami m’a dit, dans un autre contexte, que j’avais tendance à trop attendre la « personne providentielle ». Il y a du vrai. Il y a quelques années, j’avais eu en entretien le regretté journaliste musical Gilles Verlant. Il m’avait confié, de manière touchante, espérer qu’on dise de lui qu’il avait accompli « des choses valab’ ». Je te le dis sans me cacher : moi j’aurais envie que quelqu’un, dans l’édition, dans la presse ou la communication, voyant tout le travail que j’ai réalisé depuis 14 ans, se dise « Ce gars-là a quelque chose, j’aimerais lui proposer ceci ou cela... » mais ça n’est jamais arrivé.
Pas encore... Lequel de tes articles fait ta plus grande fierté jusqu’ici ?
Je serais incapable de ne t’en citer qu’un seul. Mais ce sont les articles où des spécialistes vont saluer ta connaissance d’un sujet, parfois pointu. Ça a été le cas avec plusieurs historiens. Ce sont aussi les interviews avec une charge émotionnelle forte. Celles que j’ai citées plus haut, et celles que le contexte a rendu particulières. Françoise Hardy qui prend de son énergie et de son temps qu’elle sait comptés pour me répondre par deux fois, quelques semaines avant sa mort, c’est incroyablement émouvant. Marcel Amont avec qui, malgré ses 90 ans passés, j’ai parlé une heure au téléphone (durant laquelle il n’a cessé d’être vif et alerte). Gérard Chaliand, incroyable aventurier, qui a passé outre, pour moi, son aversion pour les mails et m’a fait des réponses d’une grande précision sur sa vie et sur la situation géopolitique. Jacques Rouveyrolis, magicien de la lumière auprès des plus grands sur scène, qui me parle avec des étoiles dans les yeux de tous ces beaux moments qu’il a vécus et continue à vivre... Et toutes ces personnes avec qui j’entretiens désormais des rapports amicaux ou presque, et qui me font l’honneur de répondre presque toujours présents quand je les sollicite : Frédéric Quinonero, Isabelle Bournier, Pierre-Yves Le Borgn’, Olivier Da Lage, Nicole Bacharan, François Delpla, Françoise Piazza, Pascal Louvrier, Christine Taieb, Daniel Pantchenko, François-Henri Désérable ou encore le général Dominique Trinquand... J’en passe et j’en oublie, tant et tant... Honte à moi.
Qui rêves-tu encore d’interviewer ?
Je ne suis plus vraiment dans une optique où je voudrais absolument interviewer telle ou telle personnalité. Je me laisse porter par la surprise, par le hasard de la rencontre. Par exemple, je viens de te parler de Gérard Chaliand, quelqu’un que je ne connaissais pas du tout. Au départ j’avais contacté l’attachée de presse d’une maison d’édition pour savoir si je pouvais interviewer une ancienne ministre qui venait de publier un livre chez eux. Elle m’avait dit que ce serait difficile, mais que si je voulais, ils avaient quelqu’un d’au moins aussi intéressant, ce fameux Gérard Chaliand. Mais tellement… Un grand merci à elle ! J’espère toujours garder cette curiosité d’aller vers les autres, et de ne pas m’interdire d’aborder des sujets qui a priori m’intéresseraient moins. S’il y a un bon feeling, toute interview est bonne à prendre.
Quel avenir souhaiterais-tu pour Paroles d’Actu ?
Je peux dire que je jouis d’une estime de la part de pas mal de gens. Notamment ceux que j’interviewe. Mais ce qui est frustrant, je te le dis franchement, c’est de ne pas être suivi par un lectorat fidèle qui attendrait mes articles. Je suis un peu à contre-courant de ce qui se fait par d’autres, à grand renfort de vidéos. Moi c’est de l’écrit. Fouillé, assez long à lire. Si j’en ai la motivation - mais ça ne viendra pas de moi seul -, je me dirigerai à l’avenir un peu plus vers l’audiovisuel. Il faut aussi que je travaille davantage sur la promotion de mes articles, le côté réseaux sociaux. Me promouvoir, je ne le fais pas systématiquement. Parce que mon plaisir c’est d’abord d’obtenir l’interview, de la mettre en page. Plus généralement, j’ai le désir et l’espoir de ne plus faire cela seul. J’aimerais que quelqu’un me propose une collaboration à long terme, un partenariat qui pourrait déboucher sur une activité stimulante à temps plein. Ça, ça pourrait fichtrement contribuer à mon bonheur !
L’appel est passé ! Fort de tes 14 années d’expérience, quels conseils donnerais-tu à un intervieweur en herbe ?
Je ne vais pas donner de conseil à l’étudiant en journalisme que je n’ai pas été et qui sans doute en sait plus que moi sur les coulisses de ce métier. Mais au jeune qui, comme moi il y a vingt ans, aurait plaisir à contacter du monde, à se faire connaître avec du contenu créatif, je ne peux que lui dire : surtout ne te bride pas. Avec Internet, dont il faut se servir avec respect et humilité, tu peux avoir le monde à portée de main. Et les belles rencontres, les bonnes surprises, celles qui pourront te marquer à vie, il faut y croire envers et contre tout. Moi j’en ai connu. Et à bientôt 40 ans, j’y crois toujours...
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Ma pomme, nature et dans la nature. Pas très LinkedIn mais ça me convient. ;-) N.
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