Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Paroles d'Actu

25 avril 2012

Paroles de campagne : Élection présidentielle, France, 2012 - La parole aux jeunes

22 avril. 20 heures. Le suspense prend officiellement fin. Des milliers de Français sont alors déjà au courant depuis une heure, presque deux, parfois. À l'heure d'internet et des nouvelles technologies, une loi de rétention de l'information, même légitime, a du mal à être totalement appliquée. L'affiche se déroule devant nos yeux. Le casting ne surprend pas grand monde. On s'y attendait. Et si, parfois, le doute pouvait s'immiscer dans notre esprit, les sondages étaient là pour nous ramener à la réalité. Hollande et Sarkozy sont qualifiés. Le Pen réalise un score historique, Mélenchon ressuscite la "gauche de la gauche", Bayrou déçoit. L'abstention, elle, est restée sous contrôle. Bref... Presque des éléments de détail dans ce système cruel où, même s'ils sont cinq à avoir approché ou dépassé les 10% des exprimés, au final il doit n'en rester que deux. François Hollande (soutenu par le PS et ses alliés), se paie le luxe d'arriver en pole position face au président sortant, Nicolas Sarkozy (soutenu par l'UMP et ses alliés). La cible ultime, la marche suprême, c'est le second tour, le 6 mai. Les compteurs sont remis à zéro, ou presque. 45% des électeurs qui ont souhaité se prononcer pour un(e) candidat(e) n'ont pas choisi l'un des finalistes. Ils devront pourtant faire avec ce choix. Je n'irai pas plus loin dans ce prologue. Les sondages de second tour, qui expriment des reports de voix, un rapport de force, une estimation de résultat probable existent. Ils sont abondamment commentés en ce moment, par des gens qui s'y connaissent bien plus que moi, et qui sauront en parler bien mieux que moi. Ce n'est pas l'objet de cet article.

 

Depuis 2003 (j'ai alors 18 ans), je prends plaisir à utiliser les possibilités que m'offre internet pour faire des expériences. Passionné par l'actualité, et notamment par la politique, j'ai depuis lors tenté de contacter pour un webzine, pour mon forum, puis pour ce blog Paroles d'Actu, des personnalités, des anonymes. Pour leur demander de commenter un grand événement, de me donner, surtout, leur point de vue. Sans montage, sans préjugé. En 2004, en pleine crise diplomatique avec la France, j'interroge des Américains sur le 11 septembre, mais également sur ce qu'ils pensent de nous autres Français. En 2011, idem, sur leur propre élection présidentielle de 2012. Dans les deux cas, le peuple américain n'est pas pris comme une abstraction, une généralité qui penserait unanimement telle ou telle chose. Le "panel" retenu n'est pas établi scientifiquement, il est le fruit du hasard. Mais il est très divers. Le résultat n'est pas présenté sous la forme d'une synthèse. Parce que je ne suis pas très bon dans cet exercice. Surtout, parce que ce n'est pas ce que je veux. Une synthèse, par définition, résume, simplifie, caricature, parfois, les positions. Les textes sont livrés tels quels. Mon objectif : donner la parole à celles et ceux qui veulent bien la prendre. Pour exprimer leur part de vérité. Leur sincérité, en tout cas.

 

Des sondages existent sur le vote des jeunes pour la présidentielle. Là encore, je ne cherche pas à les analyser, les commenter. Cette idée, je l'avais déjà à l'esprit depuis plusieurs semaines. Ca n'avait pas fonctionné jusque là. Au soir du premier tour de la présidentielle, je me suis lancé, de nouveau. J'ai souhaité interroger des jeunes (limite arbitrairement choisie mais pas strictement : 35 ans), intéressés par la politique. Pour leur poser des questions relatives à ce premier tour, au second, à leur regard porté sur la France d'aujourd'hui, celle de l'avenir. Parce qu'après tout, ce sont bien eux, les jeunes, qui sont l'avenir de la France. Toutes les décisions qui sont prises aujourd'hui, celles qui seront prises demain les concerneront plus que quiconque. J'ai utilisé Facebook, en particulier. J'ai posté plusieurs annonces. J'ai contacté des gens que je ne connaissais pas, mais dont le profil, les commentaires sur tel ou tel mur me semblaient intéressants. J'ai également proposé à des amis de répondre à ce questionnaire. Le résultat, vous allez pouvoir le découvrir. L'article sera vivant, il sera alimenté au fil de l'eau, à mesure que d'autres témoignages me parviendront. Il n'y aura aucun montage. Les premières réponses seront les premières à apparaître sur cette page. Un mot d'ordre pour cet article : le respect. J'espère que vous serez nombreux, contributeurs ou "simples" lecteurs, à lire ce document. Que vous prendrez le temps de lire les mots de celles et ceux qui ne partagent pas vos idées. Que vous n'hésiterez pas à interpeller ses auteurs, dans un esprit de tolérance. Il faudra bien qu'au matin du 7 mai, le peuple s'unisse autour de son président, qu'il se prénomme François ou Nicolas. Si cet article peut contribuer à favoriser la compréhension, le dialogue, en refusant tout amalgame, toute caricature... alors... mon objectif sera atteint.   Merci infiniment à toutes et à tous pour votre collaboration. Si vous souhaitez participer, n'hésitez pas à me contacter !!! En tout cas... bonne lecture ! Phil Defer   DOCUMENT

 

 

Paroles de campagne

 

Élection présidentielle, France, 2012

 

La parole aux jeunes

 

https://storage.canalblog.com/32/02/871067/75112252.png 

 (Source photo F. Hollande : nouvelobs.com
Source photo N. Sarkozy : gala.fr)

 

 

 

 

QUESTIONNAIRE

Rédigé et largement diffusé le 24 avril

 

- Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

- Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

- Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auxquels notre peuple est confronté aujourd'hui ?

- Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

- François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

- Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

- Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

- C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

- Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

 

 

 

 

REPONSES

(PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE)

 

 

 

24 avril

 

 

Ahmed Laaraj

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Bonjour, je m'appelle Ahmed Laaraj, je suis étudiant à Montpellier. Depuis tout petit je suis engagé. J'ai toujours ressenti le besoin d'être utile, d'avoir le sens du service et du devoir. Mais mon véritable éveil à eu lieu en 2007. Je n'étais même pas encore en âge de voter. La ferveur de la campagne de 2007 a fait naître une flamme en moi. Je voyais déjà à cette époque que quelque chose s'était levé et que cette chose ne s'arrêterait pas, même en moi. J'ai tout naturellement rejoint le mouvement de Désirs d'avenir fondé par Ségolène Royal où très vite on faisait la place aux jeunes. J'ai animé le comité local de Montpellier (que j'anime toujours) avant de fonder avec Myriam El Yassa (qui elle anime le comité du Doubs) le collectif des jeunes de Désirs d'avenir. Avec ce comité nous avons coordonné la campagne jeune de Ségolène royal durant les primaires de 2011. Et aujourd'hui nous le développons, et ça marche !

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Le bilan de Nicolas Sarkozy ? Y'en a-t-il vraiment? Aucune réforme n'a été accueillie favorablement par l'opinion. Tout ce que le président a entrepris n'allait pas dans le sens de l'intérêt général. Je crois que l'ère du système Sarkozy restera un accident de l'histoire.

 

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auxquels notre peuple est confronté aujourd'hui ?

J'ai un regard qui condamne l'état de la France et surtout ceux qui l'ont mise dans cet état, que ce soit la droite décomplexée qui tue à petit feu le service public et l'unité du peuple. Ou que ce soit le système bancaire, que les hommes politiques dans une grande couardise, ont laissé faire sans défendre le peuple qui les a mandatés pour la défense de nos intérêts communs ! Mais il n'y a pas de situation de non-retour. D'autres perspectives sont à donner, d'autres portes sont à ouvrir. Il y a des solutions pour remettre le Pays sur les rails de la croissance, de la rénovation. Il faut faire confiance en ce que j'appelle l'intelligence collective.

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

Oui je vais vous le dire, avec plaisir même si ça peut convaincre d'autres de mettre le même pour le second tour (rires). J'ai voté pour François Hollande. François a fait un très bon score. Il est arrivé en tête du premier tour avec une très forte participation, j'en suis très heureux.

Pour moi ce score s'explique par 2 raisons. Les Français ont besoin de croire et de participer à de nouvelles politiques, des méthodes plus proches d'eux et des réformes (du fait de leur participation et de la prise en compte de leurs opinions) plus adaptées à leurs attentes. Ils ont besoin d'être unifiés. Les Français se sont déplacés massivement avant tout pour adhérer aux projets portés par François Hollande. Ensuite, Nicolas Sarkozy a beaucoup déçu, ses politiques ont déçu, sa méthode, son style, c'est d'ailleurs l'arroseur arrosé. Il a voulu durcir le ton de sa campagne, son quinquennat fut un échec, le tout sécuritaire, la division des Français, le débat sur l'identité nationale, la réforme des retraites, les affaires de corruption au plus haut niveau de l'État, tout cela a contribué à une poussée de Marine Le Pen, je m'en désole, Nicolas Sarkozy a été un très bon directeur de la campagne de la présidente du FN. Mais les Français ne se laisseront pas avoir une seconde fois, et je crois qu'ils se déplaceront en masse, à nouveau pour le second tour pour voter François Hollande.

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

Commençons d'abord par Nicolas Sarkozy, je ne vais pas me répéter ça sera rapide. Il n'est pas le président qu'il faut, il suffit de voir son quinquennat pour le constater.

En ce qui concerne François Hollande, ce n'était pas mon candidat aux primaires citoyennes de l'automne dernier, il a repris pas mal de propositions de Ségolène Royal comme la banque publique d'investissement, la ré-intégration de l'année de formation des enseignants, redonner les moyens à la police et à la justice pour redonner les moyens aux forces de l'autorité d'assurer la sécurité et la cohésion de groupe des Français, la mutation écologique de l'industrie, la réforme bancaire avec la séparation de l'activité de dépôt et l'activité spéculative qui sera plus encadré, la fin du cumul des mandats... et j'en passe ! Il a réussi à me convaincre. Sur le style François Hollande ne sera pas un président de l'ostentatoire, il habitera sa fonction dignement et écoutera les Français. Je crois que ce sera un président aimé des Français.

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Le message que je veux faire passer est simple, je veux m'adresser à vos lecteurs sous forme d'une question très simple : voulez-vous qu'on continue ou voulez vous qu'on change ?

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

La seule qualité que je reconnais à Nicolas Sarkozy est qu'il est bon orateur, il peut faire croire n'importe quoi. Mais après cinq ans de sarkozysme les Français ne se laisserons pas entraîner une seconde fois. Comment voulez vous qu'il nous rassemble alors qu'il n'a cessé de nous diviser. Même son propre camp il l'a divisé. Où sont Dominique de Villepin, Rama Yade par exemple sans oublier ses anciens ministres comme Hirsch, Amara, qui aujourd'hui appellent à voter pour François Hollande, qui est celui qui rassemble déjà !

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

Je la vois avec optimisme mais il suffit juste qu'on nous donne la parole. Il faut que les responsables politiques cessent de s'adresser à nous avec démagogie et infantilisation ils devraient plutôt nous responsabiliser, dans la société de demain nous devons avoir toute notre place car plus nous pourrons agir plus nous construirons une société adaptée aux générations qui nous suivront. D'ailleurs j'adresse un message à vos lecteurs, il faut qu'ils prennent part au débat, qu'ils donnent leurs idées, leurs opinions, qu'ils prennent des initiatives, qu'ils s'engagent, car sans nous la société ne vit plus ! Il faut voir les jeunes pour l’intelligence qu'ils peuvent amener aux débats et aux propositions et non pas seulement pour notre énergie même si nous en avons beaucoup à redonner ! Enfin nous, les jeunes, ne sommes pas un groupe isolé nous voulons être reconnu comme intégré à un processus normal de solidarité intergénérationnel.

 

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

Je voudrais clore cette interview par une citation : "Le prix de la liberté, c'est la vigilance éternelle" Thomas Jefferson

 

 

  

Jérémy B.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Jérémy B., 23 ans, étudiant en master de science de l’environnement, du territoire et de l’économie à l’université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines. Président du mouvement politique Europe – Liberté et vice-président de la section française du mouvement européen Europe Démocratie Espéranto.

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Une augmentation du chômage, une hyper-présidence méprisante et hautaine, une hausse insupportable des inégalités (des riches toujours plus riches, et de plus en plus de pauvres), des discours de plus en plus proche du Front National dans la haine et la stigmatisation de l’étranger et de l’immigré. Des ministres qui représentent très bien cette droitisation, comme Claude Guéant et Brice Hortefeux, ou encore de nouveau cadre de l’UMP comme Guillaume Peltier, ancien du FN puis du Mouvement National Républicain de Bruno Megret, et porte parole de Philippe De Villiers (MPF) aux présidentielles de 2007.

 

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auxquels notre peuple est confronté aujourd'hui ?

La France, et plus globalement l’Europe vont mal. Les peuples sont désespérés, n’ont plus d’espoir, n’ont plus confiance. C’est l’un de nos principaux problèmes. Comment relancer notre économie si nos concitoyens n’y croient plus…

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

J’ai voté pour Jean-Luc Mélenchon, justement parce qu’il était le seul à vouloir redonner l’espoir et la motivation nécessaire au peuple pour qu’on s’en sorte. Sa candidature, son dynamisme nous donnait l’envie de s’en sortir, de retrousser nos manches !

Concernant son score, 11,11%, il est décevant, soyons honnêtes, nous espérions tellement plus, même si un score à deux chiffres est déjà un bon score. Les resultats du premier tour révèlent deux choses, d’un côté un vote utile en faveur de François Hollande, et un vote contestataire contre-productif en faveur de Marine Le Pen. Finalement, Jean-Luc Mélenchon s’en sort bien avec 11,11%, car les discours d’Eva Joly, de François Bayrou, de Nicolas Dupont Aignan et même pourquoi pas de Jacques Cheminade, représentent probablement plus…

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

Je pense que mon bilan sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy est assez clair pour savoir ce que je pense de lui politiquement.

Concernant François Hollande, il aura ma voix le 6 mai, mais sans trop d’espoir sur sa politique. Jean-Luc Mélenchon était véritablement le seul à pouvoir changer les choses. J’espère que François Hollande saura être à l’écoute des 4 millions d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon s'il est élu. J’espère aussi que François Hollande n’oubliera pas Jean-Pierre Chevènement, Arnaud Montebourg qui ont été de bons soutiens et qu’il prendra en compte ceux qui ont voté contre la domination de la finance en votant Jacques Cheminade. Tout cela fait beaucoup de monde, et j’espère que M. Hollande ne les oubliera pas.

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Comme je l’ai dit, je voterai François Hollande, mais je ne ferai pas campagne pour lui, je pense juste, et j’en suis même sûr, qu’il sera mieux que Nicolas Sarkozy, et que 5 ans déjà, cela a suffi à la France. Il faut savoir dire stop…

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

Les qualités de Nicolas Sarkozy… ? Il parle bien, il est dynamique, il ne compte pas ses heures...

Par contre, je ne vois pas ce qui pourrait, a l’heure actuelle, unir les Français, et cela quel que soit le prochain président.

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

Je suis politiquement de nature optimisme, le monde change vite, et il peut changer dans n’importe quel sens rapidement. Cela dépend des masses et de leurs motivations. La jeunesse, et le peuple en général peut reprendre le pouvoir, c’est une histoire de volonté. On l’a bien vu avec les grands rassemblements de Jean-Luc Mélenchon, il a su réunir des foules, avec des objectifs communs. Tout cela me rend optimiste…

 

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

J’ai envie de dire « retrouvez confiance en l’avenir, motivez-vous pour changer l’avenir, mais ne soyez pas naïfs, ne vous laissez pas faire, résistez ».

 

 

  

Lauréline M.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Je suis Française, j'ai 24 ans, je vis à Montréal depuis 5 ans car l'employabilité est plus facile au Canada qu'en France, ainsi que le pouvoir d'achat ! Pour 700 euros, j'ai un 70m carré avec terrasse dans Montréal ! J'arrive à travailler à temps plein (35 heures par semaine) et à étudier à temps partiel (6 heures de cours par semaine + travaux) à HEC Montreal en DESS communications marketing.

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Je tire un bilan très négatif du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le pays surtout vit dans la peur. Les médias terrorisent la population sur les sujets de la justice, l'immigration, la sécurité. Le pouvoir d'achat est toujours aussi bas. Avec le principe de travailler plus pour gagner plus, il n'y a pas plus de travail. J'entends que pour devenir professeur on enlève les cours de pédagogie et de gestion de classe pour privilégier des Masters ! Je trouve ça ridicule et terrible pour l'éducation des jeunes et pour les futurs professeurs ! La jeunesse n'est pas prise en considération : les manifestations des jeunes contre la hausse de l'âge de la retraite auraient dû être entendues et finir en referendum ! On ne prend pas en considération le peuple et les manifestations pacifiques ne servent plus à rien, c'est un droit bafoué !

Je vais rester sur ces grands sujets mais j'aurais plein d'autres négations à écrire.

 

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auxquels notre peuple est confronté aujourd'hui ?

La France est très inégale ! Il y a plus de riches et plus de pauvres. Pourtant on sait que c'est la classe moyenne qui rend fort un pays. Nous sommes très nombreux pour un petit territoire ce qui n'est pas mis en valeur mais présenté comme un problème. Ce qui amène des problèmes de xénophobie. Le problème ce n'est pas la religion ou l'origine ethnique. C'est le manque de logement, l'appauvrissement de l'éducation, le manque de travail, la pauvreté qui est la vraie cause de l'individualisme et du non-respect des autres. Tout le monde pense très justement à sa propre personne car le gouvernement ne prend plus soin de lui ! Un président de la république doit être au service de tout son peuple. Il doit être à l'écoute de celui-ci aussi ! Aujourd'hui le gouvernement est sourd et aveugle, il est menteur et manipulateur en cachant les vrais problèmes.

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

J'étais inscrite au Canada, et je suis en vacances de dernière minute en France donc je n'ai malheureusement pas pu voter au premier tour ! Mais j'aurais voté pour Francois Hollande. Il redonne de l'espoir. Il dit les vraies choses, il a un vrai programme ! Je suis contente qu'il ait réussi à être en tête du premier tour, mais c'est pas assez ! J'ai peur que le langage très juste de Francois Hollande soit trop "intellectuel". Les Français préfèrent que l'on leur parle de leur pouvoir d'achat et de leurs petites personnes avec un langage populaire et c'est pour cela que Marine Le Pen a obtenu un si haut score.

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

Je pense que Francois Hollande veut amener l'espoir avec une politique socialiste qui amènera vraiment le pouvoir au peuple, du mieux qu'il peut car il partira avec une France brisée. Je pense qu'il est le leader d'une très grande équipe, de personnes très intelligentes. Il sera un très bon coordonnateur et pour moi c'est le vrai métier d'un président.

Nicolas Sarkozy est comme un empereur ! Il est très charismatique mais c'est seulement un beau parleur ! Je déteste le reste de son gouvernement où les ministres sont tous plus pourris les uns que les autres. Je respecte seulement Fillion le premier ministre qui essaie de réparer les pots cassés. Je ne dis pas qu'il n'a pas essayé de redresser la France, mais il n'a pas réussi et il a aggravé les choses. Si on est pas au même niveau que le reste de l'Europe c'est que l'on était mieux que les autres avant la crise. Où est passé la France de la liberté, de l'égalité et de la fraternité ? Envolée !

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Je vais voter Francois Hollande, pour le changement, pour l'espoir, pour redonner le pouvoir au peuple et pas aux aristocrates. Pour que le Parti socialiste trouve des solutions à cette crise du peuple contre les systèmes bancaires. En votant Hollande, c'est la manifestation la plus efficace que l'on puisse faire pour changer le gouvernement. On a un droit de vote important en France puisque notre vote compte directement dans le résultat ! Je souhaite que les gens croient en la France révolutionnaire. Pourquoi ne pourrions-nous pas redevenir le pays le plus influent en Europe ? Le modèle sociale-démocrate fait déjà ses preuves dans les pays scandinaves qui sont les mieux en Europe.

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

Si Sarkozy reste au pouvoir la France deviendra encore plus faible, sans droits sociaux ! Les gens vivront mais comme aux Etats-Unis avec des très pauvres et des très riches, en espérant être dans le bon camp ! C'est triste et peut-être qu'une grande révolution, ravageuse, créera le changement avant la fin des cinq ans.

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

Je vois l'avenir de la France de façon positive si on redonne le pouvoir au peuple ! Si on redonne aux Français le pouvoir d'achat, avec l'emploi, la croissance, la gratuité de l'éducation, de la santé et de la justice ! Il faut beaucoup d'espoir et de travail d'équipe. Je crois en la jeunesse avec les médias sociaux et l'échange de l'information, de la vraie information. La génération Y, nous arrivons à un âge où nous allons pouvoir nous exprimer et être entendus dans le système capitaliste aujourd'hui ! Les 20-35ans, c'est à nous de jouer !

 

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

L'éducation est la plus haute des priorités à avoir. Pour la jeunesse, pour l'emploi ! Mais quand je parle d'éducation, je parle d'apprentissage d'un métier et de culture générale. Je ne pense pas qu'il faille des professeurs avec des masters ! Je ne crois pas qu'il nous faut seulement des avocats et des médecins. Il faut de tout pour faire un monde, il faut respecter les métiers et arrêter l'elitisme en France ! Il faut créer des emplois et créer un apprentissage qui y correspond. Avec des contingents ? Peut-être. En créant des écoles mixtes de classes sociales, de races et de religions, on va apprendre aux gens à se respecter. Il faut miser plus sur l'école comme une deuxième éducation aux jeunes tout en gardant les droits de liberté, égalité et fraternité en priorité. Merci de m'avoir lue !

 

 

  

25 avril

 

 

John S.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Je suis né à Paris, j'ai 24 ans et je termine mes études cette année. Je possède la double nationalité : Française et Suisse. J'ai vécu à Paris jusqu'à mes 10 ans puis ensuite durant cinq ans j'ai vécu à Londres et enfin je suis parti faire mon lycée en Suisse. Actuellement je suis installé à Londres.

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Le bilan de Nicolas Sarkozy est à première vue mitigé. Mais à y regarder de plus près il s'en tire pas trop mal. Certes, la politique sociale n'a pas été assez abordée mais vue la conjoncture actuelle la marge de manœuvres était très faible. Un président de la République doit prendre des décisions dans l'intérêt national et c'est obligatoirement impopulaire aux yeux de beaucoup de citoyens.

 

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auxquels notre peuple est confronté aujourd'hui ?

L'état de la France est ce qu'il est. Il y a tout dans ce pays pour en faire le pays le plus agréable du monde. Mais on a du mal a accepter les vérités, on a du mal a changer et on est beaucoup trop naïf. Notre devise en est le reflet. Il est difficile de classer par ordres d'importance les problèmes les plus graves car pour chaque individu ce ne seront pas les mêmes. Les problème sociaux qui découlent des problèmes de l'emploi sont les plus visibles. Mais c'est du côté de l'économie qu'il faut se tourner si on veut pouvoir résoudre ses problèmes. À partir de ce constat, le problème numéro un est la santé financière de notre pays. Une personne en mauvaise santé pourra toujours essayer de faire du sport, de vivre comme si de rien n'était, de travailler dur, mais elle ne sera jamais à 100% et un jour ou l'autre, le fait d'avoir laissé la maladie prendre le dessus, sera inéluctable. On doit donc mettre son amour propre de côté et s'attaquer à l'économie de notre pays avec des priorités (vouloir relancer une économie sans avoir lutté contre le déficit puis la dette est un coup d'épée dans l'eau).

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

Le 22 avril j'ai voté pour M. Sarkozy. Pour moi cette élection aurait dû être une élection économique avant tout. De ce point de vue, les extrêmes (gauche et droite) sont complétement hors-jeu. Le centre est trop « light » et peu convaincu. La gauche et son socialisme a comme vertu d'étaler la misère entre tous (ce qui, à mes yeux, n'est pas une solution viable) sans parler que tirer un pays vers le bas donne juste l'illusion que les disparités et inégalités ne sont plus (sous entendu que la situation serait devenu bonne pour tous). Puis reste la droite, qui a du mal à s'assumer, qui est trop timide mais qui de par ses relations et son intérêt pour l'économie limite la casse. J'ai donc voté pour le candidat le moins pire. L'herbe n'est pas toujours plus verte chez le voisin, pas question pour moi de me dire « allez, comme au casino, tentons l'autre candidat et qui sait... ».

Le score de Nicolas Sarkozy est logique . Il y a une « Sarkophobie » voire une cabale (sans devenir paranoïaque) hallucinante qui est bien réelle en France. Il est de toute façons plus facile de détruire que de construire, plus facile dans un contexte de crise jamais vue depuis 1929 de vouloir « changer » sans se poser la moindre questions. Les Français subissent la crise, mais ce n'est rien comparé à la Grèce, l'Italie, l'Espagne, l'Irlande, le Portugal et certains pays d'Europe de l'Est. Il y a beaucoup de candidats (trop je ne sais pas) et comme on pouvait s'y attendre en traversant cette crise, les extrêmes ont fait de bons scores. Sans parler du fait que, la finance ayant était pointée du doigt, les Français, qui ne s'intéressent déjà pas à l'économie, ont naturellement écarté le seul candidat traitant des sujets économiques avec un minimum de sérieux (i.e. le candidat UMP).

