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Paroles d'Actu
8 février 2017

La cabine oubliée...

Au début du mois de décembre, j’ai eu envie de préparer, dans la perspective des fêtes de Noël, un article un peu atypique, basé sur une idée fantaisiste que j’ai proposée depuis plusieurs années à quelques intervenants du blog. Un article à plusieurs voix... encore fallait-il les convaincre. J’ai contacté pas mal de monde, des gens de tous horizons, beaucoup de mes interviewés, des personnes qui ne l’avaient jamais encore été... Souvent, très souvent même, une réponse en deux temps : « L’idée est bonne/originale... mais je n’ai absolument pas le temps de le faire ». On a dû me répondre ça à peu près une quinzaine de fois. Le contexte était défavorable, le moral déjà atteint... bref, j’ai failli laisser tomber le bel article (et peut-être un peu plus que le bel article). Mais tous ces gens intéressés malgré tout... allez, on essaierait quand même, ça en vaut la peine...

Ma proposition : « Un appareil permettant de voyager dans le temps et l’espace (la carrosserie : une vieille cabine de police, une antique DeLorean, que sais-je, ou tiens, une cabine téléphonique que tout le monde avait oubliée) vient d’être mis au point par un savant un peu barré, mais bon apparemment c’est fiable. Vous pouvez donc vous rendre n’importe où, à l’époque ou à la date de votre choix. Quelques règles néanmoins, elles sont importantes : un seul voyage par personne, il faut donc bien choisir ses paramètres. L’expérience d’immersion dure 24 heures, si vous loupez le vol retour (ou si vous choisissez de ne pas partir) vous y êtes pour le reste de votre vie. Où et quand décidez-vous de partir ? Pour un jour ou pour toujours ? Que chercherez-vous à faire dans ce nouvel univers (univers sur lequel vous aurez gardé toutes vos connaissances de 2016) : des activités particulières ? des interactions avec tel ou tel personnage historique ? une tentative pourquoi pas de modifier le cours de l’Histoire ? À vous ! ». Vidéo, audio ou texte.

Je remercie celles et ceux qui ont participé à l’exercice (huit personnes à la date de mise en ligne de cet article, le 8 février), et celles et ceux qui m’ont témoigné leur bienveillance lors des réponses qui m’ont été faites. L’article est riche, il est une invitation au voyage, à la fantaisie... c’est ouvert, à chacun de voir...

Moi ? Je ne participe jamais directement aux articles du blog. Ce que j’ai toujours fait : je m’efface devant l’invité, parce que je n’aime pas me mettre en avant, et parce que c’est lui qui a des choses intéressantes à dire... Une exception parce que ce concept que j’ai lancé m’intrigue. Où et surtout quand... changer quelque chose ? On va évacuer l’idée de changer des choses qui touchent au domaine perso, trop douloureux à considérer, on n’est pas du tout dans l’esprit...

Allez, considérons l’évidente : tuer Hitler. On éviterait la 2è GM et ses dizaines de millions de morts, on éviterait après la défaite allemande l’installation durable de la puissance soviétique dans toute l’Europe de l’est, la guerre froide et l’insolante domination américaine. Le tuer gamin ? Ce serait commettre l’odieux qu’il n’aura alors jamais l’occasion d’être. Pourquoi tuer un gosse qui n’a rien fait ? Non... les sources, rien que les sources. Supplier ceux qui mènent le bal des traités de paix d’après-1918 de ne pas trop enfoncer l’Allemagne, d’y aller molo sur la fracturation de l’Europe de l’est ? En 33 Versailles était loin, c’est la Grande Dépression qui à la fin a permis Hitler. Essayer d’éviter le krach de 29, les mesures d’austérité, les retraits de capitaux étrangers ? Ouch... trop compliqué, et illusoire, la finance et l’économie ça va ça vient, si ça n’avait pas pété là, ça aurait été deux ou trois ans plus tard. La deuxième Guerre et l’Allemagne nazie, oui c’est Hitler, lui seul, génie du mal. Donc oui, il est le facteur déclenchant. Alors ? Tenter d’expliquer à Paul von Hindenburg, au tout début de janvier 1933, à lui et aux pontes d’une république de Weimar pas encore appelée inexorablement à disparaître, que s’il nomme Hitler à la chancellerie, c’est lui qui les jouera et non l’inverse, et qu’il ouvre la boite de Pandorre, l’apocalypse pour l’Allemagne, pour l’Europe, pour leur monde ? Ou bien, c’est sans doute là que va ma préférence : aller voir les gens bien placés à l’académie des Beaux-Arts de Vienne. « Oui, ses aquarelles sont jolies, oui elles ne sont pas originales, je suis d’accord... mais croyez-moi, si vous le prenez, ce gars-là, vous ferez votre B.A. pour mille ans, un heureux... et ça changera le monde ». On ne refait pas l’Histoire. On peut essayer de le rêver. Mille mercis à toutes et à tous. D’autres contributions suivront peut-être, bientôt... Une exclu Paroles d’Actu, par Nicolas Roche.

 

EXCLUSIF - PAROLES D’ACTU

La cabine oubliée...

Cabine

Source de l’illustration : wallfizz.com...

 

 

« Si je devais partir, je partirais à l’époque de Chopin, pour essayer de le rencontrer! (...) Le moyen de transport? La cabine en verre de ma chanson écrite par Françoise Mallet-Joris... ou dans les bras d’un ange! »

MPB

par Marie-Paule Belle, le 9 décembre 2016

 

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par Julien Peltier, le 15 décembre 2016

 

*     *     *     *     *

 

 

par Guillaume Lasconjarias, le 26 décembre 2016

 

*     *     *     *     *

 

Hésitation.

Grande hésitation.

C’est devant cette cabine téléphonique défraîchie supposée me ramener dans le temps et dans l’espace que je me tiens, hésitant, depuis maintenant plus d’une demi-heure.

Quelle est la raison qui me pousse à accorder ma confiance à ce vieil homme qui m’a livré cet objet encombrant ce matin ? Il était un peu louche en plus... Quel individu sain d’esprit irait déposer des truc gros comme ça devant la porte des gens de si bon matin ? Avant de partir en courant et en hurlant de toutes ses forces ?

Je n’ai rien demandé moi... En plus je crois qu’il était nu sous sa blouse... Vraiment bizarre...

Mais je dois avouer que tout ceci m’a intrigué.

Les instructions scotchées sur la porte de la cabine n’indiquaient pas grand chose, en gros elles disaient que j’étais l’élu, la réincarnation du christ temporel choisi pour changer le passé afin d’éviter un anéantissement de l’humanité dans le futur. Le reste de la feuille était rempli de formules mathématiques complexes et de pénis mal dessinés, la mission que ce vieillard fou m’avait confiée semblait très importante. Enfin... si cette machine marchait vraiment... et je doutais que la brancher sur une prise 220 volts comme indiqué dans les instructions allait me permettre de voyager dans le temps.

Il était écrit qu’il fallait que je me rende en 1956 dans une ville brésilienne, afin d’éviter qu’une certaine personne ne naisse et n’anéantisse l’humanité 80 ans plus tard.

Bah...

L’humanité attendra !

J’ai le droit de me faire plaisir en voyageant quand je veux ! Après tout c’est le week-end et je m’ennuie, pourquoi sauver l’humanité alors que je pourrais découvrir une autre époque qui m’intéresse ?

Il faut que je trouve une époque où je ne me ferai pas tuer en sortant de la cabine. Où je puisse passer relativement  inaperçu et ne pas trop attirer l’attention sur moi.

Et soudain, l’illumination...

Paris,

les années folles,

les artistes, le cinéma,

le Moulin rouge, le jazz, l’insouciance d’une génération voulant oublier les horreurs de la guerre.

En plus ils parlaient le français comme nous à l’époque non ? Enfin je crois.

Puis... ma grand-mère m’a assez répété que « c’était mieux avant, nous au moins à l’époque on savait s’amuser ! » J’aimerais vérifier ça par moi-même, direction le Paris des années 20 !

Je devrais trouver un vieux costume d’époque à ma taille dans les affaires de grand-père. Il me faut aussi mon portable et quelques batteries de secours pour prendre des photos, je ne partirai pas trop longtemps après tout, les instructions disent que la cabine revient dans le présent après 24 heures.

Il me faudrait de l’argent... Je sais ! Les vieux bijoux en or de ma belle-mère, je pourrais sûrement les vendre sur place, et de toute manière ils sont moches sur ma femme. À moins que ce soit ma femme qui les rende moche, qui sait ?

J’entre dans la cabine, avec tout mon attirail. Est-ce que ça va marcher ? Après tout, si une personne comme Nabilla a réussi à devenir célèbre, alors je suis disposé à croire aux voyages temporels.

Que pourrais-je bien faire une fois là-bas ?

Écumer les cabarets et les établissements de music-hall bien sûr.

Les Folies Bergère, le Moulin rouge...

Aller voir une operette à l’Olympia...

Visiter le parc de Paris et sa montagne russe...

Me balader dans les vieilles rues méconnaissables de la ville et reconnaître les lieux où je me rends tous les jours...

Aller voir un film muet.

Tenter de croiser le chemin de Picasso, Braque, Matisse, Heminghway et discuter avec eux de la pluie et du beau temps.

Écouter rêveusement les musiques de Maurice Chevalier à la radio.

Apprendre quelques pas de tango.

Dali ! Ernst ! le mouvement surréaliste, comment aurais-je pu l’oublier ? Je pourrais aller les visiter dans leurs ateliers ! Essayer de déterminer si l’idée qu’on se fait d’eux aujourd’hui correspond bien à la réalité.

Je pourrais même changer l’histoire...

Non.

Non ce serait idiot, l’histoire n’est pas faite pour être modifiée.

Un observateur, voila ce que je serai.

Quoique cela pourrait être amusant de jouer les prophètes, mais je ne compte de toute manière pas rester plus d’une journée, autant ne pas provoquer de panique générale.

