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Paroles d'Actu

24 octobre 2012

Marie-Brigitte Andrei : "Un peu d'ambition et d'imagination..." pour le Grand Écran

David contre Goliath. Un homme seul face à un géant. L'éternel combat du faible contre le puissant. La légende biblique, maintes fois reprise par la culture populaire, voit au final David - l'outsider ultime, celui qui, au départ, n'avait aucune chance - l'emporter. Trois films au moins sont dédiés à ce mythe, dont un en préparation. Mais l'histoire qui suit, ça n'est pas du cinéma... Ou plutôt si, d'une certaine façon... Dans cet avatar moderne du conte, c'est la culture qui affronte l'intransigeance d'une certaine logique financière. Nous sommes à Paris, dans le 13è arrondissement. C'est l'histoire du Grand Écran Italie, complexe abritant, comme son nom l'indique, un immense écran panoramique. Un projet d'urbanisme culturel datant de la fin des années 80. Les ambitions sont grandes, à l'époque, pour cette salle de projection, prévue pour devenir en parallèle une grande salle de spectacles en tous genres. La conception du bâtiment est confiée au Japonais Kenzō Tange, auteur notamment du fameux mémorial pour la Paix d'Hiroshima. Sa gestion sera assurée par Gaumont et soumise à un cahier des charges très élaboré. L'avenir semble radieux pour le Grand Écran...

 

 

Photo Grand Ecran Italie

 

 

Aujourd'hui, la salle est fermée. Si le bâtiment est toujours debout, il ne le doit qu'à l'engagement déterminé d'une poignée (grandissante !) d'amoureux du lieu. Ils reprochent à l’exploitant (EuroPalaces, qui a pris la suite de Gaumont) de n'avoir pas respecté le cahier des charges. Et le tiennent pour responsable, du fait d'une programmation jugée paresseuse, des résultats financiers décevants du complexe. Sans l'obstination de l'association "Sauvons le Grand Écran", l'endroit serait aujourd'hui occupé par des magasins. Ou par un multiplexe. Une oeuvre architecturale, un haut lieu de culture parisien auraient été rayés de la carte. Rencontre avec Madame Marie-Brigitte Andrei, la présidente de l'Association. Elle a eu la gentillesse d'accepter d'évoquer pour Paroles d'Actu son combat, toujours en cours. Et ce Grand Écran, si cher à son coeur... Merci Madame, bon courage, et tous mes voeux... David triomphera-t-il une nouvelle fois de Goliath ? ... Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

MARIE-BRIGITTE 

ANDREI

Présidente de l'Association "Sauvons le Grand Écran"

 

"Un peu d'ambition et d'imagination..."

 

pour le Grand Écran

 

Marie-Brigitte Andrei

(Photos fournies et commentées à ma demande par Madame Marie-Brigitte Andrei)

 

 

Q : 25/07/12

R : 23/10/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Pourriez-vous, Madame Andrei, vous présenter en quelques phrases ?

 

Marie-Brigitte Andrei : Bonjour, je m’appelle Marie-Brigitte Andrei. Je suis comédienne de profession et présidente de l’association "Sauvons le Grand Ecran" que j’ai créée en 2005. Cette association, relayant "le cri de tous les spectateurs indignés par la fermeture" *, rassemble les opposants au projet de destruction du complexe audiovisuel GRAND ÉCRAN (Paris 13ème), et a engagé des recours contentieux contre les décisions autorisant la transformation de cette superbe salle en magasins !

 

* RÉACTIONS à la fermeture et SOUTIENS à la pétition pour la sauvegarde du Grand Écran

 

 

PdA : Parlez-nous de ce cinéma. Que pouvait-on y voir, et pourquoi est-il si spécial à vos yeux ?

 

M.-B.A. : Comme son nom l’indique, le GRAND ÉCRAN, c’est d’abord un immense écran panoramique de 243 m2, aussi grand qu’un terrain de tennis ! A l’origine le plus grand écran d’Europe (et toujours le plus grand de Paris), il est symbolisé par l’immense rectangle incurvé de verre et de métal sur la façade de l’immeuble "Grand Ecran" dominant la place d’Italie.

 

C’est aussi l'aboutissement d'un projet d'urbanisme à vocation culturelle conçu à la fin des années 80 par le Maire de Paris de l’époque, Jacques CHIRAC, avec l’ambition de doter le sud-est francilien d’un complexe audiovisuel polyvalent de tout premier ordre « unique dans Paris » *. Conçu par l’un des plus grands architectes du XXème siècle, le japonais Kenzo TANGE, il abrite en effet une grande salle de 650 places comportant une scène de 300 m2, plus vaste que celle de la Comédie-Française, des loges équipées, un monte-charge prévu pour l’acheminement de décors, un emplacement réservé pour l’aménagement d’une fosse d’orchestre...

 

Sa gestion ayant été confiée à GAUMONT, on peut toutefois regretter que cette salle « à vocation locale, régionale et nationale » * ait été exploitée presqu’exclusivement comme un cinéma (de 1992 à 2005). Malgré une programmation de plus en plus médiocre dans les dernières années, le Gaumont Grand Écran Italie a néanmoins vu passer nombre de films originaux ou à grand spectacle de qualité.

 

* Conférence de presse de Jacques Chirac du 6/10/86

 

 

façade

L’entrée du Grand Écran se situe au bas de l’immeuble "Grand Ecran" réalisé par le grand architecte japonais Kenzō Tange (place d’Italie, Paris 13°).

 

 

PdA : En quoi diriez-vous qu'un cinéma comme le Grand Ecran Italie possède un "supplément d'âme" par rapport à un multiplexe ?

 

M.-B.A. : Sa disposition en gradins conçue pour assurer le meilleur confort visuel possible, son acoustique spécialement étudiée, son écran géant donnant au public l’impression d’être immergé dans l’action, sa scène en avancée offrant une vraie proximité avec les artistes ou les équipes venues présenter leurs films (sans compter son accessibilité idéale pour les handicapés) en faisaient un espace unique, à mille lieues des usines à pop-corn !

 

Célèbre pour ses longues files d’attente, cette salle "mythique", "en avance sur son époque" * a laissé des souvenirs inoubliables aux spectateurs, qui la décrivent également comme "un endroit magique, somptueux, gratifiant", "un magnifique outil cinématographique et culturel", un "temple de l’image et du son" … ou encore "un espace de culture, de rencontre et de vie", "un élément très important de la vie du 13ème"… *

 

Le rayonnement du Grand Écran s’étendait d’ailleurs bien au-delà du 13èmearrondissement : de nombreux témoignages attestent qu’on s’y pressait depuis des kilomètres à la ronde.

 

 

PdA : Une question un peu personnelle, alors que nous abordons la question de l'éventuelle démolition du Grand Écran. Voudriez-vous nous conter quelques moments "magiques" que vous avez pu vivre, ou que d'autres ont vécus, dans cette salle ?

 

M.-B.A. : Avec le spectacle laser à chaque début de séance, les sorties au GRAND ÉCRAN en famille ou entre amis étaient pour moi - comme pour beaucoup de spectateurs - une véritable fête. Ceux-ci témoignent de l’expérience "unique", "émouvante", "magique" vécue dans cette salle, évoquant notamment "des sensations exceptionnelles jamais retrouvées ailleurs" *.

 

Je me souviens de l’émotion tangible lors de la projection du film "Titanic", ou de la sensation d’être au cœur du cosmos pour "La Guerre des Etoiles". Je garde également un excellent souvenir des avant-premières organisées par l’Association CINE13 - dédiée à la promotion du cinéma français et européen - et tout spécialement du film danois "Festen(sans oublier "Les Apprentis" de Pierre Salvadori, "Conte d'été" d'Eric Rohmer, "Beaumarchais l'insolent" d'Edouard Molinaro … et bien d’autres). Ces séances, précédées de court-métrages, étaient toujours suivies de débats avec les équipes du film.

 

* RÉACTIONS à la fermeture et SOUTIENS à la pétition pour la sauvegarde du Grand Écran

 

 

GE1

 

 

PdA : Quel regard portez-vous, plus généralement, sur l'industrie du cinéma, de l'"entertainment" aujourd'hui ?

 

M.-B.A. : Il est regrettable que l’exploitation cinématographique - comme bien d’autres domaines - semble désormais dominée par la seule loi du marché, condamnant la plupart des films au succès immédiat sans leur laisser toujours le temps de trouver leur public.

 

De fait, après avoir délaissé la plupart des activités prévues par la VILLE DE PARIS pour rentabiliser le GRAND ÉCRAN, ses propriétaires (la société EUROPALACES, qui regroupe les salles PATHÉ et GAUMONT depuis 2001) prétendent que la salle n’est plus adaptée à la rapidité du "turnover" imposé par l’industrie du cinéma. Comme si cet équipement exceptionnel devait être géré comme n’importe quel cinéma de quartier (ce qu’ils ont fait) ou multiplexe (ce qu’ils ont prévu de faire), ce qui est le meilleur moyen de le couler !

 

Et en effet, selon les spectateurs : "EuroPalaces a laissé mourir cette salle", pourtant plébiscitée par le public et par les professionnels*, et dont ils attribuent "la baisse de fréquentation (...) à une programmation paresseuse et inadaptée". Sa fermeture est vécue comme un "sabotage", un "sabordage", un "gaspillage terrible", une "pure hérésie", une "atteinte au patrimoine culturel parisien". **

 

Il suffirait pourtant d’un peu d’ambition et d’imagination pour renouer avec le succès : la grande salle avec son écran géant convient tout spécialement aux films spectaculaires ou aux grands documentaires comme "Océan", "Home" ou "La Terre vue du Ciel". Les deux autres petites salles (« aux qualités de projection exceptionnelles » dixit GAUMONT) sont plutôt adaptées aux films intimistes ou d’art & essai. Sans compter les multiples possibilités de diversification que permet la polyvalence du complexe, dont la disparition programmée est d’autant plus absurde que « l’arrivée de nouveaux étudiants sur la rive gauche justifierait à elle seule un équipement de grande qualité. » (La Gazette du 13ème)

 

* Des avant-premières et projections techniques s'y déroulaient régulièrement, Luc BESSON la privilégiait pour visionner les rushes de ses films, de même DISNEY pour ses sorties…

** RÉACTIONS à la fermeture et SOUTIENS à la pétition pour la sauvegarde du Grand Écran

 

 

GE2

 

 

PdA : Êtes-vous confiante quant à l'issue de cette bataille ? Quels sont les derniers éléments du dossier ?

 

M.-B.A. : Lorsqu’en février 2005, le Maire du 13ème arrondissement déclarait publiquement sur France 3 Île-de-France qu’il s’opposerait« par tous les moyens juridiques et politiques à la transformation en magasins de ces salles », nous étions loin de nous douter que nous allions nous retrouver seuls dans cette bataille qui dure maintenant depuis plus de 7 ans !

 

En effet, en dépit de ses engagements solennels, Serge BLISKO se prononçait peu après en faveur des commerces et donnait un avis favorable aux permis de démolir et de construire ! À ce jour la salle ne doit donc sa survie qu’aux recours juridictionnels et à l’action militante de notre (petite) association, qui a contrecarré le projet d’EUROPALACES de vendre le complexe audiovisuel au centre commercial Italie2 !

 

En septembre 2011, l’actuel Maire du 13ème a annoncé le nouveau projet de PATHÉ de faire du GRAND ÉCRAN un multiplexe de 10 petites salles *Nous n’avons rien à priori contre l’installation d’un multiplexe, à la seule condition qu’il ne se fasse à la place du GRAND ÉCRAN, mais plutôt sur le vaste terrain disponible à proximité immédiate avenue d’Italie, appartenant à la VILLE DE PARIS et qui fait déjà l'objet d'un projet d'extension du centre commercial - solution que nous avons suggérée au maire, ainsi qu’au gestionnaire du centre (HAMMERSON) et à EUROPALACES :

 

Hammerson

Croquis du futur projet d’extension du centre Italie2 sur l’actuelle esplanade avenue d’Italie.

 

À ce jour, même si le complexe a été vidé de ses fauteuils et de son matériel de projection (devenu de toutes façons obsolète avec le passage au numérique), on peut déjà considérer comme une première et formidable victoire d’avoir réussi jusqu’ici à éviter sa démolition. Et un second succès l'abandon du projet de magasins et la reconnaissance implicite de la vocation culturelle de l'édifice. Mais en aucun cas nous ne pouvons accepter ce projet de multiplexe qui implique également la destruction de la grande salle ! On voit mal en effet ce que les Parisiens gagneraient au remplacement d'une salle prestigieuse qui attirait des spectateurs de toute l'Île-de-France et au-delà, par une banale "usine à films" destinée avant tout à un public de proximité. 

 

Rappelons que dans le combat de David contre Goliath - auquel on nous compare parfois - c’est finalement David qui gagne ! Et notre association continuera à se battre pour obtenir la protection du Grand Écran auprès des services chargés de la culture et du patrimoine.

 

* de 90 à 160 fauteuils chacune, pour un investissement de 10 à 12 millions d’euros

 

 

GE3

J’aime bien cette photo de la salle qui découvre sa disposition en gradins, son immense scène et son écran panoramique géant.

 

 

PdA : À quoi ressemblerait, notamment en termes de programmation, d'événements, le Grand Ecran Italie ré-ouvert, dans votre idéal ?

 

M.-B.A. : Tout était déjà prévu dans le cahier des charges établi par la VILLE DE PARIS en 1988 - remanié en 1991 - qui incluait le cinéma, le spectacle vivant, les concerts, ou encore la diffusion de grands évènements culturels ou sportifs. Le développement des nouvelles technologies accrédite aujourd’hui cette vision, avec notamment les retransmissions en direct d’opéras désormais programmées dans les salles GAUMONT ou UGC.

 

Outre les films d’exclusivité, le cahier des charges voté par le CONSEIL DE PARIS imposait des obligations de programmation telles que des « festivals à thème, nuits du cinéma » appréciées du public, ou encore des « congrès, conventions, manifestations, assemblées générales de sociétés... ». Toutes choses abandonnées par EUROPALACES et qui auraient pourtant accru la rentabilité de la salle ! Le directeur du nouveau complexe qui vient d’ouvrir à Paris Porte des Lilas, considère d’ailleurs ce type de diversification indispensable à la survie de ses salles (voir On reparle du Grand Écran).

 

Aujourd’hui où tout un chacun a accès à une multitude d’images sur des écrans de plus en plus petits, qu’est-ce qui peut mieux rétablir la magie du cinéma qu’une projection sur très grand écran ? Utilisée à sa juste valeur, la salle pourrait notamment "s'imposer comme un cinéma d'art et de modernité" *, et, à l’image du GRAND REX, retrouver un second souffle avec une programmation riche et diversifiée. C’est d’ailleurs la tendance en Asie où des grandes salles sont remises en valeur avec succès.

 

RÉACTIONS à la fermeture et SOUTIENS à la pétition pour la sauvegarde du Grand Écran

 

 

GE4

 

 

PdA : Si vous souhaitez adresser un message à quelqu'un, c'est ici, c'est maintenant...

 

M.-B.A. : Depuis des années nous demandons aux pouvoirs publics (VILLE DE PARIS, RÉGION ILE-DE-FRANCE, MINISTÈRE DE LA CULTURE) :

 

- De PROTÉGER le GRAND ÉCRAN à titre d’équipement culturel. Mais il doit être également classé au titre du patrimoine : en effet l’immeuble « Grand Écran » est le seul édifice construit à Paris par Kenzo TANGE (lauréat en 1987 du prix Pritzker, équivalent du Nobel en architecture) et l’unique témoin dans la capitale de l’architecture monumentale japonaise de la seconde moitié du XXème siècle. Il contribue donc à la richesse et à la diversité architecturale de Paris et ne doit en aucun cas être détruit ni mutilé.

 

- D’organiser la plus large concertation possible entre les pouvoirs publics, les candidats-repreneurs (il y en a), les associations, les experts, les élus... en vue de la réouverture.

 

Enfin, si un multiplexe doit absolument voir le jour place d’Italie, nous demandons qu’il soit réalisé à proximité du GRAND ÉCRAN, et non pas à sa place.

 

De  plus, aujourd’hui où il est admis que la culture favorise le développement économique *,  se priver d’un équipement au si fort pouvoir d’attraction est une pure aberration économique dans la perspective du Grand Paris. Il est donc plus que jamais urgent que les décideurs s’impliquent pour la préservation de cette salle déclarée « d’intérêt général » par le Conseil de Paris, plutôt que de l’abandonner au bon vouloir des grands groupes privés.

 

« La culture est un formidable levier économique vecteur de croissance et d’attractivité internationale … L’investissement culturel génère des revenus multipliés » (Christophe GIRARD, ex-adjoint au maire de Paris chargé de la culture - Le petit livre rouge de la Culture).

    « Je souhaite faire de la culture la réponse de la France à la crise économique » (Nicolas SARKOZY - février 2009)

 

 

PdA : Quels sont, en résumé, vos meilleurs arguments pour obtenir gain de cause ? Pourquoi ré-ouvrir le Grand Ecran Italie ? Cette question est une tribune, une tribune pour convaincre !

 

M.-B.A. : Les raisons de conserver une telle salle sont multiples. Parmi elles :

 

- La nécessité de ne pas accentuer le déséquilibre existant entre le nord et le sud de Paris en termes d’équipements culturels. La plupart sont situés au nord ou à proximité de la Seine : les trois opéras (Garnier, Bastille, Opéra-Comique), la Comédie-Française, la majorité des théâtres et des musées, la future Philharmonie… En comparaison le sud-est parisien fait figure de quasi désert culturel * avec une seule grande salle : le GRAND ÉCRAN, et c’est justement celle-ci qu’on décide de rayer de la carte !

 

- Alors qu’au nord de la capitale on transforme des espaces industriels et commerciaux en haut-lieux de la culture (les Abattoirs de la Villette devenus les Cités des Sciences et de la Musique, les entrepôts des Pompes Funèbres convertis en "Cent Quatre" rue d’Aubervilliers, les Ateliers Berthier transformés en relais du Théâtre de l’Odéon…), au sud on ambitionne de faire exactement le contraire en détruisant un fleuron du patrimoine pour en faire un espace commercial !

 

- La VILLE DE PARIS avait fait du GRAND ÉCRAN le support d’une mission de service public culturel interrompue illégalement, notamment parce que le Conseil de Paris n’a même pas été consulté sur sa suppression !

 

Pour ces diverses raisons et toutes celles invoquées précédemment cette salle doit être impérativement sauvegardée, et ré-ouverte au public.

 

* Avec une population supérieure à celle de Brest ou Grenoble le 13ème arrondissement équivaut à lui tout seul à la 12ème ville de France (voir Dossier). Pourtant sa plus grande salle en activité (le Théâtre 13) ne fait que 250 places ! 

 

 

GE5

Celle-ci donne une bonne idée de son ampleur, avec un aperçu des cabines de projection au fond.

 

 

PdA : La dernière question. En fait, plutôt une tribune, totalement libre celle-ci. Pour vous permettre de conclure l'interview comme il vous plaira. Vous pouvez approfondir un ou plusieurs points, lancer un appel, ou aborder tout autre sujet. 

 

M.-B.A. : Pour les défenseurs de la salle, le plus choquant, c’est d’avoir à subir les diktats d’une logique purement financière de rentabilité à tout prix, sans que l’avis de la population ne soit jamais pris en compte (voir Référendum Zurban).

 

Mais le comble c’est d’avoir à combattre un acte de pur vandalisme à l’encontre du patrimoine, décidé avec le soutien des autorités chargées de le défendre ! À croire que sauf rares exceptions la classe politique s’est convertie à l’idéologie du profit à tout prix, ou qu’elle a abdiqué son pouvoir entre des mains occultes. Il est en effet frappant de constater que le destin de cet équipement issu d’une volonté politique se joue dans la plus grande opacité et en l’absence de toute concertation.

