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Paroles d'Actu
18 octobre 2015

Desireless : « Musique et partage sont presque synonymes... »

Deux ans et demi après notre première interview, datée de janvier 2013, j’ai eu envie de renouveler l’exercice avec Desireless, très connue pour son immense tube Voyage, voyage mais dont l’univers, qui va bien au-delà de ce titre qui écrase un peu tous les autres, mérite d’être mieux connu - c’est là tout le sens de ma démarche. Ce nouvel échange, articulé autour de thématiques que j’ai définies et qu’elle a commentées, a eu lieu le 12 octobre.

Son actualité à venir, c’est la sortie, le 27 octobre, d’un nouvel album confectionné avec Antoine Aurèche, alias Operation Of The Sun, son partenaire de création depuis plusieurs années (qui a accepté, à ma demande, d’écrire un petit texte sur « Clo »), et un nouveau partenaire, une surprise... Un avant-goût de l’ensemble est à découvrir dans le teaser de l’album, proposé ici en avant-première. Merci à eux pour ce qu’ils font. Pour ce qu’ils sont. Bon visionnage, bonne lecture et, surtout... bonne écoute ! ;-) Une exclusivité Paroles d’Actu. Par Nicolas Roche.

 

« Un bonheur indicible, une immense liberté... »

« Tu sais Nicolas, je l'appelle souvent "Mom"... ça dit pas mal de choses ! Et, au-delà de cette joke, elle est aussi ma grande soeur, ma petite soeur, mon inspiratrice, mon professeur de philosophie... ou encore mon enfant terrible ! Elle me donne un bonheur indicible, tous les jours, dans la sincérité la plus complète, ainsi qu'une immense liberté... »

Antoine Aurèche, le 13 octobre 2015

 

Clo et Antoine

Photo : Samuel Maurin

 

Desireless: « Musique et partage

sont presque synonymes... »

UNE EXCLUSIVITÉ PAROLES D’ACTU

 

# Love and good vibrations : musique et partages

La musique, ça n’est que ça : « Love and good vibrations » ! Évidemment, elle prend la plus grande partie de ma vie, cette musique, avec tout ce qui va avec bien entendu : le public, la scène, les musiciens, l’écriture, la composition…

Musique et partage sont presque synonymes. C’est un immense bonheur, de vivre ces moments avec tous. Les humains sur cette terre en ont tellement besoin… Besoin de s’oublier, de communiquer, de se sentir unis, de se retrouver enfin dans cette énergie d’amour sans restrictions…

 

# Operation Of The Sun, ou OOTS : une amitié créative

Comme tu le dis bien justement, c’est une vraie amitié créative qui me lie à Antoine. Une amitié tissée au fil du temps, temps qui pour nous deux, n’existe plus vraiment.

Nous sommes une espèce d’être à deux têtes… (Sourire) Souvent, nous allons dire la même chose, à une seconde d’écart… Nous sommes, pourtant, profondément différents. En tout cas, notre collaboration est un vrai plaisir, et je sens avec bonheur que le public le ressent.

 

# Les Sacapouettes : une communauté d’amis producteurs

Les Sacapouettes sont devenus de vrais amis pour la plupart. Plus rien à voir avec des producteurs, ce sont plutôt des personnes qui nous apportent chacun leur soutien moral, et enrichissent notre vie par leurs différences. Leur présence, leur sincérité et leur fidélité nous sont d’un grand secours dans ce monde perverti du show business.

 

# Stars 80 : tournées, film et suite

Je ne fais pas partie de la tournée Stars 80. Le film, j’y ai participé, et très vite, je me suis rendu compte que je ne m’y sentais pas à l’aise.

 

# Qui peut savoir ? / Nul ne sait : doutes et questionnements

Je doute à chaque seconde, ce qui ne m’empêche pas d’être très active et de prendre des décisions qui peuvent changer au fur et à mesure des évènements qui se produisent. Je ne me pose pas vraiment de questions existentielles. Je vis intuitivement, au jour le jour.

 

# Je crois en toi : croyances et chemins de vie

Avec le recul, je m’aperçois que, je crois avoir fait à plusieurs moments de ma vie, les bons choix, choix qui ont simplement été dictés par mon instinct de survie.

Quant à mes croyances, je n’en ai pas de bien définies. J’ai la chance d’avoir une tendance très forte qui me pousse â être joyeuse.

 

# John / Sertão : ailleurs et injustices

Je suis très sensible à l’injustice. Je crois que c’est ce qui me met le plus en colère.

 

# Expérience humaine : éléments de bilan et regard sur le monde

L’univers est merveilleux, le monde est beau… En se regardant dans un miroir, on peut y voir beaucoup de choses… J’essaie juste de m’améliorer, afin de mieux comprendre pourquoi je suis là, sur terre.

 

# Les escaliers du bal : absences et souvenirs

La mélancolie est cachée, tout au fond de moi… Je n’ai pas vraiment de mémoire et j’oublie très vite la plupart des choses. Il reste malgré cela, quelques blessures, qui s’effaceront peut être, ou peut être pas…

 

# Elle est comme les étoiles : présences solaires

On me dit souvent que je suis solaire... Je le crois, avec humilité et bonheur.

 

# Dans le jardin dEden : paradis perdus (et retrouvés)

Le paradis existe. À nous de le trouver, de le re-créer sans cesse et d’y vivre en harmonie.

 

# Demain : quelques mots sur l'album à venir...

Un très joli projet acoustique qui sortira fin octobre. Je suis très fière du travail que nous avons fait avec Antoine.

Il faut dire que nous avons été aidés par une personne pleine de talent que vous allez pouvoir découvrir sur notre teaser en avant-première !

 

# Voyage... : projets et envies de nouvelles aventures

Nous allons, Antoine et moi, avoir du pain sur la planche, comme on dit, pour 2016. On vous racontera tout, au fur et à mesure, sur mon site www.desireless.net !

 

# Ouf : le mot de la fin

Merci Nicolas pour cet interview original. Bisou à tous ! Soyez heureux... et libres. Et rendez-vous sur ma page Facebook Desireless (https://www.facebook.com/DESIRELESSPAGE).

Clo / Desireless

 

Desireless

#TEASER

Nouvel album disponible à partir du 27 octobre...

 

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Pour en savoir plus...

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21 septembre 2015

Julien Alluguette : Mes « Vœux du cœur »

Il y a cinq semaines, il nous racontait, en exclusivité pour Paroles d’Actu, son rapport au personnage de James Dean et les coulisses des shootings réalisés par David Alouane sur la base de clichés célèbres de l’acteur américain. La première de la pièce à laquelle Julien Alluguette, comédien de talent, se préparait alors - Les vœux du cœur, écrite par Bill C. Davis et mise en scène par Anne Bourgeois -, a eu lieu depuis ; d’autres représentations se sont enchaînées après le 26 août, sous le regard ravi des spectateurs et, souvent, conquis des critiques. J’ai proposé à Julien Alluguette de coucher sur papier numérique cette expérience telle qu’il l’a vécue personnellement, avec sa sensibilité propre. Je le remercie d’avoir accepté, une fois de plus, de répondre à ma sollicitation. Et ne peux que vous encourager à aller voir la troupe sur scène. Vous aussi, vous allez être séduits par ces Vœux du cœur... Une exclusivité Paroles d'Actu, par Nicolas Roche.

 

 

Avril 2014. Je reçois un appel d’Anne Bourgeois, une metteur en scène qui m’avait vu dans Equus,  quelques années plus tôt, sur la scène du théâtre Marigny. Elle m’avait exprimé, à l’époque, son envie de travailler avec moi un jour… Elle fait partie de ces gens de parole : elle souhaite m’auditionner pour Les vœux du cœur, une pièce de Bill C. Davis. Elle m’explique que Davy Sardou est déjà distribué pour le rôle de Tom, et que la pièce se jouera à la rentrée 2015, au théâtre La Bruyère.

Elle m’envoie le texte. Et je découvre le rôle de Brian… Je suis immédiatement séduit ; je ris, je suis ému, je suis touché. Une pièce qui parle, avec humour, d’amour, de sexualité(s), de religion(s), d’engagement... C’est un petit bijou.

Quelques jours plus tard, l’audition se déroule au théâtre. L’accueil est chaleureux et tout se passe à merveille.

Je sais que nous serons plusieurs comédiens envisagés, alors je prie pour que ça soit moi. Et puis, le lendemain matin, Anne me laisse un message vocal : « Julien, je suis folle de joie. Nous avons stoppé les auditions, nous voulons que Brian, ce soit toi ! » J’en ai les larmes aux yeux. Puis sont choisis ceux qui deviendront ma sœur - Julie Debazac - et le Père Raymond - Bruno Madinier.

Un an plus tard, les lectures et répétitions commencent. Elles sont à l’image de la metteur en scène : pleines de joie, d’humanité, de bienveillance, et de travail. Cette équipe devient une véritable petite famille.

De mon côté, je cherche ce qui définira au mieux Brian : c’est un amoureux, homo et catho, utopiste et intransigeant. Il croit en l’Autre et dans l’évolution possible et positive de la société et de sa religion. Il est dans la vérité et la sincérité de ses sentiments. J’apporte un soin particulier à la relation fusionnelle qu’il a avec sa sœur Irène, à l’amour qu’il porte à Tom, à sa foi et son respect pour l’Église et le Père Raymond.

Le 26 août 2015, vient le soir de la première. On a peur, mais on a hâte de raconter, ensemble, cette histoire au public.

C’est un moment inoubliable : les éclats de rire, l’émotion qui plane dans la salle, les applaudissements si chaleureux… Et les retours des spectateurs, de la presse… Tous semblent être touchés, émus, parfois même changés.
 
Pour moi, c’est cela, la plus belle des récompenses ; quand quelqu’un, à la fin d’une représentation, vous dit : « Merci. C’est un spectacle qui va marquer ma vie… »

Julien Alluguette, le 21 septembre 2015

 

B

R

J

Les voeux du coeur

Photos : dossier de presse

 

Les vœux du cœur, pièce écrite par Bill C. Davis et mise en scène par Anne Bourgeois, est à l’affiche du théâtre La Bruyère (9e ar. de Paris) depuis le 26 août : du mardi au samedi à 21h, également en matinée le samedi, à 15h30, ce jusqu’à, au moins, la fin décembre. Julien Alluguette y joue aux côtés de Davy Sardou, Bruno Madinier et Julie Debazac - pour ne citer que les acteurs, le reste de l’équipe méritant lui aussi d’être salué.