Que...

Quoi ?

HEIN ?

Parle plus fort je t’entends pas ?

Non je suis pas allé chercher les enfants à l’école chérie, je vais dans les années 20 !

JE DIS JE VAIS DANS LES ANNÉES 20 !

JE PEUX PAS, VA LES CHERCHER TOI !

COMMENT ÇA J’AVAIS PROMIS ?

QUE...

C’EST BON ! J’AI COMPRIS, NE RENTRE PAS CHEZ TA MÈRE !

Bon...

Une autre fois peut-être, si mes gosses ne cassent pas la cabine...

par AlterHis, le 13 janvier 2017

(découvrez son excellente chaîne YouTube au passage...)

 

*     *     *     *     *

 

Si j’avais les moyens de voyager dans le temps, je pense que la méthode pour y aller importerait peu. Je souhaiterais, moi, aller dans le futur.

Donc, si je pouvais faire un bond dans le temps, je choisirais une date - disons, entre 4 et 500 ans après nous -, qui me permettrait de découvrir les évolutions de notre espèce. Pas tant au niveau matériel, car j’estime que vers 2500 nous serons depuis longtemps capables de nous déplacer assez facilement au sein du système solaire, voire plus loin, et que nous approcherons peut-être de l’immortalité ? Mais plus pour voir notre évolution sur le plan sociétal, philosophique, et «  corporel » (ou plutôt anthropomorphique).

Sociétal d’une part, car au vu des évolutions engendrées par internet et les nouvelles technologies sur nos sociétés et nos rapports aux communications, je serais intrigué de voir quel type de régime nous pourrions avoir dans 500 ans (sauf si une guerre nous a tous exterminés d’ici là, mais je reste optimiste...), ainsi que l’état des rapports entre les gens. Bon, je pense qu’en 500 ans nous n’aurons pas fait un bond « immense », mais cela m’intrigue néanmoins. Aurons-nous réussi à dépasser le stade des cycles de « paix, guerre, paix, guerre », vivant dans une société libérée de tout ce qui la détruit ? Ou bien une société sans crime n’est-elle au final pas autre chose qu’une société totalitaire ?

Du point de vue philosophique aussi, car personnellement, je m’informe assez régulièrement sur le mouvement « transhumaniste », et j’adorerais voir notre évolution à moyen et long terme au niveau philosophique et de notre rapport à la religion. Comme dit précédemment, j’ai un doute sur le fait que 500 ans suffisent à changer radicalement notre société par rapport à ce qu’elle est maintenant, et c’est pourquoi si j’avais eu le choix, je demanderais au savant fou de me faire un circuit en 24h, avec des passages à différentes époques (dans 500 ans, dans 10 000 ans, voir un million d’années)... 24h c’est court pour découvrir de nouvelles cultures, mais c’est mieux que rien, et je prendrais cela, volontiers. Ainsi, j’aimerais voir notre réaction à la possible découverte d’une forme de vie extraterrestre, et les folles réactions qu’elle engendrerait sur la civilisation humaine.

Enfin, sur le plan corporel, notre espèce évolue constamment. En 500 ans, il y a peu de risques qu’un troisième œil nous pousse sur le front (clin d’œil « futuramesque »), mais tout du moins je suis sûr que le clonage humain se sera démocratisé, à tort ou à raison ; peut-être un troisième genre humain aura-t-il été créé (voire peut-être une société qui se serait affranchie du genre ? Idée que j’ai pu voir dans un livre, où en réalité il y aurait une société où les individus ne naîtraient ni homme ni femme, mais pourrait choisir leur genre en fonction de leurs goûts, de leurs préférences, etc... Cela étant pour lutter contre tous les problèmes de discriminations, ici en l’occurrence sur le manque d’égalité homme/femme) ? Peut-être que les robots, à travers une intelligence artificielle hyper développée, se seront mis à cohabiter avec nous dans la paix, et l’égalité ?

Pour finir, comme une journée passe assez vite quand on s’amuse, je souhaiterais revenir à mon époque... Ou pas, en fait ça dépendra de ce que je trouverais en 2500. J’aimerais bien finir mon petit périple par un superbe coucher de soleil martien...

Aurélien Buisine

par Aurélien Buisine, le 5 février 2017

 

*     *     *     *     *

 

Il est possible de remonter le temps, les livres sont faits pour ça ! Tintin et Le Lotus bleu par exemple. On l’ouvre et on revient au 18 septembre 1931. Il est 18 heures, encore temps d’arrêter la marche de l’histoire, il suffirait de rencontrer le lieutenant colonel Ishiwara Kanji alors qu’il attend qu’on lui annonce qu’une bombe a explosé sous une voie de chemin de fer à la sortie de Moukden, lui expliquer les conséquences dramatiques que ce sabotage va provoquer, que le Japon sera militairement vainqueur dans un premier temps, et que ces succès masqueront que le Japon s’engage dans une dérive suicidaire, d’abord en essayant d’envahir la Chine en 1937, puis en attaquant Pearl Harbor quatre ans plus tard. Tout se finira par la défaite totale du Japon, et les deux bombes atomiques de Hiroshima et Nagasaki. J’espérais le convaincre de prendre son téléphone et de rappeler le commando qui s’apprête à déposer la bombe sous la voie de chemin de fer. Mais on ne refait pas l’Histoire...

Bruno Birolli 2017

par Bruno Birolli, le 6 février 2017

 

*     *     *     *     * 

 

Je n’en revenais pas. Le Doc avait enfin réussi à venir à bout de son invention. Voilà bien au moins dix ans qu’il travaillait à achever la première machine à voyager dans le temps civile. Oui vous avez bien lu. C’était à peine croyable, ce vieux bougre avait finalement réussi. Enfin c’est ce qu’il me dit depuis maintenant 3 jours alors qu’il finalise encore quelques détails “esthétiques”.

Je suis chez lui depuis l’aube de la veille, j’avais annulé mes cours à la faculté d’Histoire de Bologne pour les jours qui allaient suivre puis avais pris la route pour Vérone après un coup de téléphone nocturne dont je n’avais pu tirer aucune information, à part que je devais rejoindre le Doc le plus vite possible. Cela fait maintenant cinq ans que je l’aide à travailler sur son extravagante invention, et je dois avouer que je n’y ai jamais totalement cru, abreuvé que j’étais des films de SF des années 2000, si souvent démentis par la science d’aujourd’hui. Mais voilà, il y est arrivé. En tant que plus proche collaborateur et sceptique de la première heure je me suis naturellement porté volontaire afin de tester cette machine infernale camouflée en … cabine téléphonique.

- Vous auriez pu faire un effort Doc… C’est vu et revu, le coup de la cabine.

- Penses-tu ! Qui irait s’inquiéter de l’utilité de cette vieille pièce usée ? Un doux dingue ? Un fan de Docteur Who ? Peuh ! pesta-t-il.

- Pas faux Doc, pas faux… Bon, elle fonctionne au moins ?

Il me regarda avec un air à la fois perdu et désespéré, comme si je venais de remettre en doute la théorie de l’héliocentrisme : « Bien sûr qu’elle fonctionne pardi ! Où veux-tu donc aller, au lieu de m’ennuyer avec des questions idiotes ? ». C’est le moment crucial. Nous y étions. J’avais furieusement envie de mettre le Doc à l’épreuve, tout en étant quand même curieux, voire même un peu inquiet des conséquences d’un voyage dans le temps. Je m’étais préparé mon coup et avais opté pour la prudence. Je m’étais replongé dans de vieux cours de l’époque où je passais ma thèse d’Histoire. Je n’avais pas mis beaucoup de temps à choisir, mon choix s’est tout de suite porté sur l’Italie. Quelle autre destination que l’Italie quant on est un spécialiste depuis 35 ans du pays de Dante ?

Pour l’époque de ma destination, cela avait été tout aussi rapide : la fin de l’ère contemporaine était toute désignée. Au cours de mes recherches préparatoires j’ai appris, suite à la lecture de plusieurs analyses archéologiques à propos de la composition de l’air de notre planète au fil du temps, que ce dernier a  beaucoup changé au cours de l’Histoire. Il a été par exemple établi que l’atmosphère du Moyen-Âge, ou celui de l’Antiquité, nous serait totalement irrespirable pour nous hommes du XXIIe siècle. De plus, cela m’arrange du point de vue de la langue : mon italien est résolument moderne et mon latin ne me sert qu’à la lecture de textes retrouvés dans les sols antiques. Aucune chance donc de me faire comprendre, et encore moins de comprendre, d’un habitant de Rome de l’an 0 ou bien d’un Florentin du Rinascimento. Seule solution : partir pour l’Italie du Nord, post-unification, donc après 1866. Je ne prenais ainsi qu’un minimum de risques en vue de ce voyage-test.

Pour ce qui est des consignes de voyage, cela avait l’avantage d’être clair : je ne pourrais rester plus de 24h - 22h maximum sur conseil express du Doc - sous peine de me voir enfermer pour toujours en 1900. Je devrais, bien évidemment, entretenir le moins de contact et de relations possible avec la population de ma destination afin de ne laisser aucune trace de mon passage. L’enjeu étant de ne pas altérer le temps et modifier le futur, c’est-à-dire notre présent. Les conséquences entraîneraient la création d’un cercle infernal quasi irrémédiable. Cependant, le début du XXe siècle présente l’avantage principal suivant : je ne risque pas de croiser un membre proche de ma famille ou même moi-même puisque personne n’était vivant à l’époque - on parle quand même d’un bond dans le passé de deux cents ans. De plus, je ne possède aucune famille en Italie. J’aurais ainsi l’esprit quelque peu dégagé sur place.

