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Paroles d'Actu
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27 février 2013

Geoffroy Didier : "Pas d'alliance avec les boutiquiers du FN"

4 juillet 2012 : j'invite Geoffroy Didier, avocat aux barreaux de New York et de Paris, à évoquer pour Paroles d'Actu l'avenir de son parti, l'UMP, après ses défaites du printemps. À l'époque, il est un quasi-inconnu sur la scène nationale. Ça ne va pas durer. Fin juillet, il annonce, avec Guillaume Peltier, la création de La Droite Forte, un mouvement se voulant l'héritier du sarkozysme et porteur de valeurs "incarnées par l'ancien président (...) le patriotisme, la récompense du travail et du mérite, l’autorité républicaine, le soutien aux PME, la lutte contre les fraudes et l’assistanat, la souveraineté et la maîtrise de notre destin". Quelques apparitions médiatiques plus tard, il est devenu l'une des figures montantes de la droite. Il séduit sur la forme. Et va bientôt triompher sur le fond. La motion Droite Forte, appuyée par une petite fraction des députés UMP, domine le vote des militants lors du Congrès du 18 novembre. Des motions passées un peu inaperçues, ce jour-là, soit dit en passant... Dans le nouvel organigramme - transitoire - du parti, Peltier devient vice-président. Didier est secrétaire général adjoint. Fidèle à son engagement de départ, il m'a finalement fait parvenir ses réponses. Du fond... Je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

GEOFFROY DIDIER

Secrétaire général adjoint de l'UMP

Cofondateur de La Droite Forte

 

"Pas d'alliance avec les boutiquiers du FN"

 

Geoffroy Didier

(Photo fournie par Geoffroy Didier)

 

 

Q : 07/07/12

R : 26/02/13

 

 

 

Paroles d'Actu : Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ? (ce que vous faites, aimez, vos références dans la vie, ce qui vous a conduit à vous engager...) ?

 

Geoffroy Didier : D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours voulu servir mon pays. L’action publique m'a toujours attiré, motivé, mobilisé. À l'âge de dix ans, j'organisais des meetings politiques dans ma chambre d’enfant où je conviais ma famille, mi-amusée, mi-inquiète. À douze ans, je créais ma propre revue politique - un seul exemplaire écrit à la main - où j'analysais par exemple la réélection de Francois Mitterrand. Je ne suis pas un héritier. J’ai la culture du travail et le goût de l’effort. Je n'ai pas de parent ministre ni de grand-parent sénateur de la IVème République. J'ai tout simplement trouvé la force et l'envie en moi. Il y a quelque chose de naturel donc d'inexplicable dans mon engagement.

 

 

PdA : Quel bilan faites-vous de la présidence de Nicolas Sarkozy ?

 

G.D. : Nicolas Sarkozy m'a toujours impressionné par sa capacité à bouger les lignes et bousculer les codes. D’abord par les mots, un parler vrai, un langage simple, proche du vécu de chacun, du quotidien de tous. Par les actes surtout, qu'il s'agisse de la réforme des retraites, du service minimum, du RSA, de la création d'une politique de maîtrise des flux migratoires, de l'interdiction du port de la burqa dans l'espace public...

 

Sur la scène internationale, Nicolas Sarkozy a agi en homme d’État. Il a rendu la France plus forte en Europe grâce à la présidence française de l'Union européenne, et plus forte dans le monde en agissant pour la paix en Géorgie, pour la démocratie en Côte d'Ivoire, pour la liberté en Libye. Sa capacité d’entraînement comme sa force de conviction ont marqué les esprits partout dans le monde. Qui peut croire sérieusement qu'il en est de même avec Francois Hollande ? C'est l'autorité de la France que l’on mesure à travers le visage de son président.

 

 

PdA : Comment avez-vous vécu sa défaite du 6 mai, et comment l'expliquez-vous ? Quelles leçons tirez-vous de ces échecs électoraux de 2012 ?

 

G.D. : Comme un succès est toujours une alchimie, une défaite est, de la même manière, nécessairement issue de plusieurs facteurs. Encore plus que la crise économique mondiale qui est venue frapper le quinquennat de Nicolas Sarkozy, je crois surtout que c'est le désir d'alternance qui a animé les Français. Cela faisait vingt-cinq ans qu'un socialiste n'avait pas été élu président de la République ! Mais ce qui m’a le plus impressionné durant cette campagne, c’est la capacité spectaculaire qu’a démontré Nicolas Sarkozy à remonter la pente malgré les forts vents contraires. Un an avant l'élection, on nous expliquait qu'il n'y avait plus un sarkozyste en France. Le 6 mai, ils étaient dix-sept millions…

 

 

PdA : Avec le recul, avez-vous des regrets par rapport à cette campagne ? Certaines choses auraient-elles dû être faites différemment ? Avez-vous toujours été totalement à l'aise avec la campagne menée ?

 

G.D. : Une campagne qui n’a pas remporté son objectif est nécessairement perfectible. Mais malgré un statut qui aurait pu l’éloigner du peuple, Nicolas Sarkozy a tenu à faire de ce dernier son unique boussole. Le rythme comme les modalités peuvent être débattus, la volonté était la bonne.

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur les débuts du président Hollande, de l'assemblée rose et du gouvernement Ayrault ? J'imagine que votre réponse ne sera pas totalement favorable, mais y'a-t-il au moins des points sur lesquels vous considérez qu'"à la limite", de bonnes choses sont réalisées ou en passe de l'être ?

 

G.D. : Avec d’autres, je veux porter une opposition ferme, mais pas fermée. Lorsque la majorité socialiste agit dans le bon sens, je n’hésite pas à le souligner. Je préfèrerai toujours la réussite de mon pays au succès de mon parti. Mais les réussites du gouvernement Ayrault sont malheureusement exceptionnelles : la loi sur le harcèlement sexuel allait, elle, dans le bon sens.

 

 

PdA : Quelle doit être, de votre point de vue, la "ligne politique" de l'UMP des cinq années à venir ?

 

G.D. : À droite, nous avons trop tergiversé sur nos valeurs. Plus besoin de tenir des colloques sur ce que nous sommes ! La situation est, en réalité, claire : si la droite est forte, c’est-à-dire fière de ses valeurs républicaines de patriotisme, de méritocratie, d’autorité et de respect de la loi, le Front national ne sera plus un problème. Si la droite est molle, alors nous offrirons un boulevard au FN. Je n’oublie pas que le PS est le meilleur allié stratégique du Front national et qu’en appelant à voter blanc au second tour de l’élection présidentielle de 2012, Marine Le Pen est devenue la directrice de campagne de François Hollande, avec pour adjoint François Bayrou !

 

 

PdA : Jusqu'où, et sur la base de quels piliers programmatiques la majorité bleue de demain aura-t-elle vocation à s'étendre ? Quid d'un hypothétique rapprochement avec le Front national ?

 

G.D. : Il n’est pas question d’alliance locale ou nationale avec les boutiquiers du Front national, le sujet n’est pas là. La mission d’un responsable public de droite est, en revanche, de ramener dans le champ républicain celles et ceux qui, par exaspération, s’en sont éloignés en votant Front national. Pour beaucoup d’entre eux, voter Marine Le Pen, c’est envoyer une bouteille à la mer. À nous de répondre à leurs préoccupations, leurs inquiétudes, leurs angoisses. N’est-ce pas cela le rôle d’un responsable public, écouter puis agir ? Je ne me lasserai pas de convaincre nos concitoyens qu’il existe bien une fracture entre le FN et nous qui se résume ainsi : l’UMP cherche des solutions, le FN se nourrit des problèmes. Le FN n’est qu’une boutique familiale qui a nos souffrances pour fonds de commerce.

 

 

PdA : Existe-t-il des sujets, de société notamment, sur lesquels vous souhaiteriez, à titre personnel, voir notre pays "bouger" peut-être un peu plus vite que ne le désirerait votre parti, qui reste essentiellement "conservateur" ? Des thèmes qui pour x ou y raison vous tiendraient à cœur alors qu'ils ne seraient pas prioritaires pour votre parti, voire pas opportuns du tout ?

 

G.D. : Ayant été visiteur de prison durant plusieurs années, je sais sans doute plus que d’autres à quel point l’état des prisons françaises est préoccupant. Mais je n’en tire pas d’enseignements angéliques ou laxistes car, pour moi, le droit des victimes doit rester supérieur à celui des détenus. Pour protéger davantage les honnêtes gens des crimes et délits, il faut des prisons dignes donc efficaces et pour qu’elles soient dignes, il faut qu’elles soient plus nombreuses. On a beau faire le tour de la question : nous avons besoin de multiplier le nombre de places de prison pour éviter que l’encellulement soit criminogène.

 

 

PdA : Un petit bond dans le futur... 2017 est en vue. Souhaitez-vous que des primaires ouvertes soient organisées par l'UMP et ses alliés ? Qui serait, dans l'idéal, VOTRE candidat(e) ? Croyez-vous en l'hypothèse d'un retour de Nicolas Sarkozy ? Le souhaitez-vous ?

 

G.D. : C’est tout le sens de l’action que nous menons, avec Guillaume Peltier, au sein de la Droite forte, qui est devenue le premier mouvement de l’UMP : mettre en œuvre aujourd’hui une opposition offensive pour préparer dès maintenant le match retour de 2017. Je respecte la volonté de silence de Nicolas Sarkozy. Chacun sent bien que s’il devait y avoir retour, c’est parce qu’il serait un recours.

 

 

 

Merci encore, Geoffroy Didier, pour vos réponses. Pour la fidélité témoignée envers vos engagements... Phil Defer

 

 

 

Un commentaire, qu'il soit positif ou négatif, est toujours apprécié...

 

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Vous pouvez retrouver Geoffroy Didier...

 

Au sein de La Droite Forte : site web, page Facebook, compte Twitter ;

 

Sur Twitter : GeoffroyDidier

 

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27 novembre 2012

UMP : Après la crise... Paroles de militants

Il est loin, le 28 novembre 2004. Ce jour-là, Nicolas Sarkozy accédait à la présidence de l'UMP, élu avec un score de 85%. Les militants du parti au pouvoir venaient de plébisciter cet homme dynamique, ce leader charismatique qui promettait un changement réel. Les espoirs placés en lui étaient grands. Deux ans et demi plus tard, il entrait à l'Élysée.

 

Comment ont-ils pu en arriver là ? En 2012, rien ne va plus à l'UMP. Après le temps des défaites, celui de la reconquête, passant par une remobilisation des troupes, une réorganisation de l'appareil. Deux candidats aux styles très différents pour reprendre le flambeau, à la mi-novembre : Jean-François Copé, le secrétaire général "décomplexé" de l'UMP ; François Fillon, l'ex-Premier ministre plus consensuel, "tiède" diront certains. Les sondages annoncent ce dernier comme le grand vainqueur du scrutin, après tout, n'est-il pas, de loin, le préféré des sympathisants UMP ? Ils ne votent pas, mais bon, ça change quelque chose ? ...

 

98 voix d'écart... 50,03% pour Copé, 49,97 pour Fillon. Vingt-quatre heures après une soirée de grande confusion, la commission électorale du parti, la désormais fameuse Cocoe, proclame la victoire du maire de Meaux. Le camp Fillon refuse de s'avouer vaincu. Le président de la commission n'a-t-il pas lui-même reconnu l'oubli de la prise en compte d'électeurs ultramarins ? De toute façon, aucune des parties n'a confiance en l'autre. De part et d'autre, des soupçons de fraude, de bourrage d'urnes. Irréconciliables. Alain Juppé intervient de façon éphémère, espérant jouer le rôle du chevalier blanc avant de jeter l'éponge. La crise est ouverte. Il y aurait, dit-on, un risque pour l'avenir même du parti. Copé confirmé, un résultat qui ne convient décidément pas à François Fillon, qui menace de se passer des instances de recours internes, réputés biaisées car composés de proches du secrétaire général sortant. De faire appel à la justice... Comment ? On règle les affaires de famille devant les tribunaux, maintenant ? La situation est grave. Neuf jours au moins d'agonie pour les militants qui eux peuvent être fiers de leur élection, pour s'y être déplacés en masse. Ils ont été à la hauteur, quid des instances dirigeantes de leur parti, quid des deux forces en présence ? ... Ces petites mains sont en tout cas les premiers à déplorer ce mauvais remake de la présidentielle américaine en Floride, en 2000.

