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Paroles d'Actu
14 novembre 2016

Déjà demain : « 2017, l'entre-deux-tours »

Il y a deux mois, à partir du 12 septembre, fidèle à cette tradition à laquelle je tiens des « articles à plusieurs voix » qui invitent des contributeurs d’horizons différents à s’exprimer sur des points d’actu ou à faire parler leur imagination, j’ai fait la proposition dont le texte est reproduit ci-dessous à plusieurs jeunes intéressés par la vie politique :

« Dimanche 30 avril 2017 : on est entre les deux tours de l’élection présidentielle. Il vous est demandé, en tant que jeune que la vie politique intéresse fortement, de commenter en les rappelant, avec les principaux événements qui ont émaillé la campagne depuis l’automne, les résultats du premier tour du scrutin ; de livrer votre analyse de ce qui est à attendre de ce second tour et de ce que cela peut signifier pour l’avenir de la France. »

J’ai rencontré pour cet article-ci beaucoup plus de difficultés que d’habitude : un grand nombre des jeunes sollicités (jeunes de ma connaissances ou noms suggérés par d’autres) ont eu du mal à se sentir, disons, pleinement à l’aise avec cette perspective de composition de politique-fiction. Parce qu’engagés auprès de tel ou tel parti ou candidat. Parce que l’exercice est difficile et un peu casse-gueule, je le conçois parfaitement. D’autres ont été partants sur le principe, mais à condition d’avoir le temps : pas forcément gagné, en pleine période de rentrée. Je tiens en tout cas à remercier un à un chacune et chacun de ceux qui m’ont au moins adressé une réponse. Au final, cinq textes me seront parvenus : quatre sont publiés ici, le cinquième le sera bientôt, dans un autre article. Mille mercis à vous Adrien, Robin, Louis, Loris, pour chacune de vos compositions. Bonne lecture ! Une exclu Paroles d’Actu, par Nicolas Roche.

 

EXCLUSIF - PAROLES D’ACTU

Déjà demain: « 2017, l’entre-deux-tours »

Élysée

Palais de l’Élysée. Source de l’illustration : lepoint.fr

 

 

« Le bout du chemin »

Chacun le pressentait, la campagne présidentielle de 2017 ne pouvait s’achever que dans les décombres d’une vie politique qui végétait sous perfusion depuis déjà trop longtemps. Les six derniers mois n’avaient en définitive guère étonné les Français, écoeurés par les scandales et la distance d’une classe politique aux abois, incapables de placer leur espoir en quelqu’un. Était-ce la faible qualité du personnel politique ou tout simplement une lassitude, après l’immobilité de l’ère Chirac, le quinquennat de paroles du régime Sarkozy et la fin de règne catastrophique de François Hollande ? La société, plus clivée que jamais, ne désirait pas, elle attendait. Mis à part les quelques bataillons de militants qui s’agitaient sur les marchés afin de distribuer des tracts, la campagne ne passionnait pas les foules. Lucides, les Français laissaient une nouvelle fois leur avenir dans les mains d’un nouveau chef de l’État, dont ils pressentaient qu’il risquait d‘à nouveau de les décevoir.

Ces dizaines de millions de personnes écartées, la présidentielle mobilisait pourtant journalistes et intellectuels parisiens, qui avaient le temps de suivre l’actualité et l’envie de pouvoir deviner qui occuperait tel ou tel poste ministériel. C’était devenu un jeu bien commode : à quelques jours du second tour, les uns et les autres s’enquerraient surtout de savoir si Monsieur Machin ou Madame Trucmuche allait décrocher un gros maroquin ministériel, trop pressés de s’intéresser à la personne pour prendre le temps de savoir quelles mesures concrètes il ou elle comptait mettre en place derrière.

Il n’empêche, l’affiche était celle prévue depuis bien plus d’un an : Alain Juppé affronterait bien Marine Le Pen au second tour du scrutin. Mais à la différence de l’élection de 2002, là où la quasi-totalité du bloc des partis de gouvernement, des associations et des personnalités de la société civile s’était opposée au Menhir, le dégoût de beaucoup, pourtant sincèrement de gauche ou opposés frontalement à l’extrême droite, ne leur donnait même plus envie d’aller parader dans la rue pour s’opposer à la candidate du Front national. La météo n’avait certes pas aidé : la pluie et les crues, conséquences alarmantes du réchauffement climatique, invitaient davantage les Français touchés à sauver leur chez-soi quand les autres, dans les grandes villes, ne daignaient pas sortir se tremper sur les places de la République avec leurs fanions bariolés.

