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Paroles d'Actu
27 août 2012

Jonas Haddad : "Pour entreprendre son avenir, il faut pouvoir le choisir"

Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP depuis 2010, vient de rendre officielle sa candidature à la présidence du parti. Les sondages, eux, sont plutôt favorables à François Fillon, pour le moment. En attendant, poursuivons notre dossier consacré à la reconstruction de la droite. Les ténors de l'UMP s'expriment sans arrêt, mais qu'en est-il des jeunes ? Quel projet souhaitent-ils pour la France ? Benjamin Lancar, Camille Bedin, Aurore Bergé et Robin Pretot se sont déjà confiés à Paroles d'Actu. C'est maintenant au tour de Jonas Haddad, secrétaire national de l'UMP en charge de l'entrepreneuriat, de se prêter à l'exercice. Il a accepté de répondre à mes questions, je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

JONAS HADDAD

Secrétaire national de l'UMP en charge de l'entrepreneuriat

 

"Pour entreprendre son avenir,

 

il faut pouvoir le choisir"

 

Jonas Haddad

(Photo empruntée à Jonas Haddad sur ses albums Facebook)

 

 

Q : 20/08/12

R : 27/08/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ? (ce que vous faites, aimez, vos références dans la vie, ce qui vous a conduit à vous engager...)

 

Jonas Haddad : À 24 ans, je suis avocat et originaire de Bagnolet en Seine Saint Denis.

 

Secrétaire national de l’UMP, je suis en charge de l’entrepreneuriat. Cette mission m’a été confiée après de nombreuses années d’engagement au sein des Jeunes Populaires, le mouvement des jeunes de droite.

 

J’ai débuté mon engagement en 2007 en allant tout simplement écouter, comme auditeur, le discours de Nicolas Sarkozy à la jeunesse. Passionné de politique depuis longtemps, rien ne me prédestinait dans mon cercle familial à suivre cette voie.
Ça a été la force de Nicolas Sarkozy d’attirer à la politique des gens qui n’y voyaient pas d’intérêt.

 

Mes fonctions me permettent aujourd’hui de rencontrer dans toute la France les jeunes qui créent, inventent ou réinventent des produits, des concepts, des associations ou qui simplement envie de s’engager pour leurs valeurs.

 

 

PdA : Quel bilan faites-vous de la présidence de Nicolas Sarkozy ?

 

J.H. : Résumer le bilan d’un quinquennat si particulier n’est pas chose aisée. Je pense très simplement que notre pays a pu avancer alors que nous étions dans des tempêtes violentes qui ont secoué les économies de tous les pays.

 

Le régime de l’auto-entrepreneur, la réforme du lycée, l’autonomie des universités sont des acquis précieux pour ma génération et celle qui nous suivra.

 

L’histoire dira que Nicolas Sarkozy fut le premier président du XXIème siècle car il en avait compris les enjeux. L’inertie n’est pas une solution dans un monde en mouvement, l’autosatisfaction n’a jamais été la boussole de ce président.

 

 

PdA : Comment avez-vous vécu sa défaite du 6 mai, et comment l'expliquez-vous ? Quelles leçons tirez-vous de ces échecs électoraux de 2012 ?

 

J.H. : J’ai vécu cette défaite comme une énorme déception. Le premier réflexe était de s’étonner de tant d’ingratitude de la part de certains de nos concitoyens envers un homme qui avait tout entrepris pour sauver la France de périls importants et qui y était parvenu.

 

Aujourd’hui, je ne pense pas qu’il faille débuter un quelconque inventaire car les inventaires n’ont de sens qu’en des circonstances normales. Comment faire la fine bouche sur telle ou telle mesure quand ce président a connu quelques mois après son arrivée l’effondrement d’un système voire le déplacement du centre de gravité de l’économie moderne.

 

Nous devons tirer une leçon de cet échec : le service de son pays n’est pas une chose aisée et représente un engagement permanent. Malgré cet engagement permanent, il existe aujourd’hui des interactions, des connexions, des impératifs qui peuvent supplanter la politique. C’est donc à la politique de garder sa grandeur si la politique souhaite continuer à dicter les choix d’une société.

 

 

PdA : Avec le recul, avez-vous des regrets par rapport à cette campagne ? Certaines choses auraient-elles dû être faites différemment ? Avez-vous toujours été totalement à l'aise avec la campagne menée ?

 

J.H. : Pas vraiment si ce n’est le temps qu’il nous a manqué. Nicolas Sarkozy a dû rentrer plus tard que les autres en campagne car sa fonction exigeait un investissement maximal.

 

Les données sont simples : les sondages annonçaient régulièrement une défaite à 60/40 et au final tout ne s’est joué qu’à quelques milliers de voix.