 

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Quelques liens...

16 août 2015

Charles Aznavour : « Je n'ai qu'une envie : vivre »

Cet article, que je suis heureux de vous présenter, a une histoire un peu particulière. Bien avant la tenue de mon interview de Daniel Pantchenko, son biographe, à l’été 2014, j’ai essayé à plusieurs reprises - dès la fin 2013, si ma mémoire ne me fait pas défaut - d’entrer en contact avec un collaborateur direct de Charles Aznavour. Un challenge énorme pour le blog et pour moi, tant je nourris pour cet homme, lun des rares vrais « monuments » de la chanson, une admiration qui est tout sauf feinte.

Mi-juillet 2014 : je reçois un mail de Mischa Aznavour, son fils, me confirmant que mon message a bien été réceptionné et m’invitant à écrire quelques questions qu’il transmettra à son père. Je m’exécute aussitôt et les lui envoie le 20 du même mois. Le temps passe. Je n’y crois plus vraiment. Je relance Mischa Aznavour de temps en temps, pour la forme. Sait-on jamais. Bah, on verra bien...

On est au mois de juillet 2015. Deux mois auparavant, Charles Aznavour, sur le point de fêter ses quatre-vingt-onze printemps, a sorti un nouvel album, Encores, successeur direct de Toujours , une nouvelle preuve s’il en fallait que l’artiste n’entend pas quitter de sitôt l’arène dans laquelle il a si souvent été couronné, par acclamation populaire principalement. Juillet 2015, donc. Le 18 pour être précis. Je reçois, à la suite, plusieurs mails de Mischa Aznavour. Il vient d’enregistrer son père répondant à mes questions. Les fichiers audio sont là, à portée de clic. Quelque chose d’émouvant, je ne dirai pas le contraire. Je les ai inclus à l’article, pour vous faire partager de mon émotion. Et ai parsemé le document de liens vidéo, pour vous inviter à découvrir ou redécouvrir l’ensemble des chansons citées ; quelques traces d’une œuvre qui, au mépris des ans et des fluctuations de la mode, se transmet entre les générations. De tout cœur, je les remercie, tous les deux : Mischa Aznavour, pour son infinie bienveillance envers moi ; Charles Aznavour, pour m’avoir accordé un peu de son temps, qui est précieux. Une exclusivité Paroles d’Actu. Par Nicolas Roche.

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D’ACTU

Charles Aznavour : « Je n’ai qu’une envie : vivre »

 

Encores 

La photo d’illustration est celle de l’album Encores. Tous droits réservés.

 

Édition du 14 octobre 2015 : Mischa Aznavour m’a fait parvenir le 11 octobre la liste des chansons qu’il préfère dans le répertoire de son père, une pièce que je lui avais demandée et qui vient encore enrichir cet article. Je retranscris cette liste à la suite de cette note, juste avant l’interview de Charles Aznavour.

Mischa Aznavour : Mes chansons préférées ?

- Adieu, sur l’album Entre deux rêves, pour la simple et bonne raison qu’elle résume l’âme aznavourienne. Elle semble triste, parle d’adieux et on s’y remémore tous les moments de bonheur. Pourtant, elle finit sur une note d’espoir, puisqu’il est dit à la fin, « Je ne partirai que demain ».

- L’amour c’est comme un jour, très connue. Là, pour le coup, il n’y a aucun espoir. Une bonne chanson pour pleurer dans les bras de celle qui vous quitte...

- De ville en ville, sur l’album De t’avoir aimée. La plus belle chanson d’amour pour Paris ! Avec les merveilleux arrangements de Claude Denjean...

- Parmi les chansons récentes, j’adore Buvons. Tirée de la comédie musicale Toulouse-Lautrec. Mon père excelle dans les chansons où il parle d’ivresse.

- L’amour à fleur de cœur bien sûr, car je me retrouve dans le texte.

- Un par un.

- Et, pour citer un album en particulier, celui de 1969, Désormais.

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour, Charles Aznavour. (...) Cette interview, j’aimerais la placer sous les signes de la découverte et de la transmission, deux notions qui vous sont chères. Vous faites régulièrement référence à nos « anciens » (Trenet et d’autres), à l’idée qu’une génération d’artistes doit forcément quelque chose à celle qui l’a précédée, comme une ligne ininterrompue et perpétuellement dynamique - celle, en l’occurrence, de la tradition de la belle chanson française.

Quelles sont les chansons que vous avez aimées, admirées dans votre jeunesse et que vous aimeriez inviter nos lecteurs, nos générations à découvrir ?

 

Charles Aznavour : Les anciennes chansons, même les ptites chansons un peu drôlottes (sic), étaient toujours parfaitement écrites, dans un français parfait. On a eu des chansons fantaisistes merveilleuses. Aujourd’hui, ou ce sont de bonnes chansons, ou ce sont des resucées de ce qui a déjà été fait. (écouter: NRoche1)

 

PdA : Je suis, pour l’heure, loin, bien loin de connaître la totalité de votre répertoire. Si je devais établir une liste des titres que je préfère, on y retrouverait, forcément, quelques succès immenses, que tout le monde a à l’esprit : Je m’voyais déjà (1960), La mamma (1963), La Bohème (1965), Emmenez-moi (1967), Non, je n’ai rien oublié (1971) ou Comme ils disent (1972). Vous les avez déjà largement commentées dans la presse et les médias, je ne reviendrai pas dessus.

Je souhaiterais plutôt en évoquer d’autres, des perles, elles aussi. Elles sont moins connues, mais elles complètent ma liste : Sa jeunesse (1956), Les deux guitares (1960), Bon anniversaire (1963), À ma fille (1964), Et moi dans mon coin (1966), Je t’aime A.I.M.E. (1994). Et des mentions spéciales pour Tu t’laisses aller (1960), Être (1979), puis, arrivées plus tard, Je voyage et Un mort vivant (2003). La lecture de cette liste, de ces titres vous inspire-t-elle des anecdotes, des pensées ?

 

C.A. : Des anecdotes... vous savez, je pourrais écrire un bouquin, avec des anecdotes. Là, comme ça, je ne vois pas... Sur d’autres titres en particulier, peut-être. (écouter: NRoche2 et NRoche3)

 

PdA : (...) Cette question-là sera directement liée à la précédente. La ligne, toujours. Sur la vidéo de votre live au Palais des Congrès, enregistré en 2000, on vous entend, à un point du spectacle, raconter qu’en substance, les nouvelles chansons d’un artiste sont comme les jouets que l’enfant vient de recevoir pour Noël : l’un comme l’autre a envie de les montrer, de les présenter. Mais il arrive, de temps en temps, que le public n'accroche pas comme lui le souhaiterait à celles de ses créations qui, pour une raison ou pour une autre, ont une importance particulière, voire la préférence de l'auteur-compositeur-interprète.

Est-ce qu’il y a, dans votre répertoire, des chansons à propos desquelles vous vous dites, parfois, « Celle-là aussi aurait mérité d’être un peu plus connue, de compter parmi mes grands succès et de traverser le temps » ? En d’autres termes : quelles sont, parmi vos chansons moins connues, celles que vous préférez, celles que vous voudriez nous faire écouter, lire ?

 

C.A. : Nous n’avons pas d’enfant, Les amours médicales, et Vous et tu. (écouter: NRoche4)

 

PdA : Qu’aimeriez-vous, en substance, que l’on dise, que l’on retienne de vous au lendemain de votre départ - pas avant une bonne trentaine d'années ! - quand, par « trois colonnes à la une, dix pages à l’intérieur », « (...) la presse entière retouchera (votre) vie » (in De la scène à la Seine) ?

 

C.A. : « Plus qu’un parolier de chansons, il était un auteur... » (écouter: NRoche5)

 

PdA : En 2014, les canaux de diffusion de la création musicale sont innombrables. Internet peut permettre à un artiste talentueux de se faire connaître largement, pour presque rien. Mais l’esprit « zapping » n’a jamais été aussi fort... et la médiatisation est souvent fonction de critères assez peu reluisants pour qui les fixe.

Est-ce que, tout bien pesé, vous diriez qu’il est plutôt plus ou moins aisé de démarrer dans le métier en 2014 qu’au moment de vos propres débuts, dans les années 40-50 ? Quels conseils pourriez-vous donner à un(e) jeune qui vivrait pour la musique et qui rêverait d’en vivre ?

 

C.A. : En fait, je ne sais pas vraiment, parce que je n’ai pas débuté à cette époque. Je peux parler de mon époque à moi. Je pense que les écueils sont les mêmes pour tout le monde. Ce n’est jamais facile. Il y a ceux qui ont une chance immédiate, et ceux qui vont chercher le succès avec beaucoup de difficulté. (écouter: NRoche6)

 

PdA : Lors d’une interview que vous accordiez à Culturebox l’an dernier, vous déclariez ceci: « Il faut garder son regard d'enfant, sinon on a tout perdu »...

 

C.A. : Oui, il faut à tout prix garder le regard, mais aussi le vocabulaire de l’enfance. (écouter: NRoche7)

 

PdA : Qu'est-ce qui vous fait rêver, aujourd'hui ? De quoi avez-vous envie ?

 

C.A. : J’ai envie de vivre... (Il sourit, ndlr ; écouter: NRoche8)

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, Charles Aznavour ?

 

C.A. : Non... Je ne souhaite rien d’autre que ce que je possède... et que j’ai. (écouter: NRoche9)

 

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Et vous, quelles sont, parmi le répertoire de Charles Aznavour, vos chansons préférées ?

 

Vous pouvez retrouver Charles Aznavour...

13 août 2015

’James Dean et moi’, par Julien Alluguette

En juin 2013, le comédien Julien Alluguette acceptait une première fois de répondre à mes questions, sur son parcours notamment, pour Paroles d'Actu. Il a depuis continué son petit bonhomme de chemin, sur les planches et les écrans, mais pas uniquement. Il a participé il y a quelques mois à une série de shootings voulue et réalisée par le photographe David Alouane, pour lequel il a bien voulu « incarner » l’un des acteurs les plus emblématiques - et les moins oubliés - des années 50 : James Dean.

