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Paroles d'Actu
12 mars 2020

Yann Cucherat : « Dans dix ans, Lyon sera, plus que jamais, au centre de toutes les attentions… »

À trois jours du premier tour des élections municipales, - dont on ne sait même pas, Covid-19 oblige, si elles seront maintenues en temps et en heure - je vous propose, via ce nouvel article, une rencontre avec une personnalité déjà aperçue sur Paroles d’Actu il y a trois mois. Début décembre 2019, Yann Cucherat, adjoint au maire de Lyon (Sports, Grands événements et Tourisme), avait accepté d’évoquer pour nous ce grand rendez-vous qu’est devenu la Fête des Lumières. À ce moment-là, nul (et en tout cas pas votre serviteur) ne savait que, quelques jours après, il serait désigné par Gérard Collomb pour mener sous l’étiquette LREM la bataille pour la Ville de Lyon (le maire sortant et ex-ministre de l’Intérieur étant quant à lui candidat à la présidence de la métropole).

Fin janvier, j’ai ainsi contacté à nouveau M. Cucherat, pour l’inviter à "écrire" le Lyon qu’il connaît et aime, et à répondre à quelques questions de présentation dans la perspective de cette élection qui, comme celle de Paris, s’annonce extrêmement incertaine. Les jours du calendrier défilant, en même temps que s’accroissait la tension du moment électoral, j’étais persuadé que les réponses ne me parviendraient plus. Jusqu’à ce matin, à la vérification de mes mails. Focus donc, sur un homme, et sur une ville. Une exclusivité Paroles d’Actu. Par Nicolas Roche.

 

partie 1: le texte de Yann Cucherat

« Lyon, regard personnel »

J’ai eu la chance de beaucoup voyager dans ma vie. Barcelone, Budapest, Montréal, Tokyo notamment, m’ont laissé des souvenirs impérissables. Je n’ai pour autant, jamais été las d’un éternel retour dans ‘ma’ ville.

À la fois mystérieuse et mystique, Lyon n’est éclairée comme aucune autre, depuis la colline qui prie, non loin de mon 5ème arrondissement de cœur, jusqu’à la colline qui crie, celle sur laquelle j’ai poussé mes premiers pleurs… Je suis né à la Croix-Rousse et j’en suis fier. J’ai ensuite fait mes gammes de gymnaste dans le 8ème arrondissement, qui restera à jamais spécial pour moi, mes journées défilant selon une routine implacable entre l’internat, les cours, et la salle d’entraînement de la Convention Gymnique de Lyon, avenue Viviani.

« Je souhaite désengorger Lyon de son trafic…

mais croyez-moi, j’adore les bouchons ! »

Je n’ai jamais vraiment eu de temps libre… J’ai toujours trouvé ma liberté dans un emploi du temps surchargé. Mes proches ont toujours eu à composer avec. Mes rares moments de relâche, je les ai cependant toujours vécus avec gourmandise. Car après l’effort, en bon Lyonnais qui se respecte, il y a le réconfort. Je souhaite désengorger Lyon de son trafic… mais croyez-moi, j’adore les bouchons ! Pas l’idéal quand on a cherché toute sa vie à être champion ; mais délectation n’est pas forcément synonyme de déraison. Il faut aussi parfois se laisser déborder avant de s’envoler à nouveau. Et je viens d’une famille où l’on aime les immenses tablées…

Avec mes amis, ceux d’à peu près toujours, je me suis régalé dans les travées de Gerland, d’abord pour supporter l’OL, ensuite, pour encourager le LOU. La patinoire Charlemagne est l’endroit où je vais soutenir ma fille, qui brille sur ses patins. La Halle Tony Garnier, celui où je vais vibrer pour un bon concert, tout comme l’été, lors des ‘Nuits de Fourvière’. L’hiver, il m’arrive parfois d’hiberner au creux du feu sacré d’une pièce des Célestins. J’aime les Subs, j’ai mes entrées quartier de l’industrie, et je raffole de la Confluence. J’ai descendu la Saône en kayak, flâné dans les allées de tous les parcs… Saint-Jean, Bellecour, Terreaux… Boulevard des Belges, Òtats-Unis, Gros Caillou, Part-Dieu, Place Carnot… Ainay, Avenue de Saxe, St Just, Valmy, L’île Barbe... Où n’ai-je traîné mes guêtres dans cette ville, où, parfois, le temps manque pour aller boire un verre sur les péniches des quais du Rhône, en bord de Saône, Place Sathonay, ou encore, dans les pentes...

