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Paroles d'Actu
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17 février 2013

Samuel Grzybowski : "D'abord se parler..."

À la mi-janvier, j'ai proposé à Samuel Grzybowski de l'interviewer pour Paroles d'Actu. Il m'a donné son accord, avec enthousiasme. Mes questions, qui lui ont été transmises le 20 janvier, portent sur l'objet, l'organisation et les activités de l'association Coexister, qu'il a fondée et qu'il préside. Sur le grand "tour" interreligieux qu'il entreprendra bientôt. Sur l'Église, celle de Vatican II, celle de demain. Fervent Catholique, Samuel Grzybowski plaide inlassablement pour que dialogues et échanges s'établissent entre les différentes religions. Un véritable sacerdoce. Peu après l'envoi de mes questions, une décision vécue comme "injuste, incohérente et scandaleuse" est intervenue. Une décision relayée par la presse : l'association Coexister perd son statut d'intérêt général. Un nouvel obstacle qui n'entamera pas la détermination sans faille de ce jeune homme d'à peine 21 ans...

 

Ses réponses, Samuel Grzybowski me les a transmises oralement, le 10 février (j'ai souhaité retranscrire l'enregistrement en en conservant la spontanéité). Quelques heures plus tard, une nouvelle est annoncée, elle fera réagir bien au-delà des frontières du monde catholique : le pape Benoît XVI renonce à sa charge, estimant qu'étant donné l'avancement de son âge, ses forces ne lui permettent plus de l'assumer convenablement. Une décision sage, empreinte de lucidité et d'humilité venant d'un homme, Joseph Ratzinger, qui a eu le courage de reconnaître, tout pape qu'il était, qu'il était humainement faillible. Samuel Grzybowski a accepté de me confier sa réaction (17 février), en marge de notre entretien : "Je suis particulièrement admiratif de cette décision. Sa capacité a surprendre révèle la force d'une Église éternellement jeune, toujours renouvelée !" Voilà pour l'actualité. Place à Samuel Grzybowski, 21 ans à peine. Place à demain, un demain résolument optimiste quant à une coexistence pacifique des Hommes... Merci ! Bonne lecture. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

SAMUEL GRZYBOWSKI

Président-fondateur de l'association Coexister

 

"D'abord se parler..."

 

Samuel Grzybowski

(Photo fournies par Samuel Grzybowski)

 

 

Q : 20/01/13

R : 10/02/13

 

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Samuel Grzybowski. Avant d'aller plus avant, qu'aimeriez-vous que nos lecteurs sachent à votre propos ? Quelle place la foi tient-elle dans votre vie ?

 

Samuel Grzybowski : Je suis étudiant en double licence Science Politique - Histoire politique à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Cela fait trois ans que j'étudie au sein de cette université, je suis en troisième année de licence.

 

Je suis également et surtout le président et fondateur de Coexister, le mouvement interreligieux des jeunes dans lequel je me suis engagé il y a maintenant quatre ans et dans lequel je crois discerner une part importante de ma vocation.

 

La foi tient une place fondamentale dans mon existence. C'est en m'engageant que je donne corps, que je donne cohérence à cette foi.

 

 

PdA : Vous êtes le président de l'association Coexister, que vous avez créée en 2009. Racontez-nous ce cheminement personnel qui vous a conduit à vous engager ainsi, pour cette cause ?

 

S.G. : Mon cheminement, je le décrirais en trois temps.

 

D'abord, l'école primaire dans laquelle j'étais. Sur 300 élèves, 42 nationalités étaient représentées. 7 religions, et trois principales sphères sociales. Des enfants d'ambassadeurs, qui étaient là puisqu'il y avait un internat pour les jeunes d'écoles primaires. Des enfants placés par la DDASS. Des enfants de la petite bourgeoisie du 15è, dont j'étais issu. Dans cet établissement, les jeunes de toutes sensibilités, de toutes religions, de toutes cultures coexistaient de façon pacifique. Du coup, j'ai eu la chance de pouvoir banaliser, dans le bon sens du terme, la diversité dès mon plus jeune âge comme quelque chose de constructif et de favorable à l'épanouissement. J'avais créé un club des cinq dans lequel il y avait deux Asiatiques, un Arabe et deux Occidentaux. Je leur rends hommage encore aujourd'hui, ils m'ont beaucoup apporté pendant cinq ans. On était une bande d'amis inséparables. J'ai pris conscience que les liens se tissaient notamment sur l'importance de la différence.