Partant, j’ai proposé à Julien Alluguette de nous « raconter » son rapport à et son « histoire » avec James Dean. Son texte, retranscrit ici, m’est parvenu le 13 août. Il est suivi dans cet article, que j’ai choisi d’intituler ’James Dean et moi’, par Julien Alluguette, des photos dont il est question, reproduites avec l’autorisation de David Alouane. Je les remercie tous les deux. Une exclusivité Paroles d'Actu, par Nicolas Roche.

 

 

Sans que je m’en aperçoive, James Dean est entré dans ma vie. J’ai dix ans. Ma mère m’emmène dans une petite boutique acheter une « boîte à bonbons » (dont je suis, à l’époque, un grand consommateur). Dans le rayon, il y en a des tas, de toutes les formes, de toutes les couleurs, et de toutes les matières. J’en repère une, tout en bas, poussiéreuse, d’un bleu métallique, avec, dessus, la silhouette d’un jeune homme en noir et blanc... C’est James Dean. Mais ça, je l’ignore encore.

Dix ans... C’est à cet âge que je suis saisi de l’envie de devenir comédien. Je prends mes premiers cours de théâtre, passe mes premiers castings... Et puis, on déménage de Paris avec mes parents, alors je m’éloigne aussi un peu de la comédie… Mais je découvre la danse, le chant et la musique. La scène me rattrape. J’apprends. Je travaille...

J’ai vingt ans. Je suis de retour à Paris. À nouveau, le théâtre me manque... Je reprends des cours et m’offre, en librairie, la fameuse Méthode Stanislavski… Un bouquin à la couverture noire et blanche, sur laquelle il y a… James Dean. Encore. Et je ne le remarque toujours pas !

À vingt-deux ans, j’achète dans une boutique des Halles un DVD qui me fait de l’œil : À l’Est d’Eden. Avec James Dean… C’est – je le crois à cette époque – la première fois que je découvre ce comédien. Je suis fasciné par le film, par ce qu’il raconte, par le jeu de Dean : il ne joue pas, il est. Comme Brando. Comme ces acteurs mythiques qui font l’âge d’or du cinéma américain.

Je regarde, dans la foulée, La Fureur de vivre, Géant, ainsi que des documentaires le concernant. Je lis des biographies ; je me découvre tellement de points communs : sa façon d’appréhender ce métier, son rapport à l’autre, Le Petit Prince en livre de chevet... Je me sens proche de lui.

Il y a quelques mois. Je déménage. Je range ma vie dans des cartons, et je remets la main sur la boîte à bonbons, et sur cette Méthode de l’Actor’s Studio. J’observe le couvercle de la boîte et la couverture du bouquin. Il était là, depuis le début. Et il m’a suivi.

Au même moment, David Alouane, un photographe dont j’aime énormément le travail, me parle de son envie de rendre hommage aux acteurs des années 50, qu’il admire. On évoque James Dean, évidemment. David me demande si je serais prêt à accepter de l’incarner à l’occasion du soixantième anniversaire de sa mort. Je suis flatté, mais stressé… En tout cas, je ne peux dire que oui.

J’ai découvert le résultat il y a quelques semaines : des photos en noir et blanc en reprenant certaines, fameuses, dont celles présentes sur ma boîte à bonbons et la couverture de mon livre. La boucle semble bouclée, et je suis honoré d’avoir pu, le temps d’un shooting, lui ressembler un peu.

Il fait désormais partie de ces personnes qui m’aident à aller toujours de l’avant et à repousser mes limites…

Julien Alluguette, le 13 août 2015

 

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Crédits photos : David Alouane 

 

Son actu...

Julien Alluguette sera bientôt à l’affiche de la pièce Les vœux du cœur, écrite par Bill C. Davis et mise en scène par Anne Bourgeois. Ils arpenteront, avec ses camarades de jeu Bruno Madinier, Davy Sardou et Julie Debazac, les planches du théâtre La Bruyère (9e ar. de Paris) à partir du 26 août : du mardi au samedi à 21h, également en matinée le samedi, à 15h30.

 

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Quelques liens...

  • Les vœux du cœur, pièce mise en scène par A. Bourgeois, à partir du 26 août au théâtre La Bruyère.

  • Le travail de David Alouane est à retrouver notamment sur son site personnel.
     
  • L’actualité de Julien Alluguette est mise à jour régulièrement sur son propre site.
     
  • L’interview Paroles d’Actu de Julien Alluguette datée de juin 2013.
     
  • Suivez Paroles d’Actu via Facebook et Twitter... MERCI !
11 août 2015

Véronique de Villèle : ’Les années 80 étaient des années bonheur’

Le 9 mai dernier, TF1 fédérait sur son antenne plus de six millions de téléspectateurs lors de la retransmission en direct du grand concert Stars 80, au Stade de France. Ce vendredi, le 14 août, France 3 diffusera La folie des années 80, un documentaire-rétrospective réalisé par Matthieu Jaubert ; une programmation qui, elle aussi, surfe sur ce sentiment de nostalgie souvent palpable chez ceux qui ont connu, qui ont vécu cette décennie.

Profitant de l’occasion qui m’était offerte par l’émission de cette semaine, j’ai eu envie d’inviter Véronique de Villèle, l’une des grandes vedettes populaires des années 80 qui, avec son amie Davina, fit bouger la France avec Gym Tonic, à évoquer pour Paroles d’Actu « sa » décennie 80. Fidèle parmi les fidèles, et armée toujours de son enthousiasme sans faille, elle m’a donné son accord très rapidement. Son texte et sa sélection de chansons, de films, d’émissions télé, de rencontres et d’évènements marquants me sont parvenus le 10 août. Je l’en remercie chaleureusement et signale que son nouvel ouvrage, Gym Silver Tonic, sera disponible à partir du 17 septembre (la veille de son anniversaire !) chez Michel Lafon. Voici, pour l’heure, une petite replongée dans les années 80 qui, je l’espère, vous sera agréable... Une exclusivité Paroles d’Actu. Par Nicolas Roche.

 

 

Pour moi, les années 80 étaient des années « Bonheur ». Les gens étaient beaucoup plus détendus. Tout semblait plus facile. La vie était joyeuse...
 
Le tournage de nos émissions Gym Tonic se passait dans les studios des Buttes-Chaumont. Sur le plateau à côté du nôtre il y avait le tournage des émissions de Gilbert et Maritie Carpentier, avec les plus grands de l’époque : Gilbert Bécaud, Charles Aznavour, Mireille Mathieu, Thierry Le Luron, Johnny Hallyday, etc. À côté encore, il y avait celui du Grand Échiquier, avec Jacques Chancel… les plateaux de la SFP (Société française de Production, ndlr) étaient magiques.
 
Progressivement, le grand succès de nos émissions aidant, nous sommes sorties des studios pour aller tourner à l’île Maurice, à Avoriaz... des tournages qui aujourd’hui seraient sûrement impossibles. C’était une époque fabuleuse...
 
Tout les dimanches matin, à 10h, nous avons touché, de 1980 à 1987, entre dix et douze millions de téléspectateurs à chaque émission !
 

Véronique de Villèle, le 10 août 2015

 

Gym Tonic

Véronique est ici à droite, Davina à gauche.

 

La sélection 80’s de Véronique de Villèle...

 

>>> Chansons

Thriller, de Michael Jackson (1982). Et la Lambada (Kaoma, 1989).

 

>>> Films

Diva, de Jean-Jacques Beneix (1981). Le Père Noël est une ordure, de Jean-Marie Poiré (1982). Flashdance, d’Adrian Lyne (1983). La vie est un long fleuve tranquille, dÉtienne Chatiliez (1988).

 

>>> Émissions télé (hors Gym Tonic ^^)

Les Enfants du rock (Antenne 2), le Top 50 (Canal +), Les Dossiers de l’écran (Antenne 2) et Ciel, mon mardi ! (TF1).

 

>>> Actualité

Lattentat rue Copernic, à Paris. Björn Borg vainqueur à Roland Garros. Et lentrée de Marguerite Yourcenar à lAcadémie française.

 

>>> Rencontres

Jacques Chirac, Bernard Tapie et le général Bigeard.

 

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Et vous, que vous rappellent-elles, ces années 80 ?

 

Vous pouvez retrouver Véronique de Villèle...

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29 juillet 2015

(Auto)portraits d'artistes : Germain Louvet

À l’extrême fin du mois de décembre 2014, je contactai Germain Louvet, jeune danseur tout juste promu au cœur du saint des saints, l’Opéra de Paris, pour lui offrir un espace d’expression pour un autoportrait. Je tenais à réaliser cet article, parce que ce que j’ai pu voir ou lire de lui m’a touché - pour ne pas dire séduit -, et parce que j’avais envie, à travers lui, d’évoquer un peu cette forme d’art dont on ne parle finalement que très peu, et qui de fait demeure largement méconnue (pour moi au premier chef) : la danse au sein de l’opéra.

Le temps a passé. Après de multiples relances, j’ai cru le projet avorté. Au mois de juin, dans le même esprit, je publiai lautoportrait auquel j’avais convié, le mois précédent, Julien Benhamou, photographe de talent qui sest spécialisé dans l’univers de lOpéra. La proposition faite à Germain Louvet tenait en ces termes : coucher sur papier numérique un texte dans lequel il se raconterait ; sélectionner et commenter quelques unes de ses photos. Son texte m’est finalement parvenu le 24 juin ; ses photos commentées le 23 juillet.

Je ne puis désormais que vous inviter à le lire, à regarder, à aller le voir. Ses mots, la sensibilité qui en transparaît vont vous toucher, forcément. Pour le reste, pour en prendre pleinement la mesure, il faut aller le voir ; cela concerne aussi votre serviteur. Voici, en attendant, la belle histoire d’un gosse qui, depuis ses quatre ans, a toujours eu envie de danser et qui, à force de travail et de persévérance, semble bien parti pour tutoyer les sommets - et les plus belles étoiles. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche.

 

« Les sensations que procure la danse permettent, l’espace

d’un instant, de lever le voile, d’effleurer l’impalpable... »

On me demande souvent pourquoi j’ai commencé la danse. Je n’ai pas vraiment de réponse. Je crois qu’il me serait plus facile de répondre à la question inverse : pourquoi j’aurais fait autre chose ? Alors là, oui, la réponse me vient d’elle-même : c’était évident.

