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Paroles d'Actu
30 septembre 2012

Laurent Bazin : "Le buzz est l'ennemi du bien-informer"

L'invité de Paroles d'Actu aujourd'hui... c'est un homme qui en a reçu d'innombrables. Laurent Bazin a été grand reporter, posté à Washington puis à Tel-Aviv pour TF1. Il a débuté sa carrière il y a vingt-cinq ans, c'était sur RTL, déjà... Un quart de siècle au cours duquel le journaliste s'est retrouvé aux premières loges pour observer, commenter la folle marche du monde comme les évolutions de notre temps. Il a rencontré les plus grands, discuté avec les meilleurs spécialistes. Acquis, également, une solide expérience des médias... LCI, Europe 1, i>Télé complètent jusqu'ici son parcours. Depuis la rentrée, il aide des centaines de milliers d'auditeurs à s'éveiller en douceur à la tête de "RTL Matin", la matinale de la station. Sur France 5, il remplace régulièrement Yves Calvi à l'animation des débats de "C dans l'air". Il a donc, je le disais, accepté de répondre à mes questions, portant sur ses deux émissions, sa carrière, le monde des médias... Je tiens à lui exprimer toute ma reconnaissance pour la générosité et la bienveillance qu'il m'a témoignées. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

LAURENT BAZIN

Présentateur de RTL Matin (RTL)

Présentateur de C dans l'air (France 5)

 

"Le buzz est l'ennemi du bien-informer"

 

Laurent Bazin

(Source de la photo : RTL)

 

 

Q : 27/09/12

R : 30/09/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Monsieur Bazin. Je pourrais débuter cet entretien en rappelant que vous êtes journaliste, que vous avez débuté sur RTL avant de travailler pour TF1, LCI, Europe 1, i>Télé... Je pourrais également ajouter que vous remplacez régulièrement Yves Calvi à l'animation de C dans l'air sur France 5... et que vous présentez la matinale de RTL depuis la rentrée. Je le pourrais... mais comment aimeriez-vous vous présenter vous-même ?

 

Laurent Bazin : Je suis journaliste, curieux, professionnel... Et effectivement, animateur de la matinale de RTL et joker d'Yves le lundi à C dans l'air...

 

 

PdA : Quel premier bilan tirez-vous de l'expérience RTL Matin ?

 

L.B. : C'est du plaisir, beaucoup de plaisir... Passé évidemment le moment où le réveil sonne. Mais même ça, ça va ! Non, chouette exercice, varié, enrichissant.

 

 

PdA : Revenons aux sources... Qu'est-ce qui vous a donné envie de devenir journaliste ?

 

L.B. : Je crois que j'ai toujours eu envie d'être journaliste. Je jouais à 10 ans à faire des émissions de radio avec mon frère ! À part un bref moment à l'adolescence où j'ai caressé l'envie de devenir vétérinaire, ça ne m'a jamais lâché.

 

 

PdA : L'actualité, son commentaire, c'est votre métier. Mais vous en êtes également, comme nous tous, spectateur. Quels sont les évènements qui vous ont le plus marqué, et pourquoi ? Les points forts de votre carrière ?

 

L.B. : Les accords israélo-palestiniens de Washington (1993, ndlr), parce que j'étais alors dans le bain, correspondant de TF1 aux États-Unis...

 

Mais plus que tout, le 11 septembre. Parce que ce jour là, j'ai compris qu'il fallait arrêter de penser en terme de : crédible, pas crédible ; probable, pas probable. Mais plutôt avancer en se disant que tout, même le plus invraisemblable - 2 avions dans une tour new-yorkaise... - pouvait arriver. Ça a été un choc. Et une sorte de révélation.

 

 

PdA : Le journalisme, c'est aussi des rencontres. Quelles sont celles dont vous êtes le plus fier ? Qui êtes-vous heureux d'avoir pu interviewer ?

 

L.B. : Clinton président. Mitterrand juste avant qu'il ne quitte l'Élysée... Mais c'étaient des interviews improvisées, presque volées... J'ai aimé rencontrer plus longuement des gens comme Arafat ou Shimon Peres, pour ce qu'ils représentent de haine, de passion et d'Histoire accumulées.

 

 

PdA : Qui rêveriez-vous d'interviewer ? Quelles questions souhaiteriez-vous poser à telle ou telle personnalité ?

 

L.B. : Obama, sans doute. Avec le risque peut-être d'être déçu... De me trouver face à un homme politique finalement assez standard, froid... J'aime les gens qui partagent, qui donnent lors des interviews... Ce ne sont pas forcément les plus connus !

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur l'évolution des médias d'information, sur le règne de l'info en continu, de l'instantané, peut-être au détriment d'une nécessaire prise de recul ?

 

L.B. : La réponse est dans la question ! Le buzz est parfois - souvent - l'ennemi du bien-informer. C'est superficiel, ça va trop vite. L'information en continu, c'est aussi une forme de zapping en continu... C'est la règle du genre. Je l'ai pratiquée. Ça doit nous pousser, nous médias traditionnels, à être encore plus exigeants, plus sélectifs. C'est notre défi pour les cinq ans qui viennent.

 

 

PdA : La campagne présidentielle américaine fait rage en ce moment. Que vous inspire-t-elle, et notamment le rôle qu'y jouent la communication, les médias ? Il y a des exemples à suivre en matière d'émissions politiques aux États-Unis ?

 

L.B. : C'est une campagne en trompe-l'oeil qui repose largement sur l'argent que les uns et les autres ont à y mettre. Une bagarre frontale qui éloigne le citoyen des vrais débats. Mais nous n'avons pas de leçons à donner. Cela dit, je dirais plutôt que les États-Unis devraient nous envier une émission comme "Des paroles et des actes", pratiquement inimaginable là-bas.

 

 

PdA : Comment préparez-vous vos émissions, en général ? Quel est votre rôle dans la détermination du contenu éditorial de l'une comme de l'autre ?

 

L.B. : Je prépare beaucoup, je lis et je discute beaucoup. Mais les exercices sont très différents. Je suis très investi dans les décisions qui concernent la Matinale de RTL, auprès de la rédaction comme des chroniqueurs. Pour C dans l'air, je m'en remets totalement au producteur Jérôme Bellay et à ses équipes dirigées par Manuel Saint-Paul. Je suis le mécano de la Matinale. C dans l'air, au contraire, c'est une sorte d'émission "clé en main".

 

 

PdA : Vous arrive-t-il parfois, lorsqu'un sujet ou un invité vous inspirent moins qu'à l'accoutumée, d'avoir du mal à véritablement intégrer le thème et animer la discussion ?

 

L.B. : Non. D'abord parce que je suis très en phase avec Jérôme Bellay. C'est vraiment la même culture d'info. Ensuite parce que tout est mis à ma disposition pour le faire bien...

 

 

PdA : Dans le même esprit, lorsqu'au contraire un débat vous parle particulièrement, avez-vous parfois du mal à vous retenir d'y prendre part ?

 

L.B. : Ça arrive... Surtout quand il s'agit de politique ! ;-) Mais pas au sens militant du terme. Plutôt dans le sens du grain de sel que j'ai envie de mettre.

 

 

PdA : Une question liée. Durant votre carrière de journaliste, vous avez "touché" aux relations internationales, à l'économie, aux sujets de société, à l'organisation de la République... Vous avez côtoyé les plus grands experts, les décideurs de premier ordre. Vous vous êtes vous-même familiarisé avec ces problématiques d'importance. N'avez-vous jamais eu la tentation de passer de l'"autre côté", de vous aventurer en politique ?

 

L.B. : Non jamais. J'ai du respect pour ceux qui le font. Je sais ce qu'ils sacrifient. Mais ce n'est pas mon métier.

 

 

PdA : La crise... enjeu majeur. Quelle est votre intime conviction à ce sujet ? Êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste quant aux perspectives de redressement et de "reprise", à échéance raisonnable, de la France et de l'Europe ?