 

Un deuxième évènement fondateur, c'est le scoutisme. J'ai été scout pendant plus de huit ans. J'ai participé au Jamboree mondial en 2007 à Londres, qui avait lieu pour les cent ans du scoutisme sur les traces du premier camp scout. Celui-ci était sur Brownsea Island, juste en face de Londres, dans la mer, évidemment. Là-bas, j'ai fait une autre rencontre, une autre prise de conscience assez fondamentale. Déjà, que le scoutisme n'était pas chrétien, il était d'abord musulman. Il y a plus de scouts musulmans sur terre que de scouts chrétiens. Et que le scoutisme abritait une diversité phénoménale. On prenait conscience, une fois sur place, qu'il y avait des scouts du monde entier, unis par le foulard, unis par la chemise, unis par des valeurs communes, comme celles de Baden-Powell. Unis par des citations, des phrases affichées en grand au-dessus de la scène principale. Je me souviens de cette phrase, "Essayez de repartir de ce monde un peu plus beau que vous ne l'avez trouvé en arrivant" ou "Soyez le changement que vous voulez voir advenir pour le monde". Et en même temps, au-delà de cette unité très forte, il y avait une très grande diversité. Beaucoup de religions, beaucoup de cultures. Évidemment des milliers d'origines géographiques. 50 000 scouts qui venaient de 195 pays, de mémoire. Quelque chose de colossal. Ce paradoxe entre l'unité et la diversité m'a beaucoup appris. J'ai découvert très tôt que c'est par le caractère irréductible de nos différences que l'unité devient, elle, indestructible. L'unité ne peut pas s'appuyer sur des ressemblances, parce que les ressemblances ont tendance justement, parfois, à oublier la différence comme quelque chose de coercitif. Et à tort, on considère que la différence est inférieure ou subordonnée à la ressemblance. Je pense que c'est un risque, puisque la différence, les identités singulières reviennent souvent sur le devant de la scène. Si l'on n'apprend pas très tôt à les appréhender comme quelque chose de favorable à l'unité, ça pose problème. Très sincèrement, je dirais, de par mon expérience que c'est justement l'irréductibilité de nos différences qui rend indestructible l'unité.

 

Troisième évènement dans ce cheminement, la participation au train de la mémoire. Vers Auschwitz, en novembre 2008. J'ai participé à une expédition hors du commun. 28 heures de train dans un sens, 28 heures de train dans l'autre. Avec deux amies, une amie juive, une amie musulmane. Avec elles, j'ai eu la chance de lire les noms, en plein milieu du camp d'Auschwitz-Birkenau. Cette lecture à trois voix a aussi changé ma vie. C'était juste trois mois avant la création de Coexister. C'est donc en janvier 2009, trois mois plus tard, au moment de l'Opération Plomb durci que je participe à une manifestation contre l'importation du conflit en France. C'est au sein de cette manifestation que je lance un appel, un peu improvisé. Je propose alors aux jeunes de se joindre à moi pour créer une initiative interreligieuse entre jeunes.

 

 

PdA : À quoi la vie de l'association ressemble-t-elle ? Quelles sont ses activités au quotidien ?

 

S.G. : La vie de l'association au quotidien, c'est du travail ! (Rires) D'abord. Du travail, beaucoup de travail, encore du travail. Il y a beaucoup de projets à organiser. Il ne se passe pas des choses tous les jours mais il y a de gros évènements, plusieurs fois par an. Coexister oriente son action autour de cinq domaines :

- le dialogue interreligieux. Comment est-ce qu'on se parle, comment est-ce qu'on se respecte... ;

- la solidarité interreligieuse. Le fait d'agir ensemble avec des personnes de provenances différentes mais avec une destination commune ;

- la sensibilisation interreligieuse. Éveiller les consciences des lycéens, des collégiens, des étudiants... ;

- la formation interreligieuse. Pour donner des outils concrets, des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être ;

- les voyages interreligieux. Pour mettre dans un même "panier de crabes" des jeunes de différentes religions, ensemble, H24, nuit et jour, et les laisser appréhender, apprendre ce que cela implique.

 

Pour mener de front ces cinq domaines d'actions qui sont réalisés par nos dix groupes locaux aujourd'hui, nous avons une équipe nationale avec 37 jeunes actifs dont 10 qui constituent le comité de direction de l'association. Chaque groupe local est dirigé par un comité de pilotage d'au moins 7 jeunes aidé par un service civique volontaire à plein temps. Au niveau national, nous avons 9 temps partiel et un temps plein qui travaillent. Tous ces jeunes qui travaillent participent à donner du corps au mouvement. Je suis frappé au quotiden par ce travail, toujours dans la bonne humeur, parfois l'humour. Certains observateurs qui viennent nous voir disent qu'ils ont l'impression de voir une start-up, c'est-à-dire le contraste entre beaucoup de sérieux, beaucoup de professionalisme et en même temps beaucoup de déconnade. Il y a du café qui traîne, il y a de quoi manger partout... On est vraiment dans une logique de création et de croissance.

