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Paroles d'Actu
3 février 2012

Georges Sarre : "Sarkozy, c'est la rupture de la France avec elle-même"

En 2006, j'interrogeais Monsieur Georges Sarre au sujet de François Mitterrand, à l'occasion du dixième anniversaire de la mort de celui dont il fut ministre. Quelques mois s'écoulent... Le premier tour de l'élection présidentielle vient d'avoir lieu. Nicolas Sarkozy (UMP) affrontera Ségolène Royal (PS). L'un des deux sera élu à la présidence de la République le 6 mai 2007. Georges Sarre, lui, en sa qualité de Premier secrétaire du Mouvement républicain et citoyen, de camarade, d'ami, est un fidèle de Jean-Pierre Chevènement. Son champion n'est pas au second tour. Il n'était même pas au premier, ayant décidé de retirer sa candidature et de soutenir Ségolène Royal. J'ai souhaité interroger de nouveau Monsieur Sarre durant cette période déterminante de la vie politique française. Il avait alors accepté de me répondre, avec une grande générosité et une implication remarquable. Je ne lui serai jamais assez reconnaissant pour cela. Cet entretien - qui n'est autre qu'un document d'archive - est certainement l'un de ceux dont je suis le plus fier. Je suis fier, surtout, d'avoir pu avoir de tels contacts avec cet homme que j'estime beaucoup. J'espère que la lecture de ce texte vous intéressera. Nombre de questions traitées restent d'actualité aujourd'hui alors que Jean-Pierre Chevènement, de nouveau candidat en 2012 "pour faire bouger les lignes" et "mettre la gauche et la France à la hauteur des défis qu'elles doivent relever", vient une nouvelle fois de retirer sa candidature. Quel soutien apporté ? À quelles conditions ? Quel regard porté sur Nicolas Sarkozy ? Nous sommes le premier mai 2007. Dans cinq jours, la France élira son président. Une exclusivité F21-PdA, par Phil Defer. DOCUMENT

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

GEORGES SARRE

Ancien Ministre sous la présidence de François Mitterrand
Ancien Maire du 11è arrondissement de Paris


"Sarkozy, c'est la rupture

 

de la France avec elle-même"

 

https://storage.canalblog.com/18/43/871067/76999453.png

(Photo de G. Sarre : http://www.georges-sarre.net)

 

 

Q : ??/04/07

R : 01/05/07

 

 

 

Note de Phil Defer : J'ai choisi, pour illustrer ce texte, une belle photo de Monsieur Sarre aux côtés de Madame Danielle Mitterrand. Il avait rendu hommage à l'ancienne première dame en 2006 lors de notre entretien présent sur le blog sous l'intitulé Georges Sarre raconte François Mitterrand comme suit : "J'ai aussi une estime profonde pour Danielle Mitterrand, qui, encore aujourd'hui, mène un beau combat pour un monde plus juste, pour la souveraineté et la coopération des peuples... En plus de partager avec elle beaucoup d'analyses, sur la mondialisation et sur l'Europe notamment, j'admire son courage hors du commun." Il réagira au décès de celle-ci, cinq ans plus tard, par ces mots : Les yeux braves et pétillants de Danielle Mitterrand se sont fermés...

 

 

Paroles d'Actu : Après que Jean-Pierre Chevènement se soit retiré de la course à la présidentielle, votre soutien à Ségolène Royal s'est-il fait naturellement ?

 

Georges Sarre : C’est précisément parce que nous avons trouvé un accord politique sur le fond que Jean-Pierre Chevènement a décidé de soutenir Ségolène ROYAL et que le MRC s’est engagé en sa faveur.

 

 

PdA : Mme Royal a soutenu le "oui" au traité constitutionnel européen, ce qui n'était pas du tout votre position. Ne craignez-vous pas que vos électeurs s'y perdent ?

 

G.S. : Je vais vous répondre franchement. Nous étions face à une alternative. Pour donner une suite au NON du 29 mai 2007, il y avait deux possibilités. Première possibilité : une candidature unitaire du NON, en tous cas du NON de gauche, sur des bases claires, non seulement d’opposition, mais de propositions. Cette candidature n’a pas vu le jour ; d’une part parce que les socialistes qui avaient appelé à voter NON ont rejoint ceux qui avaient appelé à voter OUI dans la synthèse du Mans, et d’autre part du fait de l’émiettement, et parfois l’incohérence de la « gauche de la gauche ». Restait donc la deuxième possibilité : s’appuyer sur le NON, les exigences qu’il portait, pour orienter convenablement le projet du candidat de gauche (la candidate en l’espèce) à vocation majoritaire. Ségolène ROYAL, en tenant compte du NON du 29 mai, et en faisant ainsi des propositions telles que la remise en cause de l’indépendance de la BCE et de la politique commerciale de « concurrence libre et non faussée », a permis cette suite positive au NON du 29 mai 2005. C’est ce que les électrices et les électeurs doivent comprendre. Peut-être le MRC perd-il en lisibilité, mais ce qui nous importe le plus, c’est que la gauche dans son ensemble progresse vers la prise en considération des aspirations populaires.

 

 

PdA : À la vue des résultats du premier tour de l'élection présidentielle, pensez-vous que la décision de M. Chevènement de ne pas être candidat était la bonne ?

 

G.S. : C’était la plus raisonnable. Encore une fois parce que Ségolène ROYAL a fait des avancées programmatiques tout à fait considérables par rapport au bilan de la gauche plurielle, en prenant en compte les exigences des Français exprimées le 29 mai, que ce soit sur les services publics, la politique monétaire, les délocalisations… Le succès du premier tour, permis notamment par le soutien de Jean-Pierre CHEVENEMENT et du MRC, est la conséquence de cet axe programmatique nouveau.

 

 

PdA : Que vous inspirent les résultats de ce premier tour, et notamment le très faible niveau des voix de gauche (36,44%) ?

 

G.S. : On ne peut pas raisonner comme ça. Tout laisse penser que plus de la moitié des électeurs de François BAYROU sont des électeurs de gauche. Ils ne se sont pas prononcés en faveur du contenu, libéral, euro-fédéraliste, du programme UDF. Ils ont utilisé le bulletin de vote François BAYROU pour faire entendre un message d’exigence de renouvellement démocratique. A tort ou à raison, ils ont considéré que François BAYROU incarnait un certain renouvellement des pratiques politiques.

 

J’irai même plus loin. Quand on voit que 25% des ouvriers votent Jean-Marie LE PEN, on ne peut pas croire naïvement que les 11% d’électeurs de LE PEN sont tous des gens d’extrême droite. Il y a là aussi un électorat populaire. Il utilise le bulletin de vote LE PEN pour dire les cinq lettres au « système ». C’est un choix que je déplore, compte tenu de certaines positions nauséabondes de Jean-Marie LE PEN, mais qu’on doit prendre pour ce que c’est : un cri de ras-le-bol.

 

Alors bien sûr, tout ceci se fait au détriment de votes tels que le vote PS pour l’électorat de François BAYROU, ou le vote PC pour une partie de l’électorat ouvrier de Jean-Marie LE PEN.

 

Mais plus la gauche expliquera qu’elle porte le projet démocratique et social attendu par les classes populaires, plus ces électorats égarés reviendront vers elle. J’espère que ce sera le cas dès le second tour.

 

 

PdA : Les signaux répétés de Mme Royal en faveur du très européen François Bayrou vous inquiètent-ils, ou bien considérez-vous l'idée d'une majorité présidentielle plus large intéressante ?

 

G.S. : D’abord, le principe de réalité oblige Ségolène ROYAL à tenir compte des résultats du 1er tour, et à rassembler pour faire barrage au danger SARKOZY. Ensuite, j’observe qu’elle le fait avec intelligence, en soulignant les points de convergence qui sont les nôtres avec François BAYROU sur un nécessaire renouvellement de la démocratie, qu’il s’agisse des référendums plus fréquents, le cas échéant d’initiative populaire, de l’accroissement des pouvoirs du Parlement, élu en partie à la proportionnelle, de la transparence dans les nominations, de la réforme du dialogue social etc. Elle ne lâche rien pour autant sur son programme économique et social, et elle a raison, car il est plus conforme aux intérêts du peuple que celui de M. BAYROU. Quant à l’Europe, tout le monde convient de la nécessité de « relancer l’Europe ». La question est de savoir sur quelles bases. A ce sujet, « l’Europe par la preuve », c’est-à-dire par des coopérations sur des projets précis (industriels, infrastructurels, scientifiques, etc.) que prône depuis plusieurs mois Ségolène ROYAL me semble la bonne démarche. Et l’accord MRC / PS est très précis : de la remise en cause de l’indépendance de la BCE en passant par un changement de politique commerciale pour stopper les délocalisations, ou encore la défense des Services Publics, nous avons pris des engagements communs. Nous les ferons respecter, avec l’aide de la majorité de Français qui a voté NON le 29 mai, et de ceux qui, comme Ségolène ROYAL, et bien qu’ils aient voté OUI, partagent notre volonté de réorienter l’Europe.

 

 

PdA : Pourquoi Nicolas Sarkozy doit-il, d'après vous, être battu le 6 mai prochain ?

 

G.S. : Parce qu’il est communautariste (il a naguère appelé à une remise en cause de la loi de 1905 et défend la « discrimination positive », insulte envers ceux qui sont censés en bénéficier) ; parce qu’il est atlantiste (il est naguère allé s’excuser auprès de BUSH de la position de la France et de Jacques CHIRAC sur la deuxième guerre du Golfe et mettra la politique étrangère et de défense française à la remorque de l’impérialisme états-unien) ; parce qu’il est ultra-libéral (il veut alléger la fiscalité pour les plus riches, privatiser les services publics, favoriser la financiarisation de l’économie, remettre en cause la sécurité sociale et le droit du travail).

 

Communautarisme, atlantiste, ultra-libéral : Sarkozy est symétriquement opposé à tout ce qui a fait la République française et son contrat social depuis des décennies, et qui a rassemblé, depuis le CNR, la gauche, mais aussi une droite gaulliste, patriote, républicaine et sociale.

 

Sarkozy, c’est la rupture de la France avec elle-même. Les populations et les territoires les plus fragiles seront laissés au bord de la route. Sarkozy, c’est « U.S.A. today » !

 

 

PdA : En quoi Ségolène Royal vous paraît-elle être le successeur de François Mitterrand ?

 

G.S. : Elle incarne la France, ce subtile mélange d’une part de conservatisme sur les principes qui méritent d’être défendus, d’ordre républicain (pas l’ordre social), et d’autre part de progressisme, tant sur le plan social que démocratique et sociétal, qui a toujours marqué la France depuis la Révolution française et jusqu’à 1981, en passant par le Front Populaire ou la Libération. En cela, elle ressemble à François MITTERRAND, le charentais conservateur… et leader de la gauche laïque socialiste !

 

 

PdA : Que diriez-vous à un(e) électeur(rice) indécis(e) pour le(a) convaincre de voter Ségolène Royal au second tour ?

 

G.S. : Qu’entre d’une part le vote Ségolène ROYAL, vote en faveur d’une France apaisée, qui va de l’avant (même avec des aléas et des imperfections), et d’autre part le vote SARKOZY, vote pour la grande régression démocratique et sociale, dans un climat de tension, il n’y a pas photo ! Et qu’à trop hésiter, on se réveille avec la gueule de bois !

 

 

PdA : Sur quels sujets le Mouvement Républicain et Citoyen compte-t-il infléchir la position de la future présidente ?

 

G.S. : Je l’ai dit : nous entendons faire respecter les engagements pris en commun sur la réorientation de la Construction Européenne, le niveau de l’Euro, la politique commerciale, les Services Publics. Car là sont les clés pour répondre au grave problème du chômage et de l’explosion des inégalités sociales et territoriales. Nous ferons aussi entendre l’exigence républicaine et citoyenne dans des politiques concernant l’Ecole, la diplomatie, la mémoire nationale. Nous sommes républicains et patriotes, comme la gauche de JAURES, et garants de cette continuité.

 

 

PdA : Certains ont expliqué le retrait de M. Chevènement par des "tractations électoralistes" avec le Parti socialiste en vue des législatives notamment. Que leur répondez-vous, et qu'en est il réellement ?

 

G.S. : Si la motivation principale était électoraliste, alors nous ne serions pas des champions, puisque nous n’aurons le soutien du PS que dans 10 circonscriptions, pour la plus part très difficiles ! Non, nous avons agi au contraire avec une certaine abnégation sur ce plan. Nous l’avons fait pour donner toutes ses chances à l’union et à la victoire de Ségolène ROYAL sur une base programmatique nouvelle, saine, à laquelle nous avons apporté notre pierre. Ce que nous n’avons jamais cessé de rechercher depuis 1971, c’est de faire en sorte que le logiciel républicain que nous portons soit l’axe d’une candidature majoritaire et de la politique conduite.

 

 

PdA : Je vous avais interrogé lors de ma première interview sur le bilan que vous faisiez de la présidence Mitterrand. À l'heure où Jacques Chirac s'apprête à quitter l'Elysée, comment jugez-vous son action en tant que chef de l'Etat ?

 

G.S. : Je souhaite que la fin du mandat de Jacques CHIRAC et les années qui suivront soient sereines. C’est l’intérêt de la France. J’ai eu l’occasion de m’exprimer des dizaines de fois pendant les douze dernières années pour exprimer mon opposition forte à la plupart des politiques menées par ses gouvernements. La France est en panne économique, démocratique et sociale. Ce n’est pas directement la faute de Jacques CHIRAC, soyons clairs : c’est le fait des engagements européens qu’il a poursuivis et amplifiés, de la fuite en avant dans l’abandon de la souveraineté française, et donc de notre capacité à défendre, moderniser, améliorer notre économie et notre modèle républicain et social. Mais je retiendrai néanmoins le succès de sa politique de sécurité routière, des avancées –insuffisantes- pour les personnes handicapées, le renforcement de la laïcité qu’il a opéré avec raison via la loi de 2004, et sa prise de position, particulièrement juste, sur la deuxième guerre du Golfe. A ce sujet, il a non seulement eu raison, mais n’a de surcroît pas manqué de panache. Je veux le souligner, en dépit de mon opposition.

 

Vous l’aurez compris, le bilan que je tire des années CHIRAC n’est pas très positif… mais quand je pense à ce que serait la politique de Nicolas SARKOZY, je crains que, dans l’hypothèse de sa victoire, nous ne regrettions ses prédécesseurs !

 

 

PdA : La République est un thème très présent pour vous et votre parti. De quoi est-elle malade aujourd'hui, et comment peut-on la guérir ?