 

L.B. : Je suis d'une nature optimiste... Mais c'est vrai que la situation est grave. Ce qui me frappe, c'est que les solutions - toutes les solutions - sont sur la table. Et que personne n'ose, - ni Sarkozy hier, ni Hollande aujourd'hui - ne semble décidé à franchir le pas.

 

 

PdA : Quittons un peu l'actualité, parfois brutale, souvent morose, et parlons un peu de vous. J'ai récemment découvert votre passion pour les bons vins, auxquels vous consacrez d'ailleurs un blog. Voulez-vous nous en dire plus ? Plus généralement, qu'est-ce qui vous permet de "décompresser", hors travail ? Qu'aimez-vous dans la vie ?

 

L.B. : J'aime effectivement beaucoup le vin. Depuis longtemps. Manger, aussi... Le vin de mes amis (http://levindemesamis.blogspot.fr), c'est une histoire d'amitiés avec des vignerons qui ont décidé de faire bio et bon. Ce sont des gens courageux et précieux dans un univers finalement très standardisé... J'ai même fini par acheter une vigne de Grenaches près de Carcassonne, que travaille mon copain Frédéric Palacios. Nous y produisons la cuvée "Cause toujours"... Dans un style très différent, je suis aussi fan de polars étrangers, suédois, islandais, entre autres...

 

 

PdA : Quels sont, à la radio comme à la télévision, les programmes, toutes stations et chaînes confondues, qui trouvent grâce à vos yeux ?

 

L.B. : À la radio, j'ai gardé un attachement tout particulier aux "Auditeurs ont la parole" que Vincent Parisot anime maintenant avec Elizabeth Martichoux. J'aime ce côté "À vous de jouer"... Le côté baromètre aussi, prise de pouls de la France... À la télé, le JT de David Pujadas sur France 2, "Des paroles et des actes", "C dans l'air" avec Yves Calvi et "Castle". J'adore les séries télé...

 

 

PdA : Quel est votre rapport à internet ?

 

L.B. : Raisonnable. Connecté mais pas accro... Je suis sur Twitter, un peu moins sur Facebook. Je surfe régulièrement sur les sites d'info via l'ordinateur ou mes applis Smartphone. C'est une source d'info. À tamiser impérativement !

 

 

PdA : Quels conseils donneriez-vous à un(e) jeune qui souhaiterait se lancer dans l'univers du journalisme ?

 

L.B. : Sois curieux de tout... Et ne va pas trop vite. Commence par le terrain, le reportage. Fais le plein d'images et de rencontres. C'est là que tout se passe !

 

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, Laurent Bazin ?

 

L.B. : Que ça dure !

 

 

PdA : La dernière question. En fait, une tribune libre, pour vous permettre de conclure l'interview comme il vous plaira. Merci infiniment !

 

L.B. : Je vous attends sur RTL lundi matin... C'est ça ma tribune !

 

 

 

Merci beaucoup cher Laurent Bazin pour le temps que vous avez bien voulu me consacrer. Pour votre gentillesse ! Phil Defer

 

 

 

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Merci

 

 

 

Vous pouvez retrouver Laurent Bazin...

 

Sur RTL : "RTL Matin" du lundi au vendredi, de 7h à 9h30

 

Sur France 5 : "C dans l'air" les lundis et à d'autres occasions

 

Sur son blog, "Le vin de mes amis"

 

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Times New Roman > Georgia : 30/09/12

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10 septembre 2012

Alain de Greef : "Canal ? J'envisage de me désabonner"

« Il avait une qualité de contact avec les gens qui était formidable (...) Il fait partie de la trentaine de personnes extraordinaires que j'ai côtoyées à Canal+. » C'est en ces termes qu'Alain de Greef a rendu hommage à Jean-Luc Delarue après la disparition de l'icône du PAF. Quelques heures avant l'annonce de ce triste évènement, survenu dans la nuit du 23 au 24 août, j'avais contacté M. De Greef pour lui proposer de lui poser quelques questions. L'ancien directeur des programmes de la chaîne cryptée m'a fait parvenir, très rapidement, son accord de principe. L'échange s'est réalisé dans la foulée.

 

La retraite ? Canal ? La télé d'aujourd'hui ? Celui qui fut, aux côtés de Pierre Lescure, l'un des piliers historiques de la 4 jusqu'à la page Vivendi se livre en toute liberté et sans langue de bois. La parole à un jeune retraité. À une voix qui compte dans l'univers de la télé... La parole à un pionnier... Merci infiniment, cher Monsieur de Greef, merci d'avoir accepté, avec bienveillance et générosité, mon invitation... Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer  EXCLU

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

ALAIN DE GREEF

Directeur des programmes de Canal+ (1986-2000)

 

« Canal ? J'envisage de me désabonner »

 

Alain de Greef

(Photo fournie par M. Alain de Greef)

 

Q. : 24/08/12 ; R : 03/09/12

  

Paroles d'Actu : Comment allez-vous, Alain de Greef ? Que devenez-vous ?

 

Alain de Greef : Très bien ! Comme un retraité qui en ce moment précis se la coule douce dans la chaleur provençale…

 

PdA : Sans faire dans la nostalgie (je ne pense pas que vous soyez homme à vivre dans le passé), quel regard portez-vous sur vos années Canal ?

 

A.d.G. : Sans doute la plus belle période de ma vie, même si je ne crache pas sur mes années ORTF, puis Antenne 2, qui ont été formidablement formatrices.

 

PdA : De quoi êtes-vous le plus fier s'agissant du temps - de 1986 à 2000 - où vous avez été en charge des programmes de Canal + ? Qu'est-ce qui guidait vos choix ?

 

A.d.G. : Je pense que ma première fierté fut, en 1984, deux ans avant de devenir patron des programmes, d’avoir inventé la multidiffusion des films, au contraire des rediffusions sans fin qui étaient le lot des chaînes à péage américaines qu’on me demandait de prendre pour modèle. Puis, bien sûr, Les Nuls, même si je n’y étais pas pour grand chose, si ce n’est de les avoir réunis. Nulle Part Ailleurs, parce que c’était beaucoup plus qu’une émission. Les Guignols, parce que, 25 ans plus tard, c’est toujours unique dans le Paf. Le Vrai Journal, parce que la bonhomie de Karl Zéro a permis à des reportages pointus d’être vus par dix fois plus de monde que les actuelles émissions politiques sur Canal+. Et encore tous ces gens exceptionnels avec lesquels j’ai bossé pendant quinze ans…

 

PdA : On a beaucoup entendu parler, sous Pierre Lescure et Alain de Greef, de l'"esprit Canal". A-t-il jamais réellement existé ? Si oui, il est mort depuis longtemps, non ?

 

A.d.G. : Ce n’est pas nous qui en parlions, mais les gens qui regardaient et trouvaient que cette télé n’était pas comme les autres. En tous cas c’était une question de personnes et nous sommes presque tous partis. Restent Groland, Les Guignols et Le Zapping

 

PdA : Vous regardez toujours Canal, aujourd'hui ? Quels sont, en tant qu'ancien directeur des programmes, mais aussi en tant que téléspectateur (abonné ?), les programmes de la chaîne que vous applaudissez ? Ceux que vous n'auriez pas validés ?

 

A.d.G. : Je regarde très peu en fait, juste Le Zapping et Les Guignols, quelques films, de moins en moins de foot, je regarde surtout L’Équipe du dimanche, malgré son présentateur souvent lourdingue. Je regarderai ce qui se passera dans les prochains mois, mais j’envisage de me désabonner de cette chaîne qui ne donne plus grand chose à mettre sous la dent de mes goûts marginaux…

 

PdA : Question liée. Quels sont, toutes chaînes confondues, les programmes qui trouvent grâce à vos yeux ? Je pense notamment aux chaînes étrangères. Vous les regardez ? Que peut-on en apprendre ? 

 

A.d.G. : Je regarde assez peu la télé. Mes principaux centres d’intérêt sont le jazz et je suis abonné aux deux canaux de Mezzo, la comédie pas trop beauf et là, faut faire le tri. Et enfin, surtout les émissions consacrées aux arts plastiques, au patrimoine, à la création, donc plutôt sur le service public, Arte compris. Je ne regarde que très peu les chaînes étrangères…

 

PdA : Vous avez écrit en 2005 Vous regardez trop la publicité (Flammarion), un livre très critique sur le Paf de l'époque, visant surtout la course à l’Audimat et aux annonceurs, au détriment parfois de la qualité des programmes. Les choses ont-elles changé ? 