 

 

PdA : Quel bilan établissez-vous de la vie de Coexister depuis sa fondation ?

 

S.G. : Il faut laisser les chiffres parler, quatre ans plus tard. On était 11 au départ, on est 300 maintenant. Il n'y avait qu'un seul groupe, on en a 10. On n'avait réalisé qu'un seul projet, on en a réalisé plus d'une cinquantaine. On a rencontré 7000 jeunes. On en a formé 150. Emmené 75 en voyage. Pratiquement 500 jeunes ont participé à des programmes de dialogue. Le budget de l'association est également révélateur, il est passé de 900 à 30.000€ en trois ans. On a un prévisionnel de 100.000 cette année.

 

Au-delà des chiffres, pour moi, le bilan est très positif. On constate que l'avion décolle et qu'il est loin d'avoir atteint sa vitesse de croisière. Surtout, on a le sentiment de répondre à une vraie demande. Coexister n'a rien provoqué pendant trois ans, rien. On n'a fait que répondre à des demandes, à des besoins. Quand on crée un programme de dialogue, c'est parce que sur place, des jeunes ont envie de se rencontrer. Les opérations de solidarité marquent peut-être l'exception dans le sens où c'est vraiment le seul type de projet que l'on initie nous-même. Les 150 sensibilisations réalisées en deux ans ne sont que des réponses à des sollicitations d'établissements. Nous n'avons jamais fait de pub auprès d'un établissement. C'est toujours eux qui viennent nous chercher parce qu'il y a besoin de sensibiliser les jeunes sur place. Nos formations répondent à une demande en interne. Nos voyages également.

 

 

PdA : Vous vous apprêtez à entreprendre un tour du monde interreligieux (InterFaith Tour) visant à encourager des initiatives d'échange et de coopération entre les grandes fois monothéistes. Parlez-nous de cet ambitieux projet ?

 

S.G. : Il ne s'agit pas tout à fait d'encourager les initiatives d'échange et de coopération entre les grandes fois. C'est plutôt aller rencontrer ce qui existe déjà dans le monde. Nous, on pensait qu'on allait galérer comme des oufs pour chercher des initiatives. En fait, le plus difficile n'a pas été de les chercher mais de les choisir. Il y en a partout. Dans tous les pays, dans tous les continents, il se passe des choses interreligieuses. On sent que notre génération a cette double spécificité d'être à la fois engagée sur le terrain du social, l'action sociale - ce sont des projets qui rassemblent, donc le but n'est pas de s'accorder sur nos fois mais d'accorder nos fois sur la paix. Ça, c'est la première spécificité. La deuxième, c'est que ce sont les jeunes qui se munissent souvent de ce dialogue, sous différentes formes. J'en relève trois, de mes observations internationales :

- les sections jeunes de mouvements internationaux d'adultes, très important. Je voudrais rendre hommage, en particulier, à l'International Council of Christians and Jews (ICCJ), qui est en fait l'Amitié judéo-chrétienne mondiale. Sa section Jeunes, le Young Leadership Council, est très active. Elle rassemble des Juifs et Chrétiens du monde entier, une fois par an, dans une ville. D'ailleurs, cette année, c'est plutôt étonnant, c'est à Aix-en-Provence que ces jeunes se rassemblent. Coexister est heureux et fier d'accueillir le bureau de cette Amitié judéo-chrétienne mondiale des jeunes, une semaine en mars pour les préparatifs. Voilà, pour l'actualité.

- les organisations "umbrella" (parapluie). Elles rassemblent des représentants. Les jeunes ne sont pas là en tant qu'eux-mêmes, ils sont là pour représenter des organisations juives, musulmanes, chrétiennes.

- la typologie Coexister. Des jeunes sont là en tant qu'eux-mêmes, qui ne sont pas une section d'un mouvement plus grand. Là où il y a vraiment une vie associative indépendante et autonome. Sur Terre, on en relève seulement deux. Interfaith Youth Core, à Chicago, fondée et dirigée par Eboo Patel, un Musulman américain très connu. Et Coexister, en France.