 

Dans ce climat d’omerta - qui suscitait déjà les questions des journalistes en 2005 - tout est fait pour décourager la mobilisation, y compris nous faire passer pour des opposants politiques à l’actuelle majorité municipale ! Mais le Grand Ecran n’étant ni de droite ni de gauche, notre association - ouverte à tous - est totalement indépendante de tout parti politique.

 

Face à l’obstruction généralisée, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces. Si vous êtes sensible à notre combat, signez et faites circuler la pétition, exprimez-vous en laissant votre commentaire, aidez-nous à diffuser l’information par mail ou par tracts... Et pour quelques euros adhérez à l’association * : nous avons besoin de votre soutien pour faire face à nos importants frais de justice. Sans compter les pénalités que la VILLE DE PARIS nous inflige en remerciement des actions que nous menons pour défendre son propre patrimoine !

 

N’oublions pas que les petits ruisseaux font les grandes rivières, et que plus nous serons nombreux plus nous surmonterons rapidement ce mur du silence et du mépris !

 

* la cotisation de base est à 10 €

 

 

La question en +... (25/10)

 

PdA : Vous l'avez rappelé, Jacques Chirac, maire de Paris à l'époque, a joué un rôle moteur dans l'édification du Grand Écran. Il a fait part à plusieurs reprises de son enthousiasme pour le projet. À partir de 2004-2005, le complexe est menacé de disparition. Jacques Chirac est alors président de la République... Avez-vous essayé de le contacter pour tenter d'obtenir un soutien de sa part ? Y compris après 2007 ? Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?

 

M.-B.A. : (28/10) Dès l’annonce de la fermeture en 2005 nous avons bien sûr contacté en priorité :

 

- La Mairie du 13ème puis la Mairie de Paris,

 

Jacques Chirac, ancien Maire de Paris et initiateur du Grand Écran.

 

Suite à la Lettre Ouverte adressée au Président de la République en juin 2005 (voir la réponse de l’Élysée), j’ai été personnellement reçue en septembre 2005 au MINISTÈRE DE LA CULTURE par Madame Marie-Claude ARBAUDIE, conseillère technique pour le cinéma, en présence de Monsieur HURARD, directeur du CNC * : le compte-rendu de ce rendez-vous, ainsi que les réponses du Ministre de la Culture aux questions écrites de Madame Nicole BORVO, sénatrice du 13ème, vous confirmeront l’absence totale d’intérêt manifesté par le Ministère pour ce dossier !

 

Le plus curieux c’est que les arguments avancés par la VILLE DE PARIS et le MINISTÈRE DE LA CULTURE pour justifier la disparition du GRAND ÉCRAN sont strictement calqués sur ceux d’EUROPALACES : par exemple, dans son communiqué du 27 juin 2005, la Ville affirme que la salle a perdu 50% de sa fréquentation sur la seule année 2004, ce qui est complètement faux ! (voir : La vérité sur les arguments invoqués pour justifier la destruction du GEI). Il est pour le moins étonnant qu'une donnée de cette importance n'ait fait l'objet d'aucune vérification sérieuse, et qu'aucune étude n'ait été effectuée sur la faisabilité du premier pôle d'attraction du 13ème arrondissement ! (Et que dire de l'ignorance dans laquelle le Comité d'Entreprise a été tenu de la Convention passée avec la Ville de Paris, toujours en vigueur à l'époque, avant d'autoriser la fermeture !)

 

(voir aussi :

- "Courriers & Communiqués 2005-2006 des riverains, élus et associations"

- "Des élus de tous bords soutiennent le Grand Écran")

 

Depuis cette époque, nous n’avons cessé d’interpeller à ce sujet le Maire de Paris, ainsi que tous les ministres de la Culture successifs !

 

Précisons que le projet de destruction de la salle a été maintenu malgré les milliers de SIGNATAIRES à la pétition pour la sauvegarde du GRAND ÉCRAN, incluant deux anciens Ministres de la Culture (Jack LANG et Jacques TOUBON) ainsi que des artistes et personnalités de tous bords. Mais étrangement depuis, toutes nos demandes de protection, ainsi que les propositions des candidats-repreneurs, sont restées lettre morte !

 

* Centre National de la Cinématographie

 

 

banderole GE

Cette banderole symbolise notre combat pour la sauvegarde de cette magnifique salle qui fait partie du patrimoine des Parisiens.

 

 

 

Voir aussi sur le site : GALERIE-PHOTOS

 

 

 

Merci encore, chère Marie-Brigitte Andrei. Bravo pour votre combat, bon courage ! Puisse cet échange vous aider à recueillir de nouveaux soutiens...

 

 

 

Un commentaire, qu'il soit positif ou négatif, est toujours

 

apprécié... Pour rédiger le vôtre, cliquez ici... Merci !

 

 

 

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Le site de l'Association Sauvons le Grand Écran

 

La pétition de l'Association

 

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Modifications mineures (introduction, photo, liens...) : 25/10/12

 

"La question en +", modifications mineures : 30/10/12

 

Modifications mineures : 02/11, 05/11, 06/11, 11/11, 16/11 (dont intro. mess. com.), 22/11, 10/01, 12/01, 05/04 (liens)

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18 octobre 2012

Obama - Romney : America decides 2012

Qui sera présenté, au matin du 7 novembre, comme le président élu des États-Unis par les médias du monde entier ? Barack Obama, le président démocrate sortant ? Mitt Romney, son challenger républicain ? Si votre serviteur n'a jamais douté, à aucun moment, de la réélection de l'incumbent, les derniers sondages semblent indiquer une remontée de l'ex-gouverneur du Massachusetts. Au départ, la base conservatrice du Grand Old Party était sceptique face à ce candidat jugé trop modéré et aux convictions chancelantes - voire changeantes - sur des sujets d'importance. Sa sélection de Paul Ryan comme running mate a rassuré dans les rangs du Tea Party et, au-delà, les franges les plus radicales de l'ex-parti de Lincoln. Le ticket républicain se veut le chantre des libertés individuelles et du small government, le gardien de l'ordre moral et des équilibres budgétaires. Obama le "dépensier" est accusé par le businessman et ses équipes d'avoir mis à mal l'activité économique et les comptes publics, pis, d'avoir engagé le pays, avec sa réforme de santé notamment, sur la voie infâme d'une social-démocratie à l'européenne. Les indépendants verront-ils les choses de cette façon ?

 

Il y a eu du mieux, ces derniers mois, sur les fronts de la croissance et de l'emploi. Le plan de sauvetage d'Obama a contribué à sauver l'industrie automobile - un enjeu majeur dans le Midwest industriel qui compte de nombreux swing states cruciaux (l'Ohio, le Michigan, l'Indiana, le Minnesota, le Missouri, le Wisconsin, l'Iowa... 81 grands électeurs sur les 270 requis pour être élu). Ben Laden est mort. Il n'y a plus de troupes combattantes en Irak. Un bilan à mettre au crédit du président quand certains ont pointé l'inexpérience du ticket républicain en matière de politique étrangère. Mais Obama, c'est aussi le retrait par Standard and Poor's du sacro-saint triple A, même si cette perte est en partie imputable aux divisions idéologiques qui minent le Congrès. Obama a certes hérité d'une crise calamiteuse, mais au final, les chiffres sont sans appel : il a présidé à une augmentation massive de la dette fédérale. Un élément que Mitt Romney, homme d'affaires à succès, et Paul Ryan, connu pour son engagement en faveur du rééquilibrage des budgets, ne se priveront pas d'utiliser. Non sans s'être assurés de laisser au placard l'encombrant fantôme de George W. Bush, figure du G.O.P. que les esprits continuent d'associer à deux guerres impopulaires et coûteuses et, à tort ou à raison, au démarrage d'un cataclysme économique. N'en déplaise au numéro quarante-trois, leur icône, c'est le quarantième président, Ronald Reagan. Un homme aux bilans social et budgétaire plus que contrastés mais qui, en période de crise, sut redonner confiance à la nation. Qui, de Barack Obama ou de Mitt Romney, saura convaincre les électeurs qu'il est celui qui remettra l'Amérique sur les rails pour en faire, de nouveau, le lieu de tous les possibles ?

 

L'an dernier, j'interrogeais un certain nombre d'Américains pour leur demander d'évoquer pour Paroles d'Actu cette élection qui démarrait, leurs espoirs et leurs perspectives pour l'avenir. Nouvelle session, à trois semaines du scrutin, davantage axée sur les candidats. À partir de là, le texte est en anglais, la langue originale de nos échanges. Quant au panel, sa constitution n'a rien de scientifique. Elle est le fruit de rencontres, d'échanges. Certains datent de l'an dernier, d'autres de quelques heures. D'autres encore de mes travaux précédents, ceux de 2004, sur Reagan ou sur le 11 septembre. Je n'ai fait aucune sélection, tous les témoignages apparaîtront ici. Tous ont quelque chose à dire, un ressenti, des convictions à exprimer. Des mots qui comptent et qui valent bien plus que les caricatures, les préjugés que l'on peut avoir "de loin". Des mots qui nous rappellent que ce choix entre deux candidats, deux partis n'est pas du goût de tous - finalement, ils s'accorderaient sur l'essentiel... Des mots bien plus intéressants que mon propre texte de présentation rapide, déjà beaucoup trop long, et qui touche - enfin ! - à son terme. Je les remercie, très chaleureusement, pour le temps qu'ils ont bien voulu m'accorder. Mon pronostic quant à la victoire finale reste inchangé. Qu'en pensent-ils, eux ? Qu'en pensez-vous ? Postez vos propres réponses en commentaire ! Merci. Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer.  DOCUMENT

 

 

 

The text above, untranslated in English, is a general presentation for our French readers on the election and the candidates. So... Obama ? Romney ? Now, it's up to you ! Thank you so much for your participation ! And if you wanna be a part of it, please send me your own answers. Or write them as a comment to this article. And share the message ! Merci ! Amitiés de France, Nicolas alias Phil !

 

 

 

Obama - Romney

 

America decides 2012

 

Obama Romney

(Photo taken on : Save Jersey)

 

 

 

 

THE QUESTIONNAIRE

  

- Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

- What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

Sincerly...

- Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

- Do you think President Obama should be re-elected ?

- Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

- Anything else ?

 

 

 

  

THE ANSWERS 

(CHRONOLOGICAL ORDER OF RECEPTION)

 

 

 

October 16

 

 

Al M.

 

Nicolas, I am an independent voter. I believe in a strong foreign policy, the free market, and the rule of law. The same rules should apply to everyone, without breaks or favoritism to the party in power.

 

I believe that President Obama has been a failure as a President. He does not defend America's national interests abroad. He has spurned our key allies, including Britain, France, and Israel. Instead, he has gotten cozy with corrupt governments across Asia and the Middle East, including Russia. He apologizes for American values, and the values of Western Civilization, such as tolerance, free speech, and the rule of law. He has allowed the Iranian state to develop nuclear weapons, with absolutely no indication that if Iran gets the bomb, he will do anything concrete to stop it.

 

At home, Obama has promised to raise taxes in the middle of a deep recession, he forced through a 1,200 page health plan that creates a bureaucratic nightmare state, and he has spent this country onto a fiscal cliff from which it may never return. This is reckless beyond any precedent. He does not understand how a free, functioning economy works, and it shows.

 

What is needed to get America back on track is a President and a Congress who understand how the economy works, who will lower taxes and government spending, who will assert American values and interests abroad, including the possible use of deadly force, if necessary, to stop the Iranian bomb.

 

I don't think Romney is the ideal candidate, but he is several orders of magnitude better than Obama. Obama's policies are destroying America. President Romney will at least drastically slow that decay, and hopefully reverse it. Romney has my enthusiastic support. I believe that the American people have begun to reach similar conclusions, and that we are witnessing a cascade in Romney's favor in the weeks remaining before the election. I watch the polls every day -- including in the swing states of Ohio, Florida, Virginia, North Carolina, Iowa, Missouri, Colorado, Nevada, Wisconsin, Michigan, and Pennsylvania. I believe that Romney will carry all of the swing states, with the possible exception of Iowa, and that he will win in a landslide. I look forward to President Mitt Romney taking office on January 20, 2013.

 

Al M.

 

 

 

David C.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

[I work in] Video Production.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

Would rather see it between Jill Stein and Gary Johnson… but if I absolutely had to pick between just those two, Obama.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

No. Debt and foreign policy would be the current disaster continuing.

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

No. Debt and foreign policy would be the current disaster continuing.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

Obama.

 

Anything else ?

 

This election is sad to watch.

 

 

 

James H.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

I would like people to know that I am a Libertarian which means I lean left socially and right fiscally.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

Neither, and its a nose to nose race to the edge of oblivion when it comes to our currency and financial system.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

Absolutely Not.

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

Absolutely Not.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

I believe President Obama will win a second term.

 

Anything else ?

 

Americans need to wake up and realize the flaws of a two party system... we consistently vote for the lesser of two evils instead of voting with principle and dignity.

 

 

 

Kate V.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

To get back on track : America needs to end these wars (bring our troops home and stop pestering other countries for our own "benefit"), we need to become more welcoming to business to improve our economy (fewer regulations, let free market dictate), we need to stop trying to legislate morality from either side (just because I don't necessarily agree with something doesn't mean I have the right to make laws regarding it, especially related to personal freedoms). Obama and Romney will do nothing to correct any of these things. Both are "bought" by the major corporations that run our country, both support NDAA and the Patriot Act, both want to continue if not expand our war activities, both support socialized healthcare and both want to continue to regulate our country into bankruptcy, just in different ways.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

No better or worse than Obama, both of which are poor options with no meaningful difference between them.

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

The only reason I would like to see Obama re-elected (still not voting for him!) is that, with Obama, we're guaranteed only 4 more years. If Romney were elected, we're likely stuck with 8 years.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

Its looking more likely that Romney will be elected. Interesting how he's all of a sudden become the better speaker and conveniently saying whatever the moderates want to hear (not surprising). I sincerely feel that the "powers that be" hold elections to make us, the general masses, THINK we have any say. I'm becoming one of those crazy conspiracy theory people and, sadly, I think that might make me one of the sane/rational Americans.

 

Anything else ?

 

We NEED to end this two-party (ok, really 1 party with 2 different names) system. A majority of Americans actual align best with Libertarian beliefs but don't know it because mainstream media and the major parties down play it and won't allow the average, non-informed American to ever hear about it (i.e. Gary Johnson is on the ballot in all 50 states but is not allowed in the debates. I saw 1 study that, according only to quizzes that tell people who they align with by policies, it would be a 2 way race between Obama and Johnson with Romney losing horribly. The powers cannot have that, therefore, we're stuck with the 2 options that they want us to have).

 

Losing hope. Considering moving to another country, seriously looked up what it would take to move to Costa Rica. They have great laws but also protect employment for their citizens so not much of an option. Ugh.

 

After an exchange with Kate...

 

I totally agree that I NEVER thought Romney stood a chance yet, now it has all changed. Just makes me think even more that he's the candidate that the puppet masters have anointed as our next president. I will personally be voting for Gary Johnson. I would have written in Ron Paul but, in my state, that means my ballot would literally be thrown out counting for nothing. At least a vote for Johnson will be counted. Our political system is very screwed up and gives only the impression of freedom of choice. It's feeling more and more like a dictatorship with the major corporations in control. There isn't much we can do until enough of us get really pissed. I fear (and hope for?) another revolution/civil war, and it may get violent. I in no way support violence as a solution but it worked 200+ years ago in the formation of this once great country; at the very least we need a drastic change and we need the average citizen to care/speak up.

 

 

 

Eddie H.

 

THANKS for your reply and for your interest in our country and its government... I was raised very poor and so was my wife... Now well retired... I am 68 and she is 65...

 

We both think that OBAMA should be re-elected and at same time we MUST remove a large number of the Republicans from our Congress; not because they are Republicans but because they have made pledge of ONE TERM AT ALL COST for Obama ; totally overlooking the job they were sent to Washington to do. That job was and still is to cross over political lines and vote to do what is BEST for this country as a whole and not just the party they belong to... Romney or Ryan won't give any total complete answer to any question asked... always open-ended answer with the finishing of the last sentence being JUST TRUST US... Our Republican Congress has had a record number of filubusters and all votes for any jobs bills is always NO... I hope this will be of help to you...

 

Romney is very smart and wealthy man who will not ever be open book to anyone... I also feel that he will never give his tax records out ; not because of the votes he will lose in his own party but the Latter-Day Saints Church willl also see where he is only paying his 10% to the church from the money he has showing up in America and NOT the millions he has elsewhere in the world... This will cause him much trouble in his church and he will not be able to enter the MAIL TEMPLE, just the local area churches... ROMNEY is a man to fear...

 

THANKS. 

 

 

 

James C.

 

What should your readers know? My name is James C. and I am a high school teacher of 14-15 year old students studying World History in a typical public school in suburban Chicago, Illinois. I am a lifelong resident of Illinois having lived in many small rural towns before moving to Chicago nearly 17 years ago. I am married with no children. Politically, I consider myself to be very liberal.

 

What's needed in America right now is for us to focus on fixing our problems at home rather than attempting to solve the world's problems. We desperately need to work on developing a shared sense of community before the individual. We need to develop ways to work out our differences through the system of a republic which I believe has somewhat broken down.

 

As far as who gets closer to my ideal I would argue that President Obama has the beginnings of some solutions which will move us in the correct direction. Romney I feel would return us to policies which damaged America during the George Bush administration.

 

Mitt Romney would not be a good choice for America. I feel that his ideas about getting us involved in fighting the Syrian Civil War would be a mistake, that his rhetoric lends itself to aggression against other nations such as Iran, and that he would needlessly involve us in trade disputes with countries like China. Domestically, I think his idea of a big tax cut in marginal rates while eliminating tax deductions would have the net effect of making the income disparity between social classes worse, and I am very afraid of his proposed cuts to the social safety net. As a teacher, I think his ideas for vouchers in public education would be a disaster.

 

President Obama, while not perfect, deserves to be reelected because he has made an honest attempt to fix the damage caused by our war in Iraq. He has made a clear attempt to fix the broken war effort in Afghanistan with a clear timetable for withdrawl. And while he got involved in Libya which I thought was a mistake, he has made an effort to work closely with the world community in world affairs rather that a "go it alone" approach as was taken by the previous administration. Domestically, I believe that his policies stabilized both the domestic and world economies after the disastrous 2008 recession/depression which would have been far worse if he had done things as Republicans proposed. I am not happy with his policies on public education, but I do believe that he has made an honest attempt to explain & implement what he believes is best.

 

Who will win ? Tough call, but I believe that in the end it will be President Obama. It could still go either way, and it is still too close to call.

 

Anything else : I love France. I have been to 18 nations around the world. My fondest memory of all times was my Christmas break trip to Paris a couple of years ago. As a history teacher, I greatly enjoyed visiting the famous historical sites such as Versailles and the art at Musee du Louvre. But by far my favorite memory was going to see Swan Lake at the Opera de Paris followed by a late night visit to the food market at the Galeries Lafayette. My greatest regret is that I didn't pay more attention in French class as a teenager. Good to hear from you Nicolas. :)

 

 

 

October 17

 

 

Christian A.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

I am for the constitution and am against anyone who opposes it.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

I think that this country needs neither Obama nor Romney especially at times like these. What this country needs is a strong supporter of the way America used to run, back when our fore-fathers ran this country, a man like Ron Paul (another delegate highly supported by the people, just not by the government).

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

No, Romney would not make even a decent president, he may fool some, but not me. Being a multi-millionaire, he supports those with money and really doesn't care for the lower class or even the middle class. (the US has about 5 percent multi-millionaires)

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

No, after four years of being executive in chief of our once great nation, and having power to change past errors, he did nothing. He sat their and fooled the people with his speech techniques taught to him in law school.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

Hard to say, many love Obama for his motivational speeches (true or not) but people also want a change. I would say Obama.

 

 

 

Lee H.