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

J'ai un oncle qui a été maire d'un petit village pendant plus de 25 ans. Je pense que malgré son âge (78 ans) il pourrait se présenter quand on voit le « bagage » de M. Hollande. En arriver à en déduire que même Mme Royal était plus sincère et se présentait vraiment en croyant bien faire pour l’intérêt du pays, comparé à Hollande, c'est dire la désillusion. J'aurais aimé DSK. Pour l'avoir eu en conférence à plusieurs reprises, c'est avec Mme Lagarde, l'homme Français le plus performant concernant l'économie. Sarkozy confirme encore une fois qu'il est toujours présent dans un tel moment, il se donne à 150%, c'est un bon orateur et ses idées sont bonnes. Mais l'homme qu'il est, est tellement détesté, qu'il ne peut tenir sa ligne de conduite. C'est dommage.

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Le 6 mai je voterai Nicolas Sarkozy. Je souhaite qu'il puisse continuer, en prenant des décisions courageuses, à maintenir à flot le pays puis à le relancer. Et surtout, cette élection est à sens unique si on est un minimum sérieux. Que ce soit en UK, aux USA, en Allemagne ou même en Chine, Hollande laisse totalement indifférent. Il sera avec Mélenchon, Joly, Sapin, Montebourg, Duflot, Royal et Aubry mis à part des décisions internationales dés que ce sera possible. Il ne leur restera que la possibilité de faire plaisir pour cinq petites années au peuple en baissant encore les 35H, en augmentant le SMIC, en recrutant à tout va des fonctionnaires dans l'espoir de redonner de l'espoir et de faire baisser de 0,1 point le chômage. Les étrangers qui sont le fonds de commerce du PS auront des droits dans l'espoir que leur nombre puisse installer durablement ce parti à l'Elysée. Je suis inquiet et c'est parce que j'aime mon pays. Je pourrais être égoïste et souhaiter (voire même voter pour) Hollande car je suis installé à Londres et pour moi tout va bien. Mais j'aime trop mon pays où tous mes ancêtres ont vécu pour faire cela. Et traverser cette crise comme cela pour au final anéantir tout les efforts consentis, ce n'est que remettre à plus tard ce qu'il faut faire.

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

Ce ne sont pas des qualités, mais Hollande montre au grand jour son côté sympathique voire comique. Sarkozy est aussi quelqu'un d'agréable mais en privé uniquement. Hollande est plus attirant car Sarkozy est desservi par un fort caractère. Bref, le candidat PS n'a à mes yeux aucune qualité si ce n'est cette apparence joviale. Même dire qu'il est gentil et ne fera rien de mal n'est pas possible vu les systèmes qui sont mis à jour au fur et à mesure par la justice française concernant le Parti Socialiste. Et puis il suffit d'aller discuter avec des anciens d'HEC Paris pour comprendre que si Hollande n'a jamais rien entrepris si ce n'est aller derrière Mitterrand quand le vent tourné, ce n'est sûrement pas maintenant, avec une future responsabilité si lourde, qu'on peut s'attendre à un changement.

Je ne suis pas politicien et il y a bien longtemps que j'ai compris que, hormis ses missions régaliennes, la politique est au service de l'économie, de la finance, du « business ». Je ne vois pas ce qui peut unir tous les Français si ce n'est l'envie d'un pays meilleur (qui comme je l'ai déjà dit plus haut possède tous les atouts pour être un pays fabuleux). Le problème est qu'il faudrait penser à l'avenir, et en élisant un socialiste alors que le plus dur va peut être se retrouver derrière nous, je repense inévitablement à Mitterrand, à Jospin, qui dans des périodes propices n'ont rien fait pour assurer un minimum l'avenir. Je redoute des cadeaux qui se révéleront nocifs. Protéger le futur d'un système social envié dans le monde entier ne passe pas par le rendre encore plus élastique et dépensier.

Seule l'envie de réussir, d'entreprendre et d'évoluer pourra tirer la France vers le haut. Au final c'est sûrement au peuple et au peuple seulement que revient la lourde tâche de relancer « la machine ». Et malgré les différences je veux croire que c'est possible.

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

Il faut toujours être optimiste sans jamais se voiler la face. J'ai passé des mois dans des salles de marchés à me former, j'ai été au plus près de ce monde décrié qu'est la finance en pleine période de crise. L'esprit critique est ce qui manque aux anglo-saxons et c'est ce qui pénalise les Français qui en ont trop. Le juste équilibre c'est de croire en l'avenir de la France tout en gardant à l'esprit qu'il faut être exigeant. Beaucoup de bonnes idées existent en France mais elles sont mal exploitées. Il faut un cadre souple et flexible avec des contreparties qui ne donnent pas le sentiment d'être puni quand on réussi. Le monde est en perpétuelle évolution, nous ne sommes pas seuls et même si l'Europe m'inquiète il faut résoudre ce problème pour ensuite aller de l'avant. On est sévère avec notre pays mais je sais qu'on est loin d'être les plus en danger.

 

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

Pour conclure je saluerais votre initiative qui en laissant la parole librement à des citoyens du monde entier permet d'avoir un regard différent sur divers sujets. Le savoir est une arme et s'enrichir permet de la recharger.

 

  

 

Laura C.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Laura, 23 ans, actuellement en licence pro métiers de l'immobilier, et envisageant de poursuivre en master 1 puis de me tourner vers le métier d'huissier.

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Au niveau étudiant, une baisse drastique des bourses (malgré l'instauration du 10ème mois) et ce sans changement de ressources au niveau du calcul de la bourse. La réforme de l'université qui n'a rien changé.

Au niveau général, des réformes impopulaires mais, je pense, nécessaires (retraite...).

Une assez bonne présence à l'international.

On a globalement mieux réussi à surmonter la "crise" que nos voisins.

 

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auxquels notre peuple est confronté aujourd'hui ?

Très clairement, nous sommes en difficulté (chômage, logement...). Le problème le plus grave est bien évidemment le chômage en général. Au niveau des jeunes on le ressent bien (bac +5, trop qualifié, bac+3, pas assez... et quand on a le diplôme il faudrait 10 ans d'expérience pour être pris...). Au niveau des seniors également le problème est de taille.

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

J'ai voté pour Marine le Pen. Elle réalise un bon score. Je me bats au quotidien pour affronter les clichés du militant "tout sauf FN" de base tels que "t'es raciste" (ah ? y'a des races chez l'être humain ? je savais pas) etc... Le "vote contestataire" n'est pas mal non plus... Le "parti facho" encore plus : s'il est si facho que ça, pourquoi n'est-il pas interdit ? Le front de gauche, les drapeaux de l'URSS et le retour du communisme, qui a fait plus de 50 millions de morts, ça choque personne, par contre... Bref, je reprends !

La campagne n'a pas été très intéressante dans son ensemble, les faux débats organisés à la télé étaient une blague... On nous prend vraiment pour des imbéciles.

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

L'un est trop mou et incapable de prendre des décisions claires (Hollande), l'autre retourne sans arrêt sa veste et enchaîne les énormités ("Je n'ai pas baissé les bourses", "Le FN faut pas cracher dessus, mais je vais quand même dire aux électeurs de voter pour moi"). Hollande n'a clairement pas la stature pour gouverner le pays (le New York Times le dit aussi, c'est pas non plus Gala quoi...)

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Je ne voterai pour aucun des deux car ni l'un ni l'autre ne représente ce que je pense. D'ailleurs, les (ex) candidats qui donnent des consignes de vote ne sont, à mon sens, pas dans leur rôle : les électeurs peuvent choisir seuls !

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

Une qualité chez Hollande ? Il a maigri. Rien ne peut unir des gens fondamentalement opposés politiquement (front de gauche : tu ne votes pas Mélenchon, je te dénigre, etc). Les législatives permettront peut-être de dégager une majorité.

La lutte contre le chômage peut éventuellement intéresser tout le monde.

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

J'aimerais la voir avec optimisme, mais ce n'est pas possible.

Le taux de chômage des jeunes diplômés est aberrant (cela sera sans doute pire avec Hollande), on nous demande un bac+5 et 5 ans d'expérience alors qu'on sort de formation ! Et quand bien même on a le bac +5, on nous sort qu'on est trop qualifiés. Le monde de l'entreprise devrait être en vrai contact avec les instances s'occupant des programmes de la fac afin de faire des programmes cohérents. ("histoire de la pensée" en fac de droit, c'est une matière qui va beaucoup servir dans le monde du travail...)

Il faut redorer le blason des formations qu'on dit "pour les nuls", comme les CAP, BEP, bac pro... Ces formations sont demandées, à juste titre, car on manque de main d'oeuvre. Il n'y a pas de sot métier. L'apprentissage à 14 ans est pas mal dans le sens où des gamins qui n'aiment pas l'école pourraient être "cadrés" par le monde de l'entreprise et faire quelque chose de plus vivant que de suivre des cours.

 

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

Baaah... Votez, pour qui vous voulez, mais votez !

 

 

 

Morgan B.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Morgan B., étudiant, 20 ans.

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Le bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy est très bon par rapport à nos voisins européens ! Nous sommes, après l'Allemagne, le pays européen qui s'en est sorti le mieux de ces crises sans précédent. Nicolas Sarkozy a démontré sa force, sa détermination, son courage et sa lucidité ! Le Président de la République a oxygéné notre pays notamment dans les comptes publics, première fois depuis 30 ans que l'on vote un budget qui diminue.

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

Le 22 avril 2012, j'ai évidemment voté pour Nicolas Sarkozy. En effet, c'est le seul candidat capable de redresser notre pays, le seul qui a une expérience solide, une expérience de crise. Oui Nicolas Sarkozy sait faire face à une crise.

Son score du 1er tour est très positif ! Certes il n'est pas en 1ère position mais l'élection présidentielle en France ne se fait pas sur 1 tour mais bien sur 2. Attendons donc le 2ème tour pour tirer une conclusion.

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

Je pense que François Hollande est un candidat alors que Nicolas Sarkozy est un Président-candidat. Cela change tout ! On a deux figures : une qui a déjà été plusieurs fois ministre et qui a été élu Président de la République, et puis une seconde figure qui masque son bilan calamiteux de la Corrèze ! Eh oui, François Hollande est le Président du département le plus endetté de France. Depuis qu'il préside ce département, la dette a augmenté de 25%, les taxes ont doublé, etc. Bref François Hollande ferait mieux de se taire quand il parle du bilan de Nicolas Sarkozy. Il oublie que celui de son adversaire est positif comparé à son bilan corrézien.

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Le 6 mai je voterai assurément pour Nicolas Sarkozy car il faut choisir entre une France forte et une France molle. Je préfère la première.

Tous ceux qui sont indécis, toux ceux qui ont voté Marine Le Pen, toux ceux qui souhaitent voter blanc, tous ceux qui souhaitent voter François Hollande, je les invite très vivement à bien réfléchir avant de voter. Voter ce n'est pas choisir sa baguette de pain chez son boulanger, c'est choisir son Président de la République pour 5 années. Méfiez-vous ! Dites oui à 3 débats entre Nicolas Sarkozy et François Hollande parce que les débats permettent aux Français de délimiter celui qui est le plus habile pour gouverner la France.

 

 

 

26 avril

 

 

Mederic P.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Je suis un lycéen de la région parisienne passionné d'Histoire.

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Un bilan plutôt négatif même s'il est marqué par de bonnes réformes et que la crise atténue la responsabilité du Président.

 

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auxquels notre peuple est confronté aujourd'hui ?

Une France incapable de s'adapter à la mondialisation à cause d'une fonction publique pléthorique, des syndicats contre-productifs voire nocifs et une démocratie qui devient petit à petit plus pourrie.

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

J'aurais voté pour le candidat Nicolas Sarkozy ou le candidat François Bayrou. Je suis plutôt content du score de Nicolas Sarkozy bien que déçu qu'il fasse moins que François Hollande. Je suis aussi déçu par la faible adhésion qu'a suscité François Bayrou alors qu'il défendait des thématiques fondamentales comme la dette. En général, les scores élevés des extrêmes m'inquiètent même si je suis sastisfait que les voix se portent plus à l'extrême droite qu'à l'extrême gauche.

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

François Hollande est dans la position inconfortable du remplaçant et son inexperience est inquiétante. Il fait aussi preuve de mauvaise foi dans sa critique du bilan du Président Sarkozy alors que la dette de son département a explosé dans les mêmes proportions que celle de la France. Nicolas Sarkozy a le tort d'avoir un côté très "bling-bling" mais c'est surtout sa façon de parler qui me dérange par son côté un peu ridicule. Pourtant il entreprend des réformes qui vont, selon moi, dans le bon sens même s'il va très rarement au bout de celles-ci.

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Si je pouvais voter, je voterais sans hésitation Nicolas Sarkozy pour faire barrage à François Hollande à cause de son inexperience mais surtout à cause de la ligne politique du PS qui reste très "bolchevik" et qui se trouve beaucoup trop éloignée des sociaux-démocrates européens. En outre, la situation actuelle requiert un président avec une bonne entente Franco-Allemande et une ligne politique claire avec les autres dirigeants européens. Je suis aussi séduit par de nouvelles propositions comme la réforme de la formation pour les chômeurs ou la TVA sociale.

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

J'ai noté récemment une phrase de Hollande qui disait qu'il fallait flexibiliser le marché du travail, j'ai été en outre agréablement surpris par le début d'interêt pour la compétitivité des entreprises même si ses propositions ne m'ont pas convaincu. Je note aussi qu'il a tendance à faire des compromis entre les différents partis bien qu'il ait plutôt tendance à ne pas agir et à rester dans le statu quo.

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

J'imagine l'avenir de façon plutôt pessimiste car la fuite des cerveaux et des riches à l'étranger risque d'être une vraie catastrophe pour la France. Et puis elle a déjà dû subir des décisions catastrophiques comme les 35h ou la retraite à 60 ans. Je n'imagine pas non plus François Hollande appliquer son programme et j'ai très peur que ce soit les marchés qui finissent par dicter notre politique comme en Grèce ou en Espagne.

 

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

C'est la première campagne que je suis, et c'est vraiment une déception pour moi, surtout la primaire socialiste qui renforce la bipolarisation de la politique française ou l'absence d'affrontement sur le fond des sujets.

 

 

 

Julien H.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

J'ai 23 ans, j'ai grandi en province, dans une famille de la partie inférieure de la classe moyenne, qui vote traditionnellement pour le PS. J'ai obtenu une licence inutile, j'ai un boulot alimentaire à Paris et je galère tous les jours avec les RER. Je cherche à intégrer une autre formation, dans l'espoir d'avoir plus d'avenir. Côté politique, ado j'étais très intéressé, aujourd'hui le mot qui correspond est "désillusion".

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Un bilan plutôt négatif. Toutes ses décisions et réformes n'étaient pas mauvaises, mais il a mérité son impopularité, entre sa politique agressive, ses mensonges, son culte de la performance, les fausses solutions apportés par sa majorité, sa surexposition médiatique et compagnie. Je n'ai pas l'impression que toutes ses décisions aient été faites dans l'intérêt de la France.

Il n'a pas seulement continué à ruiner la France comme ses prédécesseurs, il a cassé ses institutions, surtout éducatives et culturelles, des institutions particulièrement importantes au bien-être d'une nation selon moi.

Et puis j'ai le sentiment que ses ministres ne servent à rien, qu'il donne les ordres et que les autres obéissent comme des gentils toutous. D'ailleurs, la longue partie de chaises musicales qui a eu lieu entre les ministères renforce cette opinion. Ce n'est pas ce que j'attends du Président de la République Française.

 

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auxquels notre peuple est confronté aujourd'hui ?

La misère grandissante (matérielle et culturelle) et la xénophobie (exacerbée par la misère, les médias et la politique de M. Sarkozy), qui empêchent toute "unité nationale".

Il n'est pas normal que dans un pays développé certains renoncent aux soins, n'aient pas de logement, ne puissent pas se nourrir correctement,...

Je suis métis mais je suis né et ai toujours vécu en France (métropolitaine). Quand j'étais gamin, j'entendais parfois parler dans mon dos et je sentais les regards. C'était malsain parce que les gens se cachaient à moitié, mais aujourd'hui c'est limite une fierté pour certains Français d'être xénophobes, même s'ils n'ont absolument aucune raison personnelle de l'être.

Ça contraste avec la beauté de notre pays et la qualité de notre cuisine.

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

J'ai voté pour Eva Joly, qui a réalisé un score ridicule (sans surprise, pour diverses raisons). Je n'étais pas d'accord avec tous les points de son programme mais dans l'ensemble ça me plaisait bien. Pour moi, elle est la seule candidate qui semble avoir des principes et qui a l'air sincère dans sa démarche.

J'aurais voulu voter Hollande, j'espérais qu'il dirait ou ferait quelque chose qui me convaincrait, mais ça n'est pas arrivé. Le personnage ne me plaît pas (les autres candidats non plus d'ailleurs), j'aurais préféré DSK ou Martine Aubry. Alors j'ai voté pour ce qui me semblait juste.

Ce premier tour a été sans surprise. À peu de choses près, les sondages nous l'avaient annoncé, ce qui me fait questionner la légitimité des sondages en période électorale.

Je suis assez inquiet des scores de l'UMP et du FN. Je ne comprends pas un tel choix. A moins d'être militant d'un de ces partis, ça n'a pas de sens. L'UMP de M. Sarkozy est une droite dure, dont les propos se rapprochent de ceux du FN (il le prouve encore ces derniers jours). Pendant ce temps, le FN joue sur le terrain de la gauche (temps de crise oblige), tout en gardant ses idées rétrogrades.

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

À mon avis, leurs motivations ne sont pas les bonnes, et ils se ressemblent plus qu'il n'y paraît. Mais Nicolas Sarkozy a fait son temps, et déjà Ministre de l'Intérieur il me donnait de l'urticaire. François Hollande doit encore faire ses preuves.

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

François Hollande. Aujourd'hui Sarkozy joue la victime, l'homme volontaire et bienveillant, mais ce n'est pas ce qui transparaît de son mandat.

La France a besoin de changement, de courage politique. Voter pour François Hollande, c'est donner enfin à la gauche les moyens de montrer de quoi elle est capable. On lui a reproché, à tort ou à raison, son inefficacité, mais cela fait 10 ans que nous avons un gouvernement de droite.

Et on aura beau me dire que François Hollande a ruiné la Corrèze (déjà ruinée avant lui), je pense que le contexte économique et la différence de statut l'obligera à la prudence et à s'appuyer sur des personnes compétentes en la matière, qu'elles soient plutôt de droite ou de gauche. Ce n'est pas une question d'"ouverture" mais plutôt de patriotisme, et c'est d'ailleurs le vrai rôle d'un Président de la République : placer les bonnes personnes au bon endroit dans l'intérêt du pays.

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

Je suppose qu'on peut lui attribuer des qualités en matière de leadership et des talents de comédien (donc il s'adapte bien pour communiquer), mais j'ai du mal à imaginer une quelconque unité des Français dans un futur proche (ou même dans cinq ans).

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

Je suis plutôt inquiet. Si on continue comme ça, on fonce droit dans le mur. Mais je continue d'espérer que ça s'arrange et c'est pour ça que je vote.

Il y a beaucoup à faire. Il faut que nos gouvernants fassent preuve de courage politique, qu'ils assument toutes leurs responsabilités, tous leurs devoirs, qu'ils arrêtent de nous donner des leçons qu'eux-mêmes ne suivent pas. Il faut qu'on mette un peu d'éthique dans la politique d'aujourd'hui, qu'on arrête de se complaire dans notre situation en brandissant notre prestige passé. Il faut sortir du système binaire droite/gauche, UMP/PS, et avoir le courage de chercher de vraies solutions alternatives. Aujourd'hui il nous faut un État prudent mais interventionniste, tout en ne tombant pas dans le nationalisme parce que la donne a changé (un équilibre complexe, j'en conviens).

 

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

Dans une crise, on peut se laisser tomber ou se relever. Si nos dirigeants ont des devoirs envers nous, nous nous devons de leur montrer la voie à suivre (et pas en faisant tout le temps des grèves ridicules ou des votes de protestation inconscients).
L'éducation est essentielle au bon équilibre d'un pays, elle donne à chacun une chance d'aller plus loin, d'être épanoui, elle réduit (autant qu'elle peut) les inégalités.

Je déplore aussi l'absence de l'écologie dans ce premier tour. Je comprends que d'autres difficultés occupent les Français aujourd'hui – j'en ai moi-même –, et en toute honnêteté je ne suis pas un bon petit écolo parce que nos dirigeants ne montrent pas l'exemple, mais je suis convaincu que c'est un problème urgent, qui, s'il est traité comme il se doit, peut apporter des solutions à d'autres problèmes que nous rencontrons aujourd'hui.

Nous avons un pays tellement beau, il serait dommage de tout gâcher.

 

 

 

27 avril

 

 

D. Binh L.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Je m'appelle D. Binh L., 27 ans, célibataire. Je suis vietnamien de naissance et je suis venu en France en février 1992 grâce aux regroupement familial. Je suis consultant IT (ingénieur en informatique) dans une entreprise spécialisée en progiciel pour la finance d'entreprise et en hébergement d'applications. Je viens de Lyon mais je travaille à Paris. J'ai étudié à Lyon, Grenoble et enfin Paris. Bien que je pratique un métier très technique, je m'intéresse beaucoup à l'histoire, la politique, l'actualité économique et sociale de manière générale.

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auxquels notre peuple est confronté aujourd'hui ?

Je dirais qu'il n'a pas tenu ses objectifs et ce dans beaucoup de domaines. Pour l'économie, je peux pas vraiment lui en vouloir avec la crise mais pour le reste ce ne sont que des effets d'annonces sur le moment. Je n'ai pas vraiment vu mis à part une réforme des retraites extrêment molle un projet sur le long terme mais surtout ambitieux. Si on prend par exemple un domaine dont je suis particulièrement renseigné : l'enseignement supérieur, les réformes de Pécresse ne vont pas du tout dans le bon sens et on sent le gouvernement prêt directement à se coucher face à la pression des syndicats. Donc aucune mesure néessitant beaucoup de courage comme la remise en cause de l'accès sans sélection à l'université, le travail monstrueux à faire sur l'orientation des jeunes et sur les conseillers d'orientation et bien sûr le besoin de réformer les méthodes d'enseignement. Pourquoi en France, les gens sont aussi nuls en orthographe, en Anglais alors qu'il suffit de franchir la frontière pour voir comment les pays voisins n'ont pas ce problème mineur. Un aussi grand et puissant pays avec des problèmes aussi absurdes, cela ne présage rien de bon pour le futur de la France.

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

Je n'ai pas pu voter car j'ai un problème au travail enchainé par des problèmes de transports, dont le résultat est que je n'ai pas pu retourner à Lyon pour voter. Mais sinon j'allais voter François Bayrou. Pourquoi ? Simplement, pour moi, son programme économique semble être le plus crédible avec une diminution drastique des dépenses. C'est le seul candidat qui insistait sur le mot "EFFORT". Oui, les autres candidats pour moi ne disaient que ce que les gens voulaient entendre sans prendre en compte la réalité. Bayrou fait aussi du populisme comme tous les politiciens de métier mais c'était le seul pour moi qui proposait un programme qui imposait aux Français de vraiment faire des efforts. Je pense donc que c'est la principale raison pour laquelle il n'a pas fait un très gros score.

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

Deux politiciens de métier. Hollande est quasiment aussi hypocrite que Sarkozy dans son discours. Lui qui dit qu'il n'aime pas les riches alors qu'il touche 30K/mois, qui accuse Sarkozy de dîner au Fouquet's alors qu'il va manger une salade à 150€... Et qui entre les deux tours prend le TER... Il cherche donc à se construire une image de citoyen moyen alors qu'il n'a, à ma connaissance, jamais travaillé dans le privé et est dans la classe la plus aisée.

Sarkozy est la personne qui ne réagit qu'à l'instant présent, selon les faits divers de manière générale. Sans compter le fait qu'il magouille pour ses amis sur le dos de l'État (mais ça à la rigueur n'importe qui le fait). Non, son principal défaut est qu'il énonce le problème, mais ne propose qu'une réformette et des lois qui ne servent à rien. Les exemples les plus frappants sont les propositions qu'il fait sur le tas après des faits divers comme à Grenoble. Bien sûr rien n'est fait derrière, il n'y a que l'effet d'annonce.

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Vote blanc sûrement mais ce n'est pas encore définitif. Pourquoi ? La réponse se trouve dans mon opinion des deux candidats. Entre une personne président du département le plus endetté de France et qui se permet de donner des iPads à des collégiens (en tant qu'informaticien quand je vois ça c'est assez choquant mais bon le nombre d'articles ou d'histoires sur les gaspillages de l'argent public...) et une autre pas capable d'assumer ses choix et qui change d'avis comme de chaussettes...

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

Aucun des deux ne peut réunir les Français. Il y a un tel anti sarkozisme primaire sur l'extrême gauche qu'il ne pourra pas rassembler tout le monde. Pour Hollande, le PS est associé à tort ou à raison à l'antinationalisme donc il ne pourra convaincre les gens à droite de la droite de manière générale.

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

Plutôt pessimiste. Il y a, dans ce pays, un vrai manque d'adaptation par rapport au monde. Je pense que les gens ont tellement été bercés par l'état providence qu'ils n'acceptent pas du tout de voir la réalité en face et chacun campe sur sa position rendant les réformes très difficiles (éducation nationale, santé, retraite, etc.). Moi qui ai vu la vraie pauvreté au Viêt-Nam, je pense que les gens devraient voyager davantage afin de prendre conscience des efforts à faire.

 

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

Je dirai que je suis extrémiste ou plutôt conservateur dans le genre Eric ZEMMOUR. Je suis en partie d'accord avec ce qu'il dit (pas économique mais surtout dans son analyse sociale). J'attache de l'importance aux valeurs traditionnelles au niveau de mon mode de vie mais surtout à la logique qu'il y avoir dans notre société. Il y a un modèle qui dure depuis des siècles et qui a plutôt bien marché, pourquoi tout remettre en cause pour des futilités...