 

Un président issu du scrutin du 18 novembre aurait-il quelque chance d'apparaître comme totalement légitime, incontesté dans son propre camp pour mener le premier parti d'opposition ? La solution, vu la faiblesse de l'écart, vu le climat de suspicion, la dégradation généralisée, ne serait-elle pas de faire table rase, de reconnaître humblement les dysfonctionnements, de revoter ? Une position notamment défendue par Nicolas Sarkozy. Elle est aussi, depuis le début, celle de votre serviteur, même si son opinion de simple observateur importe peu. Celle des adhérents, en revanche, est essentielle. Un grand parti n'est rien sans ses adhérents, chacun en est-il conscient rue de La Boétie ? Que pensent-ils des troubles qui secouent leur formation ? De ce désordre post-électoral qui érigerait presque (presque... n'exagérons rien) le congrès socialiste de 2008 à Reims en modèle de transparence et d'esprit de camaraderie ? J'ai souhaité donner la parole à ces militants qui, en tant que tels, ont ma sympathie... Loin des conflits d'égos, ils font souvent preuve d'une sagesse supérieure à celle des cadres de l'UMP. Et qu'on se le dise... ils ne veulent plus être les dindons d'une triste farce qui n'a que trop duré... Cet article "collectif" est ouvert, si d'autres veulent y prendre part, ils peuvent le faire en me contactant par mail, par Facebook. Je remercie celles et ceux qui l'ont déjà fait d'avoir accepté cette invitation ! Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer.  DOCUMENT

 

 

 

UMP : Après la crise...

 

Paroles de militants

 

UMP

(Source de l'illustration : Union pour un Mouvement Populaire)

 

 

 

 

LE QUESTIONNAIRE

  

- Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

- Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

- Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

- Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

- Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

- Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

 

 

 

LES RÉPONSES

 (PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE DE RÉCEPTION)

 

 

 

26 novembre

 

 

 

Adrien Caty

http://twitter.com/Super_Dridri

 

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Tout d’abord merci de votre interview. Je suis Franc-Comtois d’origine, mais je fais mes études à Strasbourg, en 4ème année de Droit Public.

 

Je tiens d’emblée à préciser que les propos que je tiens ici n’engagent que moi et reflètent un avis strictement personnel.

 

Très tôt je me suis reconnu dans les valeurs de droite, qui sont également celles que ma famille partage depuis plusieurs générations.

 

Pour moi, être de droite n’est pas un héritage. C’est se retrouver dans des valeurs. Et mes valeurs sont celles de la solidarité, du courage, de la responsabilité, du travail. Ce sont ces valeurs que j’ai retrouvé avec Nicolas SARKOZY, mais également chez François FILLON, que j’ai toujours soutenu en tant que premier ministre.

 

La clef de voûte de mon engagement est certainement la France. C’est notre pays, et peut être par bon sens patriote, j’ai la ferme volonté de ne pas le voir sombrer dans certains travers. Ce sens de la Patrie ainsi que l’intérêt général ne sont pas de vaines notions. C’est le fil d’Ariane de mon engagement politique ainsi que de mes études universitaires.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Cette semaine est ce qui pouvait nous arriver de pire dans la vie du parti. Si les militants avaient souvent clairement marqué leurs choix pendant la campagne interne, aujourd’hui, c’est un grand rassemblement de tous les militants que j’observe. La plus grande crainte exprimée par tous les militants est de devoir faire face à l’implosion du parti. Il nous mettrait tous devant un choix cornélien : choisir entre ses convictions.

 

Le temps d’attente des résultats est largement excessif. De même que les contestations de ces résultats par les moyens médiatiques actuels. C’est la raison pour laquelle beaucoup de militants saluaient avec enthousiasme l’intervention d’Alain JUPPÉ. J’étais l’un des premiers à le faire.

 

Il devient urgent d’arrêter ces conflits internes qui nous ridiculisent aux yeux de la majorité, et risque de faire voler en éclat le plus grand parti de France.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos vœux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

Face à une telle situation de chaos, où l’on ne sait plus réellement qui n’a pas perdu et qui n’a pas gagné, il n’y a qu’une seule solution : une direction collégiale.

 

Le message que j’aurais aimé pouvoir donner à MM. Copé et Fillon aurait certainement été un conseil : d’accepter sans conditions l’offre de médiation faite par M. Juppé.

 

Malheureusement, M. Juppé s’est vu retirer cette initiative qui était l’une des rares pouvant encore sauver notre parti.

 

Si j’avais un autre message à adresser aux deux camps, ce serait d’arrêter cette guerre d’usure face à un adversaire inusable. Cela ruine tous les espoirs militants, et nous décrédibilise profondément dans toutes nos actions pour les années qui viennent.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Quand plus de 180 000 militants vont aux urnes pour exprimer leur choix personnel, je ne pense pas qu’on puisse parler de fiasco. Il y a certes un échec, mais il se situe au niveau des résultats de cette élection.

 

Je ne sais pas si les blessures seront profondes. Deux niveaux sont à prendre en compte. Au niveau local, les divergences disparaîtront vite chez la plupart des militants, et c’est unis que nous continuerons à exprimer nos valeurs. Le risque est que la fracture demeure chez nos aînés et cadres nationaux. Rappelons-nous le temps qu’il a fallu pour oublier les divergences entre MM Chirac et Balladur. (est-ce totalement fait d’ailleurs ?)

 

Je crains qu’on ne s’engage dans un processus très long de divergences. Mais l’important est que la « base » reste soudée. Maintenir cette cohérence est l’élément essentiel à l’heure actuelle. Ne pas savoir la maintenir ne serait pas de bon présage pour l’avenir de la droite et de notre mouvement.

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

Certes, 2012 n’aura pas été la meilleure année électorale dans notre parti.

 

La défaite de Nicolas SARKOZY, déjà regretté d’ailleurs, est le cumul d’une multitude de facteurs. Nous ne pouvons pas en tirer d’enseignements précis. D’un point de vue militant, le déploiement de tous dans toutes les fédérations a cependant été un exemple de mobilisation. C’est sans doute cela que je veux retenir de 2012. L’engagement de tous au service de nos valeurs, à la défense de nos convictions.

 

Et puis, n’oublions pas que cette année n’a pas été défaitiste partout. Dans ma circonscription, nous avons eu la chance de fêter le 17 Juin une belle victoire aux législatives. Notre député Alain CHRETIEN a même gagné dans certains cantons pourtant acquis à la gauche depuis longtemps.

 

Pour l’avenir, nous devons nous redéployer encore plus au plus près des citoyens. C’est ce qui se passe dans les permanences locales qui permet de faire vivre nos valeurs, plus que ce qui se passe dans le siège parisien. J’en atteste par ce que je vois régulièrement dans les trois permanences parlementaires de ma circonscription (dont la permanence UMP).

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

Déjà, vous remercier de m’accorder cet entretien. Dans la tourmente actuelle, on semble se soucier bien peu de l’avis des militants.

 

Ah si, je voudrais rajouter une chose. Je ne pense pas qu’on puisse réussir en politique par ambition. On fait de la politique pour défendre des valeurs et des convictions. Ce sont elles qui nous poussent à nous engager. Je ne fais pas d’une carrière politique mon objectif professionnel. Mais j’estime que si à moment donné, j’ai la chance de devoir défendre mes valeurs et mes convictions auprès de mes concitoyens, et par respect pour tous ceux qui ont fait notre pays, je le ferai.

 

 

 

Christophe Versini

 

Je me présente, je m'appelle Christophe Versini, je suis délégué des jeunes populaires de la 15ème circonscription de Paris, conseiller de quartier à la mairie de Paris 20 et étudiant en droit.

 

Ce qui m a poussé à m'engager en politique, c'est l'amour pour mon pays, l'histoire du Général De Gaulle, de Napoléon. Comme ces hommes, je veux apporter quelque chose à mon pays, apporter ma Pierre à l édifice.

 

Les événements de ces dernières semaines sont pathétiques et honteux dans un grand parti politique comme l'UMP. En tant que militant, je suis déçu par les responsables UMP, je suis triste comme de nombreux militants que nous côtoyons de la division de notre parti mais nous voulons connaître la vérité sur les résultats du vote. Certains militants ont déjà quitté le parti.

 

Aujourd'hui, je pense que la meilleure solution est de créer un nouveau parti, la fracture politique à l UMP est évidente, plus rien n'empêchera l'éclatement de l UMP. Il faudra des années pour que la droite française s'en relève. La droite doit reconstruire un parti Gauliste-social. L'année 2012 est à oublier très vite pour la droite française, pourvu que 2013 et 2014 soient meilleures...

 

 

 

Morgan Fix

(Militant UMP, Alsace)

 

Morgan Fix

 

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Bonjour, cela fait maintenant plus d'un an que je suis adhérent à l'UMP, même si je partageais leurs idées depuis longtemps. J'avais milité pour Nicolas Sarkozy en 2007. Le déclic s'est fait grâce à un professeur qui critiquait sans cesse la politique menée par Nicolas Sarkozy, j'ai alors pris ma carte et défendu sans complexe mes idées. Pour ces élections internes, j'avais d'abord choisi le camp Fillon, mais nous n'avons pas besoin d'un candidat à la présidentielle, c'est une opposition forte dont nous avons besoin. François Fillon aurait apporté des réponses concrètes face au PS, grâce a son expérience ministérielle, mais pour moi, il n'est pas l'homme de la situation. Quant à Copé... je n'ai pas confiance en lui. Je n'ai donc pas voté.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Depuis une semaine, les ténors du parti donnent un spectacle sans fin devant la France entière. Pour tout vous dire, j'essaie de ne pas suivre toute l'actualité afin de ne pas leur prêter l'attention qu'ils désirent. Pour mon entourage, chacun continue à défendre son camp.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

Beaucoup pensent aujourd'hui au retour de Nicolas Sarkozy pour calmer le jeu, mais je pense qu'il est encore trop tôt pour qu'il revienne. Le parti doit d'abord se reconstruire autour du président du parti. Je pense qu'il faudrait recommencer, mais pas seulement le vote car les deux mêmes candidats s'y opposeront à nouveau. Mais que d'autres candidats rejoignent la course à la présidence du parti, je pense notamment à Xavier Bertrand qui m'inspire confiance, et qui a récolté les parrainages suffisants.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

En effet le mal est fait, mais il est maintenant temps de se retrouver, surtout ne pas se diviser ! Notre parti vient d'être affaibli, mais il est encore temps de de relever. Nous ne devons pas nous tromper d'ennemis, nous devons combattre le socialisme, qui pendant se temps rigole de nous. Il est grand temps de se retrouver, au nom de la France ! Pour l'intérêt commun des Français.

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

Ce spectacle donne une image négative et immature de l'opposition que nous sommes. À l'avenir, j'espère que cela nous aura servi de leçon et que nous ne traverserons plus une telle aventure.

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

Merci à vous.

 

 

 

Augustin Deschamps

 https://twitter.com/augdeschamps

 

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Je m'appelle Augustin Deschamps, j'ai 20 ans et je suis militant UMP dans la 1ère circonscription de Paris. Je suis des études de droit et je prépare divers concours. Je suis également passionné de musique électronique et d'art contemporain.

 

Mon engagement à l'UMP a débuté avec la campagne présidentielle de 2012 et s'est poursuivi avec les élections législatives pendant lesquelles j'ai contribué à la campagne de Pierre Lellouche. J'ai personnellement pris parti pour François Fillon pour la présidence de l'UMP.

 

Comme beaucoup, mon engagement au sein de l'UMP a été le prolongement naturel d'un intérêt que je porte à la politique depuis de nombreuses années. Rien ne me prédestinait, dans mon entourage, à prendre une telle voie. La campagne présidentielle, au travers de l'espoir suscité par Nicolas Sarkozy, a définitivement été un élément déclencheur.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Comme tous les militants de l'UMP, je regrette profondément la tournure que prennent les événements. La situation n'a cessé de se dégrader depuis le dimanche 18 novembre, et les deux camps en portent la responsabilité. Aujourd'hui, la situation des militants est extrêmement inconfortable. Ils subissent une situation qui leur a été imposée et doivent faire face à la crise la plus grave que notre famille politique ait connue. Beaucoup se sentent égarés dans un tourbillon médiatique alimenté par les affrontements incessants auxquels se livrent certains de nos camarades. C'est pourquoi il me paraît important que chacun prenne du recul sur le contexte actuel.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

À l'heure où je vous parle, Alain Juppé a abandonné ses tentatives de médiation, en réponse au refus de Jean-François Copé d'accepter le moindre compromis. François Fillon s'apprête à déposer un recours devant la Justice, et la Commission Nationale de Recours doit rendre un délibéré que plus personne n'attend vraiment. De nombreuses personnalités se prononcent en faveur d'un nouveau scrutin, et c'est également mon sentiment. Quelle que soit l'issue des délibérations de la CNR, le Président de l'UMP qui sera désigné n'aura ni la légitimité, ni l'autorité nécessaires au rassemblement des troupes.

 

Un nouveau vote, organisé dans la plus grande transparence et dont les résultats seraient incontestables me paraît aujourd'hui la solution la plus souhaitable pour l'UMP. C'est dans cette optique que Nathalie Kosciusko-Morizet a lancé une pétition sur internet, qui rencontre un succès indéniable.