 

G.S. : La République est malade du communautarisme, qu’on guérit par la laïcité et la défense du bien commun. La République souffre de ne pas avoir d’horizon, et c’est pourquoi il faut redonner un grand dessein collectif à la Nation. La République souffre d’une crise de l’intégration, qu’il faut soigner en cassant les ghettos, en renforçant l’apprentissage du français, la diffusion de la culture. La République souffre de l’affaiblissement international de la France, qu’il faut enrayer en reprenant la tête d’une grande coalition pour réorienter la construction européenne et la mondialisation. La République souffre, surtout, du chômage de masse, de la précarité, de l’explosion des inégalités, de la corruption des valeurs et des relations sociales par une financiarisation détestable de l’économie et de toute la société. Il faut y répondre par une nouvelle donne économique et sociale à l’échelle européenne et nationale, dont j’ai tracé les pistes dans mes précédentes réponses.

 

La République souffre, enfin, de ce que les élites qui nous dirigent ne croient plus en la France, n’aiment plus leur pays. Nicolas SARKOZY se cache derrière des déclarations du genre « la France, tu l’aimes ou tu la quittes », pour stigmatiser les nouveaux arrivants. Mais tout son projet de société est aux antipodes de ce qui a toujours fait France, de notre contrat républicain et social. Il prétend aimer la France mais veut en saper tous les fondements et la diluer dans la globalisation nord-américaine et financière ! Il n’aime donc pas la France. Dès lors, je ne lui demande pas de la quitter, mais de quitter le pouvoir !

 

 

PdA : Pourquoi la question de l'identité nationale doit-elle être, selon vous, un des enjeux majeurs de cette campagne ?

 

G.S. : Je récuse le concept d’identité nationale française. L’identité, c’est quelque chose de global, de figé, dont on hérite. La France n’est pas une identité. C’est une nation citoyenne, faite de la volonté collective de construire un avenir commun. Bien sûr, pour cela, il faut des références culturelles ; il faut se parler, et donc parler le français. Il faut aussi jouir de certaines conditions matérielles pour exercer pleinement sa citoyenneté. Mais la France, moyennant ces conditions d’exercice de la citoyenneté, est faite de la volonté commune de chacun et de chacune des citoyens qui la compose. D’où l’importance de la laïcité, pour ne pas nous fractionner en communauté. D’où l’importance des solidarités sociales, pour la cohésion nationale. D’où l’importance de la langue et de l’Ecole, pour le débat et la morale publics. Ce sont toutes ces sources de citoyenneté qu’il faut renforcer, contrairement à ce que propose SARKOZY. Et non pas poser l’identité de la France comme une donnée figée, pour en exclure certains.

 

 

PdA : Quelle est aujourd'hui votre position au regard de la situation en Irak et de la crise du nucléaire iranien ?

 

G.S. : Le fiasco irakien confirme jusqu’à la nausée la justesse de la position de la France en 2003 et l’erreur majeure de BUSH. Non seulement parce que les soldats américains meurent. Mais aussi parce que des civils sont massacrés, que le chaos règne, et qu’on assiste, avec l’affaiblissement du nationalisme arabe laïque dans ce pays, à l’explosion des intégrismes islamistes et à leur violente opposition. Il me paraît urgent de favoriser par la diplomatie et le co-développement des solutions laïques et démocratiques dans cette région du monde, en respectant l’unité et la souveraineté des Etats.

 

La situation en Iran est en effet préoccupante. Je suis opposé à ce que l’Iran se dote de l’arme nucléaire. J’entends dire parfois que l’Iran a le droit, au même titre que d’autres pays, de se doter de l’arme atomique. C’est une erreur de jugement : en effet, la question n’est pas de savoir si tel ou tel pays a plus le droit qu’un autre à tel ou tel attribut de souveraineté militaire. Tous les pays sont souverains et doivent pouvoir se défendre. Mais l’arme nucléaire, qui dans certaines conditions peut permettre la dissuasion des conflits mondiaux, peut aussi, a contrario, les accélérer si l’équilibre de la peur qui prévaut depuis une cinquantaine d’années cède la place à la course à l’armement et à une prolifération nucléaire désordonnée. C’est cette analyse qui a conduit à l’élaboration, sous l’égide de l’ONU, en 1968, du Traité de Non Prolifération (TNP). L’Iran l’a signé et doit le respecter.

 

C’est pourquoi Ségolène ROYAL a raison de dire qu’il ne faut pas accepter que l’Iran se dote de l’arme nucléaire. Elle a raison aussi de dire qu’il n’y a qu’un pas du nucléaire civile au nucléaire militaire, puisque c’est une simple question de degré d’enrichissement de l’uranium. Toutefois, la seule façon d’aller vers un monde équilibré, c’est d’établir et de respecter le droit international. En l’espèce, il y a le traité de non prolifération. Il faut s’y tenir : l’Iran a donc droit au nucléaire civile, à condition de ne pas aller vers le nucléaire militaire. C’est ce que stipule clairement le traité, puisque les signataires « affirment le principe selon lequel les avantages des applications pacifiques de la technologie nucléaire, y compris tous les sous-produits technologiques que les États dotés d’armes nucléaires pourraient obtenir par la mise au point de dispositifs nucléaires explosifs, devraient être accessibles, à des fins pacifiques, à toutes les Parties au Traité, qu’il s’agisse d’États dotés ou non dotés d’armes nucléaires ». Ma position est donc simple : un monde multipolaire est bâti sur le droit international, négocié entre pays souverains ; il faut donc appliquer le droit, tout le droit, rien que le droit. Si non, « la raison du plus fort sera la meilleure »… Et nul ne sait qui sera le plus fort… ni même qui est le plus légitime !

 

 

PdA : Au fond, quelle gauche souhaitez-vous voir diriger la France après les élections de 2007, forte de quelles expériences et de quelles leçons tirées ?

 

G.S. : Une gauche républicaine, laïque et sociale. Une gauche qui réoriente la construction européenne pour et par les peuples. Une gauche qui renforce l’Ecole de la République et conforte la laïcité. Une gauche qui fasse passer l’économie d’une économie de rente vers une économie de l’emploi et corrige les inégalités. Une gauche qui relance la croissance durable, l’industrie, aménage le territoire, valorise la ruralité, remplace les ghettos par des territoires équilibrés. Une gauche qui fasse respecter l’ordre républicain à l’intérieur, et promeuve à l’extérieur un monde multipolaire équilibré.

 

 

 

Encore une fois, un immense MERCI à Monsieur Sarre ainsi qu'à ses collaborateurs.

 

 

 

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Modification de la présentation de l'article le 26 juin 2012

 

Times New Roman > Georgia : 02/10/12

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27 janvier 2012

Nathalie Arthaud : "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !"

François Hollande, soutenu par le Parti socialiste, a aujourd'hui la faveur des sondages, qui le présentent comme le futur président de la République. Mais à sa gauche, des voix tentent de se faire entendre, et d'exprimer leurs différences. Parfois fondamentales. Il y a Jean-Luc Mélenchon, bien sûr, et puis il y en a d'autres, moins connus, moins médiatisés. J'ai souhaité, entre autres candidats, interroger Nathalie Arthaud, qui espère porter les couleurs de Lutte Ouvrière le 22 avril. Je lui ai soumis un premier, un long questionnaire par mail. Une militante de Lutte ouvrière, Madame Lucienne Plain, m'a répondu qu'il était trop long - ce que je comprends -, que Madame Arthaud n'avait "pas la disponibilité nécessaire pour toutes (mes) questions". Je lui ai donc proposé d'élaborer un questionnaire allégé, ce qu'elle a accepté sur le principe, et que j'ai réalisé quelques jours plus tard. Nathalie Arthaud a chargé Monsieur Martin Petit de répondre en son nom à mes questions. Le message m'est adressé "de la part de Nathalie Arthaud et de Lutte Ouvrière". Je précise que je n'ai à aucun moment souhaité évoquer le nom de Monsieur François Hollande dans ce questionnaire, tout simplement parce que je considère que chaque candidat a le droit d'être respecté pour ce qu'il est, pour ce qu'il défend. Et que son intérêt ne se limite pas au nom du candidat de second tour qu'il soutiendra. Merci à Madame Arthaud, à Monsieur Petit, et à Madame Plain pour leurs réponses et pour nos contacts ! Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

NATHALIE ARTHAUD

Candidate à l'élection présidentielle - Lutte Ouvrière

 

"Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !"

 


(Photo : http://www.phototheque.org)

 

 

Q : 21/01/12

R : 27/01/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Comment vous présenteriez-vous à qui ne vous connaîtrait pas encore ?

 

Lutte Ouvrière : Comme une femme travailleuse et une candidate communiste à l'élection présidentielle de 2012.

 

 

PdA : J'aimerais savoir ce qui au fond vous différencie dans cette campagne de Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) ou encore de Philippe Poutou (N.P.A.) ? Que pouvez-vous répondre à celles et ceux qui, comme moi, se posent sincèrement la question ?

 

L.O. : Ce qui nous différencie de Mélenchon comme de Poutou, c'est que Nathalie Arthaud se revendique du communisme et qu'elle est la seule à le faire.

 

 

PdA : Quels sont les idées fortes que vous souhaitez mettre en avant durant cette campagne, ce qui fait le coeur de votre candidature ?

 

L.O. : Les idées centrales que nous mettons en avant dans cette campagne électorale, ce sont : l'interdiction des licenciements pour faire face à l'explosion du chômage ; l'échelle mobile des salaires pour défendre le pouvoir d'achat des classes laborieuses ; le contrôle des comptes des grandes entreprises par les travailleurs et la population.

 

 

PdA : Imaginons que vous remportiez l'élection présidentielle, et qu'un mois plus tard les Français vous accordent une majorité à l'Assemblée. À quoi ressemblerait une présidence Arthaud, et notamment vos cent premiers jours ?

 

L.O. : Cette façon d'imaginer une situation invraisemblable ressort de la politique fiction, et c'est un petit jeu auquel nous évitons de nous livrer. En revanche, nous disons dans cette campagne que nous défendons un programme pour les luttes, car les revendications que j'ai énoncées plus haut ne peuvent être réalisables que par une mobilisation consciente, dans les entreprises, dans la rue, dans les luttes, de l'ensemble du monde du travail.

 

 

PdA : Vous succédez dans cette candidature L.O. à la populaire Arlette Laguiller, dont vous avez été la porte-parole en 2007. Comment va-t-elle? Qu'avez-vous appris à ses côtés ? En quoi vous inspire-t-elle ? Est-il prévu qu'elle s'implique publiquement à vos côtés ? Fait-elle partie aujourd'hui de votre équipe de campagne ?

 

L.O. : Arlette Laguiller va très bien, fait partie de la direction de Lutte Ouvrière et contribue bien sûr quotidiennement à la campagne présidentielle de Nathalie Arthaud. Toutes les deux marchent la main dans la main pour défendre au mieux les idées communistes. Venez au meeting de lancement de campagne qui aura lieu le 3 février à Montreuil (adresse précise sur notre site) et que fera Nathalie Arthaud sous la présidence d'Arlette Laguiller.

 

 

PdA : Dernière question qui n'en est pas une... puisqu'il s'agit d'une tribune libre. Pour vous permettre de compléter cet entretien comme vous le souhaiterez. Une anecdote, un petit message, une dédicace, que sais-je...

 

L.O. : Un message : "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous". Au moment où les idées nationalistes, de repli derrière les frontières, de racisme remontent, cet appel de Karl Marx est plus d'actualité que jamais !

 

 

 

Merci encore pour ces réponses. Et bon courage à Madame Arthaud et à toutes l'équipe de L.O. dans sa quête des 500 parrainages ! Phil Defer

 

 

 

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Le site de campagne de Nathalie Arthaud

 

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Modification de la présentation de l'article le 8 juillet 2012

 

Times New Roman > Georgia : 02/10/12

6 janvier 2012

François Hollande (2003) : "Assumer la responsabilité d'agir pour transformer la société"

Je n'ai pas de doute là-dessus : je n'obtiendrai pas d'interview de M. François Hollande pour Paroles d'Actu d'ici à l'élection présidentielle de 2012. Parce qu'il réserve sa parole, qui est rare, aux médias susceptibles de relayer son message le plus largement, le plus efficacement possible. Surtout, parce qu'il est aujourd'hui un homme ô combien occupé. Sorti largement vainqueur des Primaires citoyennes d'octobre 2011, il est depuis lors le candidat soutenu par le Parti socialiste et le Parti radical de gauche pour accéder à la magistrature suprême. Les sondages le présentent comme le challenger numéro 1 de Nicolas Sarkozy. Si l'on en croit ces études d'opinion, il battra le président sortant. Sur le papier, François Hollande est et sera le prochain président de la République.

 

En 2003, alors que Paroles d'Actu n'existait pas encore, j'étais déjà, à 18 ans, très intéressé par la politique. Je m'occupais depuis un an du forum d'actualité que j'avais créé, le Forum 21. Et j'écrivais pour un webzine aujourd'hui disparu. À cette époque, François Hollande est le Premier secrétaire d'un Parti socialiste encore sous le choc de l'élimination de Lionel Jospin en 2002. Avec la réélection de Jacques Chirac, et une majorité UMP écrasante au Parlement, François Hollande se retrouve à la barre d'un parti résolument ancré dans l'opposition. Je lui avais envoyé un mail à l'époque pour chercher à lui poser quelques questions. C'est avec beaucoup de générosité qu'il avait accepté de me répondre. Une précision : je n'ai pas demandé à la campagne de François Hollande l'autorisation de publier de nouveau ce texte après tant d'année. Il va sans dire que les mots du François Hollande de 2003, s'ils fournissent un éclairage intéressant sur le présent, sont à prendre pour ce que constitue cet article : une interview d'archive. Rien de plus. Une exclusivité F21-PdA, évidemment. Phil Defer. EXCLU

 

(Edition du 8 juillet 2012, par Phil Defer) : François Hollande est, chacun le sait, le nouveau président de la République. Une bonne partie des réponses qui m'avaient été apportées lors de cet échange de mails en 2003 concernaient des sujets (la politique menée par Jean-Pierre Raffarin, etc...) qui ne sont plus d'actualité aujourd'hui. Surtout, elles étaient en grande partie tirées mot pour mot, et pas toujours de manière très heureuse, de la motion "Pour un grand Parti socialiste" qu'avait présentée le Premier secrétaire d'alors lors du Congrès national de Dijon de mars 2003. Cela n'enlève rien à la générosité d'esprit qui a conduit M. Hollande à me répondre. Pour autant, étant donné que je ne souhaite que de l'inédit sur ce blog, je ne garderai ici que sa conclusion, qui résume bien les idées, la philosophie de François Hollande. Ces quelques phrases n'apparaissent nulle part ailleurs. Merci encore.