Quand je vois qu'Hollande dire que le mariage et l'adoption pour les homo est une priorité, on voit le niveau de la campagne.

 

 

 

28 avril

 

 

Cédric B.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Bonjour, je m’appelle Cédric B., je suis étudiant dans la Loire. J’étudie dans le domaine de la programmation informatique. Le vote est un acte citoyen et il est pour moi important de voter. On devrait même le rendre obligatoire comme en Belgique. Le vote est le moyen de s’exprimer et de choisir celui à qui on accorde notre confiance. La politique me déçoit un peu car je trouve que les politiciens promettent beaucoup pour au final ne rien faire, ou agir pour leurs propres intérêts.

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Nicolas Sarkozy a certes fait augmenter la pauvreté en France, mais il a plutôt bien géré le pays face à la crise. Il s'est beaucoup intéressé aux riches. En 2007 il avait piqué les idées principales du Front National mais au final qu’a-t-il fait… Pas grand-chose.

 

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auxquels notre peuple est confronté aujourd'hui ?

Je trouve que la France est en danger, qu’elle s’éloigne de plus en plus et qu’on la perd. Notamment sur une partie de la population d’immigrés musulmans qui insultent les valeurs de la République. La France est aujourd’hui un pays d’assistés. Si on vient de l’étranger et qu’on vit en France la moindre des choses serait de la respecter et de respecter les citoyens qui y vivent. Alors, quand on voit par exemple des gens cracher sur le drapeau français ou le brûler... Je pense même, pendant cette élection, à une image lors d’un meeting de Jean-Luc Mélenchon, où l'on a pu voir un drapeau algérien à la place d’un drapeau français. Je trouve cela vraiment déplacé. Ils veulent qu’on les respecte, mais avant qu’on les respecte, qu’ils commencent déjà par respecter les Français avant de dire qu’on est raciste, car c’est bien eux les plus racistes. Qu’on nous oblige par exemple à prendre leurs habitudes alimentaires notamment dans les cantines scolaires avec le soi-disant « HALAL », je trouve ça vraiment dégueulasse, on est en France et NON en ALGÉRIE. Le problème le plus grave actuellement, c’est l’identité nationale et résoudre le trop plein d’assistanat. J’ai fait un voyage aux États-Unis et j’ai réellement vu la différence de mentalité. Là-bas, ils sont patriotes, ils respectent leur pays. Ici, rien de tout ça. Je suis pour un système similaire au leur. Tu travailles pas, t'as rien. Tu travailles, t'as tout. Ici, tu travailles pas, t'as tout, et tu gagnes même plus que quand tu ne travailles pas, j’aimerais que cela change.

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

J’ai voté pour Marine le Pen car je pense qu'elle est la seule à pouvoir relever le pays, le réveiller. Faire en sorte qu'il y ait une égalité réelle en France. Son score est historique mais je pense et j’espère que d’ici dix voire cinq ans on ait un parti d’extrême droite au pouvoir, pour faire un énorme boulot.

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

Sarkozy = Français Riches
Hollande = Français Pauvres et augmentation de l’assistanat et donc de Français flemmards

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Sincèrement pour moi c’est soit Sarkozy soit vote blanc. Hollande je ne pense pas qu’il soit assez fort mentalement pour être président. Peut-être que je me trompe. Aucun des deux ne me va.

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

Sarkozy est un beau parleur. Il y a des idées de François Hollande qui me plaisent mais est-ce qu'il faut prendre le risque pour autant ? Cinq ans, ça peut être très long et on peut s’en mordre les doigts. Ce qui peut unir les Français c’est la Justice, le développement du patriotisme. Le respect du français.

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

Personnellement, j’espère que cet avenir sera positif... mais bon seul l’avenir nous le dira.

 

 

 

Clément C.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Clément, 18 ans, militant PS, défendant Valls a la primaire, pour une union libérale et républicaine.

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Sarkozy, élu par le peuple, il sortira par le peuple... Bilan : c'est les profondeurs abyssales, mauvais et sans aucun progrès.

 

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auxquels notre peuple est confronté aujourd'hui ?

La France va mal, mais elle se débrouille grâce a une force des mouvements sociaux extraordinaire. Le plus grave problème reste la suppression d'un fonctionnaire sur deux, surtout dans les domaines de la santé et de l'éducation.

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

J'ai voté Hollande. Le score est historique.

Le danger n'est pas Marine, le danger n'est pas le FN, le danger c'est les discours de haine qui sortent de la bouche de républicains qui pourtant luttent contre le fascisme et le racisme !!!

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

Hollande n'est pas le messie, c'est pas Cheminade, mais Sarkozy c'est pas un génie, il faut le sortir...

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Il faut voter Hollande pour deux raisons simples, Sarkozy c'est la suppression d'une semaine de congés payés, et la diminution des aides sociales. Il faut de l'argent pour vivre et consommer. La consommation, c'est la clé de l'emploi.

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

L'unification c'est les législatives. Le Front de gauche et les forces de gauche devraient faire liste commune pour lutter contre le FN.

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

Hollande c'est la solution a court terme, il faudra bien penser a sécuriser les marchés sans les affaiblir. Hollande le fera, mais il faudra y être plus fort et il n'aura pas le temps. Valls devra prendre le relais pour rétablir en quinze ans la France détruite par vingt-cinq ans de droite.

 

 

 

29 avril

 

 

Boris Y.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Je suis étudiant en Master 2 d'Architecture à Paris, je viens toutefois de "la province" comme on dit ici. J'ai vécu dans le sud la plus grande partie de ma vie. J'en garde un certain attachement...

J'aime le sport et j'ai peu de patience pour la masturbation intellectuelle qu'on pratique dans les écoles d'architecture.

Dans la vie, j'ai toujours eu le cul entre deux chaises, je n'ai pas vécu dans une cité, mais j'y ai étudié jusqu'au bac... Avec ma mère, nous ne roulions pas sur l'or, jusqu'à ce que j'hérite à 18 ans et qu'elle atteigne la retraite, j'ai vécu à Paris jusqu'à 8 ans puis j'ai déménagé dans le Sud, ma mère m'a poussé a faire une carrière universitaire mais moi ce que j'aime c'est le sport, pas vraiment riche, pas vraiment pauvre, pas vraiment du sud ni du nord, mi intellectuel mi prolo...

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Un bilan catastrophique à tout les niveaux, en dehors du service public français dont les réformes ne sont pas encore pleinement visibles (la réforme sur les universités, sur le système de santé).

Il a fait des choix stupides sur le plan géopolitique : l'engagement en Afghanistan et en Irak sont incompréhensibles !?

Ce qu'on retient c'est surtout le brouhaha médiatique sur chacun de ses faits et gestes mais surtout l'impunité dans laquelle il agit, entre les scandales Bettencourt, Takiddine, l'affaire de l'EPAD ou encore le renvoi de Porte et Guillon... Rien ne semble le toucher, c'est l'expression même de l'impunité.

 

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auquel notre peuple est confronté aujourd'hui ?

À mon sens, la dette publique, et le monopole des banques privées (et donc des marchés) sur la dette publique puisque la loi interdit aux états d'emprunter directement à la BCE.

La dette, c'est ce qui grève le budget de l'État, c'est qui nous pousse à augmenter les impôts et réduire le service public.

L'immigration, c'est un problème mineur qui pourrait être réglé facilement avec un peu de volonté publique mais qui occupe une place majeure sur le plan médiatique, l'inverse de la dette quoi...

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

Pas de problème, j'ai voté Mélenchon, sans illusion (je ne suis pas communiste), j'ai voté anti-système, parce que l'UMP et le PS sont deux "machines à élections" corrompues (affaire Guérini, DSK, Frêche). Son score m'a beaucoup déçu car cela montre que les préoccupations des Français ne sont pas sur la dette mais sur d'autre chose, des mesure "bouche trou".

Si je ne connaissais pas le "passé raciste" du FN, j'aurai très bien pu voter pour eux. D'ailleurs ça m'énerve beaucoup quand on tape sur le FN, l'UMP et le PS sont (très) loin d'être au dessus de tout reproche.

Le problème c'est que la gauche ne veut pas régler la question de l'immigration, et la laisse à la droite (en général), c'est ce qui explique le score de Le Pen au premier tour. Il est clair qu'il faut s'attaquer à l'immigration clandestine, on ne peut plus accueillir autant que pendant les Trente Glorieuses, ou alors, aux dépens de notre système public (éducation, santé, administration).

Les gens qui sortent le discours anti-raciste paternaliste, ils habite rarement à Aubervilliers, Trappes, ou d'autres villes ou quartiers sinistrés... ils vivent dans leur bulles où tout le monde est gentil, la réalité est plus complexe...

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

Un génie médiatique et un homme de l'ombre qui se retrouve par hasard sous les projecteurs... Des fois, je me demande pourquoi mes amis de droites sont tant hostile à Hollande, il ne propose rien de fou, c'est presque un programme de centre droite...

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Je ne pense pas voter, par conviction.

Honnêtement, je pense que ce qui pourrait arriver de pire à Sarko (voir Marine), ce serait de se retrouver au pouvoir, avec le bilan qu'il se taperait en dix ans, on retrouverait peut-être une vrai gauche dans cinq ans. Moi Sarko ne me fait pas peur, il ne pourra jamais mettre en place ce qu'il annonce, sa campagne est devenue une vente à la criée...

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

Sarko ? Un très bon orateur (moins que Mélenchon) et un génie médiatique... La fameuse phrase parlant de passer "la racaille au Kärcher", c'était un coup de génie, il a dit tout haut un mot que les hommes politiques n'osaient pas prononcer mais qui était entré dans le langage commun depuis dix ans...

Les Français sont unis, ils suffit d'un match de coupe du monde gagné pour que tout d'un coup, tout le monde soit Français et fier de l'être, qu'on oublie les différence sociales ou "ethniques". On est unis dans la douleur de la crise et ce n'est pas le discours plein d'amalgame du FN/UMP qui prouvera le contraire. Après, je suis d'accord avec la droite quand elle dit qu'on donne la nationalité française trop facilement. Si on écoute "la gauche" il n'y a que 5% d'immigrés en France mais si on prend la définition de l'ONU, on atteint 11%. Le droit du sol est une belle chose, mais cela devient ingérable...

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

Je suis très pessimiste et je pense m'expatrier, quand je vois le salaire de mes amis diplômés après cinq ans d'études, je peux vous dire que je ne travaillerai pas pour le smic avec un bac+5, alors qu'en Suisse ou au Canada, on touche deux fois plus... Je parle anglais couramment et allemand un peu, je compte bien m'en servir.

Sarko nous a vendu le contrat auto-entrepreneur, dans ma branche, beaucoup de jeunes l'utilisent, ça permet aux agences de réduire leur charges sur leurs employés, certains disent que c'est mieux que le chômage, seulement, quand on est auto-entrepreneur, on n'y pas droit justement, au chômage...

Moi je suis protectionniste, pas forcément par rapport à l'immigration mais surtout par rapport à l'industrie et l'agriculture, quand les paysans en sont à décharger les camions qui remontent d'Espagne pour montrer qu'ils n'en peuvent plus, il y a un problème. Moi, que l'industrie aéronautique française s'effondre, je m'en fous, c'est pas Dassault qui fait manger les Français...

 

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

Je pense que le système politique actuel est arrivé à bout, pourquoi les extrêmes font-ils un score aussi grand sinon ? Les gens en ont marre de voir scandale sur scandale sans aucunes conséquence.

À ma connaissance, pas un seul homme politique n'a fait de la prison (ferme) depuis le début de la 5ème république, de l'affaire du sang contaminé à Charles Pasqua en passant par Chirac et d'autres, pas un seul n'a fait un jour de prison, ils sont mis en examen, condamnés à des peines avec sursis puis remis dans le système politique (Juppé, Hortefeux, et j'en passe... DSK prochainement probablement).

La politique est devenue un grand cirque médiatique qui tourne au ridicule, il ne faut pas se méprendre, les gens en sont conscients, mais qui a le temps de changer les choses ? Il y a 10% d'abstention en moins pour ces élections, mais ces voix ne sont allées ni au PS ni à l'UMP... Ce sont les voix de la contestation.

La prochaine étape, c'est l'arrivée du FMI dans nos finances comme en Grèce, ça me fera peut être rire jaune... je ne sais pas encore.

Je voudrais vous remercier de m'avoir donné la parole, à mon sens, c'est avec la presse indépendante, les blogs et les nouvelles technologies que les choses changeront, l'important pour moi, ce n'est pas de changer le système politique mais de donner conscience de la réalité de l'état de notre pays.

 

 

 

1er mai

 

 

Vincent B.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Bonjour, je suis un auvergnat de 26 ans, expatrié dans la région Rhône-Alpes depuis déjà cinq ans. Je suis actuellement à la tête d’une équipe de vingt personnes dans les secteurs de l’action sociale et du logement au sein la fonction publique territoriale.

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

En cette période de crise, il est vrai que les chiffres sont assez durs avec Nicolas Sarkozy. Toutefois, lorsque je tire le bilan de nos voisins européens et de la situation américaine, je constate que la politique de Sarkozy a limité la casse. De plus, dans un monde dans lequel les équilibres changent (montée en puissance de l’Asie, fin de l’hégémonie américaine, Printemps Arabes, poussée du terrorisme, percée de tous les extrêmes…), Sarkozy a montré une « France Forte », intransigeante avec le terrorisme (FARC, AQMI...), soutien du réveil démocratique des peuples (Libye, Syrie, Egypte, Tunisie…), allié de poids avec les USA et pilier de la construction Européenne (jamais la France avait tant pesé dans la construction de l’Europe…)

 

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auquel notre peuple est confronté aujourd'hui ?

Aujourd’hui, les Français savent qu’ils vont devoir se serrer la ceinture en attendant la fin de la crise économique mondiale. Je suis confiant car je crois que les grandes réformes initiées par le duo Sarkozy / Fillon (retraite, grenelle, universités…), permettront de limiter les effets de la crise et relancer une économie plus « verte » et ouverte aux jeunes.

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

J’ai voté Sarkozy. C’était la première fois pour moi car j’avais voté Bayrou (puis blanc) en 2007. Nicolas Sarkozy est arrivé second, je pense que ce résultat montre que les Français ont voulu sanctionner la personnalité de Sarkozy. Il a mis du temps à trouver une stature présidentielle et il le paie aujourd’hui. Toutefois, depuis deux ans, il incarne cette France Forte nécessaire à la sortie de crise.

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

Hollande, Sarkozy et Bayrou incarnent le pluralisme politique, la présence de deux d’entre eux au second tour est une très bonne chose pour notre démocratie.

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Sarkozy car sa politique économique est bien ficelée, nous avons besoin de continuité pour sortir de la crise. Le programme économique socialiste est brouillon, leurs hésitations entre un idéal idéologique et la réalité économique peuvent être dangereuses pour la France (cf Mitterrand entre 81 et 82).

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

Je ne suis pas anti-Hollande, c’est un progressiste, j’adhère à son discours sur le vote des étrangers et son positionnement concernant le mariage homosexuel et je compte d’ailleurs sur les centristes de l’UMP pour assouplir le positionnement de la droite sur ces questions.

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

La situation mondiale me fait peur, la montée de l’extrémisme et du terrorisme m’inquiète… Je crois que l’Europe va jouer un rôle primordial ces prochaines années pour réguler le nouvel ordre mondial. Il nous faut donc une Europe forte et en paix… Il faut limiter les divisions, surmonter la crise économique est donc essentiel !!!

 

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

Choisissez une France Forte   ;-)

 

 

 

5 mai

 

 

Morgan F.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Morgan, 20 ans, de Strasbourg. Longtemps passionné par le camion rouge, je deviens jeune sapeur pompier et désirant en faire mon métier je m'oriente dans la voie professionnelle, misant tout sur la pratique, en préparant un BEP Sanitaire et Social. Mais suite à des problèmes de santé je me vois contraint de me réorienter. Ayant comme autre passe-temps le dessin, je m'oriente alors dans la nouvelle formule qui est le bac pro 3 ans, en préparant le baccalauréat technicien du bâtiment étude et économie, que j'ai eu la chance de préparer par la voie de l'apprentissage, ayant comme objectif d'intégrer l'école d'architecture de Strasbourg. Durant mes études, j'ai été confronté à un professeur qui affichait son opinion politique en cours. Ne partageant pas ses convictions, j'ai commencé à m'investir dans la politique en rejoignant l'UMP.

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Nicolas Sarkozy est un homme que je respecte, et qui est beaucoup respecté dans le monde. Son dynamisme, son ouverture et son courage sont des qualités qu'on ne peut lui contester. En 2007, beaucoup de promesses ont été faites, beaucoup de Français ont été déçus par tant de promesses non tenues. Mais est-ce une raison de le juger et de critiquer autant son bilan ? Je ne fais pas parti de cette catégorie de personnes. Il a su redonner une place à la France dans le monde, regardez en Libye. Il a su maintenir la France durant la crise, sans baisser ni les salaires, ni les pensions de retraites. Les Français devraient lui être reconnaissants plutôt que de lui taper autant sur le dos. Quand je vais à la rencontre des Français, j'entends les reproches qui lui sont faits, et je réalise que les Français n'ont pas réalisé l'importance de cette crise, affirmant qu'elle a bon dos. Je ne partage pas cette opinion, à mes yeux Nicolas Sarkozy a un bilan plutôt positif, et m'a donné envie de m'investir dans la politique de notre pays.

 

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auquel notre peuple est confronté aujourd'hui ?

La France va mal, les Français se sont rendus massivement aux urnes au premier tour en affirmant un vote de crise, s'étant réfugiés dans les extrêmes. Les finances de la France vont mal, mais je compte sur Nicolas Sarkozy pour redresser l'économie de notre Pays. Les problèmes les plus graves ? Pour moi c'est le chômage auquel est confronté un grand nombre de Français. Mais tout est plus ou moins lié.

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

Le 22 avril dernier j'ai voté Nicolas Sarkozy. Son score n'est pas si mal vous savez. En 1974, François Mitterrand arrive en tête avec 43% des suffrages, il sera battu. En 1981, il sera derrière Valéry Giscard d'Estaing avec 25%, et finira par l'emporter. En 2002, Lionel Jospin était favori face à Jacques Chirac, tous le monde connaît la suite. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy est à 1,6 point du candidat socialiste. Alors je suis confiant !

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

François Hollande est un homme qui m'a surpris lors du débat. Je le pensais plus mou, comme le disaient ses amis socialistes. Mais son arrogance à été très mal vue par les Français. Nicolas Sarkozy lui a fait ses preuves en maintenant la France en dehors de la crise, contrairement à un candidat socialiste qui n'a rien fait dans son département que l'endetter encore plus. Est-ce ce dont nous avons besoin pour notre pays ?

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

Dimanche prochain, j'apporterai une nouvelle fois mon soutien à Nicolas Sarkozy. La France a besoin de redresser ses finances, et seul NS en est capable. Regardez le candidat socialiste qui propose une hausse d'impôts ? (91% de son programme sera financé par des impôts, comme nous l'a montré François Langlet sur le plateau de "Des paroles et des actes" sur France 2). Est ce ce dont nous avons besoin pour maintenir le pouvoir d'achat des Français ? C'est le sujet majeur de cette campagne. Et j'espère que les français ne jugerons pas l'homme mais bien le programme des candidats.

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

J'ai beau chercher, je ne trouve pas. François Hollande veut une pensée unique, comment voulez-vous qu'il rassemble tous les Français ?

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Mais la France Forte se doit d'être optimiste !

 

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

Comme je l'ai dis tout au long de cette interview, je compte sur le raisonnement des Français, qu'ils ne jugent pas l'homme, ni le bilan, mais bel et bien le programme. J'aimerais insister sur le fait de bien réfléchir à leur avenir, veulent-ils un avenir comme la Grèce ou l'Espagne ? Je compte sur chacun des Français pour prendre conscience de l'importance de chaque bulletin de vote, ensemble votons Nicolas Sarkozy pour redresser l'économie de notre pays, continuer de faire briller la France dans le monde, et que le travail de chacun soit récompensé ! Merci de m'avoir accordé cette interview, et bon vote !

 

 

 

 

6 mai

François Hollande est élu (51,62%)

 

 

 

8 mai

 

 

Thibault S.

 

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots ? Qu'est-il utile, intéressant de savoir vous concernant ?

Je m‘appelle Thibault, j‘ai 30 ans, je suis photographe depuis 3 ans.

J‘ai une formation d‘économiste de la concurrence au titre d‘un master 2, et quelques expériences professionnelles au Crédoc ou dans le réseau Medef en tant que chargé d‘études. J‘ai donné quelques cours d‘économie à l‘université en la qualité de prof assistant. (je suis en contact avec la jeunesse, là réside l‘intérêt de cette mention)

 

Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy ?

Quel regard portez-vous sur l'état de la France aujourd'hui ? Quels sont, à vos yeux, les problèmes les plus graves auquel notre peuple est confronté aujourd'hui ?

Le quinquennat a d‘abord été marqué par une crise violente, difficile à anticiper, imbriquée dans des montages financiers à l‘échelle mondiale.

J‘attribue la responsabilité de cette crise à un détournement des principes premiers des systèmes bancaires, un manque de régulation des acteurs sur le marché financier et une certaine passivité politique.

Alors bien sûr, ces dérives ont été progressives, probablement involontaires et non concertées. Ce qui marque néanmoins cette crise, au delà des impératifs non assouvis de stabilité du système économique et financier, c‘est la défiance des individus à l‘égard des institutions, des organismes de régulation, des banques, des grandes entreprises et le glissement de valeurs que cela induit dans notre société.

Cet état d‘esprit se retrouve, à mon sens, dans le vote électoral.

Le quinquennat Sarkozy a été, à mon sens et sans écho partisan, le plus difficile qui soit pour un chef d‘Etat. Parce qu‘il devait concilier réformes profondes, politique sociale de crise et prospective inhérente à un monde qui évolue, vite.

Ce quinquennat a enfin accentué la visibilité des nombreuses fractures qui affectent la société Française : les oppositions de statuts, les privilèges et acquis sociaux, les corporatismes, les dérives communautaires, les inégalités sociales et de territoire, le manque de transparence ... Concernant NS, on dira de lui qu‘il a eu le courage politique à décrire de manière factuelle pour les uns, la volonté de diviser pour d‘autres, le fait est que les Français, et on le voit dans le résultat de cette récente élection, sont plus que jamais divisés.

 

Pouvez-vous nous révéler, si vous avez voté, le nom du (de la) candidat(e) qui a reçu votre suffrage le 22 avril ? Que pensez-vous du score qu'il (elle) a réalisé, et plus généralement de ce premier tour ?

J‘ai voté François Bayrou le 22 avril. Eviter le vote extrême fut une évidence, mais au delà de ce choix raisonnable, je crois en son projet pour la France, j‘ai été séduit par sa posture rassurante, modérée, bon ‘‘père de famille‘‘ et l‘absence de clientélisme dans les mesures présentées aux électeurs. Le rôle central du paiement de la dette, son sens des responsabilités sur les questions sociétales et sa modération dans la dépense publique m‘ont donné le sentiment d‘un candidat raisonné, pouvant prétendre aux plus hautes fonctions de l‘Etat.

 

Score faible et décevant, mais tellement prévisible dans le contexte actuel ...

 

François Hollande (PS) et Nicolas Sarkozy (UMP) sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Que pensez-vous de l'un et de l'autre ?

François Hollande et Nicolas Sarkozy sont deux hommes d‘Etat, à n‘en pas douter. Les carences ou avantages personnels de l‘un et l‘autre relèvent de leur communication propre et du marketing politique de l‘adversaire respectif.

Sarkozy est volontaire, déterminé, un peu rapide dans le propos.
Hollande est fédérateur, pugnace, un peu démago.

 

Si vous le souhaitez pouvez-vous nous dire pour qui vous comptez voter le 6 mai prochain ? Pourquoi ? Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les convaincre, comme vous, de choisir cet homme pour présider notre république ?

J‘ai voté Nicolas Sarkozy. J‘ai trouvé ce candidat plus convaincant, à la hauteur des enjeux internationaux actuels, probablement moins consensuel certes, mais plus proche de mes convictions libérales (n‘ayons pas peur des mots). J‘ai également eu peur de la concentration des pouvoirs par un unique parti, non pas que cela soit un argument suffisant, mais, en bon centriste, je crois en un gouvernement d‘union nationale !

Et je crains que le vote socialiste n‘ouvre la porte à une gouvernance unilatérale.

Au delà de ces jugements fades, je crois au mérite, aux valeurs du travail, à la méritocratie. Bien sûr le candidat socialiste n‘y est pas opposé, mais les signaux renvoyés par Nicolas Sarkozy m‘ont davantage affectés.

Ce choix m‘appartient, il est discutable. Dans un environnement médiatique riche, une liberté d‘expression forte, et une prise de conscience politique dans la population jamais atteinte auparavant, je me garderais bien de faire la promotion de tel ou tel. Chacun dispose des informations nécessaires pour se forger son opinion, selon son ressenti, ses valeurs et ses convictions. Je n‘approuve pas la prise de position de mon leader entre les deux tours.

 

Après l'élection, il faudra bien que le peuple français se réunisse autour de son nouveau président, quel qu'il soit, malgré les clivages. Quelles sont, même "à la limite" les qualités que vous reconnaissez à celui dont vous ne voulez pas à l'Elysée ? Qu'est-ce qui peut, à votre avis, unir les Français malgré les différences politiques ?

FH n‘a pas été mon choix. Mais je respecte le choix des Français, et je reconnais sa légitimité en tant que président de la République. Les Français devront s‘unir dans les enjeux, et même s‘il faut redescendre sur terre et que cela s‘avère décevant pour ceux qui ont cru aux promesses de changement, il faudra que tout le monde fasse des efforts. Tout le monde. C‘est le prix de notre cohésion.

