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Paroles d'Actu
31 mai 2013

Guillaume Serina : "Le rêve américain existe encore"

Cinq ans après sa première élection, quatre mois après sa seconde et dernière investiture à la présidence des États-Unis, quel regard, moins passionné, plus posé, peut-on porter sur Barack Obama, son bilan, les perspectives de sa fin de mandat ? À l'occasion de l'élection présidentielle de 2012, j'avais réalisé deux dossiers, l'un en 2011, l'autre au moment du scrutin. L'idée : donner la parole à des Américains d'horizons divers, sans préjugé. Je suis heureux d'accueillir aujourd'hui dans les colonnes de Paroles d'Actu Guillaume Serina, journaliste français établi à Los Angeles depuis sept ans. Spécialiste des États-Unis, il a fondé en 2007 l'agence de presse France USA Media et est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont le récent "Obama face aux neuf plaies de l'Amérique". Il a accepté de répondre à mes questions, de nous parler de l'Amérique et de nous faire partager "la sienne". Je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

GUILLAUME SERINA

Fondateur et P.-D.G. de l'agence France USA Media

 

"Le rêve américain existe encore"

 

Guillaume Serina

(La photo de Guillaume Serina est signée Gilles Mingasson. Celles de L.A.,

envoyées à ma demande par G. Serina, ont été réalisées par France USA Media, Inc.)

 

 

Q : 18/05/13

R : 28/05/13

 

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Guillaume Serina. Il y a six mois et demi, Barack Obama était réélu à la présidence des États-Unis. Que peut-on attendre de son second mandat, débuté le 20 janvier ?

 

Guillaume Serina : Bonjour. Comme souvent, on attend l'impossible de la part de nos leaders. Lorsqu'Obama a pris ses fonctions en janvier 2009, il a dû faire face à la plus grave crise économique depuis la Grande Dépression, deux guerres coûteuses qui étaient encore en cours, et bien d'autres dossiers brûlants. Malgré les déconvenues prévisibles (le fameux message de l'Espoir) et l'échec aux élections législatives de 2010, il a été facilement réélu. Cette fois-ci, les enjeux sont sensiblement différents. Obama est d'abord attendu au tournant sur le chômage et la croissance. Il a également annoncé de grandes réformes sur l'immigration et sans doute une loi sur le réchauffement climatique. En politique étrangère, il devrait s'impliquer davantage, au cours de ce mandat, dans le dossier israélo-palestinien. La relation avec le Pakistan est aussi une priorité.

 

 

PdA : En novembre 2008, la charge symbolique, émotionnelle de son élection est, à juste titre, exceptionnelle. L'"Obamania", un phénomène mondial... Beaucoup d'espoirs... et pas mal d'illusions. Barack Obama est président des États-Unis... Avec le recul dont nous disposons aujourd'hui, quel regard portez-vous sur l'homme, le président Obama ? 

 

G.S. : J'avais eu le privilège de couvrir sa campagne de 2008, et j'ai pu observer "l'animal politique" de près. J'ai vu l'espoir se lever, j'ai rencontré des dizaines d'électeurs républicains qui avaient décidé de voter pour lui. Cette popularité, bizarrement, n'est jamais vraiment retombée. Dans les enquêtes d'opinion, on peut condamner sa politique, mais sa personne demeure assez populaire.

 

Quatre ans sous cette pression ont changé l'homme. Il reste le politique centriste et pragmatique qu'il a toujours été dans sa carrière (il n'a jamais été un ardent progressiste, contrairement aux idées reçues), mais il a paru parfois en retrait sur certains événements. Mais globalement, mon regard est assez indulgent : son bilan est loin d'être négatif et au regard des circonstances exceptionnelles, c'est une prouesse.

 

 

PdA :  Le Congrès américain a pu donner ces dernières années, à diverses reprises - je pense au relèvement du plafond de la dette, à la législation sur le contrôle des armes... -, le sentiment d'être le théâtre de clivages très partisans, comme si l'esprit de consensus avait déserté le Capitol Hill. Cette situation à Washington est-elle le reflet de divisions profondes au sein du peuple américain ? La "maison" est-elle réellement divisée sur l'essentiel ?

 

G.S. : Non. Je ne suis pas d'accord avec cette interprétation. Les médias donnent cette impression. Washington, et en particulier le Congrès, sont en effet "polarisés". Mais, en sillonnant régulièrement l'Amérique, je constate que les Américains sont plutôt d'accord sur l'essentiel. C'est un peuple qui veut voir le compromis à l'oeuvre. Lorsqu'on regarde les grands sondages sur les questions-clés, les majorités se dégagent facilement : immigration, énergie, économie, avortement, etc… Le peuple est moins divisé que Washington, c'est certain.

 

 

PdA : Barack Obama a été élu en plein cyclone financier et économique. Les années 90 ont été celles du leadership incontesté, celles de l'"hyperpuissance". La décennie 2000 s'est ouverte avec la tragédie du 11 septembre, elle s'est refermée avec Lehman Brothers, et ses suites dramatiques. Une Amérique devenue fébrile, en proie aux doutes sur fond d'avenir incertain, d'émergence de nouveaux géants. Qu'est-ce qui, fondamentalement, a changé dans les esprits outre-Atlantique ?

 

G.S. : Le changement majeur, c'est le chômage de masse et durable. Autant le marché de l'immobilier, la production, reprennent. Autant, pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, des millions d'Américains peinent à retrouver du travail. L'anxiété, les conséquences sociale dramatiques du chômage de longue durée : la différence, elle est là.

 

 

PdA : Quels sont les défis majeurs auxquels l'Amérique devra faire face sur les vingt-cinq années à venir ?

 

G.S. : Ils sont multiples et je les ai listé et étudié un à un dans mon dernier livre, "Obama face aux neuf plaies de l'Amérique" (à découvrir ici, ndlr). Parmi les défis de fond, je place la pauvreté et l'éducation en numéro 1. Le défi énergétique est crucial également. Plus globalement, l'Amérique doit apprendre à faire avec un monde plus compétitif et comprendre qu'elle ne peut peut-être plus défendre ses intérêts partout dans le monde en même temps. Les États-Unis resteront une grande puissance mondiale dans les décennies à venir, mais ils devront "gérer" différemment. Obama l'a compris, je crois.

 

 

PdA : Abordons maintenant deux ou trois sujets un peu plus légers, peut-être plus personnels... D'où vous vient votre passion pour les États-Unis ?

 

G.S. : J'avais 15 ans lors de mon premier séjour (linguistique) aux États-Unis. J'ai vite été fasciné, positivement et négativement. J'ai ensuite fait des études d'Histoire d'Amérique du Nord à l'université, alors que je démarrais en même temps ma carrière de journaliste. Devenir correspondant aux États-Unis est devenu une envie naturelle, alimentée par des fréquents séjours.

 

 

PdA : Voulez-vous nous présenter les activités de votre agence de presse France USA Media ? (31/05)

 

G.S. : Nous vendons du contenu sur l'actualité américaine aux médias français et francophones : articles pour la presse écrite, reportages vidéo ou fixing pour la télévision. Nous avons par exemple récemment travaillé sur l'émission Capital Terre ou le dernier Faut Pas Rêver dans le Sud américain. Niveau journaux ou magazines, nos récentes publications ont été dans Géo, Le Parisien Magazine et prochainement dans M, le Magazine du Monde. Nous éditions aussi notre propre journal en ligne, Le Ben Franklin Post et produisons l'émission "Chroniques d'Hollywood". Tout cela ne serait pas possible sans la super équipe de collaborateurs un peu partout aux Etats-Unis. Nous avons des correspondants à New York, Washington, Chicago, Austin, San Francisco, et bien sûr L.A. (31/05)

 

 

LA 1

 

 

PdA : Quels grands moments avez-vous vécu avec votre équipe jusqu'à présent ? (31/05)

 

G.S. : En sept ans de travail aux États-Unis, je retiens comme grand moment l'élection d'Obama, bien entendu. J'avais la chance d'être à Chicago le soir de sa victoire, puis à Washington lors de sa prestation de serment. Mais je retiens aussi mes reportages sur la crise - des rencontres humaines fortes, ou encore mes entretiens avec Clint Eastwood, Leonardo di Caprio ou encore Madonna. Ce métier offre tellement de diversité ! Je suis très chanceux. (31/05)

 

 

PdA : Quels sont, parmi les clichés très réducteurs que les Français peuvent avoir à propos des Américains, ceux auxquels vous aimeriez tordre le cou pour de bon (on peut rêver !) à l'occasion de cet interview ?

 

G.S. : "Les Américains sont idiots". Combien de fois l'ai-je entendu ?! Sous-entendu, ils n'ont pas de culture, sont bêtes, etc. C'est une généralisation tellement réductrice... Au contraire, je trouve que, collectivement, les Américains sont un grand peuple. Mais c'est un peuple extrêmement divers, avec une multitude de micro-cultures. Il faut prendre le temps de le comprendre.

 

 

PdA : Parlez-nous de "votre" Amérique, celle que vous aimez ? Les visites inratables, les petites adresses remarquables que vous conseilleriez à nos lecteurs ? 

 

G.S. : Vaste question. Je vis à Los Angeles depuis sept ans et cette ville n'est que rarement appréciée par les Français. Car c'est très grand, sans réel centre-ville, et ils ne savent pas où aller lorsqu'ils y viennent en vacances. Mais il faut se laisser envoûter par L.A., accepter sa domination sur vous et avoir envie de la découvrir. Je suis totalement passionné par cette ville. Parmi les autres villes, je placerai Chicago en tête de liste - une ville pleine d'histoire et de charme. J'adore également les Texans, parmi les plus généreux qui soient (et contrairement aux idées reçues).

 

 

PdA : Dans vos ouvrages, dans vos différentes interviews, vous affirmez croire toujours dans le "rêve américain". Pourquoi ?

 

G.S. : Ce n'est pas moi qui le dis, mais les personnes que j'ai rencontrées. Que ce soit des économistes, des hommes politiques, des responsables d'associations ou les "gens de la rue". Même des gens qui ont récemment connu des moments très difficiles continuent d'y croire. Selon moi, ce rêve américain est sans doute beaucoup moins approchable qu'il y a une ou deux décennies, mais il existe encore en effet. Cette volonté de réussir, cette énergie positive, le permettent. Mais le cauchemar américain existe également.

 

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter pour la suite, Guillaume Serina ?

 

G.S. : Mon livre est nominé pour le meilleur essai de l'année aux 55èmes Prix du journalisme de Californie du Sud (55th SoCal Journalism Awards) le mois prochain : ça serait incroyable de gagner ! Mais, plus important, je continue à oeuvrer au développement de mon agence de presse France USA Media.

 

 

PdA : Quelque chose à ajouter ? Merci infiniment !

 

G.S. : Non. C'est moi qui vous remercie.

 

 

LA 2

 

 

Merci encore, cher Guillaume Serina, pour vos réponses. Je croise les doigts pour votre succès lors des 55èmes SoCal Journalism Awards ! Et vous, quel regard portez-vous sur l'Amérique d'aujourd'hui ? Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Nicolas alias Phil Defer

 

 

 

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Vous pouvez retrouver Guillaume Serina...

 

Sur le site du Ben Franklin Post (Agence France USA Media) ;

 

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En librairie.

 

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27 mai 2013

Hollande : l'an 1 vu par de jeunes citoyens

Le 15 mai 2012, François Hollande devient le vingt-quatrième président de la République française. Porté par dix-huit millions d'électeurs neuf jours plus tôt, il accède à la plus haute charge de l'État, il sait qu'elle sera particulièrement lourde en ces temps assombris par les crises... C'était il y a un an. Un an... C'est peu, pour porter des jugements fermes sur ce qui restera d'un quinquennat. Suffisant pour apprécier d'un regard averti l'opportunité des décisions prises, des orientations suivies, et ce qu'elles augurent pour la suite. La confiance, peut-être la mère de toutes les crises lorsqu'elle n'est plus. Celle qu'accordent les Français au locataire de l'Élysée atteint des plus bas historiques : son taux d'approbation est désormais inférieur au score qu'il réalisa au premier tour de la présidentielle.

 

Le 14 mai 2013, j'ai souhaité inviter de jeunes citoyens engagés dans le débat public à s'exprimer à l'occasion de ce premier anniversaire. Les jeunes... Ils étaient la cible des attentions les plus appuyées du candidat Hollande durant la campagne. Une jeunesse qui n'a rien d'uniforme. Je suis heureux d'avoir pu recueillir pour le présent document l'expression d'opinions qui témoignent de cette diversité - c'était le but ! -. Je leur exprime ce soir ma reconnaissance. À l'heure où je rédige ce texte, le 27 mai, ils sont dix, leurs retours étant classés par ordre chronologique. D'autres suivront, bientôt. J'aimerais vous convier, toutes et tous, et notamment celles et ceux qui m'ont fait l'honneur de m'accorder de leur temps, à la lecture de ce que les uns et les autres ont pu écrire. Répondez aux questions, si vous ne l'avez déjà fait. Interpellez, communiquez, échangez... Les commentaires sont ouverts pour cela. Que ces échanges soient courtois, respectueux, tout le monde y gagnera. Merci encore, pour tout et de tout coeur. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

UNE EXCLUSIVITÉ PAROLES D'ACTU

HOLLANDE

L'an 1 vu par de jeunes citoyens

 

Hollande

(Photo : AFP)

 

 

 

Aurélien S.

"Rendre des comptes à ceux qui ont fait la victoire"

14.05

 

Bonjour Aurélien S... François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

J'ai la chance (cela évite la schizophrénie que certains doivent éprouver, au PS par exemple) de me retrouver presque intégralement dans les analyses et prises de position des dirigeants du Parti de Gauche. (...) Il faudrait revenir pêle-mêle sur les grands renoncements de la première année, sur le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance, ndlr) et le MES (Mécanisme européen de stabilité, ndlr), l'ANI (Accord national interprofessionnel, ndlr), la réforme des universités, la continuité Guéant-Valls, l'abandon de la loi sur les licenciements boursiers, l'abandon de Florange, Pétroplus, Sanofi, les privatisations partielles, le crédit d'impôt de 20 milliards, la volte-face sur l'amnistie sociale, l'incapacité à défendre même les eurobonds (qui ne me satisfont pas réellement mais qui figuraient dans le programme de François Hollande), l'odieuse réforme des retraites en préparation, la grotesque loi de séparation bancaire dont s'est gaussé Frédéric Oudéa (le P.-D.G. de la Société générale, ndlr) en audition devant les parlementaires, la loi d'orientation scolaire et la réforme des rythmes qui met en danger l'égalité entre les usagers (élèves) selon les moyens de leur commune, la guerre au Mali décidée comme un petit monarque sans consulter la représentation nationale (il n'était pourtant pas difficile d'au moins associer à la décision les présidents de groupes des deux chambres ainsi que les présidents des commissions Défense)...

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Les premiers éléments sont dans le programme : l'Humain d'abord. En finir avec la précarité en titularisant les agents de la fonction publique qui multiplient les contrats atypiques (le coût serait d'ailleurs dérisoire puisque ces agents travaillent déjà), plafonner ces contrats dans les entreprises, de même les stages qui fournissent une main d'œuvre à très bas coût et qui sont quasiment des "délocalisations intérieures". Augmenter le SMIC, taxer réellement le capital, instaurer le salaire et le revenu maximums, poser des conditions sociales et écologiques aux subventions de l'État et des collectivités, lutter sérieusement contre les conflits d'intérêts (Le rapport Sauvé, commandé en 2011 par Nicolas Sarkozy, était limité mais bien plus intéressant et sérieux que le rapport Jospin... Il fut enterré par l'UMP et Nicolas Sarkozy lui-même, très doué pour les effets d'annonce, commander des rapports et les oublier : pensez au rapport Stiglitz de 2007-2008), faire cesser l'austérité en Europe qui étrangle littéralement les peuples (voyez les dernières études sur les suicides et la santé dans ces pays, lisez ceci), fait monter la xénophobie et met en péril le sens même du projet européen, l'amitié entre les peuples et non l'entente entre les banques ; pour cela il faut changer les statuts de la BCE ou, à défaut, y désobéir...

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?

 

Il n'y a pas véritablement de message à envoyer au président : ce sont plutôt des revendications. Bien sûr, c'est lui qui a été élu, et pas Jean Luc Mélenchon, mais il n'applique même pas son propre programme ! En outre, l'argument du "vote utile", tellement utilisé pendant la présidentielle qu'il semble que près d'un tiers de l'électorat de François Hollande ait songé voter pour Jean Luc Mélenchon (ce qui l'aurait mis en deuxième position devant François Hollande Marine Le Pen quatrième), a une contrepartie qu'il ne peut ignorer : les électeurs ont pris une "assurance gauche" sur le FN. Ils n'ont pas voté pour le programme de François Hollande stricto sensu, c'est le PS lui-même qui a donné ce sens au vote, il est d'autant plus normal de rendre des comptes à ceux qui ont fait la victoire.

 

 

 

Jonas Haddad

Secrétaire national de l'UMP en charge de l'entrepreneuriat des jeunes.

Délégué national des Jeunes populaires.

 

Jonas Haddad

 

"Les clés du redressement : l'entrepreneuriat... et une jeunesse ambitieuse"

15.05

 

Bonjour Jonas Haddad. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Je suis ravi de revenir dans Paroles d'Actu (deux contributions jusqu'ici, en août et en septembre 2012, ndlr). Depuis notre dernier entretien, l'UMP va mieux et s'organise pour préparer la reconquête.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Certes, 20%, en temps c'est peu, mais quand les 20% provoquent un record d'impopularité dans lequel le président dépasse péniblement les 20%, 20% c'est beaucoup.

 

D'abord en Europe. Je reviens d'un séminaire de jeunes européens dans lequel tous les pays, sans exception, ont la nostalgie d'une France qui prenait des initiatives et qui était respectée en Europe. Ce qui étonne, c'est que François Hollande ne semble pas trouver sa place et laisse se développer deux lignes totalement contradictoires, entre un Premier Ministre qui regarde l'Allemagne avec les yeux de Chimène et un Parti Socialiste qui tape en permanence sur Angela Merkel.

 

En France, comment exprimer autrement l'anniversaire de l'accession au pouvoir de Hollande que par le mot Échec.

Échec social : il promettait de rassembler les Français, la tension sociale est à son comble. Le mariage pour les couples de même sexe et l'adoption ont divisé les Français.

Échec moral : il promettait une république exemplaire, la Gauche a chuté avec les affaires Cahuzac et Augier.

Échec économique : les investisseurs et les entrepreneurs ne croient plus dans l'économie française. Les plans sociaux se succèdent. Le chômage a atteint son record historique.

Échec sur la politique jeunesse : celui qui s'est autoproclamé Président de la jeunesse a profondément déçu.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Pour arriver à redresser notre pays, il faut de suite cesser de décourager les forces vives de notre pays. Je le dis dans toutes les réunions que j'anime, il faut investir massivement dans notre jeunesse et pour nous entrepreneurs. Cessons de nous demander comment se partager un gâteau de la croissance qui rétrécit tous les jours. Si tous les jeunes perdent l'ambition collective de la France, si tous les entrepreneurs décident de fermer leur société ou d'exercer leur talent ailleurs, aucun redressement ne sera possible.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?

 

Au-delà des clivages partisans, le plus important, c'est l'avenir du pays. Il n'est pas trop tard pour que le déclin de la France soit évité. Cela appelle un revirement complet dans la politique pratiquée, et surtout une ligne politique claire, compréhensible par les Français qui sont épuisés par les violences et le chômage.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Si cet entretien vous a plu, passez du constat à l'action, et engagez-vous !

 

Suivez Jonas Haddad sur son site web, sur Twitter...

 

 

 

Adrien Grosjean

Membre du Bureau National du Front National de la Jeunesse.

 

Adrien Grosjean

 

"Que les Députés soient élus à la proportionnelle"

21.05

 

Bonjour Adrien Grosjean. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ? 

  

Je suis étudiant, j’ai 22 ans. Depuis 6 ans, je milite au FN, dont j’ai déjà porté les couleurs dans 3 élections. Je suis de droite, résolument et, à l’instar de Marion MARÉCHAL LE PEN, je soutiens une ligne de rassemblement ouverte à tous les patriotes, car pour réussir une grande action nationale, il faut une grande majorité déterminée, qui adhère et soutienne activement, durablement. 

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

  

François HOLLANDE ne serait-il pas plutôt le représentant du Monde et de l’Europe en France ? N’est-ce pas plus  vraisemblable dans cet ordre ? Comme disaient les anciens, le Diable est dans le confessionnal. Je crois que, d’instinct et d’expérience, une majorité de Français ont assimilé désormais à quel point on les avait baladés avec l’utopie fédéraliste. Jean-Marie LE PEN décrivait naguère l’Union Soviétique comme une « gigantesque usine à fabriquer des mégots ». On voit vers quelle même pente fatale nous poussent les dévots de la monnaie unique et autres liquidateurs de souveraineté. La crise financière de 2008 n’est pas la cause, mais un révélateur et un accélérateur. Un peu plus tôt ou un peu plus tard, le rendez-vous avec la récession était inscrit dans le traité de Maastricht, déjà.

 

Quand vous dites qu’HOLLANDE est à 20% de son parcours, comme s’il sortait de son oeuf, c’est oublier qu’il est d’abord un simple maillon de la chaîne du déclin, activement ou passivement lié à toutes les décisions prises ces 30 dernières années. L’UMPS, ça n’est pas un slogan de campagne, c’est le sigle du système de partage du pouvoir qui a permis, par exemple, d’imposer le traité de Lisbonne malgré la victoire du Non au référendum de 2005. Ils sont tous interchangeables. Sarkozy était meilleur acteur, mais au final, le logiciel ne change pas. 

  

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Je préconise une mesure forte et préalable à toutes les autres : que les Députés soient élus au scrutin proportionnel, car si la volonté populaire s’exprime sans être contrariée ni « redressée », alors il sera possible de traiter les vrais enjeux. Dans le carcan légal actuel, les dés sont pipés, les cartes truquées, et les deux principaux joueurs des tricheurs en bande organisée. Chacun constate l’état d’anxiété et de nervosité du pays. Si l'on veut éviter les désordres sociaux et leurs conséquences, il serait bon d’anticiper en s’interdisant désormais de bricoler des majorités de papier.

 

Avec une Assemblée Nationale conforme aux suffrages exprimés, Marine Le Pen présiderait en ce moment même un groupe d’une centaine de députés qui ne laisseraient surement pas détruire notre modèle social, ni rançonner les Français pour le sauvetage de la monnaie toxique. On a oublié que le profit, c’est quelques uns, alors que la prospérité, c’est tout le monde. Là où j’habite, à Cannes, la visibilité médiatique saisonnière masque une réalité qui alimente trop souvent les faits divers et non les pages spectacle. 

  

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Je lui suggère qu’à l’occasion d’un prochain voyage en Chine, il s’applique à y passer plus de 32 heures ! C’est périlleux de se contenter de voir les réalités depuis sa fenêtre. Et qu’il n’hésite pas non plus à se servir du frein et de la marche arrière quand les évidences d’échec s’accumulent. Cela dit, je ne crois pas une seconde à une quelconque rédemption. Il y a des disciplines dans lesquelles François HOLLANDE n’aurait jamais creusé l’écart : la médecine d’urgence, la lutte contre les incendies… 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci ! 

 

Nous, les militants, feront tout pour qu’à l’occasion des deux scrutins de mars et juin 2014, Municipales et Européennes, les Français réagissent en état de légitime défense et votent bleu marine.

 

Suivez Adrien Grosjean sur son site web, sur Twitter...

 

 

 

Alexandre Charpy

Animateur Fédéral des Jeunes Socialistes Lotois.

 

Alexandre Charpy

  

"Pour une Europe plus forte, plus proche des citoyens"

21.05

 

Bonjour Alexandre Charpy. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

  

Je pense que chacun est libre de se faire une opinion, mais il serait hâtif de se faire une idée de ce que j’ai dit avant de l’avoir lu. 

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ? 

  

Bien sûr, dresser un bilan au bout d’un an, c’est un peu rapide, le mandat dure cinq ans. Il n’y a pas si longtemps encore, c’était sept ans. Il faut faire attention à ne pas aller trop vite. Même si la France est en crise, il faut prendre le temps de mener des réformes efficaces, et pertinentes. Les orientations politiques, on s’y attendait, il y a des réformes économiques, et des réformes sociales. L’opposition parle sans cesse des priorités, comme la lutte comme le chômage. C’est important, certes, mais il faut faire attention au terme de “priorités”. Les réformes sociales sont également importantes, d’ailleurs François Hollande a aussi été élu pour cela ! C’est un socialiste, il lance donc, logiquement, de grandes réformes, telles que le mariage pour tous, ou encore le travail sur la moralisation de la vie politique, le suicide assisté, sur lequel le débat parlementaire devrait bientôt commencer. N’oublions pas, non plus, qu’un pays qui fonctionne, c’est un pays où règne la confiance, l’optimisme. Ces sentiments viennent en partie avec les réformes sociales, puisqu’elles visent à gommer les inégalités. Avec de la confiance, l’économie fonctionne mieux, il faut donc arrêter avec ce terme de “priorités”. 

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Je ne peux pas dire, personne ne peut le dire, que je suis satisfait de la situation économique aujourd’hui en France. Le pays est en crise, les plus riches n’ont jamais été aussi riches et les plus pauvres n’ont jamais été aussi pauvres. Tant d’inégalités qu’il faudra gommer. Ces inégalités, elles ne pourront pas uniquement être réduites au niveau de la France, car nous sommes un pays européen, et nous ne définissons pas seuls notre politique économique.

 

Ainsi, si je devais appeler de mes vœux une action en particulier, ce serait entamer un grand travail au niveau de l’Union européenne, notamment avec l’Allemagne, mais sans la laisser nous imposer son dogme de l’austérité, et du libéralisme. L’Europe est un outil formidable, mais que les États n’utilisent que trop peu. Nous pourrions travailler à la lutte contre la concurrence déloyale de l’industrie des pays d’Asie orientale, ou encore de l’agriculture d’Amérique du Sud, et c’est un chantier que je souhaite de tout cœur. Cela permettra également de donner de l’importance à l’Europe, la rapprocher des citoyens, mais c’est un autre enjeu.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Un message de confiance. Il n’a pas reculé sur la réforme du mariage pour tous, et beaucoup d’engagements ont été tenus, en une seule année. Je trouve cependant dommage que les mesures prises n’aient pas été suffisamment mises en avant. Le gouvernement agit, avec notamment les emplois d’avenir, ou les contrats de génération, mais les medias n’en parlent pas, et les citoyens désespèrent. Le gouvernement avance, dans la direction qu’il avait indiquée, d’où la confiance que je lui accorde. 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Une dernière remarque oui. Notre combat, en tant que Jeunes socialistes, ce n’est pas seulement le débat national, ce sont aussi des enjeux locaux, notamment dans le Lot, le département dans lequel je milite. La gauche s’est aussi battue pour que nos collectivités territoriales puissent impulser des activités économiques, une action sociale, ... Les collectivités agissent aussi, elles jouent un rôle dans la résolution de la crise, un rôle non-négligeable. Nous fournissons un travail considérable, à notre petit échelon, pour faire connaitre cette activité, car elle joue un rôle déterminant dans la vie de tous les jours des citoyens, et c’est quelque chose que l’on oublie trop facilement à mon goût.