Le déroulement fratricide des primaires, à droite comme à gauche, n’avaient non plus pas aidé à créer une évidence quant à la légitimité des candidats. À droite, Alain Juppé avait largement gagné la primaire, rejoint au second tour par tous les candidats éliminés au premier. Les diatribes de Nicolas Sarkozy, contre l’Europe, les immigrés ou les fonctionnaires, avaient excédé sinon lassé. Pourtant, il se trouva un quarteron de parlementaires sarkozystes pour dénier quelconque validité au résultat du scrutin, l’estimant entaché par la participation d’électeurs de gauche. Poussé par son mentor, Henri Guaino s’était donc lancé dans la course présidentielle, soutenu par l’aigreur de l’ancien président et une petite troupe de militants sarkozystes consciente de l’absence de chance de leur nouveau champion de figurer au second tour mais bien content de se dire qu’ils pourraient diviser la droite et faire perdre Alain Juppé. Avec ses 4%, Henri Guaino échoua pourtant lamentablement, devancé par un Nicolas Dupont-Aignan qui avait plus que lui profité des voix perdues du sarkozysme.

À gauche, ce fut pire. S’il était arrivé en tête du premier tour de la primaire, François Hollande ne remporta que d’un fil le second face à Arnaud Montebourg. En regardant de plus près, le candidat des frondeurs remarqua pourtant rapidement que certaines fédérations légitimistes avaient « trop bien » voté pour le président sortant, et les accusations de fraude succédèrent bientôt aux diatribes sur l’économie et la finance. Emporté par quelques dizaines de parlementaires qui pressentaient que si Hollande était à nouveau leur candidat, leurs chances de réélection aux législatives étaient bien minces, Arnaud Montebourg franchit à la hâte le Rubicon et décida malgré tout de se présenter directement à la présidentielle. La gauche, en miettes, ne se releva pas, et les deux candidats durent en plus subir l’humiliation d’être devancés par Jean-Luc Mélenchon qui prétendit, malgré la présence au second tour du candidat de la droite et de celle de l’extrême droite, qu’un espoir s’était levé, entendant bien être le porte-drapeau de l’opposition au chef de l’État qui serait élu, quel qu’il soit.

D’autres initiatives avaient bien fleuri, mais elles s’étaient à leur tour effondrées. Emmanuel Macron avait beau jeu de dénoncer l’archaïsme du système politique, il s’était en réalité trouvé bien dépourvu de trouver face à lui deux candidats de gauche et un Alain Juppé qui phagocytait le centre pour creuser un espace, alors que les élus locaux, comme les financements manquaient. Barré par le pouvoir en place, il n’avait pas réussi à obtenir les 500 parrainages nécessaires et rongeait son frein, estimant que le système était trop sclérosé pour lui permettre d’être candidat.

La défiance perlait donc. Alain Juppé rassemblait bien derrière lui une grande partie de la droite, du centre et même des socialistes raisonnables qui se rendaient compte que leurs idéaux républicains ne pouvaient pas s’évanouir en laissant s’installer une présidence Le Pen, il ne pouvait faire face à l’hystérie d’une partie de la population, vannée des attentats qui s’enchaînaient à rythme régulier depuis le début de l’année. Les plus intelligents comprenaient que la bonne politique se faisait sur le temps long, et qu’un fou de Dieu armé d’un pistolet ou d’une machette n’était pas détectable à tous les coups ,que les intentions politiques les plus fermes ne garantissaient pas un risque zéro. Pour l’essentiel ce climat vengeur profita surtout à Marine Le Pen, qui déroulait d’un ton serein de lourdes propositions sécuritaires. Serein car elle savait qu’elle devait présenter le visage d’une extrême droite apaisée. En réalité, le terrorisme islamiste et la liste à la Prévert des scandales politiques qui s’égrenaient depuis plusieurs années (Cahuzac, Bygmalion, Kadhafi, Arif, Benguigui, Guérini, Guéant, Andrieux…) donnaient l’impression qu’elle cueillerait le pouvoir comme un fruit mur, n’ayant pas à hausser le ton quand ses adversaires semblaient avoir tout fait pour précipiter la France vers le vote protestataire.

Encore quelques jours de campagne et des sondages fluctuants mais relativement serrés. L’ordre des choses qui voudrait qu’Alain Juppé l’emporte en proposant aux élus de bonne volonté un pacte pour redresser la France et éviter le marasme de l’extrême droite. Un irrésistible vote en faveur des partis de gouvernement qui avaient pourtant tant déçu. La promesse, cette fois-ci de tout changer et d’être exemplaires. Beaucoup y croient encore mais iront-ils voter dimanche ?