 

Je dois dire que je me suis retrouvé dans cette campagne dans laquelle j’ai trouvé un Sarkozy totalement libéré de tous les artifices politiques et de la langue de bois. Europe, compétitivité de nos PME, modernisation de l’éducation, tout a été mis sur la table de façon très claire.

 

 

PdA : Qu'est-ce qui vous révolte, vous donne envie d'agir dans le monde d'aujourd'hui ?

 

J.H. : Je déteste deux choses : le déterminisme et l’injustice. Je déteste l’injustice qui fait qu’une famille dont les membres travaillent beaucoup plus qu’une autre doivent faire face aux difficultés de la vie. La notion de mérite est cardinale et toute violation de cette notion m’est difficilement acceptable.

 

Je déteste aussi le déterminisme qui mène à la culture de l’excuse. Beaucoup de facteurs expliquent qu’un jeune d’un quartier difficile puisse percevoir l’inégalité mais à mon sens rien n’est bon dans le ressentiment dans l’aigreur.

 

 

PdA : Que vous inspire la situation de notre pays ?

 

J.H. : Pour vous dire les choses franchement, j’ai parfois l’impression que notre pays et ses habitants n’ont pas conscience de nos atouts et qu’il en résulte une fatigue mêlée à une crainte du lendemain.

 

A mon sens la situation s’aggrave pour les jeunes car ils ne perçoivent plus l’effort comme un épanouissement. Il est vrai que notre pays ne leur donne pas toujours leur chance mais parfois j’ai l’impression qu’ils hésitent même à la saisir.

 

La France ne peut pas se contenter d’être une puissance de second rang, c’est dans l’ADN de ce pays. Parfois, j’ai l’impression que la tâche est si grande qu’elle effraie nos concitoyens alors que les jeunes Chinois, Brésiliens voient ce monde comme une belle opportunité.

 

 

PdA : Quels sont pour la France les enjeux majeurs de cette décennie ? Êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste quant à notre avenir collectif ?

 

J.H. : Je vois trois enjeux majeurs pour la France :

 

1. Ne pas décrocher dans la compétition économique en conservant son atout le plus précieux : la qualité de notre offre de produits et de services. Nos PME doivent voir plus grand sinon elles ne seront que des supplétifs.

 

2. Rétablir la confiance chez les jeunes : en arrêtant de leur parler de toutes les perfusions possibles (les emplois aidés, les drogues qui adoucissent la dureté de la vie)

 

3. Répondre aux changements démographiques : la France ne peut éluder l’accroissement massif des populations dans certains continents qui va bouleverser la donne des échanges économiques et des besoins premiers : l’eau, la nourriture, la santé.

 

En définitive, beaucoup de choses me pousseraient à être pessimiste mais je suis un éternel optimiste et la France a de merveilleux atouts.

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur les débuts du président Hollande, de l'assemblée rose et du gouvernement Ayrault ? J'imagine que votre réponse ne sera pas totalement favorable, mais y'a-t-il au moins des points sur lesquels vous considérez qu'"à la limite", de bonnes choses sont réalisées ou en passe de l'être ?

 

J.H. : J’aurais une expression pour les qualifier : pas à la hauteur. Ma conviction c’est que les défis posés à la France effraient profondément le gouvernement actuel.

 

Néanmoins, pour ne pas être taxé d’immobilisme, il a trouvé un remède : défaire ce qui avait été mis en place. Il est rare que je le pense mais je trouve que Mélenchon a plutôt raison quand il dit que ce n’est pas parce que M. Hollande trouvait que la politique de M. Sarkozy était trop énergique qu’elle doit maintenant devenir chloroformée.

 

J’aimerais accorder un point positif à ce Gouvernement mais comprenez mon embarras : ils sont encore dans l’antisarkozysme infantile. Je n’hésiterai pas à reconnaitre à la Gauche un mérite si elle arrive à surpasser ses barrières idéologiques pour maintenir l’auto entrepreneur ou réaliser la mise à jour de son logiciel sur les questions de sécurité.

 

 

PdA : Après la défaite, et avant la reconquête... la réorganisation. Celle d'un appareil, et celle des idées. Qui aimeriez-vous voir élu(e) à la tête de l'UMP à l'automne prochain, et pourquoi ?

 

Quelle doit être, de votre point de vue, la "ligne politique" de l'UMP des cinq années à venir ?

 

 

J.H. : La droite française a toujours eu tendance à faire table rase de tous les acquis à chaque fois qu’elle connaissait une défaite. L’UMP a permis de cimenter des familles qui finalement se ressemblaient beaucoup dans leur approche de la responsabilité, de la fierté nationale.