 

Dear Nicolas,

 

I am a transplanted Texan now living on the eastern shore of Maryland's Chesapeake shore. Actively retired.

 

Romney would be the worst possible president we could have. He would set woman's rights back 100 years while padding the pockets of the top 2%. He has little concern for the middle and none for the lowest.

 

Obama absolutely should be re-elected and the do-nothing Congress of Tea Party extremists needs to be replaced.

 

Obama is looking strongest for the next four years.

 

Thank you, Lee H.

 

 

 

Paul B.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

I suppose, since regional information may help, I'll throw that out there: I'm an 18-year-old white male, currently living in the southeastern portion of the United States.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

Unfortunately, neither of the two main candidates have put forth decent offerings for the presidential position this year. I believe, at this point, the Libertarian candidate, Gary Johnson, is the best possible choice for president, but he unfortunately has been ignored for the most part.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

No. Romney's economic plan and Obama's economic plan appear to be one and the same: Spend more in order to get America back on track. Romney supports increased defense spending, an individual mandate, etc. The only thing he appears willing to cut is subsidies to PBS, which is the equivalent of owing $50,000 to a loan shark and arguing where to cut 50 cents from.

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

Obama most definitely does not deserve a second term, and he appears to only be in this race at all due to the fact that Romney is quite possibly the worst presidential challenger in America's history. Obama's crowning achievement over the past 4 years is that he has created 4.5 million jobs (in reality, there's only been a net gain of 300,000 since taking office), and yet he has added 5 trillion to the national debt in that timespan. These jobs he creates are jobs being propped up by excess spending by the US government, and when the spending stops, these jobs will collapse.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

I'd be President Obama will, although Romney has a much better chance now than he did at the start of the debates. Romney just has too many toss-up states that he has to win in order to win the presidency(Ohio, Florida, NC, Virginia), and it appears that Romney will have to win every single of these states. Obama simply has to win one of these, and he's essentially got re-election guaranteed. Unfortunately, the electoral college system has yet again placed the decision of who becomes president on how people in four or so states vote.

 

Anything else ?

 

Many people have been fooled by candidates and have delt with the cold hard consequences of their mistakes, All I have to say is don't make those mistakes again.

 

 

 

Marie F.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

There's nothing particularly important.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

Gary Johnson.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

No, he will be horrible.

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

No, he is horrible.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

Probably Obama unless Mitt Romney steals it like Bush did.

 

 

 

Frank M.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

I decided to stay out of the race this year because, given the economy, I needed to concentrate on business and my personal finances. After running on a platform of Personal Responsibility in the 2008 election I felt it was the only honest choice I could make.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

What’s needed right now in America is a government that gets out of peoples’ way and lets them make a living. Too many people are sitting on their hands because they don’t trust what the government is going to do next. The most powerful force in America is that of our free economy and people will take full advantage up that fact if they are allowed to believe that they can do so without the government changing the rules on them at the slightest whim. We have more than enough laws in this country to protect everyone and everything so we need a breather on new laws and a true understanding of how the government is going to actually enforce those in place. Once that is known, the economy will take off once again. A Romney administration should be better for that scenario.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

Yes, his upbringing and all his background points to his being a good and decent person.

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

No, he is not a President nor is he Presidential. He wants to be in charge, but takes responsibility for nothing bad and everything good – even if the good is manufactured – i.e. reduction in unemployment – only down because millions of people have given up looking for work. Someone who crows about a statistic that results from millions of people losing the will to look for work doesn’t sound like a leader any country needs.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

I am currently on the fence.  I still believe Obama will be reelected if for no other reason that the media is going to do everything in their power to ensure that he is reelected.  However, I hope it is Romney for not only the good of the United States, but quite honestly the good of the world.

 

Anything else ?

 

Look for me to start making a lot more noise about the 2016 presidential election as soon as this one is over.

 

 

 

October 19

 

 

Margarita A.

 

What's needed ? Good, unselfish people... tall order, hard to find.

 

I think four-year terms, it's not good enough. First year, the new president is learning the "ins n' outs". Second year, planning strategy so he might apply new ideas IF he is able to have everybody's cooperation... a challenge that takes time. ...On the 3rd and 4th years... he is out campaigning for a new term... a waste of time, in other words he does not have enough time to develop and implement his campaign promises.

 

Mr. Obama's timing was perfect for him. The electronic Social Media exploded within the young population. 
First time voters found Mr. Obama's a real "cool", charismatic person and voted for him, just because they could.
Yes, he found himself with a full plate of challenges. I think all incoming presidents don't know what's behind their "presidential desk".  I think he was very lucky to have Hilary Clinton on his side as the Secretary of State. She's very experienced and has been able to deal with foreign affairs with ease or so it seems to me.

 

Romney's an experienced magnate. His facts as governor speak for themselves.
The U.S. is a capitalistic country where you can make a fortune if you can, what is wrong with that?

 

I think Romney will be elected. Election day is almost here. We'll see.

 

 

 

Marianne D.

 

Romney is the way to get on track, he will make the president we need. Obama should not be re-elected but on the 6th of November, he will be re-elected to the detriment of this country.

 

 

 

October 21

 

 

Jacob P.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

I live in California, I'm 20, and I graduated high school during the height of the American economic crisis. Having no job experience, and knowing that going to college would result in large debt, I had a very rough time transitioning into adulthood.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

I believe that Obama will lead America to get back on track. Things are already somewhat improving; unemployment has dropped, jobs have been created, and the welfare of many Americans has improved.

 

Many things still continue, like the wars and plutocracy, which is unfortunate, but Obama is a step in the direction I think most Americans want to go.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

I don't think he's as bad as many people make him out to be. The job of president isn't all-powerful, and he'd have a congress and senate to deal with, just as Obama has.

Romney is very aggressive and inexperienced however, and his policy of austerity is worrying for many Americans, including myself. On top of that, he may have the chance to shape our Supreme Court for years to come; if he elects any Supreme Court Justices that are Republicans during his presidency, we could see a great loss of civil rights, for women and minorities.

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

As much as he's failed to do everything he said he will, I still think he should re-elected. By no means is he my ideal candidate, but as I said, he's a step in the direction I'd like to go; a very small step, but a step nonetheless. As previously mentioned, unemployment has fallen, jobs have been created, he is keen on investing in green energy, and has helped make sure Americans maintain the necessities after a great period of loss.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

Who I think will win changes every day. Some days I read the news and see a lot of public opinion that favors Obama, and that makes me hopeful. Other days, it seems like there's a real chance Romney may win, based on how other people are feeling. If I had to say right now, I'd say Obama will win, but only by a small amount.

 

Anything else ?

 

Nope !

 

 

 

Dawn R.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

I am a Liberal Democrat.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

President OBAMA ! Hands down, no question about it.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

Absolutely NOT! I believe this man is a liar and that he does not represent the majority of Americans. His comment about the 47% was disgraceful. How could anyone who feels that way about half of the American population hope to represent all of us? It's not possible. Plus, this man wants to cut Medicare, privatize Social Security, go to war with Iran, doesn't believe in fair pay for women, or for abortion rights or contraception rights for women, and the list goes on... He has encouraged the CEOs of large companies and corporations to intimidate workers regarding their votes, and to threaten their jobs if they don't "vote the right way". And in turn, these CEOs have turned around and followed his requests ! The Republican party as a whole, and especially the Tea Party faction of the Republican party are such obstructionists that they have held back bill after bill that could have helped to bring back jobs and the housing market, as well as many other beneficial things to the economy, all because they agreed that their most important focus was to make President Barack Obama a one-term president at all costs. These are corrupt people who are not doing the work of the people who elected them !

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

ABSOLUTELY ! I believe that it is imperative that he be re-elected and have the opportunity to finish the job that he has begun to get done for our country. We cannot afford to turn back the clock and return to the ways of the Bush years and even worse policies.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

BARACK OBAMA.

 

Anything else ?

 

I hope that everyone who is able to will get out and VOTE on November 6th - and not let any of the attempts at the suppression stop them !

 

 

 

October 23

 

 

Andrew H.

 

[I'm a] 18-year-old first time voter, strong-minded independent.

 

The thing most needed to save America is the troops at home and a stable monetary policy. Simple solutions to immense problems. Ron Paul and Gary Johnson are the only men half way suited for the job.

 

If Romney gets elected, I doubt much will change. The both of them are bought and sold by the same corporations.

 

I don't think Obama should be reelected but I don't think Romney should be president either. A rock and a hard place, indeed.

 

And lastly, I believe that Obama will be reelected early November, and we might as well get used to the idea of four more years of Obama.

 

 

 

October 27

 

 

Lannie M.

 

Hi Nicholas,

 

I wish I knew who was going to win the election. I know that my family and I hope it is not Obama. 
Our economy is still in the trash. There are still many a business that is closed. Walking through our mall is like walking through a graveyard. Unemployment is at an all time high, gas is beyond expensive, groceries cost more and more, people's houses are being forclosed, I can go on and on. The 'Hope' that Obama promised is gone. Now, I know that we just want 'better.'

 

I live in Colorado, a swing state. We are being bombarded with ads via radio and t.v. We are beyond disagreements in politics, now just plain angry. 

 

I"d still tell you to not believe the main stream media from the USA. My family and I are not bigots, nor racists (yet those people exist) but people who want our country to be what it once was. We love our country. I don't wany my grandchildren and great grandchildren to be paying for the mistakes of today, unfortunately, that is what will happen. I know that when someone does not do a good job they are usually replaced by someone who WILL do a good job or someone who will attempt to do the job better.

 

Right now, I'm going to vote for Romney and hope he will attempt to do the president job better.

 

Regards to you,

 

Lannie

 

 

 

October 28

 

 

Tom R.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

I will be very, very happy when this election is finished.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

We could use an invasion from another planet. That MIGHT get the greedy wealthy to maybe forget about amassing more and more money for a little while. It might make the political class sit up and take notice that we all must one day die, and perpetually postponing implementation of the sorts of policies the masses of people need to have a decent life is a pernicious form of neglect that diminishes us as a society.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

He would be no better, no worse than any of the other bought-and-paid-for corporate stooges that are the only people wealthy enough to occupy the office of President of the United States.

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

No. He should be tried – along with George W. Bush and his 5 chief torturers – for the war crimes they’ve committed in the people’s name since 11 September 2001. If they are innocent, then they have nothing to fear from an honest trial.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

Obama.

 

Anything else ?

 

Pray for the U.S.

 

 

 

Barbara M.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

I have 2 undergraduate degrees, one in medical technology and laboratory science, and one in English Literature. I also have a Masters in Adult Education (Human Resource Development). I am not ideologic, but pragmatic. I espouse any policies that show good leadership, and promote public good and individual achievement.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

What is needed is to hold elected officials accountable. We need to work hard to reform our government, tax policies, and foreign policy. America must be a good neighbor, must only give tax incentives for value created (jobs and public investment, and reward work, rather than portfolio). The general public also must become better informed, and educated as to public policy and become more involved in civic life.

 

Definitely, President Obama has come closer to having ideas for the right track, like investing in infrastructure, education, renewable energy, and tax incentives for keeping jobs local.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

No, he absolutely would not be good as President. The fact that he has been so inconsistent with policies, moderate when it suites, ultra right when it suites, is scary. He's either a liar, or too poorly informed to be President. Either way, he's listening to the wrong people and has a twisted perspective.

 

In picking Ryan as running mate, he's espoused a perverted, arrogant perspective on Ayn Rand's philosophy. They see it as a winner take all philosophy, when it is clear that accountability and recognition of ability to create value for all were part of Rand's message. They've forgotten her outcomes based approach, and perverted it to "I will pay myself what ever I want and take what ever I want because I can." They care nothing about liberty, except their liberty to exploit. This is clear in their policy on women't health issues and social issues. "Stay out of how I treat my employees, and pay my taxes, but force a woman pregnant due to rape to have the child." Ayn Rand would be rolling in her grave if she knew what they were thinking and trying to do based on her work.

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

Absolutely, with gusto.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

It has been close, but realistically the odds favor Obama. His party and campaign have been good at battling voter suppression, and the fact is that if everyone who is registered to vote does vote, Obama has better than an 80% chance of victory. He HAS been a good President.

 

Anything else ?

 

Most Americans really are more reasonable than what you'd think by watching FOX news...

 

 

 

October 29

 

 

Chuck W.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

(...) I will be happy to give you the input of a 55-year-old who was a Republican in my 20's and switched to Democrat after the failure of the Reagan trickle down... (...) A outsourced electrical engineer that now drives a semi truck... Solid Democrat and a family man and homeowner... Also, I bet 2 people who are Republicans in 2004 and 2006 that we would be in a recession by 2008... 1 believed me and took my suggestions on how to protect himself... the other laughed in my face in 2006 and payed off his lost bet in 2008 and filed Bankrupcy in 2009... because he did it his way.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

Obama is needed with a Democratic-controlled Congress that can't be filibustered... Republicans have filibustered this recovery for 3.5 years... They claim Democrats had total control from January 2009 until January 2011... That's a lie... Democrats had 59 seats in our Senate from Jan. 2009 'til July 2009 and Jan. 2010 to Jan. 2011... Paul Ryan and Eric Cantor met on Jan. 20, 2009 with 12 other Tea Party Libertarian / Republicans and made a plan to filibuster everything Obama would try to do. And they did... As 59 seats are not filibuster-proof... and that's why this recovery is effectively stalled... Obama with Congress control would do a F.D.R. policy... The revenue from that government-funded job program would create tax revenue jobs... It would then see tax revenue on the second part from landlords and home buying as people are working... not collecting unemployment a dead drag on gov. spending... There would be a third part tax revenue from groceries sales and TVs and all non-staple fun stuff including movie attendance and amusement park attendance as people would have disposable income again...

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

Romney would be the same crud as Reagan and Bush... Both presidents raised the national debt and then said trickle down worked... All they did was deficit spending and then lied and said trickle down worked.

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

Yes.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

I PRAY people are not stupid enough to put Romney in office... but if he is... I know how to profit from the Republican policies... As I did the Bush policies...

 

Anything else ?

 

My job is almost recession-proof as food must be eaten and therefore must be paid to be transported from the farmer to the store... That's my job... I own my home... I know how to play the stock market down and I have a car collection as a hedge as old cars go up in value... not down.

 

 

 

November 1

 

 

Betty G.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

I want the readers to know that I believe that people should pursue their happiness and help others. Life is more that achieving personal accomplishments.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

America needs to wake up and support our President. If we help each other, we will be ok. I firmely believe that the Health Care Reform will help many. People go bankrupt in this country because of health care bills. By the way, you are lucky in that aspect, France has a fantastic Health Care System according to the World Health Organization.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

I don’t believe Mitt will be a good president. I believe Mitt has a personal agenda. For him, this is about power. I don’t believe he truly cares for our country the way President Obama does.

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

Absolutely.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

President Obama will be re-elected in Nov. 6th.

 

Anything else ?

 

I hope this helps. Merci 

 

 

 

November 2

 

 

Eileen B.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

I am American with dual French/US nationality and have lived in Paris for nearly 25 years. I have set up a Social Media initiative for Democrats Abroad seeking to connect with as many of the 6M+ Americans overseas and use Social Media and analytics to contact them and get them to vote and to build real communities on platforms like Twitter (@demsabroad) and Facebook that will extend well beyond this election.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

I think you know how I feel.  
Barack Obama is THE man.

 

Sincerly...

 

I think America and in many ways, the world needs a President like Barack Obama - with the leadership, values, and integrity to move America forward. Personally - he is creating a world I want to see my children grow up in.

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

Actually, really not. It actually scares me that so many Americans support the platform of the current GOP. Years ago, the Democratic and Republican parties were different, but not on a profound level. Today, this election is going to make a difference about deep-seeded issues like women's rights, equality, healthcare, immigration -- progress I watched my own parents fight to have and that the Romney/Ryan ticket has declared they will refute. I do not want us to go backwards. 

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

So much so that I have just taken 5 months of my life and dedicated myself full time to do what I can so he will be.  

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

Barack Obama.

 

Anything else ?

 

Barack Obama has moved America forward - out of the worst economic and social situation in decades the country is moving ahead - people are banding together.  Look at what happened in the face of a natural disaster this week with Sandy.  Obama brings the American people together and we are stronger together there is no doubt.  

 

Voting is a right and one that we should all exercise.  This 2012 election is so critical for major issues for the US and overseas that I hope that every single person who can will get out and vote.  

 

Two of what I think are the best videos of this election cycle that sum up what I have said above :

 

 

 

 

 

November 3

 

 

Chip S.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

I'm former Chair of Democrats Abroad France and member of its Executive Committee and served as a delegate pledged to Hillary Clinton at the 2008 Democratic National Convention. I'm a life-long Democrat and am a lawyer in Paris in my spare time.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

A clear Government policy to boost the economy, stimulate job creation, move forward on combatting climate change and overcoming terrorism. The Government should protect and empower the weak and disadvantaged and work against the division of American society into 2 tiers of very wealthy on top and declining middle class on the bottom - the policies supported and implemented by the Obama Administration during the President's first term.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

No. His agenda will be set by his extreme right-wing supporters who have financed him, and he will have little choice but to follow their dictates, regardless of whether he may have more pragmatic personal inclinations.

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

Yes.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

I think Barack Obama will be re-elected, by a clear, if narrow, margin in the popular vote and a clear margin in the Electoral College.

 

Anything else ?

 

This Election represents a critical turning point for the U.S. and perhaps the world. It will do much to shape what happens to the U.S. for the rest of the 21st century. Barack Obama was the first 21st century President. He personifies the way the 21st century will look. If he is re-elected, the U.S. will move forward in a more progressive way, toward sound economic growth and an innovation-based economy and will be a force for stability and democracy and rules-based governance internationally. If Romney and the Republicans win and do as they are promising to do, the U.S. will become a divided society, turn inward, and become defensive and perhaps belligerent to the rest of the world.

 

 

 

November 4

 

 

Jay R.

 

Hello, what would you like our readers to know about you before we go on ?

 

J'ai étudié le français quand j'étais petit, mais j'ai tout oublié. So I will continue in English. :)

 

I was a registered Democrat for 20 years, then became a Republican in 2000. I voted for Kerry in 2004, and became Independent before rejoining the GOP for the 2008 election.

 

I initially supported Herman Cain (felt he was "smeared" by political enemies), and when it looked like Rick Santorum might get the GOP nomination I again dropped party affiliation and temporarily backed Gary Johnson. I am a fiscal conservative, but socially progressive, a Buddhist (j'ai étudié le français en Thailande), so Rick Santorum's "conservative Christian" positions were troubling... I found Gary Johnson to be too much of an isolationist.

 

I was impressed with how Mitt Romney handled himself in England and Israel and decided his calm, measured style was just what we needed in a president.

 

What's needed right now so America gets back on a good track ? Obama... Romney... If anyone, who gets closer ?

 

We need to stop spending more money than we make (I have tried that in my personal life so I know it does not work! :D).

 

We should not punish those who are successful. I believe a flat income tax is fair, and that -- while no regulation at all is bad -- too much regulation is also bad.

 

Sincerly...

 

Do you think Mitt Romney would make a good, at least decent president ?

 

I think Mitt Romney will make an excellent president. That is why I created the http://MittRomneyLandslide.com website and FB page !

 

Do you think President Obama should be re-elected ?

 

No. He has failed by the standards that he himself set.

 

Who do you believe (like it or not) will be elected on Nov. the 6th ?

 

As predicted by the title of this Facebook page, I believe Mitt Romney will win by an electoral LANDSLIDE ! ("landslide" = "very large margin of electoral victory").

 

 

 

November 5

 

 

Aimee W.M.

 

I am an educated woman, mother, and wife of an American soldier. I think that we need patience with our current president's plan. He is gradually making progress to rectify the situation our previous leader has left for our country. It will take more than four years to do that. What we don't need is for the advances made in the past for women like myself to gradually be taken away. I don't need my government to make choices about my body. Mitt Romney doesn't have a good record in the state he governed... therefore, why would I feel he could do any better with my country ? I believe Obama will win... he is the right choice for mine and my daughters' future.