 

 

ARCHIVE EXCLUSIVE DE 2003 - PAROLES D'ACTU

FRANCOIS HOLLANDE

Premier secrétaire du Parti socialiste

 

"Assumer la responsabilité d'agir

 

pour transformer la société"

 

https://storage.canalblog.com/70/11/871067/71658644.jpg

(Photo : RTL.fr)

 

 

Q : 02/08/03

R : 22/10/03

 

 

 

(...)

 

Nous, socialistes, avons le souci d'être utiles aux Français. C'est-à-dire aller au-delà de la nécessaire opposition critique en montrant sur chaque grand sujet (éducation, protection sociale, emploi) qu'une autre voie est possible. De même, le renouveau de l'engagement altermondialiste, les aspirations à un monde plus juste, l'exigence écologique, le souci de défendre les services publics et le refus de la « marchandisation » de l'éducation, de la santé, de la culture sont autant de nouveaux thèmes de réflexion pour la gauche.

 

Notre démarche est ouverte, sans exclusive et s'adresse à tous ceux qui partagent avec nous l'ambition d'assumer la responsabilité d'agir pour transformer la société.

 

Je vous prie de croire, Monsieur, à l'assurance de toute ma considération.



François HOLLANDE

Premier Secrétaire

 

 

 

Merci à François Hollande pour ces quelques mots qu'il avait bien voulu m'accorder, il y a de cela huit années. Deviendra-t-il le septième président de la Cinquième république ? L'avenir, cet avenir que seul le peuple français est à même d'écrire, nous le dira... Merci pour votre lecture. Belle et heureuse année 2012 pour toutes et tous ! Phil Defer

 

 

 

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Modification de la présentation de l'article le 8 juillet 2012

 

Times New Roman > Georgia : 02/10/12

15 décembre 2011

Jacques Borie : "L'espéranto, une langue équitable, neutre et citoyenne"

On ne compte plus les sondages de second tour opposant Nicolas Sarkozy à François Hollande. J'ai pris le parti de donner la parole à des candidats qui, loin de tirer des plans sur la comète, se battent tous les jours pour être présents au premier tour, faire entendre leur voix. Ils n'ont pour l'instant qu'un chiffre en tête : 500. Le nombre de parrainages d'élus requis pour se présenter aux suffrages des Français. Et lorsque l'on n'a avec soi ni élus locaux, ni grosse organisation, cette bataille là est forcément difficile. Après Maxime Verner, Nicolas Dupont-Aignan, la parole à M. Jacques Borie, qui a accepté de répondre à mes questions. Je l'en remercie. Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

JACQUES BORIE

Candidat à l'élection présidentielle  -  Europe - Liberté

 

"L'espéranto, une langue équitable,

 

neutre et citoyenne"

 


(Photo : Fournie par M. Borie)

 

 

Q : 25/11/11

R : 12/12/11

 

 

 

Paroles d'Actu : Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases pour qui ne vous connaîtrait pas ?

 

Jacques Borie : J'ai 46 ans, père de deux enfants (deux fils de 16 et 5 ans), j'habite Evry dans l'Essonne (91) et suis restaurateur.

 

J'ai été dans le passé militant actif à Amnesty International, délégué syndical CGT, président du comité de vigilance contre l'extrême droite dans les Hauts-de-Seine, membre du Parti radical de gauche pendant une dizaine d'années.

 

 

PdA : Qu'est-ce qui a fait naître en vous cet engagement politique ?

 

J.B. : Mon humanisme, ma révulsion de toutes les formes d'injustice.

 

 

PdA : Quel cheminement personnel vous a conduit à briguer aujourd'hui la présidence de la République ?

 

J.B. : Je souhaite apporter une voix différente de celle des autres candidats, qui, pour la plupart, sont complètement déconnectés du terrain, n'ont pas connu les "galères" du quotidien du Français moyen.

 

 

PdA : En quoi consiste votre programme, et quelles sont vos idées principales ?

 

J.B. : Les axes principaux sont la laïcité, le non-cumul strict des mandats quels qu'ils soient et l'Europe fédérale.Vous y trouverez également la reconnaissance et l'incitation à l'apprentissage de l'espéranto. Rendre le vote obligatoire, car ce n'est pas qu'un droit mais un devoir, en contrepartie, le vote blanc sera reconnu comme suffrage exprimé. La défense des services publics, l'interdiction des financements publics aux écoles privées, l'aide au monde rural, etc...

 

 

PdA : Quels sont vos arguments pour obtenir vos parrainages ? Qu'est-ce qui convainc les élus ?

 

J.B. : Je trouve mes parrainages exclusivement dans les petites communes suite à mes prises de positions concernant le monde rural.

 

 

PdA : Un peu de politique fiction. Nous sommes au lendemain de votre victoire au second tour de la présidentielle. Ce fut serré, mais c'est acquis ! Quelles sont vos premières mesures ?

 

J.B. :

- Fonder une sixième république avec le non cumul des mandats, des mesures pour éviter les conflits d'intérêts (aucun élu ne peut être dirigeant d'une société passant contrat avec l'Etat ou posséder un média, par exemple), les élections à la proportionnelle, le vote obligatoire, la reconnaissance du vote blanc, l'inscription de la loi de séparation des églises et de l'Etat dans la constitution.

- Augmentation du smic à 1400 euros bruts, baisse des charges salariales des entreprises de 10% pour les contrats à longue durée.

- Suppression du concordat afin que la laïcité soit une et indivisible dans la République.

 

 

PdA : Que vous inspire la situation socio-économique actuelle de notre pays ? Que proposez-vous pour améliorer les choses ?

 

J.B. : La situation actuelle est castatrophique et les solutions apportées par les principaux candidats n'amélioreront pas les choses, bien au contraire. On ne fait pas repartir une économie par l'austérité. Pour cela, il faut redonner du pouvoir d'achat aux salariés en augmentant les salaires, baisser les charges salariales pour aider les entreprises à embaucher, taxer les revenus du capital à un niveau supérieur à ceux du travail, taxer les transactions financières, créer une taxe carbone affectant les produits venant de l'étranger.Il faut créer une Europe fédérale politique et non seulement économique. La BCE doit impérativement pouvoir prêter directement aux Etats membres plutôt que d'enrichir les banques !!!

 

 

PdA : Quid de l'état du monde ? (crises financières et économiques, Europe, révolutions, tensions...)

 

J.B. : La crise financière est exclusivement due aux spéculations. Les agences de notation ne doivent, en aucun cas, avoir la possibilité de pouvoir noter un Etat.

 

L'Europe n'avancera que si elle est fédérale, nous devons re(construire) une Europe des peuples. Nous avons créé l'Europe à l'envers, nous aurions dû avant toute chose avoir une base politique solide avant de créer une Europe économique.

 

Concernant les révolutions, il faut de toutes les manières, lutter contre toute forme de dictature. Les peuples doivent pouvoir choisir librement leurs dirigeants, je soutiens donc tous ces mouvements pour peu qu'ils ne soient pas téléguidés par un pays tiers.

 

 

PdA : Politique-fiction (encore)... Vous êtes à l'Elysée. L'Iran, qui vient de se doter de l'arme atomique, menace de lancer un missile sur Tel Aviv si les Israéliens n'évacuent pas les territoires sous 48 heures. En tant que Chef de l'État, que faites-vous ?

 

J.B. : Si j'étais élu, une de mes priorités sera que la Palestine soit réellement indépendante et membre de l'ONU, ce qui calmerait grandement les tensions.Cependant, si cette menace était réelle, je ferai bien entendu savoir à l'Iran que la réplique sera égale à leur attaque. Cela étant, il serait étonnant que l'Iran s'amuse à ce jeu, sachant ce qu'elle risquerait et que les Israéliens n'hésiterait pas à lancer une attaque préventive...

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur Nicolas Sarkozy en tant que président ? Sur quels points vous inspireriez-vous ou vous démarqueriez-vous de lui ?

 

J.B. : Je n'ai vu de lui qu'un diviseur, opposant les Français aux étrangers, les fonctionnaires aux salariés du privé. C'est sur ce point que je me démarquerai le plus de lui, me voulant plutôt rassembleur. Le seul point que je lui envie est son dynamisme (mais pas son "excitation")

 

 

PdA : Qu'avez-vous ressenti au soir du 21 avril 2002 ? Croyez-vous que cela puisse se reproduire ?

 

J.B. : J'étais au siège du PRG en compagnie de Christiane Taubira. Même si j'en avais eu écho dans l'après midi, j'ai été extrêmement choqué. Etant d'autant plus président du comité de vigilance dans le 92, j'ai eu l'impression d'un échec collectif et personnel. Je vois plus le risque pour 2012 d'un 21 avril à l'envers.

 

 

PdA : Quels seront, pour vous, les grands défis de ce 21è siècle ? Comment y faire face ?

 

J.B. : Je ne vais pas être original en disant que le grand défi de ce siècle est avant tout écologique. Nous devrons trouver très rapidement des énergies alternatives remplaçant le nucléaire et les énergies fossiles.

 

 

PdA : On a tous été marqués par des évènements d'actualité, pour telle ou telle raison. Quels ont été les vôtres ?

 

J.B.. : Le 11 septembre 2001 bien entendu par la barbarie que peuvent avoir les être humains mais aussi par la conséquence des politiques internationales de par le passé.

 

 

PdA : Quelle est votre "vision de la France" ?

 

J.B. : Une France humaine, laïque et solidaire.

 

 

PdA : Quels sont les personnages historiques, ou plus simplement les personnalités, connues ou inconnues, qui vous inspirent, vous portent ?

 

J.B. : Les personnages historiques qui m'inspirent sont avant tout des hommes et des femmes ayant lutté contre l'ordre établi : Gandhi, Mandela, Aung San Suu Kyi, Tjibaou,...

 

 

PdA : En privé, qu'aimez-vous faire, que ce soit en terme de culture (lectures, cinéma, musique, télévision...), de loisirs, etc ?

 

J.B. : J'aime le cinéma, le théatre, les musées. Je lis également beaucoup.

 

 

PdA : Avez-vous une devise dans la vie, et si oui quelle est-elle ?

 

J.B. : C'est une erreur de vivre selon le mode d'autrui et de faire une chose uniquement parce que les autres la font... C'est un bien inestimable de s'appartenir à soi-même (Sénèque)

 

 

PdA : Quel usage faites-vous des nouvelles technologies et notamment d'Internet ? Chats, forums, sites communautaires, actualités, achats en ligne...?

 

J.B. : Je suis connecté quasiment en permanence sur Facebook et Twitter que j'utilise pour la campagne mais aussi à titre personnel. Je suis également les actualités par le biais d'internet et suis régulièrement des forums. Par contre, je n'achète jamais en ligne.

 

 

PdA : Un petit "scoop" vous concernant, quelque chose dont vous n'auriez encore jamais parlé en public mais que vous aimeriez aborder ici ? (une passion, que sais-je...)

 

J.B. : Ayant toujours été transparent, je ne vois pas de scoop me concernant...

 

 

PdA : Finalement, pourquoi VOUS plus qu'un(e) autre à la présidence ? Donnez-nous un argument infaillible !

 

J.B. : Parce que je suis issu d'une famille ouvrière, que j'ai connu les problèmes que les Français peuvent avoir et que je ne suis plus adhérent d'aucun parti n'ayant jamais voulu tremper dans certaines "magouilles".

 

 

PdA : Dernière question, qui n'en est pas une, puisqu'elle est "libre". Je vous invite à l'utiliser pour compléter cette interview, par tout ce qui vous passe par la tête. Un petit message, une anecdote inédite... N'hésitez pas !

 

J.B. : Votez en votre âme et conscience, ne croyez pas aux solutions miracles et à ceux qui ne savent qu'attiser les haines.

 

 

 

Après réception de ses réponses, j'ai souhaité interroger M. Borie sur l'espéranto (12/12)

 

 

 

PdA : Pourquoi l'espéranto est-il si important à vos yeux ? Si vous étiez aux responsabilités, que feriez-vous pour le promouvoir ?

 

J.B. : L'esperanto est important pour diverses raisons. L'Europe s'est faite à l'envers, sans les peuples, sans les citoyens. Pour construire une Europe qui soit acceptée par les citoyens, il faut qu'ils soient au coeur de la construction européenne et que cette construction soit démocratique. Mais comment les citoyens européens pourraient construire l'europe ensemble s'ils ne peuvent pas communiquer librement entre eux ? Nous devons avoir une langue commune pour cela (et non pas une langue unique !) et celle-ci doit être neutre, n'appartenir a aucun pays, l'anglais ne correspond donc pas. De plus l'anglais est la langue du pays européen le plus euro-septique (voir l'actualité...) mais aussi la langue des Etats Unis d'Amérique... Nous devons donc nous démarquer et avoir notre langue, une langue équitable, neutre et citoyenne. De plus cette langue est 10 fois plus rapide a apprendre que toute autres, elle a bien d'autres avantages, mais ce serait trop long a développer ici. Si j'étais élu, tout d'abord, je reconnaîtrais l'esperanto comme n'importe quelle autre langue. Actuellement, il n'est pas possible d'apprendre l'esperanto en LV1 ou LV2 au collège ou au lycée car elle n'est pas reconnue. Ensuite j'en ferais publiquement la promotion, tant en France que dans l'ensemble des pays européens, aux Européens ensuite d'en faire la seconde langue commune de l'Europe.

 

 

 

Dernière question suite à réception de la réponse sur l'espéranto... (13-14/12)

 

 

 

PdA : De combien de parrainages disposez-vous à l'heure où je vous parle ? Que vous inspire ce système des 500 parrainages ? Quelle alternative lui préféreriez-vous ?

 

J.B. : Pour ce qui est du système de parrainages, je souhaite que l'on retourne à l'anonymat de ceux-ci. Je rappelle que c'était une promesse de Nicolas Sarkozy qui ne fut pas tenue, comme tant d'autres.

 

Nous pourrions également avoir recours au parrainages citoyens (500 000 signatures citoyennes par exemple).

 

En tout cas, il faut changer le système actuel, favorable au bipartisme.

 

 

 

Je tiens à remercier M. Borie pour les réponses qu'il a bien voulu me faire parvenir. Je lui souhaite bonne chance et espère qu'il pourra faire entendre ses idées. Si cet entretien pouvait permettre ne serait-ce qu'à quelques personnes de prendre conscience de son existence, alors j'en serais heureux. Je tiens également à remercier particulièrement M. Bizet qui a fortement facilité mes contacts avec M. Borie et a été au fil de l'élaboration de cet article un interlocuteur fort sympathique ! Phil Defer

 

 

 

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Modification de la présentation de l'article le 8 juillet 2012

 

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8 décembre 2011

Nicolas Dupont-Aignan : "L'Europe va dans le mur"

Printemps 2005. Après celui des Pays-Bas, le peuple de France, autre membre fondateur de l'Europe communautaire, vient d'asséner un "NON" retentissant au Traité établissant une Constitution pour l'Europe. Alors qu'une grande partie de la classe politique y était favorable, et que le Parlement l'aurait sans doute largement voté. De multiples raisons ont poussé les électeurs à répondre par la négative à ce référendum voulu par le Président Chirac. Les observateurs se sont accordés à dire qu'il y avait non pas un mais plusieurs "NON", venus de familles politiques parfois très éloignées. Juste après le vote, j'ai cherché à avoir des réactions de la part de membres de ces familles politiques. J'ai en stock plusieurs archives concernant ce vote, j'en livrerai d'autres. Parmi ces retours, Nicolas Dupont-Aignan, qui a accepté de me répondre au début du mois de juillet 2005.