 

Suivez Alexandre Charpy sur le site web du MJS 45, sur Twitter...

 

 

 

Fanny Siouville

Ancienne Secrétaire générale des Jeunes Démocrates.

 

Fanny Siouville

  

"La France doit retrouver son rang de pionnière"

21.05

 

Bonjour Fanny Siouville. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ? 

   

Bonjour. Citoyenne consciente de vivre dans un monde en pleine mutation économique, sociale et politique, j’observe et agis dans cette société qui de plus en plus, perd confiance en ses institutions et en ses représentants politiques. Au Modem depuis 2007, je m’emploie du mieux possible à porter les exigences de mon mouvement auprès des citoyens à travers deux formes d’action : le militantisme de terrain et le laboratoire d’idées. Ancienne Secrétaire générale des Jeunes Démocrates, j’ai eu l’occasion de faire un tour de France des régions et le malaise est palpable. Nos convictions sont à bout de souffle. Quand bien-même ce malaise social serait nécessaire en vue d'un bien économique futur, plus personne ne semble y croire vraiment. La constance du Modem et sa combativité viennent de sa capacité d’être force de propositions « démocratiques ». 

   

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?  

  

D’abord, je crois que les orientations décidées par François Hollande marquent un changement de ton sur l'Europe. Elles inscrivent résolument l'avenir de la France dans une intégration européenne. Créer un gouvernement économique de la zone euro est un premier pas vers, je l’espère, une union politique de l’Europe. En tant qu’ancien disciple de Jacques Delors, j’attends plus d’audace de la part de François Hollande sur la question européenne. La France doit devenir comme il l’a suggéré, un "trait d'union" entre le nord et le sud de l'Europe. Nous aurions de cette façon un fédéralisme réunissant les pays latins ET l'Europe germanique et non plus une union-tampon subie, forcément critiquée. Nous avons besoin d’un président qui responsabilise notre pays au sein de l’Europe, identifie une mission qu’un citoyen français fasse sienne. Notre pays doit devenir, autant que l’Allemagne, l’interlocuteur de Madrid et de Rome. Je trouve encourageant de s'engager sur la lutte contre le chômage des jeunes, de créer une Europe de l'énergie, de fonder une stratégie d'investissements commune... mais le président doit concrétiser ses mesures, en particulier sa lutte contre le chômage, dans l’urgence. N’oublions pas qu’il a été le candidat qui a promis que « [n]otre génération vivra mieux que celle de [n]os parents ».

 

Du point de vue international, il faut saisir les opportunités en travaillant de concert, entre institutions publiques et privées pour encourager et guider les entreprises françaises dans leurs investissements à l’étranger. On pense à la Chine par exemple. Le gouvernement ne doit pas se fermer aux stratégies d’investissement proposées par les Chinois en France. A nous d’assurer qu'ils respectent les réglementations locales et qu’ils comprennent les avantages comparatifs du marché français. Les Américains ne veulent plus investir en France suite à la loi de finances 2013. Opaque et peu engageante, elle freine les investissements étrangers alors même que nos dirigeants cherchent des solutions pour contribuer à la croissance.
L'économie française doit s’incarner dans une coopération "gagnant-gagnant". Aussi, nous devons retenir nos nouveaux entrepreneurs et ne pas les laisser filer à Londres. Les entreprises en recherche de fonds vont tenter de lever de l'argent hors de France. On les comprend. Ces « réflexes » sont symptomatiques de lourdes défaillances infrastructurelles et organisationnelles en matière de “diplomatie économique”, parce que nos PME sont insuffisamment considérées. 
L’emploi, la compétitivité, l’innovation, la performance, l’Europe sont les tremplins de la France pour sortir la tête hors de l’eau. Dans l’esprit de beaucoup de Français, et en particulier dans la conjoncture de crise économique que nous connaissons, l’Europe est parfois vue comme un fardeau, alors qu’elle est un véritable levier de croissance. 
 

  

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?  

   

Quel est le constat ? Avec un déficit budgétaire à 5 % (rapporté au PIB, ndlr), un commerce extérieur en plein effondrement, des collectivités publiques complexes, coûteuses et à l'efficacité jugée toute relative par les Français, un taux de chômage qui devrait atteindre 10,9% fin 2013 selon l’OCDE, le constat est plus qu’alarmant. Il faut évidemment envisager des actions d’envergure, mais de long terme. Le chômage par exemple, est à l’évidence un dossier prioritaire, mais on ne lutte pas contre Goliath avec des mesurettes décidées dans l’urgence. Le travail ne se décrète pas. Quant aux méthodes utilisées par la droite et la gauche, elles ont échoué, mais on les renouvelle sans arrêt : baisse des charges sans embauches, contrats aidés avec effet rapide sur le chômage mais une influence sur le secteur marchand beaucoup plus aléatoire. J’en veux pour preuve ce que les économistes prévoient que pour l’année 2013-2014, sur les 150 000 contrats prévus, il n’y aura en réalité que 107 300 emplois nouveaux. Huit mois après la fin de leur emploi aidé dans le secteur non marchand, 70 % des jeunes sont au chômage. Finalement le grand absent du dispositif, c’est la formation, alors qu’il est facile de comprendre que seul l’accès à une formation qualifiante est indispensable pour permettre aux jeunes d’accéder à l’emploi pérenne. L’apprentissage des langues étrangères est un passeport pour cartonner à l'export !

 

De la même manière, c’est de l’innovation que dépend notre avenir. Regardez la Chine. L’avance de la Chine en matière culturelle semble naturellement la prédisposer à innover dans tous les autres secteurs. Cette culture millénaire a su résister à toutes les influences extérieures, assimilant les apports extérieurs dans le respect de ses traditions. Après la poudre à canon, il se pourrait bien qu’elle nous donne des leçons en matière de respect de l’environnement. Qui sait ? La France doit retrouver son rang de pionnière. En matière d’énergie, par exemple. 

  

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?  

 

Un message de confiance. Il n’a pas reculé sur la réforme du mariage pour tous, et beaucoup d’engagements ont été tenus, en une seule année. Je trouve cependant dommage que les mesures prises n’aient pas été suffisamment mises en avant. Le gouvernement agit, avec notamment les emplois d’avenir, ou les contrats de génération, mais les medias n’en parlent pas, et les citoyens désespèrent. Le gouvernement avance, dans la direction qu’il avait indiquée, d’où la confiance que je lui accorde.  

 

Quelque chose à ajouter ? Merci ! 

  

Il est impératif de réconcilier les Français avec leur système politique. Inquiets, désabusés, le contexte de défiance à l’égard de nos élus se manifestera par un abstentionnisme record et une poussée réactionnaire vers les extrêmes en 2014. La manière dont les gouvernants conçoivent leur statut, leur mission, leur apport et l’héritage qu’ils laissent sur la scène politique marquent la mémoire collective. François Hollande et ses successeurs auraient tout intérêt à impliquer les citoyens et les organisations de la société civile dans l’élaboration et l’application des politiques publiques.

 

 

 

Rami Zouaoui

Coordinateur National des Jeunes UDI.

 

Rami Zouaoui

  

"Monsieur le Président, l'action, c'est maintenant !"

21.05

 

Bonjour Rami Zouaoui. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

  

Je suis le coordinateur national des jeunes UDI. Passionné par la politique depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours souhaité m’engager dans la vie de la collectivité. J’ai commencé par m’impliquer dans le domaine associatif en tant que président de l’association Culture d’Or, association dont l’objet est de promouvoir la culture dans les quartiers populaires à Paris. Je suis également un grand sportif, passionné d’athlétisme et de football. Aujourd’hui, ce qui m’anime, c’est la volonté et la détermination de faire de mon parti, l’UDI, Union des Démocrates et Indépendants, le parti du 21ème siècle. J’œuvre ainsi au quotidien pour faire de l’UDI Jeunes la première force de proposition et de jeunesse de France. Et à travers ma démarche, je souhaite porter un projet moderne et défendre une nouvelle approche de la politique en donnant davantage la parole aux jeunes.

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ? 

  

Comme la plupart des Français, je ne trouve pas François Hollande convaincant. Un an après sa prise de fonction, le constat est particulièrement amer pour les Français. Les chiffres catastrophiques récemment publiés viennent s’ajouter à l’accumulation des mensonges dont François Hollande et son gouvernement ont fait leur crédo depuis un an. À force de mensonges et de reniements, le président de la République et son gouvernement se sont éloignés des Français. Ce qui se passe depuis un an est particulièrement grave. J’ai le sentiment que le pays est gouverné par une bande d’amateurs. Tous les voyants sont au rouge. La première année de son quinquennat est un échec cuisant pour la France, dans tous les domaines : chômage, dette, pouvoir d'achat, sécurité… Alors que le contexte exige du président plus de réactivité, plus de détermination et une plus grande capacité à fédérer les Français. Aujourd’hui, j’ai surtout le sentiment que François Hollande divise plus qu’il ne rassemble les Français, décourage les entrepreneurs et fait fuir les jeunes. Je constate également que, depuis que François Hollande est président de la République, la France a perdu de son influence en Europe et dans le monde, et ce constat a ses raisons. Faute d’un message politique clair, aussi bien en Europe que dans le monde, François Hollande peine à s’imposer sur la scène internationale, contrairement à son prédécesseur, qui lui était identifié. Le plus grand reproche que l’on puisse faire à François Hollande après sa première année à la tête du pays, c’est de manquer de courage et de détermination, espérons maintenant que l’an II de son quinquennat soit celui du vrai changement.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Au-delà de toute caricature, force est de constater que la "boîte à outils" du président de la République n’est pas adaptée pour redresser le pays, c’est pourquoi je pense que le président doit clairement changer de politique et modifier son approche de la crise, en prenant davantage en compte la réalité du pays. Après, je veux bien croire que des mesures ont été engagées, notamment pour lutter contre le chômage, et que le gouvernement agit en faveur de la croissance et de l’emploi, mais aujourd’hui l’heure est à l’urgence, c’est pourquoi, je pense qu’au regard de l’ampleur de la situation, un projet d’union nationale s’impose. Je rajouterai que la compétitivité est la première exigence économique et sociale. Il n'existe pas d'autre possibilité pour financer notre modèle de société que de permettre à nos entreprises de croître et prospérer. Il est urgent de restaurer un système pérenne de solidarité et de réhabiliter le principe de responsabilité. La première des solidarités, c'est l'emploi, qui donne à la personne la dignité et l'autonomie. C'est pourquoi la compétitivité est le problème premier que la France doit résoudre. Notons également que nous sommes entrés dans un nouveau monde, marqué par de nouvelles perspectives de croissance et par une révolution numérique, mais aussi par des inégalités de développement, par les crises financière et environnementale et par un retournement économique majeur. L'avenir de la France dans cette mondialisation dépend en grande partie de l'Europe. Seule l'Europe peut mobiliser suffisamment de leviers d'innovation et de créativité dans le jeu des grandes puissances pour répondre aux défis du nouveau siècle.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

M. le Président de la République,

Les jeunes étaient au cœur de votre projet lors de la campagne présidentielle en 2012. Un an après votre élection, le constat est particulièrement alarmant, notamment pour les jeunes qui subissent de plein fouet les effets de la crise.

Vous aviez pris l’engagement d'inverser la courbe du chômage avant la fin 2013, il vous revient maintenant la délicate tâche de joindre le geste à la parole.

Monsieur le Président, en un mot, l’action, c’est maintenant !

 

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Julien Rochedy

Président du Front National de la Jeunesse.

 

Julien Rochedy

 

"Mon message au président ? Qu'il croie à la France !"

22.05

 

Bonjour Julien Rochedy. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

  

Me concernant personnellement ? Que même si je suis au FN, je ne mange pas d’enfants et je n’ai jamais torturé de petits chats. Plus sérieusement, je suis diplômé d’un Master de Relations Internationales, j’ai déjà écrit plusieurs livres mais n’en ai pour l’instant publié qu’un seul. Je suis engagé au Front National depuis 2006 et je suis un jeune bien ancré dans son temps, mais soucieux de l’amender pour notre salut.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ? 

  

Ce sont les mêmes orientations qui ont guidé notre pays vers la catastrophe que nous connaissons. Il veut plus d’intégration européenne, ce qui signifie moins de souveraineté pour la France et plus de soumission à des intérêts qui ne sont pas les nôtres. Il continue une politique d’immigration qui se révèle tous les jours dramatique. Il ne prend pas les mesures nécessaires pour endiguer l’insécurité qui frappe de plein fouet beaucoup de Français, parmi les plus fragiles. Enfin, il ne cherche pas d’autres modèles économiques en refusant le protectionnisme et la relance, seuls expédients qui pourraient nous faire retrouver le chemin de la croissance et de l’emploi. 

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

J’aimerais que Hollande change son fusil d’épaule ! En tant que Président de la République, il doit rendre le pouvoir aux Français, en l’arrachant s’il le faut à la commission européenne et aux marchés financiers. Il doit cesser l’immigration au plus vite car nous n’avons plus les moyens d’accueillir chaque année 200.000 personnes, sans parler des clandestins. Il doit protéger notre économie et la relancer afin qu’elle ne sombre pas dans la récession, comme c’est le cas aujourd’hui. Je demande qu’il ait du courage et de la lucidité, qu’il ne reste pas dans les poncifs mondialistes, européistes et ultralibéraux qui ont fait tant de mal à notre pays.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Qu’il faut croire à la France ! Si notre pays se dote d’une vision et de grands projets pour l’avenir, nous avons encore le potentiel de jouer dans la cour des grands. Nous avons le second espace maritime mondial, et peut-être le plus riche, or nous ne l’exploitons pas. Nous avons des qualités immenses dans la recherche et dans l’énergie. Nous avons un savoir-faire incomparable dans notre industrie, pour peu qu’on l’aide. Nous avons enfin une position internationale qui nous permet de nous faire entendre. Alors bon sang, qu’il croie à la France ! 

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Le déclin généralisé que connaît la France vient des décisions politiques qui ont été prises de concert par l’UMP et le PS depuis des années. On ne soigne pas le mal avec le mal. Il faut donc changer de politique, et la seule alternative s’appelle Marine Le Pen et le Front National.

 

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Jade Dousselin

Secrétaire nationale du MJS à la Riposte contre l'extrême droite.

 

Jade Jousselin

  

"Que François Hollande aille jusqu'au bout"

22.05

 

Bonjour Jade Dousselin. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Bonjour, je m'appelle Jade Dousselin, j'ai 23 ans. Je viens de terminer mes études de droit et prépare en ce moment l'examen d'entrée à l'école du barreau. J'ai rejoint les jeunes socialistes en 2009 durant la campagne des élections européennes. À l'issue de cette élection, je suis devenue responsable du MJS de la Vienne pendant deux ans. En 2012, je me suis engagée dans la campagne de François Hollande où je me suis chargée pour les jeunes de la riposte au Front National. Aujourd'hui, je suis secrétaire nationale du MJS à la Riposte contre l'extrême droite.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ? 

  

Je crois que ce que l'on peut retenir dans un premier temps sur la politique interne, ce sont les réformes réalisées. Je pense évidemment à la loi pour le mariage et l’adoption pour tous, qui est une avancée sociétale majeure. Mais cette réforme majeure ne doit pas faire oublier l'ensemble des réformes adoptées depuis le début de son mandat par François Hollande et qui visent à changer le quotidien des jeunes. Je pense notamment aux contrats de génération, à l’encadrement des loyers, à la mise en place de la réforme fiscale, à la réforme des rythmes scolaires, à la mise en place d’un remboursement de l’IVG à 100 %. D'autre part, plusieurs lois importantes sont encore en discussion, comme la loi Peillon sur l'avenir de l'école ou la loi Fioraso sur l'enseignement supérieur et la recherche. Ces chantiers marquent la volonté de faire de la jeunesse une priorité et de se fixer comme objectif que les jeunes de 2017 vivent mieux que ceux de 2012. Toutes ces réformes sont des avancées et des progrès sociaux et sociétaux que nous attendions depuis bien trop de temps.

 

Je crois que ce qui a surtout changé dans la manière de gouverner, c’est le respect des institutions de la République et la place laissée aux contre-pouvoirs dans notre pays. La place du Premier ministre, celle du parlement ont été revalorisées. L’indépendance de la justice, la liberté de la presse ont été respectées, ce qui a permis de faire le jour sur l'ensemble des problèmes de notre société. Le rôle des syndicats, mais plus généralement des corps intermédiaires, stigmatisés lors de la campagne par Nicolas Sarkozy, ont été réaffirmés. Cette participation est salutaire, elle marque une volonté de réconciliation et d'unité pour affronter la crise. C’est un vrai renouveau dans l’exercice de l’État, et c’est capital.

 

Enfin, au niveau international, il est clair que la place de la France a été revalorisée. François Hollande a eu la capacité en quelques mois de remettre la France au rang des plus grandes nations et de renouer avec ses valeurs. Là où Nicolas Sarkozy portait à travers le monde une parole quasi-impérialiste, (je pense notamment au discours prononcé à Dakar), le président de la République a renoué avec les valeurs de la démocratie et des droits de l’Homme. En Europe, il a su imposer le pacte de croissance face à la droite européenne portée par Merkel, il est aujourd’hui à l’origine de la réorientation de l’Europe et a su s’imposer en leader de la gauche européenne. Il est aussi celui qui a su prendre la mesure de l’impact des révolutions arabes, des enjeux dans cette partie du monde et la nécessité absolue de créer des liens par-delà les rives de la Méditerranée.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Le redressement de la France, qu’est ce que cela signifie ? Je crois que la question est plus large. La question du redressement, c’est surtout celle de la relance économique, de la lutte contre le chômage, du réinvestissement massif dans les services publics, dans l'industrie et l’innovation. Les grandes réformes sont en cours et il faut poursuivre dans ce sens. Il faut adapter le plan de relance à l’échelle européenne, poursuivre et aller plus loin dans la réforme fiscale pour mettre à mal la reproduction sociale, casser le système de rentes, d’héritage économique et social en agissant sur les droits de successions, et en s'assurant que le capital est davantage taxé que le travail.

 

Il faut investir dans la jeunesse de France. Je suis favorable à la création d'une allocation d’études sur critères sociaux pour permettre à tous les jeunes d'étudier. Je souhaite que chaque jeune en France, mais aussi en Europe, ait une solution qui lui soit offerte : une formation professionnelle, un apprentissage, un programme d'étude, d'échange, ou un emploi. François Hollande en a fait sa priorité, et elle doit le rester tout le long du quinquennat. Par ailleurs, je pense qu'aucun État ne peut prétendre au redressement de son pays s’il refuse de miser sur l’avenir, sa jeunesse.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

La meilleure chose que je pourrais dire à François Hollande, c'est que, tant qu'il appliquera son programme, nous serons derrière lui, nous le soutiendrons et ne le lâcherons pas. Cependant, nous sommes aussi, parce que nous avons contribué à son élection, garants du programme et nous souhaitons qu'il aille jusqu'au bout. Il ne doit pas se perdre dans l’exercice de l’État et oublier ceux qui ont voté pour lui, ceux qui se sont battus au quotidien pour permettre à la gauche de revenir au pouvoir après 10 ans d’une droite décomplexée. Nous savons que le contexte est extrêmement difficile, que la droite a laissé aux mains des socialistes un pays écorché, divisé, dont les valeurs ont été fourvoyées. Nous arrivons aussi dans un contexte de crise économique extrêmement violente, qui attaque notre économie et fragilise l’Europe. Mais nous n’en serons pas moins exigeants. C’est la force de la gauche et de la jeunesse, la volonté, la combativité et surtout l’exigence.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

J'ai plusieurs messages à adresser à ces jeunes qui vivent aujourd'hui en France et qui ne s'intéressent que peu ou pas à la politique. Tout d’abord, je voudrais lancer un appel à la mobilisation. Je me souviens avoir été méfiante vis-à-vis des femmes et des hommes politiques, d'avoir pu considérer qu'ils en faisaient pour certains trop, pour d'autres pas assez. La meilleure des choses pour exprimer son point de vue, pour s'assurer que notre avenir sera respecté, c'est l'engagement et la mobilisation. Quand on choisit de se battre et de s’engager, on peut perdre certes, mais si on choisit l’inertie, on a déjà tout perdu.

 

La seconde chose que j’aimerais ajouter est qu’il est important que la jeunesse européenne et la jeunesse de France prenne conscience du danger des populismes et des extrémismes. Dans cette période de crise économique, sociale et politique, certains pourraient être tentés de faire le choix du repli sur soi, de la peur et de la haine. Cependant, les jeunes doivent savoir que là où il y a des conservateurs, des populistes, là où il y a l'extrême droite, il y a pour eux un recul de leurs droits, de leur autonomie et de leur perspective d'émancipation. Il est essentiel qu’ils prennent conscience que quand la jeunesse boude les urnes, quand elle se trompe de colère, l’obscurantisme prend le pas sur la démocratie.

 

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Pierre-Henri Bovis

Secrétaire Général de la Droite Sociale Jeunes.

Vice-président de l'association "Les reniements c'est maintenant".

 

Pierre-Henri Bovis

  

"Stop au laxisme et à l'hypocrisie"

23.05

 

Bonjour Pierre-Henri Bovis. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Bonjour, et merci de me laisser la parole. Il est rare que les jeunes puissent l’avoir, c’est donc avec plaisir et enthousiasme que je la prends ici ! Pour me présenter en quelques mots et expliquer mon engagement, je suis originaire de Toulon, dans le Var. C’est près de la Côte d’Azur que j’ai grandi et passé mes 15 premières années. Par attaches familiales, je suis proche de la politique et des questions de sociétés puisque ma mère elle-même était fortement engagée en présidant l’UDF dans le Var dans les années 2000. C’est cette origine familiale qui m’a convaincu de m’engager en politique aux côtés de la droite républicaine. Je venais d’avoir 19 ans et, comme beaucoup, j’ai pris ma carte à l’UMP pour Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, outre l’association « Les Reniements c’est Maintenant » dont je suis vice-président, je me suis investi auprès de Laurent Wauquiez au sein de la Droite Sociale, dont je contribue à monter le mouvement jeune.

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ? 

 

De manière générale, je n’arrive pas à rester simple spectateur et subir la politique des autres si elle ne me convient pas ou si elle est contraire à mes idées – c’est pourquoi j’essaie d’agir… tant bien que mal ! Je suis de ceux qui estiment que ce n’est pas parce que des combats sont perdus d’avance qu’il faut renoncer à ses convictions. C’est finalement cela, l’engagement politique : ne pas en rester aux brèves de bistrot, mais oser agir. En ce sens, la critique de François Hollande sur son bilan est facile. Il y a les promesses de campagne, et ce qu’on en fait.

 

Le candidat François Hollande avait fait du chômage son cheval de bataille ; il est clair qu’aujourd’hui il est tombé de sa monture et peine à se relever. Alors que la France entre en récession, le taux de chômeurs atteint un niveau record, réveillant le spectre mitterrandien des années 80… Plus que le style, c’est la politique de François Mitterrand que l’actuel président imite. Un bilan ne serait effectivement pas pertinent, mais il est important à mes yeux de souligner ce qui a été promis et ce qui a, pour le moment, été renié. On scande des « anaphores hollandiennes » lors du débat télévisé de l’entre deux tours pour mieux souligner ensuite les mensonges permanents… ne serait-ce que pour la visite des parlementaires à l’Elysée. On promet aux syndiqués un « redressement productif » pour finalement mieux les abandonner, un an plus tard, jour pour jour, à Florange… D’autre part, on veut aussi appliquer une politique maccarthyste pour chasser les riches… tout en dépouillant les classes moyennes par la création de nouveaux impôts, toutes les semaines. Sur le plan interne, François Hollande sera seulement parvenu à réussir le pari du mariage homosexuel, aux dépens de la filiation, pour mieux camoufler les problèmes économiques et sociaux : la hausse de la délinquance et du chômage, la baisse du pouvoir d’achat…

 

Sur le plan européen, le sujet est beaucoup plus délicat puisque nous traitons ici d’un colosse aux pieds d’argile. L’Europe a permis à notre continent de connaître une paix durable depuis plus de 60 ans en assurant une prospérité alors inespérée, à l’époque. Aujourd’hui, il faut qu’elle puisse se réformer pour mieux affronter les réalités de notre temps. Sa gouvernance trop éloignée des peuples par une bureaucratie toute puissante l’affaiblit de jour en jour. Il est nécessaire de renforcer le sentiment d’appartenance à l’Europe en favorisant l’intégration des États qui la composent pour qu’ils puissent faire face aux puissances montantes : Chine, Brésil... Cette intégration est politique, mais surtout économique. En ce sens, nous devrons arriver à une forme de fédéralisme budgétaire d’ici peu de temps, aux dépens des divergences économiques et culturelles des différents États membres. Le projet de mutualiser les dettes européennes par l’émission d’eurobonds était tout à l’honneur de François Hollande et, admettons-le, une bonne idée… mais uniquement sur le papier ! Au nom de quoi l’Allemagne aurait-elle pu accepter de payer des dettes qui ne sont pas les siennes, quand elle sait être la seule à respecter la rigueur budgétaire ? Au nom de la solidarité, répondront certains, mais ils oublieront le côté humain du problème et resteront trop pragmatiques. La presse allemande résume tragiquement bien François Hollande et ce pragmatisme insolent dans l’hebdomadaire de gauche Spiegel Online, en mettant en parallèle sa politique et la pièce de théâtre En attendant Godot. Elle va même jusqu'à juger « bluffant » que François Hollande puisse « se féliciter de quelques-uns de ses succès », « en grande pompe monarchique » dans la salle des fêtes de l'Élysée quand le pays qu’il préside entre en récession…

 

Il faut mener une politique stakhanoviste de notre côté pour relancer la compétitivité de la France, sans quoi nous ne serons pas crédibles en Europe… et ailleurs. Les paroles sont bien là. Quant au redressement, il reste « improductif ». Arnaud Montebourg s'écharpe publiquement avec un grand investisseur américain, les usines françaises ferment une par une… autant dire que les beaux jours ne sont pas pour maintenant, même si le ministre du « redressement improductif » se prend en photo habillée d’une marinière.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Avoir plusieurs casseroles sur le feu ne permettra pas de faire une bonne cuisine. Vouloir s’occuper du mariage homosexuel et diviser les Français pendant que le pays entre en récession et que le chômage explose « ne fera pas avancer le pédalo que pilote actuellement François Hollande ». De ce pédalo, troqué contre un paquebot le 6 mai 2012, nous n’en voulons pas. Nous, Jeunes Populaires et jeunes de la Droite Sociale, nous souhaitons de notre pays qu’il félicite le succès plutôt qu’il ne le punisse ; nous voulons que le travail rapporte plus que l’assistanat ; nous ne voulons pas d’un pays qui massacre fiscalement les classes moyennes... François Hollande avait promis une politique maccarthyste pour chasser les riches ; ce qu’il fait… mais à côté de ça, la France connaît une augmentation de plus de 20 impôts enlisant le pouvoir d’achat de l’ensemble des Français. Du « Robin des bois » il y a un an, l’actuel Président est devenu un véritable « Prince Jean » en réinventant une tour de Babel fiscale. La compétitivité ne sera pas relancée ainsi.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Hier, le Président prônait le changement. Aujourd’hui, nous en payons les conséquences, avec l’ouverture de centres d’injection de mort subite - les salles de shoot -, avec la déresponsabilisation de l’État par le maintien sous perfusion des personnes dépendantes, avec un taux de chômage record, avec des scandales républicains sans précédent, etc... Il faut cesser avec ce laxisme incessant et démagogique qui prétend défendre les volontés individuelles en confondant orientation sexuelle et modèle familial. Il faut cesser avec ce laxisme incessant qui pousse à défendre les délinquants avant de protéger les victimes. Mais il faut cesser aussi avec l’hypocrisie propre à la gauche qui est de « dire ce qu’elle veut faire mais pas ce qu’elle fait ». Le « Cahuzac’Style » en est un bon exemple, alors que l’ex-ministre du Budget lui-même, après avoir été pris la main dans le sac - plusieurs millions d’euros dans un paradis fiscal - accuse François Hollande de « mentir aux Français sur l’état de la France ».