 

Le projet va durer 12 mois. Nous partons vers l'est. Nous nous arrêterons un mois dans chacun des pays suivants : Israël-Palestine, Turquie, Inde, Malaisie, États-Unis. Nous ferons des road-trips de deux mois en Europe, un mois en Afrique, un mois en péninsule indochinoise, un mois en Amérique du sud. Nous finirons ce tour, après dix mois de globetrotting, par deux mois de tour de France. Le programme est déjà prêt. Si vous voulez nous inviter chez vous, c'est avec grand plaisir, partout où vous êtes, partout où on nous le demande. Nous allons passer à peu près une demi-journée ou un jour par département en France. Nous ferons tous les départements. Donc, n'hésitez pas à nous prévenir et nous dire que vous êtes intéressé, que vous soyez une collectivité territoriale, une association, une entreprise, un établissement scolaire...

 

 

PdA : Quels sont, d'après vous, les obstacles majeurs à l'harmonie interreligieuse à travers le monde ? Ces troubles trouvent-ils essentiellement leur origine dans une incompréhension de la foi d'autrui, d'ailleurs ? Les religions ne sont-elles pas, souvent, instrumentalisées par quelques excités extrémistes, utilisées à dessein, sans scrupule et sur le terreau de problèmes politiques, économiques, sociaux, identitaires pour imposer leurs idées ?

 

S.G. : La réponse est dans la question : c'est évident que oui. Les problèmes sont souvent liés, dans leur immense majorité, à des problèmes politiques, sociaux, économiques.

 

Les obstacles, on les connaît. J'en relève deux, en fait :

- le premier obstacle regroupe, à mon avis, tous les autres. C'est celui de vouloir imposer son identité à l'autre parce que c'est la bonne, c'est la vérité, le droit chemin... ;

- le deuxième écueil, tout aussi dangereux à mon avis, c'est celui de vouloir se dissoudre dans l'autre. C'est un peu la mode actuelle... On entend beaucoup dire que la différence est un problème... Comme si la ressemblance était plus élevée que tout. Je ne suis pas d'accord avec cette conception. Je pense que la différence a une place noble dans les relations entre les gens. Qu'il faut respecter cette place, justement pour respecter les identités singulières et dépasser cette logique selon laquelle seule la ressemblance rassemblerait. La différence rassemble, il faut qu'on arrête de vivre ensemble "malgré" les différences. Il faut vivre ensemble "grâce" aux différences." La différence est coercitive quand on décide de l'appréhender ainsi.

 

Le terrain politique, économique, social, c'est évident. On fait toujours ce rapprochement entre la carte de la liberté religieuse sur Terre. On voit une coïncidence entre les zones rouges de l'absence de liberté religieuse qui correspondent aux zones vertes, où l'Islam est le plus dense. Le problème, c'est que cette carte coïncide avec une autre carte, qui est la véritable cause du problème. Celui-ci n'a rien à voir avec l'Islam. Cette carte coïncide avec le taux d'éducation. Les zones rouges de la carte des libertés religieuses correspondent à celles du manque d'éducation. D'ailleurs, certains pays hautement musulmans, pour ne pas dire les premiers pays musulmans - un Musulman sur deux est asiatique - sont des pays où la liberté religieuse est totalement respectée. Mais le niveau d'éducation y est plus haut. Je pense notamment à l'Indonésie. Voilà, tout simplement, l'explication est là.

 

 

PdA : Quelles sont les petites et les grandes actions qui, d'après vous, devraient être entreprises par les différents acteurs concernés pour apaiser les tensions interreligieuses ?

 

S.G. : D'abord se connaître. Se dire bonjour. On a tous des voisins de différentes religions maintenant, un peu partout sur Terre. Il faut leur parler. Il faut les inviter à boire le thé. Je voudrais saluer cette initiative incroyable des Musulmans de Norvège. Ils ont invité l'ensemble de leurs concitoyens, un jour. Chacun, chaque famille musulmane a ouvert les portes de son domicile pour inviter les familles norvégiennes à boire le thé. Je pense que c'est ce genre d'initiatives qui favorisent incroyabement la paix entre les individus. Il faut commencer par là, et ensuite, pourquoi pas, aller plus loin. Mais d'abord, se parler, ça, c'est une initiative de taille abordable.

 

 

PdA : Les dialogues œcuméniques et interreligieux ont été largement encouragés à l'occasion du Concile Vatican II, à partir duquel les messes en langue locale ont supplanté celles, traditionnelles, en latin. Sur d'autres sujets tels le contrôle des naissances, Paul VI et la curie ont choisi le statu quo. Cinquante ans après, quel est l'héritage de Vatican II ?