Une alerte sonne sur mon portable. La mise en examen d’un homme politique d’un premier plan ou un nouvel attentat ? La goutte d’eau qui fait se renverser le vase déjà trop plein des désillusions des Français ?

par Arthur Choiseul, le 3 octobre 2016

 

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« Le grand retournement »

« Ce qui devait arriver est arrivé » lâche, pensif, Jean-Pierre, accoudé au comptoir du bar de Levallois-Perret où je me trouve. Nous sommes au matin du 30 avril 2017 et les résultats du premier tour de l’élection présidentielle viennent de tomber, ils sont définitifs. Les finalistes seront donc, sans grande surprise, Marine Le Pen, qui est arrivée en tête des résultats avec 35% des suffrages exprimés ; vient à sa suite Alain Juppé, grand vainqueur de la primaire de la droite face à Nicolas Sarkozy en novembre dernier. L’ancien Premier ministre a su réunir 30% des suffrages, non sans grande peine, notamment face à la rude concurrence que lui a imposée l’ancien ministre de l’Économie Emmanuel Macron, qui affiche pour sa part un score de 15%.

Que va-t-il advenir ? L’heure n’est pas encore celle des règlements de comptes mais bien des alliances et autres arrangements. Autour de moi, la France s’apprête à retenir son souffle : Marine Le Pen, fille de Jean-Marie, n’est plus qu’à une marche du pouvoir. Est-ce seulement possible ? « Il est temps que cela bouge ! » peut-on entendre crier au fond de la pièce, alors que sur l’écran de télévision du bar les journalistes des chaines d’information en continu s’affolent et font se succéder leurs analystes en tout genre.

À droite, l’heure est à la confusion, pour ne pas dire à l’éclatement ; pire, à l’implosion. Les copéistes - représentant la droite de la droite - se laissent charmer par les intérêts qu’ils pourraient tirer à assumer un coming out politique en appelant à voter Front national. Jean-François Copé se rêve déjà place Beauvau.

Dans le camp sarkozyste, les débats tournent à la schizophrénie. Que faire ? Soutenir Marine Le Pen et risquer le désaveu de toute la classe politique, ou bien choisir le difficile chemin de la raison politique et appeler à voter Alain Juppé ? La primaire a laissé des traces entre les deux camps et les affaires judiciaires rattrapent l’ancien présidence de la République. Il semble coincé pour de bon. Pour quand, le coup de grâce ?

Dans le camp du maire de Bordeaux justement, les discussions sont plus calmes. « Nous n’avons encore rien décidé, pour le moment, en ce qui concerne la formation d’un possible ticket avec M. Macron. » entend-on alors à la télévision. C’est la voix de Benoist Apparu, le porte-parole d’Alain Juppé, qui répond à des journalistes, surexcités par la possibilité d’un scoop imminent. C’était prévisible : « AJ », comme le surnomment ses troupes, sortirait grandi d’une alliance d’entre-deux tours avec l’ex jeune loup de Bercy, les voix du centre (centre-gauche et droit) lui étant acquises dans une large mesure depuis plus de quatre mois. Leurs scores additionnés signeraient la consolidation du centre du paysage politique français face à ce que beaucoup appellent « la tentation des extrêmes ».

En effet, Jean-Luc Mélenchon, de son côté a totalisé presque 15% des suffrages à l’issue du premier tour du scrutin présidentiel. Il a ainsi quasiment doublé son score de 2012 à la tête de la gauche radicale. Vivement critiqué dans son propre camp pour cause de souverainisme, il aurait pu obtenir encore plusieurs milliers de voix s’il avait pu bénéficier du soutien de dernière minute du Parti communiste et faire de l’ombre à son némésis de gauche, Emmanuel Macron. « C’est dommage, je l’aimais bien Méluche, c’est un sacré tribun et quelqu’un qui est proche du peuple » me fait remarquer la femme à ma gauche en sirotant sa bière. Ma conviction était alors que « Méluche » n’hésitera pas un seul instant à appeler à voter pour Juppé afin de faire barrage à Marine Le Pen, cela ne faisait aucun doute. De ce côté-ci nous étions a priori fixés.