 

Le message que je voudrais adresser aux camps Copé et Fillon, en toute humilité, c'est un appel à la raison. Ce qui m'attriste le plus, c'est le comportement de ceux, ténors ou militants, qui tentent par tout moyen de faire valoir leur point de vue en invectivant l'adversaire, parfois avec une violence proche de la turpitude. Nous ne pouvons plus nous payer le luxe d'une guerre interne. L'avenir de notre parti est plus que jamais menacé et toutes nos forces doivent aujourd'hui être employées pour rétablir un semblant d'unité à l'UMP.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Je suis un éternel optimiste, et je ne veux pas croire à une implosion de l'UMP. La principale raison d'exister de ce parti fait qu'une scission irait à l'encontre même de ce pourquoi nous nous battons chaque jour. La France a plus que jamais besoin d'une droite unie, fer de lance de la politique alternative que nous proposons aux Français en réponse à l'action du gouvernement en place. Cependant, je n'exclus pas non plus le pire ; la création d'un nouveau parti emmené par François Fillon et ses soutiens parlementaires me semble très peu probable, mais la formation d'un nouveau groupe à l'Assemblée Nationale est une alternative de plus en plus envisagée.

 

Quoi qu'il advienne, notre famille politique en ressortira nécessairement affaiblie. Je pense qu'il faudra plusieurs mois, et surtout un gigantesque travail de restructuration pour que l'UMP retrouve tout son éclat.

 

Mais je ne crois pas à l' «hémorragie» de militants que le centre et l'extrême droite nous annoncent. Il faudrait bien plus qu'une bisbille interne pour ébranler les valeurs de centaines de milliers de militants et d'adhérents qui ont fait le choix de l'UMP pour la France.

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

Il est clair que l'année 2012 n'aura pas été la plus riche en succès pour notre mouvement ! Mais j'oserais dire que les revers que nous avons connus constituent une richesse fantastique pour l'avenir. Les erreurs commises hier nous permettent aujourd'hui de tirer tous les enseignements qui nous feront gagner demain. C'est des périodes de crise telles que celle que nous connaissons que naissent les grandes réalisations politiques.

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

J'invite tous les jeunes de mon âge à franchir le seuil d'une permanence de leur quartier, quelle qu'en soit le parti. Ils seront systématiquement accueillis avec bienveillance, et prendront tout au plus le risque de vivre une aventure humaine extraordinaire ! Merci beaucoup.

 

 

 

Rudolph Granier

 

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Bonjour. Je suis Président de l’Union des Jeunes pour le Progrès (UJP), une association née en 1965 à l’initiative de Georges Pompidou et de Robert Grossmann à la demande du Général de Gaulle et ce afin de rassembler les jeunes gaullistes.

 

Au titre de l’UJP, nous sommes mouvement associé de l’UMP depuis maintenant près de deux ans.

 

A titre personnel, je suis adhérent de l’UMP, ce qui concerne une majorité des adhérents de l’UJP mais la double affiliation UJP-UMP n’est pas systématique. La reconnaissance constitutionnelle des partis politique et le souhait de faire grandir les biens communs tels que la république, la nation, la démocratie et encore la laïcité m’ont poussés à m’engager. Ces biens légués par nos ancêtres méritent que nous les défendions avec ténacité et exigence, chaque jour.

 

Nous considérons que nous pouvons nous exprimer au sein de notre famille politique traditionnelle en toute liberté et qu’il nous appartient de faire vivre l’héritage du gaullisme associé au progrès qu’exige le XXIème siècle. Rien de plus absurde et désagréable que d’entendre « Si le Général était là… Le Général aurait fait… ». Laissons l’histoire à sa place et considérons d’abord que la Gaullisme est un pragmatisme et non une tentative d’explorer l’année 2012 à l’aune des années 50.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

  

Les résultats de l’élection tel que proclamés par le Président Gélard ne peuvent satisfaire personne. Les doutes, les suspicions, les contestations naissantes ne pouvaient être que prévisibles considérant l’écart officiel, qui pour mémoire était de 98 voix. Le déchainement médiatique que nous avons connu par la suite a sans doute exacerbé certaines positions loin de la sérénité dont nos responsables politiques doivent faire preuve.

 

Les militants de l’UJP sont circonspects sur ces événements et nous préférons garder la tête froide et poursuivre nos travaux dans l’intérêt du débat politique tel que nous l’avons toujours souhaité : serein, apaisé et digne. A ce titre, nous poursuivons les propositions sur l’Education, entamons un cycle de réflexion sur l’Union européenne. Quel regard porter sur les négociations actuellement menées par François Hollande dans le cadre du budget de l’Union européenne des prochaines années ? Qu’en est-il du Programme ERASMUS ? Quelle proposition a été faite à nos agriculteurs avec un budget de la PAC désossé de part en part et sans ambition ? Voilà les préoccupations des Français. Voilà les réponses que le politique doit apporter.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos vœux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

Je pense qu’il serait souhaitable de tenir à nouveau le scrutin, par un vote électronique, sous le contrôle d’une autorité indépendante. Nous sommes conscients du coût, mais si c’est le prix d’un vote non contestable, il faut le payer.

 

La médiation proposée par Alain Juppé avait le mérite de l’apaisement mais n’a malheureusement pas obtenu l’accord de toutes les parties. Dont acte. Les recours sont à la main de chacun, sur le terrain judiciaire comme en interne. Mais n’oublions pas que nous avons des territoires à reconquérir et que l’union sera nécessaire. Nous ne pouvons prétendre rassembler une majorité de Français si nous ne sommes pas nous-même rassemblés.

 

Le nécessaire débat au sein de notre famille doit exister, sur le terrain des idées et non des personnes. Il n’est pas nouveau que les propositions de la Droite Forte ne porte pas notre assentiment total au sein de l’UJP, mais il doit exister. Nous déplorons la caricature et les raccourcis et notre travail doit porter sur la pédagogie et le rassemblement du peuple français. Nous nous battrons inlassablement sur ce terrain.

 

Je souhaite enfin attirer l’attention de vos lecteurs sur un point essentiel : l’UJP va rapidement se positionner sur une charte morale liée à la probité de nos responsables politiques. Il est insoutenable de douter de l’intégrité d’un responsable politique et nous proposerons le retrait par la personne elle-même de toute gestion publique pendant au moins le temps où la justice proclamera son innocence.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Parler de «l’ancien parti majoritaire » est sans doute prématuré, et nous ne souhaitons pas voir disparaître l’UMP. Si cette crise passagère appelle un renouvellement des idées et que chacun choisisse en âme et conscience, alors allons-y ! L’expression démocratique à laquelle l’UMP est aujourd’hui confrontée doit être respectée.

 

Je n’ai pas souhaité engager officiellement l’UJP derrière un candidat. La liberté dans ce genre de débat est nécessaire et je reste assez éloigné de la caporalisation des militants. Certains étaient pro-Fillon, d’autres pro-Copé. Je ne retiens que les débats enrichissants permettant de se convaincre mutuellement. N’est-ce pas ça la politique ? A l’UJP, c’est notre conception, et nous la faisons vivre.

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

À l’échelle du temps, il ne faut pas dramatiser. L’opposition à un rôle essentiel dans le fonctionnement de nos institutions. Il nous faut jouer ce rôle avec dignité et de façon constructive. L’état de la France l’exige plus que tout. Certes, nous n’avons plus aucun levier du pouvoir, mais les prochaines municipales, les élections européennes sont autant de chance pour par exemple faire basculer le Sénat en 2014. Apprenons à reconstruire notre crédibilité auprès des Français. Et plus que tout, apprenons de nos erreurs. En revoyant notre socle idéologique. Personne n’est exempt d’un examen de conscience sur les causes de nos différents échecs électoraux et parfois sur nos échecs moraux.

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

Oui ! Au rythme où vont les événements, j’espère que l’actualité de mes propos sera encore de rigueur. Mais rien n’est moins sûr.

 

Félicitations pour votre initiative et bonne route !

 

 

 

Valentin Fontan-Moret

http://valentinfontan-moret.tumblr.com

 

Valentin Fontan-Moret

  

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Bonjour, je suis militant UMP au sein de la structure "UMP Lycées" dans le Rhône, dans la ville de Lyon. Je suis co-gestionnaire de la page Facebook UMP Lycées du Rhône ainsi que du compte twitter @UMPlycees69 sur lesquels j'invite chacun à nous rejoindre.

 

J'ai fait le choix d'adhérer à l'UMP le 9 Mai 2012. Le 6 Mai au soir, comme des millions de Français, j'étais triste et inquiet pour l'avenir de notre pays. Je me suis laissé le temps de la réflexion: 2 jours, avant d'adhérer.

 

Les sujets sociaux, économiques ou diplomatiques m'ont toujours interessé en tant que spectateur. Puis je me suis forgé à force de curiosité une véritable conscience politique. À côté de cela, le désir profond de servir la France n'a cessé de grandir en moi depuis plusieurs années. Alors, lorsque j'ai compris que la Droite française devrait entrer en résistance, j'ai souhaité la rejoindre pour apporter ma contribution et ainsi réaliser mon souhait de défendre des idées, des valeurs, des convictions. Celles portées par l'UMP.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Les événements qui se sont enchaînés depuis le 18 novembre ont été très éprouvants, moralement, pour tous les militants je pense. Nous n'avons pas tous eu la même vision des choses parce que nous n'avons tous pas soutenu le même candidat. Mais nous avons tous été attristés de voir l'UMP en péril, alors qu'elle était déjà "blessée" depuis le 6 mai.

 

Mais il est normal qu'après avoir tenu le pouvoir pendant 10 ans, soit depuis sa création, l'UMP ait besoin de penser ses plaies, d'apprendre à être un parti d'opposition même si cela est douloureux.

 

J'ai toujours pensé que cela ne nous tuerait pas, que ça ne pourrait donc que nous rendre plus fort. Je suis certain que la nouvelle équipe dirigeante saura tirer les leçons de cet épisode.

 

Et bien sur, en tant que militant, je n'attends qu'une chose : la résolution de ces problèmes et le retour rapide d'une équipe dirigeante forte et dynamique pour mener une opposition forte, intelligente et constructive. Nous avons voté pour élire un Président, pas pour voir notre famille se déchirer ! Nous ne pouvons pas nous laisser voler notre parti par une querelle intestine que nous n'avons pas voulue.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

J'ai personnellement soutenu Jean-François Copé durant la campagne interne et je crois que son attitude a été exemplaire depuis le début du "fiasco". Il est toujours allé dans le sens de la réconciliation, de l'unité, du rassemblement.

 

Les statuts existant, même s'ils sont sans doute obsolètes comme je l'ai déjà dit, doivent être respectés. Ces statuts sont la garantie de notre unité et de l'exercice de la démocratie interne. Jean-François Copé a toujours veillé à les respecter.

 

Quant au recours à la Justice, je ne crois pas que le signal envoyé ait été le bon. Je n'y ai pas retrouvé la loyauté et l'honneur de François Fillon. Lui qui avait servi la France aux côtés de Nicolas Sarkozy avec tant d'élégance et de talent n'a pas su accepter la défaite avec autant de dignité que le Président de la République. J'ai été attristé par cette décision.

 

Aujourd'hui, je souhaite donc que Jean-François Copé continue ses efforts de rassemblement en tant que Président, je suis sûr qu'il le fera. Et évidemment, j'espère que François Fillon n'a pas quitté la politique. Il a été un homme d'état de grand talent, j'espère qu'il saura saisir les mains tendues, sinon aujourd'hui, dans quelques temps.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Je crois que l'UMP est un parti fort, et je pense que dans quelques semaines tout au plus, cet épisode sera derrière nous. Evidemment, l'amertume des uns et la colère de tous les militants face à ces évènements à ponctuellement affaibli notre parti. Mais dès lors que la confiance sera de nouveau au rendez-vous, tous les militants seront unis. Nous ne demandons qu'à retourner au charbon !

 

Je ne crois pas à l' "hémorragie" que les médias décrivent: ce qui nous soude, ce sont nos idées. Nos valeurs, nos convictions, nous unissent plus que n'importe quel visage. Les Hommes passent, les idées restent. C'est pour cela que nous, les 310 000 militants, resterons unis. Nos valeurs, que nous ayons été "copéistes" ou "fillonistes" sont identiques. Ce sont les valeurs de l'UMP.

 

Et ceux qui dénoncent un "virage à droite" mené par Jean-François Copé sont dans l'erreur ! Le 18 novembre, nous avons voté pour des motions. La Droite Sociale, la France Moderne et Humaniste, le Gaullisme voie d'avenir pour la France et la Boîte a Idées ont reçues plus de 60% des suffrages ! C'est bien le signe que le centre-droit est bel et bien à l'UMP, nul part ailleurs. La diversité des courants à l'UMP fait la force de notre Unité et de notre capacité à rassembler tous les Français.

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

Je pense que l'enchaînement de tous ces évènements aurait pu être contenu par un plus grand respect. Respect des statuts, de la démocratie, des militants. Mais maintenant que Jean-François Copé a été conforté dans sa position de Président de l'UMP par la commission des recours, la confiance va, je l'espère, regagner le terrain rapidement.