 

S.G. : Oulà, là, on touche à un autre domaine ! Je ne suis pas sûr d'être habilité à m'exprimer sur la question. Je voudrais juste citer ce passage du Concile Vatican II, que je trouve incroyable... Sur les différentes religions, l'Église rappelle qu'elle exhorte les croyants à faire grandir, mûrir les valeurs spirituelles, morales, sociales, culturelles qui se trouvent chez les croyants d'une autre religion. C'est quelque chose de très fort. L'Église ne se contente pas de dire, "Vivez ensemble parce que c'est important", elle dit aux Chrétiens, "Permettez aux autres religions de s'exprimer, de grandir en humanité". Et ça c'est très fort.

 

J'ai 100 000 raisons d'espérer pour l'Église de demain, et même l'Église d'aujourd'hui. Je ne suis pas sûr d'avoir envie de parler de "statu quo", de problèmes quelconques... Il y a des difficultés, comme partout. Je ne suis pas sûr que ce soit forcément lié à la question de l'interreligieux... Moi, j'applaudis l'Église à deux mains pour le travail incroyable qu'elle fait sur l'interreligieux. En particulier Monseigneur (Jean-Louis) Tauran, qui dirige le Conseil pontifical pour les Relations interreligieuses.

 

  

PdA : Récemment, Rome a décidé de réintégrer au sein de l'Église les prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X (les lefebvristes), dont l'un des membres, M. Williamson avait tenu des propos assez difficilement compatibles avec l'esprit de réconciliation de Vatican II. D'autre part, Benoît XVI a libéralisé, de nouveau, la messe en latin. Franchement, au vu de votre combat, quel est votre sentiment face à ces gages apportés sans concession aux mouvement les plus réactionnaires de l'Église catholique ?

 

S.G. : Je ne suis pas d'accord avec cette affirmation. Je ne crois pas que Benoît XVI ait donné de gages aux mouvements les plus réactionnaires de l'Église. Ou en tout cas, il en a donné autant aux autres. J'ai été invité et reçu très tôt par Monseigneur Tauran à la Curie romaine pour soutenir l'engagement de Coexister. Le Saint Père nous a fait l'honneur de nous inviter aux rencontres d'Assise, en novembre 2011.

 

Je crois que Benoît XVI est un pape formidable, qui travaille à l'unité des Chrétiens. Non sans peine. Il a beaucoup de difficulté à communiquer et à gouverner. Ce ne sont pas ses atouts. C'est d'abord un intellectuel, un homme de grande envergure avec un esprit profond et large. Je pense qu'on ne peut pas lui demander ce qu'il ne sait pas faire. Je trouve qu'il fait un travail extraordinaire sur le rapprochement avec les autres religions et l'ouverture de l'Église. Il prépare l'Église de demain. Je crois qu'il rend un grand service à ses successeurs, qui n'auront pas à faire le sale travail qu'il a fait.

 

Maintenant, effectivement, il y a des choses sur lesquelles il faut des garde-fous. Je trouve très positif que Benoît XVI ait refusé au final la réintégration de la Fraternité Saint-Pie-X. Ceux-ci se refusaient en effet à reconnaître le Concile Vatican II. L'argument est clair : le Concile est donc le point de rassemblement de tous les Catholiques du monde. En dehors de Vatican II, pas d'Église.

 

 

PdA : Un point d'unanimité entre les différentes religions : le rejet du mariage pour tous, et de ce qui va avec. Mon idée n'est pas de vous inviter à un énième débat sur le sujet. J'aimerais par contre vous faire réagir à propos d'une déclaration faite par Frédéric Gal, directeur général du Refuge, lors de notre interview. "Le fait religieux est (...) extrêmement présent avec une référence régulière à l'homosexualité comme un véritable péché impardonnable". Évidemment, l'Église ne va pas, demain, célébrer de mariage homosexuel, c'est compréhensible, personne ne le lui demande, d'ailleurs. Mais ce sentiment que peuvent avoir certains homosexuels, parfois croyants, d'être rejetés, voire stigmatisés pour un amour, un mode de vie qu'ils n'ont pas choisis, ça vous inspire quoi ?

 

S.G. : Je ne suis, là encore, pas sûr d'être compétent sur le sujet. Pour rebondir, je voudrais souligner et applaudir le Conseil pontifical de la Famille qui vient de lancer un ultimatum aux grands pays du monde qui n'ont pas encore dépénalisé l'homosexualité.