Les pions se déplacent sur le grand échiquier politique national, la droite se disloque, la gauche s’affiche unie contre le Front national, comme dans un remake dépassé de l’élection de 2002 : les coups se rendront plus tard. Le grand oublié de cette campagne a finalement été François Hollande, président de la République pour encore quelques semaines mais inexistant depuis le mois de janvier. En effet, c’est au dernier moment que le désormais « plus impopulaire président de la République » a renoncé à se présenter à la primaire de la gauche, totalement siphonnée par Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Ce qui fut présenté comme de la sagesse était empreint de résignation : François Hollande ne se représenterait pas, faute de soutiens. Ses dernières sorties face à des journalistes, fin 2016, lui avaient causé beaucoup de dommages, mais ce qui acheva l’ambassadeur de la Corrèze fut le ralliement in extremis de Manuel Valls à Emmanuel Macron.

Une page serait-elle en train de se tourner ? Voilà un an et demi que l’on rabâche cette question comme une sentence au sein du PAF, mais voilà que les prédictions se traduisent en actes. La génération Hollande/Sarkozy semble bel et bien battue, laissant la place libre à un remue-ménage atypique. Marine Le Pen, Alain Juppé et Emmanuel Macron ont su tirer leur épingle du jeu et obliger les formations classiques à se plier à leur vision de la politique : la transpartisanerie. Jean-Luc Mélenchon, de son côté, signe un nouvel échec encourageant, comme en 2012, mais peine à rassembler hors de la gauche de la gauche. Ce n’est pas suffisant. Le second tour de l’élection présidentielle promet d’être haut en couleur, la France valsera pendant tout une semaine avant d’affirmer son choix d’avenir. Je reste face à cela, avec toutes mes questions, sans pouvoir faire autre chose qu’attendre.

« Garçon, une autre bière s’il vous plaît. »

Robin_Norman_Lewis

par Robin Norman Lewis, le 21 octobre 2016

 

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« L’hypothèse progressiste »

La primaire des Républicains a été un véritable bain de sang et a connu son lot de coups bas. Juppé s’est réincarné en une sorte de Balladur bis et a entamé une folle dégringolade dans les sondages, laissant ainsi le champ libre à un Sarkozy rassemblant bien plus que son « fan club » habituel. Il a réussi à inclure dans son électorat toute une génération de Français ancrés à droite mais rechignant à voter FN à cause de l’assimilation du parti à la personnalité de Jean-Marie Le Pen.

Le premier tour des Primaires de la Droite et du Centre fut très serré ; le trio de tête : 1. Juppé, 2. Sarkozy, 3. Fillon. Avec un écart de moins de 200 voix entre l’ancien président et celui qui fut son Premier ministre, le second tour se déroula sur fond de scandale électoral. Sarkozy l’emporta de peu, les électeurs du centre et de gauche, plutôt favorables a priori au maire de Bordeaux, n’ayant pas souhaité s’impliquer dans une primaire salie par le scandale électoral.

L’électorat habituellement balancé entre la droite et la gauche et n’appartenant à aucun parti s’est par ailleurs retrouvé dans les idées et les prises de position d’Emmanuel Macron.

Notre cher François Hollande, président sortant, ne put, quant à lui, qu’assister à cette montée en puissance de Macron et de Benoît Hamon, et comme si cela ne suffisait pas, Manuel Valls lui tourna le dos, en ce qu’il apparaissait davantage présidentiable aux yeux de l’ensemble des militants PS. Il remporta ainsi la primaire du PS, Hollande n’ayant pas souhaité se présenter à nouveau. Valls se pose ainsi en régalien, il rassemble l’électorat socialiste.

Les résultats du premier tour ont été les suivants : 

1. Le Pen 30%

2. Macron 19%

3. Sarkozy 18%

4. Valls 15%

5. Mélenchon 13%

6. Bayrou 3%les 2% restants étant répartis entre les autres candidats.

« Pédagogie contre démagogie », voici le titre du Monde à la veille du débat du second tour. Emmanuel Macron se montrera-t-il à la hauteur de ses ambitions face à la bête politique Le Pen ?

Louis Poinsignon

par Louis Poinsignon, le 10 novembre 2016

 

*     *     *     *     *

 

« Politique et théâtralité »

Une nouvelle année, un quinquennat s’achève. Mais comme la théâtralité l’exige, un nouveau doit débuter.