Les derniers préparatifs sont prêts. J’ai soigneusement choisi mes habits : je serai un étudiant en Histoire de la faculté de Paris, en voyage. Je fais bien plus jeune que mon âge - l’enfermement scientifique aurait dû avoir l’effet inverse sur ma peau mais je dois faire avec - surtout que les professeurs d’université sont plus rares à l’époque que de nos jours, on risque de me demander des explications si je me présente comme détenteur d’une chaire. Pour ce qui est de l’argent et de mes papiers d’identité, j’ai réussi à m’en faire fabriquer après m’être arrangé avec un collègue travaillant au Louvre, une vieille connaissance de fac, grâce à qui j’ai pu avoir accès aux imprimantes 3D très haute définition de l’établissement. Je n’oublie pas non plus de prendre ma vieille montre à gousset afin de pouvoir surveiller le temps qui file sans éveiller les soupçons : comme quoi un fétiche d’historien peut finalement servir. Ma destination : la Sérénissime Venise, plus de cinquante ans avant son premier touriste bedonnant et inculte, cent cinquante ans avec sa disparition dans les eaux de la lagune.

La phase de préparation de mon voyage prit un peu plus d’un mois, un mois durant lequel l’excitation de la possibilité inédite d’un saut dans le temps me fit bouillonner. Cela a progressivement occupé toutes mes pensées, toutes mes forces. J’allais explorer le temps, franchir les limites de la physique. Ce voyage dépasse tous les autres possibles. Cela allait être le début d’une nouvelle Odyssée. Quand le jour fatidique arriva, j’ai cru ne pas pouvoir contenir mon émotion et mon stress. Il était évident que des ratés pouvaient avoir lieu, ce que Doc ne cacha à aucun moment, au point d’en devenir rébarbatif, tout en restant sûr de lui et serein. J’avais confiance en fin de compte. De toute manière rien ne me retenait en ce monde, la prise de risque ne m’effrayait pas plus que cela, moins que l’arrivée au début du XXe siècle en tout cas.

Je prends enfin place dans la drôle de machine aux allures si communes de films d’espions ou de super héros, sauf que celle-ci était déterminée à m’envoyer faire un voyage des plus extraordinaires. Alors, bien sûr, le Doc n’avait pas inventé la machine à voyager dans le temps. Nous ne sommes pas dans Retour vers le Futur de Robert Zemeckis, non, le gouvernement dispose aujourd’hui de tels engins. Doc s’est contenté de hacker avec brio plusieurs sites de recherche gouvernementaux afin d’obtenir une liste de composants complète. Pour le reste je n’ai pas réussi à en savoir plus. Les questions du pourquoi et du comment ne se posent de toute manière plus. Je pars.

Le voyage en lui-même ne fut pas long, quelques secondes de lumière blanche tout au plus. En quelques secondes donc me voici plongé dans les prémices du XXe siècle, en plein cœur de la Vénétie désormais italienne, aux abords de la Sérénissime. Face à moi s’étend la lagune, calme. L’idée “d’arriver” sur le continent plutôt que dans Venise-même vient du Doc, qui trouvait cela plus prudent. Une fois tous mes sens opérationnels, je me mis en marche vers Mestre. Je ne garde comme unique séquelle de mon voyage qu’un léger mal de crâne et un sentiment de haut-le-cœur. Je m’attendais à bien pire je dois l’avouer. Avant de partir j’ai bien pris le temps d’étudier des cartes d’époque afin de perdre le moins de temps possible lors de mes déplacements. En deux heures maximum je doit être à la Piazzale de Roma, porte d’entrée de Venise. Après une heure de marche me voici sur l’embarcadère que me permet d’accéder à Venise par l’emprunt de navettes maritime, les célèbres vaporetti. La voie en bitume qui a longtemps relié Venise au continent - la Via della Liberta - ne sortira de mer que durant l’ère fasciste de Mussolini, au début des années 1930. Une fois embarqué je sens mon poul s’accélérer à mesure que mon embarcation fend les flots à destination de cette ville millénaire, ancienne et glorieuse république marchande qui a su, par le temps et le commerce, imposer sa loi aux quatre coins du bassin méditerranéen.

Enfin je pose le pied sur le sol de la Sérénissime. Tout bascule en moi, je n’en crois pas mes yeux. La ville semble avoir toujours eu le même visage, serein, figé et enchanté dans la lumière d’un astre solaire qui semble ne briller que pour elle. Un flot humain et aquatique s’agit autour de moi. C’est un ballet incessant de gondoles et de gens pressés qui s’enroule autour de moi à me faire perdre l’équilibre. Cela sonne, tinte, bruisse autour de moi. Les langues se mêlent à l’air ambiant me faisant oublier quelque peu que je suis un voyageur temporel. Le temps joue contre moi mais j’hésite à flâner sur les quais du Grand Canal. Je dois me mettre en route afin de voir le maximum de choses et de rendre quelques visites. En effet, le Doc m’a donné un peu de travail avant de partir. Je dois récolter des informations sur mon environnement et tenir un journal de bord sur ma condition physique, afin de s’assurer qu’un tel voyage ne soit pas dangereux pour l’organisme.

J’attrappe au vol un vaporetto qui accoste non loin de là en ronflant et en crachant un épais filet de fumée noire. Les bruits qui m’environnent sont sans commune mesure avec le bruit des villes du XXIIe siècle. Ici le bruit est omniprésent, accompagné d’une forte odeur de charbon en combustion, la pollution est partout : sur les murs des maisons, sur les coques des navires, dans l’eau et l’air. Je perçois une sorte de bruit de fond omniprésent, l’activité humaine emplit l’espace sonore. Partout, gondoliers, marchands au détail, en vrac, poissonniers, boulangers, cafetiers, badaux, maréchaux ferrants, drapiers, tout ce petit monde s’agite, pousse des cris, discute et hurle dans l’espoir de se faire entendre ou d’attirer la clientèle.

Sur le Grand Canal, mon rêve de toujours prend forme. La cité des Doges, aujourd’hui engloutie, est en pleine effervescence, là, sous mes yeux. Mes cours d’Histoire me reviennent en mémoire d’un seul coup. De part et d’autre du pont du vaporetto défilent, alignés tels des généraux vétérans bardés de décorations et au garde-à-vous, les héros longtemps insubmersibles de Venise : Ca’ de Mosto, Civran, Contarini da Zalfo, Labia, Michiel del Brusa’, etc. Autant de palais qui ne peuplent plus aujourd’hui que la mémoire de quelques admirateurs italophiles et le fond de la lagune. Cette vision me procura une émotion que je n’imaginais pas jusqu’à aujourd’hui. Mes mains tremblent, mes yeux pleurent... Cette ville, bâtie sur la fortune de quelques grands commerçants, rayonne devant moi comme si j’en étais le seul visiteur. Mon voyage dans le temps me fait me sentir unique dans ce monde éphémère. J’arrive au Rialto, c’est la fin de mon voyage sur le canal. Je m’attarde quelques secondes afin d’admirer le pont en arc de quarante-huit mètres qui enjambe fièrement l’artère vitale de Venise. Datant du XVIe siècle, il est l’un des quatre ponts qui enjambent le Grande Canal et était peuplé de petites boutiques s’accrochant à son dos. Je me lance ensuite dans les dédales de ruelles menant au coeur du quartier San Marco. Ma destination est le quartier du Castello bordant l’Arsenal, plus au nord.

Venise

L’immersion devient alors totale. Elle est toujours aussi difficile à réaliser. Je suis le premier civil du XXIIe siècle à pouvoir me promener tranquillement dans les rues d’une ville qui a disparu plus de deux cents ans avant ma naissance. Je réalise le fantasme de plusieurs générations d’historiens et de curieux. Quand je dis curieux je parle des vrais passionnés rêvant d’enfin arpenter un passé parfois trop fantasmé. Désormais, le temps n’a plus de limite et de nombreuses choses vont pouvoir être faites notamment du point de vue scientifique ou sur les origines de l’humanité. Je pense surtout au monde antique, je pense au développement de l’Afrique et des Amériques durant l’ère pré-colombienne, dont nous avons que de peu de traces. Les possibilités sont infinies. Seulement, le maniement d’un tel outil ne sera pas aisé. Entre les risques d’altération du temps et les utilisations à des fins malhonnêtes voire criminelles, ou même tout simplement révisionnistes, je suis bien incapable de prédire de quoi sera fait notre futur proche. Comment empêcher la dissolution du secret entourant cette vieille cabine ? Ce dilemme monumental attendra mon retour.

C’est alors que j’arrive aux abords de Contarini del Bovolo, alors que je passe non loin de la Fenice - le théâtre de la ville. Bovolo est le nom d’un petit palais du quartier de San Marco présentant deux caractéristiques particulières : d’abord son escalier extérieur en colimaçon en forme d’escargot, puis la vue panoramique de la ville qu’il offre sur les toits de Venise. Plusieurs fois lors des mes recherches préparatoires j’ai pu lire des notes sur ce petit bijou architectural pourtant boudé à l’heure du tourisme de masse du XXIe siècle. Devant les grilles donnant sur le petit jardin du palais, je ne peux retenir mon envie de pénétrer dans l’enceinte du bâtiment. Je devais accéder à cette vue rare sur la ville. Après avoir sonné à la porte d’entrée, je m’engage dans une discussion assurée afin d’obtenir le droit de passage jusqu’au panorama. L’occupant des lieux est un jeune aristocrate à l’accent guindé et dont la voix est teintée d’une légère surprise en me voyant, les yeux emplis d’espoir, sur le pas de sa porte. Il accède toutefois à me requête et propose de m’accompagner au sommet de la tour de son palais. Il me décrit la vue qui s’offre à moi. Je ne peux à nouveau contenir quelques larmes qui me montent aux yeux tant la vue se révèle être spectaculaire. Face à tant de réaction de ma part, mon hôte m’invite à entrer chez lui afin de me remettre. Nous prenons place à l’étage inférieur, dans un salon richement décoré et tourné vers les fenêtre donnant sur la ville. Cet intérieur brillait de luxe et de raffinement. Devant moi s’étalaient les richesses de Venise : du verre de Murano, du marbre de Carrare, de l’orfèvrerie raffinée, des tableaux de maîtres de la Renaissance et du début du XVIIIe, etc... Des pièces d’une valeur inestimable tapissaient comme entassées les murs et les meubles de la pièce où je me trouve actuellement.  