 

 

PdA : Nous parlions de Vatican II tout à l'heure. Le mot d'ordre du pape de Jean XXIII à l'époque : "Aggiornamento". Mise à jour. Quelles mesures un Aggionamento des années 2010-2020 devrait-il comprendre, à votre avis ? Encore une fois, que l'Église refuse le mariage religieux de deux hommes ou de deux femmes, cela se conçoit. Quid, en revanche, de l'adoption d'une position de neutralité, sinon de bénédiction de la contraception dans un monde toujours rongé par le Sida (pour, in fine, préserver la vie, si chère à l'Église). Quid de l'ordination de femmes à la prêtrise ? Quid de la fin du célibat imposé pour les prêtres ? En un mot comme en cent : quel Vatican III appeleriez-vous de vos voeux ?

 

S.G. : Aucun ! D'abord, Vatican II n'est pas qu'un Aggiornamento. Il l'a été dans les voeux de Jean XXIII, mais l'a-t-il été réellement ? Pour moi, Vatican II, c'est d'abord une continuité de l'Église après 2000 ans d'histoire. Le Concile vient puiser à la source des pères de l'Église, à la source des Apôtres. Il en fait ressortir toute la splendeur pour le 21è siècle. L'Église prend conscience avec Vatican II que Dieu n'est pas seul à rentrer dans l'Histoire. Elle le fait elle-même. Elle n'est pas immuable, elle n'est pas absolue. Elle n'est pas éternelle. Elle est relative, construite par les individus. Et en même temps, elle a cette double identité d'être l'Église du Ciel et le corps du Christ.

 

L'Église a certainement beaucoup de progrès à faire, puisque l'Église est humaine. Ce sont en tout cas les hommes qui la composent qui ont des progrès à faire et doivent marcher vers la sainteté. Ces progrès passent-ils par des questions aussi simples que celles de l'ordination des femmes, du mariage des prêtres... peut-être ! Peut-être pas. Je ne suis pas sûr que ce soit la priorité aujourd'hui.

 

Si l'on devait réfléchir, pour moi, à des mesures pour les années 2010-2020, ce serait d'abord d'approfondir tous les textes, tout l'esprit du Concile Vatican II. Il faudrait aller plus loin dans l'ensemble des chantiers entrepris après le Concile. J'en vois douze, d'après le travail que j'ai accompli dans le cadre de l'association Youcoun (Vatican II pour les jeunes, ndlr). Douze grands chantiers sur lesquels les Chrétiens et l'Église peuvent encore travailler pour les dix années à venir.

- la lecture régulière de la parole de Dieu et sa compréhension ;

- la formation à la célébration liturgique ;

- l'engagement dans la vie de l'Église, qui va également avec l'amour pour l'Église ;

- l'engagement pour l'unité des Chrétiens, avec Taizé ;

- des espaces de discernement pour les vocations, et peut-être adapter de nouvelles vocations... comprendre qu'il y ait d'autres vocations que celles que l'on connaît déjà ;

- former les Chrétiens à leurs responsabilités de croyants ;

- former les Chrétiens à leurs responsabilités de citoyens, c'est l'engagement politique ;

- former ces derniers, chantier évidemment très important, à leurs responsabilités de citoyens s'agissant cette fois de la solidarité et du service du Pauvre ;

- la dignité de l'être humain, sur laquelle l'Église a ouvert un chantier phénoménal d'anthropologie au nom du Concile et dans lequel il y a encore tant à faire ;

- la Mission, qui prend un jour neuf et dynamique avec la nouvelle évangélisation ;

- l'usage des médias et des réseaux sociaux ;

- l'interreligieux, douzième chantier, pour moi.

 

Effectivement, si ces douze chantiers, avec leurs chantiers parallèles (l'engagement des laïcs, etc...) sont approfondis, je pense que l'Église a encore de belles heures et de beaux siècles devant elle.

 

 

PdA : Êtes-vous optimiste quant à un futur où les différences de religions ne seraient plus un motif de conflits, de souffrances, de malheur, mais peut-être, finalement, de richesse culturelle ?

 

S.G. : Bien sûr que je suis optimiste ! J'en suis même convaincu. La question, c'est "Quand ?". Demain. À la fin du mois. L'année prochaine. Dans un siècle. (Rires) J'espère voir un petit bout de ce monde où les religions s'apportent les unes aux autres avant de mourir.

 

 

PdA : En cette période de voeux, que peut-on vous souhaiter pour 2013 et pour la suite, cher Samuel Grzybowski ?