À quatre ans, j’ai demandé à mes parents s’il était possible de m’inscrire à un club de danse. Ravis d’avoir à s’éviter la peine de me trouver une activité pour m’occuper, ils ont accepté avec plaisir. J’ai donc débuté au club de danse de Givry (Saône-et-Loire, Bourgogne), tenu par une personne pleine d’enthousiasme et de douceur, un parcours d’éveil où, enfin, je pouvais canaliser mon hyperactivité.

À la suite de ces trois années de « tremoussage » en musique qui m’ont apporté beaucoup de plaisir, il m’a été proposé d’intégrer le Conservatoire national de région de Chalon-sur-Saône, pour poursuivre un enseignement plus poussé, si tel était mon souhait.

Je me suis ainsi retrouvé, à sept ans, à la barre, à entreprendre le long apprentissage des rudiments de la danse dite « classique ». J’y ai appris à mêler mon envie irrépressible de danser avec la rigueur qu’impose cette discipline. J’en garde un souvenir d’insouciance et de bonheur, dépourvu de toute question du genre : « pourquoi il faut fermer ses cinquièmes », « à quoi ça sert d’être en-dehors »...

Mon professeur, Sylvie Mondoulet, une femme pétillante et tendre, pleine de bienveillance à mon égard, proposa à mes parents, au bout de ma cinquième année au Conservatoire, s’ils étaient partants pour que je tente l’audition de l’École de danse de l’Opéra de Paris, étant donné que j’avais toutes les aptitudes physiques requises. Mes parents, légèrement anxieux dans le souci de mon bien-être, ont accepté, et me voilà parti à la découverte d’un tout nouveau monde qu’est celui de l’Opéra de Paris, alors encore totalement inconnu de moi. J’ai eu l’impression d’être Harry Potter découvrant Poudlard avec, pour baguette magique, mes rêves de scène et mon envie de flirter avec l’apesanteur.

Les six années qui ont suivi se sont déroulées comme s’emboîtent les rouages d’une horloge bien huilée. J’ai eu un cursus des plus classiques, sans sauter de classe ni en redoubler, mais surtout, j’ai passé six ans remplis d’allégresse durant lesquels j’ai rencontré des personnes extraordinaires qui m’ont aidé à me connaître mieux et, donc, à donner le meilleur de moi-même.

À dix-huit ans, un bac mention « Bien » en poche, j’obtiens le Saint Graal de tout petit rat, un CDI avec le prestigieux ballet de l’Opéra de Paris. C’est une page qui se tourne et le début de ce qui va être, et qui continuera à être ma plus riche aventure.

Je suis aujourd’hui « Sujet » au sein de la hiérarchie de la compagnie. Je travaille avec des danseurs incroyables, des artistes époustouflants, qui me nourrissent chaque jour ; tout cela contribue à mon épanouissement dans ce que j’ai toujours aimé faire, danser.

Car c’est là qu’à toujours résidé ma volonté de continuer, de travailler et d’aller toujours plus loin. Au-delà de toute envie de réussir, de désir de satisfaction ou d’ambition, de reconnaissance et de fierté ; cette pulsion, inhérente à ma personnalité depuis toujours, à utiliser mon corps comme outil d’expression, comme moyen de voyager à travers l’espace, le temps, les histoires, les personnages, les hommes et les femmes, à travers soi. Le langage lui-même n’a pas cette faculté à témoigner autant de la beauté du monde et de l’humanité dans sa complexité, dans ce qu’elle a de plus infâme à ce qu’elle a de plus pure. Je dirai finalement que, par la danse comme par beaucoup d’autres formes artistiques, on arrive, pendant certains instants suspendus au-dessus de toute réalité socioculturelle, de lieu ou de temps, à lever le voile, et à effleurer l’impalpable. Ce qui nous entoure, qui fait ce que nous avons été, ce que nous sommes, et ce que nous pouvons devenir. Cette sensation est tellement grisante ! Au point d’en devenir addict, voire religieusement fervent. Et pour rien au monde je ne m’en priverai. Tant que j’en ai la force et le courage...

Alors bien sûr, je ne mets pas en lumière les périodes de doutes et de démoralisation que j’ai pu traverser, comme toute personne choisissant ce chemin. Mais c’est tellement dérisoire comparé à tous les moments de béatitude et de jouissance que j’ai pu vivre en dansant, que ce soit sur scène, en studio, chez moi, ou ailleurs...

J’oublie également de parler de l’importance du partage qui a lieu avec le public, sans qui l’histoire est racontée à un mur de pierre. C’est le public qui crée l’artiste, et c’est ensemble qu’ils vont dessiner les traits d’une émotion, les contours d’une larme ou les soubresauts d’un frisson, modelant avec la sensibilité qui est propre à chacun ; la silhouette d’un souvenir perdu, un amour de jeunesse oublié, un deuil à apaiser, le feu d’un espoir qui était éteint…

Alors, quand parfois je me sens un peu perdu, je pense à tout ça, je pense à la chance que j’ai d’avoir la possibilité de vivre de ma passion et de mon art, et je pense à ce petit garçon qui mettait de la musique dans la chaîne hi-fi de ses parents et qui se mettait à bouger, timidement d’abord, puis de façon de plus en plus fluide, à danser, jusquà en perdre la notion de gravité, mais toujours en dansant.

Germain Louvet, le 24 juin 2015

 

Germain Louvet 2005

« Ma première année à l’École de danse, en 2005. »

 

Germain Louvet 2009

« Les Sept Danses grecques de Maurice Béjart, au spectacle de l’École de danse,

un moment de pur bonheur, autant dans le travail que sur scène. En 2009. »

 

Germain Louvet 2010

« Aux démonstrations de l’École de danse, en première division,

avec Jacques Namont comme professeur. En 2010. »

 

Germain Louvet 2011

« Mon premier concours annuel de promotion. Colas, dans

La fille mal gardée de Spoerli, en 2011. Copyright : Sebastien Mathé. »

 

Germain Louvet, Le Lac des Cygnes

« Le concours de promotion pour monter Sujet. Le Prince Siegfried dans

le Lac des Cygnes de Noureev. Copyright : Sebastien Mathé. »

 

Germain Louvet, Caligula, I

« Spectacle Jeunes Danseurs. Incitatus dans Caligula de Nicolas Le Riche,

avec Alexandre Gasse. Une rencontre exceptionnelle avec un monstre sacré

de la danse et de la scène, Nicolas... En 2014. Copyright : Isabelle Aubert. »

 

Germain Louvet, Caligula, A

« Copyright : Agathe Poupeney. »

 

Germain Louvet et Léonore Baulac, Casse-Noisette, S 

 

Germain Louvet, Casse-Noisette, S

« Premier rôle de soliste. Drosselmeyer/le Prince dans Casse-noisette de Noureev, avec la merveilleuse Léonore Baulac dans le rôle de Clara. Une expérience inoubliable qui ne donne qu’une envie : en vivre d’autres...

Le travail avec Aurélie Dupont comme maître de ballet a été une de mes aventures les plus enrichissantes, tant la personne et l'artiste est généreuse et sensible. Cette rencontre aura marqué un tournant dans mon évolution artistique. 2014. Copyright : Sebastien Mathé. »

 

Germain Louvet, Casse-Noisette, I

 

Germain Louvet, Casse-Noisette, I

« Copyright : Isabelle Aubert. » 

 

Germain Louvet, Mad Rush

« Mad Rush de Sébastien Bertaud, avec Charlotte Ranson, 2015. »

 

Germain Louvet, Julien Benhamou

« Shooting avec Julien Benhamou. Copyright : Julien Benhamou. » 

 

Germain Louvet, Polaroïd, M

 

Germain Louvet, Les Danseurs, M

« Premier polaroïd du photographe Matthew Brookes, avant une magnifique collaboration

qui a abouti à la sortie du livre Les Danseurs, d’abord en édition limitée (Colette)

avant sa sortie officielle en septembre. 2014. »

 

Son actu...

Germain Louvet sera sur scène à partir du 22 septembre dans la nouvelle création de Benjamin Millepied, lors de la soirée d'ouverture de la saison Robbins/Balanchine/Millepied. Le même soir, il sera remplaçant du rôle principal pour Opus 19 / The Dreamer, de Jérôme Robbins.

Toujours en septembre, il figurera, au côté d’Hanna O’Neill, dans une vidéo présentée sur la nouvelle surface multimédia de lOpéra de Paris, 3ème Scène. La chorégraphie est de Benjamin Millepied, la musique signée Nico Muhly, le tout réalisé par Jacob Sutton.

 

Une réaction, un commentaire ?

 

Vous pouvez retrouver Germain Louvet...

4 juillet 2015

Anthony Burgoyne : "America has never been more democratic"

Aujourd’hui, c’est jour de fête nationale aux États-Unis : les Américains célèbrent leur fameuse Declaration of Independence de 1776. Dans seize mois, au terme d’une campagne qui s’annonce âpre, le monde devrait connaître le nom du successeur de Barack Obama à la Maison Blanche. J’ai eu envie, pour l’occasion, de poser quelques questions à M. Anthony Burgoyne, développeur de jeux vidéo et notamment d’une série de simulations politiques très abouties, dont President Infinity, axé sur la présidentielle américaine de 2016, constitue le dernier opus. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche.

Today is a day of national celebration in the U.S. : the American people is remembering its famous 1776 Declaration of Independence Day. Sixteen months from now, after a long and probably harsh electoral campaign, the world will probably know the name of the successor of Barack Obama. Here’s an interview with Mr Anthony Burgoyne, the man behind President Infinity, the latest in a series of great political simulations. This one’s mainly about the 2016 presidential election. A Paroles d'Actu exclusive report. By Nicolas Roche.

 

PAROLES D’ACTU EXCLUSIVE

Anthony Burgoyne : « America has never been

more democratic »

 

President Infinity game

 

Paroles d'Actu : Bonjour Anthony Burgoyne, merci de m’accorder cette interview. Avant toute chose, pourriez-vous, pour nos lecteurs, me parler un peu de vous ; de ce qu’a été votre parcours jusqu’à présent ?

