P.-Y. Bournazel : "Il faut en finir avec ce socialisme de l'héritage !"
Lors de notre entretien daté du mois de mai, le conseiller de Paris (18ème arrondissement) Pierre-Yves Bournazel était candidat au leadership de la droite dans le cadre de la primaire "pour l'alternance à Paris en 2014". La suite, chacun la connaît : Nathalie Kosciusko-Morizet l'a finalement emporté. Bournazel compte aujourd'hui parmi les porte-parole d'une équipe rassemblée et bien déterminée à mettre un terme aux mandatures Delanoë-Hidalgo. Il a de nouveau accepté de répondre à mes questions, je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU
ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU
P.-Y. BOURNAZEL
Porte-parole de la campagne menée par NKM à Paris
"Il faut en finir avec
ce socialisme de l'héritage !"
(Photo proposée à ma demande par Pierre-Yves Bournazel)
Q : 15/09/13
R : 08/10/13
Paroles d'Actu : Bonjour Pierre-Yves Bournazel. À l'époque de notre premier entretien, qui s'est tenu il y a quatre mois, vous étiez candidat à l'investiture de l'UMP pour la tête de la bataille des municipales à Paris. S'il y a eu une dynamique incontestable autour de votre campagne, votre score final a déçu. Comment l’expliquez-vous? Quelles leçons avez-vous tirées de cette expérience ?
Pierre-Yves Bournazel : En décidant de faire une primaire ouverte, l’UMP à Paris a choisi de donner la parole aux Parisiens. Tous les candidats ont pu présenter leur projet et leurs idées, ce qui, je le reconnais, a parfois pu donner lieu à quelques frictions. Je suis totalement convaincu que donner la parole aux Parisiens était la meilleure chose à faire, et les Parisiens ont fait choix de Nathalie Kosciusko-Morizet. Elle en est sortie vainqueur. Elle est donc la candidate légitime. Dès le début, j’avais été clair : gagnant, je rassemblais, perdant, je me rangeais derrière le vainqueur. C’est donc en homme libre que je me suis associé aux côtés de Nathalie Kosciusko-Morizet.
Face à nous, on a vu les vieilles réalités politiques. Au début, les socialistes avaient prévu des primaires. Monsieur Le Guen le souhaitait… avant d’être convoqué par Monsieur Hollande dans son bureau. Ensuite, il a renoncé, laissant sa place à la dauphine de Delanoë. Il faut en finir avec ce socialisme de l’héritage. Les clés de l’Hôtel de ville n’appartiennent pas à Monsieur Delanoë et à Madame Hidalgo. Nous avons fait le choix de la transparence, eux le choix des combinaisons secrètes.
PdA : Vous êtes devenu l'un des porte-parole de l'équipe dirigée par Nathalie Kosciusko-Morizet, votre ex-concurrente lors de la primaire. Lors de notre interview du mois de mai, vous avez mis en avant l'ancienneté de votre implantation, de votre travail du terrain et des idées, que vous opposiez à quelque candidature "de dernière minute", votre "légitimité d'en bas" à quelque candidature "de la notoriété d'en haut". Que pouvez-vous nous dire aujourd'hui des qualités qui, de votre point de vue, font de votre tête de liste la meilleure des candidates à la mairie de Paris ?
P.-Y.B. : Nathalie Kosciusko-Morizet sait rassembler des hommes et des femmes différents. Elle porte le renouvellement et construit un projet novateur pour Paris et les Parisiens. Elle est fédératrice car elle s’appuie sur les forces vives de Paris. Elle est tournée vers les Parisiens et va à leur rencontre avec dynamisme, pragmatisme et bon sens. Elle incarne l’alternance dont Paris a besoin.
PdA : Je le suggérais à l'instant, le terrain, vous le sillonnez depuis des mois. Quel est, pour ce que vous avez pu en percevoir, l'état de l'opinion des Parisiens ? Leurs préoccupations majeures ?