Le fait qu‘un homme de gauche entame des réformes difficiles, voire impopulaires, n‘est peut être pas une mauvaise chose. Pour les mouvements syndicaux, cela sera plus aisé à faire accepter aux adhérents et aux salariés en général, pour les forces vives du pays, cela semblera moins partisan et moins segmentant. A voir.

 

C'est un lieu commun que de le dire, mais la jeunesse, dont vous faites partie, c'est l'avenir de notre pays. Vous êtes son avenir, nous le sommes. Voyez-vous l'avenir de la France plutôt avec optimisme, pessimisme ? Comment le voyez-vous ?

J‘ai confiance en la jeunesse de notre pays. Notre héritage social et économique est délicat, pour ne pas dire compliqué. Mais nous aurons la tâche de trouver la ressource pour faire face aux défis, maintenir la cohésion et assurer la paix et les conditions économiques et sociales favorables à l‘émergence de la prochaine génération.

Les crises économiques et sociales en Europe, la montée DES intégrismes religieux, l‘effondrement probable de notre système de protection sociale, la trop forte influence des marchés financiers sur l‘économie réelle, la montée des partis extrêmes et l‘accroissement des inégalités et des frustrations inhérentes à cette immobilité sociale constituent une poudrière sur laquelle nous sommes assis.

 

Dernière question qui n'en est pas une... pour vous permettre de compléter, de conclure cet entretien de la manière dont il vous plaira. C'est une carte blanche, vous avez la parole, totalement librement...

Pour conclure, je me veux résolument optimiste, mais, avec lucidité, il faut bien considérer que des changements doivent s‘opérer à moyen terme si l‘on veut sortir de ce contexte risqué.

Nous n‘avons ni le droit, ni le luxe de faire un quinquennat pour rien, sans réformes ni reprise.

L‘immobilisme est plus que jamais notre ennemi.

François Hollande ne pourra pas se contenter de gérer les affaires courantes, d‘engager des projets pour marquer son mandat et de prôner l‘attentisme politique.

Les Français sauront, je l‘espère, lui rappeler pourquoi ils se sont déplacés en masse lors de cette récente élection présidentielle.

 

 

 

 

 DIALOGUES ET DEBATS

 

(PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE)

 

 

 

Lauréline M. / Laura C.

 

 

Lauréline M. @ Laura C.

26 avril

 

Salut Laura,

Je sens bien que tu comprends les réels problèmes de la France ! L'éducation pour moi aussi est une priorité. Je comprends que tu sois déçue du quinquennat de notre dernier président, moi aussi, même si les temps étaient durs, il n'a rien fait pour améliorer les choses, bien qu'il ait essayé. Ce que je ne comprends pas, c'est que tu ne croies pas en Francois Hollande. Avec ses mesures, il propose avec 60 engagements clairs de redresser la France. Il veut redonner espoir aux jeunes comme toi qui, apparemment, n'ont plus d'espoir, notamment en combattant le chômage et en reformant l'éducation. Tu dis qu'il ne sait pas prendre de décisions claires ? Il propose 60 engagements très concrets pour redresser la France ! Je t'invite à les lire sur son site internet ! Il est mou ? J'avoue que ce n'est pas le plus féroce des adversaires, mais c'est un peu reposant après Sarkozy, moi de l'étranger j'entendais juste ses nouvelles gaffes (rires), et s'il ne lève pas la voix au premier regard, au moins il ne coupe pas la parole et explique ses idées clairement. Il peut être très persuasif grâce à son argumentation et ses bonnes idées.

 

On dit qu'il n'est pas bon sur le plan international ? Je pense que c'est comme nous les jeunes, il est jeune diplômé et il faut juste lui laisser la chance de nous faire découvrir son énorme potentiel. Cela va être une politique d'austérité qu'il va mener, c'est sur. Mais il va essayer de préserver les droits des Français, acquis depuis des générations. En matière d'éducation, de santé et de justice. En réduisant seulement les dépenses de l'État (comme les transports en avions privés, les déjeuners trop chers, les dépenses de l'Élysée, les cadeaux aux riches, aux grandes entreprises et aux banques). Il veut rétablir la justice grâce à l'égalité et la solidarité ! Cela va marcher ! Donne sa chance à Hollande, vote pour lui !

 

 

Laura C. @ Lauréline M.

27 avril

 

Je les ai déjà lus depuis longtemps, à vrai dire j’ai dû lire la majorité des programmes et j’ai suivi l’intégralité des débats et meetings (bon, sauf Cheminade, Arthaud et compagnie, je te le concède). Bref, ceux des candidats qui avaient un potentiel.

Ses 60 mesures ? Celles qui concernent l’éducation sont mitigées. Les 150 000 emplois jeunes (ou « d’avenir », je crois que c’est son terme) ? Mais il me semble qu’on avait proposé le CPE pour ça et que les lycéens (j’étais d’ailleurs en terminale à cette époque, mais je n’avais pas été manifester) pestaient contre cette proposition, alors qu’elle ne leur était pas vraiment destinée étant donné qu’ils continueraient leurs études en fac et que le CPE avait plutôt pour « cible » les jeunes sans qualification. J’ai une dizaine d’amis qui étaient super contents de ce CPE car ils avaient trouvé un boulot grâce à ça, boulot qu’ils n’auraient jamais eu en CDD – et qui plus est en CDI. Et ces vraies personnes pour qui le CPE était un espoir et une façon d’avoir une première expérience significative, eh bien, parce que des étudiants qui allaient continuer tranquillement leur master ont dit non, on l’a enlevé. Ils étaient dégoutés. Aujourd’hui la plupart d’entre eux est au chômage et cumulent les petits jobs sans réel impact sur le CV. Seul un a fini à l’armée.

« Je réformerai les premiers cycles de l’enseignement supérieur » ; il veut éviter une spécialisation trop précoce. Mais le problème n’est pas là (d’ailleurs, une licence, c’est quand même TRES généraliste, voire trop…), le problème est d’adapter des programmes qui sont totalement désuets par rapport au monde du travail.

Un exemple concret ? Mon compagnon qui lui est en fac de sciences utilise encore du papier PH pour tester ses différents produits. Ca fait longtemps qu’on est passé à des méthodes de test plus « modernes », et en plus, la fac dispose de ces outils ! Mais elle ne les donne pas aux étudiants.

Dans mon cas, en droit, qu’est-ce qu’une matière comme « histoire de la pensée » va servir dans la vie professionnelle ? Créer une UE optionnelle de culture générale ça peut être bien pour enseigner ce type de matières, mais en faire une obligation, c’est ridicule.

En IUT, on a de vrais cours sur la recherche d’emploi, comment faire son CV, etc. En fac, c’est, disons, théorique. La fac a tout à gagner à se calquer sur le monde du travail comme le font (ou essaient de le faire, car ce n’est pas parfait évidemment) les structures comme les IUT.
Et ça, j’ai beau relire les 60 propositions, je ne le vois pas. Pourtant, des concertations entre recruteurs, professionnels de chaque secteur et profs de fac, ça peut être facile à mettre en place.

Ses 60 000 postes dans l’éducation ? Sur le papier c’est bien, sur le plan financier, on fait comment ? On taxe les banques et Total ? Ca, c’est concret... Dans un monde parfait il faudrait un prof pour 10 élèves, 1 policier à chaque rue, mais financièrement c’est impossible. Par contre, je veux bien qu’on supprime des postes de sénateur,s de députés et autres privilégiés, ça fera rentrer des sous dans la caisse ☺ De même, j’irai jusqu’à dire que les députés/sénateurs qui ne viennent pas aux séances doivent être déchus de leur « titre », car on représente ses concitoyens ou on ne le fait pas, ça doit être du temps plein. Ce n’est pas un service à la carte où l’on décide ou pas de venir. Quand on les voit, on se croirait dans un amphi. C’est indigne d’une telle responsabilité.

Je ne crois pas non plus que l’austérité rime avec Hollande. Allez, je reprends l’argument de base : Espagne, Grèce… Des socialistes. On voit où cela les a mené.

Son argument fétiche de taxer les riches à 75% est aussi aberrant. On oublie vite que sans patrons, il n’y a pas d’emplois. (déjà qu’il n’y en a pas des masses…) Par crainte de voir Hollande passer, les demandes de donation ont explosé de 40% chez les notaires ! Si ce n’est pas un signe, je ne sais pas ce que c’est.

Je ne dis pas que le « méchant » riche il ne doit rien payer, au contraire, mais il doit participer dans une part raisonnable.

Taxer à 75%, c’est faire fuir les « riches » qui restent encore. Alors, vaut-il mieux taxer, disons à 50% (ce qui est déjà énorme, mais je ne me plaindrai pas si on me prend 50%, ça veut dire qu’il me reste l’autre moitié conséquente pour vivre) des riches qui seront donc plus nombreux, que d’en taxer 10 à 75% qui resteront ?

La réduction des « avantages », j’en ai un peu parlé ci-dessus. Néanmoins, il ne pourra jamais mettre de telles mesures en place car il se mettrait à dos l’ensemble des politiques, y compris dans son rang. Après tout, n’est-ce pas la gauche qui avait décidé de ne pas prendre en compte les objets d’art dans le calcul de l’ISF ?

Ils sont loin de vivre au SMIC. C’est pour ça qu’il n’y a pas une droite des riches et une gauche des pauvres ; à ce titre, ils sont tous pareils. Réduire le train de vie de l’Etat oui, mais en tout état de cause ce n’est pas ça qui permettra de faire des économies conséquentes.

Bref, je peux comprendre que des gens votent Hollande – d’ailleurs je remarque que nulle part tu n’as cité le mot « raciste » ou autre « xénophobe » et ça fait plaisir, car comme je le dis aux gens qui me traitent de la sorte : « oui je suis raciste, envers les profiteurs et les délinquants seulement. »

Cela étant, comme je ne veux de ni l’un ni de l’autre, j’irai voter (blanc ou Chuck Norris, j’avoue je ne me suis pas décidée), mais pour aucun des deux.

Bien à toi,

Laura

 

 

 

Lauréline M. / John S.

 

 

Lauréline M. @ John S.

26 avril

 

Nous avons tous les deux un même point, nous vivons tous les deux à l'étranger, moi je suis à Montréal. Pourtant, ce qui m'étonne c'est de ne pas avoir remarqué que la France devient de plus en plus risible à l'étranger à cause de Nicolas Sarkozy ! On le voit par exemple comme le chien de Angela Merkel. En ce moment, j'ai honte que cet homme nous représente et toi tu souhaites lui donner une seconde chance?

Je comprends que ta priorité soit sur la baisse de la dette mais le bilan Sarkozy est très mauvais en finance ! Le président délégué du Conseil d'analyse de la société, Luc Ferry, juge "extraordinairement mince" le bilan de Nicolas Sarkozy. ... "On ne peut pas dire que la France soit en meilleur état qu'en 2007. Le chômage a augmenté, pas le pouvoir d'achat. L'école et les banlieues vont plus mal que jamais". Source : Libération, 1er janvier 2012 et pour ton info :

"Nicolas Sarkozy se veut un modèle de vertu au sujet de la dette publique de la France pourtant en 2007, quand Nicolas Sarkozy arrive à l'Elysée, la dette publique de la France s'élève à 63,9% du PIB, soit environ 1200 milliards d'euros et fin 2010, elle atteignait 81,7% du PIB, soit 17,8 points de plus en trois ans, et un niveau record à près de 1650 milliards d'euros. Ces chiffres et ces évolutions mettent Nicolas Sarkozy... en queue de peloton des présidents de la Cinquième République !" Source : Huffington Post, 26 juillet 2011. Il en a même perdu les AAA de la France.

Tu n'es pas encore convaincu, je t'invite à lire les articles du dossier : Bilan Sarkozy du magazine Alternatives Economiques, numéro 309, janvier 2012 où tous les sujets obtiennent un mauvais score.

Comment peux-tu encore avoir confiance en lui qui commence en 2007 par augmenter le salaire du président de la République alors qu'il faut faire des réductions budgétaires et qu'il demande aux Français de se serrer la ceinture?

Merci, Lauréline M.

 

 

John S. @ Lauréline M.

26 avril

 

Les caricatures sont propres à certains journaux prenant parti, généralement on sait de quel bord... En UK, Cameron est décrié, on se demande par qui. Berlusconi en a eu pour son grade. La Grèce et l'Espagne sont gentillement moquées également. Que Sarkozy soit représenté ainsi m'est égal, tout comme ça m'est égal que certains journaux décrivent Hollande comme "très mou". Samedi, The Economist va taper sur Hollande. Ce même hebdomadaire avait fait une Une très remarqué récemment en mettant en garde la France (à juste titre en se tenant aux analyses succinctes faites). Donc mon ego personnel je le mets de côté (je préférerais sûrement Jean Dujardin ou Laetitia Casta pour représenter la France en terme d'image - ici à ce que je sache il s'agit de politique et de gestion d'un pays !). Donc comme je l'ai dit, si il y avait un DSK en face je reconnais que j'aurais hésité. Comme en 2007, Mme Royal ne pouvait diriger ce pays, et surtout avec ce qui c'est passé je n'ose imaginer les décisions prises. J'ai plus confiance en un homme politique qui a eu des responsabilités importantes et qui a le bon carnet d'adresses.

Pour parler de ce que je connais, le "bilan financier d'un président" ne veut rien dire. A quoi le mesure-t-on ?! Si je prends la réforme des retraites qui était obligatoire, Royal ou Hollande ne l'auraient pas faite (par souci démagogique et pour être "aimé", peut-être même qu'elle aurait été réduite pour tous les Français). Ensuite l'économie de quel pays, en 2012, est meilleure qu'en 2007 ? La réponse, même en ne connaissant rien à l'économie, est simple à trouver ! Le chômage avec cette crise ne pouvait pas diminuer de 5 points entre 2007 et 2012, soyons lucides et surtout honnêtes. L'éducation française enviée dans certains coins du monde a toujours était un problème, depuis la nuit des temps, tous gouvernements confondus.

Libération comme modèle pour se faire une opinion de Sarkozy... Autant aller dans le premier bureau PS du coin et demander quel est le bilan de Sarkozy, on aurait la même réponse. Ses chiffres qui sont bien des chiffres de la presse généraliste oublient de dire que +18 points de hausse, en rapport avec la crise et la baisse de tout les indicateurs, c'est dans la moyenne de tout ses prédécesseurs. D'ou le problème : comment peut-on limiter cette hausse dans le chaos actuel et auparavant (je pense à 1999-2000, la bulle internet ou tout les voyants étaient au vert...) avoir obtenu une hausse identique ?! Le problème ne vient-il pas du fait qu'on a tous pris conscience (bien malgré nous) que les Etats ne peuvent plus vivre à crédit éternellement ?!

Concernant le AAA aucun commentaire, j'ai été en plein dedans, depuis 2010 la décision était prise, les USA l'ont aussi subie et au final les taux d'emprunts pour la France sont au plus bas. Ce n'est pas ça qui a affecté le peuple. Par contre mettez des personnes avec un projet anti-tout, qui a pour but de dépenser sans compter comme avant au nom de la "relance économique" et vous verrez la réponse des marchés financiers, vous verrez quand il faudra emprunter à des taux records pour financer la baisse du temps de travail, la hausse des salaires, etc. Il y a un moment, un timing, et actuellement c'est encore trop tôt pour vouloir faire ce que souhaite Hollande.

Le bilan est mauvais SI on ne prend pas en compte l'environnement actuel ! Prendrait-on bêtement un chrono pour chronométrer un 100M sur piste sèche avec pas de vent et un autre sur piste mouillée avec vent de face; pour au final déclarer un vainqueur entre ses deux courses?

J'en reviens à mes premières phrases, qu'un autre parti soit capable de mettre un candidat avec un potentiel et on aura des débats et un vrais choix à faire. Je déplore que ce ne soit pas le cas. Et comme je ne suis pas un suicidaire, pas un égoïste, pas un masochiste et Dieu merci pas un inculte et que j'ai reçu une éducation académique et que j'ai pas de troubles mentaux, je vote pour le candidat le "moins pire".

PS : tout les à côtés comme le fait que le PS soit installé dans le VIIème, arrondissement le plus cher de Paris, que Hollande déjeune dans des cantines de luxe du VIIIème inconnues du commun des mortels, que Sarkozy parte en vacances sur un yacht ou encore qu'il aligne son salaire sur celui du premier-ministre (et au passage de ce qui se fait ailleurs dans les autres démocraties - sans oublier que Sarkozy en tant qu'avocat gagnerait bien plus, tandis qu'Hollande malgré HEC+ENA ne trouverait pas de poste aussi bien rémunéré que ce que lui offre la politique) je m'en moque complètement. Vous voulez entendre la vérité, que tout ses hommes politiques ont fait les même écoles et sont tous amis à la base ? Qu'ils sont partis en suivant leurs convictions ou pour une majorité à gauche parce qu’il y avait moins de concurrence et que c'est plus simple de s'adresser au "petit-peuple" qu'aux élites ?

A bon entendeur.

JS

 

 

.
.
.
À suivre... Si vous désirez participer, contactez-moi ! (parolesdactu@yahoo.fr)
.
.
.
V1, date : 25/04/12, 20h45
.
.
.
.
25 avril : première version (introduction + 5 premiers textes)
26 avril : + 3 textes
27 avril : + 1 texte et 4 échanges
30 avril : + 3 textes
1er mai : + 1 texte
5 mai : + 1 texte
8 mai : + 1 texte
6 juillet : 1 mot modifié dans l'introduction
.
.
.
Note : Ce document évoluera régulièrement. Je vous invite également, en me contactant, à vous adresser aux contributeurs, pour les interroger, ouvrir un débat !
.
Si vous avez aimé cet article, merci d'en partager le lien sur votre mur, avec vos amis !!! Et de présenter cette initiative à des personnes qui pourraient être intéressées !!!
.
.
Phil
.
Modification de la présentation de l'article le 21 juin 2012
.
Times New Roman > Georgia : 01/10/12
Publicité
Publicité
19 avril 2012

Xavier Collet : "Je suis un homme libre"

Il y a près d'un an, M. Xavier Collet avait accepté de répondre à mes questions pour Paroles d'Actu. Dans le cadre de cet entretien daté de juillet 2011, il avait évoqué pour moi sa philosophie, le libertarianisme. Les libertariens, d'après lui, se distinguent des libéraux (au sens où ce terme est généralement entendu en France) dans la mesure où les libéraux sont en général, précisément, libéraux en matière d'économie, mais conservateurs dans la plupart des autres domaines. Les libertariens eux, prônent un "libéralisme total", un exercice des libertés individuelles uniquement entravé par la notion de responsabilité de chacun et auquel l'État, notamment, ne devrait pouvoir faire obstacle. "L'État n'est pas la solution à notre problème, l'État est le problème" disait Ronald Reagan en 1981. Les libertariens souscrivent largement à cette phrase, même si son auteur a été beaucoup plus libéral (au sens français, conservative américain) que libertarien. M. Collet me disait aussi, dans cet entretien, ce qu'il pensait de la façon dont la France était gérée par sa classe politique. Il a accepté, une nouvelle fois, de me consacrer un peu de son temps pour aborder, en pleine saison électorale, les scrutins présidentiel et législatifs de la France de 2012. Je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer.  EXCLU

  

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

XAVIER COLLET

Président du CEDIF
Secrétaire général de l'Association des libertariens

 

"Je suis un homme libre"

 

(Photo fournie par Monsieur Xavier Collet)

 

 

Q : 17/04/12

R : 18/04/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Dans les deux mois à venir, le peuple français va tracer de façon cruciale le chemin qui sera le sien pendant les cinq prochaines années. Cinq années. Largement déterminées sur deux mois (présidentielle puis législatives). Quel regard portez-vous sur cette question en particulier, et sur nos institutions en général ? Avez-vous à l'esprit un autre mode d'organisation pour notre démocratie ?

 

Xavier Collet : Je ne pense pas que les élections changent en profondeur notre quotidien. Ceci est comme vous le dites profondément lié au fonctionnement même des institutions françaises, lesquelles sont un simulacre de démocratie.

 

J’ai développé cette analyse dans un article sous le titre « De la réalité du pouvoir politique en France » (http://libertariens.wordpress.com/2011/11/13/de-la-realite-du-pouvoir-politique-en-france), pour résumer j’y considère que le véritable pouvoir se trouve entre les mains des bureaucrates intermédiaires et plus largement des syndicats. Claude Allègre avait d’ailleurs expliqué qu’il ne pouvait pas dégraisser le mammouth et que c’est la FSU qui faisait la loi dans l’éducation nationale. Ceci est vrai et pas seulement pour l’éducation nationale.

 

 

PdA : Quels sont, pour vous, les enjeux principaux auxquels la France va devoir faire face durant le quinquennat 2012-17 ?

 

X.C. : Nous vivons une crise de l’État impressionnante avec une dette jamais vue et une part des dépenses publiques qui dépasse les 54 % du PIB. Cette situation entraîne une crise sociale gravissime sur fond de faillite de la pyramide financière dite Sécurité Sociale.

 

Les Français sont drogués à l’État providence et avec son écroulement déjà perceptible en Grèce, sur fond de malaise du vivre ensemble, je n’exclus pas des événements de type insurrectionnels.

 

Face à cette situation les politiques nous proposent d’aller dans le mur avec un renforcement du tout État et un protectionnisme que certains appellent démondialisation. Le sursaut est possible mais il sera douloureux comme n’importe quel sevrage.

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur la campagne telle qu'elle s'est déroulée jusqu'à présent ? Les vrais sujets, ceux dont vous venez de me parler, ont-ils pour vous été abordés de façon sérieuse ?

 

X.C. : Je ne prends pas tellement au sérieux ces élections dans lesquelles chaque candidat émet sa profession de foi antilibérale. Il faut changer de logiciel et aucun politique n’a intérêt à le faire, leur vision est à 5 ans et je ne suis pas certain qu’ils soient conscients de la situation d’urgence.

 

 

PdA : Que pensez-vous des différents candidats ? (Si possible, j'apprécierais que vous vous livriez, selon votre propre grille de lecture, à un "examen" des cinq "grands" candidats, à savoir Sarkozy, Hollande, Mélenchon, Le Pen et Bayrou, pourquoi pas avec une note générale sur 10 et un petit commentaire sur chacun)

 

X.C. : Aucun n’a la moyenne, mais si je donnais une meilleure note à l’un plutôt qu’à l’autre alors on pensera que j’en soutiens un, même du bout des lèvres.

 

Sarkozy a trahi ses électeurs une fois et a partiellement mis en place le programme d’Attac avec son pote Stiglitz. Hollande a un programme économique qui date de plusieurs décennies, il n’est même pas crédible au sein de son propre camp. Mélenchon est un pitre pathétique, admirateur de Robespierre et du premier génocide de l’histoire, celui des Vendéens. Marine Le Pen a un programme économique qui ne tient pas la route et joue à une surenchère anticapitaliste, Bayrou est un opportuniste inconsistant.

 

Je me permets aussi de balancer sur Eva Joly, réalisez un peu que cette bonne femme qui dit n’importe quoi a été magistrate et a dit le droit en France, il y en a malheureusement plein d’autres comme elles qui ont eu et ont encore un pouvoir sans contrepoids, le pouvoir des juges.

 

 

PdA : Imaginons un instant que vous soyez vous-même candidat à la présidence de la République. En quoi votre programme serait-il fondamentalement différent de tout ce que l'on entend actuellement ?

 

X.C. : Je n’ai pas cette vocation, élu je ne serais que le prisonnier de ma fonction. Mais si je pouvais enfreindre un certain nombre de règles implicites, je casserais le pouvoir syndical et celui des lobbies tout en rétablissant le délit de forfaiture. Pour cela il suffirait de lancer un grand programme de réduction des dépenses publiques et d’affronter avec la plus grande vigueur le « pouvoir de la rue ». Ensuite alors les réformes pourront commencer, mais elles seraient forcément douloureuses car j’appliquerais à la lettre ce principe d’Ayn Rand qui veut qu’il n’est de plus grande injustice que de donner à celui qui ne mérite pas.

 

Je restaurerais ainsi la démocratie selon le principe de subsidiarité, celui qui veut que les prérogatives exercées par les hommes de l’Etat soient strictement limitées à celles qui ne peuvent pas être exercées à la base. Très honnêtement je pense qu’ainsi je pourrais réduire à rien ces prérogatives.

 

 

PdA : Finalement, l'heure du choix approche... Savez-vous ce que vous allez faire ? Vous abstenir, voter blanc, voter pour un candidat ? Pour qui ? Pourquoi ? (Précision : le vote était évidemment une action éminemment privée, et ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre, je comprendrais parfaitement que vous décidiez de ne pas répondre à cette question)

 

X.C. : Mon choix a malheureusement moins d’importance que le film que je pourrais choisir de regarder ce soir. Si je devais émettre un vote parlant j’écrirais : « Je dénie tout pouvoir de me représenter à la personne issue du scrutin. » Mais ce serait très vilain à ce qu’il parait de réagir ainsi, ce ne serait pas très citoyen. Mais justement je ne suis pas un citoyen, je suis un homme libre.

 

 

PdA : Souhaitez-vous ajouter quelque chose pour compléter cet entretien ?

 

X.C. : Oui, comme nos politiques m’exaspèrent et qu’ils sont de toute façon assez impuissants face aux forces du statu quo, je voudrais plutôt inciter les français à se mobiliser à la base comme je le fais pour la défense des familles, pour celle des enfants broyés par les sévices publics.