 

Finalement, ce processus aura été trop long, douloureux mais naturel pour le plus grand parti de France, qui apprend à entrer dans l'Opposition. Nous devions en passer par là pour en sortir grandis. La division, au sommet comme à la base, n'aura été que temporaire, j'en suis intimement persuadé.

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

Je souhaite rappeler quelque chose.

 

Notre engagement militant est avant tout un engagement pour la France. Et nous, l'UMP, nous devons aux Français et aux millions de sympathisants de constituer une opposition forte. Une opposition qui les protège face à une gauche folle ! 
Résistance, Reconquête et Rassemblement doivent être nos boussoles pour les années à venir.

 

 

 

Nicolas Dufour

 

Nicolas Dufour

 

Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Dufour Nicolas, je suis étudiant en 1ere année de Droit à l'université de Caen et je suis référant jeune UMP pour la 3ème circonscription du calvados. En 2007, lors des présidentielles, j'ai découvert en le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy, un candidat répondant à mes attentes et à ma vision des choses. Initialement, c'est pour lui que j'ai adhéré à l'UMP. À force de subir les dysfonctionnements de notre société, j'ai voulu agir à mon échelle et arrêter de subir sans rien dire. J'ai donc intégré les Jeunes Populaires du Calvados pour des raisons nombreuses et variées : région à gauche, canton à gauche, plus rien n’avançait.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Comme beaucoup des militants que je peux côtoyer un peu partout, je vis mal la situation actuelle de mon parti, c'est comme une famille et cela fait mal quand des membres se déchirent ! Cependant, mon ressenti de militant est que notre seul ennemi est la gauche et malgré la « crise » depuis une semaine, on continue à aller sur le terrain pour dénoncer les betises du gouvernement : aller/retour sur le mariage, Aéroport ND des Landes, dégradations de la note de la France, politique économique qui conduit à la récession et au chômage.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

Ils doivent arrêter leurs bêtises, la COCOE et la commission des retours a statué, Jean-François Copé est élu président de l'UMP ! On doit donc se réunir ensemble derrière lui, que ca soit le camp Fillon que le camp Copé. Lors de l'élection, j'étais Filloniste, maintenant, je suis UMPiste et je suis derrière notre président ! Il ne doit plus y avoir de camps ! La solution utopique, que beaucoup voudraient, serait le retour de notre Chef: Nicolas Sarkozy.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Je ne pense pas, peut être que ca risque de créer des tensions encore un certain temps à Paris, mais en province comme dans le Calvados, on reste unis et rassemblés, on enregistre des adhésions et pas d’hémorragie de militants ! Jean-François Copé a été élu, il est donc légitime, maintenant, je comprends que Fillon puisse avoir des doutes mais il ne doit pas mettre en péril le parti pour cela !

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

On est en train de vivre une annus horribilis : défaite aux présidentielles, aux législatives et une élection interne dure !

 

Cependant la première défaite est dû à un anti-Sarkozysme, on a aucune leçon à en tirer, on verra dans 5 ans comme cela sera pour Hollande, il est déjà très bas dans les sondages ! La défaite aux législatives, malheureusement, c'était la suite logique ! On n'a jamais vu une élection législative qui ne suivait pas l'élection présidentielle au niveau couleur de l'Assemblée Nationale !

 

Pour ce qui est de la campagne interne, on a des leçons à en tirer, il faut refaire les statuts pour l'élection ! On doit par exemple baisser le nombre de parrainages pour éviter un duel et avoir le choix dans les candidats ce qui aurait pu éviter la situation actuelle ! Et pourquoi ne pas faire le vote électronique, cela coûte peut être plus cher mais cela évite les problèmes !

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

On se prépare pour 2014 et ainsi éviter 5 annus horribilis !

 

Ensemble tout devient possible, il faut que Fillon et Copé ne fassent qu'un !

 

 

 

 

27 novembre

 

 

 

Stéphane Perrin

 

Stéphane Perrin

 

Stéphane PERRIN, militant dans les Vosges, au RPR depuis 1997 et à l'UMP depuis sa fondation. Je suis délégué cantonal, je me suis engagé à l'époque à Epinal pour Philippe Séguin.

 

Le ressenti des militants que je côtoie est différent selon leur sensibilité : les fillonistes sont atterrés et en plein doute, les copéistes se la jouent "embrassons nous folle ville"...

 

Je suis pour une réunion de la Commission des Sages prévue par l'article 36 des statuts du mouvement, avec éventuellement un revote partiel dans les bureaux contestés... et l'établissement d'un bureau exécutif collégial (composé de Copé et 1 copéiste, 2 fillonistes et 1 neutre).

 

Mon message aux 2 camps : ce qui nous unit doit l'emporter sur ce qui nous déchire ! Oui les blessures seront longues à cicatriser et l'UMP est en lambeaux, par contre je pense que nos chefs sauront quand même s'entendre pour contrer la gauche et sa politique inepte, des militants partiront, d'autres viendront... et en 2017, il serait sage que ce soit Nicolas Sarkozy notre candidat. L'UMP doit se reconstruire comme le pôle de droite d'une alliance électorale avec l'UDI et surtout nous devons revoir de A à Z nos statuts, afin d'avoir un fonctionnement plus démocratique...

 

 

 

 

29 novembre

 

 

 

Hélène Bulle 

 

Hélène Bulle

 

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Bonjour, je m’appelle Hélène, j’ai 25 ans, et je suis adhérente à l’UMP depuis 2005. J’ai adhéré à 18 ans, au moment de la crise des banlieues, lorsque Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur, prend les mesures nécessaires permettant de rétablir l’ordre. Pour moi, c’est le déclic : enfin un homme d’Etat, qui n’a pas peur de braver les barrières du politiquement correct et qui a le courage de prendre les choses en main afin de faire primer la sécurité des Français.

 

Cependant, si je considère que militer à l’UMP est une fierté et une véritable aventure humaine, ma priorité était avant tout de m’établir professionnellement. Ainsi, j’ai soutenu les actions et défendu les valeurs prônée par ma famille politique dès que l’occasion m’en était donnée, en étant plus ou moins souvent sur le terrain en fonction des études et concours passés aux quatre coins de la France. Me voici désormais à la direction d’une structure médico-sociale et établie dans l’est de la France. Ainsi, en parallèle de mon travail au sein duquel je préserve une stricte neutralité, je saisis l’opportunité qui m’est offerte par le Député UMP du Territoire de Belfort, Damien Meslot, de devenir Responsable Départementale Jeunes Adjointe (RDJA) dans le département à la fin de l’été 2012.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Les évènements qui mettent à l’épreuve depuis bientôt deux semaines notre famille politique étaient clairement imprévisibles. En tant que militante, j’assume pleinement le fait d’avoir soutenu François Fillon. J’avoue avoir été surprise le soir du 18 novembre, alors que le Territoire de Belfort venait de comptabiliser 63,34% des suffrages exprimés pour François Fillon, à la découverte à la télévision des (non) résultats.

 

Mais mon principal sentiment le 18 novembre, ainsi que celui d’une majorité de militants côtoyés (« copéistes » ou « fillonistes ») une fois l’effet de surprise passé, fut l’incompréhension.

 

L’incompréhension de voir deux leaders s’empresser de proclamer leur victoire tour à tour avant même que la COCOE ne prononce les résultats officiels. L’incompréhension de voir les jeunes fillonistes parisiens se voir interdire l’entrée du siège rue de la Boétie ce même soir.

 

Lundi 19, après une journée interminable, la proclamation des résultats est claire et tout le monde s’apprête, en bonne intelligence, à se réunir autour de Jean-François Copé nouvellement élu Président de l’UMP. L’aventure aurait dû se terminer là, que l’on soit satisfait ou non. Point.

 

Mais comment ne pas réagir lorsque l’on apprend que la COCOE « oublie », ni plus ni moins, de comptabiliser les votes de 3 départements, et, pis encore, ne considère pas nécessaire de les prendre en compte tandis que seules 98 voix séparaient les deux candidats la veille ?

 

Le sentiment du militant doit être abordé de deux points de vue.

 

Les militants ayant voté pour Jean-François Copé sont soulagés de le voir élu Président du parti, et il est légitime qu’ils souhaitent mettre un terme à ce conflit rapidement afin de réunir les adhérents de l’UMP autour de leur candidat. Ils ont honte de l’image que véhicule notre parti à l’extérieur, car ils savent que nous valons bien mieux.

 

Pour leur part, les militants ayant soutenu François Fillon déplorent également l’image de notre famille politique reflétée par les médias. Cependant, si l’on prend la peine de se mettre un instant à leur place, leur réaction apparaît tout à fait légitime : pourquoi laisseraient-ils passer une telle injustice au niveau de la COCOE, puis de la Commission des Recours qui a jugé pour sa part suffisant d’étudier uniquement les recours de Jean-François Copé et non ceux de François Fillon avant de rendre sa décision en faveur du premier ? Trouvez simplement une explication rationnelle à ces deux interrogations et exposez là aux partisans de François Fillon, une grande partie du conflit sera dès lors résolue.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

En tant que RDJA et militante, au vu de la situation qui évolue chaque jour et qui dessert notre parti, la solution que je préconise est un nouveau vote au sujet de l’équipe dirigeante de l’UMP. Le référendum ne ferait que repousser l’échéance de ce vote, autant aller droit au but. A l’heure actuelle, aucun des deux candidats ne pourrait de toute façon affirmer qu’il est légitime à présider notre parti, car trop de zones d’ombres pèsent sur cette élection.

 

Quelques modifications en amont s’avèrent néanmoins nécessaires avant le second vote. En effet, les deux candidats doivent être positionnés sur un même pied d’égalité, en d’autres termes : les deux candidats -ou aucun des deux- (ne) doivent avoir accès aux leviers du parti (accès au fichier adhérent, articles et photographies sur le site de l’UMP, gestion claire des procurations lorsque celles-ci ne sont pas confiées individuellement à une personne de confiance, financement –ou pas- des campagnes, et organisation optimale des bureaux de vote et de leur nombre le jour de l’élection). Si le re-vote ne se déroule pas en ces termes égalitaires, nous nous engouffrons dans une impasse.

 

Quant au message que je souhaiterais faire passer aux deux « camps », il tient en deux mots : restons dignes.

 

Je suis très attachée à ce principe que je ne cesse de répéter depuis des semaines : pour nous militants, le fait de soutenir un candidat en campagne est tout à fait légitime, par contre, critiquer l’ « adversaire » (qui n’en est pas un dans la mesure où il fait parti de notre famille politique) est indigne. Sans le respect de ce principe, nous ne parviendrons jamais à rester unis.

 

Il n’y a pas un militant plus sarkozyste ou plus patriote qu’un autre en fonction de son soutien à l’un ou l’autre candidat. N’oublions pas que les militants d’aujourd’hui sont ceux qui ont adhéré grâce à Nicolas Sarkozy hier et qui sont fiers des valeurs véhiculées par notre parti. Concentrons-nous sur ce qui nous a toujours unis et non sur ce qui nous divise.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Je pense que lorsque les médias auront un sujet plus intéressant et plus instructif à traiter que le psycho-drame à l’UMP, une grande partie des « blessures » se résorberont toutes seules ! Et les véritables adhérents, ceux qui ont pris leur carte par conviction et non par effet de mode, le savent : « Ce n’est pas en pleine tempête que l’on quitte le navire ».

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

Cette année, à première vue, peut paraître sombre : énorme mobilisation autour de Nicolas Sarkozy pour voir François Hollande élu le 6 mai. A ceci ajoutons les médias qui n’ont pour la majorité -un bon 85%- osons le dire, fait preuve d’aucune objectivité au cours de la campagne. Grosse déception parmi les militants.

 

Deux mois plus tard, nouvel enjeu, nouvelle échéance : regain de mobilisation pour élire notre nouveau Président de Parti et son équipe. Résultat : « crise » selon les médias, « honte » pour certains de nos militants, ricanements de la part des partis adverses.

 

Nous pouvons aussi considérer cette année différemment : la mobilisation des adhérents en 2012 a été bien au-delà de nos espérances : pour avoir vécu les meetings de Nicolas Sarkozy à Marseille, Villepinte, la Concorde, au Trocadéro, à la Porte de Versailles, à Strasbourg et à Cernay, un seul mot me vient à l’esprit pour décrire l’engouement suscité : extraordinaire !

 

Deux mois plus tard, les déplacements des équipes de François Fillon et de Jean-François Copé dans toute la France ont permis de multiplier les rendez-vous pour nos adhérents et de mobiliser plus que jamais, et ce quel que soit le candidat. Je n’ai jamais autant entendu chanter la Marseillaise qu’en 2012 et n’ai jamais vu autant de drapeaux brandis pour montrer à quel point les militants de l’UMP sont fiers d’être Français.