 

Cet article, une fois n'est pas coutume, est en deux temps. D'abord, donc, cette archive, à prendre comme telle : elle ne préjuge en rien de la position de Monsieur Dupont-Aignan aujourd'hui, sur telle ou telle question. Il l'a dit, il est candidat à l'élection présidentielle de l'année prochaine. Je lui ai fait parvenir, comme à d'autres candidats, un questionnaire. Il a accepté de me répondre. Ses réponses de 2011 suivent donc celles de 2005. Une précision : Paroles d'Actu n'existait pas en 2005, mais puisque ce blog succède à celui, aujourd'hui défunt, auquel je participais, je le présente comme l'interlocuteur de M. Dupont-Aignan. Je tiens à le remercier très chaleureusement de m'avoir répondu à deux reprises. Phil Defer. EXCLU

 

 

2005, 2011

 

 

ENTRETIENS EXCLUSIFS - PAROLES D'ACTU

NICOLAS

 

DUPONT-AIGNAN

Candidat à l'élection présidentielle - Debout la République
Député-maire de Yerres (Essonne)

 

"L'Europe va dans le mur"

 

 
(Photo : Francois Guillot, afp.com)

 

 

Q : 31/05/05

R : 05/07/05

 

 

 

Paroles d'Actu : Quel est, selon vous, le sens du 29 mai ?

 

Nicolas Dupont-Aignan : D’une manière générale, il y a incontestablement la volonté, l’impatience même, de se faire entendre. Les Français ont dit qu’ils refusaient désormais que l’Europe se construise sans eux et plus encore contre eux. Après les 13 ans pour le moins mitigés de l’Europe de Maastricht, il n’y a là rien que de très naturel. De ce point de vue, les Français ont montré qu’ils avaient compris combien la Constitution ne corrigeait pas les défauts de l’Europe actuelle, mais les consolidait, les aggravait et leur apportait une légitimité artificielle.

 

Plus profondément, le non traduit un attachement viscéral à un modèle social français qui n’est rien d’autre qu’un pan essentiel de l’identité nationale. Ainsi, si le non l’a surtout emporté à gauche, il n’est en rien un non de gauche pour une Europe à la fois plus sociale et plus fédérale, comme le prétendent ses ténors. L’Europe plus sociale et en même temps plus fédérale est une contradiction absolue. Les électeurs ont en réalité bien senti (notamment avec la directive Bolkestein) que l’Europe supranationale de Maastricht et de la Constitution européenne est fondamentalement incompatible avec leur modèle républicain, pour la simple raison que la France est pour l’instant minoritaire face à ses partenaires dans la défense de celui-ci. D’où l’importance du maintien de notre droit de veto sur les sujets essentiels.

 

En définitive, le non traduit bel et bien un attachement à la nation française, à sa spécificité, à ses valeurs et à son droit à disposer d’elle-même. Elément souvent ignoré : en votant non, le peuple français n’a pas seulement affirmé sa liberté de choix, il a refusé de s’identifier au peuple européen en formation, ce qui l’aurait conduit à s’incliner devant sa volonté supposée majoritaire à ratifier la Constitution. C’était le sens de l’ingérence et du discours des dirigeants européens qui se sont invités dans notre campagne référendaire, sans que les médias ni le gouvernement s’y opposent le moins du monde, tout au contraire ! Le vote du 29 mai est un vote historique, à l’occasion duquel les Français ont refondé, sans toujours s’en rendre compte, leur identité de nation souveraine et démocratique. Cet événement s’inscrit dans la lignée de 1789.

 

 

PdA : Que va-t-il se passer maintenant en Europe ?

 

N.D.-A. : La logique aurait voulu, après les non massifs en France et en Hollande, que les Chefs d’Etat et de Gouvernement proclament l’acte de décès de la Constitution. Hélas, il n’en est rien. Ils ont choisi à l’inverse de mettre la Constitution au congélateur dans l’espoir, manifestement, de la ressortir à un moment plus propice.

 

Ceci est très grave : c’est non seulement une violation caractérisée du droit international puisque la non ratification d’un traité par un seul de ses signataires conduit juridiquement à sa caducité. Mais c’est surtout une sorte de forfaiture en France, c’est à dire une sorte de coup d’Etat. Juridiquement et politiquement, le verdict d’un référendum a une valeur constitutionnelle suprême. En cherchant à le contourner, on viole le suffrage universel et donc la démocratie elle-même.

 

Le meilleur test de la volonté des dirigeants européens de respecter, ou non, le résultat des urnes, sera l’échéance du 3 octobre, date à laquelle les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE sont censées s’ouvrir. Chacun sait que cette question a beaucoup pesé dans le choix des électeurs français et hollandais. Si l’UE passe outre, on sera alors fixé.

 

 

PdA : Et en France ?

 

N.D.-A. : La nomination de Dominique de Villepin à Matignon annonçait la promesse d’un sursaut national. Hélas, les premiers pas du Gouvernement sur la scène européenne ont plutôt tendance à inquiéter. Au plan intérieur, il est encore trop tôt pour juger la politique du Premier ministre. Dominique de Villepin est un gaulliste mais saura-t-il dégager la marge de manœuvre nécessaire à l’action qu’attendent de lui les Français ?

 

Encore une fois, en votant non, les Français ont refusé le fatalisme qu’implique la construction supranationale de l’Europe et qui procède, à l’origine, d’une attitude délibérée de démission nationale dans chacun des pays membre de l’UE. Cela est particulièrement mal ressenti en France, qui est un pays à très forte tradition politique. Au cœur de la crise, les Français sont orphelins d’un projet national que l’on a rendu impossible au nom et au moyen d’une construction européenne aussi inefficace qu’irréaliste.

 

En refusant de tirer les conséquences du non à l’échelle de l’Europe, il y a de grandes chances que l’on en fasse autant au niveau intérieur. Les Français veulent que les frontières de l’Europe soient stabilisées (Turquie), que l’Europe soit un plus pour la croissance, l’emploi et les projets d’avenir et pas un frein, comme c’est le cas actuellement. Cela implique d’agir autrement à Bruxelles mais cela oblige surtout à prendre des mesures fortes en France sans trop se soucier du qu’en dira-t-on européen. Les problèmes sont connus : relance de la croissance et de la natalité, maîtrise de l’immigration, lutte contre les délocalisations, construction de logements, etc...

 

 

PdA : Sur tous ces sujets, Nicolas Sarkozy semble vouloir apporter des réponses très concrètes. Ses déclarations, par exemple sur la Cité des 4000 ou la responsabilité des juges, dénotent une volonté de reprise en main en matière de sécurité. Qu’en pensez-vous ?

 

N.D.-A. : Même si je ne partage pas toujours ses convictions (par exemple sur la discrimination positive, qui me paraît très dangereuse), Nicolas Sarkozy a le courage de mettre les pieds dans le plat sur les sujets qui fâchent. C’est ce qu’attendent les Français de leurs hommes politiques. Sur le fond, je suis d’accord avec lui sur la nécessité de rétablir l’ordre républicain. La fermeté est effectivement de mise là où un certain laxisme a pu se développer. Comment admettre, par exemple, que les peines prononcées contre ceux qui pourrissent la vie des quartiers soient appliquées avec plusieurs mois, sinon plusieurs années de retard (comme c’est le cas en Essonne, où je suis élu député) ? Mais ce n’est pas seulement une question de fermeté. C’est autant un problème de crise économique et sociale (ne laissons pas aux délinquants le prétexte du chômage) et de moyens pour la justice (les conditions de travail des juges comme les conditions de détention en France sont alarmantes).

 

 

PdA : Vous donnez parfois l’impression d’être à la marge de l’UMP. Ne seriez-vous pas plus à votre aise avec Philippe de Villiers ou Jean-Pierre Chevènement ?

 

N.D.-A. : Sur certaines questions, comme l’Europe, mes convictions s’accordent en effet davantage avec celles des personnalités que vous citez. Mais ce qui me différencie d’elles, c’est mon souci de maintenir une aile populaire et nationale à l’intérieur du parti de la droite modérée. Ce n’est pas seulement un problème d’efficacité pour notre combat d’idées. C’est aussi la préoccupation aiguë de ne pas abandonner tout un spectre de l’électorat aux partis protestataires. C’est l’alchimie complexe qu’avait su réaliser le gaullisme, en s’installant au cœur du paysage politique à droite. Il existe traditionnellement en France un courant de pensée favorable au rôle de l’Etat et à l’économie de marché, qui n’est incarné ni par Chevènement ni par de Villiers. Si l’UMP se contente d’une ligne centriste et libérale, elle se rétrécira et laissera durablement la place au PS d’un côté, à l’extrême droite de l’autre. Ce serait très négatif pour le pays.

 

 

PdA : Un sondage récent montre que Nicolas Sarkozy a toutes les chances de l’emporter en 2007. Quel est votre pronostic ?

 

N.D.-A. : Nicolas Sarkozy séduit par l’audace de ses convictions et son énergie. C’est un réel atout dans la course présidentielle. Néanmoins, je pense que rien n’est joué : en particulier, le spectre du 29 mai 2005 risque de hanter l’échéance de 2007, au risque de jouer des tours à ceux qui seraient tentés de s’affranchir du suffrage universel en niant la portée historique de ce scrutin et en refusant d’en tirer les conséquences qui s’imposent.

 

 

PdA : Et si, pure hypothèse, vous deveniez président de la République vous-même ! Quelle serait votre première mesure ?

 

N.D.-A. : La TVA sociale, que le Danemark a expérimentée avec grand succès ! Cette mesure qui redistribuerait les cartes en France, permettrait de basculer progressivement les charges sociales et patronales sur la consommation, ce qui aurait un effet puissant sur notre économie : diminuer fortement le coût du travail et relancer l’emploi, garantir le financement de notre système de protection sociale tout en mettant à juste contribution les produits importés (souvent à bas coûts de main d’œuvre), relancer nos exportations,… Bref, il serait alors possible de concilier l’adaptation à l’économie ouverte et la préservation de notre pacte social. N’est-ce pas ce que souhaitent les Français ?

 

 

 

Cinq ans et demi plus tard, Nicolas Dupont-Aignan est candidat. Quel regard porte-t-il aujourd'hui sur Nicolas Sarkozy, sur l'UMP et sa capacité à exister au sein de la majorité, sur l'Europe... Qui est-il ?

 

 

 

Q : 24/11/11

R : 28/11/11

 

 

 

PdA : Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases pour qui ne vous connaîtrait pas ?

 

N.D.-A. : Maire d’une ville de 30.000 habitants de la région parisienne, depuis 1995, j’ai été élu Député en 1997 et réélu depuis lors au 1er tour de scrutin, à chaque renouvellement de mandat ; j’en tire la conclusion que mes concitoyens considèrent que j’assume correctement mon mandat. Issu des rangs du RPR, j’ai fondé mon propre parti, Debout la République en 1997.

 

 

PdA : Qu'est-ce qui a fait naître en vous cet engagement politique ?

 

N.D.-A. : Pour des raisons que j’ignore, et qui ne tiennent en aucun cas à mon milieu familial, je suis passionné depuis l’adolescence par la vie politique.

 

 

PdA : Quel cheminement personnel vous a conduit à briguer aujourd'hui la présidence de la République ?

 

N.D.-A. : J’ai quitté l’UMP en 2007 lorsque j’ai considéré que ce parti s’éloignait des idées gaullistes qui avaient été à l’origine de la création du RPR. Par ailleurs, je n’ai jamais pardonné à l’UMP d’avoir méprisé la voix du peuple en ne tenant pas compte du non au référendum du 29 mai 2005 sur le projet de constitution européenne.

 

Depuis lors, je suis convaincu que l’Europe va dans le mur, qu’elle entraine la France dans sa chute, et l’UMP et le PS étant à cet égard sur la même longueur d’onde, je pense être le seul candidat crédible pour défendre la souveraineté de la France et restaurer au peuple le pouvoir pour enfin résoudre les problèmes des Français.

 

 

PdA : En quoi consiste votre programme, et quelles sont vos idées principales ?

 

N.D.-A. : Concernant mon programme, je vous invite à consulter le site de Debout la République et mon blog.

 

 

PdA : Quels sont vos arguments pour obtenir vos parrainages ? Qu'est-ce qui convainc les élus ?

 

N.D.-A. : Je suis le seul candidat Maire et j’ai la prétention, à ce titre, d’être plus proche des réalités locales que tous ces grands candidats qui font montre de parisianisme et d’arrogance.

 

 

PdA : Un peu de politique fiction. Nous sommes au lendemain de votre victoire au second tour de la présidentielle. Ce fut serré, mais c'est acquis ! Quelles sont vos premières mesures ?

 

&

 

PdA : Que vous inspire la situation socio-économique actuelle de notre pays ? Que proposez-vous pour améliorer les choses ?

 

N.D.-A. : Je vous invite à lire mon ouvrage l’Arnaque du Siècle. Ma première mesure sera de sortir la France de l’euro.

 

 

PdA : Quid de l'état du monde ? (crises financières et économiques, Europe, révolutions, tensions...)

 

N.D.-A. : Les institutions financières ont pris le pas sur l’action politique et instrumentalisent les gouvernements des pays. Dans ce jeu de dupes, c’est bien évidemment le peuple qui est le dindon de la farce. Mais le mouvement des indignés nous montre que la résistance des peuples à des limites et que l’on peut craindre de violentes explosions çà et là.

 

 

PdA : Politique-fiction (encore)... Vous êtes à l'Elysée. L'Iran, qui vient de se doter de l'arme atomique, menace de lancer un missile sur Tel Aviv si les Israéliens n'évacuent pas les territoires sous 48 heures. En tant que Chef de l'État, que faites-vous ?

 

N.D.-A. : Les Israéliens ne cèderont jamais au chantage de l’Iran et n’évacueront jamais les territoires palestiniens en 48 heures, même sous menace nucléaire. Je crains plutôt qu’Israël ne prenne les devants et attaque le premier. Le rôle de notre diplomatie est de l’en dissuader.