 

 

 

 

THE STATS

 

25 persons surveyed to date...

 

44% support (or tend to) President Obama (11/25)

20% support (or tend to) Mitt Romney (5/25)

72% think President Obama will be re-elected (18/25)

16% think Mitt Romney will be elected (4/25)

 

 

 

 

To be continued... Thank you !

Thanks to everyone above, below... plus Claudia M.

 

20 oct. : 2 surveys added, minor presentation changes

22 oct. : 2 surveys added

25 oct. : 1 survey added

28 oct. : 2 surveys added

30 oct. : 2 surveys added

3 nov. : 3 surveys added

5 nov. : 1 survey added

6 nov. : 1 survey added

8 nov. : C.S.

If you appreciate Paroles d'Actu, please "like" it on Facebook Nicolas alias Phil Defer

12 octobre 2012

Jean-Louis Touraine : "Contribuer à restaurer de l'optimisme"

La gauche au pouvoir depuis cinq mois n'a pas fini de le déplorer : la crise économique et financière est toujours d'actualité. L'an dernier, j'interrogeais Madame Najat Vallaud-Belkacem, future Ministre des Droits des Femmes et porte-parole du gouvernement. L'adjointe au Maire de Lyon m'affirmait que non, malgré les difficultés, la gauche n'abandonnerait pas le socio-économique au profit du sociétal. Depuis la victoire, plusieurs lois ont été votées. Pourtant, si l'on en croit les études d'opinion, la confiance est loin d'être rétablie... Entretien avec l'un de ses ex-collègues, Monsieur Jean-Louis Touraine, député socialiste du Rhône et premier adjoint auprès de Gérard Collomb, Maire de Lyon. Ce professeur illustre, spécialiste de l'immunologie, des techniques de greffe et du SIDA souhaite "contribuer à restaurer de l'optimisme et de la joie de vivre". Il évoque pour nous son engagement au service de la médecine, les priorités sanitaires du quinquennat, les ambitions de la présidence Hollande... et la capitale des Gaules, ville qu'il aime tant. Je lui adresse mes remerciements chaleureux et respectueux. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

JEAN-LOUIS TOURAINE

Député de la 3è circonscription du Rhône (depuis 2007)

Premier adjoint au Maire de Lyon (depuis 2001)

Professeur de Médecine

 

"Contribuer à restaurer de l'optimisme"

 

Jean-Louis Touraine itw

(Source de la photo : http://www.jeanlouistouraine.net)

 

 

Q : 28/08/12

R : 11/10/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Avant d'être un homme politique, vous vous êtes illustré dans le domaine de la santé. Professeur de médecine, vous vous êtes spécialisé, au cours de votre carrière, dans l'immunologie, les techniques de greffe, et la lutte contre le SIDA, notamment...

 

Qu'est-ce qui vous a poussé à embrasser une carrière dans la médecine ? Qu'est-ce qui est le plus gratifiant lorsque l'on choisit cette voie ? De quoi êtes-vous le plus fier, s'agissant de ce parcours ?

 

Jean-Louis Touraine : Mon choix a probablement été guidé par le désir d'être utile, de me prouver que je pouvais apporter concrètement du bien aux autres. Je n’ai jamais regretté ce choix. Être médecin et chercher m’a beaucoup apporté. Il est très gratifiant de développer de nouveaux traitements qui guérissent les maladies antérieurement incurables, notamment chez l’enfant. Il est émouvant de les revoir 30 ans plus tard en pleine santé et parents à leur tour. L’une de mes fiertés a été le mettre au point et de réaliser les premières greffes de cellules souches fœtales au monde, puis les premières greffes in utero sur des fœtus demain.

 

 

PdA : Vous avez été réélu député pour un deuxième mandat en juin dernier. À ce titre, et de par votre expertise, vous jouerez un rôle éminent dans la détermination de la politique sanitaire de notre pays. Quelles devront être les priorités en la matière ?

 

J.-L.T. : Redonner à l'hôpital public les moyens matériels et humains pour remplir sa mission de soins de qualité pour tous, de recherche et d'innovation, d’enseignement. Simultanément redynamiser, sous plusieurs formules, la médecine de premier recours, partout sur le territoire français. Organiser le parcours de soins. Promouvoir le progrès, la prévention. Pour effectuer tout cela, on exerce un contrôle médicalisé de l’évolution des coûts de la santé.

 

 

PdA : La gauche a gagné les élections du printemps dernier, mais elle hérite d'une situation budgétaire particulièrement dégradée, couplée à une croissance quasi-inexistante. Le chômage ne cesse de progresser... Dans ces circonstances, quelles devront être les ambitions de cette majorité dont vous êtes désormais ? Qu'est-ce qui, en 2017, devra avoir été accompli ou au moins entrepris, quels résultats seront attendus pour que l'on puisse parler d'un succès de la présidence Hollande ?

 

J.-L.T. : Être député de la majorité offre beaucoup plus d'opportunités, de potentialités, de capacités de réalisation mais aussi de responsabilités qu’être député d'opposition. Dans la difficile conjoncture présente, la clé du succès réside d'abord dans le retour de l’emploi. Celui-ci nécessitera plusieurs années. Il conditionne en partie la redynamisation économique, la réindustrialisation, la consommation, l’équilibre des comptes sociaux, le pouvoir d’achat et le moral des Français.

 

 

PdA : Élu à Lyon depuis 1989, vous êtes depuis 2001 le premier adjoint au maire de la capitale des Gaules, en charge des déplacements, de la tranquillité publique et de la décentralisation. C'est sur ce dernier point que je souhaiterais vous interroger. Diriez-vous, en tant qu'élu local, que la philosophie qui anime le gouvernement concernant les collectivités territoriales va dans le bon sens ? Qu'est-ce qui, de votre point de vue, devrait être fait dans l'idéal pour une optimisation de la décentralisation à la française ? (Je pense aux compétences, aux ressources, à la représentation nationale...)

 

J.-L.T. : Oui, j'adhère à la philosophie de décentralisation, de simplification et clarification de la répartition des compétences telles qu’elles ont été exprimées par le gouvernement.

 

 

PdA : Quel bilan tirez-vous jusqu'ici de votre gestion, aux côtés de Gérard Collomb, de Lyon et du Grand Lyon ?

 

J.-L.T. : Il est difficile d'être juge et partie. C'est pourquoi je demande plutôt aux Lyonnais d'exprimer leur opinion sur l'évolution de Lyon et de son agglomération. Le plus souvent j'entends des points de vue très positifs sur l'évolution de notre métropole. Quant aux visiteurs, ils signalent régulièrement la beauté de notre ville et la qualité de la vie à Lyon. Beaucoup se disent impressionnés des progrès et changements notés depuis quelques années.

 

 

PdA : Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs pour les inciter à venir découvrir notre belle ville de Lyon (la deuxième ville de France... s'il est marseillais, il dira sans doute troisième...) ? Qu'est-ce que vous aimez à Lyon ? Quels sont les coins dans lesquels vous aimez déambuler, les bons plans que vous voudriez partager avec nous (restaurants, etc...) ?

 

J.-L.T. : Venir à Lyon pour travailler ou pour des loisirs, c'est saisir une opportunité de vivre dans une ville à taille humaine, ou la nature a repris toute sa place, où la sécurité est bonne et les déplacements aisés. Surtout, c'est profiter d'un art de vivre exemplaire où ont toute leur place la gastronomie, la culture, le sport, la santé. Et, de plus, les Lyonnais sont très amicaux et plus du tout « frileux », depuis longtemps maintenant.

 

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, Monsieur Touraine ?

 

J.-L.T. : Aboutir à faire passer les lois qui me paraissent nécessaires à l'amélioration des soins et de la santé des Français. Contribuer à restaurer de l'optimisme et de la joie de vivre. Puis me dire que je suis un « honnête homme » effectuant un « honnête travail » pour mes concitoyens.

 

 

PdA : La dernière question. En fait, une carte blanche, pour vous permettre de conclure l'interview. Vous pouvez approfondir un sujet déjà abordé, en évoquer un autre, lancer un appel... Vous êtes libre ! Merci infiniment !

 

J.-L.T. : Dans l'épreuve que traversent la France et les Français, puissions-nous être tous solidaires ! En 1944-45, alors que nos parents tentaient de surmonter les difficultés d'une période encore plus délicate, le Conseil National de la Résistance a inventé le merveilleux système de solidarité nationale qu’est la Sécurité sociale. Le même esprit humaniste doit nous inspirer aujourd’hui.

 

 

 

Merci encore, Monsieur le député Touraine, pour vos réponses. Pour votre engagement... Phil Defer

 

 

 

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Merci

 

 

 

Le site de Jean-Louis Touraine

 

Jean-Louis Touraine sur le site de l'Assemblée Nationale

 

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30 septembre 2012

Laurent Bazin : "Le buzz est l'ennemi du bien-informer"

L'invité de Paroles d'Actu aujourd'hui... c'est un homme qui en a reçu d'innombrables. Laurent Bazin a été grand reporter, posté à Washington puis à Tel-Aviv pour TF1. Il a débuté sa carrière il y a vingt-cinq ans, c'était sur RTL, déjà... Un quart de siècle au cours duquel le journaliste s'est retrouvé aux premières loges pour observer, commenter la folle marche du monde comme les évolutions de notre temps. Il a rencontré les plus grands, discuté avec les meilleurs spécialistes. Acquis, également, une solide expérience des médias... LCI, Europe 1, i>Télé complètent jusqu'ici son parcours. Depuis la rentrée, il aide des centaines de milliers d'auditeurs à s'éveiller en douceur à la tête de "RTL Matin", la matinale de la station. Sur France 5, il remplace régulièrement Yves Calvi à l'animation des débats de "C dans l'air". Il a donc, je le disais, accepté de répondre à mes questions, portant sur ses deux émissions, sa carrière, le monde des médias... Je tiens à lui exprimer toute ma reconnaissance pour la générosité et la bienveillance qu'il m'a témoignées. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

LAURENT BAZIN

Présentateur de RTL Matin (RTL)

Présentateur de C dans l'air (France 5)

 

"Le buzz est l'ennemi du bien-informer"

 

Laurent Bazin

(Source de la photo : RTL)

 

 

Q : 27/09/12

R : 30/09/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Monsieur Bazin. Je pourrais débuter cet entretien en rappelant que vous êtes journaliste, que vous avez débuté sur RTL avant de travailler pour TF1, LCI, Europe 1, i>Télé... Je pourrais également ajouter que vous remplacez régulièrement Yves Calvi à l'animation de C dans l'air sur France 5... et que vous présentez la matinale de RTL depuis la rentrée. Je le pourrais... mais comment aimeriez-vous vous présenter vous-même ?

 

Laurent Bazin : Je suis journaliste, curieux, professionnel... Et effectivement, animateur de la matinale de RTL et joker d'Yves le lundi à C dans l'air...

 

 

PdA : Quel premier bilan tirez-vous de l'expérience RTL Matin ?

 

L.B. : C'est du plaisir, beaucoup de plaisir... Passé évidemment le moment où le réveil sonne. Mais même ça, ça va ! Non, chouette exercice, varié, enrichissant.

 

 

PdA : Revenons aux sources... Qu'est-ce qui vous a donné envie de devenir journaliste ?

 

L.B. : Je crois que j'ai toujours eu envie d'être journaliste. Je jouais à 10 ans à faire des émissions de radio avec mon frère ! À part un bref moment à l'adolescence où j'ai caressé l'envie de devenir vétérinaire, ça ne m'a jamais lâché.

 

 

PdA : L'actualité, son commentaire, c'est votre métier. Mais vous en êtes également, comme nous tous, spectateur. Quels sont les évènements qui vous ont le plus marqué, et pourquoi ? Les points forts de votre carrière ?

 

L.B. : Les accords israélo-palestiniens de Washington (1993, ndlr), parce que j'étais alors dans le bain, correspondant de TF1 aux États-Unis...

 

Mais plus que tout, le 11 septembre. Parce que ce jour là, j'ai compris qu'il fallait arrêter de penser en terme de : crédible, pas crédible ; probable, pas probable. Mais plutôt avancer en se disant que tout, même le plus invraisemblable - 2 avions dans une tour new-yorkaise... - pouvait arriver. Ça a été un choc. Et une sorte de révélation.

 

 

PdA : Le journalisme, c'est aussi des rencontres. Quelles sont celles dont vous êtes le plus fier ? Qui êtes-vous heureux d'avoir pu interviewer ?

 

L.B. : Clinton président. Mitterrand juste avant qu'il ne quitte l'Élysée... Mais c'étaient des interviews improvisées, presque volées... J'ai aimé rencontrer plus longuement des gens comme Arafat ou Shimon Peres, pour ce qu'ils représentent de haine, de passion et d'Histoire accumulées.

 

 

PdA : Qui rêveriez-vous d'interviewer ? Quelles questions souhaiteriez-vous poser à telle ou telle personnalité ?

 

L.B. : Obama, sans doute. Avec le risque peut-être d'être déçu... De me trouver face à un homme politique finalement assez standard, froid... J'aime les gens qui partagent, qui donnent lors des interviews... Ce ne sont pas forcément les plus connus !

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur l'évolution des médias d'information, sur le règne de l'info en continu, de l'instantané, peut-être au détriment d'une nécessaire prise de recul ?

 

L.B. : La réponse est dans la question ! Le buzz est parfois - souvent - l'ennemi du bien-informer. C'est superficiel, ça va trop vite. L'information en continu, c'est aussi une forme de zapping en continu... C'est la règle du genre. Je l'ai pratiquée. Ça doit nous pousser, nous médias traditionnels, à être encore plus exigeants, plus sélectifs. C'est notre défi pour les cinq ans qui viennent.

 

 

PdA : La campagne présidentielle américaine fait rage en ce moment. Que vous inspire-t-elle, et notamment le rôle qu'y jouent la communication, les médias ? Il y a des exemples à suivre en matière d'émissions politiques aux États-Unis ?

 

L.B. : C'est une campagne en trompe-l'oeil qui repose largement sur l'argent que les uns et les autres ont à y mettre. Une bagarre frontale qui éloigne le citoyen des vrais débats. Mais nous n'avons pas de leçons à donner. Cela dit, je dirais plutôt que les États-Unis devraient nous envier une émission comme "Des paroles et des actes", pratiquement inimaginable là-bas.

 

 

PdA : Comment préparez-vous vos émissions, en général ? Quel est votre rôle dans la détermination du contenu éditorial de l'une comme de l'autre ?

 

L.B. : Je prépare beaucoup, je lis et je discute beaucoup. Mais les exercices sont très différents. Je suis très investi dans les décisions qui concernent la Matinale de RTL, auprès de la rédaction comme des chroniqueurs. Pour C dans l'air, je m'en remets totalement au producteur Jérôme Bellay et à ses équipes dirigées par Manuel Saint-Paul. Je suis le mécano de la Matinale. C dans l'air, au contraire, c'est une sorte d'émission "clé en main".

 

 

PdA : Vous arrive-t-il parfois, lorsqu'un sujet ou un invité vous inspirent moins qu'à l'accoutumée, d'avoir du mal à véritablement intégrer le thème et animer la discussion ?

 

L.B. : Non. D'abord parce que je suis très en phase avec Jérôme Bellay. C'est vraiment la même culture d'info. Ensuite parce que tout est mis à ma disposition pour le faire bien...

 

 

PdA : Dans le même esprit, lorsqu'au contraire un débat vous parle particulièrement, avez-vous parfois du mal à vous retenir d'y prendre part ?

 

L.B. : Ça arrive... Surtout quand il s'agit de politique ! ;-) Mais pas au sens militant du terme. Plutôt dans le sens du grain de sel que j'ai envie de mettre.

 

 

PdA : Une question liée. Durant votre carrière de journaliste, vous avez "touché" aux relations internationales, à l'économie, aux sujets de société, à l'organisation de la République... Vous avez côtoyé les plus grands experts, les décideurs de premier ordre. Vous vous êtes vous-même familiarisé avec ces problématiques d'importance. N'avez-vous jamais eu la tentation de passer de l'"autre côté", de vous aventurer en politique ?

 

L.B. : Non jamais. J'ai du respect pour ceux qui le font. Je sais ce qu'ils sacrifient. Mais ce n'est pas mon métier.

 

 

PdA : La crise... enjeu majeur. Quelle est votre intime conviction à ce sujet ? Êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste quant aux perspectives de redressement et de "reprise", à échéance raisonnable, de la France et de l'Europe ?

 

L.B. : Je suis d'une nature optimiste... Mais c'est vrai que la situation est grave. Ce qui me frappe, c'est que les solutions - toutes les solutions - sont sur la table. Et que personne n'ose, - ni Sarkozy hier, ni Hollande aujourd'hui - ne semble décidé à franchir le pas.

 

 

PdA : Quittons un peu l'actualité, parfois brutale, souvent morose, et parlons un peu de vous. J'ai récemment découvert votre passion pour les bons vins, auxquels vous consacrez d'ailleurs un blog. Voulez-vous nous en dire plus ? Plus généralement, qu'est-ce qui vous permet de "décompresser", hors travail ? Qu'aimez-vous dans la vie ?

 

L.B. : J'aime effectivement beaucoup le vin. Depuis longtemps. Manger, aussi... Le vin de mes amis (http://levindemesamis.blogspot.fr), c'est une histoire d'amitiés avec des vignerons qui ont décidé de faire bio et bon. Ce sont des gens courageux et précieux dans un univers finalement très standardisé... J'ai même fini par acheter une vigne de Grenaches près de Carcassonne, que travaille mon copain Frédéric Palacios. Nous y produisons la cuvée "Cause toujours"... Dans un style très différent, je suis aussi fan de polars étrangers, suédois, islandais, entre autres...

 

 

PdA : Quels sont, à la radio comme à la télévision, les programmes, toutes stations et chaînes confondues, qui trouvent grâce à vos yeux ?

 

L.B. : À la radio, j'ai gardé un attachement tout particulier aux "Auditeurs ont la parole" que Vincent Parisot anime maintenant avec Elizabeth Martichoux. J'aime ce côté "À vous de jouer"... Le côté baromètre aussi, prise de pouls de la France... À la télé, le JT de David Pujadas sur France 2, "Des paroles et des actes", "C dans l'air" avec Yves Calvi et "Castle". J'adore les séries télé...

 

 

PdA : Quel est votre rapport à internet ?

 

L.B. : Raisonnable. Connecté mais pas accro... Je suis sur Twitter, un peu moins sur Facebook. Je surfe régulièrement sur les sites d'info via l'ordinateur ou mes applis Smartphone. C'est une source d'info. À tamiser impérativement !

 

 

PdA : Quels conseils donneriez-vous à un(e) jeune qui souhaiterait se lancer dans l'univers du journalisme ?

 

L.B. : Sois curieux de tout... Et ne va pas trop vite. Commence par le terrain, le reportage. Fais le plein d'images et de rencontres. C'est là que tout se passe !

 

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, Laurent Bazin ?

 

L.B. : Que ça dure !

 

 

PdA : La dernière question. En fait, une tribune libre, pour vous permettre de conclure l'interview comme il vous plaira. Merci infiniment !

 

L.B. : Je vous attends sur RTL lundi matin... C'est ça ma tribune !

 

 

 

Merci beaucoup cher Laurent Bazin pour le temps que vous avez bien voulu me consacrer. Pour votre gentillesse ! Phil Defer

 

 

 

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Merci

 

 

 

Vous pouvez retrouver Laurent Bazin...

 

Sur RTL : "RTL Matin" du lundi au vendredi, de 7h à 9h30

 

Sur France 5 : "C dans l'air" les lundis et à d'autres occasions

 

Sur son blog, "Le vin de mes amis"

 

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Times New Roman > Georgia : 30/09/12

29 septembre 2012

Véronique de Villèle : "Il ne faut pas penser qu'ils ne comprennent plus rien, c'est faux..."