 

Mon message à adresser au Président de la République est simple : revoyez votre politique ! Les habits de la Vème République, taillés par le général de Gaulle, sont définitivement trop grands pour François Hollande.

 

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Thomas G.

Militant au sein du Mouvement des Jeunes Socialistes du Puy-de-Dôme et du Parti Socialiste.

 

  

"J'ai confiance. Nous devons tous avoir confiance !"

23.05

 

Bonjour Thomas G. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Bonjour Nicolas, je pense qu’il est judicieux avant tout de me présenter rapidement. Je suis donc âgé de 20 ans, j’habite à Chamalières dans le Puy-de-Dôme et je vais valider en fin d’année ma licence en droit privé. Je suis engagé depuis 4 ans au Mouvement des Jeunes Socialistes de mon département et engagé au Parti Socialiste depuis 3 ans. Je fais partie aussi du Service d’Ordre du PS qui est l’organe de sécurité au sein du parti lors de déplacements ou de meetings importants. J’ai aussi des passions comme les longues discussions entre amis (pas engagées !), l’écoute de la musique, la lecture, un peu de sport, surtout du VTT et de la randonnée ! Je vais m’arrêter là, je vous enverrai mon CV plus tard (je plaisante !)

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ? 

 

Comme vous l’avez rappelé, François Hollande n’a effectivement effectué que 20% de son parcours (bien que pour ma part je dirais plutôt 10%...), il est donc difficile de juger, d’autant que ses réformes sont à une vision à moyen et long terme. Il faut donc attendre avant de voir les graines plantées germer. Je pense qu’il est sur la bonne voie, et qu’il faut s’armer de patience. À l’heure d’internet, on veut « tout et tout de suite » et je pense qu’il faut attendre, et agir. Il a tenu ses promesses, il a commencé énormément de chantiers, il faut les mener à bout, et pour ce faire, il faut faire bloc. Car il est un président socialiste, mais à ceux qui le trouvent peu à gauche actuellement, il est aussi le président des 48% de Français qui ne l’ont pas élu...

 

Il gouverne avec énormément de sérénité et d’acuité, il est lucide sur la situation et sur les attentes des Français, et son programme est stratégique. Il met en place, il enraye la chute et ensuite cela redémarre. Un TGV lancé à 300 km/h ne s’arrête pas en 1 seconde ! Pour la France c’est pareil. De plus je pense que notre image à l’internationale est très bonne, notre président est plus calme, plus naturel, plus souriant et ne brasse pas de l’air en permanence, ça change ! Et les étrangers le voient. Je suis donc confiant.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Le redressement est en route, je n’attends rien de plus du président et de son équipe que de continuer sur sa lancée, deux ans où il faut faire des efforts pour stopper l’hémorragie dû à une droite trop destructrice, et trois ans où la machine redémarre en forme et progresse. On oublie aussi beaucoup de parler des domaines autres qu’économiques : le logement, l’écologie, la société, l’éducation, tout cela avance ! Vous avez vu des manifestations contre les réformes depuis l’arrivée du Président ? (mises à part celle des réactionnaires du printemps) Vous avez vu des grèves ? Vous avez eu des problèmes à la rentrée scolaire de 2012 ? Le chômage à bientôt fini sa montée car le poison de la droite est bientôt éliminé, j’ai confiance, nous devons tous avoir confiance !

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Le message que j’adresserai au Président et qu’il faut poursuivre, ne pas se laisser intimider car pendant que les chiens aboient, la caravane passe.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Je pourrais en ajouter bien des choses, mais l’essentiel a été dit. Je tiens juste à préciser que je ne suis pas un fanatique social-démocrate, bien sûr que non, mais je suis convaincu qu’une gauche pour être efficace doit savoir diriger. La droite à la culture du pouvoir, ils pensent qu’il leur revient de droit. C’est faux, et les gens ont parfois aussi du mal à le cerner. Ce qui est difficile aussi à cerner, c’est que la gauche ne peut pas répondre à tous les espoirs placés en elle de façon parfaite. La gauche arrive quand tout va mal, alors laissons-la (nous) un peu respirer pour mieux agir !

 

 

 

Florian Silnicki

Délégué de la Nouvelle Donne, collectif de secrétaires nationaux de l'UMP.

Ancien collaborateur parlementaire de Franck Riester et de Guy Geoffroy.

 

Florian Silnicki

  

"Dites la vérité aux Français !"

28.05

 

Bonjour Florian Silnicki. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

  

Que je ne suis pas un professionnel de la politique et que je n’en vis pas, ce qui me donne une liberté de ton absolue qui n’est guidée que par des convictions et des valeurs issues du terrain et des échanges quotidiens avec mes administrés dans ma ville de Chevry-Cossigny, en Seine-et-Marne. Enfin, je suis convaincu que la politique peut faire changer les choses et que les hommes politiques n’en ont pas assez conscience. Ils se résignent trop souvent à faire face à l’accélération continue du temps et donc à régler les affaires courantes. Nous manquons de penseurs de la politique en France, nous manquons de stratèges économiques, politiques et sociaux qui permettront pourtant de faire de la France un pays incontournable sur la scène diplomatique et économique mondiale.

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

  

Nous n’avons incontestablement pas la même conception de la société. Je pense que ses orientations produisent déjà des résultats néfastes et qu’elles ne permettront de retrouver ni la croissance ni l'emploi. François Hollande a choisi comme Président de la République un alourdissement massif du poids de l’État, je suis favorable à un allégement des structures administratives et je souhaite que nous stoppions les interventions économiques de l’État dans tous les sens qui ne font qu’amoindrir la confiance qu’ont les acteurs du marché en notre pays.Les impôts ont augmenté de plus de 60 milliards d’euros. Les Français comme les entreprises ont subi une mesure fiscale par jour. Comment voulez vous diriger une entreprise ou envisager sereinement l’avenir à partir de là ? À chaque mal, François Hollande et son Gouvernement ont associé une hausse des impôts. J’ajoute que jamais, si peu de réformes structurelles n’auront été réalisé. Le hollandisme est un conservatisme qui arrive au pire moment et dont la France n’avait malheureusement pas besoin.

 

Je souhaite que la France surmonte la crise, mais nous n’y arriverons pas avec les mêmes vieilles recettes qui sont appliquées aujourd’hui et dont nous attendons un miracle qui n’est qu’un mirage puisque ce sont ces mêmes vieilles mesures dépassées qui nous ont conduit dans la situation économique et sociale désastreuse que nous connaissons aujourd’hui et qui font de la France un pays montré du doigt dans la presse du monde entier.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Je vais être sincère. Le hollandisme est une régression. Nous avons augmenté les impôts. Le chômage a progressé. Les salariés n’ont jamais autant souffert. Les entreprises n’ont jamais aussi peu aperçu le cap de leur avenir. L’innovation comme l’investissement nous fuit. La société se raidit. La confiance du marché s’érode. Il faut faire de la France le pays de l’investissement, de l’avenir, de l’innovation, de la réussite par la promotion de la prise des risques plus que de l’assistanat. Il faut promouvoir le sens de l’initiative et ne plus stigmatiser l’échec comme cela est en train de rentrer dans notre culture de façon incroyable.

 

Je pose une question simple : où est le redressement ? où est le changement ? où est l’innovation dans la politique de François Hollande et de son gouvernement ? Je ne vois que multiplications de couacs, des zigzags quotidiens et une régression permanente. La société de François Hollande est celle qui a toujours été celle du Parti socialiste, celle de l'assistanat, de l'égalitarisme et du nivellement par le bas. François Hollande, depuis un an, a tout fait pour décourager le travail, l’initiative, la prise de risque au détriment des entreprises et de leurs salariés et au profit de la réhabilitation de l'impôt et de la dépense publique grossière et gaspillée. Ne nous leurrons pas, tout cela ne sert que les extrémistes politiques de droite comme de gauche et la société n’a rien à y gagner. Réfléchissons-y… je suis convaincu que le meilleur moyen de lutter contre le FN est de changer la politique économique et sociale qui nourrit le malaise actuel.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Réveillez-vous. Abandonnez le dogmatisme et adoptez le pragmatisme. Le destin de la France vous échappe… Notre pays doit retrouver l'esprit des Lumières. Cela sera possible si vous ramenez la confiance qui est la base de notre lien social et de notre performance économique et sociétale. Commencez pas dire la vérité aux Français qui sont capables de l’entendre. Vous avez fait campagne présidentielle en niant la crise, vous l’avez aujourd’hui trop pris comme un prétexte de l’inaction politique de votre gouvernement. Il faut que cela cesse. Il faut que cela change.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Merci cher Nicolas et bonne route pour ce très bel espace de dialogue et de démocratie que je continuerai à lire et à parcourir avec un plaisir non dissimulé.

 

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Daniel Cornalba

Vice-président des Jeunes Socialistes Européens (Young European Socialists).

Secrétaire National à l'Europe des Jeunes Socialistes.

 

Daniel Cornalba

  

"Qu'il ne perde rien de sa volonté de changement"

29.05

 

Bonjour Daniel Cornalba. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

  

En quelques mots : de père français, de mère allemande, j’ai grandi avec l’idée que l’Europe était une construction politique nécessaire. Pour dépasser les conflits du passé, certes, mais plus encore comme instrument pour combattre les inégalités persistantes, redistribuer les richesses et dessiner une véritable démocratie européenne pour notre continent.

 

Mon engagement politique a renforcé cette conviction. Du dérèglement climatique et la surexploitation des ressources planétaires à la crise économique et sociale actuelle, où la précarité s’accentue d’un côté et les richesses s’accumulent de l’autre, l’Europe me semble être l’échelle pertinente pour y répondre. D’où la nécessité d’en démocratiser le fonctionnement.

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

  

Avant toute chose, soyons fiers des combats menés. Fiers des premières avancées obtenues après un an,  pour l’emploi d’abord et vers plus d’égalité et de justice.

 

En matière économique déjà : création de la Banque publique d’investissement pour dynamiser nos PME principalement, 500 000 contrats de génération, 150 000 emplois d’avenirs ; protection des consommateurs en permettant l’action de groupe en France ; soutien à l’économie sociale et solidaire ; encadrement des salaires de 1 à 20 dans les entreprises publiques ; revalorisation du SMIC et de l’allocation de rentrée scolaire. Progressivité de l’impôt, pour faire contribuer chacun en fonction de ses moyens. Garantie pour les jeunes de moins de 25 ans, leur assurant un emploi ou une formation. Bras de fer européen pour un Budget de relance, permettant une transition énergétique et garantissant la ré-industrialisation de nos territoires. Une vraie union bancaire et une lutte acharnée contre les paradis-fiscaux. Mise au pas de la finance à l’aide d’une Taxe sur les Transactions Financières et séparation des activités bancaires.

 

Mais on pourrait aussi parler, évidemment, de la priorité à l’éducation pour donner sa chance à chaque enfant de la République ; du mariage et de l’adoption pour tous les couples, de la lutte contre toutes les discriminations, de la parité au Gouvernement, des mesures pour l’égalité salariale Femme-Homme, de la représentation des femmes dans les conseils d’administration et les partis ; de la retraite à 60 ans ou bien encore du partage des pouvoirs par le non-cumul des mandats et la transparence, que la gauche défend depuis tant d’années.

 

Mais au-delà c’est un état d’esprit nouveau, insufflé par François Hollande, qu’il faut saluer et qui tranche après 5 ans de casses et de fractures : dialogue entre exécutif et parlement, entre partenaires sociaux, pleine liberté des médias de s’exprimer et d’enquêter. En bref la démocratie, est de nouveau respectée.

 

En Europe, c’est la fin des directoires franco-allemands imposant une vision pour les 27, qui en plus de piétiner la démocratie européenne, ont prouvé leur totale inefficacité.

 

Dans le monde, c’est aussi une France plus respectueuse de ses partenaires, loin de la Françafrique ou des leçons d’histoire scandaleuses du quinquennat précédent. Une France soutenant ses alliés maliens dans le cadre de l’ONU et défendant les droits des femmes et la dépénalisation de l’Homosexualité partout dans le monde.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Il est impératif de poursuivre la défense d’une alternative aux politiques d’austérité qui plombent nos économies et ancrent les inégalités. Par le pacte de croissance, Hollande a amorcé ce combat, il faut impérativement le poursuivre. Le débat sur le budget européen, et l’obtention de ressources propres (impôt sur les bénéfices, activation du tarif extérieur commun), ainsi que les élections européennes à venir en 2014 en seront l’occasion.

 

En France comme en Europe, le développement d’une transition énergétique est nécessaire. La conférence environnementale a débuté : il doit en sortir une vision ambitieuse pour une Europe de l’énergie, multipliant nos sources d’énergies renouvelables, respectueuse des ressources naturelles et assurant une production locale non-délocalisable. La France devra y être pionnière.

 

Ce ne sont là que des exemples, car les combats ne manquent pas : en France il est impératif de ne plus attendre dans la mise en place d’une République exemplaire, interdisant les cumuls et les conflits d’intérêts, imposant parité et transparence. Une République sereine et solidaire, qui intègre en donnant le droit de vote aux étrangers et donne les moyens à son école publique. Une République qui fasse vivre ses valeurs en assurant l’universalité et la continuité des services publics sur tout le territoire. Car c’est ainsi que nous enrayerons durablement la montée des replis identitaires et communautaires qui font le jeu du Front National.

 

Tant de combats restent à mener : n’hésitons pas dans les mois à venir et à ré-ouvrir le chantier du partage du temps de travail, à poursuivre la redistribution des richesses par la revalorisation des salaires et leur encadrement de 1 à 20 dans toutes les entreprises, ou encore à aller plus loin en Europe, vers un véritable fédéralisme, donnant toute sa place à un Parlement européen, codécideur et source d’initiative législative.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Le message est simple : si la jeunesse est impatiente et exigeante, son espoir est immense. Vivre mieux en 2017 qu’en 2012, comme François Hollande s’y est engagé pendant la campagne, est une tâche ambitieuse, mais qu’il nous faut impérativement relever. Car c’est justement la promesse républicaine de progrès social, trop longtemps oubliée.

 

J’inviterais le Président à ne rien lâcher, à ne pas céder à la pression de lobbies ou d’experts en tous genres, qui justifieront toujours l’abandon. À ne pas perdre pied face aux Cameron, Merkel et autres conservateurs, qui préfèreront toujours alléger l’impôt des plus aisés, remettre la redistribution des richesses - l’Europe sociale -, la transition écologique et la démocratie européenne à demain.

 

En bref, je lui demanderais de ne rien perdre de sa volonté de changement.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Pour finir, je terminerai avec les mots d’un autre président, d’un autre « François » : « Il y a deux manières d’aborder une revendication sociale. La première consiste à additionner les difficultés pour justifier qu’on y renonce. La seconde à considérer qu’il s’agit d’une exigence de justice et que si l’on fait le compte des obstacles, c’est avec la volonté de les surmonter ». François Mitterrand.

 

Cela vaut sans doute dans bien des domaines… À tous les niveaux, tous les échelons, ne cessons pas de nous battre tant qu’il y aura une raison de nous indigner. Cette première année de quinquennat nous le rappelle avec force : le changement est un combat. Il ne s’octroie pas, il se conquiert. Alors à ceux qui s’interrogent et qui doutent, invitons les à peser de tout leur poids dans la balance, à faire entendre leur voix et faire en sorte, ensemble, que le changement soit réellement maintenant.

 

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Aurélien Taché

Délégué fédéral à l'Euro-Méditerranée et aux démocraties émergentes, Parti Socialiste, Paris.

 

Aurélien Taché

  

"Sortir de la dictature de l'urgence"

07.06

 

Bonjour Aurélien Taché. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

  

Je m’appelle Aurélien Taché, j’ai 29 ans et exerce la profession de cadre territorial. Mon engagement politique a débuté au Mouvement des Jeunes Socialistes, où j’ai exercé des responsabilités nationales. Il s’est naturellement poursuivi au Parti Socialiste, où je suis aujourd’hui en charge des questions ayant trait à l’Euro-Méditerranée et aux démocraties émergentes, à la fédération de Paris. Je reviens d’ailleurs d’un voyage à Tunis où nous sommes allés, dans le cadre d’une délégation militante, à la rencontre d’un certain nombre de formations politiques tunisiennes.

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

François Hollande a clairement opté pour une ligne sociale-démocrate. Si je suis, à titre personnel, favorable à la méthode réformiste, je trouve néanmoins qu’il manque une touche de radicalité en ce début de mandat. Entendons nous bien : la gauche a gagné en 2012 parce que François Hollande a été en capacité de rassembler les Français, alors que Nicolas Sarkozy fut le président, puis le candidat de la division.

 

Néanmoins il faut bien admettre que si nous avons gagné dans les urnes, beaucoup reste encore à faire dans les têtes… Un seul exemple : avant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, une majorité de Français était favorable au droit de vote des étrangers aux élections locales, or ce n’est plus la cas aujourd’hui car pendant qu’elle était au pouvoir, la droite a mené l’offensive idéologique sur cette question comme sur beaucoup d’autres.

 

Donc si la concertation, qui est un peu la marque de fabrique de François Hollande, est évidemment souhaitable, en particulier dans les domaines relevant du dialogue social, cela ne doit pas nous empêcher d’affirmer clairement nos marqueurs idéologiques. Sur la question du budget européen, par exemple, je regrette que François Hollande n’ait pas profité de l’occasion pour porter le clivage avec les droites européennes ! Nous nous sommes engagés à rétablir les comptes publics nationaux car nous prônions dans le même temps une relance au niveau européen, or ce n’est tout simplement pas possible avec un budget en baisse. Cela aurait aussi été un bon moyen pour aborder les élections européennes l’année prochaine.

 

Sur le plan international, François Hollande a pris des décisions courageuses, je pense notamment à l’intervention au Mali et je regarde aussi avec beaucoup d’attention les différentes initiatives qu’il a prise pour réamorcer les négociations avec la Turquie en vue de son éventuelle adhésion à l’Union Européenne. Ou encore pour relancer l’ambition euro-méditerranéenne, notamment dans le cadre du « dialogue 5+5 ». Il reste néanmoins des questions sans réponse… je pense bien sûr ici à la Syrie.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

 

Ma conviction est que le « redressement » ne pourra être uniquement national… il temps de hisser le Politique au niveau où se joue réellement le combat pour la transformation sociale et dans notre monde globalisé, il y a bien longtemps que ce n’est plus au niveau national.

 

J’attends donc avant tout de François Hollande qu’il se pose en leader de la gauche européenne face aux conservateurs de tout poil qui, en faisant de l’austérité le seul horizon de l’Union, font progresser les populismes un peu partout sur le continent, au risque d’étioler pour de bon « le rêve européen »…

 

Pour le reste, des décisions importantes ont été prises, telles que la mise en place des emplois d’avenir et du contrat de génération, la création de la Banque publique d’investissement, la séparation des activités bancaires ou la loi de refondation de l’école et s’il sera certainement nécessaire d’en prendre d’autres, laissons aussi le temps à ces premières mesures de produire leur effet. Je sais que les Français sont impatients, et à juste titre, mais la vérité est qu’il est nécessaire de sortir de la dictature de l’urgence pour inscrire l’action politique dans un temps long.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Que l’esprit du Bourget, où François Hollande désignait le monde de la finance comme son seul ennemi, ne cesse jamais de résonner en lui. C’est sur ces valeurs que François Hollande a été élu, et si des mesures en faveur des entrepreneurs sont nécessaires pour fluidifier l’économie et retrouver le chemin de la croissance, il est tout aussi indispensable de retrouver celui de la justice sociale et même si beaucoup de choses ont déjà été faites, il faut aller plus loin.

 

Il est temps d’engager une lutte sans merci contre la rente sous toutes ces formes, en taxant davantage le capital et les successions afin de financer une véritable sécurité sociale professionnelle, en intégrant les grandes écoles aux universités, en mettant en place une garantie européenne pour l’emploi des jeunes et en luttant contre toutes les formes d’exclusions et de discriminations. Bref, en donnant à chacun les moyens de s’émanciper.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Oui. Même si je sais que l’engagement politique est parfois vu comme quelque chose de très lointain et un peu désuet, il est plus que jamais indispensable. Je veux dire à tous les jeunes de France et d’ailleurs de ne jamais se laisser convaincre que la politique est une affaire trop sérieuse pour qu’on leur demande leur avis ! La démocratie est ce que nous en faisons, or il y a aujourd’hui beaucoup trop de fatalisme et de résignation dans les jeunes générations.

 

Je veux leur dire aussi de regarder de l’autre côté de la Méditerranée, ou l’engagement de jeunes qui comme eux n’aspirent qu’à s’émanciper, a permis le « printemps arabe » et que le combat pour la liberté ne doit jamais s’arrêter. Ses ennemis sont en effet nombreux et n’attendent que le bon moment pour se mettre en marche. En France, le débat sur le mariage pour tous a été l’occasion de jeter la lumière sur un certain nombre d’entre eux. Et la mort de Clément Méric de montrer de quoi ils sont capables.

 

Merci !

 

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Joan Font

Militant au sein du Mouvement des Jeunes Socialistes et du Parti Socialiste.

 

Joan Font

  

"Pour une réorientation économique de notre continent"

12.06

 

Bonjour Joan Font. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Je suis un militant au Mouvement des Jeunes Socialistes et au Parti Socialiste, bien que m'étant toujours retrouvé dans "l'aile gauche" de la famille socialiste, j'ai soutenu François Hollande depuis Juin 2011 lors de la campagne des primaires citoyennes. Je vous parle donc avec une totale liberté car je n'exerce aucun mandat.

  

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

  

François Hollande avait exposé lors de la campagne présidentielle un projet très abouti qu'il avait proposé aux Français sous la forme des 60 engagements. Force est de constater que la moitié de ces engagements sont d'ores et déjà tenus ; que ce soit dans les actions symboliques (baisse des salaires du Président de la République et de tous les ministres), concrètes pour l'emploi (Banque Publique d'Investissement, contrats de génération, A.N.I…), soutien aux Français les plus démunis (retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt, coup de pouce au SMIC, +25% de l'allocation de rentrée scolaire, …) et je peux vous citer des tas d'exemples sur le logement, les transports, l'égalité des droits …

 

Alors certes, les instituts montrent une déception des Français vis à vis de l'action du Président de la République et du gouvernement de Jean-Marc Ayrault ; mais ce n'est pas en un an que l'on va remettre la France dans l'état de bonne santé économique dont le pays jouissait en 2002, lorsque que les socialistes ont quitté le pouvoir. Les chiffres montrent que l'époque 1997-2002 (Jospin Premier ministre) avait permis de remettre le quasi plein-emploi en France, le pouvoir d' achat avait sensiblement augmenté, une réorientation européenne s'annonçait… Mais 10 ans de droite et de Sarkozysme ont laissé la France dans un piteux état, et il nous faudrait porter les responsabilités de la situation de la France actuelle ? François Hollande agit dans l'intérêt de le France et de l' Europe pour une réorientation économique de notre continent. Il est face à une Europe dirigée quasi-exclusivement par une caste néolibérale, démagogue et conservatrice, alors il ne peut pas faire tout ce qu'il souhaiterait et doit faire des compromis. L' UMP appelle cela le reniement, j'appelle celà de la diplomatie. Mais j'ai bon espoir que les élections allemandes portent un nouvel espoir pour l' Europe dans la direction claire et déterminée décidé par le Président de la République française. Le FMI s'excuse désormais d'avoir prôné l'austérité depuis 5 ans en Europe et demande maintenant à l' Europe et à la BCE de mener une politique de relance. François Hollande peut être fier du cap qu'il mène pour l' Europe et la place de la zone Euro dans le monde.

 

Sur le monde, il a montré lors de son discours aux Nations Unis l'année dernière une continuité de la diplomatie française dans le monde, et c'est une bonne chose. Les choix de la France sont respectés et la France est écoutée attentivement en Afrique et de plus en plus en Asie, on l'a vu lors du récent déplacement officiel de François Hollande au Japon.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

  

Un contrôle de la BCE par les États de l' Eurogroupe (contrôle des produits financiers toxiques, une taxe sur les transactions financières plus globale, possibilité d'emptrunts directs par les États, …). Une allocation autonomie jeune. Un partage plus juste du temps de travail. Un plan logement ambitieux. Un pas supplémentaire vers la transition écologique. Il y a tant à faire.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Gardez le cap sans revenir sur vos 60 engagements. François, les Français t'ont élu sur un projet clair et ambitieux, la situation de la France est alarmante, le peuple de gauche t'a porté au pouvoir avec l'espoir du changement, cet espoir doit se transformer en réalité en 2017. Les décisions que tu as d'ores et déjà prises vont dans le bon sens, mais une réorientation économique pour s'attaquer à ton adversaire, "le monde de la finance", est urgente. J'espère qu'à l'automne les élections allemandes porteront les progressistes au pouvoir et là, j'en suis sûr, ensemble vous réorienterez l' Europe pour la croissance.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Que malgré les nombreuses critiques et les attaques contre le pouvoir en place portées par la droite française qui se délite, se bat entre elle, (Fillon-Copé / NKM-droite parisienne...) ne sait pas si elle est conservatrice ou libérale, amie ou ennemie du FN,… la gauche républicaine aux responsabilités est fière de ses valeurs et de l'action qu'elle mène pour tous les Français.

 

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Hugo Hanry

Militant au sein du Parti de Gauche, ex-M.J.S. et P.S.

 

Hugo Hanry

  

"Il faut mettre un terme à la dramatique politique de l'offre"

28.06

 

Bonjour Hugo Hanry. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Je m'exprime avec plaisir dès que l'on m'en donne l'occasion ! Malheureusement, cela est rare ! J'ai passé presque deux ans au sein du Parti Socialiste et du Mouvement des Jeunes Socialistes. Années que je ne regrette aucunement. Cela dit, les orientations politiques droitières prises par la direction du PS m'ont conduit, pour rester fidèle à mes convictions, à rejoindre le Parti de Gauche.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Il est vrai qu'établir un bilan sur 20% d'un quinquennat est assez compliqué. Cependant, les orientations politiques prises par François Hollande illustrent plutôt bien son bilan actuel. Depuis les années 1980, François Hollande a choisi une orientation politique dite "Sociale-Démocrate". Il a soutenu, successivement, les mesures prises par les sociaux-démocrates européens de ces époques comme Gerhard Schröder, politicien responsable du massacre de l'État social allemand. François Hollande est sur cette ligne politique. Il s'est résigné, en temps de crise, à appliquer une politique de l'offre : produire n'importe quoi, n'importe comment et en n'importe quelle quantité en abaissant au maximum le coût du travail. Produire, produire, produire, exporter, vendre ! Vite ! Cette orientation politique est celle appliquée en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie et maintenant en France qui est bien la 5ème sur la liste!