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur Nicolas Sarkozy en tant que président ? Sur quels points vous inspireriez-vous ou vous démarqueriez-vous de lui ?

 

N.D.-A. : Il faut à la France un capitaine à sang froid, qui ait une vision à long terme de la France et non des réactions spontanées au coup par coup.

 

 

PdA : Qu'avez-vous ressenti au soir du 21 avril 2002 ? Croyez-vous que cela puisse se reproduire ?

 

N.D.-A. : Hélas, peut-être...

 

 

PdA : Quels seront, pour vous, les grands défis de ce 21è siècle ? Comment y faire face ?

 

N.D.-A. : Les grands défis du 21ème siècle sont l’explosion de la démographie mondiale et la raréfaction des ressources naturelles.

 

 

PdA : On a tous été marqués par des évènements d'actualité, pour telle ou telle raison. Quels ont été les vôtres ?

 

N.D.-A. : J’ai été très frappé par les faits divers tragiques à la suite des crimes commis par des récidivistes, ce qui prouve qu’il faut refonder notre justice pénale.

 

 

PdA : Quelle est votre "vision de la France" ?

 

N.D.-A. : Concernant ma vision de la France, je vous renvoie à mes écrits.

 

 

PdA : Quels sont les personnages historiques, ou plus simplement les personnalités, connues ou inconnues, qui vous inspirent, vous portent ?

 

N.D.-A. : Je voue une admiration sans borne au Général de Gaulle et plus près de nous à Philippe SEGUIN.

 

 

PdA : En privé, qu'aimez-vous faire, que ce soit en terme de culture (lectures, cinéma, musique, télévision...), de loisirs, etc ?

 

N.D.-A. : J’aime la lecture, le cinéma et les balades en forêt.

 

 

PdA : Avez-vous une devise dans la vie, et si oui quelle est-elle ?

 

N.D.-A. : Ma devise est le poème de René Char : « Impose ta chance, serre ton bonheur, va vers ton risque, à te voir ils s’habitueront ».

 

 

PdA : Quel usage faites-vous des nouvelles technologies et notamment d'Internet ? Chats, forums, sites communautaires, actualités, achats en ligne...?

 

N.D.-A. : Internet est incontournable pour communiquer, en revanche, je ne suis pas favorable aux achats en ligne.

 

 

PdA : Un petit "scoop" vous concernant, quelque chose dont vous n'auriez encore jamais parlé en public mais que vous aimeriez aborder ici ? (une passion, que sais-je...)

 

N.D.-A. : Je n’ai pas de scoop à vous communiquer.

 

 

PdA : Finalement, pourquoi VOUS plus qu'un(e) autre à la présidence ? Donnez-nous un argument infaillible !

 

N.D.-A. : En reliant cette question à la réponse N° 5 : Parce que je suis le seul homme politique qui a fait ses preuves en faisant ce qu’il dit et en disant ce qu’il fait.

 

 

 

Merci encore à Nicolas Dupont-Aignan pour ses réponses. L'évolution est évidente, après son départ de l'UMP, il a pris ses distances avec Nicolas Sarkozy, et a perdu une bonne partie de ses illusions concernant le président, notamment sur l'Europe. Pour rappel : sous l'impulsion du chef de l'État, c'est le Parlement réuni en Congrès et non le peuple par voie référendaire qui a ratifié en 2008 le Traité de Lisbonne, très proche du texte rejeté en 2005. Quelle sera la prochaine étape pour le candidat de Debout la République, aura-t-il ses 500 parrainages ? Je lui souhaite bon courage pour les obtenir, et ainsi pouvoir être présent lors du premier tour de la présidentielle, le 22 avril 2012 ! Phil Defer

 

 

 

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Le site de Debout la République

 

Le blog de Nicolas Dupont-Aignan

 

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Modification de la présentation de l'article le 8 juillet 2012

 

Times New Roman > Georgia : 02/10/12

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13 novembre 2011

Najat Vallaud-Belkacem : "Une société plus juste et solidaire"

Cette fois, c'est officiel. C'est François Hollande qui portera les couleurs du Parti socialiste et du Parti radical de gauche lors de l'élection présidentielle de 2012. Mais pour quelle politique, dans un monde bouleversé par la crise et où les marges de manoeuvre financières semblent, plus que jamais, restreintes ? Najat Vallaud-Belkacem a accepté de répondre à mes questions par mail (transmises dès juillet 2011). Une nouvelle exclusivité PdA, par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

NAJAT VALLAUD-

BELKACEM

Adjointe au Maire de Lyon (Grands événements, jeunesse et vie associative)
Conseillère générale du Rhône (Lyon III - Montchat)

 

"Une société plus juste et solidaire"

 

https://storage.canalblog.com/92/27/871067/77335342.png
(Photo : François LAFITE, http://desirsdavenir.blog.fr)

 

 

Q : 07-10/11

R : 28/10/11

 

 

 

Note : Najat Vallaud-Belkacem est la porte-parole de Ségolène Royal. Alors qu'elle n'avait pas encore répondu à mes questions, à la mi-octobre, je lui avais envoyé un nouveau message pour lui faire part du ressenti qui avait été le mien à la vue des résultats du premier tour des primaires. Je trouvais que l'extrême faiblesse du résultat de Ségolène Royal (à peine 7% pour la candidate de 2007) n'était pas méritée, et qu'au fond les larmes de celle-ci au soir du 9 octobre nous rappelaient à quel point la vie politique pouvait être cruelle, parfois. J'ai donc dit à Najat Vallaud-Belkacem que, si Ségolène Royal n'était pas ma candidate pour 2012, elle avait malgré tout ma sympathie et mon respect. Elle a répondu à cela en même temps qu'aux autres questions.

 

Najat Vallaud-Belkacem : Merci beaucoup pour ce message de sympathie et de soutien.

 

Pour être honnête, le résultat a été très dur. A mes yeux, nous avions mené une très belle campagne. L'accueil sur le terrain et la reprise de nos idées par la plupart des candidats ne nous laissaient pas présager un score aussi sévère.

 

J'ai été d'autant plus émue par la dignité et l'émotion de Ségolène Royal que j'étais à ses côtés.

 

Au-delà de la déception, nous devons désormais nous engager corps et âmes aux côtés de François Hollande pour offrir aux Français l'alternance qu'ils méritent.

 

 

 

Paroles d'Actu : Comment vous présenteriez-vous en quelques mots pour qui ne vous connaîtrait pas ?

 

Najat Vallaud-Belkacem :

 

Sur le plan local :

 

Depuis mars 2008, je suis Adjointe au Maire de Lyon, déléguée aux Grands Évènements, à la Vie associative et à la Jeunesse.

 

J’ai également été élue Conseillère Générale du Rhône dans le canton de Montchat (Lyon 3e) : je siège depuis dans l’opposition de l’Assemblée départementale.

 

Sur le plan national :

 

Depuis 2007, je suis la porte-parole de Ségolène Royal.

 

En 2008, je suis devenue Secrétaire nationale du parti socialiste aux questions de société. Depuis j’ai travaillé sur des questions aussi diverses que les questions bioéthiques, le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, la mixité sociale et la lutte contre les discriminations ou encore les thèses du Front National et les réponses à y apporter.

 

 

PdA : Pour vous, c'est quoi, être "de gauche" ?

 

N.V.-B. : Être de gauche c’est être convaincu que l’action politique, lorsqu’elle est au service du bien commun et qu’elle respecte un certain nombre de valeurs fondamentales, a le pouvoir de faire progresser la société.

 

 

PdA : Quel bilan faites-vous de la gestion de l'État depuis 2002 par la droite ?

 

N.V.-B. : Les chiffres sont là et ils sont partout très mauvais.

 

Certains argueront qu’il y a eu une crise économique qui a fortement dégradé notre situation, mais il n’en demeure pas moins qu’elle a été très mal gérée par l’équipe en place.

 

Des mesures toutes plus injustes les unes que les autres, le bouclier fiscal, la recapitalisation des banques sans aucune contrepartie, la diminution aveugle du nombre de fonctionnaires, l’asphyxie organisée des collectivités territoriales...  le bilan n’est pas très glorieux. Sans compter un relâchement de la parole publique, notamment sous l’effet des coups de boutoir de la droite populaire, qui fait peser des risques lourds sur la  « cohésion sociale » dans notre pays.

 

 

PdA : Vous êtes très engagée sur les questions dites de société. Si la gauche l'emporte en 2012, quels sont pour vous les chantiers qu'elle devra impérativement lancer en la matière ?

 

N.V.-B. : De grands chantiers sont à mes yeux essentiels, ils ne coûtent pas nécessairement aux finances publiques mais permettent de faire progresser la société. Parmi eux :

 

- la question de la jeunesse de France : sa place dans les procédures décisionnelles, son sort en matière économique et sociale, sa réussite en matière d’éducation, sa diversité qu’il faudra enfin reconnaître.

 

- la question de la pauvreté : cf ma toute récente tribune dans le Monde : nous devons comprendre que ses formes ont changé et que nous sommes désormais dans une société de la précarité généralisée : il faut apporter des réponses notamment en termes de droits fondamentaux (accès aux biens essentiels, à l’énergie, au logement… ce ne sont pas des questions accessoires mais le cœur de ce que doit être une politique de gauche)

 

- le mariage et l’adoption pour les homosexuels car il est important de mettre fin à cette injustice et anomalie républicaine

 

- la mise en œuvre d’une politique volontariste de lutte contre toutes les discriminations, en particulier territoriales, car notre pays ne peut plus supporter l’existence de véritables quartiers de relégation en son sein.

 

 

PdA : À l'heure où les marges sont minces et où la question de la dette fait la une de l'actualité, la gauche de gouvernement peut-elle réellement se démarquer en matière de budget, et ne pas au fond laisser l'impression d'abandonner le socio-économique au profit du sociétal ?

 

N.V.-B. : À la tête des collectivités territoriales, la gauche a montré ses capacités gestionnaires.

 

Tout en contenant les déficits, nous avons été sur deux fronts :

 

- sur le front social, nous avons essayé tant bien que mal de pallier l’absence de politique sociale du gouvernement;

 

- sur le front économique, nous avons mis en œuvre des politiques pour encourager la compétitivité de nos territoires et de nos entreprises locales.

 

D’ailleurs, une économie locale dynamique permet de dégager des moyens qui peuvent être mis en partie pour le social et en partie pour la diminution des déficits.

 

 

PdA : Qu'est-ce qui, dans votre esprit, rend la victoire de la gauche essentielle en 2012 ? Pourquoi la gauche doit-elle l'emporter ?

 

N.V.-B. : La gauche doit l’emporter ;  nos valeurs et nos acquis sociaux ont été trop abimés ces dernières années. L’abaissement de la France sur la scène internationale, le démantèlement de nos retraites, de notre Éducation nationale et de nos services publics, ça suffit ! Surtout, la Gauche porte un projet politique bien plus ambitieux que celui de la droite : plutôt que de se laisser sombrer dans la crise en imposant des cures d’austérité, investir dans des secteurs d’avenir, la croissance verte notamment, qui permettront enfin au pays de se redresser.

 

 

PdA : Finalement, quels sont vos arguments pour tous les sceptiques, les indécis ? Pourquoi faudra-t-il voter à gauche en 2012 ?

 

N.V.-B. : La gauche est bien consciente qu’elle n’a plus le droit de décevoir. Nos promesses sont mesurées et nos propositions sont financées. Contrairement à la droite, la gauche refuse de démissionner face à la toute puissance des marchés et compte bien instaurer une société plus juste et solidaire.

 

 

 

Je tiens à remercier de nouveau Najat Vallaud-Belkacem pour la gentillesse de sa réponse et l'intérêt de celles qu'elle m'a fournies ! Phil Defer

 

 

 

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Le site de Najat Vallaud-Balkacem

 

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Modification de la présentation de l'article le 8 juillet 2012, le 10 octobre 2012

 

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9 septembre 2011

Maxime Verner : "Les jeunes sont un espoir dans ce monde de plus en plus fou"

Maxime Verner se présente à l'élection présidentielle de 2012 avec un objectif clair : y porter "la voix de la jeunesse". Une jeunesse dont on dit souvent qu'elle se désintéresse de la politique, souvent d'ailleurs parce que la politique donne, à tort ou à raison, l'impression de se désintéresser d'elle. M. Verner a accepté de répondre à mes questions, je l'en remercie. Une exclusivité F21-PdA, par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

MAXIME VERNER

Candidat à l'élection présidentielle

 

"Les jeunes sont un espoir dans ce monde

 

de plus en plus fou"

 

https://storage.canalblog.com/41/77/871067/68098312.jpg

(Photo : Fournie par Maxime Verner)

 

 

Q : 27/07/11

R : 31/08/11

 

 

 

Paroles d'Actu : Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?

 

Maxime Verner : Je suis un étudiant de 21 ans, qui n'a eu de cesse de m'engager depuis mon plus jeune âge. Militant associatif, je préside l'association des Jeunes de France et porte la voix de la jeunesse à l'élection présidentielle de 2012.

 

 

PdA : Qu'est-ce qui a fait naître en vous cet engagement politique ?

 

M.V. : Les injustices m'ont toujours révolté, et je voyais tellement de talents et de forces dans mon environnement, à la campagne puis en banlieue, qui étaient sous-estimés et sous-utilisés, que j'ai voulu partir à la rencontre de chacun de mes concitoyens pour les connaître, les comprendre, les rendre plus épanouis. Et je me suis engagé tout naturellement en politique, avec mon esprit d'indépendance et mon sens des responsabilités.

 

 

PdA : Quel cheminement personnel vous a conduit à briguer aujourd'hui la présidence de la République ?

 

M.V. : J'ai commencé par inscrire par procuration sur les listes électorales les citoyens de mon quartier, ma ville, ma région... Puis je me suis porté candidat, le jour de mes 18 ans, aux élections municipales et cantonales de Bron (Rhône, 40 000 habitants). Avec ma liste de 39 citoyens, avec nos 23 ans de moyenne d'âge, nous avons transformé les idées reçues sur les jeunes des quartiers populaires. Nous avons d'ailleurs recueilli 8 à 15 % dans ces quartiers. Puis j'ai été à l'origine de la loi sur l'éligibilité à 18 ans à toutes les élections, pour laquelle je me suis battu de 2007 à 2011. Elle a été adoptée et promulguée en avril dernier, et depuis décembre 2010, je porte la voix de la jeunesse, cette générosité envers l'avenir, à l'élection présidentielle. J'ai publié le 9 juin dernier mon manifeste, "Jeunes de tous les âges, unissons-nous ! " (Ed. Max Milo) pour présenter mes 89 propositions.

 

 

PdA : En quoi consiste votre programme, et quelles sont vos idées principales ?