 

A.d.G. : Je crois que c’est pire ! Il y avait dans ce livre l’idée de supprimer la pub sur le service public. Sarkozy l’a fait, mais sans fixer de nouveaux objectifs à ces chaînes. Surtout, sans reprendre mon idée principale, qui était de privatiser la 2 pour pouvoir financer France Télé sans pub et faire baisser la part de marché exorbitante des chaînes privées. Aujourd’hui, personne ne sait comment France Télé se financera dans les années à venir, et personne ne veut augmenter la redevance !

 

PdA : Que vous inspire la télé d'aujourd'hui ?

 

A.d.G. : Sur la télé d’aujourd’hui, je crois qu’il y a deux choses bien distinctes. Les gens qui ne reçoivent que la TNT et qui ont un choix indigent de chaînes qui diffusent presque toutes les mêmes choses, à quelques années de distance, hors le service public. Et puis ceux qui peuvent vraiment se composer un programme en ayant accès à un bouquet fourni, tel CanalSat.

 

PdA : Les Qataris, en pleine frénésie d'achats parisiens en ce moment, ont remporté avec Al Jazeera une victoire contre Canal dans le domaine des droits du foot. C'est inquiétant, pour la chaîne cryptée, et peut-être à terme pour le cinéma français ? L'argent n'a-t-il pas pris trop d'importance dans la balance des décisions d'attribution ?

 

A.d.G. : Nous vivons dans un monde libéral et il faut en accepter les règles, ou alors changer d’univers ! L’argent a longtemps été le moteur du succès de Canal +, notamment contre TPS. Aujourd’hui, Canal + serait plutôt la vitrine luxueuse de CanalSat, qui n’est pas près du gouffre, loin de là !  

 

PdA : Imaginons que le patron d'une chaîne naissante vous appelle demain pour vous proposer la direction de ses programmes, avec les mains totalement libres. C'est une offre que vous pourriez accepter ? À quoi ressemblerait votre grille ?

 

A.d.G. : Je n’ai vraiment plus la volonté de travailler, il y a des jeunes gens qui feraient ça mieux que moi. Ma devise depuis le précédent président est : « Travailler moins pour vivre mieux ! ». Je vis mieux…

 

PdA : Avez-vous en tête des concepts d'émissions dont vous rêvez, ou bien d'ex-projets avortés pour x ou y raison mais qui vous tenaient à coeur ? Vous aimeriez nous en parler ?

 

A.d.G. : Malheureusement non ! J’aurais aimé trouver le cadre nécessaire pour avoir des émissions qui parlent de jazz ou d’art plastique de manière populaire, mais je n’ai pas trouvé. J’ai bien deux trois idées pour d’autres types de programmes, mais c’est une question à plusieurs millions d’euros… ;-)

 

PdA : Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui croirait, justement, avoir en tête un concept révolutionnaire mais ne saurait comment s'y prendre ? Comment les choses se passaient-elles, lorsque vous étiez le patron des programmes ? 

 

A.d.G. : Pour ce qui me concerne, nous inventions nos émissions de flux avec mon équipe. Nous avions peu recours à d’autres. Mais si l’idée était lumineuse, nous pouvions partir au quart de tour. Par exemple, quand Hervé Chabalier de Capa m’a proposé le magazine 24 heures, je lui ai tout de suite dit « Ok ! ». Trois jours plus tard, je discutais le devis une petite heure avec lui. Plus de tournages en France, moins à l’étranger, donc moins cher et plus attractif (les Français s’intéressent surtout à ce qui se passe chez eux), et hop, nous étions d’accord ! Malheureusement c’était rare !

 

PdA : Votre popularité est aussi due, en grande partie, à votre marionnette mythique des Guignols. J'ai le souvenir d'un sketch très drôle concernant, justement, l'humour et le CSA (le sérieux de ce blog m'interdit de retranscrire la phrase que répétait votre personnage... lol) J'ai aussi en tête une saison où, en plein Festival de Cannes, votre fêtard de Guignol faisait tout pour éviter Pierre Lescure, terrorisé par ses questions sur les programmes de l'année suivante. C'était vraiment un calvaire, de décider de la grille de rentrée ? Vous l'aimiez bien, votre marionnette ?

 

A.d.G. : La grille de rentrée n’était pas un calvaire, bien au contraire. Mais oui, j’aimais bien cette marionnette, qui était plus que sympathique à mon égard !

 

PdA : Les Guignols vous font-ils toujours autant rire ?

 

A.d.G. : Je regarde les Guignols presque tous les soirs, et avec le même plaisir depuis le début. Même si je suis bien placé pour savoir qu’on n’est pas Molière tous les jours, je trouve les auteurs très pertinents.

 

PdA : Un élément connu de votre vie : vous aimez la musique (pas seulement The Rhythm of the Night de Corona) et le cinéma. Quel est votre top 5 dans ces deux domaines, ce que vous aimeriez que nos lecteurs découvrent ou redécouvrent ?

 

A.d.G. : Top 5 en musique... C’est trop peu pour quelqu’un qui, comme moi, écoute du jazz à longueur de journée, mais bon allons-y :

Top 5 des albums de ces derniers mois (ceux qui n’aiment pas le jazz instrumental circulez, y a rien à voir !)

- The Well, Tord Gustavsen.

- Knee-Deep In The North Sea, Portico Quartet.

- 301, Esbjörn Svensson Trio.

- The Art of Dreaming, Jacques Schwarz-Bart Quartet.

- Accelerando, Vijay Iyer Trio.

 

Pour le Top 5 du cinéma, j’aime autant montrer une liste de cinq films anciens que j’aime plutôt que des films de l’année, ce qui aurait un caractère promotionnel… Sans aucun ordre de préférence, et sachant que demain ma liste serait différente :

- La Dame de Shangaï, Orson Welles.

- All That Jazz, Bob Fosse.

- Philadelphia Story, George Cukor.

- L’homme qui tua Liberty Valance, John Ford.

- Lost in translation, Sofia Coppolla.

 

PdA : Quels sont, aujourd'hui, vos rêves ? Vos projets ?

 

A.d.G. : Vivre au soleil l’hiver, comme souvent les retraités !

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter ?

 

A.d.G. : Une santé d’enfer !

 

PdA : Souhaiteriez-vous adresser un message à nos lecteurs ? À quelqu'un en particulier ?

 

A.d.G. : Ma devise, « Travailler moins pour vivre mieux ».

 

PdA : La dernière question. En fait, une tribune libre, pour vous permettre de conclure l'interview. Comme vous le souhaitez. Vous êtes... libre ! Merci infiniment...

 

A.d.G. : Je suis profondément choqué par ce qui s’est passé en Tunisie, en Libye et en Egypte, et qui risque de se transmettre à l’ensemble des pays musulmans. Une révolution menée par des élites qui met à bas une dictature sanguinaire, suivie d’un suffrage universel où une majorité d’analphabètes s’expriment pour mettre au pouvoir une dictature religieuse non moins sanguinaire. Mais je suis également choqué de voir dans nos contrées les affrontements politiciens se passer à un niveau d’une bassesse révoltante. Donc, je suis pour la modération du suffrage universel par l’instauration d’un permis de voter. Il reposerait sur une connaissance correcte des institutions pour lesquelles on vote, avec une brève dissertation sur la démocratie qui permettrait de juger de la qualité d’expression, orthographe et grammaire compris, de l’aspirant citoyen…

 

 

La « santé d'enfer », je vous la souhaite de tout coeur, cher Alain de Greef ! Merci encore ! Phil Defer. Un commentaire ?

 

 

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Times New Roman > Georgia : 30/09/12. Présentation remaniée : 04/11/13.

28 août 2012

Aurélien Merle (Le Saule) : "L'industrie musicale est morte, vive la musique !"