 

La politique de l'offre menée par François Hollande et Jean-Marc Ayrault est l'exact inverse de ce qu'il faut faire. C'est une politique de la demande qu'il est absolument, et urgemment, nécessaire de mener ! Partir de ce dont les gens ont besoin, donner plus de pouvoir d'achat, produire en respectant des normes écologiques qui doivent être imposées, relancer la consommation. Consommation qui représente, je le rappelle au passage, 65% du moteur de l'économie. Les Français peuvent alors dépenser, investir, emprunter et se projeter dans l'avenir. D'un seul coup, l'économie respire, le climat social s’apaise et les rentrées fiscales augmentent. Il faut absolument que François Hollande change d'orientation politique et mette un terme à la dramatique politique de l'offre.

 

Venons-en à sa manière de gouverner. François Hollande fixe le cap, Jean-Marc Ayrault le suit. C'est comme cela que l’exécutif fonctionne sous cette mandature. Le Premier Ministre est au centre de l'action exécutive et dirige, recadre s'il le faut, le gouvernement. C'est une manière de gouverner semblable à celle de Jacques Chirac et à l'inverse de la vision hyper-présidentialiste gaullienne et sarkozyste. Personnellement ce n'est pas la manière de gouverner qui me dérange le plus. Je pense que le Premier Ministre doit être le moteur de l’exécutif.

 

La représentation de la France aux yeux de l'Europe et du monde est certainement un des points les plus critiquables de la politique de François Hollande. La France est la 2ème puissance européenne, la 5ème du monde. Bientôt la première population et déjà le premier territoire maritime. Tout cela pour fixer l'idée que nous ne sommes pas la 5ème roue du carrosse en Europe. Donc, lorsque la France parle, on l'écoute. François Hollande n'en a pas pris conscience et a abdiqué face à la volonté politique de fer d'Angela Merkel. Toute l'Europe est soumise à une politique qui convient à l'électorat de Madame Merkel. C'est à dire des retraités qui ont besoin d'un euro fort et de cours de bourse élevés pour garantir leurs retraites par capitalisation. François Hollande, donc, représentant de la 2ème puissance européenne, s'est couché et nous fait subir cette politique absurde. Nous sommes un peuple de plus en plus jeune, de plus en plus nombreux et nous avons besoin d'un euro faible pour vendre nos marchandises. La France est ainsi vue comme un Etat de second ordre à cause de la passivité dramatique de François Hollande.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

 

Nous voilà dans le concret après les discours un peu généraux ! Tout d'abord, avant d’énoncer les réformes qui vont suivre, il est nécessaire de préciser que j'écarte pour le moment la règle des 3% de déficit public qui n'a aucun sens. Bien que des mesurettes aient été adoptées, c'est un bien un programme global de relance qu'il faut engager.

 

De nombreuses mesures auraient déjà dû être prises lors de cette première année. Il était nécessaire de donner un rythme de travail. Tout d'abord, apaiser. Faire passer la loi sur l'amnistie sociale. Ensuite, immédiatement, on vote une loi interdisant les licenciements boursiers, on titularise les 800 000 précaires de la fonction publique, on passe le SMIC à 1700 euros (bruts, dans un premier temps). Voilà des millions de gens qui tout d'un coup ont un avenir, consomment, empruntent. L'économie tourne, les recettes fiscales augmentent, le déficit diminue, la dette faiblit.

 

Il est nécessaire en temps de crise d'avoir un rythme soutenu de réformes. On organise donc, méthodiquement, la réorientation écologique de notre production en incluant dans la Constitution la Règle Verte. Dans le même temps, on prépare une grande réforme fiscale, on rééquilibre le rapport capital/travail, on passe l'impôt à 14 tranches pour lisser l'effort, on taxe d'autant plus le grand capital. On créé une taxation différentielle, au cas où certains seraient tentés par l'exil fiscal.

 

Ensuite, au niveau européen. On sort du traité de Lisbonne, on renégocie l'accord Merkozy. Nous allons voir nos collègues européens, en ayant bien en tête le fait que nous sommes la 2ème puissance du continent, et la BCE doit changer de statut : elle doit prêter directement aux États. Point! Il faut négocier avec fermeté et CONVICTION avec l'Allemagne, et nos autres partenaires, également dans le but d'établir un protectionnisme européen écologique et solidaire.

 

Enfin, il faut absolument réorganiser notre démocratie. Pour cela, on convoque une Assemblée Constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Cette assemblée sera composée de députés ne pouvant venir d'aucune Assemblée et qui ne seront pas rééligibles plus tard. On y introduit un contrôle politique des élus, avec l'aide du référendum révocatoire, la Règle Verte que j'évoquais plus haut, de la proportionnelle aux élections. Et à ceux qui me diraient que ce n'est pas la priorité : SI, l'organisation de notre démocratie est une priorité.

 

Je n'ai énoncé là qu'une partie des mesures et réformes nécessaires au redressement de notre pays mais cela donne, je pense, une idée assez claire du "cap" à suivre.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Je n'ai pas spécialement de message à adresser au président de la République. Simplement qu'il est inutile de s’entêter comme une bourrique à appliquer une politique qui ne marche NULLE PART et, qu'en conséquence, il faut absolument réorienter cette politique.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Je me suis beaucoup étendu dans le but d'évoquer une vision d'ensemble et non pas pour vous ennuyer ! Merci à vous de donner la parole aux jeunes! Pour le reste... Engagez-vous !

 

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Clarisse Heusquin

Membre du comité exécutif de la Fédération des Jeunes Verts Européens (FYEG).

Membre de l'exécutif fédéral des Jeunes écologistes, en charge de l'international.

 

Clarisse Heusquin

  

"Nous vivons une crise de modèle de société"

30.06

 

Bonjour Clarisse Heusquin. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Auvergnate et Bruxelloise, étudiante et militante, écolo et féministe. Tournée vers les questions européennes, je suis chargée de l’International des Jeunes Ecologistes (plus pour très longtemps) et j’ai été très récemment élue au sein du Comité exécutif de la Fédération des Jeunes Verts européens (FYEG) !

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

En vivant à l’étranger, on a toujours une perception « filtrée », à moins peut-être de vivre dans un monde d’expat franco-français. Ce que je perçois est donc plutôt contrasté : un Président limité par le contexte, pas toujours courageux notamment sur les questions bancaires et financières, qui néglige l’importance de l’UE et la nécessité d’y consacrer du temps et de l’énergie. Pourtant, c’est le seul moyen de contrebalancer le corpus néo-libéral de l’Union et de promouvoir les principes « à la française » d’organisation de la société. L’attaque virulente de José Manuel Barroso contre la position française sur l’accord de libre-échange entre l’UE et les États-Unis démontre cette urgence d’occuper le terrain des idées au niveau européen.

 

D’autant plus que François Hollande ne paraît pas très visionnaire quant à la direction que doit prendre le projet européen : c’est problématique lorsque l’on sait que la très grande majorité des lois françaises s’inscrivent dans des régulations ou des schémas de pensée précédemment élaborés à Bruxelles (ouverture des marchés, retraites..). Penser et imaginer la forme que pourrait prendre l’Union européenne est donc primordial si l’on veut peser sur la scène politique européenne.

 

J’attends donc plus et j’attends mieux : nous vivons une multi-crise - économique, social, démocratique et environnementale -, qui est pour moi, une crise de modèle de société. C’est une opportunité pour promouvoir et mettre en place des politiques de transition écologique, d’abord au niveau national et local ; ce que permet la très forte présence socialiste au sein des assemblées régionales, départementales et municipales.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ? 

 

Je refuse d’utiliser le terme de « redressement ». Son utilisation est contre-productive: elle sous-entend que la France ou l’économie française part à volo. Son utilisation popularise l’image d’une France déclinante que l’on devrait relever, ce qui alimente au passage le pessimisme des Français et les critiques des médias étrangers.

 

Evidemment, en tant qu’écolo, je suis en faveur d’un changement de société, qui réponde aux différentes crises et aux défis que ces crises soulèvent - modèle économique à bout de souffle, changement climatique, raréfaction des ressources naturelles, explosion démographique…-. Soyons optimiste ! Les solutions existent, elles ne demandent qu’à être appliquées.

 

Certaines politiques permettraient de répondre aux enjeux actuels et de renouveler le contrat social entre l’État et les citoyens. Par exemple :

 

  • la mise en œuvre de la transition énergétique - avec notamment une sortie des énergies fossiles en 2050, une réduction de la consommation énergétique et des politiques industrielles et d’innovation en faveur des énergies renouvelables - est une première étape pour répondre à la crise économique et environnementale
     
  • la réforme du système bancaire, y compris au niveau national, - notamment en réduisant la taille des banques, en séparant les activités de dépôt et d’affaires et en augmentant leur fonds propres - est un moyen de limiter les effets d’une nouvelle crise financière

  • la refonte du système fiscal - avec un impôt sur le revenu rénové, la suppression des niches fiscales inutiles et la mise en œuvre d’une contribution climat-énergie - ainsi que la mise en place d’un revenu maximum acceptable (30 fois le SMIC) permettent de renouveler le contrat social tout en finançant le système social

  • la mise en place de mécanismes financiers favorables à la biodiversité, y compris la biodiversité agricole, est un outil pour protéger nos territoires sur le long terme (sols, abeilles…)

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

François, tu n’as pas le droit d’être résigné : tu peux et tu dois changer la société vers un vivre-mieux. Dans 4 ans, il sera trop tard !

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

L’écologie politique, c’est un terme barbare. Mais c’est actuellement, pour moi, la seule « idéologie » qui propose une alternative responsable et concrète aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux actuels tout en renforçant les aspects démocratiques de notre société.

 

N’hésitez pas à jeter un coup d’œil sur le site des Jeunes Écolos ! Merci !

 

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Lucas Nédélec

Militant au sein des Jeunes Écologistes.

 

Lucas Nédélec

  

"L'économie a remplacé l'humain"

01.07

 

Bonjour Lucas Nédélec. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Je vous remercie d'inviter des jeunes écologistes à s'exprimer sur ce blog. Il y a une vraie demande sociale vis-à-vis de l'écologie et, souvent, celle-ci apporte ce regard différent et de plus en plus nécessaire sur les problèmes de notre société. Le développement de notre mouvement (les Jeunes Écologistes) illustre cette aspiration des jeunes à replacer le long terme et l'émancipation sociale au cœur de la pensée politique. Nous les invitons à nous rejoindre !

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Il y a une désillusion. Il avait dit qu'il serait l'ennemi de la finance. Il avait dit qu'il porterait la voix de la solidarité plutôt que de l'austérité en Europe. Il avait dit qu'il réformerait la sphère politique. Force est de constater qu'on en est loin, et cette déception devient de plus en plus palpable, dans les conversations comme dans les urnes des élections partielles. Alors oui, c'est certain, ce début de quinquennat est largement préférable au précédent, ne serait-ce que parce que des petits pas ont été obtenus et que la méthode a relativement changé. Mais c'est trop faible pour qu'on ait envie d'y croire vraiment. Quand est-ce qu'on va vraiment engager la transition écologique pour créer ces centaines de milliers d'emplois dont on a tant besoin ? Quand est-ce qu'on va isoler les logements et développer les transports publics pour réduire en même temps les factures des Français et les gaspillages inutiles ? Quand est-ce qu'on va réformer cette République poussiéreuse en laquelle les électeurs ne croient plus ?

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Le "redressement", qu'est-ce que ça veut dire ? Le redressement de la croissance ? Le redressement des salaires des patrons ? Le redressement des bénéfices de Total et des autres entreprises du CAC 40 ? On a parfois l'impression que les responsables politiques de gauche comme de droite se battent simplement pour "redresser" l'économie, c'est-à-dire faire en sorte qu'on produise et qu'on consomme toujours plus. En tant qu'écologiste, je pense qu'on se trompe gravement de cible. Le but de la politique n'est pas la croissance économique ou la bonne santé des magasins de fringues importées du Bangladesh, mais plutôt l'émancipation de tous-toutes, le fait que tous les individus trouvent leur place dans la société.

 

On ne s'en rend pas compte mais l'économie a remplacé l'humain. Elle était à la base un moyen et elle est malgré nous devenue une fin. Il faut que la politique retrouve l'amour de l'intérêt général et de l'avenir. Et pour ça, il faut aller prendre le fric là où il est : régulons la finance internationale, faisons en sorte que l'argent serve à construire des écoles plutôt qu'à construire des sous-marins nucléaires, arrêtons les gaspillages d'énergie, de nourriture, de pétrole, créons des richesses avec la transition écologique, instaurons un salaire maximum et un revenu minimum, parce que tout ça, ce n'est que du bon sens, une fois qu'on arrête de penser au fantasme de ce point de PIB qui manque pour faire la une des médias et recevoir les félicitations inutiles de Mme Merkel.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Il faut qu'il tape du poing sur la table ! Nous sommes tous embarqués dans la même galère, chômeurs ou grands patrons. Il faut qu'il écoute tout le monde, et qu'il fasse les choix qui profitent à la majorité, aux 99% plutôt qu'au 1%, et donc à l'intérêt général. Qu'a-t-il à perdre ? Rien, sinon l'image d'un Président social-de rien du tout.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Ce bon vieux Umberto Eco disait : "À force d'inventer des mondes, on finit par changer celui-ci". C'est un message pour la jeunesse. Notre force de changement, c'est l'espoir, c'est l'utopie. On vit dans la société de l'instantané, on veut tout, tout de suite. Ne soyons pas attirés par la facilité qui consisterait à dire que le danger vient des autres, qu'il faudrait fermer les frontières, sortir de l'Euro, insulter les Chinois et que tout irait mieux ensuite. Nous sommes parfois aveuglés par notre désir ardent de changement. La solution se trouve dans l’insurrection des consciences, dans notre capacité à dire non, à faire preuve de notre esprit critique pour inventer des alternatives et se projeter vers d'autres horizons. Allons crier plus fort que ceux qui nous assourdissent, allons marcher sur les pavés, allons dormir sur les places, allons nous enchaîner aux arbres, allons bloquer ceux qui veulent nous bloquer. Les politiques finiront par bouger leur cul. S'ils restent aveugles, nous irons prendre leur place.

 

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Antoine Léaument

Responsable de la commission réseaux sociaux du Parti de Gauche.

 

Antoine Léaument

 

"Nous traversons une période historique critique"

08.07

 

Bonjour Antoine Léaument. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Si je devais choisir une seule information à donner à vos lecteurs, je choisirais la suivante : avant d’avoir adhéré au Parti de Gauche, je soutenais le MoDem (sans être encarté). En 2007, lors de l’avant-dernière élection présidentielle, je n’avais que 17 ans et n’étais pas en âge de voter ; toutefois, je m’intéressais beaucoup à la politique, et il se trouve que si j’avais eu le droit de le faire, j’aurais mis un bulletin « Bayrou » dans l’urne. Deux choses m’avaient plu, à l’époque, dans le discours du MoDem : premièrement, l’accent mis sur la nécessité de rembourser la dette « avant qu’il ne soit trop tard » ; deuxièmement, l’idée qu’une « troisième voie » consensuelle, mettant en commun les talents du PS et de l’UMP, était possible et salutaire pour notre pays.

 

Le basculement vers le Parti de Gauche s’est effectué pour moi à la fin de l’année 2010, période à laquelle j’étudiais à l’Université de Poitiers (un mélange de Lettres, d’Histoire, d’Economie, de Droit et d’un certain nombre de matières plus ésotériques comme les « études cinématographique » ou la « culture critique »). Ce sont deux éléments qui m’ont amené à adhérer, petit à petit, aux idées développées par ce parti. Il y a d’abord eu la question des retraites et le développement d’un discours qui prenait pour point de départ non pas l’économie (sur le mode « on n’a pas le choix », ce que François Hollande est d’ailleurs en train de nous ressortir actuellement) mais ce qui était juste, c’est-à-dire, dans ce cas précis, le droit au repos après une vie de labeur. Partant de là, des solutions étaient proposées pour réaliser cet objectif (meilleure répartition de l’impôt, taxation du capital, réorganisation de l’économie en ayant pour buts la transition écologique et le plein emploi, action pour la hausse des salaires, etc.). Le deuxième élément était, paradoxalement, celui qui m’avait d’abord fait adhérer au discours du MoDem : la question de la dette. Là encore, le point de départ de la réflexion développée par le Parti de Gauche n’était pas l’économie mais ce qui était légitime et ce qui ne l’était pas. Ce qui m’a plu alors, c’est que ce parti posait sur ce point des questions que je n’avais jamais entendues ailleurs, comme : « la dette est-elle légitime ? », « à qui profite la dette ? » (je vous invite d’ailleurs à regarder cette vidéo, réalisée par des camarades belges), ou encore « que se passe-t-il si on ne paye pas ? ». En fait, le Parti de Gauche ouvrait des horizons qui m’étaient jusqu’alors inconnus, mais il ne faisait pas que cela : il traçait des routes pour y parvenir, il montrait que, dès lors que l’on pensait que le politique devait primer sur l’économique (et non l’inverse), il existait des solutions alternatives pour sortir de la crise sans que le plus grand nombre ait à en pâtir.

 

Evidemment, je n’ai pas répondu innocemment à votre question : certaines personnes se disent que les militants du Parti de Gauche sont des utopistes qui ne comprennent pas grand-chose à l’économie ; je voulais montrer ici non seulement que ce n’est pas le cas, mais encore que nous développons au contraire une réflexion élaborée pour sortir de la crise par le haut, en ayant l’intérêt général pour seule et unique ligne de mire.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous : je pense qu’au bout d’un an, on doit pouvoir commencer à juger un président sur son bilan et que, dans le cas de François Hollande, il est pour l’instant catastrophique : chômage en hausse continue, désindustrialisation de la France non stoppée, écologie reléguée au second plan, affaire Cahuzac… La liste est longue et je vais m’arrêter ici afin de ne pas trop charger la barque (ou le pédalo) et de répondre uniquement aux questions que vous m’avez posées.

 

Sur les orientations politiques prises par le président de la République, je reprendrai à mon compte le titre d’une note de blog de Jean-Luc Mélenchon : « On n’attendait rien, mais surtout pas ça ! ». Comme beaucoup de mes camarades, en 2012, j’ai voté au deuxième tour pour François Hollande, non pas parce que j’avais été convaincu par son programme mais parce qu’entre lui et Nicolas Sarkozy, la question ne se posait pas (je renvoie ici vos lecteurs vers un article que j’avais écrit juste après le premier tour). Je ne vous cacherai pas, néanmoins, que le clip de campagne de François Hollande, qui reprenait des séquences du discours du Bourget, titillait un peu ma fibre sociale et républicaine et me faisait espérer que, peut-être, son arrivée au pouvoir permettrait non pas un « changement » mais au moins une inflexion de la politique libérale qui avait été menée les années précédentes.

 

Cet espoir ténu a évidemment été déçu : 20 milliards d’euros pour les entreprises sans conditions associées, tentative de relance par l’offre plutôt que par la demande, accord « compétitivité-emploi » (que nous appelons, nous, « made in Medef », pour en donner la teneur), maintien du gel du point d’indice de la fonction publique, réforme des universités dans le droit fil de la politique menée précédemment par Valérie Pécresse, annonce d’une nouvelle réforme des retraites qui promet d’être encore pire que la précédente, « remerciements » pour Cahuzac mais « limogeage » pour Batho… Ça commence à faire beaucoup. Les Français ont voté pour le « changement », pas pour la continuité avec la politique menée par Nicolas Sarkozy. C’est pour ça que la formule « on n’attendait rien, mais surtout pas ça ! » me plaît : au Front de Gauche, on savait pertinemment que François Hollande ne mènerait pas la politique que nous souhaitions, mais imiter à ce point ce qui était fait par Nicolas Sarkozy… faire pire, même, parfois… je crois qu’aucun de nous ne s’attendait à cela ! De plus, je pressens que la prochaine étape pourrait être la relance de l’exploitation des gaz de schiste (une recommandation contenue dans le dernier rapport « made in Medef »)…

 

Sur la manière de gouverner, je dirais qu’il y a incontestablement du mieux dans le « style » : François Hollande a réussi à rompre avec ce qu’on appelait « l’hyperprésidence » ou « l’omniprésidence » de Nicolas Sarkozy, ce qui n’était pas gagné d’avance, parce que les Français s’étaient habitués à voir en permanence un président « sur la brèche » (la faiblesse de la cote de popularité de François Hollande vient d’ailleurs probablement de là, pour partie). On revient à une pratique du pouvoir plus proche de ce qu’elle était pour Jacques Chirac (l’influence bénéfique de la Corrèze, sans doute) et, finalement, plus proche de la logique initiale des institutions de la Ve République. Cela dit, on a gagné en plan-plan ce qu’on a perdu en bling-bling. Tout cela semble un peu ankylosé, mou, sans panache ; on a l’impression d’un gouvernement qui gère les affaires courantes sans avoir de vision de long terme pour l’avenir de notre pays.

 

Votre question sur la manière qu’a François Hollande de représenter la France en Europe et dans le monde est intéressante parce qu’on peut la prendre sous deux angles différents : premièrement, l’image qu’il donne de la France à l’étranger en tant qu’individu, deuxièmement, l’action qu’il mène aux deux niveaux que vous évoquez (européen et mondial). Sur le premier de ces points, je n’ai pas grand-chose à dire et, pour être honnête, cela ne m’intéresse pas beaucoup ; bien sûr, comme tous ceux qui sont tombés dessus, j’ai beaucoup ri quand j’ai découvert le blog « François, ta cravate ! », mais je ne crois pas que la tenue vestimentaire ou le comportement corporel de François Hollande puissent influer de quelque manière que ce soit sur la vision que l’on a de nous à l’étranger. Sur le second point, en revanche, il y a beaucoup à dire.

 

Au niveau européen, d’abord, je dirais qu’il n’y a pas de grand changement avec ce que faisait Nicolas Sarkozy : comme son prédécesseur, François Hollande refuse tout rapport de force avec Angela Merkel sur les orientations à donner à l’UE. La politique de rigueur budgétaire menée partout en Europe à l’heure actuelle, sous l’impulsion de Berlin, sert avant tout les intérêts de l’Allemagne, qui a une population vieillissante et un système de retraites par capitalisation, ce qui l’oblige à favoriser une monnaie forte et des cours de bourse élevés (pour faire simple : favoriser la rente au détriment de l’activité économique). Ce n’est pas du tout le cas de la France qui a, au contraire, un système de retraites par répartition et une population jeune (comparée au reste de l’Europe) et qui sera bientôt le pays le plus peuplé de l’UE : il nous faut de l’activité, il nous faut de l’emploi ; mais cela ne veut pas dire que nous devons pour autant perdre de vue l’objectif écologique et nous mettre à produire n’importe quoi n’importe comment. Soit François Hollande n’a pas saisi ces enjeux, soit il a peur des conséquences qu’impliquent la mise en place de ce rapport de force avec l’Allemagne ; dans tous les cas, pour l’instant, il est en dessous de ce que l’on pouvait espérer de lui à ce niveau géopolitique puisque, contrairement à ses promesses de campagne, il n’a même pas renégocié le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG). Si vos lecteurs veulent avoir une idée de ce qui aurait pu ou de ce qui pourrait être fait au niveau européen, je leur recommande l’excellent débat Sapir-Mélenchon sur le thème : « faut-il sortir de l’euro ? ».

 

Pour ce qui est de l’action de François Hollande dans le monde, il y a plusieurs points qui me semblent problématiques : sur le Mali et la Syrie, on a l’impression qu’il n’y a pas vraiment de ligne directrice et, en comparant les deux situations, on peut se demander ce qui fait que nous sommes intervenus militairement à un endroit et pas à l’autre. En toute honnêteté, je n’ai pas d’avis tranché sur ces questions car je ne suis pas un spécialiste des enjeux maliens et syriens, mais l’impression que j’ai de l’action militaro-politique de François Hollande est qu’elle est incohérente. Sur un autre plan, celui des relations diplomatiques internationales, je suis effaré par les évènements récents : grâce à Edward Snowden, nous apprenons que les États-Unis espionnent la France et, alors que Monsieur Snowden demande l’asile politique à notre pays, nous le lui refusons. Pis : nous bloquons à Vienne l’avion d’Evo Morales, président de la Bolivie, en l’empêchant de survoler notre territoire parce qu’il est soupçonné de transporter clandestinement Monsieur Snowden ! C’est une faute diplomatique grave, qui provoque, à juste titre, l’indignation dans l’ensemble de l’Amérique du Sud. Sur ce point, François Hollande a fait preuve d’un manque de discernement incroyable et montré patte blanche aux Etats-Unis alors que nous aurions dû leur signifier que l’espionnage de notre territoire était une ligne à ne pas franchir.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

D’abord, il faut se questionner sur ce que l’on met derrière la notion de « redressement ». Si le « redressement », c’est avoir pour modèle les Trente Glorieuses, produire n’importe quoi n’importe comment et ne se soucier ni des enjeux environnementaux ni des questions de répartition des richesses, alors ça ne sert à rien. Si l’on veut vraiment sortir de l’ornière, il faut arrêter la politique menée à l’heure actuelle et penser aux enjeux sociaux et environnementaux du XXIe siècle : changement climatique, montée des eaux, creusement des inégalités, déplacements de populations sans précédent, etc. Si on continue, comme on le fait en ce moment, à regarder dans notre rétroviseur un passé idéalisé, tout ce qu’on va réussir à faire c’est se prendre de plein fouet le mur écologique et social vers lequel nous sommes en train de nous diriger.

 

Par conséquent, il y a plusieurs actions que j’appelle de mes vœux, même si je doute que François Hollande soit la bonne personne à qui s’adresser pour les mettre en œuvre. Au Parti de Gauche, nous proposons un programme économique, écologique et social cohérent pour sortir de la crise par le haut : planification écologique, protectionnisme solidaire, refonte de l’impôt sur le revenu (14 tranches au lieu des 5 actuelles), répartition équitable de l’effort entre le travail et le capital, smic à 1 700 euros par mois, salaire maximum à 360 000 € par an, éducation populaire, loi contre les licenciements boursiers, titularisation des 800 000 précaires de la fonction publique, convocation d’une Constituante pour mettre en place une VIe République, pôles publics de l’énergie et de la banque, investissements dans l’économie de la mer… La liste est longue et n’est pas exhaustive.

 

Tous ces éléments sont cohérents entre eux et répondent à trois grands objectifs : premièrement, assurer la sauvegarde de notre environnement ; deuxièmement, agir pour plus d’égalité sociale ; troisièmement, sortir notre économie des mains de la finance pour la placer entre les mains des citoyens. Pour un certain nombre de gens, tout ceci semble irréalisable et idéaliste mais j’aimerais dire deux choses pour les convaincre du contraire : d’abord, nous avons pu constater que les « solutions » employées jusqu’à présent (réduction drastique de la dépense publique, libéralisme exacerbé, etc.) ont fait la preuve de leur inefficacité (la Grèce en est à sa sixième année de récession !)… à tel point que même le FMI a dû faire son mea culpa sur la politique menée ; ensuite, nous sommes les seuls – je dis bien les seuls – à avoir présenté un contre-budget chiffré qui montre le réalisme de nos propositions… ceux qui nous critiquent feraient donc bien d’en prendre connaissance (libre à eux, s’ils le peuvent, de tenter de montrer ensuite que nous sommes « irréalistes ») et d’imiter cet exemple, puisqu’ils se contentent la majeure partie du temps de critiquer sans faire de propositions concrètes.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

François Hollande doit prendre pleinement conscience que nous traversons en ce moment même une période historique critique. Quand ses électeurs ont voté pour le changement, ils n’ont pas seulement voté pour un changement de personne : ils ont voté pour un changement de politique, ils ont voté pour l’alternance. En inscrivant sa politique économique dans le droit fil de celle menée par Nicolas Sarkozy, François Hollande valide en creux le discours du Front national, qui rabâche en boucle : « UMPS, tous les mêmes, tous pourris ». Prendre la mesure de la situation historique que nous traversons doit au contraire mener à réaffirmer avec force ce qu’est la gauche et ce qu’est la droite. En d’autres termes, François Hollande ne devrait pas soutenir corps et biens le grand patronat comme il le fait, en pensant que c’est de lui et de lui seul que viendra la reprise, mais chercher des solutions pour répondre aux attentes de ceux qui forment l’immense majorité de la population ; salariés, ouvriers, agriculteurs, artisans, chômeurs (malheureusement), etc.