- Ce ne sont que des babioles Monsieur, n’y faites pas attention. Je ne suis pas tout a fait installé. Je dois vous confier que je ne m’attendais pas à une telle réaction de votre part ! Me confia mon hôte, une fois assis.

- Veuillez m’en excuser, je viens de très loin et je fondais beaucoup d’espoir sur ma première visite de Venise et je dois dire que je ne suis pas déçu.

- Je dois avouer être tout à fait insensible aux charmes de cette ville… Ce palais était une folie. Il me fallait cependant un pied à terre en centre-ville.

- Je… C’est pourtant une pièce rare si ce n’est unique ici. L’évidence est là, lui rétorque-je. Que dire des splendeurs qu’abrite cette cité des mers ?

- Il s’agit du passé mon bon monsieur… Vous les universitaires, vous êtes d’un conservatisme ! Cette ville m’est insupportable. Son humidité, son peuple bruyant, et je ne vous parle même pas de l’odeur ! Revenez-y en été et vous comprendrez. Un bourbier infâme ! Non vraiment, je ne pense pas qu’il y ait le moindre avenir ici. C’est uniquement afin de rapatrier quelques avoirs que je suis ici, le marché a chuté depuis l’annexion. Une fois cette menue question financière réglée je fuirai cette île maudite et grabataire.

Assommé par tant de critiques acerbes sur la ville de tous les fantasmes, je pris congé de mon hôte afin de reprendre ma route. Il me restait encore de nombreuses choses à faire, mais je venais de perdre beaucoup de mes repères. Cette entrevue avec ce jeune aristocrate était en fait la toute première rencontre concrète entre deux humains de deux époques différentes. Mes pires angoisses étaient en train de se réaliser : et si le passé n’avait rien de plus excitant qu’un présent ordinaire ?

Robin Norman Lewis 2017

par Robin Norman Lewis, le 6 février 2017

 

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Enfin la possibilité de voyager dans le temps ! Rêve ancien et persistant, effort d’imagination constant, qui semblait ne pouvoir jamais être comblé. Une machine bancale, qui fait sensation mais peu de cobayes potentiels, prétend traverser le temps et l’espace. La tentation est forte et je décide de me lancer. À moi le passé : je veux voir. Le passé ? Le futur est tentant… Voir ce que l’on va louper, ce qui va sortir de notre présent, de quoi nous seront responsables… Tentant mais qu’en est-il de voir ce qu’on a loupé, ce qui a construit notre histoire, ce qui m’a construit moi, ce qu’on a appris, que l’on tient pour vrai, sans jamais le vérifier. Et puis, dans le futur, je ne saurais pas m’habiller pour passer inaperçue…

On m’a fait parvenir les instructions. Je n’ai droit qu’à un voyage, il ne faut pas se tromper. Quelle frustration ! Que voir, que faire ? Mais quelle excitation, aussi, de presque toucher du doigt l’inaccessible. Où aller et quand, donc ? La cour du Roi Soleil, tant décrite, apparemment si splendide, ou bien l’Égypte des Pharaons ? À moins que je ne décide d’aller faire la Révolution, de renverser la monarchie ? De m’exiler, pour voir l’Histoire d’ailleurs : le Palais d’Été en Chine, quand il était uniquement destiné à l’Empereur, sans touristes. Des pèlerins en Amérique qui ne savent pas encore que leur implantation serait un succès. Cette colonie européenne au Groenland, qui n’a pas survécu, pour savoir ce qui leur est arrivé et, peut-être les aider.

Un tas d’autres idées tourbillonnent et je ne peux en saisir qu’une. Comment choisir ? En un jour, je n’aiderai personne. En une vie, seule, sans technologie, non plus. Je préfère passer discrètement. Documenter, regarder. Comprendre au lieu de bouleverser : on m’a toujours dit que ça n’engendrait rien de bon. Si je tue Hitler, je ne nais pas, c’est certain. Regarder donc. Je sais ce que je veux voir. Tant d’épisodes historiques sont si bien décrits qu’on jurerait y être, bien qu’on ne puisse démêler le vrai du faux. Mais s’il ne faut voir qu’une chose, je veux voir ce qu’il est impossible de voir autrement. Ce qui a été passé sous silence de l’Histoire la plupart du temps, ce qui n’a pas fait trace. Je veux voir une vie quotidienne qui ne s’est pas écrite, une grande oubliée, la campagne. Campagne française, si l’on peut dire. N’importe où, peut-être mes montagnes, ou bien les côtes, près de la mer. N’importe quand ou presque : on a toujours l’impression que rien n’a changé en longtemps, que la campagne a été immuable. Difficile de choisir une période tant elles se ressemblent en terme de campagne, dans l’imaginaire commun. Le XVI° siècle, après les guerres d’Italie et avant celles de religion : je veux la paix. Difficile cependant de dire que ce sera représentatif.

Je pars. Direction les champs, la forêt… Presque sans empreintes humaines ? C’est ce que j’imagine. Difficile d’estimer le nombre de population : s’il y avait moins d’humains auparavant, la population de la campagne était probablement bien plus importante. J’arriverai dans la neige. Moins de gens, moins à voir sans doute, mais tellement beau. Là aussi le choix a été dur. Je ne sais pas du tout ce que je vais y voir, à mieux y réfléchir. J’essaierai en tout cas de ne pas finir sur un bûcher… Peut-être, au mieux, rejoindrais-je les fantômes racontés lors des soirs de veillées.

Un jour et je reviendrais. En espérant que d’autres soient tentés par la machine et rapportent de nombreux témoignages.

par Lola LS, le 8 février 2017

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7 février 2017

« En Orient, Bonaparte voulait-il devenir le nouvel Alexandre ? », par Pascal Cyr, PhD Histoire

Pascal Cyrhistorien spécialiste de l’histoire du Consulat et de l’Empire, détient un doctorat de l’Université de Montréal. Parmi ses travaux : Waterloo : origines et enjeux (Paris, L’Harmattan, coll. Historiques, 2011). Il y a deux ans, il avait accepté d’écrire un texte inédit pour ce blog, un focus passionnant sur la ferme de la Haye-Sainte lors de la bataille de Waterloo (18 juin 1815). Voici une nouvelle contribution inédite, très intéressante sur un aspect moins connu du parcours du général Bonaparte : le Levant... la Syrie... 1798, 1799... « En Orient, Bonaparte voulait-il devenir le nouvel Alexandre ? » Merci, Pascal Cyr, pour ces textes et pour votre fidélité... Une exclusivité Paroles d’Actu, par Nicolas Roche.

 

« En Orient, Bonaparte voulait-il

devenir le nouvel Alexandre ? »

Saint-Jean D'Acre

Napoléon Bonaparte au siège de Saint-Jean-d'Acre. Source : Wikipedia.

Dès les premières semaines de sa captivité à Sainte-Hélène, Napoléon revient sur les circonstances de la campagne d’Égypte et de Syrie. Devant Las Cases, l'auteur du Mémorial, il dit : « Si Saint-Jean D’Acre eût cédé à l’armée française, une grande révolution s’accomplissait dans l’Orient, le général en chef y fondait un empire. » Ainsi, pour l'histoire et la légende, Napoléon inscrit ses pas dans ceux d’Alexandre le Grand. Mais qu’en est-il vraiment ? La campagne de Syrie a-t-elle été entreprise afin de jeter les bases d’un nouvel empire oriental ou bien s’agit-il d’une opération militaire limitée dans l’espace et le temps ?

1. Situation de l’armée française en Égypte

Depuis la destruction de la flotte française en rade d’Aboukir le 1er août 1798, la situation du corps expéditionnaire s’en est retrouvée radicalement changée. Le 9 septembre, le Sultan Selim III* bascule dans le camp des coalisés. L’Empire ottoman entre en guerre contre la France. Une série de firmans est immédiatement envoyée dans les différentes parties de l’empire afin de recruter des hommes et lever des armées. Toutefois, le gouvernement de Constantinople craint la réaction de Djezzar Pacha**, alors seigneur de Saint-Jean d’Acre et gouverneur de Syrie. Va-t-il se rallier aux Français ou au Sultan ? Ce dernier prend contact avec les Anglais et, de fait, il choisit de se battre à leurs côtés. Ainsi, un second front s’ouvre sur la frontière de l’est.

Né le 24 décembre 1761, il règne sous le nom de Selim III de 1789 à 1807. Il est renversé cette même année et exécuté, sur l’ordre de son cousin Selim IV le 28 juillet 1808.

** Djezzar Pacha, dit «  le boucher  » en raison des massacres qu’il ordonne sur les minorités chrétiennes et juives en Palestine. Il est né vers 1735. Bosniaque chrétien, esclave de naissance, il sert d’abord les Mamelouks en Égypte et fait allégeance à la Sublime Porte. Pacha de Saint-Jean d’Acre, il règne sans partage sur la Syrie. Il meurt en 1804.

Pour Bonaparte, cette nouvelle arrive au plus mauvais moment. N’ayant pas été en mesure de détruire complètement les Mamelouks lors de la bataille des Pyramides, il a été obligé d’envoyer le général Desaix à leur poursuite. Réfugiés en Haute-Égypte, les Mamelouks, sous le commandement de Mourad-Bey***, sont bien décidés à mener la résistance jusqu’au bout. Même si le général Desaix remporte une victoire à Sédiman (7 octobre 1798), les pertes sont élevées et la campagne s’annonce longue. Sur un effectif initial de 2700 hommes, plus de 900, atteint par les fièvres, la dysenterie, les maux vénériens et l’ophtalmie sont déjà hors de combat. Sans autre choix, Bonaparte porte les effectifs de Desaix à 6500 hommes.