Véronique de Villèle, ça vous parle ? Non ? Et si je vous dis... Véronique et Davina ? Voilà. Pendant sept ans, de 1981 à 1987, le duo culte a fait bouger toute la France avec son émission Gym Tonic. Elle était diffusée les dimanches, en fin de matinée, sur la chaîne qui s'appelait à l'époque Antenne 2. Aujourd'hui, Véronique aime toujours autant le sport, elle continue d'ailleurs de l'enseigner. C'est l'un des sujets qu'elle a accepté d'aborder pour Paroles d'Actu. Surtout, elle évoque pour nous le combat de sa vie, celui qu'elle mène au sein de la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer (ifrad). Et quelques uns des visages qui sont et resteront chers à son cœur : son père, sa maman, son filleul Max, Mireille Darc, Alain Delon, le docteur de Ladoucette, le professeur Dubois, Stéphanie Fugain...

 

Le questionnaire d'origine date du 13 septembre, quelques jours avant le grand gala de la Fondation. C'est sur cette base qu'a eu lieu, le 29 au matin, notre échange avec Véronique de Villèle. Un très beau moment, un moment d'émotions. Et quelques images, images d'une vie, images d'une femme de cœur... Merci infiniment, chère Véronique de Villèle. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

VÉRONIQUE DE VILLÈLE

Membre d'honneur de la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer

Membre du Comité d'organisation de la Fondation

 

« Il ne faut pas penser qu'ils ne

comprennent plus rien, c'est faux... »

 

Véronique de Villèle

(Photos fournies à ma demande par Madame Véronique de Villèle)

 

Entretien : 29/09/12

 

Paroles d'Actu : Bonjour, Véronique de Villèle. Comment allez-vous ?

 

Véronique de Villèle : Ça va très bien !

 

PdA : Pour le grand public, vous êtes avant tout et pour toujours la Véronique de Véronique et Davina, le duo mythique de l'émission Gym Tonic. Quel regard portez-vous sur cette expérience, avec le recul ?

 

V.d.V. : Cette émission est une magnifique expérience... Une rencontre immense avec un public enchanté. Un succès incroyable... Tous les dimanches matins, plus de douze millions de téléspectateurs... Fou ! Et ça a duré sept ans !

 

PdA : Que vous a apporté l'émission ?

 

V.d.V. : Une reconnaissance du public, un immense succès. Et le bonheur d'apporter dans des foyers loin de Paris un peu de bonne humeur et des exercices à faire chez eux, en famille.

 

Véronique et Davina

 

PdA : Aujourd'hui encore, vous continuez à donner des cours. Fitness, danse, pétanque... D'où vous vient cette passion pour le sport ? Quelle place tient-il dans votre vie ?

 

V.d.V. : Une place importante. L'exercice physique est obligatoire pour la santé. J'ai toujours fait du sport : natation, ski, golf, gym, et bien sûr pétanque. La pétanque est un sport où il faut réfléchir, c'est de la stratégie. On y fait aussi de l'exercice, on se baisse environ quarante fois pour ramasser ses boules...

 

PdA : Quel est, en substance, le message que vous essayez de transmettre à celles et ceux qui, nombreux et de tous âges, comptent parmi vos élèves ?

 

V.d.V. : De l'énergie, de la bonne humeur. D'être toujours positif. Travailler le corps, mais aussi sa tête. 

 

PdA : Ouvrons une page un peu plus politique... Vous vous êtes très clairement prononcée pour Nicolas Sarkozy lors de la dernière campagne présidentielle, apparaissant même comme "vice présidente" dans l'organigramme de son comité de soutien. Voulez-vous évoquer pour nous cet engagement ?

 

V.d.V. : Oui, pourquoi pas... J'aime l'intelligence de cet homme. J'aime son énergie. J'aime ses idées. Je l'aime tout court. En plus, il a de l'humour... Je pense qu'il a l'envergure d'un grand chef d'État, c'est tout ! Je le regrette énormément...

 

Véronique et NS

 

PdA : Sans transition... Engagement, toujours, d'une autre nature... Vous faites partie du Comité d'organisation de la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer (ifrad). Pourquoi cette cause vous tient-elle tellement à coeur ?

 

V.d.V. : Très à cœur... C'est une rencontre importante, avec le docteur Olivier de Ladoucette, il y a dix ans. À la mort de mon père, j'étais désespérée. Il m'a aidée, beaucoup parlé, et m'a dit, « Je vais avoir besoin de vous, besoin de toute votre énergie, nous allons créer une fondation pour aider les chercheurs sur cette maladie atroce, Alzheimer... ». J'ai dit oui.

 

Et voilà, depuis, j'y mets tout mon cœur. J'utilise mon "joli" carnet d'adresses et nous organisons des soirées de gala, des conférences, nous cherchons des donateurs. J'ai un de mes frères, Frédéric, qui m'aide beaucoup aussi avec ses relations. Maintenant, nous sommes une grande équipe, nous fonctionnons très bien. La Fondation est connue et nous aidons la recherche. Il y a dix ans, nous étions six !

 

PdA : Le 18 septembre dernier s'est tenu un grand gala au Cirque d'Hiver au profit de la Fondation, présidé par Alain Delon et présenté par vous-même. Quelles images en garderez-vous ?

 

V.d.V. : Ce que je vais vous dire est idiot ! Mais... grand souvenir, lorsque je suis sur scène pour présenter cette magnifique soirée et que j'appelle le président de la Fondation... Il arrive avec une bougie allumée, me l'offre, dit quelques mots sur moi et demande à la salle entière (neuf-cents personnes) de chanter « Happy birthday Véro »... Émouvant et magnifique ! Le soir du gala, le 18 septembre, était pile le jour de mon anniversaire !

 

Plus sérieusement, je garde le souvenir d'une belle soirée, d'un concert aux airs de Michel Berger... Et surtout, une tombola, avec des lots offerts par des maisons prestigieuses, qui a rapporté beaucoup d'argent, pour la recherche toujours. Qui plus est, tombola animée par Alain Delon et moi-même !

 

PdA : Quel message souhaiteriez-vous adresser aux malades, aux membres de la famille d'un malade d'Alzheimer, désemparés, démunis face à ce terrible fléau ?

 

V.d.V. : De toujours garder un espoir, de parler aux personnes malades, de ne jamais vous montrer agacé parce que vous n'avez pas de réaction en face de vous. Pour aider les malades, il faut leur raconter des choses de leur mémoire ancienne, ils réagiront bien plus que si vous insistez sur la journée d'hier, dont ils ne se rappellent plus ! Je sais que le plus douloureux est pour les familles, les accompagnants, mais il faut être généreux et doux avec les malades, ils n'en seront que mieux. Ne jamais penser qu'ils ne comprennent plus rien, c'est faux !

 

PdA : Qu'est-ce qui doit être entrepris par les différents acteurs, je pense notamment à l'État, pour s'y attaquer et y répondre de manière efficace ?

 

V.d.V. : Malheureusement, c'est l'argent, toujours l'argent, qui manque à la recherche... Alors, l'État doit continuer le Plan qu'avait lancé Nicolas Sarkozy (merci, Monsieur Hollande, j'ai vu qu'il s'y était engagé). Et puis aussi, impliquer de grosses institutions pour aider à faire avancer la recherche. Je voudrais aussi dire un mot sur un homme exemplaire, le professeur Bruno Dubois, qui se donne tant pour ses malades mais aussi pour la recherche. Il est également le président du Comité scientifique de la Fondation pour la Recherche sur la maladie d'Alzheimer.

 

PdA : Le 3 octobre sera publié votre ouvrage Véro trouve tout, dont la couverture annonce « 100 adresses, astuces, exercices et bons plans incontournables d'une vraie Parisienne ». Qu'aimeriez-vous dire à nos lecteurs pour leur donner envie de le découvrir ?

 

V.d.V. : Qu'il va leur rendre service ! J'ai toujours besoin d'avoir dans ma vie le mot "aider". Ce petit guide va vous aider à trouver une bonne adresse, une bonne combine, pas chère, et des petites astuces... Je pense qu'il va plaire, si j'en crois les échos... alors qu'il n'est pas encore sorti !

 

PdA : À quoi ressemblerait votre "journée idéale" à Paris ?

 

V.d.V. : Je dirais à ma sublime maman, « Prépare toi, on va se promener »... Mais elle n'est plus là, c'est le drame de ma vie en ce moment...

 

Véronique et sa maman

 

PdA : Très belle réponse... très émouvante... Quels étaient vos coins de promenades favoris, ceux où vous aimez toujours flâner aujourd'hui ?

 

V.d.V. : Le musée Rodin. La chapelle de la Médaille miraculeuse, rue du Bac. L'esplanade des Invalides. Et flâner au Bon marché...

 

PdA : Nous avons déjà évoqué plusieurs des aventures de votre parcours. J'ajouterai que vous avez été la secrétaire de Mireille Darc, actrice, femme de médias et de lettres...

 

V.d.V. : Secrétaire non, mais assistante. J'avais un rôle de petite sœur très débrouillarde qui disait toujours, « Ok, rien n'est impossible ». J'étais partout avec elle, puis avec elle et Alain. C'était extraordinaire. Que de souvenirs... J'avais à peine dix-huit ans... Et depuis, nous sommes inséparables. Je les aime pour toujours.

 

Véronique, AD et MD

 

PdA : Quels sont les autres combats qui vous tiennent à cœur ?

 

V.d.V. : La leucémie. J'ai dans ma vie un petit garçon qui est mon filleul. Il a passé six ans à l'hôpital ! Avec une leucémie, puis une rechute, puis un grave problème aux poumons, puis un coma de seize jours... Imaginez... un drame ! Aujourd'hui, Max a douze ans. Il a été un guerrier, il a tout gagné. Il va bien, il est brillantissime à l'école et le cinéma se l'arrache avec des rôles importants. Sa maman a écrit des livres sur Max, je vous les recommande (Gaëlle de Malglaive, ndlr). Ce petit garçon surdoué est un exemple pour tout les enfants qui ont cette maladie. Max est d'ailleurs la mascotte de l'association Laurette Fugain. Stéphanie est une amie et je la soutiens dans son combat. 

 

Max

 

PdA : Quelles ont été, jusque là, les plus belles expériences de votre vie ?

 

V.d.V. : Certainement nos émissions de télévision, ma rencontre avec Davina, ma rencontre avec Mireille Darc et Alain Delon, ma rencontre avec Max... Et, surtout, entretenir au jour le jour l'amitié. J'aime la fidélité en tout.

 

PdA : Davina, justement... vous êtes toujours en contact régulier avec elle ?

 

V.d.V. : Oui bien sûr, mais moins. Elle vit complètement dans son monastère du Poitou. Elle est heureuse. 

 

PdA : Quel message voudriez-vous adresser à nos lecteurs ?

 

V.d.V. : Qu'ils donnent un peu d'amour et de générosité autour d'eux. Il y a toujours quelqu'un de malheureux pas loin... il faut regarder et écouter... puis donner.

 

PdA : Un message à quelqu'un en particulier ?

 

V.d.V. : Oui, mais je le garde dans mon cœur...

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, Véronique de Villèle ?

 

V.d.V. : D'aller bien, et de toujours aider les autres...

 

PdA : Ce souhait, je le formule, de tout cœur .. La dernière question, qui n'en est pas vraiment une... Une tribune libre. Vous pouvez ajouter ce que vous voulez, pour conclure l'interview... Merci infiniment !

 

V.d.V. : Merci Nicolas pour ce joli moment avec vous.

 

La question en + (30/09)

 

PdA : On l'aura compris, votre actualité est chargée en ce moment. Quid de la suite ? Où pourra-t-on vous retrouver dans les prochains mois ? Quels sont vos projets ?

 

V.d.V. : Pas réellement de grand projet mais, surtout, continuer à aider la Fondation pour la recherche sur Alzheimer et commencer à penser au prochain gala de l'année prochaine !

 

Et puis avancer, quoi qu'il arrive... Avancer dans la vie, et peut-être aussi penser à une suite de mon livre qui sort le 3 octobre. J'aimerais Véro trouve tout à Marseille... en Corse... à New York... à Londres... à Limoges ! J'aimerais aussi une émission Véro trouve tout à la radio. L'idée que les gens appellent et qu'ils aient une réponse immédiate me plaît ! À bon entendeur...

 

 

Merci à vous, chère Véronique... Merci pour tout ! Un commentaire ?

 

 

Véronique et Max

 

 

Quelques liens...

 

 

Times New Roman > Georgia : 30/09/12. Présentation remaniée : 27/10/13.

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25 septembre 2012

Jean Besson : "La Chine est consciente de son nouveau statut"

« Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera. » Cette prédiction de Napoléon est vieille de deux siècles, mais elle semble bien coller, dans l'esprit, à la réalité d'aujourd'hui. Le monde ne « tremble » certes pas. Mais les inquiétudes sont palpables dans nombre des pays que l'on qualifiait jadis de « développés ». L'économie chinoise n'a cessé de croître, à vive allure, depuis les réformes libérales voulues par Deng Xiaoping, il y a un tiers de siècle. Soyons précis : pris individuellement, le Chinois moyen est plutôt "pauvre", quel que soit le calcul retenu, il se situe à peu près à la centième place du classement "PIB/habitant". Mais prise collectivement, la Chine, 1,3 milliard d'âmes, 1/6 de l'humanité, est un géant qui a récemment privé le Japon de sa médaille d'argent : elle est devenue la deuxième économie mondiale.

 

Atelier de la planète, elle inquiète les entreprises qui craignent de ne pas être assez compétitives et les salariés qui, eux, redoutent les délocalisations. Bénéficiaire de balances de paiements largement excédentaires, créancier majeur de l'Occident, Pékin jouit désormais, et sans doute pour longtemps, d'une certaine position de force. Elle inquiète aussi parce que son régime est ce qu'il est, parce que son "agenda" diffère souvent, du moins en apparence, de celui de Bruxelles ou de Washington... L'Empire du Milieu est-il réellement solide ? Quelles responsabilités s'apprête-t-il à assumer sur la scène internationale ?

 

Voici en tout cas l'un des (nombreux) sujets que Monsieur Jean Besson, président du groupe interparlementaire France-Chine depuis 1998, a accepté d'aborder, en exclusivité pour Paroles d'Actu. Sénateur de la Drôme depuis 1989, il siège à la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées. Il a également été vice-président du Conseil régional de Rhône-Alpes, en charge des affaires européennes et des relations internationales (2004-10). Administrateur de l'agence de développement économique Entreprise Rhône-Alpes International, il est aussi, depuis 2011 le président de Rhône-Alpes Tourisme.

 

Je tiens à le remercier, très chaleureusement, pour l'honneur qu'il a bien voulu me faire en répondant à mes questions. Un grand entretien au cours duquel sont abordées plusieurs thématiques : l'élection de François Hollande et les objectifs de la majorité nouvelle, la décentralisation, le Sénat, la France et ses entreprises dans la mondialisation, la diplomatie et la défense nationales, la Syrie et le Proche Orient, l'Empire du Milieu bien sûr... et un autre très joli coin de la planète, le beau département de la Drôme. Merci infiniment, Monsieur le Sénateur Besson ! Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

JEAN BESSON

Sénateur de la Drôme ; membre de la Commission des Affaires étrangères,

de la Défense et des Forces armées, président du groupe interparlementaire France-Chine.

Ancien vice-président de la région Rhône-Alpes, aux Affaires européennes et aux relations internationales.

 

« La Chine est consciente

de son nouveau statut »

 

Jean Besson

(Photo fournie par M. Jean Besson)

 

Q : 06/08/12

R : 25/09/12

 

Paroles d'Actu : Vous êtes membre du Parti socialiste depuis plus de quarante ans. Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez su que François Hollande allait effectivement devenir notre nouveau président de la République ? Que ressentez-vous aujourd'hui, à l'idée d'être, avec vos collègues sénateurs et députés, en première ligne pour la concrétisation du « changement » ?

 

Jean Besson : J’ai ressenti une joie mêlée de soulagement. La blessure du 21 avril était effacée. Je n’ai pu, aussi, m’empêcher de penser au 10 mai 1981. J’étais déjà militant socialiste. Cette victoire avait alors marqué un tournant historique dans la vie politique, un tournant dont j’avais pleinement conscience.

 

La victoire de 2012 a eu lieu dans un autre contexte. Nous avons derrière nous une expérience du pouvoir ; nous avons gagné au cours des années 80 et 90 nos galons de parti de gouvernement. François Hollande s’inscrit dans cette évolution du Parti socialiste que je qualifierai de « réaliste ». Il faut dire que la conjoncture se prête moins à l’utopie qu’à la nécessité de surmonter une crise sévère et de réinsuffler de la justice sociale. En tant que parlementaire, j’ai un devoir de responsabilité que je partage avec l’ensemble de mes collègues de la majorité. Des engagements ont été pris par le nouveau président de la République, et le parlement sera un acteur actif du changement nécessaire.

 

PdA : Le « changement », justement. Beau slogan. Mais qu'y a-t-il derrière ?

 

J.B. : Le changement, ce n’est pas la « rupture » ni la révolution, cela passe par des mesures concrètes, graduelles, qui modifient la vie des gens au quotidien.

 

PdA : Sur la base de quels résultats considérerez-vous, au printemps 2017, que la présidence Hollande aura été un succès ?

 

J.B. : L’emploi, et en premier lieu l’emploi des jeunes, qui atteint près de 25% des moins de 25 ans, se situe au cœur du programme de François Hollande. Ce sera sans nul doute un des marqueurs de son quinquennat et le critère d’évaluation de sa réussite en 2017. En tout état de cause, un pays qui se coupe de sa jeunesse est un pays sans avenir. Redonner espoir aux jeunes générations qui sont, depuis trop longtemps, sacrifiées sur l’autel de la crise économique est un investissement à long terme, le seul qui puisse redresser durablement un pays en perte de confiance et de repères. Mais il faut un minimum de temps pour obtenir des résultats, en particulier dans ce domaine.

 

PdA : Comment définiriez-vous "votre" socialisme ?

 

J.B. : Je me qualifierai volontiers de social-démocrate et, contrairement à l’air du temps, je crois que cette famille politique a un bel avenir devant elle, à condition qu’elle fasse son « aggiornamiento ». Aujourd’hui, la foi dans « l’efficacité absolue des marchés » et dans leurs « capacités autorégulatrices » a vécu. La crise remet au goût du jour des idées fortes de la gauche telle que je la conçois, comme la régulation et la décentralisation.

 

La social démocratie, historiquement, est une démarche et un projet visant à garantir un compromis plus équilibré entre le travail et le capital, ce par le jeu de la concertation. Le rapport de force entre les deux s'est rompu d’une manière spectaculaire depuis dix ans, à lavantage dun capital mondialisé, qui s’est affranchi du pouvoir politique. C'est réellement à ce défi que le courant réformiste est confronté. Mais celui-ci ne pourra être relevé que dans une Europe plus intégrée, plus régulatrice mais aussi plus démocratique.

 

Le courant réformiste dans lequel je m’inscris a par ailleurs intégré un principe de réalité économique que je résumerais ainsi : il n’y a pas de croissance, donc de redistribution, sans création de richesses, et pas de création de richesses sans compétitivité.

 

PdA : Vice-président de la Région Rhône-Alpes entre 2004 et 2010, vous avez eu la charge des affaires européennes et des relations internationales. Quel bilan tirez-vous de cette expérience ? De quoi êtes-vous le plus fier s'agissant de cette charge ?

 

J.B. : J’ai été très heureux d’exercer ce mandat. La coopération décentralisée a un bel avenir devant elle, même si nos régions ne disposent pas encore de moyens suffisants comparativement, par exemple, à ses voisines allemandes.

 

Je suis fier, néanmoins, d’avoir fortifié, avec l’appui du président Jean-Jack Queyranne, les « Quatres moteurs pour l’Europe », regroupant le Bade-Wurtemberg, la Catalogne, la Lombardie et Rhône-Alpes, dans le but de créer une véritable force économique et d’innovation.

