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Paroles d'Actu
1 août 2012

Christophe Bourdon : "La réalité est souvent plus belle que toutes les fictions"

Qu'on se le dise : on ne parle pas (plus ?) uniquement de politique sur Paroles d'Actu. Maintenant, la minute "my life". Au rayon télé, j'apprécie certains jeux, et notamment "Tout le monde veut prendre sa place", que présente Nagui sur France 2 depuis 2006. Le principe : six candidats cherchent chaque jour à "prendre la place" du champion en titre. Ils s'affrontent sur des questions de culture générale. Celui des six qui l'emporte défie alors le champion. Ce dernier, maître du jeu du fond du fauteuil rouge qui lui sert de trône, attribue les questionnaires. Il choisit le sien, et celui auquel son challenger devra répondre. S'il marque plus de points que son rival, il engrange de l'argent (100 x le nombre de points du challenger battu) et reste champion. Si l'autre l'emporte, il devient potentiellement champion, sauf s'il accepte de partir avec la somme d'argent que lui offre le potentiel futur ex-champion... ou pas... Bref, compliqué à expliquer, et surtout beaucoup moins fun à lire qu'à voir. Je vous invite donc à regarder au moins une fois cette émission fort sympathique et dont le concept a été exporté par la suite dans de nombreux pays !

 

L'article qui suit, pour en revenir au fait, est une interview qu'a accepté de m'accorder, avec beaucoup d'humour et de gentillesse, l'un des grands champions du jeu, j'ai nommé Christophe Bourdon ! Si j'en crois l'article que lui consacre Wikipedia, il a même battu en son temps le record mondial "de parties gagnées dans un jeu quotidien de questions". 130 victoires, excusez du peu ! Mais si ses initiales font "C.B.", ça n'est qu'une coïncidence... Rires ? Non ? ... Bon, j'en ai fait des meilleures... Passons. Ce Namurois a marqué les esprits par sa culture cinématographique, par son humour (meilleur que le mien !), par sa complicité avec Nagui. Je tiens à le remercier de nouveau pour les réponses très sympas qu'il a apportées à mon questionnaire. La phrase que j'ai choisi de mettre en avant dans cet article semble annoncer un entretien aux accents un peu mélo, nostalgie soudaine d'un épisode de "La petite maison dans la prairie", peut-être ? Rassurez-vous, il n'en est rien. Je l'ai choisie parce que je l'ai trouvée jolie, tout comme l'anecdote qui lui est attachée... Bon, cette fois, j'arrête de parler pour ne rien dire... Place à la partie intéressante de ce document. Et comme dirait Nagui... "Et voiciii le champiooon !!!" Bonne lecture ! :-)  Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

CHRISTOPHE BOURDON

Grand champion du jeu "Tout le monde veut prendre sa place" (France 2)
Scénariste, pour la télévision notamment (RTBF...)

 

"La réalité est souvent plus belle

 

que toutes les fictions"

 

Christophe

(Photo choisie et fournie par Christophe Bourdon)

 

 

Q : 26/07/12

R : 01/08/12

  

 

 

Paroles d'Actu : Qu'aimerais-tu dire à nos lecteurs qui ne te connaissent pas pour te présenter ? 

 

Christophe Bourdon : Que je ne les connais pas non plus. Donc c'est très bien, on va apprendre à se connaître. Surtout que je sens que ta prochaine question va me présenter en quelques mots...

 

 

PdA : En 2010, tu as été un grand champion du jeu de France 2, "Tout le monde veut prendre sa place", présenté par Nagui. 130 victoires sur 133 participations (merci Wikipedia pour le chiffre !), 157 700€, une voiture, des voyages. Les gens t'en parlent toujours, ils te reconnaissent dans la rue ?

 

C.B. : Oui, toujours. Je n'en reviens d'ailleurs toujours pas. Hier encore, j'étais à un passage pour piétons. Une camionnette de police s'arrête à ma hauteur. Et le policier me demande si je suis bien Monsieur Bourdon. C'était marrant. Bon, j'ai moins ri quand il m'a fait une fouille corporelle complète car il préfère le jeu de Jean-Luc Reichmann sur TF1... (mais non, je rigole ! Il m'a juste fait une fouille complète parce que j'aime ça...)

 

 

PdA : Quels souvenirs forts gardes-tu de ta participation au jeu ?

 

C.B. : Alors là, il y a en tellement. Chaque journée de tournage était exceptionnelle. Je ne garde que des bons souvenirs. Vraiment. Si je devais évoquer un seul souvenir, ce serait la partie contre Erwann, un jeune qui voulait devenir pilote de ligne. Il m'a battu et j'ai racheté ma défaite. Puis il a fondu en larmes car l'argent allait lui offrir un an d'études. Son père nous a rejoint sur le plateau, et il pleurait aussi. Je peux vous dire qu'en coulisses, après l'enregistrement, nous étions tous en larmes ! Un très, très beau souvenir. La réalité est souvent plus belle que toutes les fictions.