Hi Anthony Burgoyne, thanks for granting me this interview. For our readers, could you please tell me about you ; about, well, what’s been your route to this point ?

 

Anthony Burgoyne : J’ai fait des études de philosophie. Mais, après mon diplôme, j’ai préféré à mon rêve de devenir professeur celui, en moi depuis longtemps, de développer des jeux vidéo. À ce stade de ma vie, je suis heureux d’avoir fait ce choix même si, je le reconnais, je me suis parfois demandé si j’avais choisi le bon chemin. 

My academic background is in philosophy. After getting a Master’s degree, I decided to pursue my dream of making computer games instead of my dream of being a professor. At this point, I’m glad I did the former instead of the latter, even though at times I wondered which would be better.

 

PdA : Qu’est-ce qui a suscité et nourri l’intérêt que vous portez dans les univers des jeux vidéo et de la politique ? Quelles ont été votre expériences marquantes dans ces deux domaines ?

What has fueled your interest in both video games and politics ? What have been your great experiences in both fields ? (the games you’ve loved, the elections you’d have followed with popcorns, etc).

 

A.B. : De nombreux jeux d’ordinateur ont eu sur ma formation personnelle une influence significative - je pense à Master of Orion II, à Nobunaga’s Ambition II (celui au tour par tour développée par Koei dans les années 90, pas le STR), à Civilization II, à SimCity.

Pour construire notre jeu de simulation électorale, je me suis inspiré, entre autres modèles, de Nobunaga’s Ambition II - President Infinity est par essence un jeu de conquête territoriale.

Un testeur a un jour qualifié l’un de nos jeux de « SimCity électoral ». Je dois probablement à des jeux comme SimCity cette volonté d’en élaborer de nouveaux autour des mécanismes électoraux.

There are lots of computer games that had a significant influence on me growing up - games like Master of Orion II, Nobunaga’s Ambition II (the turn-based Koei game from the 1990s, not the RTS one), Civilization II, SimCity.

When originally designing our election game, I actually used Nobunaga’s Ambition II as one model for the game - President Infinity is essentially a game of territorial conquest.

One reviewer called a 270soft game ’SimCity for elections’ or something to that effect - the inspiration for me to take a political process and turning it into a game probably owes something to games like SimCity.

 

PdA : Qui y a-t-il derrière 270soft.com ? Que savez-vous, d’ailleurs, des gens qui jouent à vos jeux : combien ils sont, qui ils sont ?

Who’s behind 270soft.com ? Plus, what do you know about the people who play your games : how many, who they are ?

 

A.B. : Je dirige 270soft.com et en suis le premier élément. Plusieurs personnes travaillent avec nous, au projet, principalement. Géographiquement parlant, c’est assez éclaté : nous avons et avons eu des collaborateurs venant du Canada, des États-Unis, d’Allemagne, du Royaume-Uni, etc.

Des milliers de gens jouent à nos jeux, un peu partout dans le monde. Voir quelqu’un en acheter un depuis lInde, Singapour, la Nouvelle-Zélande ou autre, cela m’interpelle toujours. Je remarque, d’une manière générale, qu’il existe un grand intérêt dans la politique américaine parmi le public non-américain. 

The principal is myself. Other people work on a project-by-project basis, and the company is geographically distributed. We’ve had people working on games from Canada, the U.S., Germany, Australia, the U.K., and other places.

There are thousands of people who play the games, from all around the world. It’s really interesting to see someone purchasing a game from India, then from Singapore, then from New Zealand, and so on. A lot of interest in U.S. politics is from outside the U.S.

 

PdA : Quelle somme de travail la confection d’un jeu comme President Infinity suppose-t-elle ? En quoi diffère-t-il de President Forever, son prédécesseur direct parmi votre catalogue de jeux ?

How much work does it mean, to build and design a game such as President Infinity ? Is it much different from the previous versions of President Forever ?

 

A.B. : C’est beaucoup de travail ! Le moteur de jeu de President Infinity diffère complètement de celui utilisé pour President Forever, bien que dans les grandes lignes le principe demeure évidemment le même. Le moteur Infinity (que l’on retrouve, outre President Infinity, dans Congress Infinity et Prime Minister Infinity) est en développement continu depuis deux ans, et nous l’enrichirons régulièrement, au moins jusqu’à l’élection américaine de 2016.

It takes a huge amount of work. The game engine is completely different in President Infinity than President Forever, but retains the same basic outlines of game play. The Infinity game engine (which powers President Infinity, Congress Infinity, and Prime Minister Infinity) has been in development for about 2 years, and will continue to be added to up until the U.S. election in 2016, at least.

 

PdA : Vos activités avec 270soft.com vous permettent-elles de gagner assez d’argent pour vivre ?

Does your activity with 270soft.com earn you enough for a living ?

 

A.B. : Oui, c’est un travail à temps plein qui me satisfait à tous points de vue.

Yes, it’s a full time job that I get to enjoy on the whole.

 

PdA : Vous avez, jusqu’à présent, développé des jeux axés sur des élections se déroulant aux États-Unis (élections présidentielles, élections du Congrès), au Royaume-Uni, au Canada, en Australie et même en Allemagne (élections législatives). Pourquoi n’essayeriez-vous pas de simuler la politique française, avec son système de gouvernement très particulier, dit « semi-présidentiel » et son élection mère à deux tours ? La prochaine se jouera au printemps 2017...

You have developed games based on American (President, Congress), British, Canadian, Australian and even German (parliament) elections. Why not simulating French politics, with its particular semi-presidential system, with its two-round dramatic mother-election, the one for President ? The next one’s due in the spring of 2017.

 

A.B. : J’aimerais le faire ! Mon problème, c’est que je manque de temps. Nous verrons en 2016, quand l’agenda des développements se fera moins serré. Il est possible en effet que l’on fasse un President Infinity - France 2017, ou quelque chose comme ça.

I would like to ! The problem is very limited time. We’ll see come 2016 when the development schedule eases up, but it’s possible that there will be a President Infinity - France 2017 or something like that.

 

PdA : Puisqu’on y est... la France, pour vous... ? La suite, à vous. ;-)

Since we’re there... France, to you... Please fill the blanks. ;-)

 

A.B. : J’y ai passé un mois complet récemment, avec ma femme, qui est totalement bilingue. Que dire à part des évidences... les rivières, les montagnes, les petits patelins, les châteaux, les cathédrales, etc, etc... La France est un beau pays !

France is a beautiful place! I spent about a month there recently with my wife, who is fluently bilingual. The rivers, mountains, market towns, castles, cathedrals, on and on.

 

PdA : Vos jeux le montrent assez bien : les lobbies et, bien sûr, l’argent pèsent dun poids très lourd dans la tenue - et l’issue - de toute campagne majeure aux États-Unis. La partie se joue toujours entre deux énormes partis qui, souvent, pensent à peu près la même chose. Ma question est : diriez-vous du système politique américain qu’il est toujours réellement démocratique, conduit par et pour le peuple ?

Your games show it pretty well : special interest groups and, of course, big money are very important for the running and final outcome of any major election in America. The game’s always between two huge parties which, often, think pretty much the same. My question is : would you say the U.S. political system is still a democratic one, run by and for the people ?

 

A.B. : La question des masses énormes d’argent qui déferlent sur le système électoral fédéral est toujours, plus que jamais, d’actualité. Je ne saurais dire de manière affirmée l’impact que cela a sur les campagnes - une influence potentielle accrue des plus fortunés, oui, certainement. Cela dit, trois millions de personnes donnant chacune dix dollars dépasseront toujours de beaucoup le milliardaire qui mettrait dix millions sur la table.

S’agissant des groupes de pression, je voudrais tout de même rappeler que certains d’entre eux, parmi les plus puissants, - je pense aux syndicats, à la NRA (le lobby qui défend le port des armes à feu, ndlr), à l’AARP (une association qui défend les intérêts des retraités, ndlr) - comptent plusieurs millions de membres : de fait, ils représentent des franges significatives de la population ; souvent, des citoyens qui ne font pas partie de l’élite financière.

Historiquement parlant, je crois pouvoir dire que les États-Unis n’ont jamais été plus démocratiques que depuis, disons, les trente-cinq dernières années.

Il est vrai qu’il y a, au niveau fédéral, (et ce depuis fort longtemps) une dynamique certaine de duopole. En fait, pour mieux coller à la réalité, les deux partis doivent davantage être vus comme des coalitions de partis virtuels, chacun de ces mouvements décidant, à un moment ou à un autre, de conclure un accord avec l’un ou l’autre des grands partis pour en influencer la plate-forme. Les républicains et les démocrates veulent gagner des élections, c'est leur raison d'être, voilà pourquoi leurs programmes tendent à se positionner près du centre - là où se situe la majorité de l’opinion publique. Rien de plus normal, dans un système démocratique.

A big question mark recently is the flood of money into the federal electoral system. I don’t know exactly what results this will have - certainly, it will give people with lots of money more potential influence. Even so, 3 million people giving $10 each outweighs a billionaire who gives $10 million.

Having said that, some of the most powerful special interest groups, such as unions, the NRA, or AARP, have memberships that run into the millions, so they are often representing to a significant extent citizens who aren’t in the financial elite.

By historical standards, the U.S. has probably never been a more democratic country than it has been in the last, say, 35 years.

It’s true that there is a duopoly dynamic at the federal level in the U.S. (and has been for a long time), but the two parties are actually coalitions of virtual parties, where a movement may enter into one of the parties and then shift it’s platform. They both want to win elections, though, so their platforms tend to be towards the center of public opinion - which is what you would expect in a democratic system.

 

PdA : Cette question-là sera proche, dans l’esprit, de la précédente : au vu de votre expérience de citoyen, de votre bonne connaissance de l’univers de la politique et de ses nombreux avatars partout dans le monde, vous sentiriez-vous prêt à désigner un système politique en particulier comme celui qui, selon vous, paraîtrait meilleur que les autres s’agissant des standards démocratiques ?

This one will be close, in the spirit, to my previous question : given your experience as a citizen, your good knowledge of the political field and its many local avatars worldwide, would you feel ready to call one or another political system the « best one » as for democratic standards ?