*** Ancien esclave originaire du Caucase, il est né vers 1750. Au fil des ans, il grimpe dans la hiérarchie et devient l’un des principaux chefs mamelouks en Égypte. Il partage le pouvoir avec Ibrahim Bey. Vaincu par Bonaparte à la bataille des Pyramides, il mène une guerre impitoyable en Haute-Égypte. En 1801, il se rallie à Kléber qui le nomme prince du Saïd et gouverneur de Haute-Égypte. Il meurt de la peste la même année.

En Basse-Égypte, la situation n’est guère plus reluisante. Encouragés par les agitateurs à la solde des Anglais et des Turcs, les Égyptiens se mobilisent. Le 2 août, depuis son quartier général d’Alexandrie, le général Kléber écrit à Bonaparte que les attaques se multiplient contre les courriers. Bonaparte estime qu’il s’agit d’actions isolées. Mais de Damiette jusqu’au Caire, les Français doivent conduire des expéditions punitives afin de maintenir l’ordre. La répression est brutale. Chaque village ayant participé à l’assassinat d’officiers français ou à l’exécution de simples soldats est incendié sur-le-champ. Quant aux responsables, ils sont fusillés sans autre forme de procès. Malgré cela, Bonaparte ne croit pas que sa politique de conciliation des élites musulmanes est un échec. Mais s’il refuse d’abord d’y croire, la révolte du Caire des 21 et 22 octobre 1798 le ramène à la triste réalité, car les principaux meneurs sont des membres influents du Diwan, des hommes qu’il a honorés publiquement. Son armée écartelée entre la Haute et la Basse-Égypte, c’est à contrecœur que Bonaparte envisage maintenant la perspective de s’engager en Syrie.

2. Bonaparte ne voulait pas s’engager en Syrie

Depuis quelques semaines, Bonaparte porte une attention particulière à la Syrie et aux mouvements de troupes turques qui s’y déroulent. Le 20 décembre 1798, ses agents l’informent qu’une armée de 12 000 hommes, commandée par le général Abdallah, campe déjà sous les murs de Gaza et le 2 janvier, sans rencontrer de résistance, celui-ci fait ses premiers pas en territoire égyptien. D’entrée de jeu, Abdallah dépêche 4000 hommes afin d’occuper le poste d’El-Arych. Lorsqu’il apprend la nouvelle, Bonaparte sait qu’il s’agit là des préliminaires d’une prochaine invasion. L’Égypte n’étant pas sous son contrôle, sachant également qu’une armée turque se rassemble sur l’île de Rhodes afin de débarquer sur la côte égyptienne, probablement en juin ou en juillet 1799, il tente de négocier avec Djezzar Pacha. Pour ce faire, il lui envoie l’un de ses officiers, Joseph-Calmet Beauvoisin. Mais dès son arrivée à Saint-Jean d’Acre, le diplomate est maintenu à bord de son navire et jamais il ne réussira à obtenir une audience avec Djezzar. En désespoir de cause, il doit se rembarquer et revenir avec son navire à Damiette. Bonaparte récidive et dépêche auprès de Djezzar Eugène Mailly de Chateaurenaud, l’un de ses officiers d’État-major. Celui-ci a pour mission de lui délivrer une lettre à l’intérieur de laquelle Bonaparte réitère à nouveau ses intentions pacifiques à son égard. Toutefois, il lui fait savoir que, s’il continue de donner refuge à Ibrahim-Bey qui se maintient toujours aux frontières de l’Égypte, il sera forcé de considérer qu’il s’agit là d’un acte de guerre et qu’il conduira son armée à Saint-Jean d’Acre. Sans plus de cérémonie, Djezzar fait jeter Mailly de Chateaurenaud au cachot. Il le fera exécuter le 30 mars 1799.

Devant ce refus, et cela en dépit de son état-major qui juge cette entreprise beaucoup trop risquée, Bonaparte décide de porter la guerre en territoire syrien. Or, cette campagne n’en est pas une de conquête, car en raison de la menace qui plane sur l’Égypte depuis l’île de Rhodes, elle se veut limitée dans l’espace et le temps. Dans ses mémoires, le général Berthier décrit ainsi les objectifs de Bonaparte : « Marcher en Syrie, châtier Djezzar, détruire les préparatifs de l’expédition contre l’Égypte, dans le cas où la Porte se serait unie aux ennemis de la France; lui rendre, au contraire, la nomination du pacha de Syrie et son autorité primitive dans cette province, si elle restait l’amie de la République; revenir en Égypte aussitôt après pour battre l’expédition par mer; expédition qui, vu les obstacles qu’opposait la saison, ne pouvait avoir lieu avant le mois de messidor. (19 juin au 18 juillet) » Dans sa dernière missive envoyée au Directoire, Bonaparte rédige trois directives qui confirment de façon claire et précise le témoignage de Berthier :

Objectifs de la campagne de Syrie

1) Assurer la conquête de l’Égypte en construisant une place forte au-delà du désert, et, dès lors, éloigner tellement les armées, de quelques nations que ce soit, de l’Égypte, qu’elles ne puissent rien combiner avec une armée européenne qui viendrait débarquer sur les côtes.

2) Obliger la Porte (gouvernement de l’Empire ottoman à Constantinople) à s’expliquer, et, par là, appuyer les négociations que vous avez sans doute entamées, et l’envoi que je fais à Constantinople, sur la caravelle turque, du consul Beauchamp.

3) Enfin, ôter à la croisière anglaise les subsistances qu’elle tire de Syrie, en employant les deux mois d’hiver qui me restent à me rendre, par la guerre et par des négociations, toute cette côte amie.

Ainsi, dans le cas où il réussirait à expulser Djezzar Pacha de sa capitale de Saint-Jean d’Acre, Bonaparte désire négocier une alliance avec les tribus qui vivent dans les montagnes de Syrie. Afin d’imposer la paix au Sultan, il croit dans la possibilité de se rallier les Druzes****, les maronites***** et les Arabes. Grâce à eux, il envisage de créer une espèce de zone tampon entre l’Égypte et la Turquie. De plus, comme on peut le constater dans le point trois de son plan, par le truchement de ces mêmes tribus, il souhaite également s’emparer du littoral syrien afin d’éloigner la flotte anglaise de ses bases d’approvisionnements. Dans l’esprit de Bonaparte, cette stratégie aurait comme résultat immédiat d’alléger la rigueur du blocus britannique sur les côtes égyptiennes. Ce plan est évidemment conditionnel à la prise de Saint-Jean d’Acre combinée à l’élimination de Djezzar Pacha. Mais vingt ans plus tard, alors qu’il se trouve à Sainte-Hélène, Napoléon écrit qu’il avait prévu de marcher sur Constantinople et se rallier les Kurdes, les Arméniens, les Perses et les Turcomans. Lorsqu’on lit attentivement sa correspondance ainsi que les témoignages de ses contemporains, on se rend compte que cette dernière affirmation est destinée aux seules fins de la légende.

**** Minorité religieuse musulmane hétérodoxe actuellement établie en Syrie, au Liban et en Israël.

***** Les maronites sont membres de l’Église catholique de rite syrien au Liban.

3. Le mythe d’Alexandre au service de la légende de Bonaparte

Dans leurs mémoires, inspirés par le Mémorial, Bourrienne et Marmont se font l’écho de la légende, de cette « filiation » entre Alexandre et leur ancien maître. Même Stendhal est au diapason du Mémorial. Dans La chartreuse de Parme, il écrit : « Le 15 mai 1796, le général Bonaparte fit son entrée dans Milan à la tête de cette jeune armée qui venait de passer le pont de Lodi et d’apprendre au monde qu’après tant de siècles César et Alexandre avaient un successeur. » Dans la geste napoléonienne, à l’instar de la victoire, la défaite doit être sublimée. À Louis-Philippe de Ségur, conseiller d’État, Bonaparte dit : « Oui, si je m’étais emparé d’Acre, je prenais le Turban, je faisais mettre de grandes culottes à mon armée, je ne l’exposais plus qu’à la dernière extrémité, j’en faisais mon bataillon sacré, mes immortels ! C’est par des Arabes, des Grecs, des Arméniens que j’eusse achevé la guerre contre les Turcs ! Au lieu d’une bataille en Moravie, je gagnais une bataille d’Issus, je me faisais empereur d’Orient, et je revenais à Paris par Constantinople. » Mais alors que son armée est rongée par la peste bubonique devant Saint-Jean d’Acre, il est contredit par la correspondance de Berthier. Avant le neuvième et dernier assaut prévu pour le 8 mai 1798, l’assaut de la dernière chance, il écrit au général Dugua : « Le retour du général en chef (en Égypte) est très proche. » Pour Bonaparte, la prise de Saint-Jean d’Acre est vitale, car elle lui permettrait de prétendre qu’il a atteint la totalité de ses objectifs de campagne et du même coup, crier victoire. Mais le sort en décide autrement. C’est la retraite vers l’Égypte.