 

Cette réussite a inspiré d’autres territoires, avec la création en 2009 des «Quatre moteurs pour le Mercosul », réunissant l’État du Parana au Brésil, le département du Haut Parana au Paraguay, la province de Cordoba en Argentine et le département de Rivera en Uruguay.

 

PdA : Quel regard portez-vous sur l'action de l'agence Entreprise Rhône-Alpes International, dont vous êtes administrateur ?

 

J.B. : L’ouverture d’antennes ERAI (Entreprise Rhône-Alpes International, le bras armé économique de la région), notamment à Shanghai, dans l’État du Parana au Brésil, à Bruxelles, a conforté la dimension internationale de Rhône-Alpes.

 

Les États-Unis sont les premiers investisseurs étrangers en Rhône-Alpes, générant près de 40 000 emplois sur notre territoire. Fort de ce constat, ERAI s’est aussi implanté à Philadelphie, pour faciliter l'installation sur place des entreprises rhônalpines et, en 2010, la Pennsylvanie a ouvert un bureau de représentation permanent à Lyon.

 

PdA : Dans la plupart des autres grands pays européens, le niveau régional décentralisé est doté de pouvoirs, de compétences, d'une reconnaissance bien supérieurs à ceux dont bénéficient les régions françaises. Certes, notre pays, historiquement très unitariste, demeure à mille lieues du fédéralisme... Pour autant, un renforcement de nos régions vous semble-t-il souhaitable ? Quelles évolutions appelez-vous de vos vœux concernant cette collectivité que vous connaissez si bien ?

 

J.B. : Notre système jacobin est à bout de souffle, chacun peut en faire le constat. Les collectivités territoriales sont ainsi appelées à prendre de nouvelles responsabilités. Les États généraux de la démocratie territoriale, qui se sont déroulés au Sénat, le 4 octobre dernier, s’inscrivent dans ce processus nécessaire d’approfondissement de la décentralisation.

 

Le « fait régional », c'est-à-dire, la montée en puissance des régions, est une évolution inéluctable. Ce mouvement de fond exige, par exemple, que celles-ci puissent gérer elles-mêmes les fonds structurels européens. Je suis par ailleurs favorable à une meilleure articulation entre les domaines d’intervention des régions et des départements. Les régions doivent s’affirmer comme chefs de file du développement économique et de l’aménagement du territoire. Elles ont aussi vocation à prendre en main l'appui au développement international des PME et des entreprises de taille intermédiaire (ETI). La ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a reçu il y a quelques jours les présidents de régions pour évoquer les premières pistes d'une nouvelle stratégie à l'exportation permettant à quelque 10 000 PME et ETI de contribuer à la résorption en cinq ans des 26 milliards d'euros de déficit du commerce extérieur, ce en lien avec les pôles de compétitivité, les CCI, Ubifrance et la future Banque publique d'investissement. Dans la région Rhône-Alpes, nous disposons d’un outil supplémentaire qui a déjà fait ses preuves. ERAI, je l’ai déjà évoqué, propose des services sur-mesure pour accompagner les entreprises rhônalpines dans leur développement international grâce à ses 27 implantations dans le monde. Notre région a, de ce point de vue, pris une certaine avance qu’il convient de renforcer... 

 

PdA : Une question liée à la précédente... C'est au sénateur que je m'adresse plus particulièrement, cette fois. En général, les chambres hautes des parlements nationaux représentent les territoires, très souvent les collectivités régionales, qui sont d'ailleurs le niveau de référence pour l'Europe communautaire (fonds structurels...). En France, 95% des grands électeurs proviennent des communes. Seriez-vous favorable, à un rééquilibrage de la composition du Sénat au profit des régions ?

 

J.B. : On peut toujours discuter du mode d’élection des sénateurs et de la sur-représentation - bien réelle - des communes rurales que celui-ci induit. Je ne suis pas, a priori, contre le fait d’apporter de vrais correctifs à la représentativité territoriale et sociologique des sénateurs. C’est un chantier, un vieux serpent de mer, à dire vrai, qui reviendra immanquablement dans l’agenda politique. Ceci dit, le Sénat doit rester la maison des collectivités et plus particulièrement de la ruralité. C’est son ADN, sa raison d’être…

 

PdA : Vous êtes membre depuis 2008 de la prestigieuse Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées. Pourriez-vous nous présenter en quelques mots votre travail au sein de cette commission ? Qu'avez-vous appris en son sein ?

 

J.B. : La Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées est l’une des sept commissions permanentes du Sénat. À la différence de l’Assemblée Nationale, où il existe deux commissions distinctes, le Sénat a fait le choix d’une Commission unique afin d’avoir une vision globale des enjeux de politique étrangère et de défense.

 

Pour ma part, je suis chargé plus précisément de la diplomatie culturelle et d’influence. J’interviens, dans le cadre de la loi de finances, sur cette thématique qui m’est chère. À ce titre, j’ai mené une mission d’information à Belgrade portant sur l’expérimentation en cours du rattachement du réseau culturel de la France à l’étranger au nouvel opérateur de l’action culturelle extérieure, l’Institut Français.

 

Par ailleurs, j’ai participé, avec l’ensemble de mes collègues, aux travaux sur le Livre blanc de la Défense. En substance, la Commission estime nécessaire de préserver un effort somme toute modeste de 1,5 % du PIB pendant la période de crise et de faire un effort supplémentaire, une fois la crise passée. La sécurité, l’indépendance et la place de la France dans le concert des nations sont à ce prix. En deçà de ce seuil, ce sont les ambitions de notre pays dans le monde qu’il conviendrait de réexaminer.

 

PdA : Que vous inspire cette tragédie qui meurtrit la Syrie actuellement ? Quelles sont les actions de la Commission en la matière ? Que doit faire la France ?

 

J.B. : La Commission soutient et accompagne la politique de la France en Syrie telle que mise en application par Laurent Fabius.  La position de la France est claire : nous considérons que Bachar al-Assad est le bourreau de son peuple, qu’il doit partir, et que le plus tôt sera le mieux. La France est très présente au niveau international pour inciter les Syriens à trouver une transition politique.

 

Mais si la tentation d’intervenir militairement est forte et se justifierait au regard de l’horreur de ce régime, je reste pour ma part sur mes gardes quant à des solutions trop « va t-en guerre ». La situation est autrement plus complexe que celle, à priori comparable, de la Libye. Il se constitue en effet dans la région un arc chiite Irak-Iran-Syrie particulièrement puissant et dangereux et défendu, notamment, par la Russie et la Chine. Une intervention armée aurait des conséquences dont il est difficile d’estimer l’impact.

 

Permettez moi, d’ailleurs, d’évoquer la situation des Chrétiens, dont l’avenir apparaît sombre au sein du Proche-Orient. Les Chrétiens de Syrie représentent 10 % de la population, et la communauté internationale devra veiller à ce qu’ils ne soient pas les grands oubliés au moment de la constitution d’un nouveau régime, que j’appelle de mes vœux. 

 

PdA : Parmi les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, il y a la Chine. Vous êtes depuis 1998 le président du groupe interparlementaire France-Chine. Qu'implique une telle fonction ? Serait-il possible que vous nous racontiez quelques souvenirs marquants liés à celle-ci ?

 

J.B. : Je rappelle toujours, avec satisfaction, que je suis président du premier groupe interparlementaire en nombre d’adhérents. Son « succès », si vous me permettez l’expression, ne se dément pas. Ainsi, depuis 1998, j’agis aux côtés de plus de 100 députés et sénateurs afin de développer un partenariat à la fois politique, économique, culturel, scientifique, essentiel au rayonnement de notre pays dans un monde en plein bouleversement.

 

PdA : Avant d'être à la tête de ce groupe interparlementaire, quel regard portiez-vous sur la Chine ? Comment celui-ci a-t-il évolué ?

 

J.B. : J’ai toujours été passionné par ce pays-continent. J’avais très tôt pressenti, pour reprendre une expression célèbre, son « réveil ». La civilisation chinoise est fascinante à plus d’un titre, et notamment parce qu’elle est la plus vieille du monde : elle remonte à plus de 10 000 ans ! Il est incontestable que le développement exponentiel de la Chine depuis dix ans remet en cause certaines traditions et crée des tensions sociales de grande ampleur, particulièrement dans les régions de l'intérieur. Un vrai choc des cultures a lieu au sein même du pays, entre une Chine rurale et une autre, située sur la façade maritime, en plein boom économique et culturel. Pour autant, ce pays a réussi, jusqu’à maintenant, à intégrer les éléments de la modernité occidentale à une vitesse impressionnante, sans se couper de ses racines. Le renouveau du confucianisme en est l’illustration. D’autre part, la montée en puissance d’une classe moyenne et l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants seront deux indicateurs très intéressants de l’évolution prochaine de la Chine.

 

PdA : La Chine, superpuissance en devenir, semble avoir beaucoup d'ambition, tant aux plans économique que géopolitique. Parce que le régime qui la dirige est ce qu'il est, parce que nous méconnaissons ce peuple et ce pays, également... la Chine inquiète. En France. En Europe. Aux États-Unis. Ces peurs sont-elles justifiées ?

 

J.B. : En 2010, la Chine est devenue la deuxième puissance mondiale. Ce pays-continent produit à présent près de cent fois plus de biens et de services qu’en 1978. Ce qui représente une croissance moyenne d’un peu plus de 10 % par an. Des chiffres qui peuvent faire peur.

 

La boutade « God made heaven and earth, and everything else is made in China » (« Dieu a fait le ciel et la terre, et le reste est fabriqué en Chine ») n’est pas complètement dépourvue de crainte. Mais la peur naît souvent de l’ignorance. La Chine est consciente de son nouveau statut sur la scène internationale et c’est pour elle un objet de fierté nationale. Mais elle mesure, dans le même temps, les nouvelles responsabilités qui lui incombent, notamment en matière environnementale. La Chine est le premier producteur de CO2, en partie parce qu’elle est à présent le plus grand marché automobile du monde. Depuis l’année dernière, on y vend chaque mois plus de voitures qu’aux États-Unis ! Dans ce contexte, les problématiques écologiques sont devenues une priorité des dirigeants chinois. Je peux le mesurer à l’occasion des Rencontres du groupe interparlementaire France-Chine que j’organise au Sénat. Depuis plusieurs années, les thématiques choisies portent sur des questions de développement durable comme, par exemple, « Les éco-villes et la maîtrise de l’urbanisation ». Cette année, nos sixièmes rencontres porteront sur le thème « L’énergie durable pour tous : enjeux et solutions ».

 

Ainsi, la Chine, toute nouvelle superpuissance qu’elle est, se trouve confrontée à des défis qui demandent des solutions globales et requièrent des démarches coopératives. La France et l’Europe ont vocation, dans ce cadre, à rester des partenaires incontournables, à condition qu’elles s’en donnent les moyens, à la fois politiques et économiques. Sans verser dans l’angélisme, la Chine n’a pas de visée coloniale ni d’intentions belliqueuses, mais elle reste très sensible aux problèmes de frontières. La nouvelle vague de manifestations anti-japonaises qui s’est manifestée dernièrement contre la nationalisation par Tokyo des îles Diaoyu, situées en mer de Chine, rappelle que les enjeux de souveraineté territoriale restent toujours d’actualité, en particulier dans cette partie du monde.

 

PdA : Diriez-vous qu'en matière de politique monétaire, de relations commerciales et d'investissements internationaux, les Chinois jouent un jeu franc avec les Européens ?

 

J.B. : Le sommet annuel entre l'Union européenne et la Chine a eu lieu récemment à Bruxelles sur fond de tensions commerciales, mais aussi d'espoirs européens quant au soutien chinois à leurs dettes. La Chine est le premier créancier de l’UE, il convient de ne pas l’oublier. Il faut dire que les Chinois disposent de colossales réserves de change, évaluées à plus de 3 200 milliards de dollars. Le mois dernier, les autorités chinoises ont assuré que, malgré de graves inquiétudes sur l'Europe, Pékin allait continuer à acheter des obligations d'État des pays européens.

 

L'Union européenne est la première destination des exportations chinoises et le deuxième fournisseur de la Chine, derrière le Japon. La Chine est aussi le deuxième partenaire commercial de l'Union, juste derrière les États-Unis. Nos intérêts sont donc étroitement mêlés. Mais il est vrai que nos relations commerciales souffrent de graves déséquilibres. C’est pourquoi, je suis favorable à l’instauration d’un « juste échange » dont les principes sont la réciprocité – si la Chine a le droit d’accéder à nos marchés publics, nous devons avoir le droit d’accéder aux siens ; l’équilibre – si la Chine exporte pour 280 milliards d’euros en Europe, l’Union européenne doit pouvoir exporter pour à peu près autant vers la Chine, et non 130 milliards, comme c’est aujourd’hui le cas ; l’équité – nos marchés doivent être ouverts aux produits des pays les moins développés sans droits de douane ; et, enfin, le respect des normes européennes et internationales établies par les grandes gonventions – normes sanitaires de protection des consommateurs, édictées par l’Union européenne, mais aussi normes environnementales, sociales, humanitaires.

 

Quant à la question de la monnaie, il est évident que la sous-évaluation du yuan a permis à la Chine de devenir le premier pays exportateur et l’usine du monde. Mais les choses évoluent. Pékin a décidé de procéder il y a quelques mois au doublement du plafond de fluctuation du yuan.

 

L'appréciation devrait continuer, sans doute pas spectaculairement, du moins tant que les inquiétudes concernant le marché européen resteront aussi fortes. L'Europe est le premier importateur de la Chine, une importante évaluation à la hausse du yuan doit donc aujourd'hui être écartée.

 

PdA : Nous quittons l'Empire du Milieu... pour retourner à notre bonne vieille France. À votre département de cœur et d'élection, pour être plus précis. J'ai nommé, la Drôme. La promotion du tourisme est depuis longtemps l'un de vos chevaux de bataille. Vous présidez depuis 2011 le Comité régional du tourisme Rhône-Alpes...

 

J.B. : J’ai la chance d’être président de Rhône-Alpes Tourisme, et ce mandat s’inscrit dans la continuité de mes fonctions précédentes. J’ai été, avec mon ami Jean Mouton, ancien président du Conseil général, le créateur de la Drôme provençale, dans les années 90. Ce concept est devenu, au fil des ans, une marque à part entière, connue et reconnue dans l’Europe entière.

 

PdA : Quels arguments mettriez-vous en avant pour inciter nos lecteurs à venir découvrir votre beau département ?

 

J.B. : La Drôme est un département magnifique. Je ne peux qu’encourager vos lecteurs à s’y rendre et à (re)découvir ses merveilles. Je pense d’abord à ses paysages aussi diversifiés que ceux de la Drôme provençale, du Vercors, de la Vallée de Drôme ou bien encore de la Drôme des Collines.

 

La Château de Grignan, de Suze-la-Rousse, le Palais du facteur cheval, la ferme aux crocodiles sont quelques pépites citées en vrac qui balisent un territoire d’une richesse naturelle et patrimoniale exceptionnelle. Mais je ne voudrais pas faire de favoritisme et c’est la région Rhône-Alpes dans son ensemble que je souhaite mettre en valeur. Fière d’abriter huit parcs naturels et des sites exceptionnels, comme le Mont Blanc et les gorges de l’Ardèche, Rhône-Alpes offre toute une palette de paysages : montagnes, vignobles ou douces vallées, champs de lavande ou oliveraies, dont je suis fier d’être le représentant à l’international.

 

 

Merci encore de tout cœur, Monsieur Besson, pour votre générosité et pour le grand intérêt de vos réponses ! Merci également à votre collaborateur. Phil Defer Un commentaire ?

 

 

Quelques liens...

 

 

Times New Roman > Georgia : 30/09/12. Présentation remaniée : 21/11/13.

21 septembre 2012

Jean Michel Wizenne : Le "plus grand échec social de l'Amérique"

"Née de la rencontre entre Marie Claire Saez (Astrologue Thérapeute) et Jean Michel Wizenne (Chanteur, guitariste de Medicine Groove), l’association Oiseau Tonnerre a pour but de restaurer le lien qui lie Français et Indiens Sioux Lakota, depuis le 17è siècle. Grâce à ses missions d’échanges, de solidarité et d’informations, l'association Oiseau Tonnerre vous permet de participer à cette aventure humaine qui a vu le jour lorsque l’Amérique était Française." C'est en ces termes que l'équipe de l'Association Oiseau Tonnerre présente, succinctement, ses activités sur la page d'accueil de son site internet. L'Oiseau Tonnerre... "Thunderbird" en anglais. Du nom d'un oiseau légendaire issu d'un folklore commun à plusieurs tribus amérindiennes. L'image est belle, mais sur le terrain, la réalité d'aujourd'hui ne l'est pas forcément... J'ai souhaité interroger le président de l'Association, Monsieur Jean-Michel Wizenne. Il a accepté d'évoquer pour Paroles d'Actu son expérience auprès des Lakota. L'expérience inoubliable d'un aventurier, devenue aujourd'hui son engagement... Je le remercie de m'avoir accordé un peu de son temps. Et d'avoir bien voulu partager avec nous ses constats, très éclairants et très sombres à la fois... et quelques belles leçons de vie... Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

JEAN MICHEL WIZENNE

Président de l'Association Oiseau Tonnerre

 

Le "plus grand échec social de l'Amérique"

 

 

Q : 28/07/12

R : 20/09/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Qui êtes-vous, Jean-Michel Wizenne ?

 

Jean Michel Wizenne : Je suis un Musicien né à Marseille en 1967 d’origines Corse, Catalane et Italienne mais sans casier judiciaire ce qui représente un score vu les statistiques de la région… Par contre, ça a sans doute contribué à nourrir la graine rebelle et non obéissante qui continue de m’embringuer dans toutes sortes d’aventures.

 

 

PdA : Parlez-nous de l'Association Oiseau Tonnerre. Qu'est-ce qui vous a poussé à cet engagement ?

 

J.M.W. : L’association Oiseau Tonnerre permet à des prisonniers Amérindiens incarcérés aux USA de trouver des correspondants en France et dans d’autre pays.

 

L’idée m’est venue lors de mon premier voyage dans la Dakota du sud en 2004 et lors de cérémonies auxquelles j’ai assisté à l’intèrieur d’un Pénitencier Maximum sécurité ou était incarcéré un ami Lakota.

 

Juste avant la fin de la journée, au moment de dire au revoir, un des jeunes prisonniers a couru vers moi et m’a dit : « Reviens et emmène des gens, parle de nous car c’est le seul moment où nous existons... » C’est quelque chose dont on se souvient longtemps…

 

L’association permet aussi de collecter des habits chauds pour les enfants de la réserve de Rosebud. Le taux de mortalité infantile étant le même qu’à Haïti, l’arrivée de l’hiver fait un carnage.

 

 

PdA : Qui sont les Lakotas ? Quel est ce lien si spécial qui les lie aux Français ?

 

J.M.W. : Les Lakotas sont des Indiens des plaines d’Amérique du Nord. Les derniers à avoir abdiqué avec les Apaches. Ils ont été très souvent représentés dans les westerns. Ceci étant du à la célébrité de leurs personnages comme Sitting Bull, Crazy Horse, Nuages Rouges, etc…

 

L’amitié Franco - Lakota est séculaire. Le premier Blanc rencontré par les Lakota était Français.

 

Aujourd’hui, un tiers des Indiens Sioux Lakota portent un patronyme Français. Ceci est dû aux innombrables Trappeurs et Militaires français ayant choisi de rester avec eux et d’adopter leur mode de vie.

 

Pour être précis? il faudrait que je développe cette histoire sur 10 pages, car c’est trois siècles de l’histoire de France dans cette partie du monde qui n’ont été que succinctement relatés.

 

 

PdA : Quelques mots sur les voyages que vous avez effectués sur place ?