 

S.G. : D'entendre l'appel. Le bon.

 

 

PdA : Quel message souhaiteriez-vous adresser à nos lecteurs ?

 

S.G. : Cessez la coexistence passive pour passer en mode "coexistence active".

 

 

PdA : Souhaiteriez-vous en adresser un à quelqu'un, à un groupe en particulier ?

 

S.G. : Oui. Je voudrais souhaiter des voeux sincères, amicaux, et surtout d'estime à tous mes amis qui travaillent dans Coexister, ces 300 jeunes militants dans toute la France. Ils font un travail extraordinaire. Ils portent aujourd'hui les valeurs de la coexistence active et ils en défendent le message. Un message neuf, un message extrêmement dynamique. Je pense qu'ils portent une très grande vitalité, que nous espérons défendre encore pendant longtemps longtemps. Merci beaucoup !

 

 

 

Merci à vous, Samuel Grzybowski, pour vos réponses enthousiastes et passionnées. Et bravo pour votre engagement au service d'un monde un peu plus fraternel. Longue vie à Coexister ! Phil Defer

 

 

 

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29 novembre 2012

Frédéric Gal : "Certains jeunes viennent de très, très loin..."

   Un sondage BVA publié au début du mois de novembre semble indiquer qu'une large majorité de Français (58%) est favorable au mariage dit "pour tous". Si cette question, comme celle de l'adoption par des couples du même sexe, fait toujours l'objet de nombreux débats, peut-on dire, en revanche, que les homosexuels sont aujourd'hui acceptés, respectés pour ce qu'ils sont, des garçons, des filles comme les autres, ayant les mêmes aspirations que les autres ? D'incontestables progrès ont été réalisés en matière de perception publique. Il n'est guère plus que quelques excités, pourtant bien trop nombreux encore, pour s'adonner à quelque intolérance visant, blessant des individus pour une orientation sexuelle qu'ils n'ont pas choisie.

   Comme pour le racisme, de la bêtise pure, devant être traitée comme il se doit : avec mépris, indifférence si possible, si la personne en a la force. Mais il est un cadre au sein duquel rien de tout cela n'est évident. Celui de la famille, de l'amour inconditionnel. Celui des espoirs en l'avenir, en ces enfants qui offriront des petits-enfants à leurs parents aimants. Un jeune garçon, une jeune fille découvrant que les « ravages de la passion » s'orientent, en ce qui le (la) concerne, vers un amour différent de la norme, devra faire preuve d'un courage inouï. Pour s'accepter tel qu'il (elle) est. Pour l'annoncer aux siens, tel un aveu pour une faute terrible qu'il (elle) n'a jamais commise. Coupable d'aimer...

   Les réactions sont parfois brutales, non l'expression d'une bête homophobie de troupeau, mais celle d'un amour blessé, de projets, de rêves qui s'effondrent. Celle d'une inquiétude pour la vie, plus difficile, qui attendra désormais l'enfant. Dans certains cas, la situation devient ingérable, le cocon se brise, c'est la rupture... Rencontre avec Monsieur Frédéric Gal, directeur général de l'association Le Refuge. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

FRÉDÉRIC GAL

« Certains jeunes viennent de très, très loin... »

 

Frédéric Gal

(Photo fournie par Frédéric Gal)

 

Q. : 19/08/12 ; R. : 25/11/12

 

Paroles d'Actu : Pouvez-vous, Frédéric Gal, vous présenter en quelques mots ?

 

Frédéric Gal : J'ai 28 ans, et je suis le directeur général de l’association Le Refuge.

 

Côté scolaire, j'ai un diplôme en Histoire, et un diplôme en Administration publique, avec une petite incursion par la criminologie.

 

Je m'occupe du Refuge depuis maintenant cinq ans. Je suis à la fois délégué régional de Montpellier / Languedoc-Roussillon et je m'occupe de la coordination générale des cinq délégations existantes : Montpellier, Paris, Marseille, Lyon et Toulouse.

 

Paroles d'Actu : Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager pour la cause que défend le Refuge ?

 

Frédéric Gal : Je suis arrivé au Refuge il y a cinq ans, car j'ai tout d'abord connu son président, Nicolas Noguier. Ce qui m'a le plus touché dans cette structure est le côté familial. À la fois havre de paix où chacun peut vivre, et doit vivre, dans le respect de l'autre. De même, les fonctions d'encadrant, et donc éducatives, m'ont aussi intéressé. C'est une aventure humaine passionnante et l'on en apprend autant sur soi que sur la nature humaine, tant sur ses bons que ses mauvais côtés.