 

De plus, la politique d’austérité qui est menée en Europe, et appliquée à la lettre par le président de la République qui devrait au contraire s’y opposer, conduit à la baisse de l’activité économique et à l’augmentation du chômage, ce qui grève les comptes publiques et nécessite de nouvelles mesures d’austérité, ce qui conduit à la baisse de l’activité économique… et ainsi de suite ! C’est ce qu’au Parti de Gauche nous appelons le « cercle vicieux de l’austérité ». Cette logique, validée au sommet de l’Etat, pousse les gens à se dire : « comment faire des économies ? ». Ils se mettent alors à regarder du coin de l’œil leur voisin, leur semblable, en disant : « celui-ci profite du système » ou « moi j’ai moins d’aides de l’Etat que lui » ou « je paye trop d’impôts et lui n’en paye pas assez ». Ces réflexions s’appuient alors sur tel ou tel document pipeauté qui fait le buzz, elles s’inspirent de ce qui est répété en boucle dans les médias dominants (sur les liens entre les médias et la finance, voir le film : Les nouveaux chiens de garde)et, surtout, sont exacerbées par le discours de Marine Le Pen qui voudrait que l’immigration soit responsable de tous nos maux, alors que de nombreuses études ont montré qu’elle rapporte au contraire autour de 12 milliards d’euros par an à notre pays.

 

Plutôt que de cajoler la finance comme le faisait déjà son prédécesseur, François Hollande devrait donc s’attaquer aux véritables inégalités, c’est-à-dire celles qui existent entre les très riches et l’immense majorité des autres. Ainsi, peu de Français le savent, puisque les médias ne relaient pas ce type d’arguments, mais les 50% les plus pauvres de la population française se partagent 27% du revenu total et 4% (seulement !) du patrimoine français, quand les 1% les plus riches se partagent 11% du revenu total et 24% du patrimoine. De même, dans le monde de l’entreprise, celles du CAC 40 paient moins d’impôts que les PME : 8% en moyenne pour les premières, quand le taux légal est de… 33% ! Par conséquent, la vraie question qui devrait être posée par la puissance publique n’est pas « comment faire des économies ? » mais « où est l’argent ? ».

 

Faute de prendre à bras-le-corps la question des inégalités entre l’infime minorité qui accapare tout et l’immense majorité qui possède peu, les tensions sociales risquent d’augmenter dans notre société et de mener tout droit au racisme et à la xénophobie ; les agressions de femmes voilées à Argenteuil doivent nous alerter : elles ne sont pas des évènements anodins mais les révélateurs d’une banalisation de la violence islamophobe. Si l’Histoire ne se répète jamais à l’identique, il est de notre devoir moral de ne pas oublier les leçons que nous devons tirer de notre passé… et, à y regarder de près, la période que nous vivons actuellement présente de fortes similitudes avec les années 30 : une crise financière, une crise de l’économie réelle, une augmentation du chômage et, au final, une montée des tensions au sein de la société (dans notre cas, l’islamophobie semble avoir remplacé l’antisémitisme). Evidemment, il y a entre les années 30 et la période que nous vivons actuellement des différences notables, mais elles ne doivent pas nous empêcher d’être extrêmement vigilants : l’Histoire nous a appris que la haine de l’autre menait inévitablement au désastre ; il est primordial pas l’oublier.

 

Aussi, voici ce que j’ai à dire à François Hollande : il est temps de changer de politique et de s’attaquer aux inégalités entre ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien, il est temps d’orienter notre économie vers le mieux-disant social et écologique, il est temps de mettre un terme à l’arrogance de la Commission européenne, qui provoque catastrophe sur catastrophe dans les pays du sud de l’Europe, il est temps de lutter contre la finance, il est temps de réaffirmer le rôle de l’Etat en matière d’économie ; bref : il est temps de donner un contenu au « changement » promis. Ce sont ces mesures et ces mesures seules qui permettront de lutter efficacement contre le Front national : les déclarations de bonnes intentions ne suffisent plus. Il faut des actes. Des actes de gauche.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Je tiens d’abord à vous remercier de m’avoir proposé de répondre à vos questions : il est rare que nous soit donnée, comme vous l’avez fait, la possibilité de développer à loisir le discours qui est le nôtre. Ensuite, j’aimerais adresser un petit message à vos lecteurs : il existe un Parti de Gauche qui ne se résume pas aux caricatures véhiculées par les médias dominants. Certes, nous avons le verbe haut, nous parlons fort – parfois même « cru et dru » – et nous ne sommes pas toujours tendres avec les journalistes ; mais tous ces éléments mis en avant par les médias, qui se sentent agressés en tant que corporation, ne doivent pas cacher l’essentiel : nous développons un discours structuré et cohérent ayant pour seule ligne de mire l’intérêt général humain, ce qui passe pour nous par des mesures politiques (la Constituante, la démocratie dans l’entreprise, etc.), sociales (le smic à 1 700 euros, le salaire maximum, la refonte de l’impôt sur le revenu, etc.) et écologiques (la planification écologique, le protectionnisme solidaire, ect.). Par exemple, peu de gens savent que nous éditons régulièrement, chez Bruno Leprince, des livres sur des sujets divers et variés, pour expliquer ce que nous pensons de tel ou tel élément et/ou ce que nous proposerions si nous étions au pouvoir.

 

En d’autres termes, nous ne « vociférons » pas, nous n’« éructons pas » : nous sommes critiques, certes, mais nous faisons aussi de nombreuses propositions pour sortir de la crise par le haut, en expliquant de manière systématique à la fois pourquoi nous pensons que nos solutions sont les plus efficaces et comment les mettre en œuvre. Beaucoup ne s’astreignent pas à cet exercice et se contentent de proférer des lieux communs (« chacun sait que… », « personne ne conteste l’idée que… », etc.) qu’ils n’expliquent jamais ; cela appauvrit considérablement le débat public et participe de la montée de l’abstention. Au Parti de Gauche, nous appelons au contraire à une « Révolution citoyenne », c’est-à-dire un changement politique et économique par les urnes, qui s’appuie sur une vaste mobilisation populaire. Cela n’a de chance de fonctionner que si nous parvenons à élever le débat public et à montrer qu’un autre monde est possible si l’on accepte de sortir des « solutions » traditionnelles qui ont fait la preuve de leur inefficacité.

 

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Jérémy Coste

Porte-parole des Jeunes Forces Democrates FED, membre fondateur de l'UDI.

 

Jérémy Coste

  

"L'Europe a tant à montrer au monde..."

18.07

 

Bonjour Jérémy Coste. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Merci tout d’abord de nous donner une nouvelle fois la parole (deux interventions jusqu'ici, en août et novembre 2012, ndlr). Les fidèles lecteurs de Paroles d’Actu – relativement jeunes pour la plupart – sont des observateurs avisés de la vie politique française et je veux aujourd’hui partager avec eux ma conviction que le temps est venu d’agir. La jeunesse doit s’engager activement dans la vie démocratique de notre pays, contribuer à retisser la confiance perdue et restaurer les capacités d’action de la politique au service du plus grand nombre.

 

Quelle désespérance de voir ces derniers mois la fragmentation prévue et prévisible du bloc de gauche, avec un Parti socialiste incapable de faire la synthèse des idéologies contradictoires de ses alliés pour fixer un véritable cap, pour trouver des solutions. En face, rien de mieux, l’UMP est en triple faillite – morale, politique et financière. Pourtant la situation est grave, nous sommes la 6ème puissance mondiale mais les interrogations oppressantes « comment vivre, se nourrir, se loger, se soigner, trouver un emploi » se multiplient pour les Français, dans toutes les catégories sociales.

 

Les partis extrémistes profitent de cette situation mais n’offrent que le chaos comme échappatoire. Je veux dire aujourd’hui que le parti auquel j’appartiens, l’UDI, a réalisé un important travail ces derniers mois pour s’imposer comme la seule alternative crédible, républicaine et efficace à l’UMP et au PS. Beaucoup d’élus volontaires nous ont rejoint, des militants aussi, nous sommes près de 50 000 ! Et nous avons eu nos premières victoires, notamment avec l’élection d’un nouveau député UDI représentant les Français de l’étranger (Italie, Turquie, Israël, Grèce, Italie, Malte, Chypre).

 

A l’UDI, nous progressons, nous proposons. Désormais, nous sommes une nouvelle force politique dans notre pays et nous avons la volonté de réformer un système qui ne fonctionne plus au bénéfice des Français. Les jeunes de l’UDI joueront notamment leur rôle dans ce renouveau que nous voulons porter. Il faut continuer de croire en la France et en l’Europe malgré les difficultés.

 

Personnellement, j’ai décidé de m’engager dans cette voie en soutenant tous ceux qui voudront s’investir utilement et en travaillant un projet politique qui sorte des sentiers battus. Concrètement, j’ai accepté la mission que m’a proposée Jean-Christophe LAGARDE, Secrétaire général de l’UDI et Président de la FED (Force Européenne Démocrate), d’animer une Agora Démocrate. Je prends cette mission très à cœur, je la conçois comme un espace d’échange et de propositions, un lieu de rencontre avec les Français afin de poser les fondations d’un projet novateur pour la France et l’Europe. Cette Agora démocrate, ouverte à tous, est un tableau d’anticipation pour l’avenir, nous pouvons tout inventer et repenser. Notre projet sera révolutionnaire !

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Il est sans doute trop tôt pour établir un bilan, mais l’on peut au moins s’inquiéter de l’absence de ligne directrice dans la politique du Gouvernement, de vision d’avenir cohérente et claire à laquelle s’accrocher. Personne ne comprend rien à ses actions désordonnées, faîtes au jour le jour. Même leurs alliés écologistes et d’extrême gauche sont déstabilisés ! François HOLLANDE voulait tout changer, mais personne n’avait imaginé que la France plongerait davantage… Quels fruits retirent les Français des choix effectués, des lois votées il y a un an, dès son élection ? La France décline et la population souffre. Ce ne sont pas des formules creuses et emphatiques. Dans votre entourage, combien connaissez-vous de personnes qui galèrent pour trouver un boulot, qui peinent à finir le mois ?

 

A cause de ce manque de cap politique, François HOLLANDE n’a pas non plus réussi à se glisser dans les habits de chef d’État, à rassembler la communauté nationale, à susciter un enthousiasme. Lui-même n’impose que difficilement ses volontés à sa majorité et à son gouvernement. Les divergences au sein de l’équipe gouvernementale se multiplient, ce qui prouve que c’est une équipe de circonstance, constituée pour ménager des équilibres partisans et pas pour redresser la France et servir l’intérêt général !

 

Et comment ne pas reprocher aussi à François HOLLANDE son manque criant de sincérité face à la situation. Il a été élu sur le déni, en clamant pendant toute sa campagne que la crise n’existait pas et que le remplacement de Nicolas SARKOZY suffirait à tout résoudre. Il continue aujourd’hui à nier l’évidence, nier la réalité quotidienne que subissent la majorité des Français. Est-ce digne d’un chef d’État ?

 

Nous aurons dans les mois et les années qui viennent des choix difficiles et importants à faire, sur nos institutions, le rôle de l’État, notre vision du système économique international, la place de la France dans le concert des nations… Quel modèle voulons-nous suivre ? La Chine, les États-Unis ? Ou inventer/défendre notre propre modèle ? Nous devons décider quelle voie nous souhaitons emprunter et quel monde nous souhaitons léguer aux générations futures.

 

Personnellement, je ne rêve ni du « maoïsme capitaliste » ni du « libéralisme sécuritaire ». L’Europe de nos pères fondateurs reste pour moi une référence. Je veux que nous retrouvions cette Europe des peuples et cette Europe des territoires. Je désire que nous soyons à nouveau ambitieux et que nous retrouvions notre fierté d’avoir fait ce que personne d’autre au monde n’a su faire : unir 500 millions de personnes tout en préservant notre diversité, héritage d’une histoire commune pluriséculaires. Je désire que les Européens se réveillent et cessent d'accepter la soumission aux grandes puissances. Nous avons tant à montrer au monde...

 

François HOLLANDE ne s’engage pas dans cette voie, par ses attaques répétées contre l’Allemagne et la Commission européenne. Je garde quand même espoir que cette politique soit infléchie et qu’il agisse enfin pour trouver des solutions. L’UDI prendra toute sa part dans ce travail, dans une démarche d’opposition constructive et de proposition, comme elle l’a toujours fait.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Concrètement, il faut commencer par une refonte de nos institutions. Je n’ai pas peur de parler de Nouvelle république car je suis convaincu que notre système démocratique est à bout de souffle. Il me semble opportun d’ouvrir les yeux sur le monde tel qu’il évolue et de prendre conscience des nouveaux enjeux et des puissances qui émergent.

 

Le redressement aurait donc dû commencer par une réforme institutionnelle majeure qui replace le citoyen au cœur du processus décisionnel. La Suisse à cet égard fait office d’exemple. Les sujets nationaux sont tranchés par le Gouvernement central et les questions de société sont tranchées par référendum populaire. Parfois, il est vrai que cela peut aboutir à des dérives populistes, il faut en être conscient mais cela a le mérite de préserver un lien de confiance entre le peuple et ses dirigeants. Pour réussir ce changement institutionnel, l’avis du peuple est essentiel. Partout sur le territoire national, nous pourrions interroger les Français dans le cadre d’ateliers citoyens, une sorte de constituante populaire.

 

Le redressement économique doit aussi aller de pair avec la restauration de la République et de la confiance. Je ne crois pas en revanche que l’amélioration à la marge d’un système défaillant permette de s’en sortir durablement. Nous ne faisons qu’empiler les pansements sans soigner le mal à la racine. Le capitalisme financier ne répond plus aux exigences de notre société. Ce système qui a porté ses fruits jusque dans les années 1990, est désormais coupé de la réalité. Il faut revenir à un capitalisme familial qui replace l’Homme comme décideur.

 

De plus, je suis perplexe face à l’idée que la France, seule, puisse s’en sortir. Je crains qu’en ne participant pas plus activement à la création d’une Europe fédérale, la France perde à terme son identité, sa créativité, sa crédibilité et son influence dans le monde. Je suis en revanche certain que si l’Europe fait enfin son saut fédéral, qu’elle harmonise sa politique fiscale et migratoire, qu’elle se concentre sur les enjeux essentiels que sont la stratégie économique et la géopolitique, la France en sortira renforcée. A fortiori si elle est l’un des acteurs principaux de ce changement.

 

Pour résumer, je dirais que la France doit adapter ses institutions à son temps et aux nouvelles attentes et pratiques des Français. Elle doit ensuite engager les réformes économiques en allégeant les charges qui freinent la création d’emplois. Elle doit enfin s’engager franchement en faveur de la construction d’une Europe puissante et plus démocratique qui nous protégera tous. Ces trois priorités constitueraient déjà à elles-seules un cap !

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? 

 

Quelles que soit ses convictions, et même si je ne les partage pas toutes, loin de là, il est temps qu’il agisse avec fermeté, clarté, efficacité. La politique tiède, ça suffit. Il y a urgence, il faut qu’un changement radical s’opère.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Pour relever ces défis, l’UDI est prête, la structuration de notre parti sera entièrement achevée à la rentrée après moins d’un an d’existence, c’est une belle réussite. Les Jeunes de l’UDI disposeront à cette date d’une organisation opérationnelle pour accompagner l’UDI et ses élus dans leurs objectifs. Cette naissance ne peut découler que d’élections directes qui légitimeront pleinement l’équipe élue. Après une phase de transition avec une direction provisoire, les militants vont pouvoir reprendre la parole et définir eux-mêmes l’orientation de notre mouvement. Je suis heureux d’avoir contribué à cette réalisation.

 

Une équipe renouvelée doit émerger, porteuse d’une vision nouvelle. Personnellement, j’aiderai ces visages nouveaux à construire un mouvement moderne et un projet novateur pour notre pays.

 

Je pense que l’UDI est forte de la diversité de ses sensibilités. C’est pour cela que je crois que les composantes de l’UDI et des Jeunes UDI doivent continuer leur réflexion politique propre tout en agissant de concert avec les équipes dirigeantes. Par conséquent, l’idée formulée par l’un des membres de notre direction provisoire de créer une instance réunissant les responsables de ces mouvements me semble pertinente. Cela permettra de mieux coordonner nos actions futures. Mais l'essentiel pour moi est d'encourager les jeunes à nous rejoindre et construire une France nouvelle. Notre avenir est plus que jamais entre nos mains.

 

Pour conclure, je veux souhaiter à tous un excellent été.

 

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Alexis Mancel

Militant au sein de l'UMP. Initiateur du Débat Club.

 

Alexis Mancel

  

"Qu'il incarne l'homme providentiel dont notre pays a besoin"

18.07

 

Bonjour Alexis Mancel. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Il faut d’abord qu’ils sachent qu’il n’y a rien de plus noble que de s’engager pour son pays et ses valeurs, et c’est ce que je fais. Ensuite, je ne peux pas le cacher : je suis fils de député et je dois par conséquent en assumer les avantages et les inconvénients. Cela n’a pas toujours été facile mais ayant suivi et accompagné mon père depuis un certain nombre d’années, je peux vous dire que l’on peut réaliser de belles choses grâce à la politique. Il faut arrêt de tirer à boulets rouges sur nos responsables qui pour l’immense majorité d’entre eux font un travail formidable et dédient leur vie au service des habitants.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Je crois que tout le monde s’accorde sur une chose : il n’est pas à la hauteur. Rappelons que nous sommes la 5ème puissance du monde, que le monde entier nous envie et qu’il y a encore deux ans nous étions au 4ème rang des investissements directs à l’étranger ! Toutefois, les premiers symptômes de la déchéance sont de plus en plus flagrants, en commençant par Paris qui, autrefois dans le Top 10 des capitales attractives, a été reléguée à la 15ème place. Et ce n’est que le début car la pression fiscale subie par les entreprises ne cesse de s’alourdir. Le gouvernement actuel n'offre aucune visibilité aux investisseurs, aucun projet de grande envergure, comme la France a pu en connaître sous De Gaulle ou même Sarkozy avec le Grand Paris. Je conçois la France comme un grand pays, un pays puissant capable de rayonner économiquement et culturellement mais malheureusement c’est le chemin inverse que nous empruntons actuellement. Concernant sa manière de gouverner, il faut être mathématicien pour calculer le nombre de promesses déjà reniées ! À cela s’ajoute un manque de charisme qui s’incarne par son incapacité à faire preuve d’autorité. C’est le premier président de la République française qui se fait publiquement critiquer par son propre gouvernement !

 

Enfin, sur la représentation de la France à l’étranger, il y en aurait tant à dire en commençant par le poids sans cesse décroissant de la France en Europe. On pourrait aussi s’attarder sur toutes les « boulettes » qui, mises bout à bout, décrédibilisent considérablement notre pays. On ne peut pas trop attendre d’un président qui avant d’entrer en exercice n’avait jamais mis les pieds en Chine…

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Je vois trois axes majeurs essentiels au redémarrage de notre économie : la compétitivité, la libéralisation du marché du travail et l’innovation.

 

D’abord la compétitivité, car le constat est simple : nous avons un coût du travail de 10% supérieur à nos voisins allemands, alors qu’il était de 10% inférieur il y a encore 10 ans. De droite comme de gauche, nous avons laissé exploser les prélèvements de toutes sortes ce qui a un double effet néfaste : on décourage le recrutement et on atteint un coût horaire exorbitant.

 

Ensuite la libéralisation du marché du travail ne doit pas se faire avec des mesurettes. C’est une refonte totale de notre code du travail qui s’impose à nous. Il n’y a aucun point commun entre le monde du travail d’aujourd’hui et celui des années 70. Le code a certes évolué mais dans des proportions bien moindres que l’évolution de notre société. Cela doit passer par exemple par un contrat de travail unique mais aussi par un système d’embauche / licenciement beaucoup plus simple.

 

Enfin, il n’y a pas d’économie qui prospère sans innovation, et cela passe par des investissements massifs de toutes nos PME dans la recherche et le développement. Ce ne sont pas les grands groupes du CAC 40 qui sortiront la France du gouffre mais bien nos petites et moyennes entreprises qui sont le cœur du dynamisme français. Elles doivent, avec l’aide de l’État, être les leaders mondiaux de leur secteur d’activité.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?

 

Je ne pense pas que François Hollande soit quelqu’un d’incompétent, bien au contraire. En revanche, je voudrais qu’il incarne l’homme providentiel dont notre pays a tant besoin pour sortir de l’ornière. Je voudrais qu’il prenne véritablement conscience de la tâche qui est la sienne et que l’on ne peut plus se permettre de faire de la politique électoraliste. L’heure est grave et malheureusement ce n’est pas avec le mariage pour tous, la taxe à 75% ou encore le droit de vote des étrangers que les Français verront leur qualité de vie progresser.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Je voudrais d’abord saluer l’équipe de Paroles d’actu qui fait un excellent travail grâce à leurs interviews pertinentes.

 

Pour terminer, je veux pointer une situation alarmante : jamais dans l’histoire de la 5ème république le fossé entre le citoyen et son responsable politique n’aura été si important. En effet, les faibles taux de participation aux élections témoignent de la perte de confiance et de crédibilité envers nos responsables politiques. Je pense qu’à vouloir faire trop de démocratie, nous avons tué la démocratie et il faut y remédier par deux façons.

 

D’abord en clarifiant le mille-feuille administratif. A cause de toutes nos strates administratives, nous avons le record mondial du nombre d’élus par habitant. Cela fait-il de nous le pays le mieux géré et le plus démocratique ? J’en doute. Il faut donc moins de strates, moins d’élus.

 

En second lieu, il faut qu’il y ait plus de justice démocratique. Dans l’Oise, le président de mon conseil général est le recordman des mandats : 17 ! Comment peut-on faire croire aux Français que l’on peut exercer proprement autant de fonctions ? D’autant plus que, d’un point de vue financier, un certain nombre de ces mandats ne rentre même pas dans le plafonnement d’indemnités. Il est temps de limiter à deux le nombre de mandats électoraux. Quand je me mets à la place d’un Français moyen qui a du mal à boucler ses fins de mois et qui travaille sans relâche pour nourrir sa famille, je constate ce genre de situation et je me dis qu’il reste beaucoup, beaucoup de choses à réaliser dans notre pays.

 

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Lorenzo de La Rochefoucauld

Militant au sein de l'UMP ("La Droite forte").

 

Lorenzo de la Rochefoucauld

  

"Que François Hollande arrête de se comporter en chef de clan"

29.07

 

Bonjour Lorenzo de La Rochefoucauld. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Bonjour. Merci de m'avoir invité. C'est la première fois que je m'exprime dans Paroles d'Actu et j'en suis ravi !

 

J'ai commencé à militer avec mes amis à l'université, mais c'est pendant la dernière campagne présidentielle que j'ai littéralement attrapé la « fièvre » de la politique. Comme bon nombre de mes amis, c'est Nicolas Sarkozy qui m'a donné envie de m'engager : son amour pour la France, son incroyable énergie, sa capacité à se rendre indispensable sur tous les sujets sont autant de sources d'inspiration pour moi.

 

Je milite à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis. J'ai connu Saint-Ouen à travers mon travail. J'ai d'emblée été séduit par cette ville si particulière qui se situe aux portes de Paris, avec un fort potentiel (On y trouve notamment le siège de Samsung France), et qui mérite aujourd'hui autre chose que de faire la une pour son taux d'insécurité record ou pour sa mauvaise gestion qui en a fait la troisième ville la plus endettée de France. Saint-Ouen doit connaître l'alternance en 2014 pour retrouver la maîtrise de son destin et pour se donner une nouvelle ambition, en cohérence avec le développement du Grand Paris.

 

Comme militant engagé UMP, je ferai tout mon possible pour faire gagner la droite et le centre aux élections municipales en mars prochain.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Je suis d'accord avec vous : dresser le bilan d'un quinquennat au bout d'un an, c'est un peu rapide. Mais c'est tout à fait suffisant pour parler de sa façon de gouverner, de la politique qu'il a choisi d'entreprendre, dans ses grandes lignes...

 

François Hollande se voulait « normal », il en devient presque médiocre. Sa boîte à outils n'a pas l'air de convaincre les Français (sa cote de popularité ne cesse de chuter) et son interview lors du 14 juillet n'est franchement pas rassurante. Surtout lorsqu'il affirme : « La reprise, elle est là. »Quant à ses ministres, ils ont pris l'habitude de s'émanciper sur la place publique.

 

Il a consacré six mois au mariage gay, mais qu'a-t-il fait pour lutter contre le chômage ou l'insécurité ? Attendons les réformes nécessaires de 2014.

 

Sur la scène internationale, on a du mal à entendre la voix de François Hollande. Obama en oublie même son nom... Sur la scène européenne, c'est du pareil au même. Le pouvoir socialiste semble en effet plus attaché à casser le couple franco-allemand, qui représente pourtant 92% du PIB de la Chine, plutôt qu'à le développer.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

En France, on n'investit plus, on n'embauche plus, on ne crée plus de richesse : le pays est en panne. Il faut que François Hollande encourage l'entrepreneuriat et non qu'il l'asphyxie comme il l'a fait en 2013 en augmentant partout la fiscalité. Je pense que mon ami Jonas Haddad a raison de dire qu'il faut investir massivement dans notre jeunesse.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?

 

J'aimerais que François Hollande arrête de se comporter comme le chef d'un clan ou d'un parti et qu'il soit le président de tous les Français, de ceux qui ont voté pour lui comme de ceux qui n'ont pas voté pour lui. Je souhaiterais qu'il s'attache à mener les réformes indispensables pour enrailler notre déclin, à l'image de la réforme des retraites ou encore de la question de la compétitivité, trop vite oubliée.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Si vous pensez comme moi, alors faites vivre la démocratie et engagez-vous dans vos territoires pour les municipales !

 

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Florian Brunner

Représentant des Jeunes Démocrates de France (Young Democrats for Europe),

Président des Jeunes Démocrates (MoDem) d’Alsace.

 

Florian Brunner

  

"Il faut un sursaut du peuple français"

09.08

 

Bonjour Florian Brunner. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Je suis actuellement Président des Jeunes Démocrates d’Alsace et Représentant des Jeunes Démocrates de France chez les Young Democrats for Europe. Durant mon parcours, j’ai toujours tenté de renouveler l’engagement et l’action politique. J’ai participé à de nombreuses démarches collectives dépassant les clivages au service d’un projet commun.