 

M.V. : Elles sont nombreuses, mais ont pour objectif de donner plus d'autonomie et de confiance aux jeunes, de les rapprocher des aînés, de leur faire accéder à un premier emploi durable et à une liberté pour tous, de faire d'eux les moteurs de nouvelles solidarités entre les territoires, les générations et les classes, et enfin que notre jeunesse soit innovante, ambitieuse. Par exemple, je propose le permis gratuit, financé par les grands acteurs du marché de la route, et des résidences intergénérationnelles.

 

 

PdA : Comment comptez-vous vous y prendre pour être effectivement présent au premier tour ?

 

M.V. : Je vais à la rencontre des élus dans toute la France. J'ai déjà obtenu 113 parrainages en un été, et je vais mettre les bouchées doubles. Je souhaite porter une alternative indépendante et républicaine au premier tour, et je ferai tout pour y être présent. Je suis confiant.

 

 

PdA : Quels sont vos arguments pour obtenir vos parrainages ? Qu'est-ce qui convainc les élus ? (Q.-R. en plus, en septembre)

 

M.V. : Je parle simplement aux élus, des problèmes de la jeunesse, de la solution que je propose : le lien entre les générations. Et j'écoute les problématiques locales qui les concernent. Et ils sont convaincus par la simplicité, l'honnêteté de la démarche, et la relation que l'on noue.

 

 

PdA : Un peu de politique fiction. Nous sommes au lendemain de votre victoire au second tour de la présidentielle. Ce fut serré, mais c'est acquis ! Quelles sont vos premières mesures ?

 

M.V. : Ma première mesure serait de faire voter la politique publique de la jeunesse pour laquelle j'ai été élu. Et je commencerai par l'autonomie, pour soulager les jeunes et leurs familles, et mettre en place une société plus horizontale, où chacun aurait sa chance d'apporter tout son potentiel, toutes ses idées.

 

 

PdA : Que vous inspire la situation socio-économique actuelle de notre pays ? Que proposez-vous pour améliorer les choses ?

 

M.V. : Beaucoup d'inquiétudes, car les écarts se creusent et la France ne semble plus être un pays qui a des idées. Les jeunes ont peur de la mondialisation, alors qu'elle est une chance pour eux. Nous devons redevenir un modèle, un exemple, un fer de lance, et cela passera par nos gardiens de la République, nos générations futures. Je propose donc d'investir sur nos jeunes pour qu'ils donnent un nouveau souffle à une démocratie en crise.

 

 

PdA : Même question pour la situation du monde (crises financières et économiques, révolutions, tensions...).

 

M.V. : Je pense que les jeunes sont en train de mettre en place le mouvement de masse qui transformera le plus la société au XXIe siècle. Dix ans après le 11-Septembre, les jeunes renversent les régimes autoritaires pour accéder à plus de justice sociale, ils prennent des risques et donnent l'exemple à tous. Ils sont un espoir dans ce Monde de plus en plus fou, qui va de crise en crise et dont on ne se rappelle plus le nombre de guerres en cours. Je crois en l'Europe, et je pense que nous avons un rôle à jouer, nous les jeunes, pour réveiller l'idéal de paix et de coopération.

 

 

PdA : Politique-fiction (encore)... Vous êtes à l'Elysée. L'Iran, qui vient de se doter de l'arme atomique, menace de lancer un missile sur Tel Aviv si les Israéliens n'évacuent pas les territoires sous 48 heures. En tant que Chef de l'Etat, que faites-vous ?

 

M.V. : Là encore, la jeunesse iranienne s'organise pour accéder à une démocratie plus libérale. J'ai vécu en Turquie de février à mai 2011 et je me suis posé souvent la question. Je crois que le travail fait sur la reconnaissance d'un Etat palestinien par la communauté internationale nous préservera de cette catastrophe, mais devant une telle menace il faudrait être intraitable, si le dialogue est rompu. Et ce que je ferai, ce serait un appel à toute la jeunesse et au peuple iranien pour renverser celles et ceux qui lanceraient une telle menace.

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur Nicolas Sarkozy en tant que président ? Sur quels points vous inspireriez-vous ou vous démarqueriez-vous de lui ?

 

M.V. : Il a été un président dynamique, mais qui n'a pas su enrayer les effets de la crise. Son énergie et sa conviction sont des modèles, mais sa vision de la politique, celle de la décision sur l'opinion et du rythme au quotidien, ne me conviennent pas. Cette logique de professionnels de la politique déstabilise la démocratie, il faut des citoyens plus représentatifs dans le jeu politique.

 

 

PdA : Qu'avez-vous ressenti au soir du 21 avril 2002 ? Croyez-vous que cela puisse se reproduire ?

 

M.V. : Je n'ai pas été si surpris, je savais que la France mettrai un jour l'extrême-droite au second tour, mais je pensais le voir plus tard dans ma vie. Cet électrochoc a lié les générations, pour défendre la République. Mais depuis, personne n'a su rendre le sens de la République à nos concitoyens, donc cela peut bien sûr se reproduire. Je me présente d'ailleurs en partie pour être une alternative à ce vote de contestation, qui peut encore une fois déstabiliser la République en 2012.

 

 

PdA : Quels sont, pour vous, les grands enjeux de ce XXIè siècle, et comment y faire face ?

 

M.V. : La liberté, l'égalité, la fraternité. Je pense que ce sont les jeunes, et leur capacité à résister, à construire, leur énergie, qui nous permettra de retrouver du sens et une réalité à nos aspirations.

 

 

PdA : On a tous été marqués par des évènements d'actualité, pour telle ou telle raison. Quels ont été les vôtres ?

 

M.V. : Evidemment la chute de Kadhafi. Cette vague d'espoir porté dans le monde arabe depuis neuf mois est un enfantement sans précédent. Voir la démocratie en gestation, c'est intéressant, et ca devrait montrer aux Français tous les sacrifices qui ont été ceux de nos aînés pour que nous puissions vivre en démocratie aujourd'hui.

 

 

PdA : Quelle est votre "vision de la France" ?

 

M.V. : Je pense au passé et à l'avenir de notre pays, et ma vision est celle d'un pays qui donne l'impulsion, la direction, qui voit loin, qui a des idées et le courage de les mettre en oeuvre. C'est finalement l'idée d'un arrière-petit-fils d'immigrés, qui voit la France comme la terre d'accueil parfaite, celle de tous les possibles, du vivre-ensemble.

 

 

PdA : Quels sont les personnages historiques, ou plus simplement les personnalités, connues ou inconnues, qui vous inspirent, vous portent ?

 

M.V. : Mes parents, et toutes les personnes que je rencontre, partout en France. Leur bon sens et leur amour de l'autre m'ont toujours donné la confiance de porter leur voix, de me battre pour eux, pour leur vision de la France.

 

 

PdA : En privé, qu'aimez-vous faire, que ce soit en terme de culture (cinéma, musique, télévision...), de loisirs, etc ?

 

M.V. : J'aime sortir avec mes amis, et j'ai toujours été un passionné de littérature et de musique. J'ai pratiqué, mais sans grand succès, je suis meilleur en lecture et en écoute (rires)

 

 

PdA : Avez-vous une devise dans la vie, et si oui quelle est-elle ?

 

M.V. : J'en ai plein. Mais je veux surtout voir la vie comme je la voudrai, et non telle qu'elle est. Tout est possible.

 

 

PdA : Quel usage faites-vous des nouvelles technologies et notamment d'Internet ? Chats, forums, sites communautaires, actualités, achats en ligne...?

 

M.V. : J'achète des livres en ligne et je suis sur Twitter et Facebook. Je tiens mon blog et ma webTV et je réponds à mes mails. Je consulte plus l'Internet sur mes smartphones que sur mon ordinateur.

 

 

PdA : Finalement, pourquoi VOUS plus qu'un(e) autre à la présidence ? Donnez-nous un argument infaillible !

 

M.V. : Car je défends une politique d'avenir, car je n'ai pas un programme fait pour un mandat ou pour l'électeur moyen, mais pour les générations futures.

 

 

PdA : Dernière question, qui n'en est pas une, puisqu'elle est "libre". Je vous invite à l'utiliser pour compléter cette interview, par tout ce qui vous passe par la tête. Un petit message, une anecdote inédite... N'hésitez pas !

 

M.V. : Merci de l'invitation, je vous invite à poursuivre le dialogue sur http://www.facebook.com/verner2012.

 

 

Merci encore à Maxime Verner pour ses réponses. Je lui souhaite bon courage pour l'obtention de ses parrainages, espérant pour la démocratie qu'il puisse effectivement être présent lors du premier tour, le 22 avril 2012 ! Phil Defer

 

 

 

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Le blog de Maxime Verner

 

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Modification de la présentation de l'article le 8 juillet 2012

 

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12 juillet 2011

Olivier Besancenot : "La politique, ça ne doit pas être un métier"

En 2002, un inconnu réalise une entrée remarquée sur la scène politique nationale. À 28 ans à peine, Olivier Besancenot est candidat à l'élection présidentielle, il porte les couleurs de la Ligue Communiste Révolutionnaire. Il réalise cette année-là le score honorable de 4,25%, un score supérieur à celui de Robert Hue (Parti communiste) mais inférieur à celui d'Arlette Laguiller (5,72%). Cinq ans plus tard, en 2007, il sera de nouveau candidat. Il avait accepté de répondre à un long questionnaire que je lui avais adressé en octobre ou novembre 2006, je l'en remercie de nouveau ici. Une exclusivité F21-PdA.  ARCHIVE

 

 

ARCHIVE EXCLUSIVE DE 2006 - PAROLES D'ACTU

OLIVIER BESANCENOT

Candidat à l'élection présidentielle de 2007, pour la Ligue communiste révolutionnaire

 

"La politique, ça ne doit pas

 

être un métier"

 

https://storage.canalblog.com/23/33/871067/66463759.jpg

(Photo : fr.electionsmeter.com)

 

 

Q : ??/11/06

R : 03/12/06

 

 

 

Paroles d'Actu : Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?

 

Olivier Besancenot : Je suis né en 1974 (quand Giscard a été élu président... quelques mois avant le coup d'état de Pinochet financé par la CIA contre Allende au Chili, mais aussi à quelques jours de la révolution portugaise qui a viré le dictateur Salazar, bref quand même un peu du bon...). Ca va faire dix ans que je suis facteur, et seulement deux fois (sans doute la dernière d'ailleurs) que je me présente aux élections présidentielles.

 

 

PdA : Qu'est-ce qui a fait naître en vous cet engagement politique ?

 

O.B. : Ma première révolte, elle est née contre le racisme. Déjà, le FN était monté dans les votes, et chacun (Mitterrand comme Chirac) tentaient de s'en servir pour affaiblir le "parti d'en face" (on a vu ce que ça a donné en 2002...). En militant au début dans SOS Racisme (fondé par des militant-e-s de la LCR principalement, dont certains l'ont quitté depuis), j'y ai croisé beaucoup de militantes et militants de la LCR. Et j'ai trouvé leur analyse beaucoup plus intéressante que celle des autres, plus proche de moi, de ce que mes potes et moi on vivait quotidiennement (donc, pas le soutien inconditionnel à l'URSS comme le PCF par exemple, ni la conversion au libéralisme du PS).

 

 

PdA : Quel cheminement personnel vous a conduit à briguer aujourd'hui la présidence de la République ?

 

O.B. : Déjà, c'est une décision collective, des militantes et militants de la LCR, lors de la Conférence Nationale de juin dernier, qui l'a décidé, et j'ai accepté. Pas parce que dormir dans un palais de lambris comme l'Elyseé me fait rêver, mais justement parce que je ne veux plus de palais de lambris réservés à un-e seul-e ! Un journaliste écrivait d'ailleurs récemment que je ne rêvais pas de l’Elysée tous les matins en me rasant. Oui, j’assume, parce que je fais volontiers mienne la formule de Louise Michel : « tant que le pouvoir ne sera pas partagé par toutes et tous il donnera le vertige ». Chacun peut s’apercevoir tous les jours en regardant le JT de 20 h combien cette vieille formule qui date de la Commune de Paris en 1871 est d’une brûlante actualité.

 

 

PdA : En quoi consiste votre programme, et quelles sont vos idées principales ?

 

O.B. : Ouhla, un programme, c'est long ! Bon, allez, je pourrais vous dire d'aller jeter un oeil sur le site de la LCR (http://www.lcr-rouge.org) ou sur mon blog (http://www.besancenot2007.org) pour le lire, mais en gros, je vais quand même vous le résumer :

* Emploi, salaires :

   - Interdiction des licenciements et maintien du CDI comme seule norme légale d'emploi

   - Aucun revenu inférieur au SMIC

   - Augmentation du SMIC à 1500 euros nets (et non pas brut...), et augmentation de tous les revenus de 300 euros.

   - Réduction du temps de travail à 32h, sans réduction de salaire, ni flexibilité, et avec nouvelles embauches correspondantes

* Ecologie :

   - Développement du ferroutage et interdiction du transport routier de marchandise longue distance

   - Sortie rapide du nucléaire, et financement conséquent de la recherche sur les énergies non-polluantes

   - Arrêt de toutes les cultures OGM

Ca y est, je sens déjà que je suis trop long, parce qu'il y en a encore bien plus ! Le plus simple, quand même, c'est de vous faire votre propre idée en allant voir tout ça sur http://besancenot2007.org/rubrique=4.php3?id_rubrique=4 (Comment ça je suis flemmard ? La politique, c'est aussi à vous de faire le boulôt, de vous renseigner, de vous inscrire sur les listes électorales ! Les "hommes et femmes politiques" ne sont supposé-e-s être que des représentants, donc à vous de faire de la politique pour que d'autres n'en fassent pas à votre place ;o). Et puis bon, on est dimanche, et je n'ai pas eu de jours de repos depuis...trop longtemps !)

 

 

PdA : Un peu de politique fiction. Nous sommes au lendemain de votre victoire au second tour de la présidentielle. Ce fut serré, mais c'est acquis ! Quelles sont vos premières mesures ?

 

O.B. : La première, ce serait déjà de supprimer la fonction présidentielle (et donc de quitter le poste...). Ensuite, augmentation générale des salaires (il y a l'argent, plus que largement, donc aucun problème là-dessus, et si on veut empêcher que les "capitaux" partent, il suffit de prendre exemple actuellement sur les multinationales des OGM, qui font saisir par l'Etat les comptes en banque des militants anti-OGM pour voir que si c'est faisable par eux, ça peut être faisable dans l'autre sens aussi...)

 

 

PdA : Que vous inspire la situation socio-économique actuelle de notre pays ? Que proposez-vous pour améliorer les choses ?