 

A.B. : C’est une bonne question ! Je ne crois pas qu’il existe UN système politique qui convienne parfaitement à chacune des multiples situations locales. Cela dépend de plusieurs facteurs : quel est le profil des citoyens ? quelles sont les institutions en place dans le pays ? quid de son paysage médiatique ? de sa structuration économique ? etc, etc.

En ce qui concerne les élections en elles-mêmes, j’ai la conviction que ce sont les systèmes les plus simples qui fonctionnent le mieux. Quand vous laissez des politologues décider de votre mode de scrutin, vous obtenez quelque chose comme le système Hare-Niemeyer, en Allemagne : ces systèmes-là sont, souvent, obscurs et opaques pour les électeurs.

It’s a good question - I don’t think there’s one political system that suits every polity. It depends - what are the citizens like? what institutions are there in the country? what is the structure of the media? what kind of businesses are there? and so on.

As far as elections themselves go, though, my sense is that simple, straightforward systems work the best. When you let political scientists decide your electoral system, you get something like the Hare-Niemeyer system in Germany - it’s very difficult for a voter to know exactly what their vote will do in that kind of system.

 

PdA : Avez-vous jamais considéré de manière sérieuse la possibilité de faire vous-même de la politique ?

Have you ever considered getting into politics yourself ?

 

A.B. : Concevoir des jeux est tout de même très éloigné des professions que l’on trouve dans l’univers de la politique. De temps à autre, il m’arrive de vouloir verser dans la stratégie électorale. Jamais bien longtemps : j’aime vraiment ce que je fais maintenant.

Game design is pretty far from professions in politics. I have thought of being a campaign strategist. I really like what I’m doing now, though.

 

PdA : Bon, maintenant, une question qui dérange un peu... Honnêtement, Anthony Burgoyne : vous êtes bon quand vous jouez à vos propres jeux ?

Well, a disturbing one, now... Honestly, are you good at your own games, Anthony Burgoyne ? ;-)

 

A.B. : Pas mauvais ! En fait, je n’ai pas beaucoup de temps pour y jouer, je travaille déjà tellement dessus... Ce que je sais, c’est que, face à certains fans aguerris de 270soft, j’en aurais certainement pour mon argent !

Not bad ! I actually don’t get much time to play them, because I’m working so much on them. I’m pretty sure I could be given a run for my money by various 270soft fans.

 

PdA : Parlez-nous de vos projets, au sein de et en dehors de 270soft.com ?

Please tell us about your projects, inside and outside 270soft.com ?

 

A.B. : Nous travaillons principalement sur le moteur de jeu Infinity, en ce moment ; cela sera le cas jusqu’à, au moins, l’année prochaine. Ensuite, nous nous diversifierons sans doute à d’autres systèmes de jeu. Nous verrons. Plus proche de nous, je peux dire que je travaille actuellement au développement d’un nouveau jeu 4X (un jeu de stratégie construit sur la base de quatre concepts - exploration, expansion, exploitation, extermination -, type Civilization, ndlr). Il s’agira ici de religion plutôt que de politique, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment. En dehors de 270soft, je passe du temps avec ma famille et écris sur des questions philosophiques.

The focus is on the Infinity game engine, and that will be for at least the next year. We might start branching out to other systems after that - we’ll see. Besides that, I have being working on the design for a new 4x game (explore, expand, exploit, exterminate) that is about religion instead of politics, but I can’t give details yet. Outside of 270soft, I spend time with my family, and write on philosophical topics.

 

PdA : C’est quoi vos rêves ?

What are your dreams made of ?

 

A.B. : Je fais vraiment le job de mes rêves, donc, j’aurais tendance à dire : mes rêves, je les vis !

I’m really doing my dream job, so I’d have to say : what I’m doing !

 

PdA : J’aimerais maintenant, avant de conclure cet échange, vous inviter à me livrer votre pronostic personnel s’agissant de l’élection présidentielle américaine de 2016 : qui sera le candidat démocrate ? qui sera le candidat républicain ? qui prêtera serment face au juge en chef des États-Unis le 20 janvier 2017 ? 

Now I’d like you to give me your personal prediction at this time regarding the 2016 U.S. presidential election : who will be the Democratic candidate ? who will be the Republican candidate ? who will stand before the Chief Justice on Jan. the 20, 2017 ?

 

A.B. : Le sénateur Bernie Sanders a marqué des points récemment dans le camp démocrate. Je ne serais pas plus surpris que cela si Hillary Clinton ne remportait pas l’investiture du parti, même si, j’en suis conscient, la plupart des gens voient sa nomination comme hautement probable.

Côté républicain, c’est difficile à dire. La situation y est plus éclatée. Je crois, personnellement, que les analystes sous-estiment le sénateur Rand Paul. Cela dit, à ce stade, c’est vraiment très ouvert.

Que se passerait-il si, à la place du duel que tout le monde attend, - Clinton contre Bush - la bataille se jouait entre Sanders et Paul ? Cette combinaison, les gens qui jouent à President Infinity pourront l’essayer.

Pour l’élection générale de novembre 2016, 270soft devrait rendre publiques des prévisions basées sur des simulations réalisées à partir de modèles de jeu, avant le scrutin. Nous verrons.

Je ne pense pas que ces choses soient simples à prédire. Tout dépendra, au final, des actions des candidats et des préoccupations, des choix des électeurs le moment venu. Comme la dit, en son temps, William Shakespeare : « Il n’est pas dans les étoiles de tenir notre destin mais en nous-mêmes. »

Recently, on the Democratic side Sen. Bernie Sanders has been gaining traction. I wouldn’t be surprised if Hillary Clinton doesn’t win the nomination, even though most people seem to consider her nomination to be highly likely - whether by Sanders or someone else.

On the Republican side, it’s so fractured it’s difficult to say - my guess is that Sen. Rand Paul is being underestimated by various political experts, but at this point I think it’s really quite open.

What if, instead of what everyone was expecting - Clinton v. Bush - it was actually Sanders v. Paul? At the very least, people who play President Infinity can try that combination out.

For the general election, 270soft might release predictions based on game models in the run up to the 2016 election - we’ll see.

I don’t think these things are easy to predict, though, because this is up to the actions of the candidates and the voters. "It is not in the stars to hold our destiny, but in ourselves" as an English playwright once said.

 

Anthony Burgoyne

 

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A few links...

4 juin 2015

(Auto)portraits d'artistes : Julien Benhamou

L’un des challenges qui, dans le cadre de mes activités pour ce blog, m’ont toujours attiré, c’est cette volonté permanente de parfaire ma culture (qui est hautement perfectible), de m’auto-pousser à découvrir des horizons vers lesquels je ne serais pas naturellement allé. Il y a peu, tentant comme souvent de faire découvrir Paroles d’Actu via cet outil fort pratique qu’est Facebook, j’ai croisé le profil de Julien Benhamou, photographe. J’ai été subjugué par la beauté de ses photos. Par son art, il réussit à parer les mondes de la danse et de l’opéra - déjà tellement porteurs en soi de « beau », de rêve (et même de fantasme pour qui, comme moi, ne les connaît pour ainsi dire pas du tout) - et leurs acteurs, qu’il côtoie assidûment, dun supplément de grâce. Je l’ai invité à nous raconter son parcours ; à sélectionner quelques photos parmi ses préférées et à les commenter en quelques mots ; à nous offrir enfin un autoportrait. Voici donc Julien Benhamou, un authentique artiste dont j’ai l’intime conviction que le travail constituerait un matériel de premier choix dans la perspective d’un recueil, que je verrais bien sous la forme d’un beau livre commenté (si j’étais éditeur, je le lui aurais déjà proposé !) Cet article se veut aussi un hommage à des artistes que le grand public ne connaît pas forcément mais qui, davantage que bien dautres, mériteraient d’être élevés au rang de vedettes dans un monde qui tournerait rond. Allez, j’ai assez parlé. Place à l’artiste et à ses œuvres. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche.

 

 

 

Ma passion pour la photographie mest apparue vers l’âge de treize ans, lorsque j’ai eu mon premier appareil. J’ai tout de suite aimé l’échange que cet outil me permettait d’établir avec les gens que je photographiais. Je me suis donc lancé très tôt dans des études de photo, puis je suis devenu assistant dans la mode et la pub.

J’ai découvert le monde du spectacle et de la danse suite à un projet avec des danseurs de l’Opéra de Paris, qui fut exposé au ministère de la Culture. Je me suis alors lancé en tant que photographe indépendant. Je réponds aujourd’hui à des commandes pour des institutions, des agences, des magazines, etc...


Je développe en parallèle un travail personnel de portraits, qui s’intéresse davantage à la poésie du mouvement qu’à la performance du danseur.

J’entretiens sur le long terme deux collaborations avec des danseurs dont j’aime particulièrement l’univers et la personnalité : la première avec Aurélien Dougé, danseur et chorégraphe de Inkörper Company, pour la série Blessed Unrest, qui se fabrique à partir de nos expérimentations en studio ou en extérieur ; la seconde avec François Alu, premier danseur à l’Opéra de Paris, avec lequel nous créons une série d’images qui défient la gravité.

Julien Benhamou, le 28 mai 2015

 

Cou-de-pied

Cou-de-pied, novembre 2013. Grégory Dominiak.

Détail de pointe masculine, inspiré d’une des créations de Marie­-Agnès Gillot, qui a eu l’audace de mettre les hommes sur pointes dans son ballet Sous apparence.

 

 

Duet # 1

Duet # 1, mars 2015. Germain Louvet et Jérémy Loup ­Quer.

Séance studio organisée pour une exposition au mois d’avril sur le nu.

 

 

Le Baiser

Le Baiser, mai 2015. Juliette Gernez et Pierre-­Antoine Brunet.

Recherche de nu graphique.

 

 

Nu de dos

Nu de dos, octobre 2014. Valentin Regnault.

Pour cette image, je me suis inspiré des croquis de nus classiques. La lumière dessine les muscles du dos du danseur.

 

 

Blessed Unrest # 1

Blessed Unrest # 1, février 2012. Aurélien Dougé, Inkörper Company.

C’est avec cette image que j’ai amorcé une collaboration avec Inkörper Company.

 

 

Marie-Agnès Gillot

Marie­-Agnès Gillot, janvier 2012.

Portrait de Marie­-Agnès Gillot à l’Opéra Garnier pour Libération.