L'industrie musicale est en crise. C'est en tout cas ce que nous disent, depuis des années, les majors du disque. Incontestablement, il y a du vrai. Les chiffres des ventes ne sont pas au beau fixe, en partie parce que la culture de la gratuité sur internet a modifié les comportements des consommateurs. Le piratage est présenté comme le fléau à l'origine de tous les maux, la cible à abattre. Mais n'est-ce pas une réponse un peu facile, exonérant les maisons de disques de leur propre responsabilité ? Ont-elles réellement joué leur rôle, ces dernières années ? Comment les "petits" de la profession se débrouillent-ils ? J'ai souhaité donner la parole au représentant d'un label indépendant. Le co-fondateur du Saule, l'auteur-compositeur-interprète Aurélien Merle, a bien voulu répondre à mes questions, non sans humour. L'occasion d'entendre un son de cloche un peu différent... et surtout de découvrir d'autres artistes, d'autres talents... Merci à lui ! Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

AURÉLIEN MERLE

Co-fondateur du label indépendant Le Saule

Auteur-compositeur-interprète

 

"L'industrie musicale est morte,

 

vive la musique !"

 

Aurélien Merle

(Photos fournies par Aurélien Merle - celui de gauche, enfin je crois...)

 

 

Q : 30/07/12

R : 28/08/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? 

 

Aurélien Merle : 33 ans, dont 20 de pratiques diverses de la musique. Hyperactif à tendances paresseuses et réciproquement.

 

 

PdA : Quel rôle la musique tient-elle dans votre vie ? Quelles sont vos influences personnelles en la matière ?

 

A.M. : Pratiquer la musique est une des rares activités de ma vie vers laquelle je reviens toujours. En écouter, en revanche, est de moins en moins systématique, en vieillissant. La musique que j'écoute influe sur ma vie, mais pas nécessairement sur la musique que je joue. Tout de même, aujourd'hui, je peux vous citer Nick Drake, Dick Annegarn et Areski comme des parents proches en chanson.

 

 

PdA : Quelle est l'histoire du label Le Saule ? Pourquoi vous être engagé dans cette aventure ? Quel y est votre rôle ?

 

A.M. : L'idée du label a germé il y a presque 5 ans, après la rencontre avec JD Botta, Léonore Boulanger, Philippe Crab et Antoine Loyer. Cette série de rencontres s'est faite en très peu de temps. D'abord nous aimions la musique des uns et des autres (et pourtant nous n'aimons pas grand chose en chanson !) et ensuite, ce fut une belle rencontre humaine. Moi, arrivant de province, je n'attendais rien des maisons de disques et d'un système dont je m'étais toujours senti éloigné. J'avais appris à me passer d'elles. Mais je voyais mes camarades qui espéraient toujours un signe, attendaient qu'on s'intéresse enfin à eux. Je leur ai proposé qu'on regroupe nos efforts, qu'on communique ensemble, qu'on joue ensemble, qu'on enregistre, qu'on tourne, etc. Et on a choisi de s'appeler "Le Saule" car c'est la première chanson qu'on a chantée tous ensemble sur scène, sur une proposition d'Antoine Loyer qui venait de travailler cette chanson de Dick Annegarn avec JP Nataf. C'est une chanson parfaite, qui nous mettait tous d'accord.

 

Depuis, mon rôle à moi est grosso modo de coordonner nos initiatives, et puis j'ai plus de compétences administratives et informatiques que mes camarades. Malheureusement.

 

 

PdA : Depuis plusieurs années, les grosses maisons de disques se lamentent d'en vendre moins, pointant du doigt internet et sa culture de la gratuité, le piratage notamment... Qu'en pensez-vous ? N'est-ce pas une explication un peu "facile", tendant à passer sous silence un manque d'esprit de risque, d'innovation ? Je vous pose cette question après avoir observé tous ces best of, ces albums de reprises. J'ai un peu le sentiment que ces maisons de disques misent de plus en plus sur leurs valeurs sûres, sans réellement donner leur chance à de jeunes artistes. Et que l'innovation se fait, au moins dans un premier temps, sur internet, et chez les indépendants. Qu'est-ce que tout cela vous inspire ?

 

A.M. : Je pense que la bonne musique se pirate aussi bien que la mauvaise et que la crise de l'industrie musicale aurait sans doute été aussi forte, quand bien même les choix éditoriaux auraient été différents. Les ventes de disques ont commencé à baisser avant le développement d'Internet : on a d'abord copié les K7 puis les CD des copains, puis on a échangé des fichiers avec le monde entier. C'est le piratage de masse que l'industrie musicale n'a pas su maîtriser. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose dans le fond. L'industrie musicale s'est massivement développée à partir du moment où elle a transformé la musique en objets, soit écrite, soit enregistrée sur des supports de plus en plus sophistiqués. Il y avait tellement d'argent que des dizaines de métiers se sont créées autour des musiciens : managers, attachés de presse, tourneurs, distributeurs, directeurs artistiques, producteurs, etc. Certains disparaissent aujourd'hui. Pas les musiciens. L'inertie de l'industrie musicale vient à mon avis de son conservatisme : chacun essaye de sauver son boulot, donc rien ne change vraiment. Alors elle coule lentement.

 

Quant à ce qui est vendu... il faut quand même se dire que, plus largement, l'industrie de la culture s'est transformée en industrie du divertissement. Mais tant qu'il y avait de l'argent, il existait toujours des directeurs artistiques dans des maisons de disques qui signaient des gens audacieux. C'était encore vrai dans les années 70 en chanson avec des gens comme Dick Annegarn, Colette Magny, Albert Marcoeur, Areski & Fontaine... et puis terminé. D'ailleurs tous ceux que je viens de citer sont sortis du système d'une manière ou d'une autre dans les années 80 (avant éventuellement d'y revenir...). Maintenant, on peut faire de la chanson plus audacieuse, mais on est tout de suite étiqueté "intello" ou "art & essai", autrement dit ce n'est pas supposé être de la chanson populaire. En France, le cinéma avec son mode de financement, et la littérature grâce à la politique sur le prix du livre qui a sauvé les libraires indépendants, s'en sortent un peu mieux, mais à peine. La chanson, elle, est dans un sale état.

 

 

PdA : Hadopi, etc... vous en pensez quoi ? 

 

A.M. : Hadopi, dix ans plus tôt, pourquoi pas. Mais là, les habitudes sont prises et on ne peut pas mettre à l'amende toute la nouvelle génération qui ne comprend plus pourquoi on achèterait la musique. Aujourd'hui, je n'imagine qu'une mort progressive mais rapide de tous les plus faibles du système et pas d'autre choix que de revenir à une forme d'artisanat qui pourra être tout à fait bénéfique à la chanson.

 

 

PdA : Parlez-nous du label Le Saule, que représente-t-il aujourd'hui ? Comment fonctionne-t-il, et quel est votre modèle économique ? 

 

Le Saule représente aujourd'hui 7 parcours, ou "carrières" si vous préférez : ceux que j'ai déjà cités et moi-même, ainsi que Camille Couteau et June et Jim qui nous ont rejoint l'an dernier.

 

Juridiquement, c'est une association loi 1901 qui fonctionne sans salarié ni subvention. Donc peu de moyens financiers, mais pas de souci de rentabilité pour l'association et totale indépendance.

 

 

PdA : Comment la rencontre se fait-elle entre Le Saule et ses futurs artistes ? Ces derniers peuvent vous contacter d'eux-mêmes et vous présenter leur travail ? 

 

A.M. : On reçoit beaucoup de choses, alors qu'on ne cherche rien et qu'on a très peu de moyens. Mais il y a écrit "label" alors des gens envoient des disques, c'est normal. On aimerait bien tomber sur quelque chose qui nous épate et qui nous mette tous d'accord. Mais non, rien. Je me dis souvent qu'il faudrait chercher ailleurs, hors de France, mais on est attachés à l'idée de "faire de la chanson française" malgré tout ce que cette expression charrie de péjoratif et de désuet.