  

  

PdA : Il est comment, Nagui, hors caméra ? Restes-tu, même hors émissions spéciales, en contact régulier avec lui ?

 

C.B. : Je ne le voyais pas en dehors du plateau car on enregistre 5 émissions par jour, cela prend toute la journée. Il n'arrête pas de travailler, et c'est très fatigant (même si on s'amuse comme des fous). Sinon, depuis, il m'appelle tous les jours, mais je ne réponds plus. Nagui, tu dois m'oublier, il faut tourner la page ! Bon, ok, j'avoue : c'est moi qui l'appelle tous les jours, mais ce n'est pas du harcèlement Monsieur le Juge, non, non !

  

  

PdA : Qu'as-tu appris de cette expérience sur le monde des médias, de la télé et notamment des jeux ? 

 

C.B. : Comme j'ai la chance depuis l'émission de travailler sur la RTBF, ce jeu a été comme une sorte de stage, même si je n'avais jamais rêvé de faire de la télé avant. J'ai vu comment fonctionnait une grosse machine, avec des dizaines de personnes autour, et j'ai beaucoup appris en contact de Nagui. C'est comme apprendre à jouer au tennis avec Nadal. Du coup, je suis à l'aise face à une caméra. Ca, c'est venu avec le jeu.

 

 

PdA : Tu regardes toujours l'émission ? Es-tu "client" de ce genre de jeux ? Il y en a de bons en Belgique ?

 

C.B. : Je la regarde moins qu'avant car j'ai moins de temps, mais quand je tombe dessus, je la regarde, et j'y prends toujours autant de plaisir. C'est vraiment une excellente émission, dont je ne me lasse pas. Malheureusement, on a très peu de jeux en Belgique. Il y a le 71 sur RTL-TVi, qui est un bon jeu, et l'animateur, Jean-Michel Zecca, est excellent.

 

 

PdA : Rassure-toi, dernière question sur TLMVPSP, et c'est pour la transition. Tu as impressionné pas mal de monde par ta culture cinématographique. Comment l'as-tu acquise, et à quoi ressemble ton "régime" ciné ? Pour faire simple, comment s'y prendre pour avoir ta culture ciné ? 

 

C.B. : Très tôt, j'ai voulu être scénariste et réalisateur, et je me suis mis à bouffer plein de films, de revues et de bouquins de cinéma pendant mon adolescence. C'était une passion, et ça l'est toujours. Je vais assez souvent au cinéma, et je regarde beaucoup de films et de séries à la télé.

 

 

PdA : Quel est ton top 10 des films pas connus à découvrir sans faute ? (Et je ne manquerai pas de suivre tes conseils !)

 

C.B. : Ben s'ils sont pas connus je les connais pas non plus ! Non, allez, quelques films que j'aime beaucoup et qui sont un peu oubliés ou qui n'ont pas eu le succès qu'ils méritaient :

 

« Poupoupidou », un épatant film français avec Jean-Paul Rouve. Digne d'un film des frères Coen.

 

« Seconds », un thriller réalisé dans les années 60 par John Frankenheimer, et qui est sorti en France sous le titre de « L'opération diabolique ». Un film vraiment original, que je vais d'ailleurs revoir bientôt pour voir s'il me marque toujours autant.

 

« L'étrangleur de Boston », un polar avec Tony Curtis. Il a un peu vieilli, mais la mise en scène est complètement dingue.

 

« Le gouffre aux chimères » de Billy Wilder avec Kirk Douglas. C'est l'histoire d'un gosse coincé dans un trou, et Kirk Douglas joue un journaliste qui va mettre en scène ce drame pour faire vendre du papier. Un film très cynique et très en avance sur son temps.

 

« Les proies » de Don Siegel, avec Clint Eastwood. Il faut s'habituer au rythme lent du film, mais il vaut le détour. Un film très malsain, qui met mal à l'aise, et qui est très surprenant. Clint Eastwood y jour une ordure, ce qui est assez rare.

 

« Ron Burgundy, présentateur vedette ». Une comédie américaine complètement disjonctée avec un acteur pas assez connu en Europe, Will Ferrel. C'est le De Funès américain. Il me fait pleurer de rire. Un film à voir en VO (comme tous les films) pour apprécier les dialogues. Il n'y a pas une seule réplique sérieuse dans ce film. Comme dans « Le père Noël est une ordure » d'ailleurs.

 

 

PdA : Ton top 10 des films à voir absolument ? (ce classement peut comporter des titres cités dans la réponse précédente)

 

C.B. : Je ne dirais pas « à voir absolument », parce qu'aucun film n'est à voir absolument. Mais dans la liste des films que je peux revoir sans me lasser, je dirais Groundhog Day (Un jour sans fin), The Big Lebowski, Fargo, Le Sacré Graal des Monty Python, Ghostbusters, Retour vers le futur, La folle journée de Ferris Bueller, Certains l'aiment chaud, The Blues Brothers, La party (le film le plus drôle du monde), Le dictateur de Charlie Chaplin, Harold et Maude... Oui, je sais, il y en a douze, et je sais aussi que douze autres titres me viendront en tête demain et que je me dirai « ah mince ! J'ai oublié de citer celui-là ! » Ce ne sont pas forcément des grands films ou des chefs d'oeuvres du cinéma, mais ce sont des films qui m'ont marqué à des moments de ma vie. Sinon, le dernier film que j'ai vu en salles et qui m'a épaté : « Headhunters ». Un polar norvégien bourré de trouvailles, de rebondissements, de suspense et d'humour.