 

 

Eve Grinsztajn

Eve Grinsztajn, mai 2012.

Eve Grinsztajn est une artiste que j’admire beaucoup. Cette photo a été réalisée lors d’une séance qu’elle m’a commandée.

 

  

Chute Léonore Baulac

Chute Léonore Baulac, janvier 2015. Léonore Baulac, hab. par Franck Sorbier.

L’idée de la chute est un thème récurrent dans mon travail.

 

 

Clément Becq

Clément Becq, mars 2014. Clément Becq, nageur.

J’accorde toujours une attention particulière à la lumière dans mes images. Un portrait classique, sans mise en scène, ne repose quasiment que sur la force du regard.

 

 

Le Mur

Le Mur, janvier 2015. François Alu.

Dans cette image on retrouve la notion de gravité. François Alu y a ajouté de l’humour.

 

 

Portrait Fumée

Portrait Fumée, janvier 2015. Germain Louvet.

J’aime souvent utiliser dans mes images des effets au rendu aléatoire, comme la fumée, le talc, des vêtements fluides, etc.

 

 

Nu #1 Mathilde Froustey

Nu #1 Mathilde Froustey, janvier 2015. Mathilde Froustey.

Nu inspiré de l’idole dorée de La Bayadère.

 

 

L'Envol

L’Envol, juin 2014. Léonore Baulac et François Alu.

Cette photo, réalisée sur la plage de Carteret, est sans trucage.

 

 

Scorpion

Scorpion, octobre 2014. François Alu.

Photo réalisée dans les sous-sols de l’Opéra Garnier.

 

 

Autoportrait

Autoportrait, juin 2015. Signé Noémie Graciani.

 

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Vous pouvez retrouver Julien Benhamou...

28 mai 2015

Pascal Légitimus : "Je n'ai pas à me plaindre : franchement, quel beau métier..."

Demain et après-demain, les 29 et 30 mai à 21h00, Pascal Légitimus se produira à Bobino pour deux représentations exceptionnelles de son spectacle Alone man show dans lequel il évoque ses origines métissées et se livre comme rarement jusque là. L’an dernier, peu avant la sortie du dernier film des Inconnus, Les trois frères : le retour, il avait répondu avec beaucoup de gentillesse à mes questions pour Paroles d’Actu. J’ai eu envie de renouveler l’exercice cette année, de l’inviter à une nouvelle interview. Une fois de plus, il a pris de son temps, précieux cette semaine, et accepté de jouer le jeu. Ses réponses me sont parvenues le 27 mai, cinq jours à peine après la rédaction des questions. Je l’en remercie, vous souhaite à toutes et à tous une bonne lecture... et vous invite à aller l’applaudir à Bobino ce week-end, il reste des places ! Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche.

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D’ACTU

Pascal Légitimus : « Je n’ai pas à me plaindre :

franchement, quel beau métier... »

 

Alone man show

 

Paroles d'Actu : Bonjour Pascal Légitimus, je suis ravi de vous retrouver pour cette nouvelle interview pour Paroles d’Actu. Votre actu immédiate, c’est Alone man show, votre spectacle sur le métissage, que vous reprenez pour quelques dates en ce mois de mai. Quels traits de caractère pensez-vous avoir reçus de vos héritages antillais (par votre père) et arménien (du côté de votre mère) ? Et à propos d’Arménie, justement, vous avez exprimé il y a peu le souhait de jouer ce spectacle en terre arménienne, avec à l’esprit le centenaire du Génocide. En quoi la conscience de cette tragédie, de cette mémoire a-t-elle contribué, elle aussi, à vous « forger » ?

 

Pascal Légitimus : On est toujours forgé avec les racines de son passé. Les présences, les absences nous forgent. Et tout ce qui nous entoure : les personnes, les odeurs, les images, fortes ou moins fortes, les ressentis, l’éducation, la religion, la nourriture, j’en passe. Tous ces ingrédients formatent un être humain, quel qu’il soit. En l’occurrence, mon arménité, c’est ma partie féminine, et les Caraïbes, la masculine. La douleur, les blessures de ces deux peuples me touchent car elles posent le problème de l’injustice, de la trahison, de la lâcheté, de la bêtise humaine. On touche ici aux notions de liberté, d’égalité, de respect aussi. Tout cela me rend sensible à ces maux.

 

PdA : La question du génocide arménien m’incite à évoquer un autre drame qui, pas très loin dans la région, se déroule sous nos yeux à peu près impuissants : la progression continue des criminels de Daech dans leur marche folle vers l’établissement forcé d’un califat totalitaire et intolérant. J’imagine qu’à au moins trois titres - comme descendant d’Arméniens, comme catholique et comme citoyen - le sort des Chrétiens d’Orient, si précaire en ce moment, ne doit pas vous laisser indifférent...

 

P.L. : Comment peut-on penser que l’exterieur est plus fort que l’interieur; que l’aspect d’un homme, la couleur de sa peau ou sa religion puisse le qualifier comme cible en 2015, à l’âge de l’insémination artificielle... En fait l’Homme n’a pas fait de progrès, ni évolué. Le constat, c’est qu’il est toujours cupide, avide de pouvoir; que son égo dirige encore sa cervelle. Daech, la CIA, la NSA, les hommes politiques et autres dirigeants, les industries agroalimentaire et pharmaceutique, Monsanto, les sectes et les Églises, l’argent-roi des banques et des compagnies d’assurance, etc. sont tous, chacun à leur manière, coresponsables des drames d’aujourd’hui.

 

PdA : Un journaliste vous faisait remarquer récemment qu’avec votre Alone man show, vous parliez étonnamment de vous, vous qui êtes d’ordinaire si discret personnellement. Vous dévoiler, vous confier à un public qui vous aime depuis tant d’années, c’est quelque chose, une envie, un besoin que vous sentez croissants avec le temps ?

 

P.L. : Me dévoiler à cinquante-six ans est important afin que les gens me connaissent davantage, et peut-être un peu plus en profondeur. Derrière l’artiste, il y a l’homme, et avec tous ces journaux people truffés de mensonges et, de surcroît, la télé qui déforme tout, j’ai trouvé quil etait important pour moi de rétablir certaines vérités, y compris pour que la relation que j’ai depuis quarante ans avec le public reste vraie.

 

PdA : Bon, on n’a pas été ultra-légers jusqu’à présent. Je vais tâcher d’y remédier mais d’abord vous poser une vraie question de fond. Je n’aime pas les clichés à trente centimes d’euros, encore moins contribuer à les colporter mais tout de même, les lecteurs ont le droit de savoir : les descendants d’Arméniens sont-ils forcément obligés d’être des inconditionnels d’Aznavour (qu’on salue par ailleurs, il vient de fêter ses 91 printemps) ? ;-)

 

P.L. : Il est un des premiers plénipotentiatres et porteurs de nos racines, son succès rejaillit sur la communauté. Nous avons besoin de référents de qualité; dans beaucoup de domaines, les Arméniens brillent et, avec mon spectacle, mon témoignage humoristique vient ajouter une pierre à l’édifice. Les Arméniens, c’est un peuple courageux, battant, fier et qui relève la tête sans cesse, malgré le déni du gouvernement turc, qui fait comme si rien n’avait existé.

 

PdA : L’an dernier, lors de notre premier entretien, le gros de mes questions avait porté, à la veille de la sortie en salle des Trois frères : le retour, sur la pérennité du succès du premier et la puissance de votre popularité auprès du public. Quelque jours plus tard intervint ce flot de critiques assassines dont on ne m’enlèvera pas de l’idée qu’il a contribué à gâcher vos retrouvailles avec le public. « La critique est aisée, mais l’art est difficile » : on connaît le dicton, les coulisses un peu moins. Vous avez déjà évoqué un peu le sujet mais j’aimerais vous demander, sincèrement, comment vous avez vécu tout cela, tous les trois ?

 

P.L. : Moyennement et, à la fois, on s’en fout car nous avons fait du bien pendant trente-cinq ans et les critiques intello du cinéma nous ont fait beaucoup de mal en une journée par jalousie, médisance, suffisance. Dire que nous sommes de mauvais acteurs, que le film est une succession de sketches et qu’il n’y a pas d’histoire, c’est ridicule; d’ailleurs, quand on compare les critiques qu’avait reçues Les Trois frères en 1995 et celles du retour, ce sont les mêmes ! Alors que dire... Flûte ! zut ! crûte !

 

PdA : Est-ce que, depuis ces moments, vous avez évoqué l’idée de retravailler ensemble, avec Bernard Campan et Didier Bourdon ?

 

P.L. : Ce n’est pas au programme. Tant que nous n’aurons pas une bonne idée, il ne se passera rien, et il faut être motivés tous les trois en même temps... Patience. Sinon, pas grave; chacun vaque à ses occupations personnelles.

 

PdA : On entre dans une zone de turbulences. Les questions risquent d’être un peu décalées ou loufoques. Ouch... on est prévenu... Au mois de mai, traditionnellement, Cannes tient son festival et la Croisette s’amuse. Quels sont les films qui, plus que tous les autres, vous ont marqué dans votre vie jusqu’à présent en tant que spectateur ? Et que vous aimeriez nous inviter à visionner - légalement of course ?

 

P.L. : La Chevauchée fantastique, de John Ford (1939). Les Dix commandements (Cecil B. DeMille, 1955). Collision (Paul Haggis, 2004). Punch-drunk love (Paul Thomas Anderson, 2002). Et la saga du Seigneur des anneaux (Peter Jackson, 2001 à 2003).

 

PdA : Une pièce, un spectacle à voir en ce moment ? (hors le vôtre bien sûr ^^)

 

P.L. : Made in Chollet, de Christelle Chollet. Le spectacle d’Alexandre Astier. Et tous ceux avec Michèle Bernier.

 

PdA : Cette question, j’aime bien la poser et l’ai déjà soumise à certains de vos confrères. Un savant un peu ouf, qu’on appellera Doc’, vient de mettre au point son prototype de machine à voyager dans le temps. Elle fonctionne, sans trop de pépins, ne vous inquiétez pas. Bref. Chacun a droit à un voyage : un aller-retour ou un aller simple, à l’endroit, à l’époque de son choix. En 2012, Jean-François Derec m’avait fait cette réponse : « Début du XXème à Hollywood, les débuts du cinéma burlesque ! Laurel et Hardy, Keaton, Chaplin... » Vous choisissez quoi ?