 

 

PdA : Quelques mots pour nous faire découvrir quelques uns de vos artistes ? Avec si possible des liens vers quatre ou cinq chansons emblématiques de votre label ?

 

A.M. : Tout simplement, baladez-vous sur www.lesaule.fr. Tout y est.

 

 

PdA : Quelle est la clé du succès dans votre métier ? Comment être rentable à l'ère du tout-internet tout en privilégiant l'innovation ? 

 

A.M. : Je crois que cette question est destinée à Pascal Nègre, pas à moi !

 

 

PdA : Dernière question, qui n'en est pas une. Pour vous permettre de conclure l'interview comme il vous plaira. Vous pouvez approfondir un sujet, ou bien en aborder un autre. 

 

A.M. : Eh bien, pour finir, poussons tous ce cri de soulagement : l'industrie musicale est morte, vive la musique !

 

 

 

"Le Saule" en images

 

Sélectionnées et commentées à ma demande par Aurélien Merle

 

Botta et Loyer

 

"Jean-Daniel Botta et Antoine Loyer, s'interrogeant sur la pertinence de la loi Hadopi"

 

 

Crab

 

"Philippe Crab, sur le point de trouver la clé du succès"

 

 

June Jim et Boulanger

 

"June et Jim et Léonore Boulanger, grisés par l'ère du tout-numérique"

 

 

 

Un grand merci, une nouvelle fois, à Aurélien Merle, ainsi qu'à toute l'équipe du Saule ! Tous mes voeux... Phil Defer

 

 

 

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Le Saule

 

Le site d'Aurélien Merle

 

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Times New Roman > Georgia : 30/09/12

22 août 2012

Audrey Labeau : Mon conseil aux jeunes ? "Foncer"

Les Jeux olympiques de Londres ont officiellement pris fin le 12 août. Un show très rock, très "British" a clôturé deux semaines d'efforts, d'exploits, d'émotions. 11 000 athlètes, au départ. Avec, pour chacun, des rêves plein la tête. Des rêves d'or, de gloire, de reconnaissance... Surtout, un objectif : le dépassement de soi. Aller au-delà de ses limites. Vivre intensément ces moments uniques dans la vie d'un sportif, ces moments où l'on peut toucher les étoiles... Faire briller des millions de regards. Faire naître une irrépressible passion chez les plus jeunes, les futurs "successeurs". Audrey Labeau, que j'ai contactée durant les Jeux, avant son entrée en piste, est de ces athlètes qui, après avoir réalisé des prouesses, ont préparé Londres pendant des mois, avec humilité. La déception qu'elle a éprouvée après sa prestation n'y changera rien. Elle en était, athlète parmi les athlètes de l'élite mondiale. Cette aventure devenue expérience, sans doute en tirera-t-elle des leçons qu'elle transmettra à son tour aux jeunes qui, demain, assureront la relève. Je tiens à la remercier pour la gentillesse dont elle a fait preuve à mon égard en acceptant d'évoquer pour moi son parcours, ses projets... Rencontre avec une athlète authentique. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

AUDREY LABEAU

Médaille d'Or aux Championnats d'Europe de natation (2012)

Médaille d'Argent aux Championnats d'Europe de natation (2011)

 

Mon conseil aux jeunes ? "Foncer"

 

Audrey Labeau

(Photos fournies par Audrey Labeau)

 

 

Q : 19/08/12 

R : 21/08/12 

 

 

 

Paroles d'Actu : Pourriez-vous vous présenter rapidement, pour celles et ceux qui ne vous connaissent pas ? En particulier, pourquoi vous êtes-vous dirigée vers le sport de haut niveau ?

 

Audrey Labeau : Je fais du plongeon depuis 10 ans et je me suis spécialisée dans la plateforme de 10m, j’ai participé à deux Jeux Olympiques, Pékin et Londres ainsi que plusieurs championnats du Monde et d’Europe.

 

Mes parents sont professeurs d’EPS et mon père était entraîneur de trampoline, ma mère de gymnastique acrobatique. Dès mon plus jeune âge, j'ai traîné dans les salles de gymnastique avec mes parents. J’ai véritablement commencé la gymnastique acrobatique à 6 ans puis je suis partie au pôle France de Rennes à 13 ans pour intégrer l’équipe nationale. Je me suis ensuite reconvertie dans le plongeon quand je suis entrée à l’INSEP (Institut National des Sports de l’Expertise et de la performance) en septembre 2001. La reconversion s’est faite plus facilement grâce à mon passé gymnique.

 

 

PdA : Vous avez fait partie, à Londres, de l'élite sportive mondiale lors des Jeux olympiques. Vous avez été médaille d'argent (2011) puis d'or (2012) lors des Championnats d'Europe de plongeon.


Parlez-nous un peu de votre sport ? Pourquoi l'avoir choisi ? À quel degré d'intensité est-il exigeant, prenant ?

 

A.L. : Le plongeon est un sport qui m’a toujours attirée, avant même d’en faire et de connaître cette discipline. C’est un sport très technique qui allie acrobatie et esthétisme. De plus j’aime ressentir l’adrénaline que procurent les plongeons à 10 mètres.

 

On s’entraîne deux fois par jour, cinq fois par semaine et une fois le samedi matin. Il est nécessaire de répéter de nombreuses fois les plongeons dans l’eau, nous travaillons également au sol et au trampoline.

 

Dans l’eau, nous travaillons par étape et très progressivement pour limiter les risques de se blesser ou de « se prendre un plat ». Avant de faire trois tours et demi à 10 mètres, on passe à 3 mètres faire un tour et demi puis deux tours. On va ensuite à 5 mètres faire deux tours et demi. Lorsque toutes ces étapes sont totalement maîtrisées, on est alors prêt à faire trois tours et demi à 10m. Nous faisons également beaucoup de préparation physique pour le gainage, la vitesse et l’explosivité. Il faut également être très résistant aux entrées à l’eau puisque nous arrivons à environ 60km/h dans l’eau du 10m.

 

(Pour mieux "visualiser" ce sport, ce lien que m'a transmis Audrey Labeau, à ma demande, ndlr)

 

 

PdA : Quel bilan faites vous des Jeux olympiques, à titre personnel, et pour la délégation française ?

 

A.L. : Je suis très déçue par ma prestation aux Jeux Olympiques. Mon objectif était d’atteindre la finale, ce qui était totalement faisable. Je rate mon quatrième plongeon (sur les cinq à réaliser) et cette erreur m’est fatale pour le reste de la compétition. Les résultats entre les plongeuses sont souvent très serrés et une erreur peut très vite être rédhibitoire.

 

 

PdA : Ça fait quel effet, de participer aux Jeux olympiques ? Comment s'y prépare-t-on ?

 

A.L. : Les Jeux Olympiques sont l’aboutissement dans la carrière d’un sportif, toutes ces années d’entraînement sont récompensées. C’est le rêve de beaucoup de sportifs.

 

On s’y prépare comme tous les autres grands championnats (Monde, Europe), avec une petite excitation en plus car on sait que cet événement grandiose n’a lieu que tout les 4 ans.

 

 

PdA : À quoi la vie ressemble-t-elle au sein du village olympique ? Vous vous côtoyiez beaucoup, avec les autres membres de la team France ?

 

A.L. : Tous les Français sont réunis dans le même immeuble. L’équipe de France est très soudée, chacun suit les résultats des uns et des autres. On pouvait se retrouver en bas de l’immeuble pour discuter ensemble, se détendre un peu entre les moments d’entraînement et de compétitions. L’ambiance est très conviviale.

 

 

PdA : Quels souvenirs forts garderez-vous de ces Jeux ?

 

A.L. : Beaucoup de souvenirs, il est très difficile de faire un choix… La cérémonie d’ouverture était grandiose et émouvante, ensuite il y a les moments de vie et de partage au village avec les autres sportifs. La victoire des handballeurs, le retour sur Paris avec la descente des Champs Elysées. Ainsi que beaucoup d’autres !

 

 

PdA : Vous vous présentez sur votre page Facebook avant tout comme "Professeur de sport". C'est votre activité principale, aujourd'hui ? En quoi consiste-t-elle ?