 

 

PdA : Tu as toi-même pas mal écrit pour différents programmes de la RTBF et co-écrit le film "Le négociant". Quels sont tes rêves en lien avec le cinéma ou la télévision ?

 

C.B. : Je rêve toujours de réaliser un premier court métrage. Puis un autre. Et un autre. Puis un premier long. Puis un autre. Et un autre...

 

 

PdA : Tu t'es aussi essayé à la chanson, à la presse écrite et à la radio. Qu'est-ce qui guide tes choix, tes collaborations ?

 

C.B. : Le hasard, souvent. Et les rencontres. Ce sont souvent des choses qu'on me propose, et je choisis avec mon instinct. Je sens si je pourrai me débrouiller ou pas, si mes compétences colleront au projet ou non.

 

 

PdA : Rêve, toujours. Tu as droit à un voyage, un seul, à bord d'une machine à remonter le temps. Avec ticket retour compris, mais pas obligatoirement utilisable ! N'importe où, à n'importe quelle époque, y compris future (oui, la machine est une DeLorean ^^). Quel est ton choix ?

 

C.B. : Je dirais dans les années 60 ou 70, qui avaient l'air d'être des époques pleines d'insouciance. Mais bon, je remarque qu'avec le temps, les souvenirs effacent les mauvais moments, donc ce n'était peut-être pas si rose que cela. Non, en fait, je suis bien dans mon époque. A la limite, je retournerais bien dans mon enfance ou mon adolescence pour me croiser et dire « Ne t'inquiète pas. Ca va s'améliorer. Sois patient. Ca vaut le coup... » Et j'ajouterais « T'as vu ? Les machines à remonter le temps existent dans le futur ! »

 

 

PdA : Tu as évoqué à plusieurs reprises lors de l'émission-dont-je-ne-suis-plus-censé-parler ta ville de Namur, qui voulait d'ailleurs te nommer citoyen d'honneur, ce que tu as refusé avec beaucoup d'humour. Tu es Belge, et tu fréquentes régulièrement des Français. La frontière mise à part, il y a des différences évidentes entre nous ? 

 

C.B. : Je m'en rends compte car j'ai des amis français ici en Belgique. Il y a de vraies différences culturelles, notamment dans le langage. L'humour est différent, aussi. Mais je n'aime pas faire des généralités.

 

 

PdA : De quoi es-tu le plus fier, jusqu'ici ? 

 

C.B. : J'ai l'impression de ne pas avoir trahi mes rêves d'enfant, d'être resté fidèle à moi-même. Ce n'est pas toujours évident, ce n'est pas non plus forcément fait de manière consciente, mais je suis en tout cas heureux de faire des choses qui me plaisent, qui me correspondent, et d'avoir en plus l'immense chance d'être payé pour les faire, ce qui n'a pas été le cas pendant des années. Je souhaite vraiment à tout le monde d'avoir la chance d'avoir la vie qu'il a toujours rêvé d'avoir. Cela demande des sacrifices, mais c'est tellement agréable au final...

 

 

PdA : Quels sont tes projets ? Un petit scoop ? 

 

C.B. : Tourner dans un film X : « Tout le monde veut le prendre sur place. »

 

 

PdA : Un message à adresser, à nos lecteurs ou à quelqu'un en particulier ?

 

C.B. : Comme je vous l'ai dit plus haut, je vous souhaite de vivre vos rêves et non pas de rêver votre vie. (elle est pas de moi, celle-là, hein!)

 

 

PdA : Que peut-on te souhaiter, pour la suite ?

 

C.B. : J'ai déjà tellement de chance. Que cela continue. Et que je ne devienne jamais blasé.

 

 

PdA : Dernière question, qui n'en est pas vraiment une. Pour te permettre de conclure l'interview. En parlant de ce que tu veux ! Si tu veux encore parler de quelque chose, bien sûr...

 

C.B. : Tu penses pas que j'ai déjà assez parlé comme ça, mon petit Nicolas ? Tiens, regarde : la moitié de tes lecteurs sont déjà partis surfer ailleurs. Ah la la... 

 

 

 

Merci Christophe pour ce cadeau, et pour ces contacts très sympas sur Facebook ! Nicolas, donc (^^), alias Phil Defer

 

 

 

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Une vidéo de l'émission, starring Christophe ! Prise sur le blog France 2

 

Le site de l'émission, sur France2.fr

 

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Modification "regarder" > "voir" le 23 août 2012

 

Times New Roman > Georgia : 30/09/12

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