 

Mon activisme libertarien a beaucoup moins d’importance que le combat que je mène pour des enfants, des femmes, des hommes sacrifiés à la création d’emploi publics et abandonnés à la perversité des hommes de l’État. Pour mieux comprendre à quoi je fais référence, je vous invite à vous mobiliser plutôt pour le CEDIF (http://comitecedif.wordpress.com) et à vous tenir prêt à prendre votre vie en main.

 

 

 

Je remercie de nouveau Monsieur Xavier Collet pour ses réponses, très intéressantes, et qu'il m'a fait parvenir très rapidement. Il exprime des idées dont on entend rarement parler en France. Elles méritent certainement d'être invitées au débat ! Phil Defer

 

 

 

Vous appréciez le blog ?

"Aimez"-le sur Facebook !

 

Merci

 

 

 

Le site Association des libertariens de X. Collet

 

Le site du CEDIF

 

Pour commenter cet article, le groupe Facebook de Paroles d'Actu

 

Si vous appréciez Paroles d'Actu, "aimez"-le sur Facebook

 

Modification de la présentation de l'article le 26 juin 2012

 

Times New Roman > Georgia : 01/10/12

9 mars 2012

Jean-François Debat : "Nous n'avons pas de leçons à recevoir en matière de gestion publique"

Il y a un peu plus d'un an, j'ai pris l'initiative - pour des raisons personnelles non liées à ce blog - de contacter Monsieur Jean-François Debat. En suivant mes méthodes habituelles, celles employées pour la réalisation de Paroles d'Actu : écrire par la voie d'internet à quelqu'un que je ne connais pas personnellement, qui ne me connaît évidemment pas. En l'occurrence, le maire de Bourg-en-Bresse dans l'Ain, mais surtout dans mon esprit, le vice-président en charge des finances du Conseil régional de Rhône-Alpes, qui est ma région. Je précise alors, dans ce message que je lui adresse, que je vis dans le Rhône, et ne fais donc pas partie de ses administrés burgiens. Cela ne changera rien à l'affaire. Il a pris la peine et le temps de me répondre avec beaucoup de courtoisie et de bienveillance. Cela m'a touché. Je me suis dès lors promis d'essayer de le recontacter, plus tard, en tant qu'élu local important, ouvert et ayant ma sympathie, mon respect. Pour une interview. Je lui ai soumis l'idée au mois de janvier 2012, après lui avoir présenté, toujours par mail, mes voeux de bonne année. En cette année très riche en événements politiques, il m'a semblé intéressant de recueillir l'opinion, sur la présidentielle notamment, d'un élu local influent dans sa région. J'ai appris quelques jours plus tard, par hasard, en me renseignant sur l'organigramme de campagne de François Hollande, que Jean-François Debat était davantage qu'un "élu local influent" : un membre important de l'équipe du candidat socialiste à la présidence de la République. En charge, notamment, des questions de décentralisation. Après avoir eu son accord de principe, j'ai rédigé pour lui un questionnaire, évoquant la présidentielle, la décentralisation, les finances publiques, sa vie d'élu, son avis sur le libéralisme sociétal. Je le lui ai transmis le 4 mars, sa réponse m'est parvenue - cela mérite d'être souligné - le 9 mars. Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

JEAN-FRANCOIS DEBAT

Maire de Bourg-en-Bresse (Ain)
Vice-président de la Région Rhône-Alpes, en charge des finances

 

"Nous n'avons pas de leçons à recevoir

 

en matière de gestion publique"

 

(Photo fournie par Monsieur Jean-François Debat)

 

 

Q : 04/03/12

R : 09/03/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Membre du Parti socialiste, vous êtes vice-président de la région Rhône-Alpes en charge des finances depuis 2004  et maire de Bourg-en-Bresse, dans l'Ain depuis 2008. Soutien de François Hollande lors des Primaires citoyennes de 2011 en tant que responsable de la décentralisation, c'est tout naturellement que vous êtes resté à ses côtés pour l'élection générale.

 

La notation semble être une activité à la mode en ce moment. Quelle serait la note, sur 10, que vous accorderiez à Nicolas Sarkozy pour sa présidence, et pourquoi ?

 

Jean-François Debat : Je ne suis pas un correcteur dans l'âme ! Ce qui est sûr, c'est qu'il est très en dessous de la moyenne pour au moins trois raisons.

 

D'abord, il a mené avec obstination une politique économique et fiscale complètement inadaptée à la crise que nous traversons depuis 2008: diminuer l'impôt des entreprises, sans distinction entre celles qui sont exposées à la concurrence extérieure et les autres (ex: restauration), il a fait exploser la dette sans aucun impact sur la croissance: c'est une énorme erreur d'analyse.

 

Ensuite, il a accru considérablement les inégalités, déjà fortes, en France: 55% des baisses d'impôts pour les ménages ont bénéficié aux 10% les plus aisés; ce chiffre suffit à confirmer qu'il a bien été "le Président des plus riches".

 

Enfin, il a cherché, sciemment, à opposer et diviser les Français au lieu de les rassembler : débat sur l'identité nationale, polémique sur l'assistanat, stigmatisation des fonctionnaires et des chômeurs, dénonciation des contre-pouvoirs et des élus locaux. C'est grave pour un Président, le pays sort vraiment rabaissé de ce quinquennat et les Français rejettent de ce fait de plus en plus les institutions et leurs dirigeants.

 

 

PdA : Qu'est-ce qui vous a convaincu, assez tôt dans la campagne des Primaires citoyennes, de vous engager auprès de François Hollande ? Quel est votre rôle à ses côtés aujourd'hui ?

 

J.-F.D. : J'ai considéré que François Hollande s'était préparé, très tôt, à cette élection et que son analyse (notamment sur la réforme fiscale qu'il a été le premier à mettre en avant) était adaptée à la situation et aux attentes de notre pays. En outre, son expérience est réelle et la manière dont il mène campagne confirme, à mes yeux, ce choix.

 

Il m'a fait la confiance de me placer, auprès de Pierre Moscovici, au coeur de la direction de campagne: je prépare pour lui les arbitrages sur le fond des propositions, en m'appuyant sur celles qui émanent des groupes thématiques. J'ai ainsi pu, par exemple, travailler sur le discours du Bourget et le projet du candidat, à ses côtés.

 

 

PdA : Le pouvoir actuel a pris concernant la décentralisation un certain nombre de décisions durant le quinquennat. L'objectif affiché était d'aller vers une plus grande rationalisation, clarification de notre organisation territoriale. Que vous inspirent ces choix en la matière ?

 

J.-F.D. : Qu'ils iraient dans le bon sens si c'était bien le sens des réformes engagées! Mais ce n'est nullement le cas. Il n'y a pas eu de rapprochement ou de coopération accrue entre départements et régions, mais la fusion du conseiller général et du conseiller régional en un conseiller territorial d’un super canton: C'est en aucun cas une réforme de fond, mais uniquement une mesure électorale, laquelle vous le noterez est totalement contradictoire avec l’annonce récente du candidat Sarkozy d’instiller de la proportionnelle dans le scrutin majoritaire, c’est également un enterrement de première classe pour la parité entre les femmes et les hommes, dont le seul objectif est que l’UMP dirige à nouveau les Régions ! Pour le reste, les décisions prises ont consisté à réduire les impôts perçus par les collectivités (ex: la Taxe Professionnelle) et à montrer du doigt la soi-disante incurie des élus, de gauche comme de droite; en oubliant que nos budgets sont tous votés en équilibre et que les collectivités financent 75% de l'investissement public en France...

 

 

PdA : François Hollande a quant à lui promis de mettre en chantier, s'il est élu, un "nouvel acte de décentralisation". Qui renforcera les régions et les grandes villes, apportera de nouvelles garanties financières aux collectivités et mettra fin, avant sa naissance effective, au concept de conseiller territorial. De par votre expérience d'élu local, membre de l'exécutif de deux grandes collectivités, que pensez-vous de ces propositions ? En quoi le projet de François Hollande en matière de décentralisation conduira-t-il à une meilleure organisation de nos territoires ?

 

J.-F.D. : Le point le plus important est de rétablir des conditions de confiance entre Etat et collectivités, aujourd'hui anéanties. Nicolas Sarkozy n'a jamais, contrairement à Jacques Chirac, aimé être un élu local : il ne comprend pas les élus, qu'il considère avec méfiance. François Hollande est un élu local, il connait nos réalités, il sait de quoi il parle. C'est extrèmement important pour pouvoir, ensuite, réformer avec les élus, mais non pas contre eux.

 

Sur le fond, notre projet consiste à clarifier les compétences des collectivités territoriales: aux Régions la préparation de l'avenir (grands enjeux économiques, formation, innovation, environnement, aménagement du territoire, etc); aux Départements les services essentiels qui structurent le territoire et la solidarité (action sociale, économie, transports, etc), enfin au pôle local (communes et intercommunalités) l'action de proximité, à la fois quant à la vie locale et à l'organisation du territoire. L'idée de limiter les interventions croisées n'est pas mauvaise en soi, mais nécessite d'être travaillée avec les élus et non pas de dégringoler, comme cela a été le cas, de Paris par la loi.

 

 

PdA : L'État a connu ces dernières années des déficits records, liés en partie à la crise financière et économique qui frappe le monde depuis 2008. Pourtant, il n'est pas rare d'entendre des membres de la majorité actuelle opposer la soi-disant bonne gestion de l'État (non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux notamment) à une certaine fuite en avant en matière de dépenses du côté des collectivités. Vous êtes, encore une fois, en charge des finances de la région Rhône-Alpes, une grande collectivité au budget de près de 2,5 milliards d'euros. Et maire de Bourg-en-Bresse, ville de 40 000 habitants. Que souhaiteriez-vous répondre à ces accusations ?

 

J.-F.D. : C'est une arnaque, une escroquerie intellectuelle!! En 2002, la dette publique représentait 52% du PIB, en 2007, 62% et en 2011, 86%! Plus 40% en 4 ans, et on voudrait nous faire croire que c'est la gauche qui vide les caisses?! Les collectivités, c'est 75% de l'investissement, mais 11% de la dette: pour financer une partie des investissements, et jamais pour payer les fins de mois.

 

Quant à l'évolution globale des dépenses, elle est largement due aux transferts de compétences décidés par l'Etat; pour le reste, je pose la question: fallait-il que la région augmente les dépenses pour former 43.000 apprentis par an au lieu de 32.000? Fallait-il accroître l'offre de TER de 40%, face aux enjeux énergétiques? Si on dit "oui", on ne peut pas critiquer les collectivités de l'avoir fait. Et depuis 2010, le budget de la Région est stable, sans hausse. N’oublions pas non plus qu’en dix ans, la population française s’est significativement accrue et seules les collectivités ont dû faire face à des besoins croissants et des demandes très concrètes des habitants à tous les âges de la vie.

 

En revanche, il est évident que les collectivités sont, d'ores et déjà, associées aux efforts: dans ma ville, les dotations de l'Etat ont baissé de 8% en 4 ans et j'ai réduit la dette de 25% dans le même temps! C’est donc bien que les dépenses ont été maitrisées. Nous n'avons pas de leçons à recevoir en matière de gestion publique.

 

 

PdA : Vous êtes aujourd'hui un expert en matière de finances publiques, de par cette expérience au niveau local...

 

Une grande partie des recettes propres des collectivités proviennent d'impôts assis sur des indices archaïques (la valeur locative cadastrale), souvent douloureux et éloignés des réalités de la vie économique. L'État, lui, tire ses recettes d'impôts liés à l'activité, qu'il s'agisse de la production (IS), du travail (IR) ou de la consommation (TVA). Ces questions, à ma connaissance, ne sont pas vraiment abordées dans le projet de François Hollande. Seriez-vous favorable à de réels changements, notamment une remise en cause de la VLC en tant qu'alpha et oméga des finances locales, ou encore une possibilité pour les collectivités de voter, à la marge, un taux de l'un des trois impôts d'État précités ?

 

J.-F.D. : Oui, je pense que c'est nécessaire pour deux raisons. Une raison économique: nos impôts n'ont pas de lien avec les bases réelles de la richesse créée et des capacités des ménages; or, ce lien est nécessaire. Une raison de justice: nos impôts "ménages" sont largement forfaitaires et donc inégalitaires. Je suis favorable, pour ma part, à ce que les collectivités locales disposent d'un panier fiscal, qui repose sur les quatre grandes bases de contribution qui existent: la consommation, la valeur ajoutée des entreprises, le patrimoine des ménages et leurs revenus. L'Etat pourrait baisser ses taux en contrepartie d'une baisse de ses dotations et les élus voteraient des "centimes additionnels". On pourrait concevoir des marges laissées aux collectivités, avec des liens entre les taux pour éviter de concentrer l'impôt local sur une seule contribution.

 

 

PdA : La dette de l'État est aujourd'hui colossale. Cela vous inquiète-t-il ? Qu'est-ce qui, d'après vous, doit être fait pour retrouver l'équilibre en matière de finances publiques nationales ?

 

J.-F.D. : L'UMP est largement responsable - bien plus que François Mitterrand, pourtant mis en accusation par Nicolas Sarkozy...!-  de cette situation, mais elle existe et s'imposera à tout nouveau gouvernement. Il faudra retrouver des recettes: la droite s'est privée de 20 Mds€ de recettes par an, essentiellement au profit des entreprises et des ménages aisés. C'est un impératif de justice et d'équilibre. Il faudra également stabiliser globalement, et réduire dans des domaines moins priopritaires, les dépenses d'intervention et de fonctionnement. Il faudra aussi investir dans l'innovation, la recherche, pour stimuler l'activité et la croissance.

 

 

PdA : Un élément de votre blog m'a interpellé. Vous dites n'être libéral "ni en matière économique, ni en matière de questions de société". Si le rejet d'un libéralisme économique débridé n'étonne personne de la part d'un membre du Parti socialiste, celui d'un certain libéralisme sociétal est sans doute moins fréquent. Je pense notamment à l'interview que m'avait accordé Najat Vallaud-Belkacem. Souhaiteriez-vous m'en dire davantage ? Qu'est-ce qui vous différencie d'elle en la matière ?

 

J.-F.D. : Je considère effectivement que tout ce qui est techniquement possible en matière de bioéthique n'est pas forcément acceptable et que toute aspiration individuelle, même si elle est compréhensible et que je n'ai pas à la juger, ne peut pas forcément être satisfaite par la société.

 

Ces conceptions ont des conséquences sur mon analyse de certaines questions de société: je ne suis favorable ni aux mères porteuses (que je considère être une atteinte à la fois aux droits des enfants et de la femme), ni à la conservation des embryons pour une insémination post-mortem -pour moi le projet ne peut plus exister après le décès d'un parent. Sur le fond, je ne conteste évidemment pas qu’on puisse aider les couples à avoir eux-mêmes un enfant, mais je considère qu’il n’y a pas de droit à l’enfant, de la part d’aucun couple quel qu’il soit. C’est ce qui m’amène d’ailleurs à ne pas être favorable à l’adoption plénière par des couples homosexuels, adoption qui, contrairement à l’adoption simple, crée un lien de parentalité. Je suis absolument favorable à la reconnaissance complète des couples -y compris au travers d'une cérémonie républicaine en mairie- du point de vue des droits encore à conquérir en matière de sécurité sociale ou de successions entre couples pacsés; en revanche, pour moi, l’adoption n’est pas un droit pour un couple –quel qu’il soit : l’adoption, c’est au contraire le droit pour l’enfant privé de ses deux parents et confié à la société de se voir confier à de nouveaux parents : au nom de quoi déciderait-on, pour satisfaire une envie d’adulte (que je considère par ailleurs comme tout à fait compréhensible) de le priver d’un papa et d’une maman ? Toute autre est la situation d’enfants nés d’un parent engagé dans une relation homosexuelle : ils ont un père et une mère et vivent, comme tant d’autres, avec un seul de leurs parents et le conjoint de celui-ci. Pour moi, il faut donner un statut au beau-parent –que ce soit dans un couple homosexuel ou hétérosexuel ; je pense qu’il faut rendre possible un lien juridique entre un adulte qui vit sous le même toit que l’enfant de son conjoint et qui participe à son éducation, pour lui permettre de réaliser des démarches, de prendre certaines décisions le concernant, mais aussi reconnaître le lien affectif qui les lie. L’adoption simple peut constituer ce cadre.

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur votre expérience d'élu ? Qu'avez-vous appris au contact des citoyens, de leurs difficultés, et de grandes questions qui parfois nous dépassent tous ? Vos meilleurs, vos plus mauvais souvenirs en tant qu'élu ?

 

J.-F.D. : J’aime le contact avec les gens qu’implique le mandat d’élu, ainsi que la capacité d’action qu’il confère. Au-delà, c’est un extraordinaire poste d’observation de la société, avec ses enthousiasmes, ses passions, ses petites bassesses, ses contradictions : un maire voit fonctionner la société, les entreprises, les rapports sociaux. J’y trouve beaucoup de richesse humaine.

 

Mon meilleur souvenir date des années 1999-2000 : une dame voilée était venue me solliciter pour une question de logement lorsque j’étais président de Bourg Habitat (l’office d’HLM), et m’avait dit : « j’ai osé venir vous voir car on m’a dit que vous ne faites pas de différence entre les gens ». C’est mon plus beau souvenir parce que c’est exactement ce que j’aimerais qu’on retienne de moi, si j’avais une idée à formuler à ce sujet.

 

Mon plus mauvais souvenir c’est notre défaite aux municipales de 2001, de 200 voix, après une campagne dure, voire hargneuse, basée sur l’insécurité ; c’est le sentiment que tout le travail accompli pendant 6 ans est balayé d’un revers de main. J’en ai tiré deux leçons : d’abord, je ne perdrai plus jamais en ayant le sentiment de ne pas m’être battu assez ; ensuite, c’est la dureté mais les règles du suffrage universel : ne faites pas de politique pour en attendre de la reconnaissance !

 

 

PdA : Revenons à la présidentielle. Quel message souhaiteriez-vous adresser à un inscrit qui ne saurait pour qui il va voter ni même s'il va voter ? Quels sont vos arguments pour le convaincre de donner sa voix, le 22 avril et le 6 mai, à François Hollande ?

 

J.-F.D. : Plus de justice, c’est la gauche. Et, vraiment, il est temps de changer, vous ne croyez pas ?

 

 

PdA : Dernière question... qui n'en est pas une. Il s'agit d'une carte blanche. Pour vous permettre de compléter cet entretien comme il vous plaira. Vous pouvez revenir sur un point de l'interview, développer un sujet qui vous tient à cœur, nous faire part d'un coup de cœur, adresser un message... Bref, cette dernière question est la vôtre.

 

J.-F.D. : Voyez la réponse a la question précédente : elle résume l’enjeu qui m’occupe complètement pour le moment. Pour la France et pour les Français, il est important que François Hollande l'emporte et ouvre une nouvelle ère.

 

 

 

Merci encore à Monsieur Jean-François Debat pour la générosité dont il a fait preuve, à plusieurs reprises, à mon égard ! Je souhaite pouvoir lui poser d'autres questions à l'avenir. Merci également à lui, ainsi qu'à ses collaborateurs, de m'avoir fait parvenir, à ma demande, deux photos de lui afin d'illustrer ce document ! Phil Defer

 

 

 

Vous appréciez le blog ?

"Aimez"-le sur Facebook !

 

Merci

 

 

 

Le site de campagne de François Hollande

 

Le blog de M. Jean-François Debat

 

Pour commenter cet article, le groupe Facebook de Paroles d'Actu

 

Si vous appréciez Paroles d'Actu, "aimez"-le sur Facebook

 

Modification de la présentation de l'article le 26 juin 2012

 

Times New Roman > Georgia : 01/10/12

28 février 2012

André Santini : "Mon soutien au Président de la République est clair"

À l'été 2004, Monsieur André Santini, député-maire d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) avait accepté de répondre à un questionnaire que je lui avais adressé par mail. Il y évoquait pour moi des sujets dont certains restent largement d'actualité aujourd'hui. La situation de l'économie française ("Ne pas réagir, c'est abdiquer devant le déclin annoncé de notre pays", et la Chine ("Un marché formidable et un empire fascinant") pour ne citer qu'eux. La situation politique de l'époque est également abordée... Il est alors un membre éminent de l'UDF, formation de centre-droit alliée à l'UMP. Jacques Chirac est président, et son parti domine largement la vie politique depuis 2002. L'UDF est présidée par François Bayrou qui va, petit à petit, prendre ses distances avec les gouvernements successifs du quinquennat.

 

En 2006, le parti, par un vote massif de ses militants, se définit comme "libre". Bayrou se rêve un autre destin que celui d'allié naturel, presque automatique, de la droite. Une troisième voie pour la France. Beaucoup de gens vont y croire, et il n'est pas loin de gagner son pari. Lors de la présidentielle de 2007, il réalise un score exceptionnel pour un candidat "tiers", près de 19% des suffrages exprimés. Mais il n'est que troisième. C'est le début de la "refondation". Le Mouvement Démocrate (MoDem) est créé pour porter cet espoir d'une troisième voie à l'occasion des législatives. Il n'en sera rien. Le mode de scrutin de ces élections, en cohérence avec l'esprit de la Cinquième République, encourage cette bipolarisation de la vie politique que rejette Bayrou. Dans 86% des cas, les députés seront UMP et soutiendront le nouveau président Sarkozy, ou PS et constitueront la force principale d'opposition. Des implantations locales particulières ou bien des accords électoraux permettent à d'autres forces de rejoindre le nouvel hémicycle. Le groupe UDF n'existe plus.

 

Le MoDem ayant rompu avec l'UMP, les accords électoraux ne sont plus de mise. Les rangs des fidèles à François Bayrou sont décimés. Dans le Rhône, Anne-Marie Comparini (qui m'a accordé plusieurs entretiens dont je publierai prochainement un recueil sur le blog) est battue, son siège revient à l'UMP Michel Havard. Le troisième homme de mai n'a plus que trois députés en juin... Malgré l'aura dont il disposait après la présidentielle, il vient de perdre une grande partie de sa capacité à peser sur la vie politique des cinq années à venir. Cette situation, d'autres au sein de l'UDF l'avaient anticipée. Pour eux, la stratégie de François Bayrou conduira l'UDF à l'isolement, à l'impuissance. La meilleure façon de peser, de faire avancer ses idées, dans cette Cinquième république qui écrase les petits, c'est encore l'alliance.

 

Le Nouveau Centre est créé et rejoint la majorité présidentielle. Hervé Morin, lieutenant de Bayrou durant la campagne présidentielle, en est l'un des membres fondateurs. André Santini aussi. Tous deux entrent au gouvernement. Morin est ministre de la Défense, Santini a la charge de la Fonction publique. Les années passent. La majorité présidentielle est solide. L'UMP domine largement le partenariat mais le Nouveau Centre est respecté et a le sentiment de faire entendre sa voix. Arrive la présidentielle de 2012... Contre une bonne partie des cadres du Nouveau Centre, son président Hervé Morin annonce sa candidature. Les sondages sont calamiteux. André Santini et d'autres personnalités majeures du parti publient une tribune dans le Figaro dans laquelle ils annoncent clairement que leur candidat, c'est Nicolas Sarkozy.

 

J'ai rédigé l'interview qui suit le 26 janvier, deux jours après la publication de cette tribune. Monsieur Santini m'a envoyé sa réponse le 27 février. Entre temps, Nicolas Sarkozy a déclaré sa candidature, Hervé Morin a retiré la sienne et annoncé son soutien au président sortant. Lequel a repris dans l'un de ses premiers discours un thème cher aux centristes : l'introductions d'une dose de proportionnelle pour les élections législatives. Un grand merci à Monsieur Santini pour les réponses qu'il a bien voulu me faire parvenir, je lui en suis très reconnaissant, et j'ai été sensible à ce geste. Une exclusivité Paroles d'Actu. Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

ANDRE SANTINI

Député-Maire d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine)
Vice-président du Nouveau Centre

 

"Mon soutien au Président de

 

la République est clair"

 

(Photo fournie par Monsieur André Santini)

 

 

Q : 26/01/12

R : 27/02/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Vous avez cosigné, avec plusieurs députés du Nouveau Centre, une tribune dans laquelle vous dites clairement faire "le choix de l'unité et du rassemblement" derrière Nicolas Sarkozy. Notamment pour éviter, comme en 2002, "de voir (...) les Français privés de leur choix".

 

Quel bilan faites-vous de la présidence de Nicolas Sarkozy ? Pourquoi doit-il remporter l'élection présidentielle au mois de mai prochain, d'après vous ?

 

André Santini : Le Président de la République a prouvé ces 5 dernières années qu'il a les capacités et la stature d'un chef d'Etat. D'une part, il a su conduire avec fermeté des réformes difficiles mais indispensables. Je pense notamment aux réformes des retraites, des universités, ou de la carte militaire... Autant de réformes qui étaient toujours remises au lendemain par les gouvernements précédents, et dont personne aujourd'hui ne remet en cause le bien-fondé.

  

D'autre part, Nicolas Sarkozy a maintenu la puissance française et l'équilibre européen, en traversant toutes les crises économiques et politiques. La crise en Géorgie, en Libye ou les « subprimes »... Il était essentiel que nous ayons un Président déterminé dans ces situations difficiles, où notre pays a pleinement consolidé son rang d'acteur international majeur.

 

La seconde crise financière n'est pas encore finie et des réformes doivent encore être conduites. Il me paraît donc imprudent de vouloir remplacer le chef de l'Etat, de ne pas assurer la continuité du travail entrepris pour que notre pays renoue rapidement avec la croissance et l'emploi. Les Français le savent, et je crois qu'ils ne prendront pas le risque d'une aggravation de la situation.

 

 

PdA : La candidature de M. Hervé Morin peine à décoller. Doit-il la retirer ? Regrettez-vous la non-candidature de Jean-Louis Borloo ? Comment comptez-vous, au Nouveau Centre, faire entendre votre voix et votre différence en renonçant à la présidentielle, élection ô combien centrale dans le paysage politique français ?