Nous voilà donc en 2017, les primaires sont passées. Un constat va évidemment s’imposer ! Un constat que bien d’autres auront fait avant même les élections. Tout est relativement simple en fin de compte, une poignée de pions sont placés sur un échiquier. Des mains les dirigent, un coup à gauche, puis à droite. Le résultat sera toujours le même, un des deux joueurs l’emportera. Mais qui sont ces joueurs me direz vous ? Eh non, à votre grande déception nous, j’entends par là le peuple français, ne sommes que de joyeux observateurs. Observateurs d’une partie rudement bien truquée par les deux joueurs présents.

Quel en est le but dans ce cas ? Les empereurs romains l’avaient compris bien avant nous, il faut nous distraire, nous occuper pour nous détourner des vrais problèmes. Une stratégie qui a su au fil des siècles s’adapter pour rester d’une efficacité à toute épreuve !

Revenons au sujet, l’élection. Rien d’étonnant dans ces résultats, un Parti socialiste à l’agonie (eh oui, on aura au moins compris que la politique sociale dans un pays capitaliste, c’est juste pour nous vendre le truc). D’ici quinze ans, on aura de nouveau oublié cette constatation, mais bon… ! Continuons avec un Mélenchon essayant de rallier tant bien que mal des minorités, en oubliant que le communisme doit être porté par l’immense masse du prolétariat ! Une masse d’ouvriers délaissée qui va tout bêtement voir en face ce qui ce passe. Et là, la mère Le Pen les attend à bras ouverts avec un discours en revanche bien fermé. On offre ainsi sa place au second tour au Front national. Mais n’oublions pas la nature même du Front national, un pion de plus sur l’échiquier. Utilisé tantôt par la droite, tantôt par la gauche comme instrument électoral, Mitterrand ou même Chirac l’avaient bien compris, un deuxième tour contre le FN c’est une victoire quasi assuré. Mais néanmoins tout est possible, eh oui comme je vous le rappelle vous ne décidez de rien, si les puissants veulent la victoire du FN, ils l’auront. Les médias vendus depuis longtemps au plus offrant ne sont ni plus ni moins que la propagande bourgeoise moderne. Une propagande rudement bien exécutée qui nous mène en bateau en toute discrétion. 

Et cette année c’est aux ’’Républicains’’ (chacun son tour) de se retrouver à ce deuxième tour. Fort d’un déchirement interne qui a su faire sa ’’pub’’, et égalemet par manque de choix, le parti mené par le vieux Juppé l’emporte pour ce premier tour avec une avance fragile. Encore une fois tout est calibré. Pour les observateurs attentifs, le résultat de cette partie d’échec est quasiment donné. Tout cela est quand même relativement déroutant.

Néanmoins dans cette partie si bien gérée des trouble-fêtes font leur apparition. À commencer par les abstentionnistes, toujours plus nombreux d’élection en élection. On y caractérise deux types d’individus. Ceux qui ne votent pas par désintérêt et dégoût total pour cette notion abstraite qu’est la politique, pensant peut-être à juste titre que leur vote ne changera rien. Et puis il y a ceux qui ne la connaissent que trop bien, cette politique, et qui ont compris que le suffrage universel depuis son instauration est un moyen pour les puissants de rester puissants. C’est donc dans ce cas-là un abstentionnisme qu’on pourrait qualifier d’anti-système, un système n’existant que par le biais des personnes qui le font vivre.

Ce deuxième type de personne, de plus en plus nombreux lors de ces primaires, fait face à toute une société ! Avec pour seule arme leur prise de conscience. Celle ci aboutit naturellement à une sorte de reprise du pouvoir pour et par le peuple via une perte de légitimité des gouvernements en place. Ce qui accentue ,à mon avis, le rythme des contestations sociales.

Ce phénomène d’opposition radicale au système via l’abstentionnisme découle d’un phénomène de plus grand d’ampleur, le vote ’’anti-système’’. Une notion que certains partis mettent en avant, à l’image du Front national qui se veut en rupture avec ’’l’UMPS’’. Ou également à l’image du candidat Donald Trump qui a su, de l’autre coté de l’Atlantique, jouer cette carte avec brio. Mais ils ne faut pas oublier que ces partis font pour le coup partie intégrante de ce système et ils en sont bien souvent la face la plus sombre.

Au final peu importent les résultats du deuxième tour, entre l’un ou l’autre de ces partis corrompus, le résultat n’en sera que plus ou moins tragique. Ce qui importe, et ce qui mettra fin à mon analyse, c’est le nombre de personnes qui auront compris tout ça et qui oseront dire ’’non’’ de quinquennat en quinquennat à ce système de la corruption.

Loris Cataldi

par Loris Cataldi, le 11 novembre 2016

 

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