 

Là est l’essentiel. Nous avons deux options : la dramatisation à outrance, ce qui permet de faire la part belle aux médias et d’alimenter les discussions de cafés du commerce ; ou bien le choix de considérer que ces débats sont positifs en ce qu’ils prouvent la richesse et le vivier d’idées que comporte notre parti (au moins à l’UMP, on a des idées !), de relever la tête, et d’avancer. Tout commence au niveau local, sur le terrain. A nous de montrer l’exemple, jeunes militants et de donner un regain d’espoir aux désillusionnés sans attendre que les problèmes se règlent au sommet.

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

Mes propos de doivent pas être interprétés comme partiaux. J’assume mon soutien à François FILLON durant cette campagne, et mon rôle de référent pour la motion Droite Sociale en région Franche-Comté. Je me devais de justifier le sentiment éprouvé par de nombreux « pro-Fillon », comme j’ai essayé de justifier la réaction des « pro-Copé » qui ne considèrent pas forcément l’option d’un second vote utile. Toutefois, le 18 novembre étant passé et au vu de la tournure que prennent les évènements, je mesure l’importance de mon rôle de RDJA, qui consiste à rassembler immédiatement, en rappelant aux adhérents ce qui nous unis avant tout, plus que ce qui nous divise de manière temporaire.

 

Merci de m’avoir laissée m’exprimer sur Paroles d’Actu.

 

 

 

 

6 décembre

 

 

 

Charles-Henri Alloncle 

 

Charles-Henri Alloncle

 

Bonjour. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent de vous avant d'aller plus loin ? Qui êtes-vous ? Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager au sein de l'UMP ?

 

Bonjour. Âgé de 19 ans, je suis actuellement étudiant en deuxième année à Sciences Po Paris, Vice-Président de l’UMP Sciences Po et militant dans les Yvelines.

 

En mai et juin derniers, je me suis consacré à temps plein à la campagne des élections législatives dans la 5ème circonscription de Paris, c’est-à-dire les 3ème et 10ème arrondissements, en tant que coordinateur de campagne. Je milite dans les Yvelines depuis mes 16 ans, animant au début la cellule de l’UMP Lycées ; c’est pourtant lors de cette dernière campagne intense, véritable baptême du feu militant, passée chaque jour de 8 heures à 22 heures sur le terrain, que j’ai profondément compris le sens de l’engagement politique, au service des citoyens. J’appartiens à cette génération UMP engagée, celle du terrain !

 

Trop jeune mais déjà frustré en 2007 de ne pas avoir pu participer activement à la campagne pour les élections présidentielles, je sais désormais que ma révélation politique est venue d’un homme, Nicolas Sarkozy, qui le premier a réussi à mettre des mots sur mes valeurs : celle du mérite, du travail, de la responsabilité et de l’Europe. Petit-fils d’un artisan de la construction européenne, j’ai grandi entre la France et Bruxelles avec le sentiment de la nécessité de construire un projet commun qui nous rassemble, sans entraver les fondements de notre identité française. Je suis particulièrement attaché à notre Nation républicaine dont l’histoire me rend si fier. Cet attachement est sans aucun doute la première raison qui anime mon engagement politique.

 

 

Comment vivez-vous les événements qui, depuis une semaine, ébranlent votre parti ? Quel est votre ressenti de militant ? Celui des militants que vous côtoyez ?

 

Pour être honnête, cette semaine m’a blessé comme un très grand nombre de militants sans pourtant remettre en cause mon engagement au sein de cette si belle famille politique. Selon moi, le propre de l’engagement politique est de tenir, même dans l’adversité.

 

Elle m’a blessé car j’ai compris que nous, les militants, attendions, dimanche 18 novembre, avec beaucoup d’impatience, le lancement de notre parti vers un nouveau cap, celui de la reconquête militante. À peine six mois après deux défaites électorales difficiles à accepter, la formidable mobilisation du 18 novembre a prouvé que l’heure n’était plus aux bilans de toutes sortes, aux analyses ou aux lamentations mais bien à l’action.

 

Qui aurait pu en effet prévoir une telle participation dans ce contexte de défaite ? À 20 heures le 18 novembre, j’étais donc particulièrement fier de l’UMP et de ses militants qui se montraient plus déterminés que jamais à écrire une nouvelle page de l’histoire du parti.

 

Aujourd’hui, l’heure est évidemment à la frustration ; j’éprouve un sentiment de gâchis depuis deux semaines. Si un Président est indispensable pour conduire les prochaines échéances électorales, il ne faut pas oublier que l’UMP repose avant tout sur ses militants et ses idées. À l’UMP Sciences Po, si nous avons décidé de ne pas participer à la campagne ni de François Fillon ni de Jean-François Copé, c’est parce que nous accordons bien plus d’importance au débat d’idées qu’au combat de chefs. Je ne cesse de rappeler que ce qui rassemble les équipes de Jean-François Copé et de François Fillon, notamment l’héritage de Nicolas Sarkozy, est infiniment supérieur à ce qui les divise. Je n’accorde aucun crédit à cette « fracture idéologique » que veulent nous faire croire les commentateurs de gauche ou d’extrême droite. L’ombre d’une scission n’a pour seul but que celui de nous diviser.

 

 

Quelle solution appelez-vous de vos voeux pour mettre fin à ce chaos ? Quel message souhaiteriez-vous adresser aux camps Copé et Fillon, à celles et ceux qui sont aujourd'hui aux responsabilités à l'UMP ?

 

À l’heure où je vous réponds, la proposition d’un référendum sur l’opportunité d’un nouveau vote a été avancée et semble convenir à une grande partie des militants. Même si Nicolas Sarkozy ne peut pas assumer publiquement un rôle de médiateur, je reste convaincu qu’une nouvelle fois, il permettra au parti de retrouver un peu de sérénité et de raison en facilitant les négociations.

 

L’UMP appartient à ses adhérents et à ses militants. Tout ce qui va dans le sens de leur redonner la parole est évidemment positif. De ce fait, si les militants souhaitent revoter, alors revotons ! J’ai conscience que la date de ce vote fait débat. Pour ma part, j’estime que les deux camps doivent dépasser leurs chamailleries de calendrier pour convenir le plus rapidement possible d’une date commune.

 

Mais si les camps Copé et Fillon doivent entendre un seul message, c’est celui de l’apaisement et de la concertation. Nicolas Sarkozy a été le premier à le porter, le soir du 6 mai : « Je vous demande une seule chose, vous devez vous engager à protéger l’unité de la famille. Quoi qu’il advienne. Vous me le devez ».

 

Ces heures interminables de débats souvent stériles et virulents sur les plateaux de télévision nous exaspèrent. Que nos dirigeants règlent cette situation directement, entre eux, et cessent de porter atteinte publiquement à l’image d’unité du parti.

 

Il faut qu’ils comprennent que la réalité du terrain est totalement différente de celle de la rue de Vaugirard. Les militants, qu’ils soient Copéistes ou Fillonistes, sont prêts à travailler ensemble, main dans la main. Ils n’attendent plus que le feu vert de leurs représentants à Paris pour mettre un terme à cette situation de paralysie.

 

 

Les blessures issues de ce fiasco seront-elle profondes, à votre avis ? Clairement, craignez-vous un affaiblissement conséquent de l'ancien parti majoritaire ? ("hémorragie" de militants, légitimité contestée et guerre ouverte au sommet...)

 

Cette querelle ne porte que sur une centaine de voix entre les deux candidats. Elle n’épouse aucune des fractures politiques de notre famille, les militants en sont bien conscients. Pour preuve, des hommes comme Claude Guéant et Éric Ciotti ont décidé de soutenir François Fillon alors que Jean-Pierre Raffarin et Marc-Philippe Daubresse ont rejoint l’équipe de Jean-François Copé.

 

La vérité c’est que l’on assiste à une opposition de personnalités, une opposition de caractères. Bien sûr qu’elle laissera des traces pendant quelques temps, mais je pense que ces blessures ne seront que superficielles. Je n’ai pas connu cette lutte dévastatrice pour la droite entre l’UDF et le RPR, et je n’en veux pas aujourd’hui pour l’UMP.

 

J’en appelle à la jeune génération dont je fais partie, celle qui a toujours connu l’unité au nom d’un idéal commun, celle qui ne veut pas entendre parler d’un retour de « la droite la plus bête du monde », à défendre la première lettre de notre parti, notre raison de militer : l’Union.

 

Par ailleurs, il faut souligner que l’UMP a perdu en mai son leader incontesté des huit dernières années. Nous avons toujours eu besoin de nous rassembler derrière un seul chef naturel et charismatique. Cette tradition, nous la devons probablement à notre héritage gaulliste. Il aurait donc paru surprenant qu’une nouvelle figure, faisant l’unanimité auprès des militants, émerge après seulement six mois de reconstruction.

 

Je ne crois pas non plus à une « hémorragie » de militants. Nous militons avant tout pour défendre un socle de valeurs, des idées et non une personnalité. Quel que soit le Président de notre parti élu, les valeurs communes de l’UMP résisteront, car il faut bien plus qu’un homme pour effacer des années d’héritage politique. Que certains militants soient découragés, j’en conviens et c’est parfaitement normal, mais la force du militant c’est celle de tenir pour ses valeurs surtout dans l’adversité. En tant que militants, nous abdiquons rarement les premiers, c’est aussi pour cela que nous avons décidé de franchir le pas du sympathisant au militant, le pas de l’engagement.

 

 

Quel regard portez-vous sur cette annus horribilis pour votre famille politique ? Quelles leçons en tirez-vous pour l'avenir ?

 

L’année n’a évidemment pas été facile pour notre famille politique. Une page s’est tournée le soir de la défaite de Nicolas Sarkozy. Je dois reconnaître que l’admettre m’a pris du temps.

 

Mais avec un peu de recul maintenant, je constate, notamment à l’échelle de l’UMP Sciences Po, que « l’effet opposition » n’a pas démobilisé les militants pour autant, bien au contraire. L’UMP Sciences Po est devenue en octobre la première association politique et la troisième association reconnue de l’école loin devant le PS Sciences Po. C’est historique ! Nous avons doublé notre effectif de militants au sein de la cellule et désormais nous formons une opposition dynamique et constructive. Certains étudiants se sont sentis frustrés d’avoir laissé échapper l’élection de 2012 et de devoir désormais subir les effets de la politique irresponsable de François Hollande et de son gouvernement jusqu’en 2017.

 

Nous sommes donc sur une excellente dynamique à l’UMP Sciences Po et nous ne comptons pas nous arrêter là, ni interrompre les débats d’idées, même dans un contexte plus maussade. Quand on fait attention aux annonces des derniers jours d’une hausse du chômage de 1,5 %, de l’échec du sommet européen à Bruxelles, de la remise en cause de la citoyenneté, de l’évocation de la « liberté de conscience » par François Hollande aux maires de France sur la question du mariage homosexuel, nous ne pouvons pas rester muets face à une telle incompétence du gouvernement.

 

La leçon à en tirer pour les 5 ans à venir est donc très simple : concentrons nos forces pour incarner l’opposition crédible dont les Français ont besoin et cessons de nous battre pour des postes.

 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci beaucoup.

 

Je tiens à vous remercier de donner la parole aux militants, celle qu’on n’entend pas suffisamment mais qui est bien souvent la plus lucide.

 

J’espère que les militants entendront cet appel à l’unité, à la ténacité et au rassemblement de notre mouvement, dont la diversité a toujours fait la force !

 

 

 

Merci !!! À suivre...

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8 novembre 2012

Mickaël Camilleri : "François Hollande, nous ne voulons pas de votre France !"

Mickaël Camilleri n'a pas vingt ans lorsqu'il décide de s'engager en politique. La révélation, il la doit à un homme : Nicolas Sarkozy. Le futur candidat à la présidence de la République exalte le mérite, la possibilité de s'élever dans la société pourvu que l'on s'en donne la peine. Un discours qui touche au coeur ce jeune biterrois issu d'une famille modeste. La volonté, il l'a. Il en est sûr, il y arrivera... Il adhère à l'UMP en 2006. Parallèlement à ses études, brillantes, il s'implique sans compter dans la vie militante du parti du président. Une amitié teintée d'une admiration mutuelle le lie à Benjamin Lancar. Ils s'allient et se fixent pour objectifs de structurer la jeunesse, de former les futurs cadres de la droite. Préparer l'avenir... Lancar est à la tête des Jeunes populaires depuis 2008. Mickaël Camilleri a la charge, à ses côtés, de "la Formation et du maillage territorial". Les désillusions du printemps 2012 digérées, son cheval de bataille, c'est désormais la "reconquête militante". Sa fidélité à Sarkozy est plus forte que jamais mais, prenant acte de son retrait, il choisit de se ranger derrière François Fillon dans la lutte pour la présidence de l'UMP. Copé ? Fillon ? Le 18 novembre, les militants trancheront. Merci, Mickaël Camilleri, d'avoir répondu à mes questions. L'interview confession d'un citoyen dont on n'a sans doute pas fini d'entendre parler... Et six mois après l'élection de François Hollande, une intervention "coup de poing". Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

MICKAËL CAMILLERI

Délégué National Jeunes Populaires en charge de la Formation et du maillage territorial

Membre fondateur des "Jeunes avec Fillon"

 

"François Hollande, nous ne

 

voulons pas de votre France !"