 

L’UMP doit pouvoir garder ses fondamentaux tout en attirant des citoyens qui n’y croient plus.

 

Les créateurs sont persuadés qu’ils sont le moteur de notre société, c’est vrai mais ils ne peuvent ignorer qu’il y a d’autres impératifs pour toute société : des valeurs, des règles, des choses en partage.

 

Les personnes qui connaissent la difficulté se disent que la politique ne peut rien car elle ne va pas régler leur cas personnel, ils oublient les conséquences énormes que peuvent avoir une décision prise dans un hémicycle qui remet en cause l’équilibre de toute une filière, l’aménagement de tout un territoire.

 

 

PdA : Jusqu'où, et sur la base de quels piliers programmatiques la majorité bleue de demain aura-t-elle vocation à s'étendre ? Quid d'un hypothétique rapprochement avec le Front national ?

 

J.H. : Rien de tout ce que nous proposons ne peut être comparé au Front National car notre approche est foncièrement positive : l’UMP c’est le parti qui aime voir la France en haut du podium et qui veut que chacun où qu’il soit ait la place qu’il mérite car rien de pire qu’une personne qui se sent inutile.

 

 

PdA : Êtes-vous favorable à l'instauration d'une dose de proportionnelle à l'Assemblée ? Dans quelle mesure ?

 

J.H. : Non je n’y suis pas favorable.

 

 

PdA : La crise des dettes souveraines européennes, couplée à une croissance anémique sur le continent poussent nombre de voix à s'élever pour réclamer une intégration communautaire accrue pour mieux coordonner les politiques financières et économiques. Quelle est votre position sur cette question ?

 

J.H. : Ca devient une évidence. Nous avons choisi une monnaie commune, difficile de penser que les politiques économiques et sociales ne doivent pas être harmonisées.

 

 

PdA : Existe-t-il des sujets, de société notamment, sur lesquels vous souhaiteriez, à titre personnel, voir notre pays "bouger" peut-être un peu plus vite que ne le désirerait votre parti, qui reste essentiellement "conservateur" ? Des thèmes qui pour x ou y raison vous tiendraient à cœur alors qu'ils ne seraient pas prioritaires pour votre parti, voire pas opportuns du tout ?

 

J.H. : D’abord, je veux dire que ce que j’entends par sujets de société ne doit pas se réduire aux sujets traités tous les jours dans les médias. Bien sûr que la question de l’euthanasie, que la question du mariage homosexuel sont importantes mais je trouve qu’on sous-estime les autres questions : Quelles relations entre les enfants et les parents quand les familles changent de forme ? Quelle relation entre les générations quand l’espérance de vie s’allonge et que les jeunes connaissent tout parfois très jeunes ? Comment lutter contre toutes les nouvelles dépendances qui ruinent des vies : cyberaddictions, nouvelles drogues...

 

L’UMP doit avoir un coup d’avance sur les autres partis sur ces sujets quand le mariage va bientôt être autorisé pour tous et que ce sujet sera derrière nous.

 

 

PdA : Un petit bond dans le futur... 2017 est en vue. Souhaitez-vous que des primaires ouvertes soient organisées par l'UMP et ses alliés ? Qui serait, dans l'idéal, VOTRE candidat(e) ? Croyez-vous en l'hypothèse d'un retour de Nicolas Sarkozy ? Le souhaitez-vous ?

 

J.H. : Avec 10 jeunes secrétaires nationaux de l’UMP, nous avons fondé la nouvelle donne qui a demandé aux candidats à la présidence de l’UMP de prendre un engagement : accepter la primaire ouverte en 2017.

  

Ne nous mentons pas, le PS a su intéresser les Français en rendant accessible le choix de son candidat pour créer une dynamique cela doit nous inspirer.

 

J’ai beaucoup aimé la déclaration de Jean-François Copé lorsqu'il a affirmé qu'il serait aux côtés de Nicolas Sarkozy, quelle que soit sa décision pour l'avenir. Je partage cette vision pour 2017.

 

 

PdA : Question "ouverte". Auriez-vous un message à faire passer à quelqu'un ? Une personnalité, un groupe... Profitez-en !

 

J.H. : J’encourage tous les jeunes à s’engager politiquement et tous les jeunes d’esprit à donner envie aux jeunes de le faire. Pour entreprendre son avenir, il faut pouvoir le choisir. Restons en contact par les réseaux sociaux et sur le terrain.

 

 

 

Une nouvelle fois, merci à Jonas Haddad pour ses réponses ! Phil Defer

 

 

 

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Le site de Jonas Haddad

 

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