   

A.L. : J’ai eu mon professorat de sport il y a deux ans. Il est nécessaire de poursuivre ses études lorsque l’on fait du plongeon, car il est impossible d’en vivre en France.

 

Je travaille pour le ministère des sports et je suis placée auprès de la fédération française de natation. Pendant deux ans, j’ai bénéficié d'un aménagement de mon emploi du temps afin de pouvoir continuer à m’entraîner deux fois par jours.

 

A partir de septembre 2012, je passerai Conseiller Technique National et j’aurai en charge un groupe de jeunes plongeurs à l’Insep que j’entraînerai en préparation de futures échéances internationales.

 

 

PdA : Quels sont, justement, les conseils que vous souhaiteriez donner à un(e) jeune qui souhaiterait s'engager dans la voie du sport de haut niveau ?

 

A.L. : De foncer, même si parfois c’est difficile et que cela demande beaucoup de sacrifices. Les compétitions, les voyages, la rencontre de personnes très différentes apportent énormément de satisfaction, d’enrichissement personnel et améliore la connaissance de soi.

 

 

PdA : Que représente le sport dans votre vie ?

   

A.L. : Le sport rythme ma vie puisqu’après m’être entraînée pendant des années, je passe entraîneur. Cependant cela ne m’empêche pas de m’ouvrir à d’autres choses.

 

 

PdA : Le sport mis à part, qu'est-ce qui compte pour vous ?

 

A.L. : Mes amis, ma famille, des valeurs sûres que je garderai toute ma vie, quoi qu’il arrive.

 

 

PdA : Quels sont vos projets pour la suite ?

  

A.L. : Réussir à transmettre ma passion aux jeunes plongeurs que j’entraînerai et les accompagner dans la réalisation de leurs rêves.

 

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, Audrey Labeau ?

  

A.L. : De m’épanouir dans la nouvelle vie qui m’attend !

 

 

Audrey Labeau plongeon

 

 

Ce souhait, je le formule bien volontiers ! Merci encore, Audrey Labeau ! Phil Defer

 

 

 

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La page d'Audrey Labeau sur le site des Bleus de Londres

 

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Times New Roman > Georgia : 30/09/12

1 août 2012

Christophe Bourdon : "La réalité est souvent plus belle que toutes les fictions"

Qu'on se le dise : on ne parle pas (plus ?) uniquement de politique sur Paroles d'Actu. Maintenant, la minute "my life". Au rayon télé, j'apprécie certains jeux, et notamment "Tout le monde veut prendre sa place", que présente Nagui sur France 2 depuis 2006. Le principe : six candidats cherchent chaque jour à "prendre la place" du champion en titre. Ils s'affrontent sur des questions de culture générale. Celui des six qui l'emporte défie alors le champion. Ce dernier, maître du jeu du fond du fauteuil rouge qui lui sert de trône, attribue les questionnaires. Il choisit le sien, et celui auquel son challenger devra répondre. S'il marque plus de points que son rival, il engrange de l'argent (100 x le nombre de points du challenger battu) et reste champion. Si l'autre l'emporte, il devient potentiellement champion, sauf s'il accepte de partir avec la somme d'argent que lui offre le potentiel futur ex-champion... ou pas... Bref, compliqué à expliquer, et surtout beaucoup moins fun à lire qu'à voir. Je vous invite donc à regarder au moins une fois cette émission fort sympathique et dont le concept a été exporté par la suite dans de nombreux pays !

 

L'article qui suit, pour en revenir au fait, est une interview qu'a accepté de m'accorder, avec beaucoup d'humour et de gentillesse, l'un des grands champions du jeu, j'ai nommé Christophe Bourdon ! Si j'en crois l'article que lui consacre Wikipedia, il a même battu en son temps le record mondial "de parties gagnées dans un jeu quotidien de questions". 130 victoires, excusez du peu ! Mais si ses initiales font "C.B.", ça n'est qu'une coïncidence... Rires ? Non ? ... Bon, j'en ai fait des meilleures... Passons. Ce Namurois a marqué les esprits par sa culture cinématographique, par son humour (meilleur que le mien !), par sa complicité avec Nagui. Je tiens à le remercier de nouveau pour les réponses très sympas qu'il a apportées à mon questionnaire. La phrase que j'ai choisi de mettre en avant dans cet article semble annoncer un entretien aux accents un peu mélo, nostalgie soudaine d'un épisode de "La petite maison dans la prairie", peut-être ? Rassurez-vous, il n'en est rien. Je l'ai choisie parce que je l'ai trouvée jolie, tout comme l'anecdote qui lui est attachée... Bon, cette fois, j'arrête de parler pour ne rien dire... Place à la partie intéressante de ce document. Et comme dirait Nagui... "Et voiciii le champiooon !!!" Bonne lecture ! :-)  Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

CHRISTOPHE BOURDON

Grand champion du jeu "Tout le monde veut prendre sa place" (France 2)
Scénariste, pour la télévision notamment (RTBF...)

 

"La réalité est souvent plus belle

 

que toutes les fictions"

 

Christophe

(Photo choisie et fournie par Christophe Bourdon)

 

 

Q : 26/07/12

R : 01/08/12

  

 

 

Paroles d'Actu : Qu'aimerais-tu dire à nos lecteurs qui ne te connaissent pas pour te présenter ? 

 

Christophe Bourdon : Que je ne les connais pas non plus. Donc c'est très bien, on va apprendre à se connaître. Surtout que je sens que ta prochaine question va me présenter en quelques mots...

 

 

PdA : En 2010, tu as été un grand champion du jeu de France 2, "Tout le monde veut prendre sa place", présenté par Nagui. 130 victoires sur 133 participations (merci Wikipedia pour le chiffre !), 157 700€, une voiture, des voyages. Les gens t'en parlent toujours, ils te reconnaissent dans la rue ?

 

C.B. : Oui, toujours. Je n'en reviens d'ailleurs toujours pas. Hier encore, j'étais à un passage pour piétons. Une camionnette de police s'arrête à ma hauteur. Et le policier me demande si je suis bien Monsieur Bourdon. C'était marrant. Bon, j'ai moins ri quand il m'a fait une fouille corporelle complète car il préfère le jeu de Jean-Luc Reichmann sur TF1... (mais non, je rigole ! Il m'a juste fait une fouille complète parce que j'aime ça...)

 

 

PdA : Quels souvenirs forts gardes-tu de ta participation au jeu ?

 

C.B. : Alors là, il y a en tellement. Chaque journée de tournage était exceptionnelle. Je ne garde que des bons souvenirs. Vraiment. Si je devais évoquer un seul souvenir, ce serait la partie contre Erwann, un jeune qui voulait devenir pilote de ligne. Il m'a battu et j'ai racheté ma défaite. Puis il a fondu en larmes car l'argent allait lui offrir un an d'études. Son père nous a rejoint sur le plateau, et il pleurait aussi. Je peux vous dire qu'en coulisses, après l'enregistrement, nous étions tous en larmes ! Un très, très beau souvenir. La réalité est souvent plus belle que toutes les fictions.

  

  

PdA : Il est comment, Nagui, hors caméra ? Restes-tu, même hors émissions spéciales, en contact régulier avec lui ?

 

C.B. : Je ne le voyais pas en dehors du plateau car on enregistre 5 émissions par jour, cela prend toute la journée. Il n'arrête pas de travailler, et c'est très fatigant (même si on s'amuse comme des fous). Sinon, depuis, il m'appelle tous les jours, mais je ne réponds plus. Nagui, tu dois m'oublier, il faut tourner la page ! Bon, ok, j'avoue : c'est moi qui l'appelle tous les jours, mais ce n'est pas du harcèlement Monsieur le Juge, non, non !

  

  

PdA : Qu'as-tu appris de cette expérience sur le monde des médias, de la télé et notamment des jeux ? 