 

Mickaël Camilleri

(Photos fournies par Mickaël Camilleri)

 

 

Q : 17/07/12

R : 08/11/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ? (ce que vous faites, aimez, vos références dans la vie, ce qui vous a conduit à vous engager...)

 

Mickaël Camilleri : Je suis originaire de Béziers, dans l’Hérault. C’est tout naturellement dans ce beau département de l’Hérault que j’ai décidé, dès 2005, de débuter mon engagement politique. A la base, rien ne me prédestinait à la politique : aucun antécédent familial, aucune relation particulière, aucune ressource à disposition, j’ai dû démarrer de zéro.

 

C’est justement mon origine familiale très modeste qui m’a convaincu, très tôt, de m’engager en politique aux côtés de la droite républicaine. Je viens de quartiers où la France achète le silence des plus démunis à coup d’allocations ! Ayant toujours été entouré durant mon enfance de « bénéficiaires » de minima sociaux, j’ai eu l’occasion, tous les jours renouvelée, de m’apercevoir ô combien ce système, loin d’aider ses destinataires, les enfonçait en réalité dans une situation de dépendance totale, pouvant provoquer chez nombre d’entre eux un sentiment d’inutilité sociale allant même jusqu’à une certaine forme de reniement de soi. Ne sachant plus pourquoi ils se lèvent le matin, étant réduits, par un système qui les étouffe, à une simple main tendue, la France croit les aider en leur versant, chaque mois, une sorte d’obole institutionnalisée… En réalité, elle leur enlève, chaque jour un peu plus, le seul bien restant à ceux qui n’ont plus rien : leur dignité de personnes capables de s’en sortir par elles-mêmes.

 

Cet « État-Providence » là n’est en rien providentiel. Il est aliénation et déliquescence. Il est avilissant et inhibant. Et, dans cette réalité là, ce ne sont nullement les femmes et les hommes qui en « bénéficient » qui sont à combattre ou à vilipender, ce sont plutôt ceux qui, par idéologie, folie ou démagogie, ont eu le tort terrible de ne leur proposer que ce système.

 

C’est contre ce système que j’ai décidé de m’engager en politique, contre cette politique d’assistanat généralisé qui enferme et détruit. Lorsque j’ai vu émerger dans le débat politique français un homme souhaitant « refaire de la valeur travail le socle de notre pacte républicain », voulant « faire de la méritocratie républicaine la voie d’ascension légitime de tous ceux qui s’en donnent les moyens, alors je n’ai pas hésité une seule seconde ! Cet homme-là s’appelait Nicolas SARKOZY, j’avais 19 ans.

 

 

PdA : Quel bilan faites-vous de la présidence de Nicolas Sarkozy ?

 

M.C. : La Présidence de Nicolas SARKOZY nous a appris la signification d’un mot, d’une valeur : le COURAGE ! Courage contre les immobilismes, courage contre les conservatismes, courage contre toutes les formes de fatalisme. Car Nicolas SARKOZY ne nous a pas seulement rendus fiers des valeurs qui sont les nôtres – le travail, la liberté, la Nation, la responsabilité individuelle -, il nous a également transmis une « certaine idée de la France » comme d’autres ont pu dire avant nous, et surtout une certaine manière de s’engager pour son pays : s’engager pour des valeurs trop souvent niées ou conspuées, s’engager pour une Nation à laquelle on doit tant - et surtout moi qui ai toujours été boursier -, s’engager face à tous les Cassandre et les déclinologues qui nous président et nous expliquent à longueur d’articles en quoi la France est un pays fini, mais en quoi ils sont les premiers à en revendiquer encore et toujours les privilèges d’un autre temps !

 

Au final, pour moi comme pour de nombreux militants qui se sont éveillés à la politique grâce à Nicolas SARKOZY, son action en tant que Président de la République fut en quelque sorte une école de vie. Une école où nous avons appris à nous battre pour nos convictions, une école où, surtout, nous nous sommes engagés dans quelque chose de plus grand que nous, de plus grand que nos petites vies et de nos petits problèmes. Ce quelque chose s’appelle la France !

 

À cette école du courage qu’était Nicolas SARKOZY Président de la République, j’étais fier de me battre, à mon petit niveau, pour voir nos universités enfin réformées avec la LRU, pour voir le travail payer plus que l’assistanat avec le RSA, pour voir une France écoutée et respectée dans le monde, que ce soit à la tribune de l’ONU ou à Bruxelles, etc. L’Histoire jugera le bilan de Nicolas SARKOZY, pas les commentateurs. D’ores-et-déjà, une majorité de Français le regrettent : je suis le premier d’entre eux !

 

 

PdA : Comment avez-vous vécu sa défaite du 6 mai, et comment l'expliquez-vous ? Quelles leçons tirez-vous de ces échecs électoraux de 2012 ?

 

M.C. : Comme nombre de mes ami(e)s engagé(e)s, j’étais à la Mutualité ce soir du 6 mai 2012. Certains diront que j’ai été naïf, mais j’y ai sincèrement cru jusqu’à la toute dernière seconde. J’étais convaincu que les Français avaient compris, qu’ils ne se laisseraient pas embobiner par le discours démagogique de François HOLLANDE. J’ai eu tort.

 

À 20h01, je n’ai pu retenir mes larmes. Quand une journaliste de Marianne est alors venue me demander, un sourire en coin, si j’étais déçu, question aussi stupide que provocante dans un tel moment, j’avoue l’avoir sérieusement rembarrée, y voyant là l’ultime pied de nez d’une certaine presse qui a tant fait pour voir son champion accéder à la Présidence.

 

Je ne suis cependant pas amer de cet épisode. Quand on est démocrate, il faut savoir accepter les règles et les résultats de la démocratie. Je remarque seulement qu’on nous annonçait une Bérézina électorale, nous avons eu une défaite de justesse. On nous annonçait une fin de règne morne et acerbe, nous avons eu un Nicolas SARKOZY plus digne et flamboyant que jamais ! Lors de son discours d’au revoir (je me refuse à dire d’adieu), je me suis senti plus sarkozyste que jamais.

 

« Soyons dignes, soyons patriotes, soyons Français » : cet appel restera pour moi comme une véritable ligne de conduite adressée tout particulièrement à nous, les jeunes, qui allons devoir continuer son œuvre. C’est en outre la meilleure réponse à tous ceux qui inlassablement, pendant 5 ans, ont tenté de nier la stature présidentielle de Nicolas SARKOZY. En faisant preuve d’autant de recul, d’autant de sérénité, d’autant de conviction, Nicolas SARKOZY n’a pas seulement montré qu’il fut un grand Président, il a montré qu’il incarnait à lui tout seul la fierté d’être Français ! Et au travers lui, nous l’avons tous ressenti ce soir du 6 mai ; ce fut probablement la meilleure chose qu’il pouvait nous laisser en héritage.

 

Finalement, ce 6 mai fut un rendez-vous manqué avec l’Histoire, comme les Français en ont eu si souvent le secret au fil des siècles. Ce 6 mai aurait pu inscrire dans le marbre la volonté de ce pays d’aller de l’avant, de se réformer, pour prendre de nouveau la place qui doit être la sienne ; ce fut finalement la victoire des petits arrangements entre camarades et corporatismes de tous poils. Ce fut finalement la victoire de la peur : peur de changer, peur de s’adapter, peur de grandir !

 

 

PdA : Avec le recul, avez-vous des regrets par rapport à cette campagne ? Certaines choses auraient-elles dû être faites différemment ? Avez-vous toujours été totalement à l'aise avec la campagne menée ?

 

M.C. : Vu notre point de départ, nous ne pouvons être qu’admiratifs du travail mené sans relâche par les militants et en particulier par le premier d’entre eux : Nicolas SARKOZY. Personnellement, je ne fais pas partie de ceux qui se permettent de juger a posteriori. Je suis également choqué par tous ceux qui ont réclamé un droit d’inventaire du sarkozysme et en particulier de cette dernière campagne. Je n’ai jamais compris comment des personnalités de notre famille politique ont pu se laisser prendre au vieux piège mitterrandien de la « droitisation » : assumer ses convictions, avoir le courage de proposer des solutions fortes, c’est se droitiser ? Non, c’est prendre le risque de la vérité, même si celle-ci dérange ou fait mal, au détriment de la facilité.

 

Au final, cette campagne a été l’occasion de se rendre compte à quel point le « logiciel » intellectuel de gauche, en place depuis les années 1980, est solidement ancré dans notre pays. Un logiciel qui veut qu’on ne puisse pas parler d’assistanat sans être insultant envers les plus démunis, qui veut qu’on ne puisse pas parler d’immigration sans être taxé de racisme, qui veut qu’on ne puisse pas aborder la question de la sécurité sans être caricaturé en dictateur liberticide.

 

Ce logiciel a sa logique propre. Il a également son langage propre : un vocabulaire politiquement correct inondant les média qui nous imposent quoi dire et surtout, quoi penser. Un logiciel qui détermine à lui seul la référence du bien (la solidarité forcée, le multiculturalisme bienheureux, le laxisme de fait, la tolérance à tous les étages) et du mal (le libéralisme, forcément « néo » ou « ultra », la sécurité, forcément « répressive » et « aveugle », l’entreprise, forcément « exploitante » et « aliénante », la famille, forcément « dépassée » et « inadaptée », etc.). Et tous ceux qui oseraient transgresser cette pensée unique subiront les foudres impitoyables de SOS Racisme, de la Licra, des associations gay, de « gens du voyage », des sacro-saints syndicats, des intellectuels autoproclamés, etc.

 

Nicolas SARKOZY a dû se battre seul contre tous ces agents de l’immobilisme, du conservatisme. Il a dû endosser le rôle, forcément ingrat, du réformateur. Donc non, je n’ai pas de regret. Je n’ai pas de regret car j’ai été aux côtés d’un homme contre lequel tout avait été déployé et qui a pourtant tenu bon, jusqu’au bout ! Surtout je n’ai pas de regret car Nicolas SARKOZY a eu raison d’assumer le positionnement qui a été le sien. Car ce logiciel de gauche a une autre fonction, beaucoup plus pragmatique au service de nos camarades socialistes et syndiqués : diaboliser les idées de droite jusqu’à ce que la droite elle-même les renie, les laissant ainsi à disposition du Front National. Ce vieux piège, mis en place par François MITTERRAND, qui a créé de toutes pièces Jean-Marie LE PEN pour affaiblir le RPR et l’UDF de l’époque, est devenu aujourd’hui un poison si fort pour l’UMP qu’il dépasse, à n’en point douter, toutes les attentes de son créateur. En 30 ans, ce poison a fait perdre à la droite toutes les régions, la majorité des départements et des grandes villes, le Sénat et l’Assemblée ! Le seul qui ne s’est pas laissé administrer ce poison, c’est Nicolas SARKOZY : il a eu raison !

 

 

PdA : Qu'est-ce qui vous révolte, vous donne envie d'agir dans le monde d'aujourd'hui ?

 

M.C. : De manière générale, je ne sais rester spectateur devant les événements : j’ai besoin d’en être acteur ! Car je ne fais pas partie de ceux qui se satisfont de ronchonner dans leur coin sans jamais avoir le courage de porter sur la place publique leurs griefs. C’est finalement cela l’engagement politique : ne pas en rester à la critique stérile, mais avoir le courage de construire.

 

J’ai déjà explicité plus haut le scandale insidieux que constitue pour moi la politique d’assistanat généralisé à laquelle se livre notre pays depuis 30 ans. Une politique qui, sur la base de bons sentiments, empêche en réalité toute chance d’aboutir aux résultats qu’elle s’était fixée : on ne favorise pas le retour à l’emploi, on enfonce dans l’« inemployabilité » en s’obstinant dans une indemnisation passive sans contrepartie ni formation qualifiante ; on ne consent pas les moyens d’une vie digne, on nie la dignité même des individus en ne leur donnant pas l’opportunité de subvenir par eux-mêmes à leur propre existence. Ce scandale n’est pas seulement social, il est également psychologique pour ses « bénéficiaires ».