 

André Santini : Hervé Morin a enfin retrouvé la lucidité et a retiré sa candidature, c'est une bonne chose, la majorité des élus et militants du Nouveau Centre le réclamaient depuis longtemps, je regrette que nous n'ayons pas été entendus plus tôt.

  

Cette candidature solitaire et égoïste, décidée sans l'accord du Nouveau Centre, a menacé l'existence de notre parti, mis en difficulté nos élus et, au final, porté préjudice à nos idées en affaiblissant le poids politique et la crédibilité qui nous permettent de les défendre et les valoriser au sein de la majorité présidentielle.

 

 

PdA : Vous le dites dans votre tribune, le pouvoir actuel semble avoir repris pour son compte des questions chères aux centristes depuis longtemps, comme la maîtrise des déficits ou le renforcement de l'intégration européenne. Sur ces questions, et sur d'autres, quelles avancées, quels engagements exigerez-vous pour maintenir votre soutien à M. Sarkozy ? (Je pense notamment à votre souhait d'introduire "la proportionnelle" : cela ne fait pas à ma connaissance partie ni de la philosophie, ni du projet de l'UMP, comment comptez-vous "pousser" cette question en particulier ?)

 

André Santini : Évidemment que nos idées sont reprises, puisqu'elles sont justes et pragmatiques ! Depuis 30 ans, les Centristes ont souvent eu raison, en particulier sur la dette, mais on nous a toujours écouté trop tard. Nicolas Sarkozy est le premier a avoir compris que nous n'étions pas des Cassandre illuminées ! Les Centristes sont des gens réalistes qui refusent la facilité de l'idéologie et de la démagogie.

 

Concernant la proportionnelle, je me réjouis de l'annonce du candidat Nicolas Sarkozy lors du discours de Marseille. En effet, l'introduction d'une dose de proportionnelle aux élections législatives permettrait à l'Assemblée nationale d'assurer une meilleure représentation des différents courants de pensée qui existent dans notre pays.

 

 

PdA : Vous avez choisi, avec Hervé Morin et d'autres personnalités, de rester résolument dans la majorité pour affirmer votre différence mais aussi pouvoir peser dans ses choix. Avez-vous eu le sentiment de réellement peser au cours de la présente législature ? Quel regard portez-vous sur le parcours de votre ancien camarade François Bayrou qui, après son score remarquable de 2007, ne sera sans doute pas très éloigné de la qualification pour le second tour ?

 

André Santini : Les Centristes ne sont pas aujourd'hui en capacité d'agir seuls. Même au temps de l'UDF, nous avons toujours refusé une position d'isolement. Grâce aux Nouveau Centre, la voix centriste a été présente dans nos institutions ces 5 dernières années. A l'Assemblée nationale, mais aussi au Sénat ou dans les Conseils régionaux, et nous avons gagné des élus à toutes les élections intermédiaires.

 

Comme en 2007, la démarche de François Bayrou est vaine et stérile. Privé de la force centriste qu'il avait à ses côtés à la précédente élection présidentielle, il ne sera pas cette fois-ci le 3ème homme mais un petit candidat parmi tant d'autres.

 

 

PdA : Justement... question piège ! Hypothèse peu probable, mais intéressante. Imaginons que le second tour (pour une raison que, je vous l'accorde, je peine à visualiser) se joue entre Nicolas Sarkozy et François Bayrou. Que faites-vous dans ce cas ?

 

André Santini : La fiction politique est quand même limitée par le principe de réalité ! Voulez-vous aussi me demander qui je soutiendrais dans un second tour Eva Joly / Nicolas Dupont-Aignan ?

 

Mon soutien au Président de la République est clair, nous devons lui donner les moyens de poursuivre le travail entrepris, d'autant qu'il ne pourra pas prétendre à un 3ème mandat en vertu de la réforme constitutionnelle. Il pourra donc agir pleinement sans qu'on l'accuse de penser à sa réélection en 2017.

 

 

PdA : Vous avez dirigé plusieurs partis, plusieurs collectivités territoriales. Vous avez été ministre trois fois et êtes député de la République depuis plus de vingt ans. Vous êtes sympathique, populaire, indépendant d'esprit. Vous maîtrisez à merveille l'art des bons mots. N'avez-vous jamais souhaité briguer vous-même la présidence de la République ? Cette perspective vous séduit-elle, ou pas du tout ?

 

André Santini : Je connais mes propres limites et cela n'a jamais fait partie de mes objectifs. Je suis un homme de terrain, j'aime être auprès des gens au quotidien et je suis un bâtisseur. La gestion d'un État requière d'autres qualités et isole. Je préfère me consacrer entièrement à un petit territoire et avancer avec ses habitants vers le mieux-vivre. C'est peut-être mon âme corse...

 

 

PdA : J'ai un peu débordé sur le nombre de questions... j'en suis désolé... Celle-ci, je vous le promets, est la dernière. De ce questionnaire en tout cas. Et, en fait, elle n'en est pas vraiment une, puisque c'est une carte blanche : pour que vous complétiez cet entretien par ce que vous désirez. Un message, une anecdote, un bon mot ? …

 

André Santini : Vous savez, le bon mot c'est comme les truffes, c'est parce qu'ils sont rares qu'ils ont de la valeur. Le devoir de l'homme politique c'est aussi faire en sorte que les Français gardent le sourire, c'est pour cela que nous travaillons. Je le dis solennellement : je préfère que mes concitoyens meurent de rire plutôt que de faim ou de froid ! Cela résume assez bien mon action, tout faire pour améliorer la vie de mes administrés sans pour autant me prendre trop au sérieux.

 

 

 

Encore une fois, un grand merci à Monsieur Santini pour la générosité dont il a fait preuve en acceptant de répondre à mon questionnaire et en me faisant parvenir une photo pour l'illustrer, comme je le lui avais demandé ! Phil Defer

 

 

 

Vous appréciez le blog ?

"Aimez"-le sur Facebook !

 

Merci

 

 

 

Le site de campagne de Nicolas Sarkozy

 

La page Facebook de M. André Santini

 

Le site du Nouveau Centre

 

Pour commenter cet article, le groupe Facebook de Paroles d'Actu

 

Si vous appréciez Paroles d'Actu, "aimez"-le sur Facebook

 

Modification de la présentation de l'article le 26 juin 2012

 

Times New Roman > Georgia : 01/10/12

3 février 2012

Georges Sarre : "Sarkozy, c'est la rupture de la France avec elle-même"

En 2006, j'interrogeais Monsieur Georges Sarre au sujet de François Mitterrand, à l'occasion du dixième anniversaire de la mort de celui dont il fut ministre. Quelques mois s'écoulent... Le premier tour de l'élection présidentielle vient d'avoir lieu. Nicolas Sarkozy (UMP) affrontera Ségolène Royal (PS). L'un des deux sera élu à la présidence de la République le 6 mai 2007. Georges Sarre, lui, en sa qualité de Premier secrétaire du Mouvement républicain et citoyen, de camarade, d'ami, est un fidèle de Jean-Pierre Chevènement. Son champion n'est pas au second tour. Il n'était même pas au premier, ayant décidé de retirer sa candidature et de soutenir Ségolène Royal. J'ai souhaité interroger de nouveau Monsieur Sarre durant cette période déterminante de la vie politique française. Il avait alors accepté de me répondre, avec une grande générosité et une implication remarquable. Je ne lui serai jamais assez reconnaissant pour cela. Cet entretien - qui n'est autre qu'un document d'archive - est certainement l'un de ceux dont je suis le plus fier. Je suis fier, surtout, d'avoir pu avoir de tels contacts avec cet homme que j'estime beaucoup. J'espère que la lecture de ce texte vous intéressera. Nombre de questions traitées restent d'actualité aujourd'hui alors que Jean-Pierre Chevènement, de nouveau candidat en 2012 "pour faire bouger les lignes" et "mettre la gauche et la France à la hauteur des défis qu'elles doivent relever", vient une nouvelle fois de retirer sa candidature. Quel soutien apporté ? À quelles conditions ? Quel regard porté sur Nicolas Sarkozy ? Nous sommes le premier mai 2007. Dans cinq jours, la France élira son président. Une exclusivité F21-PdA, par Phil Defer. DOCUMENT

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

GEORGES SARRE

Ancien Ministre sous la présidence de François Mitterrand
Ancien Maire du 11è arrondissement de Paris


"Sarkozy, c'est la rupture

 

de la France avec elle-même"

 

https://storage.canalblog.com/18/43/871067/76999453.png

(Photo de G. Sarre : http://www.georges-sarre.net)

 

 

Q : ??/04/07

R : 01/05/07

 

 

 

Note de Phil Defer : J'ai choisi, pour illustrer ce texte, une belle photo de Monsieur Sarre aux côtés de Madame Danielle Mitterrand. Il avait rendu hommage à l'ancienne première dame en 2006 lors de notre entretien présent sur le blog sous l'intitulé Georges Sarre raconte François Mitterrand comme suit : "J'ai aussi une estime profonde pour Danielle Mitterrand, qui, encore aujourd'hui, mène un beau combat pour un monde plus juste, pour la souveraineté et la coopération des peuples... En plus de partager avec elle beaucoup d'analyses, sur la mondialisation et sur l'Europe notamment, j'admire son courage hors du commun." Il réagira au décès de celle-ci, cinq ans plus tard, par ces mots : Les yeux braves et pétillants de Danielle Mitterrand se sont fermés...

 

 

Paroles d'Actu : Après que Jean-Pierre Chevènement se soit retiré de la course à la présidentielle, votre soutien à Ségolène Royal s'est-il fait naturellement ?

 

Georges Sarre : C’est précisément parce que nous avons trouvé un accord politique sur le fond que Jean-Pierre Chevènement a décidé de soutenir Ségolène ROYAL et que le MRC s’est engagé en sa faveur.

 

 

PdA : Mme Royal a soutenu le "oui" au traité constitutionnel européen, ce qui n'était pas du tout votre position. Ne craignez-vous pas que vos électeurs s'y perdent ?

 

G.S. : Je vais vous répondre franchement. Nous étions face à une alternative. Pour donner une suite au NON du 29 mai 2007, il y avait deux possibilités. Première possibilité : une candidature unitaire du NON, en tous cas du NON de gauche, sur des bases claires, non seulement d’opposition, mais de propositions. Cette candidature n’a pas vu le jour ; d’une part parce que les socialistes qui avaient appelé à voter NON ont rejoint ceux qui avaient appelé à voter OUI dans la synthèse du Mans, et d’autre part du fait de l’émiettement, et parfois l’incohérence de la « gauche de la gauche ». Restait donc la deuxième possibilité : s’appuyer sur le NON, les exigences qu’il portait, pour orienter convenablement le projet du candidat de gauche (la candidate en l’espèce) à vocation majoritaire. Ségolène ROYAL, en tenant compte du NON du 29 mai, et en faisant ainsi des propositions telles que la remise en cause de l’indépendance de la BCE et de la politique commerciale de « concurrence libre et non faussée », a permis cette suite positive au NON du 29 mai 2005. C’est ce que les électrices et les électeurs doivent comprendre. Peut-être le MRC perd-il en lisibilité, mais ce qui nous importe le plus, c’est que la gauche dans son ensemble progresse vers la prise en considération des aspirations populaires.

 

 

PdA : À la vue des résultats du premier tour de l'élection présidentielle, pensez-vous que la décision de M. Chevènement de ne pas être candidat était la bonne ?

 

G.S. : C’était la plus raisonnable. Encore une fois parce que Ségolène ROYAL a fait des avancées programmatiques tout à fait considérables par rapport au bilan de la gauche plurielle, en prenant en compte les exigences des Français exprimées le 29 mai, que ce soit sur les services publics, la politique monétaire, les délocalisations… Le succès du premier tour, permis notamment par le soutien de Jean-Pierre CHEVENEMENT et du MRC, est la conséquence de cet axe programmatique nouveau.

 

 

PdA : Que vous inspirent les résultats de ce premier tour, et notamment le très faible niveau des voix de gauche (36,44%) ?

 

G.S. : On ne peut pas raisonner comme ça. Tout laisse penser que plus de la moitié des électeurs de François BAYROU sont des électeurs de gauche. Ils ne se sont pas prononcés en faveur du contenu, libéral, euro-fédéraliste, du programme UDF. Ils ont utilisé le bulletin de vote François BAYROU pour faire entendre un message d’exigence de renouvellement démocratique. A tort ou à raison, ils ont considéré que François BAYROU incarnait un certain renouvellement des pratiques politiques.

 

J’irai même plus loin. Quand on voit que 25% des ouvriers votent Jean-Marie LE PEN, on ne peut pas croire naïvement que les 11% d’électeurs de LE PEN sont tous des gens d’extrême droite. Il y a là aussi un électorat populaire. Il utilise le bulletin de vote LE PEN pour dire les cinq lettres au « système ». C’est un choix que je déplore, compte tenu de certaines positions nauséabondes de Jean-Marie LE PEN, mais qu’on doit prendre pour ce que c’est : un cri de ras-le-bol.

 

Alors bien sûr, tout ceci se fait au détriment de votes tels que le vote PS pour l’électorat de François BAYROU, ou le vote PC pour une partie de l’électorat ouvrier de Jean-Marie LE PEN.

 

Mais plus la gauche expliquera qu’elle porte le projet démocratique et social attendu par les classes populaires, plus ces électorats égarés reviendront vers elle. J’espère que ce sera le cas dès le second tour.

 

 

PdA : Les signaux répétés de Mme Royal en faveur du très européen François Bayrou vous inquiètent-ils, ou bien considérez-vous l'idée d'une majorité présidentielle plus large intéressante ?

 

G.S. : D’abord, le principe de réalité oblige Ségolène ROYAL à tenir compte des résultats du 1er tour, et à rassembler pour faire barrage au danger SARKOZY. Ensuite, j’observe qu’elle le fait avec intelligence, en soulignant les points de convergence qui sont les nôtres avec François BAYROU sur un nécessaire renouvellement de la démocratie, qu’il s’agisse des référendums plus fréquents, le cas échéant d’initiative populaire, de l’accroissement des pouvoirs du Parlement, élu en partie à la proportionnelle, de la transparence dans les nominations, de la réforme du dialogue social etc. Elle ne lâche rien pour autant sur son programme économique et social, et elle a raison, car il est plus conforme aux intérêts du peuple que celui de M. BAYROU. Quant à l’Europe, tout le monde convient de la nécessité de « relancer l’Europe ». La question est de savoir sur quelles bases. A ce sujet, « l’Europe par la preuve », c’est-à-dire par des coopérations sur des projets précis (industriels, infrastructurels, scientifiques, etc.) que prône depuis plusieurs mois Ségolène ROYAL me semble la bonne démarche. Et l’accord MRC / PS est très précis : de la remise en cause de l’indépendance de la BCE en passant par un changement de politique commerciale pour stopper les délocalisations, ou encore la défense des Services Publics, nous avons pris des engagements communs. Nous les ferons respecter, avec l’aide de la majorité de Français qui a voté NON le 29 mai, et de ceux qui, comme Ségolène ROYAL, et bien qu’ils aient voté OUI, partagent notre volonté de réorienter l’Europe.

 

 

PdA : Pourquoi Nicolas Sarkozy doit-il, d'après vous, être battu le 6 mai prochain ?

 

G.S. : Parce qu’il est communautariste (il a naguère appelé à une remise en cause de la loi de 1905 et défend la « discrimination positive », insulte envers ceux qui sont censés en bénéficier) ; parce qu’il est atlantiste (il est naguère allé s’excuser auprès de BUSH de la position de la France et de Jacques CHIRAC sur la deuxième guerre du Golfe et mettra la politique étrangère et de défense française à la remorque de l’impérialisme états-unien) ; parce qu’il est ultra-libéral (il veut alléger la fiscalité pour les plus riches, privatiser les services publics, favoriser la financiarisation de l’économie, remettre en cause la sécurité sociale et le droit du travail).

 

Communautarisme, atlantiste, ultra-libéral : Sarkozy est symétriquement opposé à tout ce qui a fait la République française et son contrat social depuis des décennies, et qui a rassemblé, depuis le CNR, la gauche, mais aussi une droite gaulliste, patriote, républicaine et sociale.

 

Sarkozy, c’est la rupture de la France avec elle-même. Les populations et les territoires les plus fragiles seront laissés au bord de la route. Sarkozy, c’est « U.S.A. today » !

 

 

PdA : En quoi Ségolène Royal vous paraît-elle être le successeur de François Mitterrand ?

 

G.S. : Elle incarne la France, ce subtile mélange d’une part de conservatisme sur les principes qui méritent d’être défendus, d’ordre républicain (pas l’ordre social), et d’autre part de progressisme, tant sur le plan social que démocratique et sociétal, qui a toujours marqué la France depuis la Révolution française et jusqu’à 1981, en passant par le Front Populaire ou la Libération. En cela, elle ressemble à François MITTERRAND, le charentais conservateur… et leader de la gauche laïque socialiste !

 

 

PdA : Que diriez-vous à un(e) électeur(rice) indécis(e) pour le(a) convaincre de voter Ségolène Royal au second tour ?

 

G.S. : Qu’entre d’une part le vote Ségolène ROYAL, vote en faveur d’une France apaisée, qui va de l’avant (même avec des aléas et des imperfections), et d’autre part le vote SARKOZY, vote pour la grande régression démocratique et sociale, dans un climat de tension, il n’y a pas photo ! Et qu’à trop hésiter, on se réveille avec la gueule de bois !

 

 

PdA : Sur quels sujets le Mouvement Républicain et Citoyen compte-t-il infléchir la position de la future présidente ?

 

G.S. : Je l’ai dit : nous entendons faire respecter les engagements pris en commun sur la réorientation de la Construction Européenne, le niveau de l’Euro, la politique commerciale, les Services Publics. Car là sont les clés pour répondre au grave problème du chômage et de l’explosion des inégalités sociales et territoriales. Nous ferons aussi entendre l’exigence républicaine et citoyenne dans des politiques concernant l’Ecole, la diplomatie, la mémoire nationale. Nous sommes républicains et patriotes, comme la gauche de JAURES, et garants de cette continuité.

 

 

PdA : Certains ont expliqué le retrait de M. Chevènement par des "tractations électoralistes" avec le Parti socialiste en vue des législatives notamment. Que leur répondez-vous, et qu'en est il réellement ?

 

G.S. : Si la motivation principale était électoraliste, alors nous ne serions pas des champions, puisque nous n’aurons le soutien du PS que dans 10 circonscriptions, pour la plus part très difficiles ! Non, nous avons agi au contraire avec une certaine abnégation sur ce plan. Nous l’avons fait pour donner toutes ses chances à l’union et à la victoire de Ségolène ROYAL sur une base programmatique nouvelle, saine, à laquelle nous avons apporté notre pierre. Ce que nous n’avons jamais cessé de rechercher depuis 1971, c’est de faire en sorte que le logiciel républicain que nous portons soit l’axe d’une candidature majoritaire et de la politique conduite.

 

 

PdA : Je vous avais interrogé lors de ma première interview sur le bilan que vous faisiez de la présidence Mitterrand. À l'heure où Jacques Chirac s'apprête à quitter l'Elysée, comment jugez-vous son action en tant que chef de l'Etat ?

 

G.S. : Je souhaite que la fin du mandat de Jacques CHIRAC et les années qui suivront soient sereines. C’est l’intérêt de la France. J’ai eu l’occasion de m’exprimer des dizaines de fois pendant les douze dernières années pour exprimer mon opposition forte à la plupart des politiques menées par ses gouvernements. La France est en panne économique, démocratique et sociale. Ce n’est pas directement la faute de Jacques CHIRAC, soyons clairs : c’est le fait des engagements européens qu’il a poursuivis et amplifiés, de la fuite en avant dans l’abandon de la souveraineté française, et donc de notre capacité à défendre, moderniser, améliorer notre économie et notre modèle républicain et social. Mais je retiendrai néanmoins le succès de sa politique de sécurité routière, des avancées –insuffisantes- pour les personnes handicapées, le renforcement de la laïcité qu’il a opéré avec raison via la loi de 2004, et sa prise de position, particulièrement juste, sur la deuxième guerre du Golfe. A ce sujet, il a non seulement eu raison, mais n’a de surcroît pas manqué de panache. Je veux le souligner, en dépit de mon opposition.

 

Vous l’aurez compris, le bilan que je tire des années CHIRAC n’est pas très positif… mais quand je pense à ce que serait la politique de Nicolas SARKOZY, je crains que, dans l’hypothèse de sa victoire, nous ne regrettions ses prédécesseurs !

 

 

PdA : La République est un thème très présent pour vous et votre parti. De quoi est-elle malade aujourd'hui, et comment peut-on la guérir ?

 

G.S. : La République est malade du communautarisme, qu’on guérit par la laïcité et la défense du bien commun. La République souffre de ne pas avoir d’horizon, et c’est pourquoi il faut redonner un grand dessein collectif à la Nation. La République souffre d’une crise de l’intégration, qu’il faut soigner en cassant les ghettos, en renforçant l’apprentissage du français, la diffusion de la culture. La République souffre de l’affaiblissement international de la France, qu’il faut enrayer en reprenant la tête d’une grande coalition pour réorienter la construction européenne et la mondialisation. La République souffre, surtout, du chômage de masse, de la précarité, de l’explosion des inégalités, de la corruption des valeurs et des relations sociales par une financiarisation détestable de l’économie et de toute la société. Il faut y répondre par une nouvelle donne économique et sociale à l’échelle européenne et nationale, dont j’ai tracé les pistes dans mes précédentes réponses.

 

La République souffre, enfin, de ce que les élites qui nous dirigent ne croient plus en la France, n’aiment plus leur pays. Nicolas SARKOZY se cache derrière des déclarations du genre « la France, tu l’aimes ou tu la quittes », pour stigmatiser les nouveaux arrivants. Mais tout son projet de société est aux antipodes de ce qui a toujours fait France, de notre contrat républicain et social. Il prétend aimer la France mais veut en saper tous les fondements et la diluer dans la globalisation nord-américaine et financière ! Il n’aime donc pas la France. Dès lors, je ne lui demande pas de la quitter, mais de quitter le pouvoir !

 

 

PdA : Pourquoi la question de l'identité nationale doit-elle être, selon vous, un des enjeux majeurs de cette campagne ?

 

G.S. : Je récuse le concept d’identité nationale française. L’identité, c’est quelque chose de global, de figé, dont on hérite. La France n’est pas une identité. C’est une nation citoyenne, faite de la volonté collective de construire un avenir commun. Bien sûr, pour cela, il faut des références culturelles ; il faut se parler, et donc parler le français. Il faut aussi jouir de certaines conditions matérielles pour exercer pleinement sa citoyenneté. Mais la France, moyennant ces conditions d’exercice de la citoyenneté, est faite de la volonté commune de chacun et de chacune des citoyens qui la compose. D’où l’importance de la laïcité, pour ne pas nous fractionner en communauté. D’où l’importance des solidarités sociales, pour la cohésion nationale. D’où l’importance de la langue et de l’Ecole, pour le débat et la morale publics. Ce sont toutes ces sources de citoyenneté qu’il faut renforcer, contrairement à ce que propose SARKOZY. Et non pas poser l’identité de la France comme une donnée figée, pour en exclure certains.

 

 

PdA : Quelle est aujourd'hui votre position au regard de la situation en Irak et de la crise du nucléaire iranien ?

 

G.S. : Le fiasco irakien confirme jusqu’à la nausée la justesse de la position de la France en 2003 et l’erreur majeure de BUSH. Non seulement parce que les soldats américains meurent. Mais aussi parce que des civils sont massacrés, que le chaos règne, et qu’on assiste, avec l’affaiblissement du nationalisme arabe laïque dans ce pays, à l’explosion des intégrismes islamistes et à leur violente opposition. Il me paraît urgent de favoriser par la diplomatie et le co-développement des solutions laïques et démocratiques dans cette région du monde, en respectant l’unité et la souveraineté des Etats.

 

La situation en Iran est en effet préoccupante. Je suis opposé à ce que l’Iran se dote de l’arme nucléaire. J’entends dire parfois que l’Iran a le droit, au même titre que d’autres pays, de se doter de l’arme atomique. C’est une erreur de jugement : en effet, la question n’est pas de savoir si tel ou tel pays a plus le droit qu’un autre à tel ou tel attribut de souveraineté militaire. Tous les pays sont souverains et doivent pouvoir se défendre. Mais l’arme nucléaire, qui dans certaines conditions peut permettre la dissuasion des conflits mondiaux, peut aussi, a contrario, les accélérer si l’équilibre de la peur qui prévaut depuis une cinquantaine d’années cède la place à la course à l’armement et à une prolifération nucléaire désordonnée. C’est cette analyse qui a conduit à l’élaboration, sous l’égide de l’ONU, en 1968, du Traité de Non Prolifération (TNP). L’Iran l’a signé et doit le respecter.

 

C’est pourquoi Ségolène ROYAL a raison de dire qu’il ne faut pas accepter que l’Iran se dote de l’arme nucléaire. Elle a raison aussi de dire qu’il n’y a qu’un pas du nucléaire civile au nucléaire militaire, puisque c’est une simple question de degré d’enrichissement de l’uranium. Toutefois, la seule façon d’aller vers un monde équilibré, c’est d’établir et de respecter le droit international. En l’espèce, il y a le traité de non prolifération. Il faut s’y tenir : l’Iran a donc droit au nucléaire civile, à condition de ne pas aller vers le nucléaire militaire. C’est ce que stipule clairement le traité, puisque les signataires « affirment le principe selon lequel les avantages des applications pacifiques de la technologie nucléaire, y compris tous les sous-produits technologiques que les États dotés d’armes nucléaires pourraient obtenir par la mise au point de dispositifs nucléaires explosifs, devraient être accessibles, à des fins pacifiques, à toutes les Parties au Traité, qu’il s’agisse d’États dotés ou non dotés d’armes nucléaires ». Ma position est donc simple : un monde multipolaire est bâti sur le droit international, négocié entre pays souverains ; il faut donc appliquer le droit, tout le droit, rien que le droit. Si non, « la raison du plus fort sera la meilleure »… Et nul ne sait qui sera le plus fort… ni même qui est le plus légitime !