 

En 2008, après l’annulation de premières élections municipales à Colmar en Alsace par le Tribunal Administratif de Strasbourg, des jeunes de tous courants politiques se sont retrouvés pour constituer une liste dépassant les clivages. J’ai participé à cette aventure. Nous avons constitué une liste « Bougeons les lignes ! ». Le Maire est repassé dès le 1er tour. Notre liste a totalisé 1088 voix soit 5,39% des suffrages. Nous avons été remboursés et notre tête de liste, Tristan Denéchaud, a été élu au Conseil Municipal de Colmar. Nous avons constitué une association afin de structurer notre action. J’en ai été Secrétaire durant trois ans et Président durant un an.

 

Début 2012, dans le contexte du débat sur la Collectivité Territoriale d’Alsace, un collectif « transpartisan » de jeunes engagés sera formé. Les Jeunes Démocrates d’Alsace en font partie. Le collectif Alsace Unie regroupe outre les jeunes MoDem, des jeunes UMP, PS, EELV et « Bougeons les lignes ! ». Nous structurons une association début 2013 afin de défendre le « Oui » à la Collectivité Territoriale d’Alsace. Malgré le résultat du référendum chaotique, l’expérience sera positive pour les Jeunes Démocrates d’Alsace. Nous avons réussi à émerger et à nous affirmer dans une coalition, notamment au niveau médiatique. Nous avons pu entraîner une formation dynamique dans une campagne électorale qui mobilisait de nombreux acteurs. Les Jeunes Démocrates d’Alsace ont été fiers de défendre un projet pour l’Alsace et continuent de s’engager pour leur Région.

 

J’ai également commencé à travailler pour Jean Lassalle, le député MoDem qui fait un tour de France à pied pour écouter les citoyens. J’ai rencontré Jean Lassalle à Strasbourg, où j’ai organisé une réunion publique pour sa venue. Nous avons marché dans Strasbourg puis nous nous sommes retrouvés à Gueberschwihr pour entamer une marche de 17h à 00h30 où je l’ai guidé jusqu’à Ensisheim. Une marche sous les étoiles, où nous avons pu échanger sur l’exercice physique, les montagnes et la famille. Guidés par l'équipe des militants MoDem de Mulhouse, nous nous sommes rendus le lendemain à Mulhouse. J’ai été chargé par Jean Lassalle d'animer une équipe sur le thème des Jeunes et de l'Europe, dans le cadre des Cahiers de l’Espoir.

 

À côté de l’action politique, j’aime beaucoup pratiquer le sport. Je me suis adonné au ski, à l’escrime, à la randonnée, au jogging, à la natation et à la musculation. Je suis également un grand cinéphile, féru de l’actualité du 7ème art, avec un penchant pour l’action et l’aventure. Je compose également de la musique électronique et je travaille sur différents projets en ce moment.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

En 2012, j’ai voté François Hollande au second tour de la présidentielle. Je l’avais annoncé dans les médias locaux. La présence de François Hollande dans l’élection présidentielle en tant que candidat de la gauche ne m’a pas surpris. En effet François Hollande, dès fin 2009 s’est lancé dans une phase de conquête du parti en vue de 2012. Un homme qui a été Premier secrétaire du Parti Socialiste pendant tant d’années avait forcément une bonne connaissance des réseaux et une bonne maîtrise qui en faisaient dès le début, le véritable favori des primaires socialistes. Certes, Dominique Strauss-Kahn était flambant neuf au FMI mais ses relations avec les femmes soulevaient déjà des scandales, il semblait évident qu’elles le rattraperaient. François Hollande semblait être un bon manœuvrier avec suffisamment d’intelligence et de fond pour y arriver. Surtout il était sous-estimé ce qui devait faciliter sa percée. Ça a été le cas. François Hollande avait un bon discours au départ et a amené des propositions intéressantes mais au fur et à mesure de la campagne, il a été piégé dans son parti. En outre, une fois élu, il était clair que l’équipe qu’il mettrait en place ne serait pas en accord avec un véritable changement et qu’il devrait s’en accommoder. « Le changement, c’est maintenant », personne n’y a vraiment cru. Le changement pour beaucoup de citoyens, c’était le départ de Nicolas Sarkozy. Et en effet, nous avons soufflé avec le résultat de la présidentielle. Nicolas Sarkozy était trop proche des thèses de l’extrême-droite, trop atlantiste. Nicolas Sarkozy ne répondait plus aux attentes de l’aile centriste de la droite qui a d’ailleurs voté pour François Hollande. François Hollande apparaissait comme un homme plus modéré et ouvert au dialogue. Nicolas Sarkozy est un homme trop fermé, trop autoritaire et chaotique dans son action. En outre, de nombreuses affaires ont animé le mandat de Nicolas Sarkozy. Il fallait en finir. Nicolas Sarkozy a perdu parce qu’il ne rassemblait plus son camp et surtout son aile modérée. La stratégie de siphonner l’extrême-droite a été un échec. Du président sortant, on attendait un barrage, pas un mariage. Tous ces facteurs font qu’un an après, je ne regrette pas mon vote pour François Hollande.

 

Après le délire sarkozyste pro-américain, le retrait des troupes françaises d’Afghanistan est à saluer. Dans la Défense française, nous continuons cependant à colmater les brèches. Notre Armée est encore de qualité et a une bonne capacité d’action, mais nous restons trop limités. L’intervention au Mali en reste un exemple : nous avons été leaders de l’intervention mais nous avons eu de grands soutiens logistiques de la part d’alliés comme les États-Unis. En outre, cette action au Mali a permis de mettre fin à l’autocongratulation de Nicolas Sarkozy, Chef de Guerre autoproclamé depuis l’intervention en Libye contre un homme à qui il avait ouvert les bras au début de son mandat. François Hollande n’étant pas crédible en Chef de Guerre, on est maintenant sûr de calmer les fantasmes de la classe politique française sur les expéditions militaires. En plus, ils ont l’air d’avoir compris que ça avait des coûts. La Défense européenne est un chantier très important. Nous devons le débuter. Les pays européens sont encore trop mous sur cette question et le chemin vers une armée européenne semble difficile. Mais il faut s’y atteler. Nous avons besoin de leaders qui fassent des compromis et qui, en même temps, sachent trancher. Nicolas Sarkozy tranchait à l’excès et François Hollande veut s’entendre avec tout le monde. Nous avons deux opposés. Au final ce serait plus simple, si ces deux personnalités n’en formaient qu’une pour trouver un équilibre. La légalisation du mariage homosexuel était une avancée nécessaire, même si un autre terme comme Union aurait été préférable et même si le débat suscité par cette légalisation a entraîné trop de violences. Ces violences auraient dû être évitées. C’est curieux que notre pays en soit arrivé jusque là avec un président plutôt tourné vers le compromis…Il faut dire que ces violences arrangeaient bien du monde. Pour la droite et l’extrême-droite, on ne parlait plus de leurs divisions et ils pouvaient mobiliser leur électorat sur cette thématique. Pour la gauche, on n’abordait pas d’autres problèmes au gouvernement. Heureusement, tout ce désordre est désormais fini. Il était temps, ça devenait usant.

 

Au niveau de la culture, François Hollande et son gouvernement ont eu raison de défendre l’exception culturelle dans le domaine de l’audiovisuel. L’exception culturelle est un sujet très important pour l’identité des pays et leurs marchés. L’exception culturelle ne concerne pas que la France mais l’ensemble des cultures et des pays qui doivent se protéger face à un marché très libéral et dangereux. Nous ne devons pas être abreuvés de culture américaine, nous devons aussi avoir nos propres contenus culturels. C’est aussi important que la question de l’environnement. La diversité culturelle doit être entretenue comme la diversité des espèces d’animaux ou de plantes. Jean-Michel Jarre, le président de la Confédération Internationale des Sociétés d'Auteurs et Compositeurs (CISAC) a rappelé ces éléments avec beaucoup de pertinence et un beau mordant. Nous ne sommes pas les Indiens d’Amérique, incapables de se défendre face aux colons. Le cinéma américain peut être de grande qualité mais il produit aussi trop de films et trop de films de mauvaise qualité. Un débat s’est ouvert sur ce sujet aux Etats-Unis. Les studios américains ont tendance à vouloir placer trop d’argent dans des blockbusters (ou « tent-poles ») censés ramener de gros bénéfices alors que le public n’est pas demandeur ce qui conduit à de grands échecs financiers qui remettent en cause toute l’industrie hollywoodienne. Avec Lone Ranger, Disney a subi de lourdes pertes. Disney tient aujourd’hui grâce au succès de ses parcs d’attraction Disney World. Nous ne devons à aucun prix rentrer dans un tel système qui risque d’ailleurs de s’effondrer. De grands cinéastes américains comme Steven Spielberg poussent des cris d’alarme. Nous pouvons construire une alternative, fondée sur une économie plus durable.

 

Nous pouvons aussi constater que les médias restent accrochés à la fonction de Président de la République. En fin de compte, la médiatisation de la fonction se poursuit mais cette fonction apparaît de plus en plus vide de sens. François Hollande est prisonnier de son camp et avec l’état de l’Administration française actuelle, il n’a pas de véritables leviers d’action. Les citoyens ont aussi tendance à tout ramener à la fonction présidentielle. La réalité, c’est que le Président de la République (c’était aussi vrai du temps de Nicolas Sarkozy) n’est pas responsable de tout. De manière plus globale, les responsables politiques ne sont pas la source de tous les maux en France. Il y a ce que toute une société (notamment celle qui a émergé en Mai 68) a échafaudé : une France à la traine, avec de nombreux problèmes de fonctionnement. Le système scolaire français connaît de graves problèmes de l’école primaire à l’Université, l’Administration française est une usine à gaz sans efficacité, la création et l’entrepreneuriat ne sont pas assez favorisés et il reste trop de pessimisme et de résignation. Les Français sont aussi trop figés sur le passé, il serait temps de penser à l’avenir. Le pays, l’histoire d’un pays est un concept auquel les Français semblent attachés. Ce concept a sa pertinence. Mais les Français doivent aussi prendre du recul. D’abord nous sommes tous des êtres humains sur une planète installée dans un espace qui semble infini. L’exploration spatiale est un grand défi aussi qui est à relever. La France a un rôle à y jouer, d’abord parce qu’elle y a pris une belle avance en Europe avec Ariane. La France s’est lancée dans la conquête spatiale sous l’impulsion du Général De Gaulle puis l’Union européenne a rejoint cette démarche. Dans les années 60, la France était la 3ème puissance spatiale dans le monde. Aujourd’hui l’exploration spatiale en Europe a un beau potentiel. Dans le domaine scientifique, il reste de nombreuses choses à accomplir. Il est important que les Français se mettent à comprendre l’avenir et à en parler. On ne fait pas l’Histoire en pensant à l’Histoire, on fait l’Histoire en pensant à l’avenir. Ce que nous regardons comme des actes passés ont d’abord été des actes d’avenir. La France d’ailleurs est un pays moderne avec de nombreux atouts qu’elle peut exploiter. Nous sommes au sein d’une union économique forte (l’Union européenne), nous ne connaissons plus de guerres sur notre sol, notre système sanitaire est efficace, nous avons de nombreuses possibilités. Rien ne justifie un tel pessimisme. Nous ne sommes pas dans un pays ravagé d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique du Sud, nous sommes en France et en Europe. Une différence de taille.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Je ne pense pas que le « redressement » doive être l’objectif. Si l’on ne voit que ça, on risque surtout de ne rien atteindre. La crise ce n’est pas un passage entre une période où tout allait bien et une autre période où tout ira mieux. Il ne suffira pas d’attendre pour que tout se redresse par miracle. Dans le terme de « redressement », il y a l’idée aussi de tout rétablir comme dans un état antérieur. Or, soyons lucides, depuis les années 70, la France n’arrive pas à enrayer le chômage. Et les années 60, aussi éclatantes qu’elles ont pu être, comportent aussi leur part d’ombre. Nous n’allons donc pas remonter le temps. Ce qu’il faut, c’est initier un renouveau. Il faut oublier les vieilles méthodes pour entamer une démarche nouvelle et différente. Il y a tant de structures à changer, tant de réformes à faire que le terme « redressement » est faible. Nous devons parler de « Renouveau ».

  

Nous pouvons évidemment envisager de nombreuses réformes. Le système éducatif actuel n’est plus adapté à la jeunesse. Trop de pertes d'élèves chaque année sans diplôme, trop de chute du niveau, pas assez d'apprentissage et d'indépendance de l'élève (apprendre à apprendre…). L’obsession de la mémorisation dans le système scolaire français est une grave erreur. La capacité de mémorisation n’est en rien une preuve d’intelligence. L’intelligence humaine regroupe d’autres aspects comme la capacité de réflexion et de déduction. Ces aspects sont tout simplement ignorés voire méprisés dans l’Université française. On en constate aujourd’hui les dégâts. Les responsables universitaires les plus réformateurs sont paralysés, le système reste figé dans son inefficacité et refuse de bouger. Nous pourrions instaurer une sorte de BAC à la carte où les élèves trouveraient leurs spécialités avec une refonte totale de l’Université, une université moins théorique et plus proche de la pratique et du monde de l’emploi. Il serait important de mettre comme priorité l’enseignement des langues, encore une fois moins de théorie et plus de pratique. L'éducation est aujourd'hui également citoyenne. Elle apprend à vivre dans la société dans laquelle on évolue, à la comprendre, à devenir une personne civique et à se perfectionner dans un domaine choisi pour trouver un travail qui nous intéresse afin de gagner sa vie. Aujourd'hui, on demande à l'éducation de plus en plus de remplacer les parents dans le sens où, par la variété des cultures, elle a besoin d'apprendre les valeurs communes qui pourraient paraître basiques pour certains mais qui manquent à d'autres. L'éducation est dans un grand paradoxe aussi entre les riches et pauvres, avec une très forte inégalité. Elle en a un autre en ce qui concerne les zones géographiques. Elle a de plus en plus de priorités et est la base même de notre société future, de nos futures élites, elle doit de plus en plus accomplir des missions différentes et ceci avec des moyens qui ne suivent pas. Ainsi, à la place d'un service militaire strict, et à la place de rien (la journée d'appel à la défense qui est inutile), nous pourrions imaginer plusieurs options : un service européen qui sera au choix soit militaire, soit dans une association caritative pour apprendre à tout le monde, quelles que soient les ressources de ses parents, que la solidarité est une force et la base d'une société soudée, unie pour repartir dans une même direction, non divisée. Il pourrait également y avoir des partenariats dès le plus jeune âge entre les écoles des différentes nations européennes afin de créer un partage culturel européen, d’apprendre une langue très jeune. Tout cela va dans le sens d’un accès à la culture : développer les liens entre les nations européennes. Vouloir créer un État européen avec une Constitution, c'est bien, mais il faut déjà créer un lien culturel, du moins développer celui qui existe déjà. Rapprocher les générations lors des manifestations, conserver les cultures et traditions géographiques qui sont une richesse incroyable et qui prouvent que la France est un pays uni dans la diversité, un bon exemple pour l'Europe. Les jeunes devraient aussi pouvoir créer leur entreprise plus facilement. Quand on est jeune, on a de nombreuses idées, et pas d’argent pour les réaliser. Ensuite quand on a un peu de moyens on n'a plus d'idées ou beaucoup moins, sauf exception pour des gens très créatifs. C'est là que le lien doit se faire, entre d'un côté, des banques, des structures de financement (associatives, coopératives, ou encore publiques - collectivités), ou des entreprises importantes, voire des particuliers, et de l'autre côté, des jeunes qui ont envie d'entreprendre. Bien sûr, il y aura des pertes, des faillites, mais qui ne tente rien n'a rien. C'est encore une force de nos voisins allemands ou suisses, chez qui on voit nombre de jeunes entrepreneurs. Chez nous, si l'on n’a pas au minimum la trentaine, on ne nous fait pas confiance et on ne nous prête pas un centime.

 

Quelles que soient les divisions aujourd'hui sur la fainéantise, la qualité de travail des chômeurs, les qualifications des chômeurs, le principal problème est qu'il n'existe pas autant de nombre de places à pourvoir que de demandeurs d'emploi. C'est à dire que ce n'est pas parce que les chômeurs sont fainéants qu’il y a du chômage mais parce qu'il manque de la demande de travail. Cette pénurie de demande de travail s'explique par de multiples raisons combinées : la complexité de notre code du travail, des lois et règlements imposants et non plus naturels, un problème du lien éducation et monde du travail, des capacités non exploitées des personnes qui n'arrivent pas à se mettre en valeur et qui n'ont plus confiance en elles pour se lancer dans un travail et se perfectionner, ce dernier point étant essentiel aujourd'hui. Il faudrait mettre en place un système de retraite plus juste, négocier dans les conventions collectives, les branches, les conventions spécifiques par emploi, et créer une fiche nationale des métiers qui existent avec une tolérance de l'âge de départ à la retraite. L'espérance de vie augmente, mais la force de l'employé, sa santé ne suivent pas forcément en fonction de l'emploi qu'il a occupé durant toute sa vie.

 

Il y a aussi des blocages comportementaux ou barrières comportementales : nous ne pouvons que constater l’échec du vivre ensemble dans l’entreprise et l’administration. La rationalisation des process (procédés de création de biens ou de services) passe par une simplification outrancière des tâches de production, des savoir-faire se perdent et une déqualification technique des acteurs s’opère. Le but final est d’employer moins de monde, quitte à perdre en technicité. Depuis le début de la contraction du marché du travail, on voit se déployer avec force des stratégies de verrouillage et d’accaparement de postes, et ce jusqu’aux plus hautes responsabilités. De par leur formation, les cadres ne connaissent pas le terrain, entraînant des décisions hasardeuses et empiriques, ce qui les décrédibilise face à leurs employés. Une mise à plat est nécessaire : en temps de crise, le réflexe est de durcir les conditions de travail sans repenser l’organisation et les moyens en œuvre. Les solutions éculées sont maintenues coûte que coûte et les solutions alternatives ne sont pas mises en œuvre car on a exclu ou bridé les créatifs qui pourraient les porter. Il faut à tout prix attirer des individus prometteurs dans les filières professionnelles, qu’ils s’étoffent sur le terrain afin de donner à terme tout leur potentiel dans l’encadrement ou la recherche et développement. À l’exemple des CFA (Centre de Formation d’Apprentis), il faut que l’enseignement et le monde du travail se rapprochent pour leur bénéfice mutuel, avec des passerelles favorisant les va-et-vient entre enseignement et activités professionnelles pour les étudiants mais aussi les professeurs. Ainsi nous pouvons que constater un énorme gâchis, des potentiels bridés voire ignorés, ceux-là même qui nous permettraient de nous en sortir, mais par-dessus tout une crise de confiance. L’entrepreneur n’a plus la confiance de l’investisseur, le dirigeant n’a plus la confiance du travailleur, le politique n’a plus la confiance du citoyen, et les aînés n’ont plus la confiance de la jeunesse. On le voit déjà, il n’est plus question du Président de la République mais bien de nos problèmes, de nos lacunes et de nos erreurs. Il n’est plus question de l’Europe qui nous causerait du tort, il est bien question des retards de la France dans de nombreux domaines. Et l’Europe, on le voit, apporte de nombreuses solutions. Si nous voulons un avenir, nous devrons savoir l’inscrire dans le cadre de l’Union européenne. Ce que j’appelle de mes vœux, c’est un sursaut des Français. Il est trop facile de plier et de pleurer lorsque les temps apparaissent difficiles. Un peuple doit savoir se montrer courageux et nous ne nous en sortirons qu’en mobilisant l’intelligence collective.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ? Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Je peux lui dire qu’il ne sert à rien d’occuper une fonction comme la sienne, sauf pour s’attirer une multitude de désagréments, sauf pour se retrouver attaqué de toute part, sauf pour être perpétuellement sous le feu de la critique, sauf pour être observé par une foule de commentateurs ayant chacun leur vision des choses. La fonction de Président de la République apparaît plus aujourd’hui comme une source d’ennuis pour son occupant que pour un poste donnant des leviers d’action. Notre monde et notre pays ont changé. Nous ne sommes plus dans les années 60. Jouer au Général De Gaulle est adapté pour les jeux de stratégie retraçant les anciennes épopées, mais dans la réalité de notre présent, nous attendons autre chose. En outre, quelle preuve de manque de personnalité que d’imiter plutôt que de tracer sa voie... Les Français aussi doivent prendre de la distance avec leurs reliques. La fonction présidentielle doit être abordée à notre époque de manière plus décontractée, avec plus de recul. Arrêtons ce culte du solennel et de la complexité, allons vers un système plus simple et efficace. François Mitterrand était aussi un spécialiste de la posture hautaine. Laissons De Gaulle à l’Histoire, laissons Mitterrand aux archives. Un ancien Président qui mérite l’attention est à mon sens Valéry Giscard d’Estaing. Président centriste de 1974 à 1981, il adoptera une attitude plus décontractée, plus appropriée et lancera le pays dans un élan moderne et réformateur. De nombreuses réformes sociétales seront menées. Elles ne diviseront pas le pays comme la légalisation du mariage homosexuel, elles seront acceptées et appliquées. La légalisation de l’avortement était une réforme sociétale importante, elle n’a pas conduit les foules dans la rue. Valéry Giscard d’Estaing a inscrit son mandat dans l’innovation, une innovation concertée et assumée. La France a besoin d’un mandat de l’innovation. Aujourd’hui, François Hollande se perd dans une contemplation de la figure poussiéreuse de Mitterrand et de la figure de marbre de De Gaulle. Soit. Mais nous, nous avons besoin d’un visage de chair. François Hollande en bon élève socialiste, cite la figure gaullienne parce que tout le monde la cite, puis évidemment en vient à la figure mitterrandienne qui est plutôt controversée… Il ne va pas citer un Président centriste, jamais. Ce serait une hérésie pour les barons frileux de la gauche et pour les électeurs socialistes perdus dans le mysticisme d’un changement émanant de la gauche éternelle et pure. Qu’il ne le cite pas alors, pour caresser ses troupes dans le sens du poil. Mais qu’il s’en inspire, notamment dans la modernisation qu’il a pu apporter au pays, tout en concertant les différents acteurs. Alors que François Hollande a renvoyé la ministre Delphine Batho du Gouvernement, Valéry Giscard d’Estaing a su faire une place aux femmes dans son gouvernement, des femmes comme Simone Veil ou Françoise Giroud. Delphine Batho, en tant que Ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie, avait le droit d’exprimer son désaccord sur la politique du gouvernement. En exprimant ce désaccord, ce n’est pas son attitude qui était choquante, ce qui était surprenant, c’était de constater que François Hollande n’arrivait pas à concilier sa propre équipe. Si Delphine Batho a protesté, c’est parce que François Hollande n’a au préalable pas écouté et n’a pas créé le consensus dans son gouvernement. François Hollande n’a pas su négocier. Comme Daniel Cohn-Bendit l’a souligné, l’éviction de Delphine Batho apparaît comme une manœuvre autoritaire et machiste. Daniel Cohn-Bendit qui est le seul, d’ailleurs, à proposer une stratégie et une démarche pertinentes pour Europe Écologie Les Verts. Sinon, dans le courant des écologistes, je ne vois personne d’autre d’intéressant. Ségolène Royal avait été bien mieux traitée par François Hollande. Peut-être que Delphine Batho aurait dû être la maîtresse de François Hollande, mais cela aurait été compliqué avec Valérie Trierweiler… Je n’ai d’ailleurs pas du tout compris l’affaire du tweet. Dérisoire. François Hollande doit savoir gérer son équipe, la fédérer. Lionel Jospin, qui a été l’un des mentors de François Hollande, arrivait bien mieux à encadrer son gouvernement en tant que Premier Ministre. François Hollande doit mettre en place une méthode du compromis, sinon il finira comme Nicolas Sarkozy. On ne lui souhaite quand même pas ça. François Hollande devrait vraiment travailler son concept de « candidat-président normal ». C’est tout à fait giscardien comme démarche. Nicolas Sarkozy s’y est risqué mais il s’est perdu, il était trop grisé par la fonction. François Hollande, après tout, est normal. Il est président de la République, soit, mais les chefs d’État, ce n’est pas ce qui manque dans le monde. Les médias français se concentrent sur le Président. Ce dernier entreprend des actions à la tête de l’État. Tout ça fait partie de la marche de notre pays depuis une longue période, c’est normal. Après, tout le monde ne devient pas Président de la République c’est sûr, mais il en va de même pour tous les postes décisionnels. La situation est normale. Nicolas Sarkozy était, en comparaison, plutôt étrange. L’homme est étrange.

 

François Hollande a raison, en revanche, de souligner l’importance de l’état psychologique du pays pour relancer notre économie. Et comme il le dit, l’optimisme est important. François Hollande est tout à fait libre d’être optimiste, il serait en train de pleurer sur le sort de la France et de dire qu’il ne faut plus rien faire, là, je me poserais des questions. Il y a tellement de Français pessimistes et fatalistes sans raison, laissons à François Hollande le droit d’être optimiste parce que, malgré la crise, notre pays a encore du potentiel, notamment dans notre économie. Le défi est de réussir à stimuler ces potentiels. Ce n’est pas impossible. Pour parvenir à relever des défis, il faut le vouloir. Nous sommes dans un contexte de concurrence. On n’a jamais vu un dépressif remporter une épreuve sportive. Il en va de même pour un pays. Si la France veut se maintenir dans le peloton de tête dans la compétition, il faut qu’elle ait l’énergie et la volonté. Nicolas Sarkozy n’exprimait que de la tension, il épuisait les Français. Le climat du mandat de François Hollande est plus apaisé et plus propice à un changement d’état d’esprit des Français. Et je pense que si la droite veut réellement se relancer, après tant de défaites électorales, il faut qu’elle passe à autre chose, elle a quelques leaders intéressants, en tout cas plus intéressants que Nicolas Sarkozy. Ce qui est certain avec François Hollande, c’est qu’au moins nous avons un Président intelligent. On peut encore avoir des étincelles. Soyons optimistes.

 

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Christopher Guéna

Entrepreneur. Militant Europe Écologie Les Verts.

 

Christopher Guéna

  

"Instaurer l'austérité revient à décréter le chaos"

18.08

 

Bonjour Christopher Guéna. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Bonjour. J'ai 22 ans. J'étais le plus jeune candidat à l'élection présidentielle de 2012. Je suis aujourd'hui entrepreneur et aspirant politique. Je suis encarté à Europe Écologie Les Verts depuis que je me reconnais dans leur critique appuyée du productivisme et dans l'attention qu'ils portent aux plus vulnérables.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

J'aime le personnage. Hollande est à n'en douter un homme bon qui porte aux Français un amour sincère. C'est un homme respectueux, un homme qui a le goût du dialogue et le souci du consensus.

 

Sur le fond maintenant. Ses 60 engagements de campagne, on les connaît. Certains, bienvenus, parfois courageux, ont été réalisés : l'ouverture du droit au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels, la fondation d'une banque publique d'investissement, la création progressive de dizaines de milliers de postes supplémentaires dans l'éducation. D'autres, importants, ont été abandonnés : la réduction du déficit public à 3 % du PIB en 2013 et la tarification progressive de l’eau, du gaz et de l’électricité, engagement sur lequel le gouvernement doit revenir au plus vite. Toutefois, ces promesses non tenues ne font pas du chef de l'État un président du renoncement. Là n'est pas le problème.