 

Ce scandale est également pour moi ce qui constitue aujourd’hui l’un des principaux déterminants du Front National. Certes, le vote Front National est encore sûrement déterminé par des considérations liées à l’immigration dans l’imaginaire collectif de ceux qui ont fait ce choix. Mais ce vote est à mon sens aujourd’hui la résultante d’une réalité beaucoup plus quotidienne, beaucoup plus pragmatique. Quand dans un même immeuble HLM, vous avez du côté droit du pallier, un SMICard qui se lève à 6h du matin, bosse 8h par jour et ne touche aucune aide, voire est fortement taxé via la CSG, la taxe d’habitation, l’impôt sur le revenu, etc. et du côté gauche du pallier, quelqu’un qui ne se lève pas forcément pas le matin, qui ne cherche pas ardemment un emploi, qui touche quasiment autant que son voisin en cumulant le RSA, la CMU et sa complémentaire, l’allocation logement à taux plein, les bourses pour les enfants, la gratuité des transports, cantines, etc., comment ne pas comprendre que le premier en est assez et vote, en signe de protestation contre un système qui lui demande tant et lui rend si peu, pour le Front National ?

 

C’est à mon sens sur cette thématique centrale de l’assistanat que la droite républicaine doit aujourd’hui avoir un discours fort et audible. À défaut, elle laissera un boulevard au Front National qui, aujourd’hui comme hier, s’est toujours nourri de ces scandales du quotidien. Je me souviens qu’après Nicolas SARKOZY, le second à avoir eu un discours tout à fait déterminé en la matière s’appelait Laurent WAUQUIEZ. Là encore, quels procès ne lui a-t-on pas fait ? « Cancer de la société », mon Dieu, indignation ! Cris d’orfraies d’autant plus hypocrites qu’ils feignaient de croire qu’il n’était pas question des personnes vivant de ce système, qui en sont bien sur les premières victimes, mais le système lui-même qui crée plus de pauvreté qu’il n’en réduit. Cris d’orfraies d’autant plus insidieux que le procès sur la forme permettait ainsi de délégitimer toute action sur le fond avant même d’avoir pu en débattre. Là encore, le logiciel de gauche en action… Pourtant, ce cri d’alarme de l’ancien Ministre de l’Enseignement Supérieur n’était en rien fait pour montrer du doigt, mais bien pour proposer : limitation de tous les minima sociaux à 75% du SMIC, 7h de travail pour la collectivité en juste retour de l’aide que celle-ci vous apporte, etc.

 

Aujourd’hui, pour toutes ces raisons et parce que j’ai de la mémoire, je soutiendrai lors de notre Congrès la motion Droite Sociale présentée par Laurent WAUQUIEZ.

 

 

PdA : Que vous inspire la situation de notre pays ?

 

M.C. : La direction que prend notre pays depuis quelques mois m’inquiète profondément. A peine sorti de mes études, j’espérais entrer dans un monde professionnel valorisant l’initiative, la prise de risque, l’engagement citoyen. Je me retrouve dans un pays crachant sur ses entrepreneurs, étouffant les créateurs d’emploi, faisant la chasse aux sorcières aux reliquats du sarkozysme. Il ne fait pas bon être entrepreneur aujourd’hui en France, il ne fait pas bon d’être de droite non plus !

 

Le matraquage systématique des classes moyennes auquel se livrent avec méthode François HOLLANDE et Jean-Marc AYRAULT ne pourra conduire qu’à une révolte de cette majorité silencieuse, qui finira par en avoir assez de toujours payer pour un système dont elle ne profite pas ! Elle finira par en avoir assez d’alimenter ce tonneau des Danaïdes, nourrissant chaque mois toujours plus d’intérêts particuliers, toujours plus de corporatismes ! Elle finira par en avoir assez d’être seule à porter à bout de bras un pays à un bout de souffle, se préoccupant constamment davantage de ceux qui en réclament toujours plus, tout en ignorant ceux sur lesquels tout repose. Le jour où cette majorité silencieuse d’employés, d’ouvriers, d’artisans, de professions libérales, d’agriculteurs, de commerçants, de cadres, en aura assez d’être les dindons de la farce et aura décidé de le dire haut et fort, j’espère que l’UMP sera à ses côtés ! Pour ma part, j’y serai. Incontestablement.

 

 

PdA : Quels sont pour la France les enjeux majeurs de cette décennie ? Êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste quant à notre avenir collectif ?

 

M.C. : La compétitivité de notre économie doit être la préoccupation première de nos politiques. La France ne vit pas seule. Il n’y a pas le monde d’un côté et la France de l’autre qui, seule, pourrait s’absoudre des impératifs de l’économie mondiale. Pendant que nous débattons sur le fait de travailler deux ans de plus, l’Allemagne et le Royaume-Uni mettent en place plus de flexibilité pour leurs entreprises. Pendant que nous débattons sur le fait de travailler 35 ou 39h, la Chine et l’Inde ont sorti des centaines de millions de personnes de la grande pauvreté en acceptant les règles de l’économie de marché et en devenant les ateliers du monde. Pendant que nous débattons sur le fait d’avoir 5 semaines de congés payés, les États-Unis baissent leur coût du travail et investissent massivement dans la recherche. Bref, pendant que nous parlons, d’autres agissent. Et ils agissent vite !

 

Si la France veut redevenir cette force motrice du monde, elle ne peut continuer d’ignorer le monde qui l’entoure, justement ! En outre, s’obstiner à défendre nos fameux « acquis sociaux » est le pire service que l’on puisse rendre à notre système de protection sociale. Oui, nous avons la protection sociale la plus développée et oui, nous pouvons en être fiers et vouloir la conserver. Mais ce n’est pas en refusant de l’adapter à la réalité des temps présents que nous la conserverons, nous la ferons, au contraire, imploser. Défendre efficacement notre protection sociale, c’est savoir aujourd’hui sauvegarder l’essentiel populaire et abandonner l’accessoire corporatiste : céder aux pressions de ceux qui cumulent déjà tant de privilèges, c’est assurément conduire notre protection sociale à la faillite.

 

Je suis par nature optimiste. J’ai confiance en mon pays et en la capacité des Français de se rendre compte, finalement, des nécessités de notre temps. Mais je sais que des forces adverses sont à l’œuvre et je m’inquiète pour ma génération qui, au final, devra payer pour quatre décennies payées à crédit ! Car la vérité est là, nous succédons à une génération qui s’est fait plaisir en s’octroyant une série de droits dont elle n’avait pas le premier centime pour les financer ! C’est donc à nous de payer la facture. Nicolas SARKOZY avait commencé à mener cette œuvre réformatrice destinée à réduire le fardeau pesant sur nos épaules. Aujourd’hui, François HOLLANDE nous rajoute des sacs de sable sur le dos…

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur les débuts du président Hollande, de l'assemblée rose et du gouvernement Ayrault ? J'imagine que votre réponse ne sera pas totalement favorable, mais y'a-t-il au moins des points sur lesquels vous considérez qu'"à la limite", de bonnes choses sont réalisées ou en passe de l'être ?

 

M.C. : Ces premiers mois ont été marqués par un amateurisme permanent qui coupe vraiment, c’est le moins qu’on puisse dire, avec l’image de la fonction présidentielle que nous avait laissée Nicolas SARKOZY : volontaire, déterminé, en première ligne. Aujourd’hui, c’est le règne de l’improvisation et du clientélisme : on remercie les écologistes en sacrifiant l’indépendance énergétique de la France pour mieux se renier, on remercie les camarades syndiqués en leur promettant un « redressement productif » pour finalement les abandonner à Aulnay, on remercie les amis enseignants en leur promettant des salles des professeurs remplies à craquer, sans s’apercevoir que c’est ainsi qu’on tuera définitivement l’Éducation Nationale, etc.

 

Au final, la Présidence de François HOLLANDE, c’est le reniement permanent. Et il ne pouvait en être autrement au regard du caractère parfaitement intenable du « programme » qu’il a proposé aux Français ! C’est pourquoi, avec un certain nombre d’amis, nous avons lancé une initiative nationale appelée « LES RENIEMENTS, C’EST MAINTENANT » compilant chaque trahison, chaque promesse non-tenue de François HOLLANDE et de son Gouvernement. Et notre matière est sans cesse renouvelée !

 

Cependant, quelquefois ce même Gouvernement a des éclairs de lucidité. Quand il se rend compte que non, on ne renégocie pas seul un traité faisant consensus chez les 26 autres. Quand il se rend compte que seule la fermeté permet de lutter efficacement contre le terrorisme. Quand il se rend compte qu’on ne gagne rien à insulter les investisseurs et les créateurs d’emplois dans ce pays. Bref, ce Gouvernement n’est jamais aussi bon que lorsqu’il essaie de faire du SARKOZY. Il essaie seulement, malheureusement…

 

 

PdA : Après la défaite, et avant la reconquête... la réorganisation. Celle d'un appareil, et celle des idées. Qui aimeriez-vous voir élu(e) à la tête de l'UMP à l'automne prochain, et pourquoi ?

 

M.C. : Je fais partir de ceux qui n’auraient pas hésité une seule seconde à soutenir de nouveau Nicolas SARKOZY si celui-ci avait décidé de se représenter à la Présidence de l’UMP. Cependant, il n’en a pas décidé ainsi. C’est son choix, nous devons le respecter.

 

Aujourd’hui, j’ai donc choisi, en conscience, de soutenir François FILLON. Pour moi, il représente le mieux l’héritage d’action sarkozyste. Face à tous ceux qui essaient de s’inventer des brevets en « sarkozysme patenté », François FILLON a été aux côtés de notre ancien Président pendant 5 ans, sans relâche, à porter toutes les réformes ambitieuses et difficiles dont notre pays avait besoin. Et même avant, puisque c’est lui qui a piloté la rédaction du projet présidentiel de Nicolas SARKOZY en 2005 et 2006. Alors que pendant tout le début du quinquennat, certains n’ont pas facilité la tâche de Nicolas SARKOZY en cherchant à ériger face à lui un véritable contre-pouvoir (« hyper-parlement », etc.), on ne peut que constater que le sarkozysme, c’est comme l’amour : plus c’est récent, plus on en parle !

 

J’ai fait le choix de François FILLON également car je reconnais en lui la même qualité que chez Nicolas SARKOZY : le courage politique. Il n’a pas hésité à dire il y a quelques années qu’il était à la tête d’un « pays en faillite ». Un discours dur certes, mais qui a le mérite de dire la vérité, en particulier à une génération comme la nôtre qui va devoir passer à la caisse pour tant de facilités payées à crédit par nos parents.

 

En outre, François FILLON a fait preuve, sans fausse promesse ni grandiloquence, d’une vraie capacité d’écoute à notre égard. Il nous avait demandé des propositions, nous les lui avons remises, et nombre d’entre elles ont été reprises, notamment sur l’impératif de formation dont nos jeunes cadres et militants ont besoin pour faire d’eux les candidats de demain et les élus d’après-demain. Sur cette thématique essentielle à la reconquête des territoires, François FILLON s’est engagé à créer des écoles de cadres décentralisées, sur le modèle de l’École de Formation Jeunes Populaires qui, depuis 4 ans, a réalisé près de 80 séminaires de formations partout en France.

 

Enfin, François FILLON est incontestablement celui qui saura rassembler notre famille politique, à l’image de l’équipe qu’il s’est constituée. Pour gagner dès 2014, nous allons avoir besoin de quelqu’un dont la voix est audible et crédible au-delà des noyaux durs militants. Pour gagner dès 2014, nous allons avoir besoin d’un homme qui sache étendre notre base électorale, en ayant à la fois un discours ferme parlant aux électeurs du Front National, sans en singer les responsables, et des propos qui n’éloignent pas de nous nos amis centristes, pouvant être tentés par l’aventure de l’UDI, si l’UMP se montre clanique.

 

Au final, François FILLON est celui qui est en capacité de préserver l’unité de notre famille politique. Cette unité doit être notre bien le plus précieux, à nous cette génération militante qui n’a connu que l’UMP, qui n’a vécu son engagement qu’au travers d’une grande famille unie de la droite et du centre. N’ayant connu ni le RPR, ni l’UDF, ni DL, il serait absurde pour nous, jeunes militants, de chercher à reproduire des querelles du passé qui ne nous concernent pas. La reconquête ne se fera que dans l’unité, ou ne se fera pas !

 

 

Mickaël Camilleri et François Fillon

 

 

PdA : Quelle doit être, de votre point de vue, la "ligne politique" de l'UMP des cinq années à venir ?

 

M.C. : L’UMP doit s’extirper du piège mitterrandien visant à la cornériser entre son extrême-droite et son centre pour mieux faire gagner la gauche. Pour cela, l’UMP devra affirmer tout simplement ce qu’elle a toujours été : un mouvement républicain, avec un discours ferme sur les questions d’immigration, de sécurité et de lutte contre l’assistanat, et une vision libérale concernant l’économie et, je le pense, les questions de société. Cette équilibre-là est à mon sens la clé pour à la fois faire revenir à la raison les électeurs du Front National, tout en cristallisant la frange centriste à l’intérieur de l’UMP, et non à l’extérieur. C’est un équilibre difficile à trouver, qui nécessitera de sortir des facilités étatistes et de ne pas sombrer dans un conservatisme sociétal dans lequel beaucoup de générations auraient du mal à se retrouver. C’est donc à la fois un combat contre le « logiciel de gauche » et ses relais médiatiques auquel l’UMP doit se préparer, mais également contre une partie d’elle-même.