 

 

PdA : Au fond, quelle gauche souhaitez-vous voir diriger la France après les élections de 2007, forte de quelles expériences et de quelles leçons tirées ?

 

G.S. : Une gauche républicaine, laïque et sociale. Une gauche qui réoriente la construction européenne pour et par les peuples. Une gauche qui renforce l’Ecole de la République et conforte la laïcité. Une gauche qui fasse passer l’économie d’une économie de rente vers une économie de l’emploi et corrige les inégalités. Une gauche qui relance la croissance durable, l’industrie, aménage le territoire, valorise la ruralité, remplace les ghettos par des territoires équilibrés. Une gauche qui fasse respecter l’ordre républicain à l’intérieur, et promeuve à l’extérieur un monde multipolaire équilibré.

 

 

 

Encore une fois, un immense MERCI à Monsieur Sarre ainsi qu'à ses collaborateurs.

 

 

 

Vous appréciez le blog ?

"Aimez"-le sur Facebook !

 

Merci

 

 

 

Le blog de M. Georges SARRE

 

Le blog de M. Jean-Pierre CHÈVENEMENT

 

Le site du Mouvement Républicain et Citoyen

 

Pour commenter cet article, le groupe Facebook de Paroles d'Actu

 

Si vous appréciez Paroles d'Actu, "aimez"-le sur Facebook

 

Modification de la présentation de l'article le 26 juin 2012

 

Times New Roman > Georgia : 02/10/12

Publicité
Publicité
29 janvier 2012

Who wants to abolish the Monarchy ?

On February the 6th, 1952, Princess Elizabeth, the King's eldest child, was in Kenya with her husband Philip. It was him who had to tell her the news : her father, King George VI had just died. Past the grief of a 25-year-old daughter, Elizabeth knew from then what would soon be upon her head : one of the world's most prestigious crowns. Being the head of state, the figurehead of dozens of nations, including the United Kingdom, Canada and Australia. From now, she would be The Queen. This was 60 years ago. Queen Elizabeth II is still here, one of the world's longest-reigning monarch, and the second only to Queen Victoria (nearly 64 years) considering British monarchs. Her reign has seen (as of Jan., 2012) twelve Prime ministers (from Sir Winston Churchill to David Cameron, including Margaret Thatcher and Tony Blair) and U.S. presidents (from Harry Truman to Barack Obama). Eight presidents of France, from Vincent Auriol to Nicolas Sarkozy. Many major events have occurred in her country and in the world during her tenure as the constitutional monarch of 16 countries (she doesn't have any real political power but is a symbol of historical continuity and national unity).

 

60 years... It means... three generations... and a Diamond Jubilee. Nearly 140 million subjects today... And a legitimate question : will they all rejoice ? Six years ago, the year of the Queen's 80th birthday, I decided to find out. I was then a 21-year-old student from France - so please forgive any misformulation or error in English since it isn't my mother language. I read several articles about the monarchy. Including one about an organization called Republic. And I decided to e-mail questions to Mr Graham Smith, their campaign manager. With no prejudice, but curiosity. Here's the text. Exclusive F21-PdA report. Phil Defer. EXCLU

 

 

EXCLUSIVE - PAROLES D'ACTU

WHO WANTS TO ABOLISH

 

THE MONARCHY ?

 

 

(Photo : Gala.fr)

 

 

 

Q : 30/06/06

A : 05/07/06

 

 

 

Paroles d'Actu : Could you please introduce yourself ?

 

Graham Smith : My name is Graham Smith, I am Campaign Manager for Republic, which campaigns for a democratic alternative to the monarchy.

 

 

PdA : What's at the origin of REPUBLIC ? What are your main claims ?

 

G.S. : Republic has been around for over twenty years. In the past few years it has been transforming itself from a small club into a serious campaign organisation.

 

Our one and only claim is that the monarchy is undemocratic and unacceptable. We call for its abolition in favour of a democractic republic.

 

 

PdA : Are your claims widespread in the United Kingdom ?

 

G.S. : In the UK about 20% consistently agree with Republic. In Scotland that figure is closer to 50%. Most people in the UK do not have strong views on the issue.

 

Our mission, as set out in our constitution is as follows :

 

1 - to mount a successful campaign to persuade a majority of voters to support the replacement of our hereditary monarchy with an elected head of state.

 

2 - having done so, to participate in and try to guide the process of change.

 

3 - to promote democratic republican forms of government, and to facilitate a debate on the best model for a future republic.

 

 

PdA : Can't you find any positive aspect about the British monarchy, in its past and present ?

  

G.S. : No, Republic believes that the inheritance of public office is not only wrong in principle but also bad in practice. Democracy provides accountability of power that monarchy cannot provide. The only benefits of monarchy are enjoyed by the Windsor family.

 

 

PdA : Don't you think, like (philosopher Edmund) Burke said, that monarchy is a way of maintaining a certain continuity in British traditions and history, between past and modernity ?

 

G.S. : No, Britain is quite capable of maintaining its traditions and history without the Windsor family taking a place in our constitution. Continuity - for what it's worth - is maintained by the practices and values of the people, not the existence of the monarchy.

 

 

PdA : You are against the system of the monarchy, but do you have anything to reproach to the Queen and the Royal family personally ?

 

G.S. : We are very definitely against the institution. We only criticise the individuals if they do something wrong in the context of their constitutional position.

 

 

PdA : What do you think about Queen Elizabeth II as a person ? What about her family ?

 

G.S. : I've never met any of them and - as I implied in answer to the last question - we don't regard their personalities as part of the issue.

 

 

PdA : What would you wish her for her 80th birthday ?

 

G.S. : A long and happy retirement.

 

 

PdA : You seem to imply that an elected president would be the solution to everything. But what do you think on what is sometimes said about the "monarchisation" of regimes with strong presidents, like in France, with François Mitterrand and Jacques Chirac ?

  

G.S. : We certainly don't suggest that a republic would be the solution to everything. To quote our website, "While Republic has no illusions about creating some sort of Utopia, we are confident that the British people are capable of replacing an undemocratic constitution, stuck in the past, with one that is democratic, fair and open, and looks towards our future."

 

We propose a system closer to that of Ireland, where the parliament and government have the power and the president is ceremonial. If the French are concerned about the 'monarchisation' of the presidency they do still have democratic control over the system. If it's broke, fix it. In this country we have no such control.

 

  

PdA : If you succeeded, what would be the future of the Windsor family ?

 

G.S. : In a British republic the Winsor family would be free and equal citizens just like the rest of us. Their futures would be up to them.

 

 

PdA : What political system do you want for the U.K. exactly ? A ceremonial president with a P.M., a president with most executive powers, etc... ? What about the Parliament ?

 

G.S. : As I said to an earlier question, we propose a system like in Ireland, where we have a president and PM, but where the president is almost entirely ceremonial. (similar systems can be found in Germany, Austria, Italy, Israel etc)

 

 

PdA : What would be the seat of the presidency ?

 

G.S. : If you mean where would their official residence be - I don't know. I personally hope it would be somewhere suitably humble but also fitting for state occasions.

 

 

PdA : Free question, if you want to add anything.

 

G.S. : Only that I hope the British people can one day enjoy the same freedom as the French and most Europeans, of choosing their own Head of State, and of being masters of their own political system. Democracy is never perfect, but it's a lot more perfect than monarchy can ever be.

 

 

 

I want to thank again Mr Graham Smith for his answers. I tried to contact him for another set of questions recently, but sadly had no response. I'd be happy to ask questions to other people, British or not, on the issue. If you're reading this article and are willing to answer my questions, please feel free to contact me. What the questions are, basically : 1. Who are you ? 2. How do you feel about Queen Elizabeth II ? 3. Would you be given the choice between keeping the monarchy or being able to elect your head of state, what would you vote for ? I won't conclude before wishing the primary subject of my article, whether you want her to be called Her Majesty the Queen or Elizabeth Windsor, a happy jubilee celebration, and many additional years of healthy life ! A happy new year to you all !!! Merci !!! Phil Defer

 

 

 

If you appreciate the blog,

please "like" it on Facebook !

 

Merci

 

 

 

The Republic website

 

The Monarchy's website

 

Paroles d'Actu, Facebook (for news on the blog, for your comments...)

 

If you appreciate Paroles d'Actu, please "like" it on Facebook

 

Article edition on June the 26th, 2012. New edition on July 31, 2013.

 

Times New Roman > Georgia : 02/10/12

27 janvier 2012

Nathalie Arthaud : "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !"

François Hollande, soutenu par le Parti socialiste, a aujourd'hui la faveur des sondages, qui le présentent comme le futur président de la République. Mais à sa gauche, des voix tentent de se faire entendre, et d'exprimer leurs différences. Parfois fondamentales. Il y a Jean-Luc Mélenchon, bien sûr, et puis il y en a d'autres, moins connus, moins médiatisés. J'ai souhaité, entre autres candidats, interroger Nathalie Arthaud, qui espère porter les couleurs de Lutte Ouvrière le 22 avril. Je lui ai soumis un premier, un long questionnaire par mail. Une militante de Lutte ouvrière, Madame Lucienne Plain, m'a répondu qu'il était trop long - ce que je comprends -, que Madame Arthaud n'avait "pas la disponibilité nécessaire pour toutes (mes) questions". Je lui ai donc proposé d'élaborer un questionnaire allégé, ce qu'elle a accepté sur le principe, et que j'ai réalisé quelques jours plus tard. Nathalie Arthaud a chargé Monsieur Martin Petit de répondre en son nom à mes questions. Le message m'est adressé "de la part de Nathalie Arthaud et de Lutte Ouvrière". Je précise que je n'ai à aucun moment souhaité évoquer le nom de Monsieur François Hollande dans ce questionnaire, tout simplement parce que je considère que chaque candidat a le droit d'être respecté pour ce qu'il est, pour ce qu'il défend. Et que son intérêt ne se limite pas au nom du candidat de second tour qu'il soutiendra. Merci à Madame Arthaud, à Monsieur Petit, et à Madame Plain pour leurs réponses et pour nos contacts ! Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

NATHALIE ARTHAUD

Candidate à l'élection présidentielle - Lutte Ouvrière

 

"Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !"

 


(Photo : http://www.phototheque.org)

 

 

Q : 21/01/12

R : 27/01/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Comment vous présenteriez-vous à qui ne vous connaîtrait pas encore ?

 

Lutte Ouvrière : Comme une femme travailleuse et une candidate communiste à l'élection présidentielle de 2012.

 

 

PdA : J'aimerais savoir ce qui au fond vous différencie dans cette campagne de Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) ou encore de Philippe Poutou (N.P.A.) ? Que pouvez-vous répondre à celles et ceux qui, comme moi, se posent sincèrement la question ?

 

L.O. : Ce qui nous différencie de Mélenchon comme de Poutou, c'est que Nathalie Arthaud se revendique du communisme et qu'elle est la seule à le faire.

 

 

PdA : Quels sont les idées fortes que vous souhaitez mettre en avant durant cette campagne, ce qui fait le coeur de votre candidature ?

 

L.O. : Les idées centrales que nous mettons en avant dans cette campagne électorale, ce sont : l'interdiction des licenciements pour faire face à l'explosion du chômage ; l'échelle mobile des salaires pour défendre le pouvoir d'achat des classes laborieuses ; le contrôle des comptes des grandes entreprises par les travailleurs et la population.

 

 

PdA : Imaginons que vous remportiez l'élection présidentielle, et qu'un mois plus tard les Français vous accordent une majorité à l'Assemblée. À quoi ressemblerait une présidence Arthaud, et notamment vos cent premiers jours ?

 

L.O. : Cette façon d'imaginer une situation invraisemblable ressort de la politique fiction, et c'est un petit jeu auquel nous évitons de nous livrer. En revanche, nous disons dans cette campagne que nous défendons un programme pour les luttes, car les revendications que j'ai énoncées plus haut ne peuvent être réalisables que par une mobilisation consciente, dans les entreprises, dans la rue, dans les luttes, de l'ensemble du monde du travail.

 

 

PdA : Vous succédez dans cette candidature L.O. à la populaire Arlette Laguiller, dont vous avez été la porte-parole en 2007. Comment va-t-elle? Qu'avez-vous appris à ses côtés ? En quoi vous inspire-t-elle ? Est-il prévu qu'elle s'implique publiquement à vos côtés ? Fait-elle partie aujourd'hui de votre équipe de campagne ?

 

L.O. : Arlette Laguiller va très bien, fait partie de la direction de Lutte Ouvrière et contribue bien sûr quotidiennement à la campagne présidentielle de Nathalie Arthaud. Toutes les deux marchent la main dans la main pour défendre au mieux les idées communistes. Venez au meeting de lancement de campagne qui aura lieu le 3 février à Montreuil (adresse précise sur notre site) et que fera Nathalie Arthaud sous la présidence d'Arlette Laguiller.

 

 

PdA : Dernière question qui n'en est pas une... puisqu'il s'agit d'une tribune libre. Pour vous permettre de compléter cet entretien comme vous le souhaiterez. Une anecdote, un petit message, une dédicace, que sais-je...

 

L.O. : Un message : "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous". Au moment où les idées nationalistes, de repli derrière les frontières, de racisme remontent, cet appel de Karl Marx est plus d'actualité que jamais !

 

 

 

Merci encore pour ces réponses. Et bon courage à Madame Arthaud et à toutes l'équipe de L.O. dans sa quête des 500 parrainages ! Phil Defer

 

 

 

Vous appréciez le blog ?

"Aimez"-le sur Facebook !

 

Merci

 

 

 

Le site de campagne de Nathalie Arthaud

 

Le portail de Lutte Ouvrière

 

Pour commenter cet article, le groupe Facebook de Paroles d'Actu

 

Si vous appréciez Paroles d'Actu, "aimez"-le sur Facebook

 

Modification de la présentation de l'article le 8 juillet 2012

 

Times New Roman > Georgia : 02/10/12

6 janvier 2012

François Hollande (2003) : "Assumer la responsabilité d'agir pour transformer la société"

Je n'ai pas de doute là-dessus : je n'obtiendrai pas d'interview de M. François Hollande pour Paroles d'Actu d'ici à l'élection présidentielle de 2012. Parce qu'il réserve sa parole, qui est rare, aux médias susceptibles de relayer son message le plus largement, le plus efficacement possible. Surtout, parce qu'il est aujourd'hui un homme ô combien occupé. Sorti largement vainqueur des Primaires citoyennes d'octobre 2011, il est depuis lors le candidat soutenu par le Parti socialiste et le Parti radical de gauche pour accéder à la magistrature suprême. Les sondages le présentent comme le challenger numéro 1 de Nicolas Sarkozy. Si l'on en croit ces études d'opinion, il battra le président sortant. Sur le papier, François Hollande est et sera le prochain président de la République.

 

En 2003, alors que Paroles d'Actu n'existait pas encore, j'étais déjà, à 18 ans, très intéressé par la politique. Je m'occupais depuis un an du forum d'actualité que j'avais créé, le Forum 21. Et j'écrivais pour un webzine aujourd'hui disparu. À cette époque, François Hollande est le Premier secrétaire d'un Parti socialiste encore sous le choc de l'élimination de Lionel Jospin en 2002. Avec la réélection de Jacques Chirac, et une majorité UMP écrasante au Parlement, François Hollande se retrouve à la barre d'un parti résolument ancré dans l'opposition. Je lui avais envoyé un mail à l'époque pour chercher à lui poser quelques questions. C'est avec beaucoup de générosité qu'il avait accepté de me répondre. Une précision : je n'ai pas demandé à la campagne de François Hollande l'autorisation de publier de nouveau ce texte après tant d'année. Il va sans dire que les mots du François Hollande de 2003, s'ils fournissent un éclairage intéressant sur le présent, sont à prendre pour ce que constitue cet article : une interview d'archive. Rien de plus. Une exclusivité F21-PdA, évidemment. Phil Defer. EXCLU

 

(Edition du 8 juillet 2012, par Phil Defer) : François Hollande est, chacun le sait, le nouveau président de la République. Une bonne partie des réponses qui m'avaient été apportées lors de cet échange de mails en 2003 concernaient des sujets (la politique menée par Jean-Pierre Raffarin, etc...) qui ne sont plus d'actualité aujourd'hui. Surtout, elles étaient en grande partie tirées mot pour mot, et pas toujours de manière très heureuse, de la motion "Pour un grand Parti socialiste" qu'avait présentée le Premier secrétaire d'alors lors du Congrès national de Dijon de mars 2003. Cela n'enlève rien à la générosité d'esprit qui a conduit M. Hollande à me répondre. Pour autant, étant donné que je ne souhaite que de l'inédit sur ce blog, je ne garderai ici que sa conclusion, qui résume bien les idées, la philosophie de François Hollande. Ces quelques phrases n'apparaissent nulle part ailleurs. Merci encore.

 

 

ARCHIVE EXCLUSIVE DE 2003 - PAROLES D'ACTU

FRANCOIS HOLLANDE

Premier secrétaire du Parti socialiste

 

"Assumer la responsabilité d'agir

 

pour transformer la société"

 

https://storage.canalblog.com/70/11/871067/71658644.jpg

(Photo : RTL.fr)

 

 

Q : 02/08/03

R : 22/10/03

 

 

 

(...)

 

Nous, socialistes, avons le souci d'être utiles aux Français. C'est-à-dire aller au-delà de la nécessaire opposition critique en montrant sur chaque grand sujet (éducation, protection sociale, emploi) qu'une autre voie est possible. De même, le renouveau de l'engagement altermondialiste, les aspirations à un monde plus juste, l'exigence écologique, le souci de défendre les services publics et le refus de la « marchandisation » de l'éducation, de la santé, de la culture sont autant de nouveaux thèmes de réflexion pour la gauche.

 

Notre démarche est ouverte, sans exclusive et s'adresse à tous ceux qui partagent avec nous l'ambition d'assumer la responsabilité d'agir pour transformer la société.

 

Je vous prie de croire, Monsieur, à l'assurance de toute ma considération.



François HOLLANDE

Premier Secrétaire

 

 

 

Merci à François Hollande pour ces quelques mots qu'il avait bien voulu m'accorder, il y a de cela huit années. Deviendra-t-il le septième président de la Cinquième république ? L'avenir, cet avenir que seul le peuple français est à même d'écrire, nous le dira... Merci pour votre lecture. Belle et heureuse année 2012 pour toutes et tous ! Phil Defer

 

 

 

Vous appréciez le blog ?

"Aimez"-le sur Facebook !

 

Merci

 

 

 

Le site de François Hollande

 

Le Facebook de François Hollande

 

Le groupe Paroles d'Actu sur Facebook (pour vos commentaires, les infos du blog)

 

Si vous appréciez Paroles d'Actu, "aimez"-le sur Facebook

 

Modification de la présentation de l'article le 8 juillet 2012

 

Times New Roman > Georgia : 02/10/12

15 décembre 2011

Jacques Borie : "L'espéranto, une langue équitable, neutre et citoyenne"

On ne compte plus les sondages de second tour opposant Nicolas Sarkozy à François Hollande. J'ai pris le parti de donner la parole à des candidats qui, loin de tirer des plans sur la comète, se battent tous les jours pour être présents au premier tour, faire entendre leur voix. Ils n'ont pour l'instant qu'un chiffre en tête : 500. Le nombre de parrainages d'élus requis pour se présenter aux suffrages des Français. Et lorsque l'on n'a avec soi ni élus locaux, ni grosse organisation, cette bataille là est forcément difficile. Après Maxime Verner, Nicolas Dupont-Aignan, la parole à M. Jacques Borie, qui a accepté de répondre à mes questions. Je l'en remercie. Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

JACQUES BORIE

Candidat à l'élection présidentielle  -  Europe - Liberté

 

"L'espéranto, une langue équitable,

 

neutre et citoyenne"

 


(Photo : Fournie par M. Borie)

 

 

Q : 25/11/11

R : 12/12/11

 

 

 

Paroles d'Actu : Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases pour qui ne vous connaîtrait pas ?

 

Jacques Borie : J'ai 46 ans, père de deux enfants (deux fils de 16 et 5 ans), j'habite Evry dans l'Essonne (91) et suis restaurateur.

 

J'ai été dans le passé militant actif à Amnesty International, délégué syndical CGT, président du comité de vigilance contre l'extrême droite dans les Hauts-de-Seine, membre du Parti radical de gauche pendant une dizaine d'années.

 

 

PdA : Qu'est-ce qui a fait naître en vous cet engagement politique ?

 

J.B. : Mon humanisme, ma révulsion de toutes les formes d'injustice.

 

 

PdA : Quel cheminement personnel vous a conduit à briguer aujourd'hui la présidence de la République ?

 

J.B. : Je souhaite apporter une voix différente de celle des autres candidats, qui, pour la plupart, sont complètement déconnectés du terrain, n'ont pas connu les "galères" du quotidien du Français moyen.

 

 

PdA : En quoi consiste votre programme, et quelles sont vos idées principales ?

 

J.B. : Les axes principaux sont la laïcité, le non-cumul strict des mandats quels qu'ils soient et l'Europe fédérale.Vous y trouverez également la reconnaissance et l'incitation à l'apprentissage de l'espéranto. Rendre le vote obligatoire, car ce n'est pas qu'un droit mais un devoir, en contrepartie, le vote blanc sera reconnu comme suffrage exprimé. La défense des services publics, l'interdiction des financements publics aux écoles privées, l'aide au monde rural, etc...

 

 

PdA : Quels sont vos arguments pour obtenir vos parrainages ? Qu'est-ce qui convainc les élus ?

 

J.B. : Je trouve mes parrainages exclusivement dans les petites communes suite à mes prises de positions concernant le monde rural.

 

 

PdA : Un peu de politique fiction. Nous sommes au lendemain de votre victoire au second tour de la présidentielle. Ce fut serré, mais c'est acquis ! Quelles sont vos premières mesures ?

 

J.B. :

- Fonder une sixième république avec le non cumul des mandats, des mesures pour éviter les conflits d'intérêts (aucun élu ne peut être dirigeant d'une société passant contrat avec l'Etat ou posséder un média, par exemple), les élections à la proportionnelle, le vote obligatoire, la reconnaissance du vote blanc, l'inscription de la loi de séparation des églises et de l'Etat dans la constitution.

- Augmentation du smic à 1400 euros bruts, baisse des charges salariales des entreprises de 10% pour les contrats à longue durée.

- Suppression du concordat afin que la laïcité soit une et indivisible dans la République.

 

 

PdA : Que vous inspire la situation socio-économique actuelle de notre pays ? Que proposez-vous pour améliorer les choses ?

 

J.B. : La situation actuelle est castatrophique et les solutions apportées par les principaux candidats n'amélioreront pas les choses, bien au contraire. On ne fait pas repartir une économie par l'austérité. Pour cela, il faut redonner du pouvoir d'achat aux salariés en augmentant les salaires, baisser les charges salariales pour aider les entreprises à embaucher, taxer les revenus du capital à un niveau supérieur à ceux du travail, taxer les transactions financières, créer une taxe carbone affectant les produits venant de l'étranger.Il faut créer une Europe fédérale politique et non seulement économique. La BCE doit impérativement pouvoir prêter directement aux Etats membres plutôt que d'enrichir les banques !!!

 

 

PdA : Quid de l'état du monde ? (crises financières et économiques, Europe, révolutions, tensions...)

 

J.B. : La crise financière est exclusivement due aux spéculations. Les agences de notation ne doivent, en aucun cas, avoir la possibilité de pouvoir noter un Etat.

 

L'Europe n'avancera que si elle est fédérale, nous devons re(construire) une Europe des peuples. Nous avons créé l'Europe à l'envers, nous aurions dû avant toute chose avoir une base politique solide avant de créer une Europe économique.

 

Concernant les révolutions, il faut de toutes les manières, lutter contre toute forme de dictature. Les peuples doivent pouvoir choisir librement leurs dirigeants, je soutiens donc tous ces mouvements pour peu qu'ils ne soient pas téléguidés par un pays tiers.

 

 

PdA : Politique-fiction (encore)... Vous êtes à l'Elysée. L'Iran, qui vient de se doter de l'arme atomique, menace de lancer un missile sur Tel Aviv si les Israéliens n'évacuent pas les territoires sous 48 heures. En tant que Chef de l'État, que faites-vous ?

 

J.B. : Si j'étais élu, une de mes priorités sera que la Palestine soit réellement indépendante et membre de l'ONU, ce qui calmerait grandement les tensions.Cependant, si cette menace était réelle, je ferai bien entendu savoir à l'Iran que la réplique sera égale à leur attaque. Cela étant, il serait étonnant que l'Iran s'amuse à ce jeu, sachant ce qu'elle risquerait et que les Israéliens n'hésiterait pas à lancer une attaque préventive...

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur Nicolas Sarkozy en tant que président ? Sur quels points vous inspireriez-vous ou vous démarqueriez-vous de lui ?

 

J.B. : Je n'ai vu de lui qu'un diviseur, opposant les Français aux étrangers, les fonctionnaires aux salariés du privé. C'est sur ce point que je me démarquerai le plus de lui, me voulant plutôt rassembleur. Le seul point que je lui envie est son dynamisme (mais pas son "excitation")

 

 

PdA : Qu'avez-vous ressenti au soir du 21 avril 2002 ? Croyez-vous que cela puisse se reproduire ?