À l’image de Charlemagne, Bonaparte attache une épopée à son histoire dont Alexandre est le principal élément de référence. Dans le Mémorial, il sous-entend même qu’il lui est supérieur. Il rappelle qu’au moment où Alexandre débarqua en Asie pour faire la guerre à Darius, il était fils de roi et roi lui-même. À titre comparatif, il ajoute : « Mais qu’un simple particulier, dont le nom trois ans auparavant était inconnu à tous, qui n’avait eu en cet instant  d’autre auxiliaire que quelques victoires, son nom et la conscience de son génie, ait osé concevoir de saisir à lui seul les destinées de trente millions d’hommes, de les sauver des défaites du dehors et des dimensions du dedans (…) c’est ce que l’on peut appeler une des plus gigantesques et des plus sublimes entreprises dont on ait jamais entendu parler. »

Mais sa destinée et ses objectifs en Syrie ne correspondent en rien à celle du roi macédonien. Lorsqu’Alexandre débarque en Asie, son objectif est double : unir les Grecs dans la guerre et s’emparer de l’empire de Darius, une entité minée par la corruption et les rébellions. Après la bataille d’Issus, en réponse aux propositions de paix formulées par Darius, Alexandre lui adresse une lettre dans laquelle il lui dit : « La faveur des Dieux m’a rendu maître de votre empire… Lorsque vous m’adressez vos lettres, souvenez-vous que vous écrivez au maître de l’Asie, que vous n’êtes plus mon égal. L’Empire est à moi. » Même lorsqu’il s’aventure jusqu’en Inde avec son armée, Alexandre, selon l’historien Pierre Briant, souhaite uniquement consolider les frontières de l’ancien empire de Darius afin d’y contrôler les routes commerciales indiennes. On l’a vu dans ses trois objectifs initiaux, si Bonaparte entreprend une campagne défensive basée sur une éventuelle négociation avec la Porte, il n’y a pas d’équivoque chez Alexandre. Contrairement à Bonaparte qui veut préserver sa position en Égypte et gagner la France par ses victoires en Orient, il n’y a aucune volonté chez Alexandre de trouver un compromis avec ses ennemis. Pour Jean Tulard, Bonaparte était trop réaliste pour se tailler un empire oriental à la façon d’Alexandre. Trop d’obstacles se dressent alors devant lui. En Syrie et en Égypte, il doit composer avec la langue, la religion et les intérêts des grandes puissances qui s’opposent à la France. Ce dernier point est d’importance, car lorsqu’Alexandre entreprend sa conquête de l’Asie, il n’a qu’un seul ennemi devant lui : Darius et son armée. Pour Bonaparte, une victoire décisive à l’image de celle remportée par Alexandre à Issus n’est donc pas possible. Lui-même ne l’envisage absolument pas. Ainsi, même l’expédition en Inde, envisagée par le Directoire après la conquête de l’Égypte afin de déstabiliser l’économie britannique, n’est pas à l’ordre du jour. En somme, si Bonaparte ne souhaite pas devenir un nouvel Alexandre et s’il n’en a pas les moyens militaires, il s’identifie volontiers à lui afin de sublimer sa propre épopée et la transformer en légende.

par Pascal Cyr, PhD Histoire, le 2 février 2017

 

Pascal Cyr 2017

Pascal Cyr est historien spécialiste de l’histoire du Consulat et de l’Empire ;

il détient un doctorat de l’Université de Montréal.

 

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7 février 2017

« Paroles de passionnés : Quentin Goncalves, coach bien-être »

Quentin Goncalves a fait ses études dans les domaines de la biologie et de l’environnement ; les questions liées à la nutrition le passionnent. Il est depuis peu coach bien-être à Lyon 7è, après s’être lancé suite à une heureuse rencontre et une bonne expérience. Il a accepté de répondre à mes questions, toutes mes questions. Une interview décontractée (retranscrite ici dans ses termes quasiment exacts) pour un article pratique et feel good, inspirant et un peu perso aussi... Merci à lui ! Une exclu Paroles d’Actu, par Nicolas Roche...

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D’ACTU

« Paroles de passionnés:

Quentin Goncalves, coach bien-être »

Quentin Goncalves 

 

Tu te présentes en quelques mots ? L’histoire de ton rapport au sport ? À la nutrition ?

Je m’appelle Quentin, j’ai 21 ans. J’ai fait des études dans la biologie et l’environnement ; j’ai fait un DUT en génie biologique option génie de l’environnement. J’ai aussi fait une année de licence en biologie des organismes et des populations. Mon dada, avant tout, c’est la botanique, c’est les animaux, l’identification, faire des inventaires de faune et de flore... Et à côté de ça j’ai une deuxième passion, ou en tout cas un domaine dans lequel j’étais plutôt bon : la chimie, plus particulièrement la biochimie. Et puis la biologie, la physiologie végétales ou humaines, et donc la nutrition.

J’ai toujours été quelqu’un de maigre, ou plutôt de très mince. Quand j’étais adolescent, j’ai commencé à me mettre un peu à la musculation. J’ai réussi à me « dessiner » mais mon poids n’a pas vraiment bougé. Je n’ai pas pris un gramme, que ce soit de muscle ou de graisse. J’ai toujours été très mince, peu musclé. Mais durant ces quelques années de musculation, j’ai un peu gagné en force, mais pas franchement en volume, alors que mon objectif était quand même de ne plus ressembler à une simple « crevette ».

Jusqu’ici, je ne m’étais jamais vraiment intéressé à ma nutrition. En soi je ne mangeais pas « mal », pas du tout, mais j’étais vraiment concentré sur la muscu, et c’est en juin, en rencontrant l’opportunité professionnelle avec la marque Herbalife - devenir ambassadeur de la marque, « ambassadeur bien-être » comme on aime dire -, que j’ai pu optimiser ma nutrition, m’y intéresser vraiment à 100% et c’est donc à partir de ce point que j’ai commencé à sentir une différence sur mon corps. (...) Auparavant oui j’étais une crevette : 1,83m pour 63 kgs ; aujourd’hui je tourne autour de 71 kgs, grâce à ma nutrition nouvelle j’ai donc gagné entre 7 et 8 kgs.

Depuis quand es-tu coach sportif et coach nutrition ? Tu nous racontes tes premiers pas ?

Pour être précis, je ne suis ni coach nutrition ni coach sportif. Pour ça, il faut avoir fait une école, avoir le diplôme adéquat, etc. Moi je suis plutôt un autodidacte. Mon cursus me qualifie plutôt pour parler de coach en bien-être, ambassadeur en bien-être, car j’ai adopté un mode de vie sain et actif et j’apprends aux autres à faire la même chose.

Mes premiers pas : je cherchais un travail pour cette année, ayant arrêté mes études pendant un an. C’est sur les réseaux sociaux que j’ai rencontré Charlotte. Charlotte c’est ma coach, ou en tout cas elle l’a été. Aujourd’hui je me débrouille tout seul comme un grand. ;-) Elle est aussi ma sponsor au sein de la marque : c’est elle qui m’a présenté l’opportunité, qui m’a formé au début. Tout ça a commencé au mois de juin donc, époque à laquelle j’ai commencé à remettre de l’ordre dans ma vie, dans ma nutrition, dans ma façon de faire du sport... Une fois que tout ça a été opérationnel, c’est-à-dire que j’étais au point avec moi-même, que j’avais amélioré mon style de vie, alors j’ai pu commencer à m’occuper à mon tour d’autres personnes (amis, famille...) et à partir de là j’ai commencé à lancer mon activité.

Quelles sont les mauvaises habitudes que tu pouvais avoir et qui t’ont sauté aux yeux une fois que tu es entré dans cet univers, que tu as été sensibilisé à ces questions ?

Pour répondre franchement, des mauvaises habitudes dans mon alimentation, il n’y en avait pas tant que ça. J’ai des parents qui consomment beaucoup de produits locaux, qui font le marché, qui achètent souvent des produits bio, qui cuisinent beaucoup à l’huile d’olive par exemple... Donc à la base j’ai déjà une éducation qui fait que je fais attention à ce que je mange depuis longtemps. Il n’y avait pas grand chose qui clochait : je n’étais pas quelqu’un qui grignotait, qui consommait beaucoup de sucre, de gras... J’ai toujours détesté le McDo, les fast-food, etc... j’y ai peut-être mis les pieds deux ou trois fois dans ma vie.

J’ai commencé à faire attention à, par exemple, mon hydratation. Ne pas seulement boire pendant les repas, mais plutôt boire entre les repas, et arriver, à la fin de la journée, à avoir bu 2 litres (sans compter la gourde que je consomme pendant le sport).

Quentin Goncalves avant après

Maintenant j’optimise ma nutrition. Je ne mange plus de pâtes ou de riz simples, je privilégie les produits riches en fibres, etc. Et comme je suis en prise de masse musculaire, il me faut une quantité de protéines journalières bien précise. Donc je continue de consommer des produits d’origine animale, à savoir des oeufs, du poisson, de la viande, quelques produits laitiers... Mais il est vrai que, plus ça va, et plus je privilégie les protéines végétales, à savoir toutes celles issues des légumineuses (petits pois, pois cassés, soja, lentilles, etc...). C’est quelque chose que je consomme beaucoup plus qu’avant. Un changement notable dans ma nutrition donc.

Ces protéines valent les protéines animales, à quantités comparables ?

Ça dépend de quels légumes, de quelles plantes on parle. Certaines céréales par exemple contiennent beaucoup de protéines, mais en matière de qualité de protéines on ne retrouvera pas tous les acides aminés essentiels qu’on peut retrouver dans le lait ou les oeufs par exemple.

À côté de ça, il y a d’autres protéines, pas celles des céréales mais celles des légumineuses (qu’on appelle aussi dans le langage botanique Fabaceae et en alimentation « légumes secs » : petits pois, pois chiches, lentilles, cacahuètes, soja, etc...), qui peuvent potentiellement fournir tous les acides aminés essentiels à l’organisme. Le soja par exemple est une protéine simple d’assimilation qui contient tous les acides aminés. Donc, niveau protéines, c’est parfait et à la hauteur des produits d’origine animale.

Après, c’est valable uniquement à quantités comparables. C’est sûr que, pour avoir 20 grammes de protéines dans son assiette, il faudra peut-être manger plus de petits pois, de pois chiches que de viande, la viande étant plus riche en protéines que les plantes.

Et la viande, tu en es où par rapport à elle ?

C’est une question qui m’embête un petit peu, parce qu’en tant qu’écologiste et protecteur de la nature, le fait de consommer de la viande me dérange. Contre ces élevages intensifs d’animaux, etc. Manger trop de viande, trop de protéines animales, ça peut aussi être dangereux pour la santé. Ces protéines-là peuvent favoriser sur le long terme le développement de cancers, entre autres pathologies. Ce sont des protéines qu’on dit aussi « acidifiantes » pour l’organisme. Dans l’organisme, il y a un équilibre qu’on appelle acido-basique et les protéines animales ont tendance à acidifier l’organisme. Clairement donc je suis contre les protéines animales.