 

O.B. : Comme tout le monde, mes potes, mes voisins, les camarades de la LCR, chaque jour, c'est plusieurs plans de licenciements partout ! Alors des dizaines d'années de politique droite-gauche qui ne règlent rien, on en voit les conséquences tous les jours autour de nous. Et ça fait 30 ans qu'on donne des subventions aux entreprises, qu'on les exonère de cotisations sociales, soit-disant pour faire baisser le chômage. On voit le résultat... Pour améliorer les choses, il suffirait de prendre des mesures politiques, jamais prises : interdiction des licenciements, augmentation des revenus, taxation des revenus financiers, bref, de prendre l'argent où il est, puisque le MEDEF de son côté, sait bien où le prendre aujourd'hui... Pourquoi pas nous, toutes et tous ensemble ? (mais bon, le plus simple, et le plus court, pour ne pas dépasser quinze pages sur votre forum, ce serait encore une fois de lire notre programme, beaucoup plus détaillé)

 

 

PdA : Même question pour la situation du monde.

 

O.B. : Soutenir toutes les résistances démocratiques à l'impérialisme (Palestine, Bolivie, Vénézuéla, Liban, etc.), imposer politiquement aux Etats-Unis et à la Chine la signature des accords de Kyoto et même les renforcer (puisqu'ils sont déjà maintenant dépassés tellement l'urgence écologique est grande !), supprimer le droit de véto et le statut de membre permanent de l'ONU, plein de boulot en gros, avec en plus plein de partenaires au niveau international pour le faire ! On est pas isolés !

 

 

PdA : Politique-fiction (encore)... Vous êtes à l'Elysée. L'Iran, qui vient de se doter de l'arme atomique, menace de lancer un missile sur Tel Aviv si les Israéliens n'évacuent pas les territoires sous 48 heures. En tant que Chef de l'Etat, que faites-vous ?

 

O.B. : Déjà, je suis pour le désarmement nucléaire total, non seulement de l'Iran, qui ne l'a pas encore, mais aussi de la France, des Etats-Unis, et d'Israel, entre autres, qui eux l'ont déjà ! Ensuite, il y a déjà eu des centaines de résolutions de l'ONU non appliquées qui demandent à Israel de quitter les territoires occupés. Donc, soutenir la résistance démocratique palestinienne, et faire respecter par Israel le départ des territoires, désarmement multilatéral nucléaire.

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur Jacques Chirac en tant que président ? Sur quels points vous inspireriez-vous ou vous démarqueriez-vous de lui ?

 

O.B. : En désaccord sur tout ! Même si sur l'Irak, Supermenteur a été plus "raisonnable" que Bush, ça ne l'a pas empêché d'envoyer des troupes françaises en Afghanistan, en Côte d'Ivoire, etc. Donc, démarquement total sur tout, puis dépassement, comme au foot !

 

 

PdA : Qu'avez-vous ressenti au soir du 21 avril 2002 ? Croyez-vous que cela puisse se reproduire ?

 

O.B. : D'abord, alors que pourtant la LCR avait fait un bon "score", on n'a pas fait la fête, parce qu'on a appelé tout de suite à une manif contre Le Pen ! Donc, belle gueule de bois... Le meilleur moyen pour que cela ne se reproduise pas, c'est encore que la gauche arrête de trahir, et mène une vraie politique de gauche. Et vu le programme du PS, on en est loin... Si les électrices et électeurs de gauche ne vont pas voter, les électeurs du FN eux, y vont tout le temps ! Ensuite, instrumentalisé par le PS et le RPR à ses débuts, le FN a profité des politiques libérales menées par les différents gouvernements qui nous mènent droit dans le mur, pour jouer la carte du tout sécuritaire, reprise très vite par Sarko, et même Ségo (les jeunes en caserne...). Donc, parler de l'insécurité sociale ! De ce que vivent au quotidien les salarié-e-s, retraité-e-s, étudiant-e-s et chômeur-se-s en France, plutôt que de nous passer en boucle Sarkozy au JT tous les soirs !

 

 

PdA : Quels sont, pour vous, les grands enjeux de ce XXIè siècle, et comment y faire face ?

 

O.B. : Changer de monde ! Ca fait des siècles qu'on est sous un régime capitaliste (et le stalinisme en Russie ou ailleurs n'a pas aidé...), et on voit où ça mène ! Que la politique ne soit plus le gagne-pain d'une minorité, mais que toutes et tous, en France, comme ailleurs, et comme on le fait déjà dans la rue à Seattle, aux Forums Sociaux, la politique soit l'affaire de toutes et tous ! Ensuite, les deux grands chantiers seront l'écologie, et une autre répartition des richesses (85% des ressources et des richesses de la planète sont dans les mains de 11% des plus riches du monde...).

 

 

PdA : On a tous été marqués par des évènements d'actualité, pour telle ou telle raison. Quels ont été les vôtres ?

 

O.B. : La victoire contre le CPE, alors que le PS nous expliquait qu'il fallait attendre 2007 pour le changement, et qu'heureusement, personne n'a attendu pour gagner !

 

 

PdA : Quelle est votre "vision de la France" ?

 

O.B. : Une France ouverte sur le monde, qui accueille toutes celles et ceux qui le souhaitent. Une France qui ne va pas exploiter d'autres pays ou y imposer sa loi, solidaire, égalitaire, féministe, écologiste. Et à terme, la disparition de nos petites frontières étriquées !

 

 

PdA : Quels sont les personnages historiques, ou plus simplement les personnalités, connues ou inconnues, qui vous inspirent, vous portent ?

 

O.B. : Louise Michel, parce que féministe, révolutionnaire. Che Guevara, parce qu'internationaliste, révolutionnaire aussi, et antistalinien. Malcolm X peut-être aussi, pour son combat pour l'égalité ? Et bien sûr, ma compagne et mon fils (même si pour ce cas, c'est moi qui le porte plus que l'inverse...)

 

 

PdA : En privé, qu'aimez-vous faire, que ce soit en terme de culture (cinéma, musique, télévision...), de loisirs, etc ?

 

O.B. : Jouer au foot avec des potes, écouter du rap, jouer avec mon gamin, et surtout, trouver un peu de temps à moi, pour le partager avec ma compagne, et mes potes ! (et ça, c'est rare...)

 

 

PdA : Avez-vous une devise dans la vie, et si oui quelle est-elle ?

 

O.B. : Pas de devise...ou sinon, Un autre monde est possible !

 

 

PdA : Quel usage faites-vous des nouvelles technologies et notamment d'Internet ? Chats, forums, actualités, achats en ligne...?

 

O.B. : J'ai peu de temps à moi, et donc quand j'en ai, j'essaie plus de le passer avec des êtres humains qu'avec un machin froid comme l'ordinateur... Mais j'aime bien le principe du chat, des forums, des mmorpgs par exemple même si je n'ai pas du tout le temps d'y jouer et que je n'y connais rien. Le côté collectif d'Internet en gros.

 

 

PdA : Finalement, pourquoi VOUS plus qu'un(e) autre à la présidence ? Donnez-nous un argument infaillible !

 

O.B. : Je ne suis pas infaillible justement ! Parce que je ne crois pas à l'homme ou à la femme providentielle ! Et que la politique, c'est l'affaire de toutes et tous, que ça ne doit pas être un métier !

 

 

PdA : Dernière question, qui n'en est pas une, puisqu'elle est "libre". Je vous invite à l'utiliser pour compléter cette interview, par tout ce qui vous passe par la tête. Un petit message, une anecdote inédite... N'hésitez pas !

 

O.B. : Alors, vous, n'hésitez pas à venir discuter avec des militantes et militants de la LCR ! Et coucou au cinéma l'Eldo de Dijon où je suis passé quelques fois avant 2002, et à Ad Kamera (je ne sais pas si ça existe encore...). A bientôt dans les luttes ou dans les urnes ?

 

 

 

>>> Après le choc de l'élection présidentielle de 2002, 2007 a été celle du "vote utile", Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal rassemblant sur leurs deux noms plus de 57% des suffrages exprimés dès le premier tour (contre 36% pour Jacques Chirac et Lionel Jospin cinq ans plus tôt). La percée remarquée de François Bayrou mise à part, les "petits" candidats ont réalisé des scores moins importants qu'en 2002. À la gauche de la gauche, seul Olivier Besancenot a pu tirer son épingle du jeu (4,08%), devançant très nettement Marie-George Buffet (PCF) et, cette fois, Arlette Laguiller (LO).

 

Pour 2012, ainsi qu'il le laissait entendre dans ce texte, Olivier Besancenot a décidé de passer la main. C'est un inconnu, Philippe Poutou, qui représentera au printemps prochain le Nouveau Parti Anticapitaliste, fondé en partie sur les fondations de la LCR.

 

Merci encore à Olivier Besancenot pour la générosité de ses réponses. Phil Defer

 

 

 

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Times New Roman > Georgia : 02/10/12

19 juin 2011

Wayne Allyn Root : "I'm a big fan of Nicolas Sarkozy"

Lorsque j'ai soumis un questionnaire à M. Wayne Allyn Root dans le cadre de mes travaux sur la présidentielle américaine de 2008, je ne pensais pas qu'il allait se retrouver, quelques mois plus tard, dans la course finale en tant que numéro deux du ticket du Parti libertarien. Les libertariens, d'après la présentation générale que fait Wikipedia du parti,  sont favorables "à une législation minimale, au libre-échange et à des libertés individuelles fortes". M. Root lui se définissait à l'époque comme étant "un authentique libertarien - conservateur au plan fiscal, socialement tolérant".

 

Je l'ai contacté bien avant la présidentielle, sa réponse retranscrite ici date du 30 mai 2007. En France, Nicolas Sarkozy venait d'être élu à la présidence de la République, et c'est tout naturellement que j'ai souhaité connaître l'opinion du futur colistier de Bob Barr à son sujet. Quand l'un m'informe que sa devise personnelle est "Rien n'est impossible. Si vous pouvez le concevoir, vous pouvez le faire", l'autre va devoir prouver au peuple français qu'effectivement, ainsi qu'il l'avait promis, "ensemble, tout devient possible"... Questions et réponses en anglais à l'origine, j'ai tout traduit en français. Exclu F21-PdA, évidemment. Phil Defer. CURIOSITE

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

WAYNE ALLYN ROOT

Candidat à la nomination du Parti libertarien américain pour la présidentielle de 2008

 

"I'm a big fan of Nicolas Sarkozy"

Sarkozy '07 vu par un libertarien américain

American libertarian on Sarkozy '07

 

Wayne Allyn Root Nicolas Sarkozy

(Photo de W. Root : http://www.amazon.com

Photo de N. Sarkozy : http://www.linternaute.com)

 

 

Q : ??/05/07

R : 30/05/07

 

 

 

Paroles d'Actu : Puisque je suis français... comment nous voyez-vous, que vous inspire-t-on, et notamment notre nouveau président Sarkozy ?

 

Wayne Allyn Root : Je suis un grand fan de Nicolas Sarkozy. Nous nous ressemblons beaucoup, dans nos vies, dans ce en quoi nous croyons. Comme Sarkozy, je suis un conservateur au plan fiscal. Comme Sarkozy, je suis favorable aux immigrants légaux, qui commencent avec rien, qui obéissent aux règles, qui travaillent dur, et qui s'élèvent dans la société. Fils de boucher, je me suis fait tout seul. Je crois dans le risque comme clé du succès. Je ne suis pas fan de ceux qui comptent sur les aides d'Etat ou sur les boulots à vie. On ne peut réussir dans la vie qu'en comptant sur soi, pas sur le gouvernement. Il faut prendre des risques pour réussir. Ce n'est pas le job du gouvernement de s'occuper des gens du berceau au tombeau. Tous les pays qui ont essayé cela sont en situation d'échec. L'économie de l'Amérique est en forte croissance. Plus d'emplois sont créés en un an en Amérique qu'en une décennie en France. Pourquoi ? Ce sont les petites entreprises qui sont créatrices de la majorité des emplois aux Etats-Unis. En France, vous vous reposez trop sur les emplois gouvernementaux, les syndicats, les grandes entreprises. Vos impôts sont trop élevés. Votre semaine de travail est trop courte. Trop d'employés veulent être protégés par les syndicats. Tout cela fait qu'il n'y a pas de mobilité par le haut.

 

L'Amérique est la terre des opportunités car nous maintenons un faible niveau de taxes et nous encourageons les gens à prendre des risques - démarrer leur propre affaire, acheter des titres, investir dans l'immobilier, chercher à être propriétaire. Le succès pour un individu comme pour un pays est basé sur les mêmes idées : des marchés libres, des libertés individuelles, une responsabilité personnelle, de l'ambition, de la volonté, un individualisme acharné, le courage de prendre le risque (quitte à échouer) de ce rêve qu'est la propriété. "Si cela doit être, c'est à ma portée". C'est pourquoi l'Amérique - malgré toutes ses insuffisances - est la plus grande nation, la plus grande puissance économique, et la plus grande puissance militaire, que le monde ait connue. Vous pouvez nous aimer ou nous haïr, mais vous êtes obligés de nous respecter. Ce que l'Amérique et les Américains ont accompli est remarquable. Nous ne voulons pas que le gouvernement s'immisce davantage dans nos vie - les Américains veulent moins d'Etat, un Etat plus petit, limité. Avec Sarkozy, je crois que la France va se rapprocher de notre attitude et de notre foi dans l'individu. Ce sont les entreprises qui alimentent notre succès en Amérique, le gouvernement doit s'éclipser. On ne devrait pas être forcé de garder un employé pour la vie. Si un employé échoue, il ou elle doit être licencié(e). Si un employé est excellent, cette personne devrait être récompensée par des promotions et un revenu plus important. C'est là la clé du succès économique - la récompense d'une performance supérieure. Sarkozy comprend ces concepts.

 

 

 

TEXTE ORIGINAL :

 

 

Paroles d'Actu : Since I'm French, how do you view this nation, this country, what do we inspire you, notably our new president Sarkozy ?

 

Wayne Allyn Root : I'm a big fan of Nicolas Sarkozy. We are very similar in our backgrounds and beliefs. Like Sarkozy, I am a fiscal conservative.  Like Sarkozy, I am a fan of legal immigrants, who start with nothing, abide by the rules, work hard, and rise up by their bootstraps. As a Son of a Butcher, I am self-made. I believe the key to success is risk. I am not a fan of people who expect government handouts or jobs for life. You only succeed as an individual by depending on yourself, not government. You must take risks to succeed. It is not government's job to take care of people from cradle to the grave. Every country that has tried that is a failure. America's economy is booming. More jobs are created in a year in America than in a decade in France. Why? Small business is the creator of a majority of America's jobs. In France you rely too heavily on government jobs, unions, big business. Your taxes are too high. Your workweek is too short. Too many employees want to be protected by unions. So there's no upward mobility.