 

J.B. : J'étais au siège du PRG en compagnie de Christiane Taubira. Même si j'en avais eu écho dans l'après midi, j'ai été extrêmement choqué. Etant d'autant plus président du comité de vigilance dans le 92, j'ai eu l'impression d'un échec collectif et personnel. Je vois plus le risque pour 2012 d'un 21 avril à l'envers.

 

 

PdA : Quels seront, pour vous, les grands défis de ce 21è siècle ? Comment y faire face ?

 

J.B. : Je ne vais pas être original en disant que le grand défi de ce siècle est avant tout écologique. Nous devrons trouver très rapidement des énergies alternatives remplaçant le nucléaire et les énergies fossiles.

 

 

PdA : On a tous été marqués par des évènements d'actualité, pour telle ou telle raison. Quels ont été les vôtres ?

 

J.B.. : Le 11 septembre 2001 bien entendu par la barbarie que peuvent avoir les être humains mais aussi par la conséquence des politiques internationales de par le passé.

 

 

PdA : Quelle est votre "vision de la France" ?

 

J.B. : Une France humaine, laïque et solidaire.

 

 

PdA : Quels sont les personnages historiques, ou plus simplement les personnalités, connues ou inconnues, qui vous inspirent, vous portent ?

 

J.B. : Les personnages historiques qui m'inspirent sont avant tout des hommes et des femmes ayant lutté contre l'ordre établi : Gandhi, Mandela, Aung San Suu Kyi, Tjibaou,...

 

 

PdA : En privé, qu'aimez-vous faire, que ce soit en terme de culture (lectures, cinéma, musique, télévision...), de loisirs, etc ?

 

J.B. : J'aime le cinéma, le théatre, les musées. Je lis également beaucoup.

 

 

PdA : Avez-vous une devise dans la vie, et si oui quelle est-elle ?

 

J.B. : C'est une erreur de vivre selon le mode d'autrui et de faire une chose uniquement parce que les autres la font... C'est un bien inestimable de s'appartenir à soi-même (Sénèque)

 

 

PdA : Quel usage faites-vous des nouvelles technologies et notamment d'Internet ? Chats, forums, sites communautaires, actualités, achats en ligne...?

 

J.B. : Je suis connecté quasiment en permanence sur Facebook et Twitter que j'utilise pour la campagne mais aussi à titre personnel. Je suis également les actualités par le biais d'internet et suis régulièrement des forums. Par contre, je n'achète jamais en ligne.

 

 

PdA : Un petit "scoop" vous concernant, quelque chose dont vous n'auriez encore jamais parlé en public mais que vous aimeriez aborder ici ? (une passion, que sais-je...)

 

J.B. : Ayant toujours été transparent, je ne vois pas de scoop me concernant...

 

 

PdA : Finalement, pourquoi VOUS plus qu'un(e) autre à la présidence ? Donnez-nous un argument infaillible !

 

J.B. : Parce que je suis issu d'une famille ouvrière, que j'ai connu les problèmes que les Français peuvent avoir et que je ne suis plus adhérent d'aucun parti n'ayant jamais voulu tremper dans certaines "magouilles".

 

 

PdA : Dernière question, qui n'en est pas une, puisqu'elle est "libre". Je vous invite à l'utiliser pour compléter cette interview, par tout ce qui vous passe par la tête. Un petit message, une anecdote inédite... N'hésitez pas !

 

J.B. : Votez en votre âme et conscience, ne croyez pas aux solutions miracles et à ceux qui ne savent qu'attiser les haines.

 

 

 

Après réception de ses réponses, j'ai souhaité interroger M. Borie sur l'espéranto (12/12)

 

 

 

PdA : Pourquoi l'espéranto est-il si important à vos yeux ? Si vous étiez aux responsabilités, que feriez-vous pour le promouvoir ?

 

J.B. : L'esperanto est important pour diverses raisons. L'Europe s'est faite à l'envers, sans les peuples, sans les citoyens. Pour construire une Europe qui soit acceptée par les citoyens, il faut qu'ils soient au coeur de la construction européenne et que cette construction soit démocratique. Mais comment les citoyens européens pourraient construire l'europe ensemble s'ils ne peuvent pas communiquer librement entre eux ? Nous devons avoir une langue commune pour cela (et non pas une langue unique !) et celle-ci doit être neutre, n'appartenir a aucun pays, l'anglais ne correspond donc pas. De plus l'anglais est la langue du pays européen le plus euro-septique (voir l'actualité...) mais aussi la langue des Etats Unis d'Amérique... Nous devons donc nous démarquer et avoir notre langue, une langue équitable, neutre et citoyenne. De plus cette langue est 10 fois plus rapide a apprendre que toute autres, elle a bien d'autres avantages, mais ce serait trop long a développer ici. Si j'étais élu, tout d'abord, je reconnaîtrais l'esperanto comme n'importe quelle autre langue. Actuellement, il n'est pas possible d'apprendre l'esperanto en LV1 ou LV2 au collège ou au lycée car elle n'est pas reconnue. Ensuite j'en ferais publiquement la promotion, tant en France que dans l'ensemble des pays européens, aux Européens ensuite d'en faire la seconde langue commune de l'Europe.

 

 

 

Dernière question suite à réception de la réponse sur l'espéranto... (13-14/12)

 

 

 

PdA : De combien de parrainages disposez-vous à l'heure où je vous parle ? Que vous inspire ce système des 500 parrainages ? Quelle alternative lui préféreriez-vous ?

 

J.B. : Pour ce qui est du système de parrainages, je souhaite que l'on retourne à l'anonymat de ceux-ci. Je rappelle que c'était une promesse de Nicolas Sarkozy qui ne fut pas tenue, comme tant d'autres.

 

Nous pourrions également avoir recours au parrainages citoyens (500 000 signatures citoyennes par exemple).

 

En tout cas, il faut changer le système actuel, favorable au bipartisme.

 

 

 

Je tiens à remercier M. Borie pour les réponses qu'il a bien voulu me faire parvenir. Je lui souhaite bonne chance et espère qu'il pourra faire entendre ses idées. Si cet entretien pouvait permettre ne serait-ce qu'à quelques personnes de prendre conscience de son existence, alors j'en serais heureux. Je tiens également à remercier particulièrement M. Bizet qui a fortement facilité mes contacts avec M. Borie et a été au fil de l'élaboration de cet article un interlocuteur fort sympathique ! Phil Defer

 

 

 

Vous appréciez le blog ?

"Aimez"-le sur Facebook !

 

Merci

 

 

 

Le blog de Jacques Borie

 

Pour commenter cet article, le groupe Facebook de Paroles d'Actu

 

Si vous appréciez Paroles d'Actu, "aimez"-le sur Facebook

 

Modification de la présentation de l'article le 8 juillet 2012

 

Times New Roman > Georgia : 02/10/12

8 décembre 2011

Nicolas Dupont-Aignan : "L'Europe va dans le mur"

Printemps 2005. Après celui des Pays-Bas, le peuple de France, autre membre fondateur de l'Europe communautaire, vient d'asséner un "NON" retentissant au Traité établissant une Constitution pour l'Europe. Alors qu'une grande partie de la classe politique y était favorable, et que le Parlement l'aurait sans doute largement voté. De multiples raisons ont poussé les électeurs à répondre par la négative à ce référendum voulu par le Président Chirac. Les observateurs se sont accordés à dire qu'il y avait non pas un mais plusieurs "NON", venus de familles politiques parfois très éloignées. Juste après le vote, j'ai cherché à avoir des réactions de la part de membres de ces familles politiques. J'ai en stock plusieurs archives concernant ce vote, j'en livrerai d'autres. Parmi ces retours, Nicolas Dupont-Aignan, qui a accepté de me répondre au début du mois de juillet 2005.

 

Cet article, une fois n'est pas coutume, est en deux temps. D'abord, donc, cette archive, à prendre comme telle : elle ne préjuge en rien de la position de Monsieur Dupont-Aignan aujourd'hui, sur telle ou telle question. Il l'a dit, il est candidat à l'élection présidentielle de l'année prochaine. Je lui ai fait parvenir, comme à d'autres candidats, un questionnaire. Il a accepté de me répondre. Ses réponses de 2011 suivent donc celles de 2005. Une précision : Paroles d'Actu n'existait pas en 2005, mais puisque ce blog succède à celui, aujourd'hui défunt, auquel je participais, je le présente comme l'interlocuteur de M. Dupont-Aignan. Je tiens à le remercier très chaleureusement de m'avoir répondu à deux reprises. Phil Defer. EXCLU

 

 

2005, 2011

 

 

ENTRETIENS EXCLUSIFS - PAROLES D'ACTU

NICOLAS

 

DUPONT-AIGNAN

Candidat à l'élection présidentielle - Debout la République
Député-maire de Yerres (Essonne)

 

"L'Europe va dans le mur"

 

 
(Photo : Francois Guillot, afp.com)

 

 

Q : 31/05/05

R : 05/07/05

 

 

 

Paroles d'Actu : Quel est, selon vous, le sens du 29 mai ?

 

Nicolas Dupont-Aignan : D’une manière générale, il y a incontestablement la volonté, l’impatience même, de se faire entendre. Les Français ont dit qu’ils refusaient désormais que l’Europe se construise sans eux et plus encore contre eux. Après les 13 ans pour le moins mitigés de l’Europe de Maastricht, il n’y a là rien que de très naturel. De ce point de vue, les Français ont montré qu’ils avaient compris combien la Constitution ne corrigeait pas les défauts de l’Europe actuelle, mais les consolidait, les aggravait et leur apportait une légitimité artificielle.

 

Plus profondément, le non traduit un attachement viscéral à un modèle social français qui n’est rien d’autre qu’un pan essentiel de l’identité nationale. Ainsi, si le non l’a surtout emporté à gauche, il n’est en rien un non de gauche pour une Europe à la fois plus sociale et plus fédérale, comme le prétendent ses ténors. L’Europe plus sociale et en même temps plus fédérale est une contradiction absolue. Les électeurs ont en réalité bien senti (notamment avec la directive Bolkestein) que l’Europe supranationale de Maastricht et de la Constitution européenne est fondamentalement incompatible avec leur modèle républicain, pour la simple raison que la France est pour l’instant minoritaire face à ses partenaires dans la défense de celui-ci. D’où l’importance du maintien de notre droit de veto sur les sujets essentiels.

 

En définitive, le non traduit bel et bien un attachement à la nation française, à sa spécificité, à ses valeurs et à son droit à disposer d’elle-même. Elément souvent ignoré : en votant non, le peuple français n’a pas seulement affirmé sa liberté de choix, il a refusé de s’identifier au peuple européen en formation, ce qui l’aurait conduit à s’incliner devant sa volonté supposée majoritaire à ratifier la Constitution. C’était le sens de l’ingérence et du discours des dirigeants européens qui se sont invités dans notre campagne référendaire, sans que les médias ni le gouvernement s’y opposent le moins du monde, tout au contraire ! Le vote du 29 mai est un vote historique, à l’occasion duquel les Français ont refondé, sans toujours s’en rendre compte, leur identité de nation souveraine et démocratique. Cet événement s’inscrit dans la lignée de 1789.

 

 

PdA : Que va-t-il se passer maintenant en Europe ?

 

N.D.-A. : La logique aurait voulu, après les non massifs en France et en Hollande, que les Chefs d’Etat et de Gouvernement proclament l’acte de décès de la Constitution. Hélas, il n’en est rien. Ils ont choisi à l’inverse de mettre la Constitution au congélateur dans l’espoir, manifestement, de la ressortir à un moment plus propice.

 

Ceci est très grave : c’est non seulement une violation caractérisée du droit international puisque la non ratification d’un traité par un seul de ses signataires conduit juridiquement à sa caducité. Mais c’est surtout une sorte de forfaiture en France, c’est à dire une sorte de coup d’Etat. Juridiquement et politiquement, le verdict d’un référendum a une valeur constitutionnelle suprême. En cherchant à le contourner, on viole le suffrage universel et donc la démocratie elle-même.

 

Le meilleur test de la volonté des dirigeants européens de respecter, ou non, le résultat des urnes, sera l’échéance du 3 octobre, date à laquelle les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE sont censées s’ouvrir. Chacun sait que cette question a beaucoup pesé dans le choix des électeurs français et hollandais. Si l’UE passe outre, on sera alors fixé.

 

 

PdA : Et en France ?

 

N.D.-A. : La nomination de Dominique de Villepin à Matignon annonçait la promesse d’un sursaut national. Hélas, les premiers pas du Gouvernement sur la scène européenne ont plutôt tendance à inquiéter. Au plan intérieur, il est encore trop tôt pour juger la politique du Premier ministre. Dominique de Villepin est un gaulliste mais saura-t-il dégager la marge de manœuvre nécessaire à l’action qu’attendent de lui les Français ?

 

Encore une fois, en votant non, les Français ont refusé le fatalisme qu’implique la construction supranationale de l’Europe et qui procède, à l’origine, d’une attitude délibérée de démission nationale dans chacun des pays membre de l’UE. Cela est particulièrement mal ressenti en France, qui est un pays à très forte tradition politique. Au cœur de la crise, les Français sont orphelins d’un projet national que l’on a rendu impossible au nom et au moyen d’une construction européenne aussi inefficace qu’irréaliste.

 

En refusant de tirer les conséquences du non à l’échelle de l’Europe, il y a de grandes chances que l’on en fasse autant au niveau intérieur. Les Français veulent que les frontières de l’Europe soient stabilisées (Turquie), que l’Europe soit un plus pour la croissance, l’emploi et les projets d’avenir et pas un frein, comme c’est le cas actuellement. Cela implique d’agir autrement à Bruxelles mais cela oblige surtout à prendre des mesures fortes en France sans trop se soucier du qu’en dira-t-on européen. Les problèmes sont connus : relance de la croissance et de la natalité, maîtrise de l’immigration, lutte contre les délocalisations, construction de logements, etc...

 

 

PdA : Sur tous ces sujets, Nicolas Sarkozy semble vouloir apporter des réponses très concrètes. Ses déclarations, par exemple sur la Cité des 4000 ou la responsabilité des juges, dénotent une volonté de reprise en main en matière de sécurité. Qu’en pensez-vous ?

 

N.D.-A. : Même si je ne partage pas toujours ses convictions (par exemple sur la discrimination positive, qui me paraît très dangereuse), Nicolas Sarkozy a le courage de mettre les pieds dans le plat sur les sujets qui fâchent. C’est ce qu’attendent les Français de leurs hommes politiques. Sur le fond, je suis d’accord avec lui sur la nécessité de rétablir l’ordre républicain. La fermeté est effectivement de mise là où un certain laxisme a pu se développer. Comment admettre, par exemple, que les peines prononcées contre ceux qui pourrissent la vie des quartiers soient appliquées avec plusieurs mois, sinon plusieurs années de retard (comme c’est le cas en Essonne, où je suis élu député) ? Mais ce n’est pas seulement une question de fermeté. C’est autant un problème de crise économique et sociale (ne laissons pas aux délinquants le prétexte du chômage) et de moyens pour la justice (les conditions de travail des juges comme les conditions de détention en France sont alarmantes).

 

 

PdA : Vous donnez parfois l’impression d’être à la marge de l’UMP. Ne seriez-vous pas plus à votre aise avec Philippe de Villiers ou Jean-Pierre Chevènement ?

 

N.D.-A. : Sur certaines questions, comme l’Europe, mes convictions s’accordent en effet davantage avec celles des personnalités que vous citez. Mais ce qui me différencie d’elles, c’est mon souci de maintenir une aile populaire et nationale à l’intérieur du parti de la droite modérée. Ce n’est pas seulement un problème d’efficacité pour notre combat d’idées. C’est aussi la préoccupation aiguë de ne pas abandonner tout un spectre de l’électorat aux partis protestataires. C’est l’alchimie complexe qu’avait su réaliser le gaullisme, en s’installant au cœur du paysage politique à droite. Il existe traditionnellement en France un courant de pensée favorable au rôle de l’Etat et à l’économie de marché, qui n’est incarné ni par Chevènement ni par de Villiers. Si l’UMP se contente d’une ligne centriste et libérale, elle se rétrécira et laissera durablement la place au PS d’un côté, à l’extrême droite de l’autre. Ce serait très négatif pour le pays.

 

 

PdA : Un sondage récent montre que Nicolas Sarkozy a toutes les chances de l’emporter en 2007. Quel est votre pronostic ?

 

N.D.-A. : Nicolas Sarkozy séduit par l’audace de ses convictions et son énergie. C’est un réel atout dans la course présidentielle. Néanmoins, je pense que rien n’est joué : en particulier, le spectre du 29 mai 2005 risque de hanter l’échéance de 2007, au risque de jouer des tours à ceux qui seraient tentés de s’affranchir du suffrage universel en niant la portée historique de ce scrutin et en refusant d’en tirer les conséquences qui s’imposent.

 

 

PdA : Et si, pure hypothèse, vous deveniez président de la République vous-même ! Quelle serait votre première mesure ?

 

N.D.-A. : La TVA sociale, que le Danemark a expérimentée avec grand succès ! Cette mesure qui redistribuerait les cartes en France, permettrait de basculer progressivement les charges sociales et patronales sur la consommation, ce qui aurait un effet puissant sur notre économie : diminuer fortement le coût du travail et relancer l’emploi, garantir le financement de notre système de protection sociale tout en mettant à juste contribution les produits importés (souvent à bas coûts de main d’œuvre), relancer nos exportations,… Bref, il serait alors possible de concilier l’adaptation à l’économie ouverte et la préservation de notre pacte social. N’est-ce pas ce que souhaitent les Français ?

 

 

 

Cinq ans et demi plus tard, Nicolas Dupont-Aignan est candidat. Quel regard porte-t-il aujourd'hui sur Nicolas Sarkozy, sur l'UMP et sa capacité à exister au sein de la majorité, sur l'Europe... Qui est-il ?

 

 

 

Q : 24/11/11

R : 28/11/11

 

 

 

PdA : Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases pour qui ne vous connaîtrait pas ?

 

N.D.-A. : Maire d’une ville de 30.000 habitants de la région parisienne, depuis 1995, j’ai été élu Député en 1997 et réélu depuis lors au 1er tour de scrutin, à chaque renouvellement de mandat ; j’en tire la conclusion que mes concitoyens considèrent que j’assume correctement mon mandat. Issu des rangs du RPR, j’ai fondé mon propre parti, Debout la République en 1997.

 

 

PdA : Qu'est-ce qui a fait naître en vous cet engagement politique ?

 

N.D.-A. : Pour des raisons que j’ignore, et qui ne tiennent en aucun cas à mon milieu familial, je suis passionné depuis l’adolescence par la vie politique.

 

 

PdA : Quel cheminement personnel vous a conduit à briguer aujourd'hui la présidence de la République ?

 

N.D.-A. : J’ai quitté l’UMP en 2007 lorsque j’ai considéré que ce parti s’éloignait des idées gaullistes qui avaient été à l’origine de la création du RPR. Par ailleurs, je n’ai jamais pardonné à l’UMP d’avoir méprisé la voix du peuple en ne tenant pas compte du non au référendum du 29 mai 2005 sur le projet de constitution européenne.

 

Depuis lors, je suis convaincu que l’Europe va dans le mur, qu’elle entraine la France dans sa chute, et l’UMP et le PS étant à cet égard sur la même longueur d’onde, je pense être le seul candidat crédible pour défendre la souveraineté de la France et restaurer au peuple le pouvoir pour enfin résoudre les problèmes des Français.

 

 

PdA : En quoi consiste votre programme, et quelles sont vos idées principales ?

 

N.D.-A. : Concernant mon programme, je vous invite à consulter le site de Debout la République et mon blog.

 

 

PdA : Quels sont vos arguments pour obtenir vos parrainages ? Qu'est-ce qui convainc les élus ?

 

N.D.-A. : Je suis le seul candidat Maire et j’ai la prétention, à ce titre, d’être plus proche des réalités locales que tous ces grands candidats qui font montre de parisianisme et d’arrogance.

 

 

PdA : Un peu de politique fiction. Nous sommes au lendemain de votre victoire au second tour de la présidentielle. Ce fut serré, mais c'est acquis ! Quelles sont vos premières mesures ?

 

&

 

PdA : Que vous inspire la situation socio-économique actuelle de notre pays ? Que proposez-vous pour améliorer les choses ?

 

N.D.-A. : Je vous invite à lire mon ouvrage l’Arnaque du Siècle. Ma première mesure sera de sortir la France de l’euro.

 

 

PdA : Quid de l'état du monde ? (crises financières et économiques, Europe, révolutions, tensions...)

 

N.D.-A. : Les institutions financières ont pris le pas sur l’action politique et instrumentalisent les gouvernements des pays. Dans ce jeu de dupes, c’est bien évidemment le peuple qui est le dindon de la farce. Mais le mouvement des indignés nous montre que la résistance des peuples à des limites et que l’on peut craindre de violentes explosions çà et là.

 

 

PdA : Politique-fiction (encore)... Vous êtes à l'Elysée. L'Iran, qui vient de se doter de l'arme atomique, menace de lancer un missile sur Tel Aviv si les Israéliens n'évacuent pas les territoires sous 48 heures. En tant que Chef de l'État, que faites-vous ?

 

N.D.-A. : Les Israéliens ne cèderont jamais au chantage de l’Iran et n’évacueront jamais les territoires palestiniens en 48 heures, même sous menace nucléaire. Je crains plutôt qu’Israël ne prenne les devants et attaque le premier. Le rôle de notre diplomatie est de l’en dissuader.

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur Nicolas Sarkozy en tant que président ? Sur quels points vous inspireriez-vous ou vous démarqueriez-vous de lui ?

 

N.D.-A. : Il faut à la France un capitaine à sang froid, qui ait une vision à long terme de la France et non des réactions spontanées au coup par coup.

 

 

PdA : Qu'avez-vous ressenti au soir du 21 avril 2002 ? Croyez-vous que cela puisse se reproduire ?

 

N.D.-A. : Hélas, peut-être...

 

 

PdA : Quels seront, pour vous, les grands défis de ce 21è siècle ? Comment y faire face ?

 

N.D.-A. : Les grands défis du 21ème siècle sont l’explosion de la démographie mondiale et la raréfaction des ressources naturelles.

 

 

PdA : On a tous été marqués par des évènements d'actualité, pour telle ou telle raison. Quels ont été les vôtres ?

 

N.D.-A. : J’ai été très frappé par les faits divers tragiques à la suite des crimes commis par des récidivistes, ce qui prouve qu’il faut refonder notre justice pénale.

 

 

PdA : Quelle est votre "vision de la France" ?

 

N.D.-A. : Concernant ma vision de la France, je vous renvoie à mes écrits.

 

 

PdA : Quels sont les personnages historiques, ou plus simplement les personnalités, connues ou inconnues, qui vous inspirent, vous portent ?

 

N.D.-A. : Je voue une admiration sans borne au Général de Gaulle et plus près de nous à Philippe SEGUIN.

 

 

PdA : En privé, qu'aimez-vous faire, que ce soit en terme de culture (lectures, cinéma, musique, télévision...), de loisirs, etc ?

 

N.D.-A. : J’aime la lecture, le cinéma et les balades en forêt.

 

 

PdA : Avez-vous une devise dans la vie, et si oui quelle est-elle ?

 

N.D.-A. : Ma devise est le poème de René Char : « Impose ta chance, serre ton bonheur, va vers ton risque, à te voir ils s’habitueront ».

 

 

PdA : Quel usage faites-vous des nouvelles technologies et notamment d'Internet ? Chats, forums, sites communautaires, actualités, achats en ligne...?

 

N.D.-A. : Internet est incontournable pour communiquer, en revanche, je ne suis pas favorable aux achats en ligne.

 

 

PdA : Un petit "scoop" vous concernant, quelque chose dont vous n'auriez encore jamais parlé en public mais que vous aimeriez aborder ici ? (une passion, que sais-je...)

 

N.D.-A. : Je n’ai pas de scoop à vous communiquer.

 

 

PdA : Finalement, pourquoi VOUS plus qu'un(e) autre à la présidence ? Donnez-nous un argument infaillible !

 

N.D.-A. : En reliant cette question à la réponse N° 5 : Parce que je suis le seul homme politique qui a fait ses preuves en faisant ce qu’il dit et en disant ce qu’il fait.

 

 

 

Merci encore à Nicolas Dupont-Aignan pour ses réponses. L'évolution est évidente, après son départ de l'UMP, il a pris ses distances avec Nicolas Sarkozy, et a perdu une bonne partie de ses illusions concernant le président, notamment sur l'Europe. Pour rappel : sous l'impulsion du chef de l'État, c'est le Parlement réuni en Congrès et non le peuple par voie référendaire qui a ratifié en 2008 le Traité de Lisbonne, très proche du texte rejeté en 2005. Quelle sera la prochaine étape pour le candidat de Debout la République, aura-t-il ses 500 parrainages ? Je lui souhaite bon courage pour les obtenir, et ainsi pouvoir être présent lors du premier tour de la présidentielle, le 22 avril 2012 ! Phil Defer

 

 

 

Vous appréciez le blog ?

"Aimez"-le sur Facebook !

 

Merci

 

 

 

Le site de Debout la République

 

Le blog de Nicolas Dupont-Aignan

 

Pour commenter cet article, le groupe Facebook de Paroles d'Actu

 

Si vous appréciez Paroles d'Actu, "aimez"-le sur Facebook

 

Modification de la présentation de l'article le 8 juillet 2012

 

Times New Roman > Georgia : 02/10/12

Publicité
Publicité
<< < 10 20 30 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 > >>
Paroles d'Actu
Publicité
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 1 056 651
Publicité