« Dans cet océan d’existence, Lyon a toujours été

mon phare. Ma maison. Et je compte bien, encore

et toujours, en défendre et en renforcer les fondations… »

Ma femme étant d’ailleurs, je me suis fait un véritable point d’honneur à lui dévoiler les trésors et les délices de ma cité, qui m’a toujours manqué à l’approche du 8 décembre, lorsque j’étais en compétition à l’autre bout du globe...

Et puis il y eu cette seconde vie… Celle d’élu, qui m’a permis de rendre à cette ville un peu de ce qu’elle m’a apporté, de ce qu’elle me donne, encore et toujours, depuis désormais quarante ans. En gymnastique, ma source de motivation était intarissable. En politique, j’apprends chaque seconde comme un assoiffé. Dans cet océan d’existence, Lyon a toujours été mon phare. Ma maison. Et je compte bien, encore et toujours, en défendre et en renforcer les fondations…

Yann Cucherat, le 12 mars 2020.

 

Yann Cucherat 2020

 

partie 2: l’interview avec Y. Cucherat

« Dans dix ans, je le garantis, Lyon sera, plus

que jamais, au centre de toutes les attentions… »

1/ Vous êtes, Yann Cucherat, candidat à la mairie de Lyon. Quelles qualités humaines, et quel niveau d’engagement personnel une telle charge suppose-t-elle à votre avis, et pourquoi croyez-vous être qualifié pour présider le conseil municipal de la troisième ville de France ?

‘Il est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser’ d’après Montesquieu. Ce ne sera pas mon cas. J’aime trop les gens pour me laisser enfermer dans l’isolement d’une telle fonction. Cependant, je connais assez les cimes, y compris la tête en bas, pour savoir comment retomber sur mes pattes. La base réside dans nos appuis. Il faut rester en contact avec son socle. Le mien a toujours été l’éducation, le travail, la présence sur le terrain. Je suis un homme d’action, et l’écoute a toujours été mon carburant. Je connais très bien ‘ma’ ville. Et je sais endosser la tenue du capitaine. Ni les défaites, ni les victoires, ne m’ont jamais fait chavirer. Lorsqu’on est candidat comme moi à la fonction à laquelle j’estime pouvoir prétendre, on est obligé de toiser l’horizon, car il convient de savoir anticiper, tout en étant bien conscient du temps présent. Tout en faisant preuve d’un immense réalisme. Les défis d’aujourd’hui sont énormes : environnementaux, sanitaires, économiques, éducatifs, sociaux… Comment, à l’ère du numérique et du tout relié, se permettre de passer à côté d’un seul de ces enjeux ? Voilà pourquoi il est nécessaire de savoir bien s’entourer, tout en conservant de la hauteur, un recul honorable, qui permet de garder la tête froide. Je suis jeune, j’ai de l’énergie à revendre, beaucoup d’envie, et le sang-froid est réellement l’une de mes qualités. J’ai existé dans ce métier avant d’appartenir à un appareil politique, et j’ai eu le meilleur des mentors possibles sur la place lyonnaise : Gérard Collomb.

2/ Votre parcours est connu. Mais d’où vous viennent vos engagements, et quelles sont vos inspirations ? Si vous deviez établir un panthéon, votre panthéon des personnes ou personnalités, passées ou contemporaines, qui vous inspirent et vous portent, quel serait-il ?