 

C.B. : Comme j'ai la chance depuis l'émission de travailler sur la RTBF, ce jeu a été comme une sorte de stage, même si je n'avais jamais rêvé de faire de la télé avant. J'ai vu comment fonctionnait une grosse machine, avec des dizaines de personnes autour, et j'ai beaucoup appris en contact de Nagui. C'est comme apprendre à jouer au tennis avec Nadal. Du coup, je suis à l'aise face à une caméra. Ca, c'est venu avec le jeu.

 

 

PdA : Tu regardes toujours l'émission ? Es-tu "client" de ce genre de jeux ? Il y en a de bons en Belgique ?

 

C.B. : Je la regarde moins qu'avant car j'ai moins de temps, mais quand je tombe dessus, je la regarde, et j'y prends toujours autant de plaisir. C'est vraiment une excellente émission, dont je ne me lasse pas. Malheureusement, on a très peu de jeux en Belgique. Il y a le 71 sur RTL-TVi, qui est un bon jeu, et l'animateur, Jean-Michel Zecca, est excellent.

 

 

PdA : Rassure-toi, dernière question sur TLMVPSP, et c'est pour la transition. Tu as impressionné pas mal de monde par ta culture cinématographique. Comment l'as-tu acquise, et à quoi ressemble ton "régime" ciné ? Pour faire simple, comment s'y prendre pour avoir ta culture ciné ? 

 

C.B. : Très tôt, j'ai voulu être scénariste et réalisateur, et je me suis mis à bouffer plein de films, de revues et de bouquins de cinéma pendant mon adolescence. C'était une passion, et ça l'est toujours. Je vais assez souvent au cinéma, et je regarde beaucoup de films et de séries à la télé.

 

 

PdA : Quel est ton top 10 des films pas connus à découvrir sans faute ? (Et je ne manquerai pas de suivre tes conseils !)

 

C.B. : Ben s'ils sont pas connus je les connais pas non plus ! Non, allez, quelques films que j'aime beaucoup et qui sont un peu oubliés ou qui n'ont pas eu le succès qu'ils méritaient :

 

« Poupoupidou », un épatant film français avec Jean-Paul Rouve. Digne d'un film des frères Coen.

 

« Seconds », un thriller réalisé dans les années 60 par John Frankenheimer, et qui est sorti en France sous le titre de « L'opération diabolique ». Un film vraiment original, que je vais d'ailleurs revoir bientôt pour voir s'il me marque toujours autant.

 

« L'étrangleur de Boston », un polar avec Tony Curtis. Il a un peu vieilli, mais la mise en scène est complètement dingue.

 

« Le gouffre aux chimères » de Billy Wilder avec Kirk Douglas. C'est l'histoire d'un gosse coincé dans un trou, et Kirk Douglas joue un journaliste qui va mettre en scène ce drame pour faire vendre du papier. Un film très cynique et très en avance sur son temps.

 

« Les proies » de Don Siegel, avec Clint Eastwood. Il faut s'habituer au rythme lent du film, mais il vaut le détour. Un film très malsain, qui met mal à l'aise, et qui est très surprenant. Clint Eastwood y jour une ordure, ce qui est assez rare.

 

« Ron Burgundy, présentateur vedette ». Une comédie américaine complètement disjonctée avec un acteur pas assez connu en Europe, Will Ferrel. C'est le De Funès américain. Il me fait pleurer de rire. Un film à voir en VO (comme tous les films) pour apprécier les dialogues. Il n'y a pas une seule réplique sérieuse dans ce film. Comme dans « Le père Noël est une ordure » d'ailleurs.

 

 

PdA : Ton top 10 des films à voir absolument ? (ce classement peut comporter des titres cités dans la réponse précédente)

 

C.B. : Je ne dirais pas « à voir absolument », parce qu'aucun film n'est à voir absolument. Mais dans la liste des films que je peux revoir sans me lasser, je dirais Groundhog Day (Un jour sans fin), The Big Lebowski, Fargo, Le Sacré Graal des Monty Python, Ghostbusters, Retour vers le futur, La folle journée de Ferris Bueller, Certains l'aiment chaud, The Blues Brothers, La party (le film le plus drôle du monde), Le dictateur de Charlie Chaplin, Harold et Maude... Oui, je sais, il y en a douze, et je sais aussi que douze autres titres me viendront en tête demain et que je me dirai « ah mince ! J'ai oublié de citer celui-là ! » Ce ne sont pas forcément des grands films ou des chefs d'oeuvres du cinéma, mais ce sont des films qui m'ont marqué à des moments de ma vie. Sinon, le dernier film que j'ai vu en salles et qui m'a épaté : « Headhunters ». Un polar norvégien bourré de trouvailles, de rebondissements, de suspense et d'humour.

 

 

PdA : Tu as toi-même pas mal écrit pour différents programmes de la RTBF et co-écrit le film "Le négociant". Quels sont tes rêves en lien avec le cinéma ou la télévision ?

 

C.B. : Je rêve toujours de réaliser un premier court métrage. Puis un autre. Et un autre. Puis un premier long. Puis un autre. Et un autre...

 

 

PdA : Tu t'es aussi essayé à la chanson, à la presse écrite et à la radio. Qu'est-ce qui guide tes choix, tes collaborations ?

 

C.B. : Le hasard, souvent. Et les rencontres. Ce sont souvent des choses qu'on me propose, et je choisis avec mon instinct. Je sens si je pourrai me débrouiller ou pas, si mes compétences colleront au projet ou non.

 

 

PdA : Rêve, toujours. Tu as droit à un voyage, un seul, à bord d'une machine à remonter le temps. Avec ticket retour compris, mais pas obligatoirement utilisable ! N'importe où, à n'importe quelle époque, y compris future (oui, la machine est une DeLorean ^^). Quel est ton choix ?

 

C.B. : Je dirais dans les années 60 ou 70, qui avaient l'air d'être des époques pleines d'insouciance. Mais bon, je remarque qu'avec le temps, les souvenirs effacent les mauvais moments, donc ce n'était peut-être pas si rose que cela. Non, en fait, je suis bien dans mon époque. A la limite, je retournerais bien dans mon enfance ou mon adolescence pour me croiser et dire « Ne t'inquiète pas. Ca va s'améliorer. Sois patient. Ca vaut le coup... » Et j'ajouterais « T'as vu ? Les machines à remonter le temps existent dans le futur ! »

 

 

PdA : Tu as évoqué à plusieurs reprises lors de l'émission-dont-je-ne-suis-plus-censé-parler ta ville de Namur, qui voulait d'ailleurs te nommer citoyen d'honneur, ce que tu as refusé avec beaucoup d'humour. Tu es Belge, et tu fréquentes régulièrement des Français. La frontière mise à part, il y a des différences évidentes entre nous ? 

 

C.B. : Je m'en rends compte car j'ai des amis français ici en Belgique. Il y a de vraies différences culturelles, notamment dans le langage. L'humour est différent, aussi. Mais je n'aime pas faire des généralités.

 

 

PdA : De quoi es-tu le plus fier, jusqu'ici ? 

 

C.B. : J'ai l'impression de ne pas avoir trahi mes rêves d'enfant, d'être resté fidèle à moi-même. Ce n'est pas toujours évident, ce n'est pas non plus forcément fait de manière consciente, mais je suis en tout cas heureux de faire des choses qui me plaisent, qui me correspondent, et d'avoir en plus l'immense chance d'être payé pour les faire, ce qui n'a pas été le cas pendant des années. Je souhaite vraiment à tout le monde d'avoir la chance d'avoir la vie qu'il a toujours rêvé d'avoir. Cela demande des sacrifices, mais c'est tellement agréable au final...

 

 

PdA : Quels sont tes projets ? Un petit scoop ? 

 

C.B. : Tourner dans un film X : « Tout le monde veut le prendre sur place. »

 

 

PdA : Un message à adresser, à nos lecteurs ou à quelqu'un en particulier ?

 

C.B. : Comme je vous l'ai dit plus haut, je vous souhaite de vivre vos rêves et non pas de rêver votre vie. (elle est pas de moi, celle-là, hein!)

 

 

PdA : Que peut-on te souhaiter, pour la suite ?

 

C.B. : J'ai déjà tellement de chance. Que cela continue. Et que je ne devienne jamais blasé.