 

J.M.W. : Au départ, mon premier voyage chez les Lakota avait un but que l'on peu qualifier de spirituel. Bien que je sois aux antipodes du mouvement New Age qui considère tout individu portant une plume sur la tête comme un sage potentiel, je voulais étudier et essayer de comprendre leur vision des choses.

 

Ces voyages se sont rapidement transformés en découverte du plus grand échec social de l’Amérique, et j’ai rapidement été le témoin du cauchemar quotidien que représente la vie sur une réserve.

 

Bien sûr, je vois déjà certains lecteurs acquiescer en pensant à l’alcool, la pauvreté, mais non. Bien au-delà de ça, l’ethnocide n’a jamais cessé. Il a pris une autre forme plus perverse mais tout aussi efficace. Là aussi, il me faudrait des dizaines de pages, mais croyez-moi sur parole. C’est du Kafka…

 

Je n ai pas dansé avec les Loups mais plutôt avec des prisonniers.

 

 

PdA : Qu'est-ce qui vous a le plus marqué durant ces séjours ?

 

J.M.W. : Ce qui m’a le plus marqué… C’est simple. Seuls les plus vieux et les jeunes enfants sourient… Les plus vieux parce qu’ils ont fait le tour. Les enfants parce qu’ils n’ont pas conscience du cauchemar qui les attend…

 

 

PdA : Qu'avez-vous appris au contact des Lakotas que vous souhaiteriez transmettre à votre tour ?

 

J.M.W. : Au sein de mon âme, il y a une guerre entre deux chiens… Un bon chien et un mauvais chien… Celui qui va gagner, c’est celui que j’aurai nourri.

 

Il n’y a pas de Bon Chemin ou de Mauvais Chemin… Il y a seulement le chemin que TU fabriques.

 

Ce qui t’emmène directement à ce que la société d’aujourd’hui ignore volontairement :

 

NOUS SOMMES ENTIÈREMENT RESPONSABLES DE NOS ACTIONS ET DE LEURS CONSÉQUENCES.

 

Ça peut sembler de la philosophie de comptoir mais réfléchissez quelques minutes à tout ce que ça implique.

 

Il n’y a pas de mot en Lakota pour demander pardon… il faut réfléchir avant et assumer ensuite…

 

 

PdA : Que vous inspire leur situation aujourd'hui ? Quelles devraient être d'après vous les solutions à apporter aux problèmes qu'ils peuvent rencontrer ?

 

J.M.W. : Leur situation n’a rien d’unique, elle n’est pas étrangère au reste du monde. En fait, c’est une situation globale, mondiale, et les plus affaiblis sont plus durement touchés.

 

Leur mode de pensée ne s’adapte pas du tout à la société actuelle.

 

A l’instar de dizaines d’autres peuples « inadaptés » à la mentalité actuelle, il n y a aucune solution de leur côté si ce n’est de tout faire pour préserver la mémoire et la tradition en attendant l’inévitable déclin de la société dite du scorpion… Celle qui se tue elle-même.

 

 

PdA : Un message, un appel que vous souhaiteriez adresser, lancer à quelqu'un en particulier, à nos lecteurs ?

 

J.M.W. : Je n ai pas d’appel en particulier mais simplement une remarque à faire.

 

Le « système » dans lequel nous vivons a fait naître en nous au fil des siècles une entrave invisible qui nous empêche souvent d’engager cette PROFONDE RESPONSABILITÉ PERSONNELLE dont j’ai parlé plus haut. Si je dois faire une image, je dirais que cette entrave opère sous la forme de trois capteurs. La peur, la crainte, le doute…

 

La crainte de la mort, de la maladie, du manque d’argent… La peur de l'autre, de l’étranger, du voisin, de la différence. Le doute du lendemain, le doute de ses capacités, le doute de soi…

 

Chaque décision qui est prise, chaque choix qui est fait l’est toujours en fonction du taux de vibration de ces trois capteurs...

 

Pensez à la liberté, aux actions, aux projets, aux choses que vous auriez faites et que vous pourriez faire sans la dictature de ces trois capteurs...

 

 

PdA : Un souhait ?

 

J.M.W. : Que nos enfants puissent voir la paix.

 

 

PdA : Dernière question, qui n'en est pas vraiment une. Pour vous permettre de conclure l'interview comme il vous plaira. Vous pouvez approfondir tel ou tel point, aborder d'autres questions...

 

J.M.W. : Simplement en disant que depuis que cette aventure m’a happé, tous les aspects de ma vie ont été modifiés.

 

J’ai appris la langue Lakota pour mieux comprendre l’esprit car comme on dit chez eux « Un homme, une langue ».

 

Ma musique et le groupe de Rock que j'ai formé sont dédiés à cette histoire, ainsi que les conférences que je donne et qui abordent les sujets dont je vous ai brièvement parlé.

 

En bref, je ne suis un porte-parole pour personne, mais simplement un homme qui témoigne de ce qu’il a vu.

 

Je suis d’ailleurs en tournage de film sur le sujet. Alors bien entendu, ce que je suis en train de mettre en lumière lors du tournage ne m’apporte pas uniquement des Amis sur le sol Américain mais bon… Qu’aurais-je fait depuis le début de cette aventure si j’avais laissé sonner les trois capteurs Peur, Crainte et Doute ?

 

Je vous laisse sur ces dernières lignes, et d’ailleurs si parmi vous il y a des amateurs de Rock Socio / politique radical chanté en Sioux et en Anglais, ou des amateurs de conférences politiquement incorrectes, n’hésitez pas à me contacter si vous voulez organiser ça près de chez vous.

 

Toksa akewanciyankin’ktelo (On se revoit bientôt)

 

Jean Michel Miye yelo (Je suis Jean Michel et j’ai parlé)

 

Iyecetu welo (Qu’il en soit ainsi)

 

 

PdA : Vous parlez de la situation comme du "plus grand échec social de l'Amérique"... Comment en est-on arrivés là ? Comment expliquer le sort de ces populations ? (question posée le 21/09/12)

 

J.M.W. : (le 21/09/12) En fait, l'assimilation forcée programmée à la fin du siècle dernier a complètement raté. Elle a commencé par la création de "Boarding Schools" ou pensionnats, obligatoires pour tous les enfants des réserves. Ces pensionnats étaient calqués sur le modèle des casernes militaires, et tenus par les jésuites.

 

Les enfants étaient arrachés aux parents et emmenés de force pour y subir le programme désigné comme "tuer l'Indien pour sauver l'homme". Avec l'interdiction formelle de parler leur langue ou discuter de leur culture, sous peine de punitions corporelles, ces enfants apprenaient l'anglais en récitant des passages de la Bible.

 

Bien entendu on coupait les cheveux des garçons dès leur arrivée. Les enseignants ou plutôt les laveurs de cerveaux leur expliquaient que tout ce qu'ils avaient connus avant était diabolique etc, etc... On enseignait aux garçons la menuiserie et aux filles la couture, la cuisine...

 

Si bien que, des années plus tard, de retour chez eux, ces enfants devenus des adolescents n'avaient plus de relation avec leur famille, ne les comprenaient plus, ne savaient plus ce que être un Indien voulait dire. Et ils n'étaient pas pour autant devenus des Blancs...

 

On leur avait volé leur enfance, on leur avait volé la relation et les souvenirs que tout enfant du monde a avec sa Maman, son Papa, ses grands parents. J'emploie volontairement les mots Papa et Maman pour bien faire comprendre au gens que ce genre de traumatisme perdure toute une vie.

 

J'ai vu des vieux se mettre à pleurer en évoquant ça.

 

Pour ce qui est des boarding schools, si un jour vous y jetez un œil... regardez le cimetière qui n'est jamais loin de l'enceinte de "l'ecole" et vous en tirerez les conclusions vous même...

 

En ce qui concerne la continuation de l'ethnocide aujourd'hui...

 

Il faut savoir qu'à la base, au fur et à mesure de la conquête, leur terre a été confisquée en fonction de l'or ou l'argent que l'on y trouvait.

 

Les réserves sont des mini-territoires qui leur ont été alloués sur des terres pauvres et non propices à la culture... C'est à dire des terres qui ne valaient rien...

 

Sauf que voilà....on a fini par découvrir que dans de nombreux cas, les sous-sols de ces réserves étaient très riches en minerais comme l'uranium etc... et aussi en pétrole... Alors depuis, et encore plus aujourd'hui dans ce contexte de crise de l'énergie, je n'ai pas besoin de vous faire un dessin quant à la convoitise que provoquent ces terres indiennes. Ce qui est amplement suffisant pour justifier une "solution" pour le problème que constitue leur présence et leur soi-disant souveraineté sur ces terres...

 

 

 

Deux photos sélectionnées à ma demande par Jean Michel Wizenne...

 

Michael et JM

 

"Une photo de Michael Sharpbutte et moi dans les Bad Lands (Dakota du sud)"

 

 

Gerald et JM

 

"Une photo de Gérald Thin Elk et moi au parloir du Pénitencier Maximum sécurité de Sioux Falls (Dakota du sud)"

 

 

 

Merci encore à Monsieur Wizenne pour ses réponses !!!

 

 

 

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Merci

 

 

 

Pour en savoir plus... le site de l'Association Oiseau Tonnerre

 

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Édition : 30/09/12

 

Times New Roman > Georgia : 30/09/12

19 septembre 2012

Aurore Bergé - Jonas Haddad : Fillon ou Copé pour l'UMP ?

Qui succédera à Nicolas Sarkozy à la tête de la droite ? L'enjeu est de taille. L'UMP orpheline de son chef emblématique élira, au mois de novembre, son nouveau président. Celui-ci devra reconstruire un parti qui, jusqu'au mois de mai dernier, n'avait jamais connu l'opposition au niveau national. Remobiliser, redonner le moral aux troupes. Préparer la reconquête... Les militants devront départager deux hommes, les seuls à avoir pu recueillir les parrainages de 3% des adhérents. À ma gauche, l'ancien Premier ministre François Fillon, aujourd'hui député. À ma droite, Jean-François Copé, actuel secrétaire général de l'UMP et député-maire de Meaux. Une confrontation entre camarades, mais une confrontation quand même... Deux personnalités, des sensibilités différentes... Quant aux projets, il leur reviendra de les préciser, de les développer dans les semaines à venir... Chacun des candidats pourra en tout cas s'appuyer sur des équipes déterminées qui, comme lui, chercheront à convaincre les leurs sur tout le territoire. Dans les deux camps, d'anciens ministres, d'éminents politiciens mais aussi et surtout des militants inconnus mais enthousiastes, des jeunes... J'ai souhaité interroger deux jeunes responsables de l'UMP, engagés l'un et l'autre dans l'une des "teams". J'ai demandé à chacun d'expliquer son choix et de nous présenter ses meilleurs arguments en faveur de son champion. Je cède donc de nouveau la parole à Aurore Bergé, ex-porte-parole des Jeunes UMP, chargée de mission au sein de la fédération des Yvelines, ainsi qu'à Jonas Haddad, secrétaire national en charge de l'entrepreneuriat... Je les remercie d'avoir accepté de jouer le jeu ! Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer  EXCLU

 

 

ENTRETIENS EXCLUSIFS - PAROLES D'ACTU

 

AURORE BERGÉ

 

JONAS HADDAD

 

Aurore Bergé a été porte-parole des Jeunes UMP, elle est aujourd'hui chargée de mission au sein de la fédération UMP des Yvelines

 Jonas Haddad est le secrétaire national de l'UMP en charge de l'entrepreneuriat

 

 

Q : 17/09/12

R : 18/09/12

 

 

 

AURORE BERGÉ

 

"François Fillon est un homme de volonté

 

et de réformes"

 

Bergé Fillon

(Photo fournie par Aurore Bergé)

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Aurore Bergé. Jeune responsable UMP, vous soutenez François Fillon dans la course à la présidence du parti. Parlez-nous du François Fillon que vous connaissez... celui que le grand public ne connait pas forcément... Quel regard portez-vous sur l'homme ? Qu'est-ce qui vous inspire, vous convainc chez lui ? Pourquoi est-il votre candidat ?

 

Aurore Bergé : François Fillon est un homme déterminé et courageux. Il est un homme d’une intégrité et d’une exemplarité sans faille.

 

Il suffit pour s’en convaincre de regarder le lien si fort qui l’a uni à quelqu’un qui a tant compté dans l’histoire politique française, Philippe Seguin, et la filiation évidente qui en découle.

 

Il suffit de remarquer la confiance que lui a témoignée Nicolas Sarkozy en le nommant Premier Ministre et en le maintenant durant tout son mandat, preuve de la loyauté et de la fidélité de François Fillon !

 

François Fillon est un homme de volonté et de réformes. Il a été à l’origine des plus grandes réformes de ces quinze dernières années : télécommunications, école ou retraites puis celles accomplies aux cotés de Nicolas Sarkozy. Avec le Président de la République, il a été celui qui a recommandé de tenir sur les réformes les plus difficiles, malgré l’opinion ou les sondages. C’est grâce à leur complémentarité et leur pugnacité partagée que la France a su maintenir son rang et que les Français ont été protégés.

 

 

Paroles d'Actu : Quel message souhaiteriez-vous adresser à Jonas Haddad et, au-delà, à toutes celles et à tous ceux de vos camarades qui eux penchent plutôt pour Jean-François Copé, ou en tout cas ne se prononceraient pas a priori pour François Fillon ? Certes, Jean-François Copé est un homme que vous respectez... Mais pourquoi diriez-vous de François Fillon qu'il est l'homme dont le parti aura besoin dans les années à venir ? Quels sont vos meilleurs arguments pour tenter de convaincre les autres adhérents ? À vous !

 

Aurore Bergé : Je leur dirais que Nicolas Sarkozy n’a pas à être remplacé, car il est irremplaçable.

 

Je leur dirais que je ne veux pas un clone, un sosie ou un nouveau Nicolas Sarkozy.

 

Je leur dirais que l’UMP a besoin d’être remise en mouvement car les Français attendent que l’opposition soit incarnée pour croire à nouveau en la droite. Ils souhaitent une opposition ferme, inflexible sur ses valeurs et responsable.

 

Je leur dirais que l’UMP a besoin d’être rassemblée et de rassembler l’ensemble des forces de la droite et du centre, comme cela est d’ailleurs sa vocation première.

 

Parce qu’il est le mieux à même de rassembler,

 

Parce qu’il est le meilleur opposant à François Hollande,

 

Parce qu’il est le plus crédible pour assumer et porter avec fierté le bilan du quinquennat et des réformes réalisées avec Nicolas Sarkozy,

 

Je leur dirais que l’UMP a besoin de François Fillon !

 

 

 

 

JONAS HADDAD

 

"Jean-François Copé est le mieux placé

 

pour la reconquête"

 

Haddad Copé

(Photo fournie par Jonas Haddad)

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Jonas Haddad. Jeune responsable UMP, vous soutenez Jean-François Copé dans la course à la présidence du parti. Parlez-nous du Jean-François Copé que vous connaissez... celui que le grand public ne connait pas forcément... Quel regard portez-vous sur l'homme ? Qu'est-ce qui vous inspire, vous convainc chez lui ? Pourquoi est-il votre candidat ?

 

Jonas Haddad : C’est quelqu’un de profondément déterminé et qui sait entrainer à ses côtés des profils très variés. J’ai pu échanger avec Nicolas Sarkozy lors de la dernière campagne et j’ai retrouvé quelques similitudes. Ils ont une passion pour leur pays qui me semble commune car elle est communicative.

 

Au-delà de l’homme, le leader politique se caractérise par un trait de caractère essentiel : le courage. Sans remonter très loin, tout le monde sait qu’en 2007, il n’était pas dans le cercle rapproché de Nicolas Sarkozy. Pourtant, il a su apporter de nouvelles idées et faire du Parlement puis de l’UMP une plateforme pour avancer ses idées, d’une droite décomplexée.

 

Depuis plus d’un an, à 23 ans seulement à l’époque, il a décidé de me faire confiance en me nommant secrétaire national à l’entrepreneuriat des jeunes. Cette année m’a permis de rencontrer des associations, des militants, des Jeunes Populaires dans toutes les fédérations. J’en ai retenu une chose : les supporters de la droite républicaine veulent que l’on parle sans tabou de tous les sujets qui les préoccupent. Quand un jeune créateur d’entreprise, un jeune artiste ou un jeune dirigeant d’association me dit qu’il est heureux que l’UMP soit venue à sa rencontre, je considère qu’il faut le mettre à l’actif de Jean-François Copé.

 

 

Paroles d'Actu : Quel message souhaiteriez-vous adresser à Aurore Bergé et, au-delà, à toutes celles et à tous ceux de vos camarades qui eux penchent plutôt pour François Fillon, ou en tout cas ne se prononceraient pas a priori pour Jean-François Copé ? Certes, François Fillon est un homme que vous respectez... Mais pourquoi diriez-vous de Jean-François Copé qu'il est l'homme dont le parti aura besoin dans les années à venir ? Quels sont vos meilleurs arguments pour tenter de convaincre les autres adhérents ? À vous !

 

Jonas Haddad : Chère Aurore, je nous reconnais un point commun : nous aimons notre parti, notre pays. Avec d’autres, vous avez décidé de soutenir François Fillon mais donnons-nous un objectif : le respect durant ce combat démocratique. Notre implication à l’UMP ne s’arrêtera pas le 25 novembre, ne reproduisons pas les erreurs de la droite du début des années 90 qui s’était profondément divisée.

 

Pourtant, je considère que si nous les jeunes souhaitons méthodiquement reconquérir les villes, nous avons besoin de quelqu’un qui s’implique dans les rouages du parti, qui puisse détecter les jeunes talents. Combien de jeunes sont venus nous voir après les meetings de Nicolas Sarkozy nous demandant de s’impliquer ? J’ai vu à la Mutualité le soir du second tour des visages tristes mais qui voulaient regarder vers l’avenir. Je pense que Jean-François Copé est le mieux placé pour la reconquête. Il en a l’expérience depuis Meaux. Il en a l’envie depuis la création de Génération France. Il en a la méthode depuis sa prise de fonction à l’UMP.

 

Enfin, je suis persuadé d’une chose : les jeunes de notre parti ne supportent plus la chape de plomb que veut lui imposer une certaine gauche bien-pensante. Combien de jeunes sont venus me voir pour me dire leur colère quand François Hollande se disait candidat de la jeunesse ? Cette crainte n’en est que plus forte depuis qu’ils ont entendu parler de la dépénalisation du cannabis, des emplois « d’avenir » qui les envoient dans le mur. En réalité, ils détestent cette double perfusion qu’on veut leur imposer. Je pense que dans ce cadre, il nous faut une opposition déterminée, tonique car le risque est grand pour notre pays et à mon sens c’est Jean-François Copé qui incarne cette position.

 

 

 

Merci encore à tous les deux pour vos réponses. Le débat peut se poursuivre via les commentaires à cet articles... Quant au scrutin... que le meilleur gagne !

 

 

 

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Times New Roman > Georgia : 30/09/12

10 septembre 2012

Alain de Greef : "Canal ? J'envisage de me désabonner"

« Il avait une qualité de contact avec les gens qui était formidable (...) Il fait partie de la trentaine de personnes extraordinaires que j'ai côtoyées à Canal+. » C'est en ces termes qu'Alain de Greef a rendu hommage à Jean-Luc Delarue après la disparition de l'icône du PAF. Quelques heures avant l'annonce de ce triste évènement, survenu dans la nuit du 23 au 24 août, j'avais contacté M. De Greef pour lui proposer de lui poser quelques questions. L'ancien directeur des programmes de la chaîne cryptée m'a fait parvenir, très rapidement, son accord de principe. L'échange s'est réalisé dans la foulée.