Les grands champions évidemment m’ont toujours inspiré. Leur ‘fighting spirit’, leur incroyable propension à lutter, à ne rien lâcher, leur refus de l’échec, leur courage face à l’adversité… Mais quelle que soit la portée d’une victoire, le sport reste un jeu. Certains êtres ont eu a s’exprimer sur un terrain beaucoup plus grand encore, et ceux-là font vraiment mon admiration : Gandhi, Mandela, l’Abbé Pierre, Simone Veil, Neil Armstrong… Tous ces êtres qui se sont battus pour que le monde avance, et je n’ai cité que des héros du XXème siècle. Mais il y en a eu tant !

Notre pays est grand. Pour un amoureux d’une ville qui sait si bien fêter les ‘Lumières’, je ne peux que défendre mon pays, celui des droits de l’Homme, même à travers une histoire faite de clair-obscur, comme chez Le Caravage (car les grands artistes, ceux qui ont transformé l’humanité, forcent également mon admiration). Après, ce qui est formidable avec le XXIème siècle, c’est que les héros du quotidien, les vrais, pour peu qu’on s’informe correctement, qu’on s’éduque, sont connus… La Syrie ou le Chili pour ne citer que ces pays, regorgent de femmes et d’hommes qui forcent mon admiration, véritablement.

Mais si vous voulez vraiment savoir quelles figures me portent le plus, je vous répondrais que ma vraie source d’inspiration, au quotidien, ce sont ces femmes et ces hommes qui se sont sacrifiés sous Vichy puis l’occupation allemande, depuis nos rues, pour que la marche de notre nation, et du monde, demeure respectable. En bon lyonnais j’admire Jean Moulin, dont l’un des Q.G est situé à deux pas de mon actuel bureau de l’Hôtel de Ville (le restaurant ‘Le Garet’) ou encore Lucie Aubrac… Mais je n’oublie pas Jean Zay, Pierre Brossolette, et mon favori, le poète connu sous le nom du ‘Capitaine Alexandre’ : l’immense René Char.

3/ Lyon est une ville dynamique, et jeune. Vous êtes un candidat jeune, qui connaît bien les usages, et sans doute les aspirations des nouvelles générations de citoyens. Comment les regardez-vous, et pensez-vous avoir un message particulier à leur porter, à ces jeunes des générations "Y" et "Z", qui au passage ne comptent pas forcément parmi les votants les plus empressés ?

Avant toute chose, je tiens à rappeler à chacune et chacun, quel que soit leur âge, que le droit de vote est un droit fondamental, qui se rapproche d’une forme de devoir lorsqu’on prend en compte le sacrifice de certains de ces ‘héros’ que j’évoquais plus tôt, pour que nous en bénéficions. Ne pas aller voter, même lorsqu’on est pas en phase, proche d’aucun des candidats qui nous sont soumis, équivaut à rentrer dans le rang du troupeau, tout en se mettant un bâillon sur le museau.

Mais j’ai confiance en la jeunesse actuelle, je la sens très concernée, l’actualité sociale de notre pays en témoigne depuis plusieurs mois. Je lui propose donc de me faire confiance, et d’être assurée que je saurai entretenir le dialogue. La jeunesse demande des garanties, car elle porte beaucoup de poids sur ses épaules… Je le comprends, et je saurai rester à son écoute.

4/ Comment entrevoyez-vous Lyon à l’horizon 2030 ?

D’abord, le moins pollué possible… C’est d’ailleurs l’une des premières demandes de notre jeunesse je crois. Sinon, comment se projeter ? Sans le chant des oiseaux, avec un masque filtrant sur le nez, en mauvaise santé, dans une ville engorgée de fond en comble ? J’imagine de nouvelles énergies, de nouveaux modes de consommation, de nouvelles tendances, y compris de spectaculaires retours aux sources. J’aurai alors 50 ans, je me sens prêt à accompagner tous ces changements, prometteurs car j’ai confiance en NOUS. Et dans dix ans, je le garantis, Lyon sera, plus que jamais, au centre de toutes les attentions…

5/ Un dernier mot ?

‘Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s’habitueront.’ (René Char, Les matinaux)

Réponses recueillies le 12 mars 2020.

 

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