 

Le problème du gouvernement, c'est qu'ils se trouve dans l'incapacité totale et déconcertante à endiguer le chômage de masse qui est à la racine de nos maux économiques et sociaux. Les quelques contrats de génération et emplois d'avenir ne permettront pas à plus de cinq millions de Français de retrouver un travail ! Là est le drame de sa politique.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

J'ai une obsession : l'emploi. Je propose la mise en place immédiate d'une TVA emploi. Je voudrais que l'on module le taux actuel quasi universel de 19,6% (20% bientôt) en fonction de la part de main d'oeuvre utilisée dans la fabrication et la distribution de tous les biens commercialisés. L'idée est d'encourager les entreprises à confier leur activité aux femmes et hommes plutôt qu'aux machines, lesquelles envahissent les chaînes de production et détruisent en masse des emplois pour n'en créer en retour qu'un petit nombre. Récompenser les entreprises qui participent du redressement par l'emploi. Sanctionner celles qui, cupides à l'excès, abusent du machinisme. Telle est l'orientation économique que j'appelle de mes vœux. Le plein emploi, j'y crois.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?

 

Je voudrais lui dire qu'instaurer l'austérité dans le pays en augmentant les impôts et en procédant à des coupes sombres, c'est favoriser la progression des extrémistes, décréter le chaos.

 

Quelque chose à ajouter ? Merci !

 

Bonne continuation.

 

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Martin Dourneau

Membre du Pôle Projet des Jeunes Forces Démocrates - UDI, chargé des questions du logement.

 

Martin Dourneau

  

"Il faut changer de dynamique"

26.08

 

Bonjour Martin Dourneau. Qu'aimeriez-vous que nos lecteurs aient à l'esprit vous concernant avant d'aller plus loin ?

 

Je suis avant tout un citoyen. Je pense qu’il est nécessaire de le préciser car chaque engagement en politique est le fruit d’une vie citoyenne passée à observer, commenter ou même introspecter la société dans laquelle nous vivons. Ce cheminement a fait de moi un militant convaincu par les idées et les valeurs de mon parti, l’UDI. C’est alors que j’ai exprimé le souhait d’agir dans une logique d’action collective et éclairée au sein des Jeunes Forces Démocrates (JFD), notamment au pôle projet, dans lequel je suis chargé des questions liées au logement. Je m’applique également à agir au niveau local avec les Jeunes UDI dans le Maine-et-Loire. C’est donc à travers le prisme du jeune étudiant en droit de 18 ans que je suis, résolument engagé en politique pour faire valoir une certaine vision de la société, que je vais tenter de répondre à vos questions.

 

François Hollande est à l'Élysée depuis un an. Établir un bilan sur 20% d'un parcours donné n'est pas forcément pertinent. J'aimerais plutôt vous demander ce que vous inspirent ses orientations politiques telles que vous les percevez, sa manière de gouverner et de représenter la France en Europe et dans le monde ?

 

Effectivement, il semble assez prématuré d’établir un « bilan » de ce quinquennat dès aujourd’hui. Je tiens cependant à souligner que « l’agenda du changement », soutenu par Laurent Fabius et initié par François Hollande n’a été que très partiellement respecté. Ceci est une première donnée qui devient rapidement quantifiable pour tous les citoyens. Certaines mesures étaient singulièrement attendues et n’ont pas été honorées par le gouvernement. Ceci me semble dès lors particulièrement grave et préoccupant. Qu’un gouvernement finisse par échouer lors de la mise en œuvre de ses propositions, sous l’incidence d’un contexte difficile, est concevable. Ce ne peut être que le juste revers de l’histoire face à des mesures trop souvent incohérentes et qui viennent se placer hors des réalités. Cependant, abandonner la « vitrine » dont il pouvait se targuer lors de la campagne présidentielle, apparaît comme curieusement désobligeant de la part d’un Président de la République. Il est nécessaire pour l’exécutif de ne pas, sans cesse, marquer son éloignement face à une France de plus en plus inquiète. La crise de confiance de l’opinion publique vis-à-vis des hommes et des organisations politiques semble s’accroître à mesure que surgissent les distorsions internes aux partis politiques. Quelle réaction avoir lorsque surviennent des limogeages, évictions et autres petites phrases au sein d’un même gouvernement ? Cela est indubitablement le fait d’une certaine faiblesse dans les convictions et les idées qui animent les acteurs de la scène politique dès lors que la crédibilité d’une organisation se bâtit sur un véritable socle de pensée.

 

Voilà pourquoi, cher Nicolas, nous attendions bien plus de fermeté de la part de François Hollande dans l’exercice de sa fonction. Le contexte actuel exige du Président une capacité à réagir dont il ne semble pas avoir conçu l’extrême nécessité. Lorsque l’on confie à un homme la possibilité de restaurer les valeurs de la République, basculer les conservatismes et les conformismes, il est consternant que celui-ci fasse un si mauvais usage de sa fonction.

 

On ne peut également que déplorer sa présence sur la scène internationale. La renégociation du traité européen est un véritable échec. Le pacte budgétaire a été manifestement jugé « non négociable » par la Chancelière Angela Merkel. Une approche similaire avec les euro-obligations, qui sont tombées à l’oubli, est un autre marqueur de l’insuccès des mesures gouvernementales dans le domaine international. Le message politique porté par François Hollande n’est pas clair, ce qui fait de sa représentation à l’étranger une véritable gageure.

 

Le "redressement", il en est beaucoup question en ces temps de crises, en tout cas dans les discours. Quelles sont les décisions, les actions que vous appelez de vos vœux pour les prochaines années pour atteindre cet objectif ?

 

Il semble inutile, en dépit des affirmations du FMI et de l’Insee, de continuer à marteler que la France va « sortir de la récession ». La contraction de 0,1% du PIB prévue sur l’ensemble de l’année 2013 viendra asséner un nouvel insuccès pour le Président de la République. Il est donc nécessaire de se reconnecter à la réalité pour avoir une vision plus globale des enjeux. Notamment la situation de la jeunesse, élément phare de la campagne qui marque là aussi un véritable échec. Redonner sa dignité au débat public, cela s’inscrit avant tout dans une dynamique de proposition, de correction et d’ajustement.

 

La France ne doit pas rentrer dans une logique individualiste. Tout est conditionné par les moyens qu’elle saura se donner. Plus concrètement, je crois à une Europe fédérale. Il est nécessaire que la France joue un rôle majeur dans sa construction pour conserver son âme, ce qui fait sa cohérence. Les relations internationales initiées par le Président ne semblent pas entrer en ce sens et c’est un point qui m’attriste. Une unification de la politique sociale, fiscale, migratoire européenne ne peut qu’avoir un retentissement favorable pour la France et sa crédibilité mondiale.

 

Ainsi, j’invite le Président à changer de dynamique. Il faut manifester une énergie grandissante face aux problématiques actuelles. Engager des réformes est inévitable, notamment en matière d’économie où l’allègement de charges apparaît comme une évidence, vu sous le prisme de l’emploi. Je ne crois pas, du moins, partiellement, dans les emplois aidés qui ne viennent qu’obscurcir des chiffres du chômage de plus en plus brumeux.

 

Quel message souhaiteriez-vous adresser au président de la République ?

 

M. le Président de la République, bonne chance.

 

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Les personnes interrogées ont été contactées dans un esprit tendant à favoriser, sans préjugé, la juste représentation des grandes familles politiques françaises. L'ensemble des réponses sont publiées, par ordre chronologique de réception. Vous souhaitez interpeller un intervenant ? Poster vos propres réponses ? Les commentaires sont ouverts à cet effet ! Merci... Nicolas alias Phil Defer

 

 

 

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22 mai 2013

P.-Y. Bournazel : "Mon projet n'a pas été improvisé sur un coin de table"

Si l'on se fiait à la couverture qu'en proposent les grands médias nationaux en ce moment, deux impressions pourraient habiter le spectateur non-averti - bon, d'accord, surtout l'observateur un brin malhonnête - : les municipales se résument à Paris, et celles de la capitale à un duel. "Paris et le désert français", Jean-François Gravier se penchait déjà sur la question en 1947, rien de nouveau sous le soleil - façon de parler ! -. L'affaire serait entendue, le siège de Bertrand Delanoë se jouant entre sa première adjointe socialiste Anne Hidalgo et l'ex-ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement Nathalie Kosciusko-Morizet. Ce serait faire offense aux électeurs parisiens que d'ignorer les propositions des autres formations politiques - dont le MoDem, représenté par sa vice-présidente Marielle de Sarnez - et, s'agissant du principal groupe d'opposition au sein du Conseil de Paris, les alternatives à "NKM". Outre l'ancienne maire de Longjumeau, qui ne fait pas l'unanimité dans son camp, ils seront quatre à prendre part aux primaires ouvertes organisées par l'UMP pour désigner sa tête de liste : Jean-François Legaret, Franck Margain, Chenva Tieu et Pierre-Yves Bournazel. J'ai contacté ce dernier pour lui proposer une interview, il m'a donné son accord, je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

PIERRE-YVES

BOURNAZEL

Candidat à la Marie de Paris, dans le cadre des Primaires organisées par l'UMP

 

"Mon projet n'a pas été improvisé

 

sur un coin de table"

 

Pierre-Yves Bournazel

(Photo de Jean-François Damois, fournie par l'équipe de Pierre-Yves Bournazel)

 

 

Q : 06/05/13

R : 22/05/13

 

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Pierre-Yves Bournazel. Un mot d'actu pour commencer. Il y a un an, François Hollande était élu à la présidence de la République. Quel bilan tirez-vous, objectivement, de cette première année ?

 

Pierre-Yves Bournazel : François Hollande n'a pas donné à la France les moyens de peser dans un monde en mutation. En préférant une augmentation massive des impôts à une meilleure maîtrise des dépenses publiques, il a cassé une croissance déjà fragile et plongé notre pays dans la récession. L'économie française a besoin de réformes structurelles de compétitivité et d'un investissement massif dans les nouvelles technologies. Le premier devoir d'un Président est de rassembler les Français, sur ce point aussi il a échoué.

 

 

PdA : Maire de Paris, vous aurez à coeur de mettre fin à la "muséification"de la ville, avec le souhait d'être un manager pour une métropole économiquement dynamique et ouverte au monde, à l'image de Londres ou de New York. Voulez-vous expliciter ce retard que vous croyez percevoir à Paris par rapport aux autres grandes métropoles ? Comment comptez-vous y remédier ? 

 

P.-Y.B. : Plusieurs études récentes (KPMG, PwC) ont montré la perte de compétitivité de l'espace économique parisien, notamment dans sa propension à accueillir les fonctions stratégiques des entreprises. Le virage manqué de l’exemplarité numérique et du développement digital, les infrastructures inadaptées, la difficulté à faire des affaires, les problèmes de sécurité, le coût de la vie exorbitant sont autant de lacunes désormais identifiées par les investisseurs du monde entier. Nous devrons par conséquent recréer une dynamique globale à l'échelle du Grand Paris pour reconquérir notre place dans le monde. D'un point de vue économique, je souhaite créer dans le nord-est de la capitale une cité de l'innovation, en partenariat avec les grandes écoles et les universités, qui sera dédiée aux nouvelles technologies. Je veillerai également à dynamiser le monde des affaires et de l’entrepreneuriat grâce à plusieurs leviers : un fonds de capital investissement dans l'innovation, une politique du microcrédit, un statut du jeune entrepreneur, le recours au city branding, l'extension des zones touristiques pour favoriser l’ouverture des magasins le dimanche et la diminution de la CFE (cotisation foncière des entreprises, ndlr). 

 

 

PdA : Vous avez affirmé être plutôt en phase avec les politiques menées par le maire sortant Bertrand Delanoë en matière de transports en commun, d'événements culturels ou festifs et voulez mettre l'accent sur les questions de sécurité. Comment vous positionnez-vous sur deux problématiques brûlantes, les tensions que connaît le foncier parisien et les relations de la capitale avec les villes qui l'entourent ?  

 

P.-Y.B. : Depuis cinq ans, au Conseil de Paris, je mène une opposition ferme mais pas fermée face à la politique de Bertrand Delanoë. Le tramway, Velib', Nuit blanche ont obtenu l'adhésion des Parisiennes et des Parisiens. Je ne remettrai pas en cause ces réussites même si je les réaménagerai à ma façon. Je dénonce depuis douze ans le dogmatisme de la gauche parisienne. Je ne lui substituerai pas le sectarisme de la droite. Seuls le pragmatisme et l'intérêt général guideront mon action. Cette position me donne plus de légitimité et de force pour dénoncer l'échec de la majorité sortante. Je pense en premier lieu à la stratégie foncière : en systématisant des préemptions dispendieuses, en réduisant la politique du logement à la construction des HLM et en cédant des terrains aux promoteurs sans limiter le prix de vente des futurs appartements, la gauche a encouragé une spéculation dont les Parisiens sont les premières victimes. Dès 2014, je rééquilibrai cette politique au profit du logement intermédiaire destiné aux classes moyennes et aux familles. Je développerai les aides à l'accession à la propriété. J'apporterai des réponses pertinentes (que j'ai déjà eu l'occasion de détailler) au problème des logements vacants. Enfin, et c'est le deuxième sens de votre question, je mettrai en place une stratégie de développement cohérente à l’échelle du Grand Paris (notamment en matière de construction et d’attribution d’habitations à loyer modéré) pour répondre à l’urgence sociale.

 

 

PdA : Maire de Paris... L'une des charges les plus prestigieuses de France. Vous n'avez que 35 ans. Qu'est-ce qui, dans votre parcours, dans ce que vous êtes, vous qualifie à votre avis pour cette fonction de pouvoir et de symboles ?

 

P.-Y.B. : Je suis engagé depuis dix ans au service de la capitale, dont cinq au Conseil de Paris. J'ai été porte-parole de notre candidate, Françoise de Panafieu, lors des municipales de 2008. Je suis secrétaire national de l'UMP en charge des grandes métropoles et j'ai à ce titre beaucoup travaillé sur la question du Grand Paris. La jeunesse n'est pas un problème. Elle est une force. Quels âges avaient les généraux de l'Empire, les fondateurs de Google ou Mark Zuckerberg lorsqu'il a créé Facebook ? Élu du 18ème arrondissement dans lequel je vis, j’ai beaucoup appris et compris les attentes des Parisiens. Le 18ème (204 000 habitants) est un petit Paris de la diversité sociale, générationelle et d’origine.

 

 

PdA : Vous serez principalement opposé à Nathalie Kosciusko-Morizet lors des primaires organisées par l'UMP. Vous dites vouloir être un maire à plein temps, sans vue sur autre chose durant son mandat, et affirmez régulièrement votre ancrage à Paris, deux piques lancées à votre camarade de parti. Ceci mis à part, qu'est-ce qui, sur le fond, rend de votre point de vue votre candidature, votre projet supérieurs aux siens ? Pourquoi les électeurs seraient-ils bien inspirés de vous choisir plutôt qu'elle ?

 

P.-Y.B. : Aucun candidat, ni à gauche, ni à droite, n'a mené la réflexion de fond que j'ai engagée avec mon équipe depuis des années. Mon projet n'a pas été improvisé sur un coin de table ou dans le cadre d'une candidature de dernière minute. Il est le fruit d'un travail de terrain et de proximité. De nombreux journalistes ont d'ailleurs eu l'occasion de souligner que mon programme est le seul à être consistant, réfléchi, argumenté, chiffré et financé.

 

 

PdA : Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a pour elle une véritable expérience du pouvoir - plusieurs fois ministre, députée depuis 2002 -, de la gestion locale - maire de Longjumeau depuis 2008 -, et une notoriété certaine, est ultra- favorite dans votre camp. Qui est avec vous ? Vous avez annoncé avoir été rejoint par plusieurs proches de Rachida Dati. Clairement, avez-vous le soutien de l'ex-Garde des Sceaux ?

 

P.-Y.B. : Je ne suis pas le candidat de la notoriété d'en haut. Je suis le candidat de la légitimité d'en bas. Cette logique de terrain ne m'a pas empêché d'obtenir les parrainages d'élus nécessaires à ma candidature. Beaucoup d'entre eux me soutiennent activement : je pense au sénateur Pierre Charon mais aussi à Géraldine Poirault-Gauvin (conseillère de Paris) et Geoffroy Boulard (adjoint à la maire du 17ème arrondissement). Je peux compter sur Nathalie Fanfant qui est secrétaire nationale de l'UMP. Des proches de Rachida Dati m'ont effectivement déjà rejoint. J'ai été très sensible au témoignage d'amitié de Françoise de Panafieu mais aussi au soutien apporté par Geoffroy Didier. Je veux également remercier La droite progressiste qui a décidé, à l'unanimité, de m'apporter son soutien. Je ne me sens pas seul. Beaucoup d'élus me font savoir qu'ils voteront pour moi et qu'ils appellent à voter pour moi. Je suis chaque jour rejoint par des citoyens avides d'un renouvellement des idées et des méthodes.

 

 

PdA : Quelques mots sur votre campagne ? Pourquoi – les exemples de candidats battus d'avance et au final victorieux, la méthode Coué laissés de côté – êtes-vous optimiste quant à l'issue de cette confrontation entre « amis » ?

 

P.-Y.B. : Je respecte toutes les candidatures. Si je suis investi, je tendrais la main à Nathalie Kosciusko-Morizet et aux trois autres concurrents pour construire ensemble l’alternance. Si je suis battu, je proposerais à l’élu(e) de travailler à ses côtés sans amertume et en toute loyauté. Je veux que notre famille politique gagne dans un an la bataille des municipales à Paris. C’est au nom de cette ambition que j’ai mis en garde contre les méthodes du passé. De Philippe Séguin à Nathalie Kosciusko-Morizet, en passant par Dominique Versini, Christine Lagarde, Jean-Marie Cavada, Arno Klarsfeld et Chantal Jouanno, toute l’histoire de la droite parisienne depuis douze ans est la même. La suite, tout le monde la connaît : nous n’avons cessé de reculer et de perdre. Un sondage et la notoriété n’ont jamais fait une élection. Mais la proximité, le travail, la sincérité et l’authenticité ont souvent créé la surprise.

 

 

PdA : Admettons que vous l'emportiez. Dès lors débutera pour vous l'élection générale. Anne Hidalgo est depuis 2001 le bras droit d'un Bertrand Delanoë populaire. Qu'est-ce qui, dans la confrontation des projets, peut-être dans le jugement des bilans, vous fait penser que les Parisiens, apparemment favorables aux convictions progressistes de l'équipe sortante, pourraient vouloir vous donner une majorité ?

 

P.-Y.B. : La majorité sortante peut s’enorgueillir d’afficher un très bon bilan en matière de communication. Le quotidien des Parisiens lui s’est dégradé. Les loyers ont progressé de 47 %, l’accession à la propriété est devenue une utopie pour le plus grand nombre des habitants de notre ville, la politique des transports aboutit à une thrombose généralisée, la pollution n’a pas diminué et la pression fiscale a bondi dans des proportions inédites pour les particuliers comme pour les entreprises. Lutter contre la démocratie des apparences, c'est le fondement et le sens de ma candidature. Ce qu’ils ont fait de bien (tramway, Vélib’ par exemple) je le garderai car le sectarisme est la pire des politiques.

 

 

PdA : Parlez-nous de "votre" Paris, celui que vous aimez. Comment comptez-vous faire briller davantage encore la "Ville Lumière" ?

 

P.-Y.B. : Peu de villes au monde recèlent autant d'atouts légués par le temps, façonnés par l'architecture, mis en lumière par l'offre culturelle, servis par la puissance économique, habillés par un art de vivre, traduits dans la vie quotidienne de ses habitants. En la parcourant inlassablement, de jour et de nuit, j'ai conservé, malgré les années, la force de l'étonnement des premiers jours. J'y puise mon énergie en pensant à la formule de Sinatra, consacrée à New York, mais qui s'applique si bien à Paris : « I want to wake up in a city that never sleeps ; je veux me réveiller dans une ville qui ne dort jamais ».

 

Paris est une ville rebelle, frondeuse, indomptable mais également avant-gardiste et généreuse. Elle étonnera demain le monde en élisant un maire de 36 ans qui n'est pas le candidat du système.

 

 

PdA : Finalement, pourquoi êtes-vous le meilleur candidat pour porter les couleurs de la droite puis, par la suite, faire gagner Paris ?

 

P.-Y.B. : Je suis engagé depuis dix ans au service des Parisiennes et des Parisiens, dont cinq au Conseil de Paris. Je suis le seul candidat à mener la reconquête depuis le nord-est de la capitale. J'habite dans le 18ème arrondissement, dont je suis l'élu. Dans ces quartiers populaires comme dans les autres, je mène chaque jour depuis des années une action de proximité au plus près de la réalité du terrain. Personne ne peut contester le courage, l'authenticité et la sincérité de mon engagement. À plusieurs reprises, j'aurais pu opter pour des choix plus faciles et confortables. J'ai toujours privilégié la continuité de mon engagement et la fidélité à ma terre électorale. Je n'ai d'autre ambition que celle de servir Paris. Quand on aime sa ville, on ne la quitte pas.

 

 

 

Merci encore à Pierre-Yves Bournazel pour ses réponses. Merci également à Clarisse Coufourier, ainsi qu'à Marion Lecuyer, pour nos échanges.

 

Les cinq candidats aux primaires ouvertes organisées par l'UMP sont Jean-François LegaretFranck MargainChenva Tieu, Nathalie Kosciusko-Morizet et Pierre-Yves Bournazel. Le site officiel de ces primaires vous permettra d'en savoir davantage. Et vous, que vous inspire ce scrutin ? Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Nicolas alias Phil Defer

 

 

 

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Le site officiel "Élection primaire ouverte pour l'alternance à Paris en 2014"

 

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17 mai 2013

Franck Scemama : "Pas besoin de racines artificielles..."

En juin 2012, les Français établis au Canada et aux États-Unis choisissaient la socialiste Corinne Narassiguin pour occuper leur siège nouvellement créé à l'Assemblée nationale. La circonscription est plutôt marquée à droite, mais les électeurs ne furent guère emballés par la candidature de l'ex-député UMP des Hauts-de-Seine Frédéric Lefebvre. Sa concurrente du second tour put elle faire valoir l'ancienneté de son implantation, elle récolta les fruits d'une campagne de longue haleine sur le terrain. Et bénéficia sans doute d'un contexte national favorable au "changement", quelques semaines après l'élection de François Hollande. Aujourd'hui, le siège est vacant. Les comptes de la campagne Narassiguin ont été rejetés par le Conseil constitutionnel - deux comptes ayant été ouverts, l'un dans la circonscription, l'autre en France, au lieu d'un seul en France -, ce qui a du même coup entraîné l'invalidation du scrutin, et l'inégibilité, pour un an, de la candidate. Une nouvelle élection aura lieu, bientôt. Dans les starting blocks, douze noms. Parmi eux, l'UDI Louis Giscard d'Estaing, battu dans le Puy-de-Dôme l'année dernière. Et, toujours, Frédéric Lefebvre, qui compte bien prendre sa revanche, espérant profiter du retournement sensible de l'opinion à l'égard de l'exécutif national. Le défi sera de taille pour l'ancien trader et comptable franco-canadien Franck Scemama, investi par les militants socialistes. Il a accepté de répondre à mes questions, je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

FRANCK SCEMAMA

Candidat PS à l'élection législative d'Amérique du Nord

 

"Pas besoin de racines artificielles,

 

l'Amérique du Nord, je la connais"

 

Franck Scemama

(Photo de Mickaël Camus, fournie par l'équipe de Franck Scemama)

 

 

Q : 24/04/13

R : 16/05/13

 

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Franck Scemama. Soutenu par le Parti socialiste, vous briguerez au mois de mai le siège de député de la première circonscription des Français de l'étranger, l'élection précédente ayant été invalidée. Le territoire en question, c'est l'Amérique du Nord : États-Unis, Canada. Dans votre profession de foi, vous tenez à tordre le cou aux clichés, celui du riche expatrié notamment. Alors, qui sont ces Français dont vous solliciterez bientôt les suffrages ?

 

Franck Scemama : Ces Français ne sont pas un groupe homogène. Les raisons de leur expatriation sont multiples dans un monde de plus en plus interdépendant. Le désir de mobilité s'est propagé dans toutes les strates de la société, favorisé par de nombreuses initiatives promouvant les bienfaits d'une expérience internationale. Les mouvements de migration actuels ne correspondent plus du tout à ceux d'avant. Les résultats de l'élection dans cette circonscription l'ont parfaitement montré l'année dernière. Il existe une véritable diversité de parcours et d'expériences de vie dans ce territoire. Mais que ce soit des étudiants, des travailleurs, des familles installées depuis longtemps en Amérique du Nord, ce qui les lie, c'est un attachement toujours aussi fort avec la France. Malgré un éloignement certain et des réalités spécifiques à leurs lieux de vie, ils souhaitent que leur parole sur l'avenir de notre pays soit entendue.

 

 

PdA : Quelles sont les préoccupations principales, celles plus spécifiques de nos compatriotes vivant aux États-Unis, au Canada ? 

 

F.S. : Il est indéniable que certains sujets les touchent plus directement comme les questions de nationalité et d'état civil, l'efficacité des services consulaires, la protection sociale à travers les passerelles entre différents régimes et systèmes que peut connaître un Français à l'étranger, la fiscalité, notamment ceux qui possèdent toujours un patrimoine en France, l'éducation avec la fin du dispositif de gratuité de l'enseignement français sans limite de ressources imposé sous Sarkozy pour des raisons électoralistes, etc... Il faut pouvoir répondre à ces différentes préoccupations qui peuvent en plus énormément varier selon les endroits. Les réalités ne sont pas les mêmes, d'où la nécessité dans cette campagne d'aller à la rencontre de nos compatriotes, de discuter, d'échanger et de multiplier les fora d'échange et de partage afin d'être le mieux armé pour témoigner de leur vécu et de résoudre leurs difficultés. 

 

 

PdA : Inutile de vous dire que depuis les élections de l'année dernière, le contexte national a changé. L'exécutif ne cesse de battre des records d'impopularité. L'étiquette PS risque bien, pour le coup, de plomber en partie votre candidature. Assumez-vous totalement l'action du Président, celle de son gouvernement ?  

 

F.S. : Être socialiste, ce n'est pas une étiquette, un tampon d'un organisme quelconque. Mon engagement politique ne date pas d'hier. J'ai rejoint le parti au printemps 2002, par conviction personnelle. J'ai participé, comme tout militant, aux débats, discussions qui ont nourri le programme présidentiel. J'ai espéré, lutté, comme de nombreux camarades, pour le retour d'un président socialiste, 17 ans après le départ de François Mitterrand. En un an, tout n'est pas parfait mais je ne me suis jamais attendu à ce que François Hollande soit un magicien et que sa seule élection change tout. Le changement, il faut le construire pas à pas. La France sort exsangue de plus de 10 ans de politiques qui ont divisé nos compatriotes. Un mandat ne sera pas de trop pour redresser notre beau pays. Et déjà, en un an, Francois Hollande a réalisé 25% de ses engagements. Ce n'est pas rien ! Dès lors, je soutiens pleinement le Président et le gouvernement. Les chantiers qu'ils ont menés seront à terme bénéfiques pour la France. À nous, socialistes, et au gouvernement, de mieux faire connaître ces avancées !

 

 

PdA : Qu'est-ce qui vous permettra de parler, à l'horizon 2017, d'un succès, en tout cas d'une utilité du quinquennat Hollande pour la France et les Français ? 