 

America is the land of opportunity because we keep taxes low and encourage people to take risks- to start their own business, to buy stocks, to buy real estate, to aim for ownership. Success for individuals or countries is all based on the same ideas- free markets, individual freedoms, personal responsibility, ambition, drive, rugged individualism, a willingness to risk (and even fail), the dream of ownership. "If it is to be, it is up to me." That's why America- despite all her shortcomings- is the greatest nation, greatest economic power, and greatest military power, in world history. Love us or hate us, you must respect us. What America and Americans have accomplished is remarkable. We don't want more government in our lives- Americans crave less government, smaller government, limited government. Under Sarkozy, I believe France will move more towards our attitude and beliefs in the individual. Business fuels our success in America- government must get out of the way. You can't be forced to hire an employee for life. If an employee fails, he or she must be fired. If an employee is excellent, they should be rewarded with promotions and bigger income. That's the key to economic success- reward superior performance. Sarkozy understands those concepts.

 

 

 

>>> Le 4 novembre 2008, Bob Barr et son colistier du Parti libertarien Wayne Allyn Root se sont classés à la quatrième place du scrutin qui vit l'élection de Barack Obama à la Maison Blanche. Avec près de 524.000 voix, Wayne m'a dit en décembre 2008 être satisfait de son score, "le second plus important dans l'histoire du Parti libertarien" et se préparer dans l'optique de la nomination de son parti pour 2012...

 

Merci à Wayne Allyn Root pour ces quelques échanges que nous avons pu avoir, et pour le temps qu'il a bien voulu me consacrer.

 

 

 

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Times New Roman > Georgia : 02/10/12

15 juin 2011

Georges Sarre : "Abolir la peine de mort ? C'était notre devoir. Simplement notre devoir."

La France, ou du moins une bonne partie de ce que l'on appelle le "peuple de gauche" a commémoré, le mois dernier, le trentième anniversaire de l'élection à la présidence de la République de François Mitterrand. C'était le 10 mai 1981. Il y a cinq ans, à l'occasion cette fois du dixième anniversaire de son décès, j'avais pris l'initiative d'interroger, par mail, un certain nombre de personnalités au sujet de cet homme. Le seul président de gauche de la Cinquième république. M. Georges Sarre, plusieurs fois ministre, député durant de nombreuses années, avait eu la gentillesse de répondre à mon questionnaire. À ce moment là, il est maire du 11e arrondissement de Paris, et Premier secrétaire du Mouvement républicain et citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. DOCUMENT

 

 

ARCHIVE EXCLUSIVE DE 2006 - PAROLES D'ACTU

GEORGES SARRE

Ancien Ministre sous la présidence de François Mitterrand

Ancien Maire du 11e arrondissement de Paris

 

« Abolir la peine de mort ?

C'était notre devoir.

Simplement notre devoir. »

Georges Sarre raconte François Mitterrand

 

Georges Sarre     François Mitterrand

(Photo de G. Sarre : http://www.georges-sarre.net.

Photo de F. Mitterrand : http://www.britannica.com.)

 

Q : 05/01/06

R : 23/05/06

 

Paroles d'Actu : Qu'est-ce qui vous vient à l'esprit, tout de suite, à l'évocation de François Mitterrand ?

 

Georges Sarre : C'est évidemment le 10 mai 1981, ce jour où, comme le dira le Président Mitterrand quelques jours plus tard dans son discours d'entrée à l'Elysée, « la majorité sociale du pays s'est identifiée à sa majorité politique ». C'est-à-dire le jour où le peuple français, plein d'espoir, a décidé de reprendre la parole. C'est ce 10 mai dont je me souviens, la liesse et le sentiment d'un devoir immense à accomplir, lorsque nous avons connu le résultat...

 

J'ai aussi une autre image qui me vient en tête : celle de la cérémonie au Panthéon, à laquelle j'assistais. Du premier rang où je me situais, je voyais François Mitterrand remonter la foule, une foule de roses et de sourires, pour aller rendre hommage aux grandes figures de notre histoire, et notamment de la gauche - je pense évidemment à Jean Jaurès.

 

PdA : Quel regard portez-vous sur l'homme, sur sa vie romanesque ? Sa discrétion sur son passé, sa maladie et sa double vie ?

 

G.S. : Je n'ai que le regard d'un militant et d'un responsable politique sur un camarade, un leader, et un homme d'État. Je n'ai jamais été un courtisan, je n'ai jamais cherché à l'être. La vie privée de François Mitterrand, pour moi, ne concernait que lui, et concerne aujourd'hui sa famille. J'ai partagé avec François Mitterrand des aventures politiques extraordinaires. Je pense à la fondation du PS à Epinay, où, avec les postiers socialistes qui me faisaient confiance et le CERES, que j'animais avec Chevènement, Gomez, Motchane et d'autres, nous avons permis l'élection de Mitterrand comme Premier secrétaire. Je pense aussi à la campagne de 1981, qui fut exceptionnelle d'efficacité et de romantisme. Voilà, ce sont des souvenirs politiques, et je garde un regard politique. J'ai eu aussi des désaccords importants avec François Mitterrand. Je les ai exprimés alors qu'il était encore au pouvoir. J'ai même quitté le Parti socialiste avec Jean-Pierre Chevènement et beaucoup d'autres en 1993. C'est sur ce plan-là, de l'accord, de l'action, des désaccords, toujours politiques, que se sont situées nos relations.

 

Evidemment, ses qualités personnelles ont eu un rôle dans son dessein politique, et c'est sur celles-ci que j'ai un regard : Mitterrand était un homme d'une grande intelligence, d'une grande culture, et d'une sérénité profonde, que d'aucuns considèrent comme du cynisme. Il avait incontestablement l'épaisseur d'un homme d'État.

 

J'ai aussi une estime profonde pour Danielle Mitterrand qui, encore aujourd'hui, mène un beau combat pour un monde plus juste, pour la souveraineté et la coopération des peuples... En plus de partager avec elle beaucoup d'analyses, sur la mondialisation et sur l'Europe notamment, j'admire son courage hors du commun.

 

PdA : Quid de votre regard sur, cette fois, le chef d'État ?

 

G.S. : Comme je vous le disais, nous avons divergé très vite, après le "tournant de la rigueur" de 1983, et plus encore après la première Guerre du Golfe puis le traité de Maastricht. Je crains qu'il n'ait posé là les jalons de ce qui, après lui, allait devenir l'abandon par la France de sa souveraineté, et donc de sa capacité d'agir pour une société française et pour un monde plus justes. Mais si François Mitterrand a sans doute posé les bases de cette abdication de la volonté politique, il ne s'en est pas rendu coupable lui-même, en tous cas beaucoup moins que ses successeurs. Lui n'a rien privatisé. Lui n'a jamais remis en cause l'unité de la République. Lui a continué, partiellement, à faire entendre la voix de la France dans les relations internationales... Peut-être même n'aurait-il pas en 1983 pris le virage de la "rigueur", qui allait conduire au fil des années à substituer le mythe européïste à l'idéal socialiste, s'il s'était senti plus sûr de lui, plus fort... Mais on ne réécrit pas l'Histoire.

 

PdA : Les bonnes choses et les "moins bonnes" accomplies durant ses présidences ?

 

G.S. : Les nationalisations de 1981 furent les meilleures avancées des présidences Mitterrand, car elles auraient pu permettre à la puissance publique et donc au peuple de maîtriser le cours de l'économie, au lieu de subir les choix de l'oligarchie financière, qui se font toujours à son propre profit. On cite souvent aussi l'abolition de la peine de mort, mais je considère que cet acquis était tellement évident, tellement indispensable, tellement consubstantiel à l'humanisme élémentaire, que nous avons fait là non pas une grande avancée, mais simplement notre devoir.

 

PdA : Quel bilan tirez-vous, globalement, de ses années de pouvoir ?

 

G.S. : Comme je vous le disais, le bilan de François Mitterrand est paradoxal : il fut à la fois porteur d'un immense espoir, instigateur de grandes avancées comme les nationalisations, et, en même temps, il prit des décisions (tournant libéral, Acte unique, Traité de Maastricht, première Guerre du Golfe) qui devaient enfermer la France, pour les années suivantes, dans un carcan privant ses dirigeants et son peuple de toute indépendance et toute marge de manoeuvre, et remettant les clés de l'avenir du pays dans les mains d'une oligarchie européenne. Lui-même ne se serait-il pas sorti de ce carcan ? Personne ne le sait... mais les dirigeants français qui se sont succédés à l'Elysée ou à Matignon après 1995 ont laissé la France partir à vau-l'eau.

 

PdA : Qui serait le "nouveau Mitterrand" aujourd'hui ?

 

G.S. : Personne. Les hommes ne se ressemblent pas. Les grands hommes encore moins. Et, qui plus est, François Mitterrand avait une personnalité trop riche et trop complexe pour être copié !

 

En revanche, quelqu'un peut et doit à nouveau réconcilier la majorité sociale des Français avec leur majorité politique, et mettre à nouveau le peuple de France aux commandes de son destin. Jean-Pierre Chevènement, qui avait écrit le programme « Changer la vie », a cette capacité intellectuelle d'offrir aux Français un grand projet qui les rassemble. La gauche est riche de personnalités de valeur, qui ont pris des positions courageuses, par exemple à l'occasion de la campagne référendaire. Je pense en particulier à Laurent Fabius, qui, comme Chevènement et Mitterrand, est incontestablement un homme particulièrement intelligent.

 

PdA : Un sondage a récemment présenté François Mitterrand comme étant le président de la Ve République préféré des Français. Partagez-vous ce choix, et comment l'expliquez-vous ?

 

G.S. : Le président qui a le plus fait pour la France sous la Ve République est sans aucun doute, pour moi, le général de Gaulle, même si j'étais en désaccord avec lui sur nombre de sujets. Mais François Mitterrand a incarné un espoir politique puissant, à une date somme toute assez récente. Cette popularité est celle de l'homme du 10 mai 1981. Elle est méritée.

 

PdA : Quelles traces François Mitterrand laissera-t-il dans l'Histoire, d'après vous ?

 

G.S. : Je pense que la victoire de 1981, dans la foulée du Front Populaire et de la Libération, restera comme un grand moment d'incursion du peuple dans l'écriture de sa propre Histoire. C'est en soi un événement majeur qui marquera l'Histoire pour longtemps. Il y a aussi la création du PS, mais le PS saura-t-il s'inscrire dans la durée ? Il a déjà provoqué une scission, celle des mes amis du MDC, devenu MRC aujourd'hui, du fait de ses reniements. Il n'est pas sûr que la décomposition s'arrête là. J'espère qu'à moyen terme, nous reparviendrons à créer un grand parti unitaire de la gauche sur des bases républicaines et socialistes.

 

Physiquement, François Mitterrand laisse aussi des traces de ses présidences : la pyramide du Louvre, l'Arche de la Défense, et tous les grands travaux.

 

Je ne pense pas du tout que l'"oeuvre européenne", comme disent les européistes, laissera des traces, car j'ai la conviction que la fuite en avant dans une Europe libérale et oligarchique a connu un coup d'arrêt le 29 mai 2005, et qu'elle en connaîtra d'autres, jusqu'à ce que les peuples viennent à bout du carcan bruxellois. Alors, dans dix ou vingt ans, l'Europe de Bruxelles sera devenue une "parenthèse", et non un leg. En tous cas je le souhaite.

 

PdA : François Mitterrand manque-t-il à la France d'aujourd'hui ? Vous manque-t-il... ?

 

G.S. : Il manque à la France un vrai leader politique capable de dessiner un horizon conforme aux aspirations du peuple, et d'entraîner ainsi un vaste mouvement de reconquête démocratique, civique, sociale.

 

Deux questions complémentaires : le MRC, les perspectives de MM. Sarre et Chevènement pour 2007...

 

PdA : Quelles sont les grandes idées originales du MRC ?

 

G.S. : Notre mouvement est né d'une scission du Parti socialiste, avec lequel nous nous sommes trouvés en désaccord sur trois enjeux majeurs.

 

En 1983, nous avons dénoncé le "tournant de la rigueur", c'est-à-dire le renoncement du PS à mener une politique interventionniste et keynésienne, au profit d'une politique néo-libérale et monétariste. Nous restons partisans d'une réorientation profonde des politiques monétaires, budgétaires, commerciales, industrielles, aux niveaux européen et national.

 

Pour ce faire, il faudrait remettre en cause un certain nombre de traités européens ; dès 1992, contrairement à la majorité du PS, nous étions contre le Traité de Maastricht. Nous considérons que l'Europe doit prolonger des nations souveraines et se construire en fonction de projets partagés. Nous récusons l'intégration forcée de l'Europe, qui passe sous la toise les différentes nations, pour nous ramener tous au plus petit dénominateur commun : le marché !

 

Notre troisième désaccord a porté sur la conduite des relations internationales de la France : en 1991, nous avons refusé la première guerre du Golfe, parce qu'elle était la manifestation de l'impérialisme états-unien et qu'elle ouvrait la voie à un choc des civilisations que tout le monde redoute désormais.

 

En somme, nous sommes socialistes, patriotes, internationalistes, quand une partie de la gauche est devenue libérale, européiste et atlantiste. Voilà le clivage ! Un mot aussi de la laïcité, que nous défendons bec et ongles, comme l'unité de la République... quand d'autres veulent morceler la République en communautés et autres territoires autonomes.

 

PdA : Quelles sont vos perspectives, celles de Monsieur Chevènement pour 2007 ?

 

G.S. : Nous souhaitons participer en 2007 à une candidature présidentielle qui donne une suite positive au "non" massif du 29 mai 2005 contre le traité "constitutionnel" européen. Nous souhaitons dans cette perspective une candidature à vocation majoritaire pour gagner l'élection. Laurent Fabius a des arguments. Nous verrons qui est choisi par le PS. Si le candidat du PS devait tourner le dos au vote des Français le 29 mai 2005 et si personne ne devait porter un véritable projet de gauche républicaine en 2007, alors je pense que Jean-Pierre Chevènement serait candidat. Le MRC et moi-même, nous nous y préparons dès aujourd'hui. Nous sommes en ordre de marche et nous serons bientôt en ordre de bataille pour ce grand rendez-vous avec les Françaises et les Français.

 

 

>>> Le Traité de Lisbonne, copie presque conforme du texte rejeté en 2005 par les Français, a finalement été ratifié par le Parlement national, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Nous sommes en 2011, et l'hypothèse d'une nouvelle candidature de Jean-Pierre Chevènement n'est pas exclue...

 

 

Je remercie de nouveau, très sincèrement, M. Georges Sarre, ainsi que son assistant de l'époque, pour ces réponses, pour la générosité avec laquelle ma requête avait été considérée... Un commentaire ?

 

 

Quelques liens...

 

 

Times New Roman > Georgia : 02/10/12. Présentation remaniée : 12/11/13.

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