 

La retraite ? Canal ? La télé d'aujourd'hui ? Celui qui fut, aux côtés de Pierre Lescure, l'un des piliers historiques de la 4 jusqu'à la page Vivendi se livre en toute liberté et sans langue de bois. La parole à un jeune retraité. À une voix qui compte dans l'univers de la télé... La parole à un pionnier... Merci infiniment, cher Monsieur de Greef, merci d'avoir accepté, avec bienveillance et générosité, mon invitation... Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer  EXCLU

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

ALAIN DE GREEF

Directeur des programmes de Canal+ (1986-2000)

 

« Canal ? J'envisage de me désabonner »

 

Alain de Greef

(Photo fournie par M. Alain de Greef)

 

Q. : 24/08/12 ; R : 03/09/12

  

Paroles d'Actu : Comment allez-vous, Alain de Greef ? Que devenez-vous ?

 

Alain de Greef : Très bien ! Comme un retraité qui en ce moment précis se la coule douce dans la chaleur provençale…

 

PdA : Sans faire dans la nostalgie (je ne pense pas que vous soyez homme à vivre dans le passé), quel regard portez-vous sur vos années Canal ?

 

A.d.G. : Sans doute la plus belle période de ma vie, même si je ne crache pas sur mes années ORTF, puis Antenne 2, qui ont été formidablement formatrices.

 

PdA : De quoi êtes-vous le plus fier s'agissant du temps - de 1986 à 2000 - où vous avez été en charge des programmes de Canal + ? Qu'est-ce qui guidait vos choix ?

 

A.d.G. : Je pense que ma première fierté fut, en 1984, deux ans avant de devenir patron des programmes, d’avoir inventé la multidiffusion des films, au contraire des rediffusions sans fin qui étaient le lot des chaînes à péage américaines qu’on me demandait de prendre pour modèle. Puis, bien sûr, Les Nuls, même si je n’y étais pas pour grand chose, si ce n’est de les avoir réunis. Nulle Part Ailleurs, parce que c’était beaucoup plus qu’une émission. Les Guignols, parce que, 25 ans plus tard, c’est toujours unique dans le Paf. Le Vrai Journal, parce que la bonhomie de Karl Zéro a permis à des reportages pointus d’être vus par dix fois plus de monde que les actuelles émissions politiques sur Canal+. Et encore tous ces gens exceptionnels avec lesquels j’ai bossé pendant quinze ans…

 

PdA : On a beaucoup entendu parler, sous Pierre Lescure et Alain de Greef, de l'"esprit Canal". A-t-il jamais réellement existé ? Si oui, il est mort depuis longtemps, non ?

 

A.d.G. : Ce n’est pas nous qui en parlions, mais les gens qui regardaient et trouvaient que cette télé n’était pas comme les autres. En tous cas c’était une question de personnes et nous sommes presque tous partis. Restent Groland, Les Guignols et Le Zapping

 

PdA : Vous regardez toujours Canal, aujourd'hui ? Quels sont, en tant qu'ancien directeur des programmes, mais aussi en tant que téléspectateur (abonné ?), les programmes de la chaîne que vous applaudissez ? Ceux que vous n'auriez pas validés ?

 

A.d.G. : Je regarde très peu en fait, juste Le Zapping et Les Guignols, quelques films, de moins en moins de foot, je regarde surtout L’Équipe du dimanche, malgré son présentateur souvent lourdingue. Je regarderai ce qui se passera dans les prochains mois, mais j’envisage de me désabonner de cette chaîne qui ne donne plus grand chose à mettre sous la dent de mes goûts marginaux…

 

PdA : Question liée. Quels sont, toutes chaînes confondues, les programmes qui trouvent grâce à vos yeux ? Je pense notamment aux chaînes étrangères. Vous les regardez ? Que peut-on en apprendre ? 

 

A.d.G. : Je regarde assez peu la télé. Mes principaux centres d’intérêt sont le jazz et je suis abonné aux deux canaux de Mezzo, la comédie pas trop beauf et là, faut faire le tri. Et enfin, surtout les émissions consacrées aux arts plastiques, au patrimoine, à la création, donc plutôt sur le service public, Arte compris. Je ne regarde que très peu les chaînes étrangères…

 

PdA : Vous avez écrit en 2005 Vous regardez trop la publicité (Flammarion), un livre très critique sur le Paf de l'époque, visant surtout la course à l’Audimat et aux annonceurs, au détriment parfois de la qualité des programmes. Les choses ont-elles changé ? 

 

A.d.G. : Je crois que c’est pire ! Il y avait dans ce livre l’idée de supprimer la pub sur le service public. Sarkozy l’a fait, mais sans fixer de nouveaux objectifs à ces chaînes. Surtout, sans reprendre mon idée principale, qui était de privatiser la 2 pour pouvoir financer France Télé sans pub et faire baisser la part de marché exorbitante des chaînes privées. Aujourd’hui, personne ne sait comment France Télé se financera dans les années à venir, et personne ne veut augmenter la redevance !

 

PdA : Que vous inspire la télé d'aujourd'hui ?

 

A.d.G. : Sur la télé d’aujourd’hui, je crois qu’il y a deux choses bien distinctes. Les gens qui ne reçoivent que la TNT et qui ont un choix indigent de chaînes qui diffusent presque toutes les mêmes choses, à quelques années de distance, hors le service public. Et puis ceux qui peuvent vraiment se composer un programme en ayant accès à un bouquet fourni, tel CanalSat.

 

PdA : Les Qataris, en pleine frénésie d'achats parisiens en ce moment, ont remporté avec Al Jazeera une victoire contre Canal dans le domaine des droits du foot. C'est inquiétant, pour la chaîne cryptée, et peut-être à terme pour le cinéma français ? L'argent n'a-t-il pas pris trop d'importance dans la balance des décisions d'attribution ?

 

A.d.G. : Nous vivons dans un monde libéral et il faut en accepter les règles, ou alors changer d’univers ! L’argent a longtemps été le moteur du succès de Canal +, notamment contre TPS. Aujourd’hui, Canal + serait plutôt la vitrine luxueuse de CanalSat, qui n’est pas près du gouffre, loin de là !  

 

PdA : Imaginons que le patron d'une chaîne naissante vous appelle demain pour vous proposer la direction de ses programmes, avec les mains totalement libres. C'est une offre que vous pourriez accepter ? À quoi ressemblerait votre grille ?

 

A.d.G. : Je n’ai vraiment plus la volonté de travailler, il y a des jeunes gens qui feraient ça mieux que moi. Ma devise depuis le précédent président est : « Travailler moins pour vivre mieux ! ». Je vis mieux…

 

PdA : Avez-vous en tête des concepts d'émissions dont vous rêvez, ou bien d'ex-projets avortés pour x ou y raison mais qui vous tenaient à coeur ? Vous aimeriez nous en parler ?

 

A.d.G. : Malheureusement non ! J’aurais aimé trouver le cadre nécessaire pour avoir des émissions qui parlent de jazz ou d’art plastique de manière populaire, mais je n’ai pas trouvé. J’ai bien deux trois idées pour d’autres types de programmes, mais c’est une question à plusieurs millions d’euros… ;-)

 

PdA : Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui croirait, justement, avoir en tête un concept révolutionnaire mais ne saurait comment s'y prendre ? Comment les choses se passaient-elles, lorsque vous étiez le patron des programmes ? 

 

A.d.G. : Pour ce qui me concerne, nous inventions nos émissions de flux avec mon équipe. Nous avions peu recours à d’autres. Mais si l’idée était lumineuse, nous pouvions partir au quart de tour. Par exemple, quand Hervé Chabalier de Capa m’a proposé le magazine 24 heures, je lui ai tout de suite dit « Ok ! ». Trois jours plus tard, je discutais le devis une petite heure avec lui. Plus de tournages en France, moins à l’étranger, donc moins cher et plus attractif (les Français s’intéressent surtout à ce qui se passe chez eux), et hop, nous étions d’accord ! Malheureusement c’était rare !

 

PdA : Votre popularité est aussi due, en grande partie, à votre marionnette mythique des Guignols. J'ai le souvenir d'un sketch très drôle concernant, justement, l'humour et le CSA (le sérieux de ce blog m'interdit de retranscrire la phrase que répétait votre personnage... lol) J'ai aussi en tête une saison où, en plein Festival de Cannes, votre fêtard de Guignol faisait tout pour éviter Pierre Lescure, terrorisé par ses questions sur les programmes de l'année suivante. C'était vraiment un calvaire, de décider de la grille de rentrée ? Vous l'aimiez bien, votre marionnette ?

 

A.d.G. : La grille de rentrée n’était pas un calvaire, bien au contraire. Mais oui, j’aimais bien cette marionnette, qui était plus que sympathique à mon égard !

 

PdA : Les Guignols vous font-ils toujours autant rire ?

 

A.d.G. : Je regarde les Guignols presque tous les soirs, et avec le même plaisir depuis le début. Même si je suis bien placé pour savoir qu’on n’est pas Molière tous les jours, je trouve les auteurs très pertinents.

 

PdA : Un élément connu de votre vie : vous aimez la musique (pas seulement The Rhythm of the Night de Corona) et le cinéma. Quel est votre top 5 dans ces deux domaines, ce que vous aimeriez que nos lecteurs découvrent ou redécouvrent ?

 

A.d.G. : Top 5 en musique... C’est trop peu pour quelqu’un qui, comme moi, écoute du jazz à longueur de journée, mais bon allons-y :

Top 5 des albums de ces derniers mois (ceux qui n’aiment pas le jazz instrumental circulez, y a rien à voir !)

- The Well, Tord Gustavsen.

- Knee-Deep In The North Sea, Portico Quartet.

- 301, Esbjörn Svensson Trio.

- The Art of Dreaming, Jacques Schwarz-Bart Quartet.

- Accelerando, Vijay Iyer Trio.

 

Pour le Top 5 du cinéma, j’aime autant montrer une liste de cinq films anciens que j’aime plutôt que des films de l’année, ce qui aurait un caractère promotionnel… Sans aucun ordre de préférence, et sachant que demain ma liste serait différente :

- La Dame de Shangaï, Orson Welles.

- All That Jazz, Bob Fosse.

- Philadelphia Story, George Cukor.

- L’homme qui tua Liberty Valance, John Ford.

- Lost in translation, Sofia Coppolla.

 

PdA : Quels sont, aujourd'hui, vos rêves ? Vos projets ?

 

A.d.G. : Vivre au soleil l’hiver, comme souvent les retraités !

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter ?

 

A.d.G. : Une santé d’enfer !

 

PdA : Souhaiteriez-vous adresser un message à nos lecteurs ? À quelqu'un en particulier ?

 

A.d.G. : Ma devise, « Travailler moins pour vivre mieux ».

 

PdA : La dernière question. En fait, une tribune libre, pour vous permettre de conclure l'interview. Comme vous le souhaitez. Vous êtes... libre ! Merci infiniment...

 

A.d.G. : Je suis profondément choqué par ce qui s’est passé en Tunisie, en Libye et en Egypte, et qui risque de se transmettre à l’ensemble des pays musulmans. Une révolution menée par des élites qui met à bas une dictature sanguinaire, suivie d’un suffrage universel où une majorité d’analphabètes s’expriment pour mettre au pouvoir une dictature religieuse non moins sanguinaire. Mais je suis également choqué de voir dans nos contrées les affrontements politiciens se passer à un niveau d’une bassesse révoltante. Donc, je suis pour la modération du suffrage universel par l’instauration d’un permis de voter. Il reposerait sur une connaissance correcte des institutions pour lesquelles on vote, avec une brève dissertation sur la démocratie qui permettrait de juger de la qualité d’expression, orthographe et grammaire compris, de l’aspirant citoyen…

 

 

La « santé d'enfer », je vous la souhaite de tout coeur, cher Alain de Greef ! Merci encore ! Phil Defer. Un commentaire ?

 

 

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Times New Roman > Georgia : 30/09/12. Présentation remaniée : 04/11/13.

30 août 2012

Pierre-Alain Weill : "Redonner tout son sens au mot progrès"

75%. C'est le taux marginal supérieur auquel le candidat Hollande souhaitait, s'il était élu, taxer les revenus au-delà d'un million d'euros. Une mesure phare, retenue par le nouveau président de la République. Elle ne résoudra en rien le problème de la dette publique. Mais le symbole est fort pour la gauche au pouvoir : il y aura des efforts à faire pour redresser le pays, ils devront d'abord être assumés par les plus riches. La "justice", exigence fondatrice du "changement". La force du symbole n'échappe pas non plus à la droite. Mais sa lecture est un peu différente. La gauche enverrait un très mauvais signal aux entrepreneurs, à ceux qui voudraient créer de la richesse, des emplois en France. Une partie du patronat s'en inquiète également. D'ailleurs, cette gauche, celle-là même dont le nouveau leader disait jadis qu'il n'aimait "pas les riches", a-t-elle jamais aimé les entreprises ? Les caricatures mises de côté, qu'en est-il vraiment ? Élémént de réponse avec une personnalité au profil atypique. Pierre-Alain Weill, secrétaire national adjoint chargé, au Parti socialiste, des PME, du commerce et de l'artisanat est aussi... un chef d'entreprise. Je le remercie d'avoir bien voulu jouer le jeu en répondant à mes questions portant sur des sujets importants, dont celui, primordial pour notre économie, de la vitalité des petites et moyennes entreprises... Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

PIERRE-ALAIN WEILL

Chef d'entreprise

Secrétaire national adjoint du P.S., en charge des PME, du commerce et de l'artisanat

 

"Redonner tout son sens au mot progrès"

 

Pierre-Alain Weill

(Photo fournie par M. Pierre-Alain Weill)

 

 

Q : 28/08/12

R : 29/08/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Vous êtes chef d'entreprise... et socialiste. Comment vivez-vous cette contradiction apparente ? En est-ce vraiment une, d'ailleurs ?

 

Pierre-Alain Weill : La droite se satisfait de l’état des choses et navigue en conséquence, la gauche cherche par la transformation le progrès. Pour « tracer la route », entraîner ses équipes, un chef d’entreprise doit définir l’objectif, le cap à attendre. À mes yeux le profit ne peut-être son seul objectif. Cela est d’autant plus vrai en temps de crise. Ce choix me semble donc bien cohérent. François Hollande s’est fait élire sur un programme, publié et chiffré. Il a expliqué aux Français son objectif, ce n’était pas le cas de son prédécesseur qui n’avait pas de programme, et peinait à défendre son bilan.

 

 

PdA : La droite et une bonne partie des entrepreneurs, du patronat ne cessent de dire que la mise en œuvre du programme économique de François Hollande serait dangereuse pour la création de richesses en France. Pourquoi dites-vous le contraire ?

 

P.-A.W. : Ce n’est pas l’avis de la CGPME, ni l’avis du cercle des jeunes dirigeants, qui représentent les petites et moyennes entreprises. Nous entretenons de bons contacts aussi avec les représentants des artisans. Concernant les dirigeant du CAC 40, si le programme de gauche leur semble plus contraignant, ils reconnaissent que, chaque fois que la gauche à dirigé la France, la croissance est revenue. Ils recevaient ce matin (le mercredi 29 août, date des réponses de M. Weill, ndlr) au Medef le Premier ministre pour que le travail à accomplir ensemble pendant cinq ans, ou plus, soit constructif. Notre volonté et nos propositions industrielles leur semblent intéressantes. Notre engagement de séparation des banques de dépôt et de crédit des activités plus spéculatives est semble-t-il ressenti par de nombreux entrepreneurs comme une mesure sage.

 

 

PdA : Vous êtes en charge au sein du PS des questions relatives aux PME-PMI. L'un des sujets les plus importants pour notre économie, de toute évidence... Que faut-il faire, d'après vous, pour inciter et aider nos PME-PMI qui le font trop peu à exporter ?

 

P.-A.W. : En France, le nombre des PME exportatrices est deux fois moins important qu’en Italie et quatre fois mois qu’en Allemagne. Ces écarts se sont aggravés puisqu’en dix ans de gouvernements de droite, 10 000 entreprises exportatrices ont disparu. L’appareil exportateur français est tiré par quelques très grands groupes multinationaux.

 

Le dernier point de ce triple constat n’est nullement une spécificité hexagonale ; en revanche, contrairement à nos voisins allemands et italiens, le renoncement au développement international est un mal français puisque 70% des primo-exportateurs renoncent à poursuivre leur effort d’implantation à l’export au bout d’une année. Nous devons simplifier l’accès aux information et aux aides. Mutualiser les projets export en repérant sur un même territoire des entreprises ayant des compétences complémentaires. Un projet à ainsi été couronné de succès dans la région Pays de la Loire en regroupant des chercheurs, industriels, des designers, des spécialistes de la commercialisation.

 

Il faut se concentrer sur les zones export à la portée des PME. Pour conquérir des marchés plus lointains, il faut associer par le portage des petites entreprises innovantes et des grand groupes mais dans un esprit de co-traitance plutôt que de sous-traitance. Le financement public devra se faire sous l’égide de la banque publique d’investissement qui verra le jour en 2013.

 

 

PdA : Quid de l'attraction d'investisseurs étrangers sur le sol français ?

 

P.-A.W. : La France est un des pays européens qui bénéficient le plus des investissements étrangers. Les critères principaux pour le choix des investisseurs sont la compétitivité hors coût, la qualité de nos infrastructures, les brevets et l’innovation. Sur tous ces points, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault souhaite donner une priorité. La marge de manoeuvre budgétaire est étroite du fait de la crise et de l’endettement accumulé.

 

Nous ne retrouverons pas les emplois perdus sans renouveler l’offre française à l’exportation. Il nous faut penser export à la conception des produits plutôt que de chercher à imposer à l’export des produits conçus pour le marché français.

 

 

PdA : Pour cette question, c'est surtout au chef d'entreprise que je m'adresse... Qu'est-ce qui, à votre avis, doit être fait pour favoriser le retour d'une croissance soutenue et durable en France ? Sur quels leviers jouer, hors ceux évoqués dans la question précédente ?

 

P.-A.W. : Comme chef d’entreprise je dirais 3 impératifs.

  • La formation, les métiers de demain doivent s’apprendre dès à présent. Il faut 5 à 7 ans pour former un jeune. Former des ingénieurs, donner envie aux plus jeunes de choisir ces métiers et, au sortir de l’école, convaincre ces jeunes ingénieurs de rejoindre des PME ou de créer leur entreprise.
  • Une nouvelle organisation de circulation de l’information dans les entreprises. Nous sommes très en retard.
  • Redonner le goût de la production, de l’innovation dans la façon de produire.

 

Cette crise n’est pas simplement une crise des subprimes ou une crise de l’Euro. Dans l’opposition, ces dix dernières années, nous avons travaillé à un nouveau modèle de développement plus social et plus durable. Pendant toutes ces années, nous étions dans les régions dirigées par la gauche au plus près du terrain, des entreprises, de leurs salariés. Nous avons beaucoup aidé, nous avons aussi beaucoup appris. Nous avions en charge la formation professionnelle, nous avons lancé des systèmes de financement et de cautionnements qui, en parallèle du systeme bancaire, ont permis à de nombreuses entreprises de résister. Nous devons continuer, aider à l’apparition de nouvelle filières, de nouveaux services, réfléchissant chaque fois au niveau le plus pertinent : Europe, France, région.

 

 

PdA : Que souhaiteriez-vous ajouter, Pierre-Alain Weill, pour compléter notre entretien et le conclure ? Merci infiniment !

 

P.-A.W. : Les objectifs à atteindre sont ambitieux, rien ne dit que nous allons réussir mais nous avons provoqué l’alternance et les Français nous font cette confiance. Si la crise ne facilite pas les choses, nous n’avons pas d’alternative, pas de conservatisme, pas de retour en arrière possible.

 

C’est un défi formidable et enthousiasmant à relever. Pour susciter l’adhésion à ces changements, nous devons montrer qu’ils sont justes. C’est ce qui a manqué dans les choix précédents. Nous devons redonner tous son sens au mot progrès.

 

 

 

Merci encore à Monsieur Weill pour ses réponses, très intéressantes ! Phil Defer

 

 

 

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Le blog de M. Pierre-Alain Weill

 

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Times New Roman > Georgia : 30/09/12

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