 

F.S. : En premier lieu, la France et l'Europe doivent sortir de cette crise pernicieuse. Nous devons retrouver une croissance source de développement et de plein-emploi. Ça ne sera pas facile, mais je suis convaincu que les mesures inscrites dans le programme présidentiel nous amènent vers cette direction. Un État aux dépenses maîtrisées, une jeunesse mieux formée et préparée à l'entrée sur le marché du travail, un système politique renouvelé, paritaire et divers socialement, dans les parcours de vie, etc... Tout cela, c'est le changement. 5 ans, c'est peu. Tout ne sera pas possible, mais c'est la voie tracée qui déterminera le succès de ce quinquennat. 

 

 

PdA : Quels sont les éléments principaux de votre projet pour les Français d'Amérique du Nord ?

 

F.S. : Mon projet est articulé autour de l'idée que les expériences internationales des individus sont un atout pour la France. Cette mobilité doit pouvoir enrichir les débats, les discussions, les réformes qui conduiront notre pays au changement. Chacun, chacune, nous sommes porteurs de valeurs communes qui se nourrissent des rencontres, de la diversité des réalités de nos lieux de vie. Témoigner de ce fait relève aussi d'une autre vision de notre société. Dans cette perspective, je souhaite bâtir une société du savoir où la recherche, l'envie d'entreprendre, l'innovation se nourrissent les unes les autres pour dynamiser notre économie.

 

 

PdA : Finalement, pourquoi croyez-vous être le meilleur choix pour devenir leur député, élu parmi les représentants de la Nation ?

 

F.S. : Mon expérience personnelle dans cette circonscription est aussi celle vécue par nos compatriotes. Je suis venu m'installer au Québec, à Montréal. Il m'a fallu vivre l'expérience de tout expatrié : trouver un logement, un travail, me poser des questions sur la protection sociale, la fiscalité des Français à l'étranger, etc... Je me suis impliqué localement, au sein d'organisations québécoises et françaises, jusqu'à devenir conseiller à l'Assemblée des Français de l'Étranger. J'ai également connu les difficultés d'un retour en France. Ces aventures témoignent d'une véritable connaissance des préoccupations de mes compatriotes d'Amérique du Nord. Ce n'est pas le cas de tous les candidats. Il ne m'est pas nécessaire de chercher des racines artificielles sur ce territoire. J'y ai vécu réellement et je porte ma binationalité avec fierté.

 

Malgré la brièveté de cette campagne, j'ai choisi d'aller à la rencontre des électeurs. En 3 mois, je suis allé dans 33 villes, à chaque fois j'ai rencontré ceux qui animent la communauté, et aussi des citoyens curieux pour ma candidature, qui ont partagé avec moi la diversité de leurs parcours. Ce contact humain est pour moi l'essence de la politique. Il m'a aussi permis d'affiner mon programme, de présenter mes engagements aux électeurs et de mener de véritables consultations aux quatre coins de l'Amérique du Nord. 

 

 

 

Je remercie à nouveau Franck Scemama pour ses réponses, pour le temps qu'il a bien voulu m'accorder. Merci également à Émilie Cabouat-Peyrache, pour nos échanges.

 

Les douze candidats (Première circonscription des Français de l'étranger) sont : Louis Giscard D’Estaing, Damien Regnard, Nicolas Druet, Franck Scemama, Nicolas Rousseaux, Cyrille Giraud, Frédéric Lefebvre, Thierry-Franck Fautre, Véronique Vermorel, Céline Clément, Pauline Czartoryska, Karel Vereycken. Le vote pour le premier tour sera ouvert du 15 au 21 mai sur le web, le 25 dans les urnes. Pour le second tour, du 29 mai au 4 juin sur le web, le 8 juin en physique. Bon courage... et que le meilleur gagne ! Et vous, que vous inspire ce scrutin ? Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Nicolas alias Phil Defer

 

 

 

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Pour voter par internet, la page du Ministère des Affaires étrangères.

 

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10 mai 2013

Johan Andersson : "Europa IV : faites passer le message !"

Bouter les Anglais hors de France au début du quatorzième siècle. Réformer méthodiquement le pays pour en faire, quelques décennies plus tard, un champion de la recherche scientifique, de la liberté individuelle... et, accessoirement, éviter toute velléité sérieuse de révolution... Faire flotter son drapeau sur une bonne partie des provinces côtières d'Amérique - nord compris - avec l'Espagne, aux seizième et dix-septième siècles. Ou tenter, vainement, de l'empêcher avec les Aztèques, ou d'unifier le monde arabe et de soumettre les Ottomans avec les Mamelouks d'Égypte. Assoir une domination militaire puis diplomatique sans partage sur l'Europe, avec une couronne autrichienne devenue titulaire perpétuelle du titre sacré de Romanorum Imperator. Autre fait d'armes, moins évident, celui du petit royaume de Hongrie, devenu défenseur acharné de la foi catholique, et qui comptera bientôt parmi ses prises Alexandrie... et Jérusalem. Prendre en main le destin des colons américains dans leur lutte pour l'indépendance à la fin du dix-huitième siècle. Celui de la Chine, dès la fin du quatorzième : renforcée, développée, elle sera la première puissance économique mondiale à sa rencontre avec l'Occident. Oui, tout cela, je l'ai fait, je pourrais citer tant d'autres parties, pas toutes couronnées de succès, d'ailleurs... Combien d'heures passées sur les jeux de la saga Europa Universalis... je préfère ne pas le savoir ! Le studio suédois Paradox Development Studio, également derrière les séries Hearts of Iron, Victoria, Crusader Kings, s'apprête (troisième trimestre) à lancer le très attendu nouvel opus de son bijou, j'ai nommé Europa Universalis IV. L'un des dirigeants du studio, Monsieur Johan Andersson, a finalement accepté de répondre à mes questions, envoyées quelques mois plus tôt. Merci encore, pour tout. Bonne lecture ! Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

Because not all of our readers come from a French-speaking country (les pauvres ;) ), these green words are for you. English is not my mother language, so, please, be indulgent ! And, wait, a last thing... In spite of what you may deduct from my gaming experience, I wanna affirm you I have nothing against the English ! ;) Drive the English out of France in the early fourteenth century. Methodically reform the country to transform it, in a few decades, into a champion of scientific research and individual freedom... No more favorable ground for a Révolution ! Fly its flag over much of the coastal provinces of America - including the north - as Spain in the sixteenth and seventeenth centuries. Or try, unsuccessfully, to prevent it as the Aztecs, or to unify the Arab world under the Mamluks of Egypt - the Ottomans would say no. Build a military, then diplomacy-based unchallenged dominance on Europe, as an Austrian crown turned perpetual holder of the sacred Imperator Romanorum title. Another feat of arms, less obvious, as the small kingdom of Hungary, which became a staunch defender of the Catholic faith, soon including cities such as Alexandria... and, of course, Jerusalem. Take in hand the destiny of the American colonists in their struggle for independence in the late eighteenth century. That of China, at the end of the fourteenth : strengthened, developed, it will be the world's largest economy at its encounter with the West. Yes, all that I did, I could tell you about many other games, not all that successful... How many hours spent on the Europa Universalis saga... I'd rather not know ! The Swedes from Paradox Development Studio, also behind the Hearts of Iron, Victoria, Crusader Kings series, will soon (Q3) release the much-awaited-for new installment of their jewel, Europa Universalis IV. Studio Manager Johan Andersson agreed with much kindness to answer my questions, sent a few months ago. Thank you again, for everything. Here's a loving tribute to you, Paradox. Have a good reading ! Paroles d'Actu exclusive. By Nicolas Roche, aka Phil Defer.  EXCLUSIVE

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

JOHAN ANDERSSON

Studio Manager at Paradox Development Studio

 

"Europa Universalis IV : faites passer le message !"

"Europa Universalis IV : spread the word !"

 

Johan Andersson

(Photos de Johan Andersson et du jeu fournies par Paradox Development Studio

Johan Andersson and E.U.IV pics provided by Paradox Development Studio)

 

 

Q : 24/08/12

R : 30/04/13

 

 

 

Paroles d'Actu : Hallå, Paradox ! Ma première non-question, un brin malhonnête... Dans vos jeux, il s'agit essentiellement de faire la guerre, de conquérir le monde... C'est quoi votre problème, les mecs ? Des traumatismes d'enfance ? ;-) Plus sérieusement... vous avez toujours aimé l'histoire ?

  

Hallå, Paradox Development Studio ! Your games are essentially about going to war and conquering the world. You've always loved history ?

 

Johan Andersson : Oui, nous avons toujours aimé l'histoire ! Nous avons tous dans l'équipe une vraie passion pour l'histoire, mais cela doit être évident pour qui a déjà goûté à nos jeux. ;-) Pour être honnête, le cadre historique est aussi un cadre pratique à traiter. Il y a un avantage certain à vouloir créer un jeu basé sur l'histoire, plutôt que sur le fantasy ou la science-fiction. Connaître, accepter un postulat au départ : le monde tel qu'il est (ou était). Développer un jeu de fantasy ou de science-fiction suppose la création d'un univers, l'écriture d'un cadre scénaristique. Des impératifs parce qu'on ne peut en faire l'économie. Il faut l'accepter, aimer l'exercice, avoir du temps à lui consacrer. Quand vous basez un jeu sur l'histoire, cela parle aux gens. Ils s'y repèrent et sont touchés, parfois profondément, par certains événements. Ils veulent avoir la possibilité de les recréer, ou alors d'en changer le cours. Une trame superbe pour construire un jeu...

 

Yes, we've always loved history ! We all at the team have a great passion for history that should be obvious for anyone who has played our games. ;) But to be honest, the historical setting is also a practical one. There is a large advantage in creating games based on history over fantasy or science fiction. Accepting and knowing the world from the start. In fantasy or sci-fi, as a game developer, you need to create a back story and a world, you need people to accept it and love it and want to spend time in it. But when you base a game on history, people are familiar with it and recognize it, they even have a relation to the events and the countries and either want to recreate it or change history. So it does create a superb narrative on which to build a game on.

 

 

PdA : J'imagine que l'on ne peut pas bosser dans l'industrie du jeu vidéo sans les aimer au départ. Quels sont vos favoris ?

 

I suppose one can't work in the video games industry without loving them in the first place. What are your favorite video games ?

 

J.A. : Les jeux qui remplissent les mêmes critères que les nôtres. Je connais des tas d'éléments qui font qu'un jeu de stratégie est bon, ce sont d'ailleurs ces éléments-là qui sont au coeur de ce que nous aimons à propos des jeux en général : la liberté de prendre des décisions, de choisir sa voie ; la possibilité d'y jouer encore et encore sans s'en lasser ; un dynamisme dans l'expérience de jeu, qu'il ne soit jamais jamais statique. Les jeux auxquels je joue, les miens mis à part, sont des jeux tels Civilization, World of Warcraft, Football Manager... et des tas de jeux de société. Mais là, en ce moment, c'est clairement la beta d'Europa Universalis IV qui a mes faveurs. :-)

 

The games that fulfill the same criteria as our own games. I know plenty of reasons which make a good strategy game, and they all come down to what we ourselves love about games : freedom to take our own choices and decisions when playing, being able to play the game again and again, and an ebb and flow in gameplay so that the game never goes static. Games I play besides my own games are games such as Civilization, World of Warcraft and Football Manager, as well as plenty of board games. But right now, I am absolutely playing the Europa Universalis IV beta most of all. :-)

 

 

PdA : Ces jeux que vous développez, ce sont des jeux auxquels vous aviez rêvé de jouer ?

 

Those games you have developed, you had dreamt of playing them ?

 

J.A. : Oui, c'est un peu à partir de cette idée qu'ont été créés les jeux. Nous nous sommes entendus sur nos goûts, nos attentes en matière de jeux et avons voulu les construire sur cette base. Nous sommes heureux de vous offrir la possibilité de recréer l'histoire, de la changer complètement. Vous disposez d'un grand nombre d'outils pour cela. Comme vous le savez, nos jeux sont de type "bac à sable", parce que leurs conditions de victoire ne sont pas fixes, rigides. C'est le joueur qui fixe ses propres objectifs, qu'il peut atteindre grâce à une multitude de choix stratégiques potentiels. La liberté d'action est au coeur de nos jeux.

 

Par exemple, avec Europa Universalis IV, notre but n'est pas de modéliser une recréation fidèle de l'histoire. En fait, nous nous penchons sur les choix historiques auxquels les pays ont dû faire face à des périodes données. Nous nous demandons lesquels, parmi ces événements, ont été les plus importants, les plus intéressants. Ils sont alors intégrés au gameplay, d'une façon qui permette une bonne expérience de jeu. En tant que joueur, vous êtes donc confronté aux mêmes types de dilemmes que les dirigeants de ces pays, en leurs temps. Il ne s'agit pas uniquement de vivre les "et si ?" dont vous rêvez, mais vraiment de vous proposer un gameplay réellement varié. De la même façon que chaque pays est unique, vous pouvez être sûr que chaque session de jeu sera unique.

 

That´s pretty much how the games were created. We looked at what we loved with games ourselves and tried to create it. We love the fact that our games let you recreate history or change it completely, and that you have so many different tools at your disposal to choose from. Our games are, as you know, sandbox games, because you have no fixed victory conditions. Instead, you, as a player, set your own goals. We always try to maximize the game choices available to give you most strategic choices.

 

For example with Europa Universalis IV, our goal is not create an accurate recreation of history ; instead we look at the historical choices that countries faced at the times. We look at the most interesting and important events and then we build the game logic to make these choices good in game terms. So, as a player, you face the same kinds of choices as those encountered by these countries. Because the thing with history isn’t only that it lets you recreate your favorite 'what ifs', it also allows for really varied gameplay. If every country is unique, every new gaming session will be unique.

 

 

EuropaUniversalisIV 1

 

 

PdA : Comment avez-vous eu l'idée du premier Europa Universalis ? D'où vient ce petit bijou ?

 

How did you come up with the idea of the first Europa Universalis ? Where does this little gem come from ?

 

J.A. : Au départ, Europa Universalis, c'est un jeu de société - extrêmement compliqué ! -, datant du milieu des années 90. Nous en avons acheté les droits pour en faire un jeu d'ordinateur. Nous avons opéré quelques changements drastiques, élaboré une carte du monde plus adaptée, une architecture de jeu plus logique. Rendu tous les pays jouables. Et bien sûr, nous en avons fait un jeu de stratégie en temps réel. Le reste, c'est de l'histoire ! ;-)

 

There was this extremely complicated board game of the same name, in the mid-1990s, of which we bought the rights to make a computer game. We made some drastic changes, to have a proper map of the world, a game design that was more logical, make all countries playable and of course, make it into a real-time strategy game. The rest is history !

 

 

PdA : L'un des éléments qui m'impressionnent réellement dans vos jeux : le niveau de détail, la masse énorme de données. Combien de temps cela vous prend-il pour tout assembler ? Beaucoup de cheveux arrachés ? Quelles sont vos sources pour déterminer, disons, qu'il y avait environ 2012 habitants dans la province de Qarabagh en 1399 ? (un exemple réel pour une vraie province d'Europa Universalis III ^^)

 

One of the striking things about your games : the level of detail, the huge amount of data. How much time does it take to assemble it all ? Much hair pulled ? What are your sources to, say, determine that in 1399, there were about 2012 inhabitants in Qarabagh? (A real example for a real province from EU3 ^^)

 

J.A. : Beaucoup de cheveux arrachés, je ne dirai le contraire. Nos "chercheurs" travaillent dur sur nos jeux. Nous nous appuyons également sur la masse très conséquente d'infos collectées durant toutes ces années. Et sur notre communauté (les joueurs, ndlr), qui nous aide énormément.

 

Lots of hair pulled, I would say ! We have researchers that work hard on the games, but we have also gathered large amounts of information throughout the years, and also, our community helps us immensely.

 

 

PdA : En tant que possesseur d'une copie du jeu Europa Universalis III Chronicles, pourquoi devrais-je acheter Europa Universalis IV ? Quels sont vos meilleurs arguments ? :)

 

A Europa Universalis III Chronicles owner, why am I going to buy Europa Universalis IV ? Put your best foot forward... :)

 

J.A. : Bon, sur cette question, je vais faire le paresseux, et citer une preview écrite par le testeur Rob Zachny, qui a eu l'opportunité de tester une version de travail d'Europa Universalis IV. "Europa Universalis IV, à la lumière des deux ou trois heures que j'ai passées dessus, semble correspondre exactement à ce que l'on attend d'une suite. C'est comme si, pour chaque élément de gameplay ne fonctionnant pas bien, pour chaque point agaçant, répétitif, il y avait eu quelqu'un à Paradox qui ait rencontré ces mêmes problèmes et fait en sorte de les résoudre. Quand vous opérez ce type de réglages, de modifications sur l'ensemble du jeu, ce sont autant d'améliorations qui constituent ensemble un grand pas en avant. Cela m'a rappelé le moment où j'ai abandonné ma vieille Toyota Camry cabossée de 1997 pour une nouvelle berline. Je n'aurais su dire à quel point cette carcasse avait vieilli, ni combien il pouvait être agréable de conduire... jusqu'au jour où j'ai pris place dans la nouvelle."

 

I'm going be lazy on this question and quote a preview about Europa Universalis IV by game writer Rob Zachny who actually got a chance to try out the early game build for Europa Universalis IV : “Europa Universalis IV, in the two or three hours I spent with it, seems like exactly what a sequel should be. It's as if for every nagging issue I have in EU3, everything that never quite made sense, never worked in a fun or interesting fashion, or was just plain annoying, there was someone at Paradox who had the same problem and figured out how to fix it. And when you make those kind of comprehensive tweaks and adjustments across the board, what you have is a bunch of smaller tweaks and improvements that add up to a leap forward. I was reminded of when I traded in my beaten-up old 1997 Toyota Camry for a new sedan. I didn't know how creaky the old model had been, or how good driving could be, until I sat down with the new one.”

 

 

EuropaUniversalisIV 2

 

 

PdA : Ne pensez-vous pas qu'ajouter au déjà fantastique gameplay d'Europa Universalis des éléments dynastiques améliorés, à la Crusader Kings, (touchant aux mariages royaux, par exemple...) accroîtrait encore la richesse, l'intérêt du jeu ? Peut-être l'idée fait-elle déjà partie de vos plans pour Europa Universalis IV ?

 

Don't you think it would add much fun and interest to the already fantastic Europa Universalis gameplay to introduce enhanced Crusader-Kings-like dynastic elements ? (Royal marriages, etc...) Maybe it's already part of your plans for Europa Universalis IV ?

 

J.A. : Je crois que nos séries de jeux sont toutes différentes les unes des autres, chacune ayant ses forces propres. La construction d'empires pour Europa Universalis, les personnages complexes pour Crusader Kings, la gestion militaire pour Hearts of Iron, politique et économique pour Victoria. Il peut arriver que, pris d'inspiration, nous décidions d'ajouter à tel opus d'une série une caractéristique conçue pour une autre série. Ceci étant dit, chaque jeu doit garder son identité particulière, raconter ses propres histoires.

 

S'agissant d'Europa Universalis IV, voici le deal. Vous êtes un gamin dans un magasin de bonbons. À ceci près que le magasin, c'est l'Histoire, les bonbons des décisions. Europa Universalis IV est notre jeu de construction d'empires de luxe. Les joueurs choisissent leur pays favori, ils le gouverneront à leur guise, dans une lutte addictive pour leur survie, pour un territoire, pour l'Histoire. Nous voulons que vous vous gaviez de stratégie, que vous voyiez jusqu'où vous pouvez aller. Après tout, Europa, c'est quand même l'Âge des Grandes découvertes. :-)

 

I think all our game series are different and I do appreciate their own strengths. Europa Universalis for the empire building, Crusader Kings for the strong characters, Hearts of Iron for the warfare and Victoria for the political and economic approach. So, even if we get inspired and add features in between the games, they should still have their own identity and tell their own stories.

 

When it comes to Europa Universalis IV here's the deal. You're a kid in a candy shop, except the shop is history and the candy is decisions. Europa Universalis IV is our deluxe empire building game. Players pick their favorite country and govern it however they choose in an addictive battle for survival, for territory, or to bend history itself to their will. We want you to gorge yourself on strategy, and see just how much you can take. It's the Age of Discovery, after all. :-)

 

 

PdA : Justement. Près de mille ans sont déjà couverts par vos sagas cumulées Crusader Kings - Europa Universalis - Victoria - Hearts of Iron. L'un de mes rêves serait de pouvoir jouer à un Europa Universalis situé dans les temps contemporains. Il inclurait des traits type-Victoria II, la papauté et le Saint-Empire seraient remplacés par, disons, le Conseil de sécurité des Nations Unies et le FMI. Je suis sûr que vous y avez déjà réfléchi. Allez-vous faire de mon rêve une réalité ?

 

About 1.000 years are already being covered in your CK-EU-Victoria cumulative saga. One of my dreams would be to be able to play a modern-day Europa Universalis, which would include many Victoria II-like features and replace the Papacy and the Holy Roman Empire by, say, the United Nations Security Council and the IMF. I'm sure you've already thought about it. Are you going to make my dream come true ?

 

J.A. : Oh, je déteste dire cela, mais, non. Un jeu comme cela, quelles que soient ses attraits, serait trop lourd, trop difficile à gérer. Nous tenons à doser la complexité de nos jeux. Vouloir regrouper en un seul jeu tant d'éléments de complexité le rendrait impossible à développer, impossible à suivre et, au final, totalement injouable.

 

Oh, I hate to say it, but no. A game like that would just become too unwieldy for its own good. We like to keep a defined set of complexity in a game, and merging them all into one would just make a game that would be impossible to develop, impossible to QA and impossible to play.

 

 

PdA : Vous savez que je suis français. La France qui compte - ce n'est pas moi qui le dis, ce sont vos jeux ^^ - parmi les pays majeurs de l'histoire du monde. Qu'associez-vous à la France ? L'avez-vous déjà visitée, pour voir à quoi l'Armor, la Bretagne, le Roussillon... ressemblent dans la réalité ? Qu'aimeriez-vous dire à vos fans français ? (Dont je suis, sans aucun doute)

 

You know I'm French. France being, of course, a major country regarding history (I'm not saying it, your games are ^^). What do you associate with France ? Have you ever been to France, to see what Armor, Bourgogne, Roussillon look like ? What would you like to tell your French fans ? (Definitely I'm one of them)

 

J.A. : Oui, nous sommes bien sûr (en français dans le texte, ndlr) nombreux parmi les membres de l'équipe de développement à être allés en France. La France tient évidemment une place majeure dans l'histoire européenne. Après tout, elle est la seule alliée fiable qu'ait connu la Suède en temps de guerre, comme nous le montre le Traité de Saint-Germain-en-Laye... (En 1679, la France contraignit le Brandebourg à restituer à son allié suédois plusieurs territoires perdus durant la Guerre de Scanie, ndlr)

 

Yes, many of us at the development team have been to France, bien sûr ! France is a very important part of European history. It is, after all, the only trustworthy ally Sweden has ever had in a war, as the Treaty of Saint-Germain-en-Laye shows us… (In 1679, France forced Brandenburg to give back territories its Swedish ally had lost during the Scanian War)

 

 

EuropaUniversalisIV 3

 

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter ?

 

What can we wish you ?

 

J.A. : Vous pouvez inviter tous les joueurs de stratégie du monde à nous rejoindre dans notre appel aux armes pour Europa Universalis IV, et être récompensé pour cela. ;)

 

You can ask all strategy gamers of the world to join us in our Call to Arms for Europa Universalis IV and get rewards for doing so. ;)

 

 

PdA : Un message pour nos lecteurs ? Pour quelqu'un en particulier ?

 

Is there anything more you'd like to tell our readers ? Any message to someone specific ?

 

J.A. : À tous nos joueurs : merci pour votre soutien ! Voici un peu plus de dix ans maintenant que tout a commencé. Notre petit studio de développement suédois a mis sur le marché un jeu de construction d'empires appelé Europa Universalis, créant par la même occasion un genre nouveau dans l'univers du jeu vidéo, le jeu de Grand Strategy.

 

Les années ont passé, nous avons grandi. Nous avons la chance inouïe de pouvoir compter sur une communauté de fidèles qui comptent parmi les plus dévoués dans le domaine des jeux de stratégie. L'implication de nos joueurs dans le développement des jeux, la confection de mods, leurs inlassables interventions - incluant d'innombrables retours et suggestions, des conversations folles à propos des détails les plus minutieux - nous ont poussés a travailler plus dur encore, ils nous ont donné la force d'aller plus loin, de viser plus haut pour, finalement, atteindre des sommets que nous n'aurions imaginés au départ. Sans vous, nous ne serions pas là, et nous tenions à vous le dire.

 

Alors que nous nous apprêtons à lancer Europa Universalis IV, nous voulons continuer à parler de nos jeux au monde. Nous aimerions que les fans de jeux de stratégie soient encore plus nombreux au sein de notre communauté, leur faire découvrir nos jeux. Nous aimerions que davantage de joueurs aient l'opportunité de se frotter à ces grands moments, à cette tension que seul le grand bain de l'Histoire est à même de procurer. Des centaines d'heures de jeu vous attendent...

 

En définitive, si vous aimez Europa Universalis, si vous souhaitez soutenir nos jeux, alors, humblement, nous vous demandons de faire passer le message à vos amis. Si, bien sûr, vous pensez qu'ils ont des rêves secrets de construction d'empires, de conquête du monde...

 

To all our gamers out there : thank you for your support ! It has been more than a decade since we started as a small Swedish development studio, released the empire-building game Europa Universalis and created a brand new game genre, Grand Strategy.

 

Over the years, we’ve grown and we have the fortune of having one of the most dedicated strategy game communities available. And all our gamers' involvement in our game development, their modding – including countless suggestions, loads of feedback, and crazy conversations about the minutest of details – have pushed us harder and made us reach further than we could have ever imagined. We would not be here if it wasn't for you and we want you to know that.

 

And as we prepare to launch Europa Universalis IV, we want to continue telling the world about our games. We want to bring even more strategy fans into our community and make them discover our games. We want more gamers to be able to experience the drama and tension that only the grand stage of history can provide and give you all hundreds of hours of gameplay.

 

So, if you love Europa Universalis and want to support our games, we humbly ask that you spread the word to your friends - if you believe that they long to build empires, conquer the world and change history.

 

 

PdA : La dernière question !!! Pas vraiment une question, en fait. Une carte blanche. À vous de conclure, comme vous le désirerez, cette interview très plaisante. Merci infiniment ! Adjö och se dig snart... ;-)

 

Here comes... the LAST question !!! Not a real question, actually. A "carte blanche". It's up to you, how would you like to end this interview ? Merci infiniment !!! Adjö och se dig snart... ;-)

 

J.A. : Nous, c'est la stratégie. Fans de jeux de stratégie, rejoignez-nous, unissez-vous, et prenez les rênes !

 

Strategy is our game. Strategy gamers of the world, join us, unite and take over ! :-)

 

 

 

Europa U 1

 

 

 

Merci encore à Johan Andersson ainsi qu'à toute l'équipe du studio Paradox pour la gentillesse dont ils ont fait preuve à mon égard ! Et vous... parlez-nous de votre expérience avec les jeux Paradox ? Les commentaires sont là pour ça... Merci ! Additional thanks to you, Johan Andersson, to the whole Paradox team for having been so kind to me. What about you... would you tell us about your Paradox experience ? Please share your comments. ;-) ! Phil Defer

 

 

 

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Plus d'infos sur Europa Universalis IV (More on Europa Universalis IV). Sortie au troisième trimestre (Q3).

 

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