P.-Y.B. : Posons-nous les bonnes questions.
- Les Parisiens sont-ils satisfaits de la politique fiscale ?
La hausse massive d’impôt sur les Parisiens est déjà une de leurs inquiétudes majeures. Les taxes ont concerné tous les Parisiens, quels que soient leur quartier, leur âge, leur condition sociale ou leur métier… Les ménages comme les entreprises ont souffert de la hausse d’impôts.
- Pour financer quoi ?
10 000 fonctionnaires en 10 ans ! Madame Hidalgo nous dit que cela a permis de créer des places en crèche et de créer du logement. Heureusement qu’ils ont pu faire quelque chose de toutes ces dépenses ! Sauf que Madame Hidalgo se focalise sur le futile pour en oublier l’essentiel, car Paris a pris du retard, autant sur l’attractivité que sur le dynamisme économique et la compétitivité de la ville.
- Les Parisiens sont-ils satisfaits de la politique du logement ?
La politique des socialistes a fait fuir les classes moyennes, reléguées au second plan. Aujourd’hui, c’est la double peine : non seulement le loyer est très cher mais en plus les impôts ont augmenté de 40%.
- Les Parisiens sont-ils satisfaits de la politique de sécurité ?
Dans certains quartiers, comme dans le 18ème arrondissement, que je connais bien, il est devenu impossible à certains habitants de vivre en tout tranquillité. Cette situation est inacceptable. Il faut agir. Agir en créant une police de quartier pour la sécurité, des agents de la ville présents sur la voie publique pour éviter la délinquance et l’incivilité. Agir avec un deuxième plan de vidéoprotection, en ajoutant pas moins de 1 000 caméras, tellement indispensables pour repérer et identifier facilement et rapidement les délinquants. Nous voulons la sécurité avant les PV !
Demandez aux Parisiens : la vie quotidienne est devenue plus difficile à vivre. Il est nécessaire de remettre au cœur de la politique de l’Hôtel de ville l’amélioration de la vie quotidienne. Il faut absolument lutter contre l’incivisme. Pour améliorer la propreté de la ville, il faut abandonner la vision beaucoup trop centralisatrice des socialistes, qui est déconnecté de la réalité du terrain. Nous souhaitons accentuer les compétences déconcentrées dans les arrondissements et les quartiers, ce qui permettrait d’améliorer ce problème de propreté.
Maintenant, soyons honnête. Reconnaissons que tout n’a pas été mauvais dans la politique de Monsieur Delanoë. Mais nous ne sommes pas sectaires, et c’est pour cela que voter pour Nathalie Kosciusko Morizet, c’est faire un choix gagnant-gagnant : conserver les bonnes mesures de Monsieur Delanoë tout en comblant ses manques en matière de fiscalité, de logement, de propreté et de sécurité.
Au fond, dans cette campagne, la question est simple : pensez-vous que les Parisiens vivent mieux qu’il y a 13 ans ? En matières fiscale, de logement, de propreté et de sécurité, les Parisiens n’ont pas vu les progrès promis.
PdA : Nathalie Kosciusko-Morizet a récemment fait part dans la presse de son désir de voir les forces de l'UMP, de l'UDI et du MoDem partir rassemblées à Paris, dès le premier tour. Une ambition qui, si elle se concrétisait, bouleverserait probablement la carte électorale du scrutin. Ce dossier avance-t-il ? Vous y croyez ?
P.-Y.B. : Nathalie Kosciusko Morizet a raison de vouloir le rassemblement le plus large possible dès le premier tour. Elle souhaite rassembler tous ceux qui croient au progrès et à l’alternance. Il appartient à chacun de dire ce qu’il veut faire.
PdA : Quels sont les grands axes de votre projet pour la capitale ? Les piliers programmatiques sur la base desquels cette hypothétique union de la droite et des centres devra prendre forme ?