À côté de ça, de ces positions et idéaux, il y a mes objectifs, et donc je dois mettre un peu de côté ces pensées. Mon objectif c’est de prendre de la masse musculaire. Je le fais énormément à l’aide de protéines végétales. Mon petit déjeuner ce sont des protéines végétales, mes collations également. Dans certains de mes repas je vais aussi favoriser les protéines végétales. Mais je continue de consommer quand même, tous les jours, des protéines d’origine animale, que ce soit dans mon fromage blanc du soir, dans mes émincés de poulet, dans mon steak haché, dans mon filet de poisson, dans mes maquereaux ou mes sardines, etc... Pour atteindre mes objectifs je ne me vois pas vraiment faire sans. Peut-être qu’un jour j’arrêterai complètement d’en consommer. Pour l’instant j’en consomme plutôt pas mal.

Tu t’en passerais ?

Je ne pense pas que je pourrais vraiment m’en passer, parce que la viande c’est quelque chose que j’apprécie gustativement. Mais clairement si je pouvais j’en consommerais moins. Sachant que la viande que je consomme, c’est surtout de la viande maigre : plutôt de la volaille, ou alors de la viande de boeuf, donc riche en fer par exemple. Mais je ne suis pas quelqu’un qui aime tout ce qui est charcuterie, etc... Tout ce qui est viande de porc, tout ce qui est gras, etc, j’en consomme peu.

Quand tu regardes les gens autour de toi, ceux qui viennent te solliciter, etc... c’est quoi les mauvaises habitudes et pratiques que tu rencontres souvent ?

Je dirais que quasiment 100% d’entre elles ne prennent pas un bon petit déjeuner le matin : soit pas du tout soit elles en prennent un qui n’est pas équilibré. Or, le petit déjeuner c’est le repas le plus important de la journée, pas en termes de quantité mais plutôt de qualité : c’est vraiment le repas qui va déterminer le bien-être de toute la journée.

Autre mauvaise habitude, qu’on retrouve souvent : trop de graisse, trop de sucre ou de sel... Les gens sont trop tentés par des produits transformés par l’industrie agroalimentaire. Ils ne savent plus vraiment consommer de produits bruts. (...) Beaucoup de plats précuisinés. De ces plats sont absents pas mal de phytonutriments, de vitamines... peu de fibres. Et comme la protéine ça coûte cher, quand on achète par exemple des lasagnes surgelées, il y a souvent plus de béchamel que de viande à l’intérieur.

Le petit déjeuner que je propose moi contient douze vitamines, dix minéraux, des fibres, des protéines, juste ce qu’il faut de glucides et de lipides, le tout pour seulement 220 calories... Un repas équilibré avec peu de calories, super bon et rapide à prendre.

Le petit déjeuner, justement... Pourquoi est-il, comme on l’entend souvent, le repas le plus important de la journée ? Tu nous en dis plus (composition, difficulté et temps de préparation, coût...) sur celui que tu proposes ?

Le petit déjeuner, les Anglais appellent ça breakfast. Ça veut dire briser le jeûne qui a duré tout au long de la nuit. Le petit déjeuner c’est le repas le plus important de la journée parce qu’une journée, c’est 24 heures, et sur 24 heures il y a deux phases : une phase jour et une phase nuit. C’est durant la phase jour qu’on a le plus besoin de calories. La nuit, on brûle beaucoup moins de calories. Durant cette phase jour, on va se déplacer, on va travailler, on va faire le ménage, on va faire les courses, on va s’occuper des enfants, etc... Tout cela demande de l’énergie, et l’énergie on ne la trouve pas uniquement dans les calories. Il faut aussi les minéraux, les protéines, les vitamines... tout un assortiment de nutriments dont le corps a besoin dès le matin.

Le corps humain c’est une immense usine qui a besoin pour travailler de matériaux, de main d’oeuvre, d’énergie... Tout ça est à apparenter aux nutriments : la main d’oeuvre ce sera les vitamines, l’énergie, l’électricité sera apportée par les sucres. Et il faut pouvoir travailler de la matière, et cette matière travaillée ce sera les protéines. (...) Si par exemple la journée commence à 6h le matin, il faut que le petit déjeuner soit le repas le plus complet possible qualitativement. Sinon l’usine tourne mal, elle n’est pas assez productive : ce seront des coups de fatigue dans la journée, des problèmes de surpoids, de transit intestinal, de sommeil, une sensibilité plus grande aux blessures, au sport ou dans la vie de tous les jours...

Le petit déjeuner que je propose, il y a deux façons de le faire. Il y a la façon du samedi ou du dimanche, où on prend son temps : on va mixer des fruits avec, se faire un petit smoothie, quelque chose d’un peu plus chargé, recherché. Ça va peut-être monter à 2€ voire 3€ le petit déjeuner. Il faudra peut-être un peu plus de temps pour le préparer (dans les 5 minutes). Et il y a le petit déjeuner de la semaine, c’est le même mais on se casse moins la tête : on se lève, on shake, et c’est parti. On peut le boire au volant, dans le métro, à vélo ou dans le train... Ça prend une minute ou une minute 30, on verse son lait, son jus de fruit, on shake la Formula One (c’est le nom du petit déjeuner en question), et voilà c’est prêt...

En quoi ce petit déjeuner est-il différent du petit déjeuner traditionnel ? Dans le petit déjeuner traditionnel il y aura toujours une carence. Dans le petit déjeuner traditionnel allemand ou anglais par exemple il va y avoir de la charcuterie le matin, du fromage etc... donc ça va plutôt être salé : ils auront un apport de protéines le matin c’est clair et net. Par contre, les vitamines, les minéraux, les fibres, ça va manquer cruellement. Le petit déjeuner français ça va être plus de la viennoiserie avec par exemple un café ou un chocolat chaud. Riche donc en graisse, en sucre. À la rigueur, un fruit avec, donc quelques vitamines et minéraux, mais pas de protéines. Donc, quel que soit le pays dans lequel on se trouve, le petit déjeuner traditionnel ne sera pas complet.

Celui que je propose moi est complet. Il contient à la fois les protéines (extraites du soja ou du pois), de bons glucides (des glucides de fruit donc du fructose), de bons lipides (il existe trois types d’acides gras, là les trois sont présents, on privilégie les Omega 3 par exemple, donc de bons acides gras polyinsaturés), les fameuses vitamines (12 en tout : A, C, D, E, et toutes celles du groupe B), des minéraux et des fibres (extraites des plantes, du soja...). Ce petit déjeuner contient donc tous les nutriments dont le corps a besoin. Il est pratiquement dénué de calories, c’est-à-dire que la Formula One mélangée à du lait par exemple va revenir à 220 calories ce qui est très peu. Mélangé à du jus de fruit ce sera encore moins calorique. Et sa valeur nutritionnelle, encore une fois, est très élevée.

Au niveau du prix, pour comparer avec le petit déjeuner traditionnel français, celui que je connais le mieux, donc viennoiserie, jus de fruit et café, ce dernier revient à 3,50€ contre 2,20€ ou 30 comme je l’ai dit plus haut. Le petit déjeuner traditionnel français c’est 550 calories au lieu des 220 de la Formula One. Pratiquement aucune vitamine, pas de minéraux, surtout si on parle d’un jus de fruit pasteurisé, contre 12 vitamines et 10 minéraux dans la Formula One. Zéro protéine dans le tradi français, ou 5g à la rigueur si la personne boit un peu de lait, alors que dans la Formula One on monte à 15g de protéines. Donc la différence est nette.

Brunch

« Le brunch que j’organise régulièrement... »

Parmi les personnes que j’aide, en fonction de leur objectif, il y a deux types d’autres choses qu’elles prennent en plus du shake :

- la boisson à base d’aloe vera (l’aloe vera a beaucoup de propriétés favorables pour la peau et l’intérieur de l’organisme : des vertus hydratantes, cicatrisantes pour la peau, l’estomac... ; elle aide à digérer, notamment après les repas bien lourds et longs et le soirées bien arosées, et surtout elle favorise l’assimilation de l’eau par les cellules), rafraîchissante avec son shake ;

- la boisson instantanée à base de thé (plusieurs extraits, avec de la théine donc) et d’extraits végétaux. Cette seconde boisson est énergisante tout en étant parfaitement naturelle, et amincissante. Elle est riche je le disais en théine (aussi appelée caféine ou guaranine) ; cette même molécule stimule les cellules du corps (cellules musculaires et neuronales), cela permet d’améliorer la concentration, notamment en période d’examens ou de révision. Pour rester éveillé c’est super, et comme ça stimule les cellules ça les pousse à brûler des calories, donc c’est très amincissant. Les personnes qui veulent perdre du poids et qui me demandent de l’aide en prennent à peu près 1 litre tous les jours. D’un côté donc on a le petit déjeuner qui n’est pas calorique et donc de l’autre cette boisson rafraîchissante et asséchante.

Et les autres repas ?

Les autres repas, tout dépend des objectifs de la personne en question. D’une manière générale, c’est la règle des trois tiers : 1/3 de l’assiette en féculents, 1/3 de légumes/fruits/crudités, 1/3 de protéines (oeufs, viande ou poisson).

Le repas du soir idem, mais on aura tendance à réduire les féculents surtout quand il s’agit de perdre du poids, car la nuit on perd très peu de calories et on stocke plus... Le soir on évite particulièrement les lipides et les glucides...

Quelle répartition au sein de et entre les repas ? Quels équilibres ?

Au niveau des quantités, on dit souvent qu’il faut manger comme un roi le matin, comme un prince à midi et comme un pauvre le soir, c’est vrai : il faut éviter de manger trop lourd le soir, sinon on passe une mauvaise nuit. Moins de sucres, moins de graisse, moins de viande le soir, peut-être un peu plus de légumes...