 

P.L. : Pas celle de l’esclavage en tout cas... La naissance du cinéma, à l’époque de Charlie Chaplin, comme Derec. Les premiers films muets... Et le 18e siecle en France, le siècle des Lumières.

 

PdA : Suite à l’évocation citée plus haut, celle précisément de ces débuts du cinéma qu’il aurait aimé vivre, tout comme vous, Jean-François Derec ajouta la phrase suivante : « Je suis malheureusement né cent ans trop tard ! ». Est-ce que, Pascal Légitimus, vous vous sentez bien dans vos baskets par rapport à la pratique de votre art, à la vie tout court à notre époque ?

 

P.L. : Je suis heureux dans tous les domaines; je fais tout pour et m’arrange pour que mon entourage le soit, c’est ma priorité. Je joins l’utile à l’agréable, et puis, faire rire les gens, les divertir, les émouvoir et, dans la foulée, les faire réflechir un peu, franchement, quel beau métier... Si en plus on peut enrichir son inspecteur des impôts...

 

PdA : Bon, celle-ci, c’est une gourmandise assumée de fan des Trois frères. Vous croisez Bernard Farcy - l’inénarrable Steven - de temps en temps ? Certaines mauvaises langues affirment qu’il aurait pris le melon depuis votre rencontre, on l’aurait même croisé déguisé en De Gaulle. Mais je ne prête pas foi aux rumeurs, cela ne me regarde pas...

 

P.L. : On était en fac ensemble. C’est un bon gars, avec quelques névroses. À part ça, joker. ;-)

 

PdA : Un scoop, une info jamais révélée à aucun journaliste, en exclu pour Paroles d’Actu ?

 

P.L. : Je prépare mon nouveau spectacle. J’ai déjà soixante dates dans toute la France, de janvier à mai 2016, et Paris en octobre. Alors là, ça va faire mal, un rire toutes les quinze secondes... tenez-vous prêts !

 

PdA : Que pouvez-vous nous révéler de vos envies du moment, de vos projets à venir ?

 

P.L. : Je pars en Guyane tourner un long métrage en tant qu’acteur  sur un film d’Antonin Peretjatko, celui qui avait réalisé La Fille du 14 juillet. Un petit tour au festival d’Avignon pour voir des potes jouer. Et ensuite, wakans en famille somewhere...

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, Pascal Légitimus ?

 

P.L. : Que ça dure... avec moins de contraintes absurdes, moins de violence dans le monde... en résumé : faites l’humour, pas la guerre.

 

PdA : Un dernier mot ?

 

P.L. : Youpi !

 

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Vous pouvez retrouver Pascal Légitimus...

 

22 avril 2015

Frédéric Quinonero : "Julien Doré a mérité sa Victoire de la musique"

J’ai, pour la troisième fois, la joie d’accueillir M. Frédéric Quinonero, auteur de biographies réputées de vedettes de la chanson et du cinéma, dans les colonnes de Paroles d’Actu. Il a accepté, le 21 avril, de répondre aux questions que je lui ai préparées autour de la sortie de son nouvel ouvrage, Julien Doré, LØVE-Trotter (éd. Carpentier), consacré comme son nom l’indique à l’ex-vainqueur de l’édition 2007 de la Nouvelle Star. Depuis, ce dernier a fait du chemin : le 13 février dernier, il était consacré artiste masculin de l’année lors de la cérémonie des Victoires de la musique 2015. Merci à Frédéric Quinonero pour ce nouvel échange. Pour son travail, qui véritablement vaut d’être découvert. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche.

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES DACTU

Frédéric Quinonero : « Julien Doré a mérité sa Victoire de la musique »

 

Julien Doré

Éd. Carpentier

 

Paroles d'Actu : Bonjour Frédéric Quinonero, je suis ravi de vous retrouver pour cette nouvelle interview pour Paroles d’Actu. L’objet de notre entretien du jour, c’est la biographie que vous venez de consacrer à Julien Doré (Julien Doré, LØVE-Trotter, aux éd. Carpentier). J’ai d’abord envie de vous demander à quel moment vous l’avez découvert, et ce que vous en avez pensé les premiers temps ?

 

Frédéric Quinonero : J’avais un peu suivi la Nouvelle Star et sa personnalité m’avait séduit. J’aimais son côté décalé et sa façon de détourner les chansons, comme Mourir sur scène ou Moi Lolita. Comme souvent chez ce genre d’artistes révélés par un télé-crochet, j’ai moins adhéré à son premier album (Ersatz, sorti en 2008, ndlr). Mais je trouvais sa démarche ambitieuse et intelligente. J’ai vraiment découvert son univers avec l’album LØVE (sorti en 2013, ndlr).

 

PdA : La démarche d’une biographie de Julien Doré peut étonner, à ce stade de son parcours : certes, il s’est fait une place dans le paysage musical, mais il est encore très jeune... D’où est venue cette idée ?

 

F.Q. : Comme je l’écris en avant-propos, il y avait cette idée d’écrire sur un enfant du pays. Quelqu’un de chez moi. Nous avons tous deux grandi entre le Gard et l’Hérault et je pensais que cela créait un lien, une sorte de parenté géographique. Et c’était à la fois sympathique et pratique de mener un travail d’investigation du côté de Nîmes et de Lunel. Ensuite, il me semblait que Julien Doré était parvenu à une étape-butoir de son parcours : son album LØVE, le plus abouti à mes yeux, venait de remporter un gros succès, conforté par une longue tournée de plus d’un an, et marquait l’affirmation d’une identité musicale et poétique. Et partant, la confirmation d’une carrière. Alors, je trouvais intéressant de dresser un premier bilan et de le faire mieux connaître au public par le biais de ce livre.

 

PdA : Julien Doré n’a, disons, pas exactement regardé ce projet de bio avec une bienveillance aveugle. Ça a été compliqué de rencontrer ses proches, de composer cet ouvrage ?

 

F.Q. : Disons le clairement : Julien Doré a rejeté carrément le projet. Ma première démarche vers lui – un petit mot privé sur son Facebook officiel où je lui exposais humblement le motif de ma démarche et avançais éventuellement la possibilité d’une rencontre – demeura lettre morte. Dans le cas d’un silence prolongé, on applique l’adage « qui ne dit mot consent ». J’ai alors commencé mon travail d’investigation dans ma région et recueilli quelques entretiens. Jusque là, rien de très compliqué. Au contraire, c’était fort agréable de rencontrer ainsi des gens sympathiques qui m’ont fait part d’anecdotes amusantes. Prévenu par l’un de ses amis proches, Julien Doré a soudainement réagi en me demandant de renoncer au projet. Après concertation avec mon éditeur, il a été décidé que non.

 

PdA : On découvre dans votre livre les premières années du parcours de Julien Doré : un garçon qui se cherche pas mal au départ et apparaît plutôt touchant. Mais il y a aussi, ressortant de certains propos recueillis, cette image tenace d’un manipulateur, quelqu’un qui a tout compris en termes d’image et de marketing, et dont on pourrait douter de la sincérité (même si c’est une thèse qui n’est pas forcément la vôtre et que les quelques articles déjà parus sur ce livre lui accordent une couverture amplement disproportionnée). Ma question est : quelle image vous êtes-vous forgée de l’artiste, de l’homme Julien Doré au terme de cette étude ?

 

F.Q. : Il n’est pas le seul artiste à gérer sa carrière en termes d’image et de marketing. Prenez Stromae, Christine & The Queens… C’est une attitude qui répond parfaitement à l’époque. Et même, si l’on remonte un peu le temps, quelqu’un comme Claude François maîtrisait déjà parfaitement ces outils-là : rien n’était laissé au hasard et ne sortait du cadre… Son expérience aux Beaux-Arts a formé Julien Doré à ces outils de communication indispensables aujourd’hui pour durer dans ce métier. Ceci étant, il a su intelligemment construire une carrière et imposer un style, une vraie démarche artistique, ce qui n’est pas donné à tout le monde et encore moins aux ressortissants de talent-shows que les maisons de disques ont plutôt tendance à manipuler, à formater, et qui s’essoufflent vite.

 

PdA : Julien Doré a été consacré « artiste masculin de l’année » lors des Victoires de la musique 2015. C’est une consécration méritée pour vous ? Vous lui auriez apporté votre voix ?

 

F.Q. : Oui, sans doute. C’est une consécration méritée pour les raisons déjà énoncées. Julien Doré est une personnalité artistique qui sort du lot. Quelqu’un dont on peut présager qu’il va durer encore longtemps. C’était le moment pour lui donner ce trophée : il confirme son élan et promet un bel avenir.

 

PdA : Je ne suis pas a priori un grand amateur de Julien Doré mais je suis toujours très curieux et ouvert à la découverte. Pour préparer cet échange, j’ai écouté un peu ce qu’il avait fait. Et suis tombé notamment sur une chanson puissante, qui m’a beaucoup plu, Corbeau blanc (version LØVE live).  Bref... S’il fallait conseiller à nos lecteurs quelques titres, quelques « incarnations » de titres préexistants pour mieux découvrir Doré, quel serait votre choix ?

 

F.Q. : Mon Top 5 : Corbeau blanc, Les bords de mer, Paris-Seychelles, Mon apache, Glenn Close.

 

PdA : À défaut d’avoir reçu quelque signe que ce soit de sa part, avez-vous eu des retours de ses proches par rapport au livre ?

 

F.Q. : Ceux qui ont témoigné et à qui j’ai fait parvenir le livre l’ont aimé et trouvé très respectueux de l’artiste.

 

PdA : Lors de notre précédente interview, datée de novembre dernier, vous me disiez vouloir, après cet ouvrage, lever un peu le pied niveau écriture pour travailler à l’obtention d’un emploi moins précaire en parallèle. Où en êtes-vous de vos projets ?

 

F.Q. : Pour l’instant, j’ai d’autres projets d’écriture. Mon livre sur Johnny (Johnny, la vie en rock, aux éd. de lArchipel, ndlr) a été un succès, donc il est important de rebondir sur un succès.

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, Frédéric Quinonero ?

 

F.Q. : Que ça dure.

 

Frédéric Quinonero

Photo : Emmanuelle Grimaud

 

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