P.-Y.B. : Notre projet sera présenté au mois de novembre. Déjà, nous avons formulé des propositions fortes. Nous avons proposé la possibilité de travailler le dimanche avec l’extension des zones touristiques. Ensuite, nous voulons nous appuyer sur les munitions de certaines dépenses gâchées par les socialistes (ils ont aujourd’hui pas moins de 36 adjoints à Paris !) pour renforcer la sécurité, et maîtriser la fiscalité. La dépense des socialistes n’est absolument pas adaptée à la gestion locale moderne et à la réalité du terrain.
PdA : Le Front national est au cœur de nombreuses discussions en ce moment dans votre parti. Je ne vous demanderai pas si vous pourriez envisager de voter pour l'un de ses candidats un jour, c'est une interrogation qui n'est pas d'actualité. Est-ce que vous pensez, en revanche, pouvoir travailler avec des élus issus du FN ?
P.-Y.B. : Il ne faut pas tomber dans le piège qui consiste à répondre aux questions qui ne se posent pas car, plus le FN monte, plus il fait le jeu de la gauche. Donner une voix au FN à Paris, c’est donner une demi voix à la gauche. L’UMP a toujours été clair : il n’y aura pas d’alliance avec l’extrémisme.
PdA : Quelles questions souhaiteriez-vous poser à Anne Hidalgo à l'occasion de cette interview ? Quels messages lui adresseriez-vous ?
P.-Y.B. : Il faut savoir être républicain et respectueux de ses concurrents, je lui souhaite donc une bonne campagne.
J’ai quand même quelques questions à poser à Madame Hidalgo : que pourrait-elle faire en 19 ans qu’elle n’a pas fait en 13 ans ? Madame Hidalgo nous a dit qu’elle voulait orienter sa politique en faveur des classes moyennes, mais elle avait 13 ans pour le faire. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? On juge le programme à l’œil de son client. Plutôt que nous présenter son projet, elle aurait dû nous présenter son bilan, et l’assumer.
Madame Hidalgo est fébrile, elle est sous perfusion de la dote programmatique fournie par les communistes. On perçoit cela comme l’année du programme commun : mais les Parisiens ne vivent plus en 1972 ! Encore une fois, les socialistes utilisent les vieilles méthodes politiques du passé, totalement dépassées.
C’est le moment d’écrire une nouvelle page de l’histoire de Paris et ça ne se peut se faire qu’avec le renouvellement que porte Nathalie Kosciusko-Morizet.
PdA : Pourquoi diriez-vous, finalement, que les listes que mènera Nathalie Kosciusko-Morizet au printemps prochain seront les plus à même de satisfaire l'intérêt des Parisiens ?
P.-Y.B. : Nathalie Kosciuisko-Morizet porte un projet novateur, courageux, qui améliore la vie des Parisiens et amène une véritable dynamique pour le rayonnement culturel de la capitale.
PdA : Quels sont vos projets, Pierre-Yves Bournazel ?
P.-Y.B. : Je veux aider, à la place qui est la mienne à Paris et dans le 18ème arrondissement, à convaincre les Parisiens de la nécessité de l’alternance. J’aurai une parole humble mais des actes concrets au service de la capitale. Pour Paris, je ne lâcherai jamais rien.
PdA : Quelque chose à ajouter ? Merci !
P.-Y.B. : J’y crois et j’appelle celles et ceux qui attendent un profond changement à nous rejoindre. La porte est ouverte à tous les Parisiens qui en sont convaincus.
La campagne pour Paris... @ suivre ! Merci d'avoir accepté de répondre une nouvelle fois à mes questions, Pierre-Yves Bournazel. Je tiens également à remercier Clarisse Coufourier, pour nos échanges. Et vous, que vous inspire cette élection municipale parisienne ? Postez vos réponses - et vos réactions - en commentaire ! Nicolas alias Phil Defer
Vous pouvez retrouver Pierre-Yves Bournazel...
Au coeur de la campagne NKM Paris ;
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