 

 

PdA : Jusqu'où, et sur la base de quels piliers programmatiques, la majorité bleue de demain aura-t-elle vocation à s'étendre ? Quid d'un hypothétique rapprochement avec le Front national ?

 

M.C. : La droite n’a pas à renier le pacte de valeurs qui l’unit aux Français, elle doit au contraire l’affirmer ! Travail, mérite, Nation, liberté, responsabilité individuelle ne sont pas des valeurs has-been : elles sont plus que jamais d’actualité. Dans une époque où les Français semblent en perte de repères, notre mission doit être de redonner du sens à l’action politique : s’extirper des débats de technocrates, pour faire de la pédagogie auprès de la population. Une pédagogie d’abord axée sur les valeurs.

 

Pourquoi refiscaliser les heures supplémentaires est-ce une atteinte à la valeur travail, en plus d’un non-sens économique ? En quoi une immigration incontrôlée ou laxiste menace-t-elle notre Nation ? Pourquoi la liberté de créer, et de réussir, est-elle mise à mal par les projets de fiscalité confiscatoire du Gouvernement ? Pourquoi l’assistanat détruit-il la signification même de la notion de responsabilité individuelle chez un nombre grandissant d’individus ?

 

Il ne s’agit pas de sujets de dissertations. Il s’agit de problématiques on ne peut plus concrètes dont c’est à nous d’expliciter les tenants et les aboutissants. Nous devons réintroduire dans l’esprit des Français des marqueurs culturels forts : c’est ainsi que nous lutterons contre ce logiciel de gauche omniprésent. Il ne s’agit pas de prosélytisme idéologique, mais de pédagogie de conviction. Des convictions qui permettront aux Français, le moment venu, de ne plus refaire la même erreur quand bientôt des nouveaux « programmes » démagogiques et irréalistes leur seront présentés.

 

Pour ce faire, nul besoin de s’allier avec le Front National. D’ailleurs, quelle logique à s’allier avec des individus qui œuvrent tous les jours à notre perte ? Marine LE PEN croit pouvoir devenir le leader de la droite en France : elle ne souhaite à l’évidence pas être son supplétif. L’alliance avec le FN signifierait tout simplement la fin de l’UMP telle que nous la connaissons. En revanche, si aucune compromission ne peut être permise avec les responsables du FN, il est de notre devoir de ramener dans le giron républicain ses électeurs. C’est même une œuvre de salut public !

 

 

PdA : Êtes-vous favorable à l'instauration d'une dose de proportionnelle à l'Assemblée ? Dans quelle mesure ?

 

M.C. : Non, pour moi, la politique c’est la rencontre d’un homme (ou d’une femme), d’un territoire et d’une volonté. Introduire la proportionnelle, c’est légitimer le règne des apparatchiks qui n’auront qu’à grenouiller au sein des instances parisiennes suffisamment longtemps pour obtenir un bon positionnement sur une liste. C’est encourager tous les parachutages, et décourager définitivement toute action de terrain sur le long terme. Le scrutin uninominal reste, à mon sens, le meilleur gage de légitimité sur un territoire. Vous êtes élu sur votre nom propre, vous êtes donc responsable de vos actes une fois élu. Aujourd’hui malheureusement, qui connait ses conseillers régionaux ? Personne, en dehors des microcosmes partisans. Et pourtant leur travail est absolument déterminant pour la dynamique des territoires. La proportionnelle rompt le lien de responsabilité entre un élu et son territoire en faisant de lui un élu hors-sol, finalement facilement interchangeable au gré des caprices des sièges parisiens.

 

En outre, l’introduction de la proportionnelle est une nouvelle manœuvre destinée à réduire encore la position de la droite républicaine. Sur l’excuse toute trouvée de faire vivre la « diversité d’opinions », le Parti Socialiste se donne en réalité les moyens de faire accéder le Front National à toutes les assemblées, locales et nationales, tout comme François MITTERRAND l’avait déjà fait en 1986, permettant ainsi à 35 députés FN de siéger à l’Assemblée Nationale.

 

La proportionnelle n’a donc rien de plus démocratique que les autres modes de scrutin, c’est tout simplement un outil commode dont François HOLLANDE veut user pour asseoir définitivement l’hégémonie du PS à tous les échelons de pouvoir.

 

Pour ma part, je suis favorable à une simplification du code électoral, et un resserrement du lien territoire-élu : le scrutin uninominal à un seul tour me parait être le mode de scrutin le plus efficace pour obtenir des majorités à la fois légitimes et utiles, obtenues sans marchandages et ne cherchant pas à faire perdurer artificiellement des groupuscules n’existant que par le charisme de leur leader national (de Besancenot à Le Pen, même combat), mais sans présence ni programme sur le terrain.

 

 

PdA : La crise des dettes souveraines européennes, couplée à une croissance anémique sur le continent, poussent nombre de voix à s'élever pour réclamer une intégration communautaire accrue pour mieux coordonner les politiques financières et économiques. Quelle est votre position sur cette question ?

 

M.C. : L’Europe a permis à notre continent de connaître une paix durable depuis plus de 60 ans. Elle a permis d’assurer une prospérité que beaucoup d’autres régions du monde nous envient. Elle a surtout permis de mettre un terme, définitif je pense, à deux millénaires de guerres, de tueries, de rivalités incessantes. Je ne fais donc pas partie de ceux qui aiment projeter sur l’Europe leurs propres insuffisances. Au contraire, l’Europe est à mon sens le plus grand projet politique entrepris par l’humanité !

 

Cependant, c’est parce que j’aime l’Europe, et que je me sens profondément européen, que je souhaite qu’elle puisse se réformer pour mieux affronter les réalités de notre temps. Aimer l’Europe, c’est avoir la lucidité nécessaire pour s’apercevoir que sa gouvernance éloignée des peuples, sa bureaucratie toute puissante, son consensualisme reniant ses racines, n’aident pas le projet européen des pères fondateurs mais l’amoindrissent !

 

Candidat aux élections européennes de 2009 sur la liste Majorité Présidentielle Sud-Ouest conduite par Dominique BAUDIS, j’adhérais pleinement à ce qui était pour moi plus qu’un slogan de campagne, mais une véritable ligne de conduite politique : « Quand l’Europe veut, l’Europe peut ! ».

 

Réintroduire la volonté politique en Europe : voilà ce qu’a réussi Nicolas SARKOZY au cours de la Présidence Française de l’Union Européenne au second semestre 2008 ! C’est ce modèle qui doit inspirer les réformes à venir de la gouvernance européenne : la responsabilité politique se fonde sur un rapport direct entre le peuple et ceux qui souhaitent les représenter. Au-delà du Parlement, nous devrons arriver à une méthode permettant d’élire au suffrage universel direct l’exécutif européen. C’est ainsi que nous recréons du lien entre les peuples européens, et ce qu’ils voient aujourd’hui comme une machine administrative loin de leurs réalités quotidiennes.

 

Je crois en la prééminence de la Nation et je ne suis pas un « euro-béat ». Cependant, la réalité économique nous imposera tôt ou tard d’arriver à une certaine forme de fédéralisme budgétaire. Nous ne pourrons pas continuer longtemps à faire payer le passif des cigales par l’actif des fourmis ! En cela, le projet d’eurobonds de François HOLLANDE était forcément voué à l’échec : comment l’Allemagne aurait-elle pu accepter d’éponger des dettes qui ne sont pas les siennes, quand elle sait être la seule à s’astreindre à une véritable rigueur budgétaire ?

 

Le laxisme ne grandira pas l’Europe, il la tuera ! Aujourd’hui, nous devons entrer dans une coopération budgétaire beaucoup plus étroite en tous les pays européens. Sûrement avons-nous eu tort de réaliser l’élargissement de l’Europe à l’Est avant d’assurer son intégration à l’Ouest. Peut-être, mais cela n’explique pas tout. Les gouvernements nationaux doivent comprendre que la sacro-sainte souveraineté qu’ils cherchent à conserver à tout prix est en réalité bien plus menacée en dehors de l’Europe qu’au-dedans : sans l’Europe, combien d’États auraient déjà tout bonnement sombré dans la faillite, à la merci des marchés ? Ce n’est pas avec moins d’intégration que les Nations conserveront leur souveraineté, c’est au contraire avec davantage d’intégration que des États comme le nôtre arriveront à faire face à la Chine, l’Inde, le Brésil, etc. On ne combat pas un tank avec un lance-pierres ! Ensemble, nous sommes la première puissance économique du monde moderne. Désunis, nous sommes seulement d’anciennes puissances, qui auront vite fait de se faire vassaliser par les États-continents qui ne se posent pas les mêmes questions philosophiques que nous !

 

 

PdA : Première question "ouverte". Auriez-vous un message à faire passer à quelqu'un ? Une personnalité, un groupe... Profitez-en !

 

M.C. : À François HOLLANDE, pour lui dire que nous, la jeunesse de France, ne le laisserons pas massacrer la France à laquelle nous croyons !

 

Nous ne voulons pas d’une France de dépravés, où le cannabis est en libre circulation et les drogues dures en libre service dans de nouveaux endroits cools et branchés : les « salles de shoot » – aux frais du contribuable, bien sûr – qui ne sont rien d’autre que des salles d’injection de mort rapide. Nous ne voulons pas d’une France de la déresponsabilisation où l’État maintient sous perfusion les personnes dépendantes tout en faisant les beaux jours des trafiquants, d’une France qui au lieu d’aider les personnes en difficulté à retrouver le droit chemin, leur maintient la tête sous l’eau avec toujours plus d’allocations, toujours moins d’obligations. Nous ne voulons pas d’une France où l’« État-Nounou » conduit à la déresponsabilisation des plus jeunes, par la facilitation de la distribution de la pilule contraceptive pour les mineures, gratuitement et sans consultation médicale.

 

Nous ne voulons pas d’une France de l’auto-flagellation où l’on confond les Français de 1940 et le gouvernement de Vichy. Nous ne voulons pas d’une France qui s’excuse de ses racines chrétiennes, tentant de les dissimuler comme on cacherait une erreur de jeunesse, d’une France qui, à force de politiquement correct et sous couvert de laïcité à outrance fait la guerre à notre héritage religieux et la part belle aux communautarismes. Nous ne voulons pas de cette France, où le Ministre de l’Education Nationale, Vincent Peillon, nous vante – sans nous en expliquer le contenu – sa « morale laïque », une sorte de coup marketing qui fait le bonheur de nos bobos bien-pensants, alors que simultanément certaines personnes sont libérées de garde à vue au nom de « l’apaisement en période de Ramadan »…

 

Nous ne voulons pas d’une France laxiste, sans valeurs ni structure, qui confond libre orientation sexuelle de chacun et modèle familial. Nous ne voulons pas d’une France qui sombre dans le déni de l’autorité, où les instituteurs ne peuvent plus mettre de mauvaises notes, où les gendarmes se font abattre comme des animaux, où les policiers se font passer à tabac quand ils tentent de faire appliquer les lois de la République, où la loi du plus fort se règle à coups de kalachnikov dans certains quartiers de Marseille, où l’on parle de réinsertion avant de parler de sanction !

 

Bref, François HOLLANDE, nous ne voulons pas de votre France !

 

 

PdA : Dernière question, totalement ouverte celle-ci. Vous avez carte blanche pour compléter notre entretien de la manière dont il vous plaira. En approfondissant tel ou tel sujet, en en abordant un autre, en nous livrant une anecdote ou en évoquant toute autre chose... @ vous !

 

M.C. : En 2014, nous avons l’occasion de reproduire l’exploit de nos aînés en 1983. Je m’explique. En 1981, la droite républicaine se prend une sanction, du fait d’une crise dont elle n’était pas, là non plus, responsable. Et pourtant, à peine deux ans plus tard, la droite entreprend la plus formidable reconquête électorale de son histoire aux Municipales.

 

Deux raisons à cela :

 

- Il aura fallu seulement quelques mois au Gouvernement socialiste de l’époque pour décrédibiliser sa propre action, tant ses promesses intenables, à contre-courant du monde entier, se sont vite fracassées sur le mur des réalités économiques ;

 

- dans le même temps, en sachant tout de suite se remettre en question, en se donnant les outils de formation nécessaires, et surtout en faisant confiance à une nouvelle génération, la droite a su faire émerger des nouveaux talents.

 

Si 2012 ressemble beaucoup à 1981, j’espère que 2014 ressemblera à 1983 ! En tout cas, c’est ce à quoi je m’emploierai avec tous mes ami(e)s Jeunes Populaires !

 

 

 

Merci encore, Mickaël Camilleri, pour vos réponses très complètes, pour le temps que vous avez bien voulu consacrer à Paroles d'Actu... Phil Defer

 

 

 

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