Un exemple pour illustrer mes propos : les protéines. Moi j’ai besoin tous les jours de 140 g. de protéines. Mais notre organisme ne peut en assimiler plus de 30 g. toutes les 3 heures. Donc pour avoir mes 140 g. il faut que toutes les 3 heures j’aie un apport de protéines. On ne peut les prendre en une seule fois, par exemple au petit déjeuner, car sur les 140 g. de protéines ingurgités dans ce repas seuls 30 seront absorbés effectivement par l’organisme. Voilà pourquoi tous les repas doivent être équilibrés.

C’est valable pour les autres nutriments ?

Non ce n’est pas valable pour les autres nutriments. L’absorption des lipides et des glucides est limitée par les fibres solubles entre autres. C’est pour cette raison que les féculents complets ont un index glycémique moins élevé. Pour cette raison aussi que l’avoine complet par exemple permet de limiter les problèmes de cholestérol.

Mais l’histoire des 30 g. toutes les 3 heures concerne uniquement les protéines, le surplus pouvant entraîner des diarrhées...
Autre exemple : la vitamine C en excès est éliminée par les urines. Les déchets de protéines aussi, et c’est pour cette raison qu’il faut beaucoup boire quand on augmente son apport en protéines, afin de ne pas souffrir d’insuffisance rénale.

Les barres énergétiques, etc, on peut prendre ou on bannit ?

Les barres « énergétiques » ne sont pas à bannir. Je préfère parler de barres protéinées d’ailleurs. Tout dépendra de la marque, comme toujours il faut regarder les quantités de graisse et de sucres, qui doivent être faibles. Privilégier les barres de marque spécialement conçues pour les sportifs. Moi-même je vais consommer parfois une petite barre protéinée, quand je vais manquer de temps pour me faire une vraie collation. C’est un vrai coupe-faim avec ses 9g de protéines végétales par exemple.

Sur l’aspect forme maintenant, c’est quoi les exercices qui sont à la fois porteurs de résultats et accessibles notamment à celles et ceux qui ne sont pas très sportifs ?

Quelqu’un qui n’a jamais fait de sport et qui ne fréquente pas de salle de musculation peut solliciter ses muscles avec des exercices dit au poids de corps tels que les pompes, squat, fentes, abdo, dips et tractions. Les résultats dépendront de l’intensité et de la fréquence de l’entraînement bien sûr, de la nutrition évidemment mais aussi de la récupération post workout... et évidemment du métabolisme de chacun.

Raconte-nous un peu une journée type, lorsque tu exerces ton job ?

En fait quand on exerce ce job les journées sont rarement les mêmes. C’est difficile d’avoir une journée type. Maintenant, si je devais en décrire une, je dirais lever vers 8h, je prends mon petit déjeuner équilibré évidemment (il faut savoir que je suis mon premier client : j’ai appris à prendre soin de moi, à atteindre mon bien-être pour pouvoir le transmettre aux autres). Toute la mâtinée je vais par exemple traiter les demandes qu’on m’a adressées sur les réseaux sociaux, parce que je travaille beaucoup sur ces médias. En début d’après midi je vais aller à la salle de sport, j’y resterai peut-être 1h30 environ. L’après midi et la soirée qui va suivre, la plupart du temps ce sont des déplacements : soit des clients à domicile (j’en ai peu), soit directement au club. On y reçoit nos clients dans une bonne ambiance, dans un lieu dédié uniquement au sport et à la nutrition.

Quand j’arrive au club, c’est soit parce que j’ai des rendez-vous avec des clients (on leur fait faire des suivis pour voir l’amélioration de leurs résultats, etc...), soit pour rencontrer des gens qui ne sont pas encore clients mais qui veulent se renseigner, essayer, parce qu’on leur a recommandé le club, etc... Ils vont vouloir un bilan bien-être, un bilan corporel etc... Il y a une première partie sous forme de questions, où là j’apprends vraiment à connaître la personne, à cerner son hygiène de vie et ses habitudes, voir ce qui va, ce qui ne va pas... La personne va ensuite monter sur un impédancemètre, une espèce de balance qui envoie des influx électriques dans le corps et qui permet, par impédancemétrie justement, de connaître la composition du corps (poids, masse musculaire, masse graisseuse, masse osseuse, la graisse vicérale qui est une très mauvaise graisse, le taux d’hydratation...).

Une fois le bilan bien-être terminé, je discute avec la personne pour voir si elle est motivée ou pas. Si elle n’est pas motivée, on ne met en place aucun programme, ce n’est pas la peine. Si par contre elle est motivée et si elle en a besoin, en fonction de ses résultats et de ses objectifs (objectifs de prise de masse comme pour moi par exemple, objectifs de perte de poids, objectifs de remise en forme c’est-à-dire qu’on ne revoit pas le poids à la hausse ou à la baisse mais on cherche à gagner en énergie. En fonction donc de ces résultats et de ces objectifs, on peut mettre en place un programme à la fois nutritionnel et sportif.

Enfin, une journée type, on organise des sessions de sport. On appelle ça des fit challenges. On se retrouve tous au club, c’est-à-dire les coachs mais aussi les clients, les membres... tout le monde est invité. Et on part pour 1h de sport, qui comprend à la fois du cardio et du renforcement musculaire. On essaie vraiment de consolider les liens. On fait du sport ensemble et dans une bonne ambiance ! On se retrouve autour d’une activité commune, et moi à l’issue de cette session de sport je discute avec mes challengers, je vois un peu ce qui va et ce qui ne va pas, on fait un suivi et on avance petit à petit vers le bien-être, vers des résultats optimaux, jusqu’au Level 10 (le niveau maximum).

C’est accessible, ces cours et ces conseils ?

Déjà, au niveau des prix, on en a déjà parlé, c’est entre 1,95€ et 2,30€ le petit déjeuner, chaque jour. L’aspect accueil, justement, quand les gens arrivent, tout de suite on leur propose une boisson pour qu’ils se sentent bien etc... Ils s’installent, on discute, etc... il y a une ambiance énergique, sportive. Les gens sont bien dans leur tête, ils sont zen. Tous ces gens sont mis à l’aise, par les coachs mais aussi les autres clients. Les clients satisfaits par un programme vont pouvoir eux-mêmes accueillir d’autres personnes à leur tour. On essaie vraiment de faire disparaître cette distinction entre client et coach. Tout le monde a été client et tout le monde peut devenir coach. Le but c’est d’apprendre, d’améliorer son train de vie et ensuite d’aider les autres à en faire autant.

(...) Le prix dépend du programme. le programme c’est un peu comme une formule. On aura une formule BasicMediumMaster par exemple. Ce qui détermine le prix du programme ce sont les objectifs assignés et donc les moyens employés (quels produits ? quelles boissons ? quel petit déjeuner ?). On peut aussi inclure dans ce prix-là tout le suivi, tout le travail fait avec la personne...

Est-ce que tu es heureux du point auquel tu es parvenu, là ?

Heureux oui, mais peut-être pas satisfait complètement. Je n’ai ni patron ni compte à rendre, je fais les horaires que je veux et bosse comme je veux, donc en ce sens c’est idyllique. Je concilie job et bien-être : je prends soin de moi et quelque part je gagne de l’argent en prenant soin de moi et des autres. Je bosse avec des gens qui ont mon âge, qui partagent le même goût du sport et du bien-être... Mais il y a un hic, c’est que ça constitue un super complément de revenu, mais pas un revenu suffisant pour ne faire que ça.

Mon projet, c’est de continuer à développer ce concept. Et en attendant que ça prenne suffisamment d’ampleur, j’ai pour projet de trouver un deuxième emploi à côté, pour ensuite reprendre peut-être mes études l’année prochaine, tout en continuant en parallèle à développer le concept de coach en bien-être. Sachant que cette activité ne me prend pas en soi énormément de temps.

Justement, c’est quoi tes projets pour les mois à venir ?

Je souhaite continuer ma prise de masse, aller toujours plus loin en prise de muscle. Je veux aider plus de personnes à se remettre en forme, donc développer mon activité. Et donc trouver un petit job à temps partiel, dans la restauration, en boutique ou autre, au moins jusqu’à la rentrée prochaine...

Tes ambitions à plus long terme ?

Ouvrir des clubs un peu partout en France et développer une équipe de passionnés comme moi.

Comment t’imagines-tu dans 5 ans ?

Très bonne question... je me la pose tous les matins en me levant. J’ai des idéaux, des rêves... mais pas évident. Dans 5 ans j’en aurai 26. Donc à 26 ans j’espère être vraiment casé, avoir une relation sérieuse et durable avec quelqu’un. Être propriétaire d’une maison. Avoir un chien. Être marié, avoir une maison, un chien... à 26 ans ce serait déjà bien.

Pour ce qui est du plan professionnel, j’espère avoir mon propre club avec mes associés, un très grand club. Avoir acquis une certaine notoriété au sein de la marque et du concept que je vends. J’espère qu’à 26 ans je pourrai avoir le temps de m’occuper aussi d’autres passions comme la botanique, le jardinage... et donner aussi de mon temps en tant que bénévole à des associations de protection de la nature.

On est encore en janvier, mois des vœux, je te souhaite que tout ça se fasse... et toi, tes souhaits pour nos lecteurs ?

Je souhaite à tous les lecteurs d’avoir la santé et l’énergie dont ils ont et auront besoin pour accomplir tous leurs projets. La santé et l’énergie, voilà les deux choses essentielles à mon avis. Donc je leur souhaite la santé de fer et l’énergie du lion !

Un message pour quelqu’un en particulier ?

Je remercie Alexandra, mon amie, elle m’a fait découvrir le concept que j’ai aujourd’hui adopté. Ce concept fait corps et âme avec mon train de vie, avec ma vie tout court. Merci de m’avoir fait découvrir ce merveilleux concept.

J’aimerais aussi remercier Charlotte, ma sponsor, elle m’a montré le chemin, elle m’a aidé à bien démarrer mon activité, qu’elle me laisse aujourd’hui gérer comme je l'entend.

Quelque chose à ajouter ? Un dernier mot ?

STAY FOCUSED ON YOUR GOALS !

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