 

 

PdA : Dernière question, qui n'en est pas vraiment une. Pour te permettre de conclure l'interview. En parlant de ce que tu veux ! Si tu veux encore parler de quelque chose, bien sûr...

 

C.B. : Tu penses pas que j'ai déjà assez parlé comme ça, mon petit Nicolas ? Tiens, regarde : la moitié de tes lecteurs sont déjà partis surfer ailleurs. Ah la la... 

 

 

 

Merci Christophe pour ce cadeau, et pour ces contacts très sympas sur Facebook ! Nicolas, donc (^^), alias Phil Defer

 

 

 

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Une vidéo de l'émission, starring Christophe ! Prise sur le blog France 2

 

Le site de l'émission, sur France2.fr

 

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Modification "regarder" > "voir" le 23 août 2012

 

Times New Roman > Georgia : 30/09/12

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13 juillet 2012

PPDA : "Il vaut mieux avoir des remords que des regrets"

Après une longue série d'interviews politiques, actualité oblige, une pause. Voici, en quelque sorte, le bonus de l'été. Une archive. Tout d'abord, le contexte. J'ai évoqué en quelques mots dans le billet anniversaire mon parcours, ma démarche. Je n'y reviendrai pas ici. J'ai essayé à plusieurs reprises d'obtenir une interview de M. Patrick Poivre d'Arvor. En 2005, il m'avait indiqué, dans un mail très sympathique, qu'il ne pouvait donner une suite favorable à ma proposition. Nouvelle tentative deux ans plus tard, fructueuse cette fois-ci. Généreusement, il accepte de répondre au questionnaire que j'ai élaboré pour lui.

 

Nous sommes en juillet 2007. Nicolas Sarkozy vient d'être élu. PPDA, présentateur-vedette du 20h de TF1 depuis vingt ans, a coanimé avec Arlette Chabot le grand débat présidentiel d'entre-deux-tours. Il ne le sait pas encore, mais il n'aura pas l'occasion de diriger son JT jusqu'en 2012, comme il le souhaitait. Un an après notre échange, en juillet 2008, il présente son dernier journal sur la première chaîne. De son éviction, il dira qu'elle "n'est pas journalistique". Depuis, il a été présent sur nos écrans d'une autre manière, en animant des émissions culturelles, notamment. Surtout, il a continué à exercer sa grande passion : l'écriture. Je suis heureux d'avoir le privilège d'avoir eu, et d'avoir toujours à ce jour des contacts avec lui. Merci !  Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer.  ARCHIVE EXCLUSIVE

 

 

ARCHIVE EXCLUSIVE DE 2007 - PAROLES D'ACTU

PATRICK POIVRE

D'ARVOR

Ancien présentateur du 20h de TF1 (1987-2008)
Écrivain, animateur de télévision

 

"Il vaut mieux avoir des remords

 

que des regrets"

 

(Photo empruntée à M. Poivre d'Arvor sur sa page Facebook)

 

 

Q : ??/07/07

R : ??/07/07

 

 

 

Paroles d'Actu : Qu'est-ce qui vous a donné envie de devenir journaliste ?

 

Patrick Poivre d'Arvor : La passion.

 

 

PdA : Vous rejoignez TF1 en 1986, un an avant la privatisation de la chaîne...

 

PPDA Je devais avoir du nez !

 

 

PdA : À quoi ressemble une journée "type" pour vous sur TF1, et notamment quel est votre rôle dans le contenu éditorial de vos JT ?

 

PPDAJ’en suis le patron, tout comme Jean-Pierre Pernaut l’est à 13h.

 

 

PdA : Quels sont les évènements d’actualité qui vous ont le plus marqué et pourquoi ?

 

PPDALa chute du mur de Berlin, la catastrophe de Furiani et bien sûr le 11 septembre.

 

 

PdA : Vous est-il arrivé d'avoir du mal à gérer vos émotions face à un évènement d'actualité particulièrement touchant ?

 

PPDAJ’essaie. Ce n’est pas toujours facile.

 

 

PdA : Pourriez-vous me raconter votre journée du 11 septembre 2001 ?

 

PPDAJ’ai pris l’antenne à 15h. Je l’ai rendue à 23h…

 

 

PdA : Même question à propos du 21 avril 2002. (à partir de quand avez vous su, quelle a été votre réaction, l'ambiance sur le plateau, les critiques faites aux médias à propos du traitement de l'insécurité...)

 

PPDAÀ partir de 18h30. Pour les critiques, on a l’habitude, s’agissant de la chaîne la plus regardée. Tout ce qui est excessif devient insignifiant.

 

 

PdA : En tant qu'observateur de la vie politique, comment expliquez-vous la victoire de Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle, et en quoi constitue-t-elle d'après vous un renouveau ? Quel bilan tirez-vous de cette saison politique de 2007 ?

 

PPDAEn ce qui nous concerne, jamais des émissions politiques n’ont été aussi regardées (J’ai une question à vous poser, les soirées électorales, le débat Sarkozy-Royal : 13 millions de téléspectateurs).

 

 

PdA : L'évènement majeur de l'an prochain sera sans nul doute l'élection présidentielle américaine de 2008. Quel regard portez-vous sur ce scrutin, et avez-vous une préférence personnelle quant aux candidats en lice pour l'instant ?

 

PPDA : Un journaliste n’a pas à marquer de préférence.

 

 

PdA : N'avez-vous jamais été vous-même tenté par une aventure politique ?

 

PPDA Oui mais je m’en suis jusqu’alors gardé.

 

 

PdA : Au regard de votre carrière jusqu'à présent, de quoi êtes vous le plus fier ?

 

PPDADe mes enfants. Et de mes livres !

 

 

PdA : Avez-vous, au contraire, des regrets en la matière ?

 

PPDAIl vaut mieux avoir des remords que des regrets.

 

 

PdA : Parmi les nombreuses interviews que vous avez menées, lesquelles vous laissent les meilleurs souvenirs et pourquoi ?

 

PPDAJe n’aime pas cette sorte de classement. Ne m’en voulez pas.

 

 

PdA : Les pires souvenirs ?

 

PPDAIdem !

 

 

PdA : Quelles sont les personnalités que vous êtes tout simplement fier d'avoir pu rencontrer dans le cadre de votre profession ?

 

PPDAMère Teresa, Jean Paul II, le Dalaï Lama.

 

 

PdA : Qui rêveriez-vous d'interviewer ?

 

PPDAVictor Hugo…

 

 

PdA : Qui regrettez-vous de n'avoir pas pu interviewer ?

 

PPDA : Arthur Rimbaud ! Mais dans les deux cas, c’est trop tard…

 

 

PdA : PPD, votre double de Canal +, n'est sans doute pas étranger au statut si particulier qui est le vôtre dans le paysage audiovisuel français. L'aimez-vous, regardez-vous souvent les Guignols, et que pensez-vous de cette émission en général ?

 

PPDA Je ne regarde pas. Je travaille à la même heure. Mais je suis respectueux de leur travail.

 

 

PdA : Au fond, vous qui êtes au quotidien confronté à l'actualité, quel regard portez-vous sur l'état de notre monde et son évolution ?

 

PPDAPeut mieux faire !

 

 

PdA : Vous êtez bien sûr, au delà de votre profession de journaliste, un écrivain de talent. Cela vous permet-il, justement, de décompresser, de prendre du recul vis-à-vis de cette actualité souvent si dure ?

 

PPDA : Je le crois en effet.

 

 

PdA : Mis à part cela, qu'aimez-vous faire dans la vie ? Pourriez-vous nous livrer quelques scoops sur vos passions, vos influences ?

 

PPDA J’aime aimer tout simplement. Avec passion.

 

 

 

Je tiens encore une fois à remercier chaleureusement M. Poivre d'Arvor pour la générosité dont il a fait preuve à mon égard ! Phil Defer

 

 

 

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Le site officiel / blog de PPDA

 

PPDA a réalisé le film "Mon frère Yves", diffusé le mardi 17 juillet 2012 à 20h35, sur France 3

(Éd. 16/07/12)

 

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