 

Paroles d'Actu : Que représente le Refuge aujourd'hui ? Où est-il présent, et quelles sont les actions qu'il mène au quotidien ?

 

Frédéric Gal : Le Refuge représente un havre de paix pour tous les jeunes victimes d'homophobie. Il est présent à Montpellier, Paris, Lyon, Toulouse, Marseille, avec des antennes à Narbonne, Nîmes, Lille et Saint-Denis de la Réunion.

 

Au quotidien, nous fournissons un hébergement, un soutien social et psychologique, un accompagnement à l'entrée dans la vie active, une sensibilisation aux risques de santé tels que le VIH et les autres IST (infections sexuellement transmissibles, ndlr).

 

À l'extérieur nous menons des campagnes de prévention du suicide des jeunes et des discriminations à caractère homophobe auprès des lycéens, des étudiants et des professionnels du secteur socio-éducatif. Nous souhaitons en outre développer un réseau d'actions ayant pour objet la réflexion sur la question du suicide des jeunes gays avec les familles, ainsi que toute personne étant en contact avec des jeunes.

 

Paroles d'Actu : Accepteriez-vous de nous faire part de moments marquants ayant émaillé la vie du Refuge jusqu'ici ? Quelles sont les personnes qui vous ont le plus touché ?

 

Frédéric Gal : Parmi les moments les plus marquants, nous en avons des positifs, comme un jeune retournant dans sa famille après un travail important fait avec ses parents. Nous avons aussi les invitations des jeunes qui « pendent leur crémaillère », signe de l'aboutissement de leur autonomie. Les interventions en milieu scolaire sont aussi un temps fort de la structure, qui sensibilise chaque année plus de 1 000 élèves.

 

Parmi les événements plus négatifs, nous avons les abandons de l'accompagnement, moment toujours compliqué, même si quelquefois non dénué de sens et porteur pour le jeune ; ou encore, les moments d'accompagnement après des tentatives de suicide. Avoir une écoute empreinte d'absence de jugement et d'empathie est primordial pour tenter de comprendre et d'aider.

 

Enfin, la reconnaissance d'utilité publique a été le moment exceptionnel en 2011, consacrant ainsi tant d'années d'action.

 

Les personnes qui m'ont le plus touché sont à la fois les équipes, qui se donnent à fond au service des jeunes, les membres du conseil d'administration, notamment Véronique et Nicolas, qui sont sempiternellement au front. En première place de cette liste non exhaustive, les jeunes eux-mêmes, bien évidemment. Ils font preuve d'une force peu commune pour s'en sortir et dépasser la fatalité de ce destin si injuste. Certains de ces jeunes viennent de très, très loin, avec des histoires et un passé à peine imaginables. Je crois que c'est à eux qu'il faut « tirer le chapeau » !

 

Paroles d'Actu : Jusqu'où le mal-être de ces jeunes homosexuels, rejetés par leur entourage, parfois même par leur propre famille, peut-il aller ? De quoi avez-vous été, directement ou non, témoin ?

 

Frédéric Gal : Le mal-être des jeunes homosexuels n'est que le reflet d'une stigmatisation négative d'un comportement sexuel, hors de la norme hétérosexuelle. Ce rejet n'est bien souvent résumé qu'à cela, sans possibilité d'entrevoir que deux personnes de même sexe puissent s'aimer comme tout un chacun. Le fait religieux est aussi extrêmement présent, avec une référence régulière à l'homosexualité comme un véritable péché impardonnable.

 

De tels comportements, qui ont lieu depuis l'enfance, ont des conséquences dramatiques sur le caractère de l'enfant et sur sa capacité de résilience. Les jeunes qui arrivent au Refuge sont souvent déstructurés et n'ont bien souvent pas de repères, qu'ils soient éducatifs ou sociétaux. Il faut réapprendre un tout autre schéma, ce qui demande pour les jeunes accueillis, une grande capacité à défaire tout ce qu'ils ont construit pour pouvoir non seulement rentrer dans la société, mais pour pouvoir s'y réaliser.

 

Les conséquences du rejet sont diverses : conduites addictives (alcoolisme, toxicomanie...) mais aussi prises de risques diverses, scarification, prostitution, et enfin, les tentatives de suicide... Depuis cinq ans passés au Refuge, nous avons assisté à tous ces écueils, qui représentent, paradoxalement, pour ceux qui les pratiquent, un repère leur rappelant qu'ils sont vivants, sans oublier les appels à l'aide suscités par ces prises de risque, qui sont aussi là pour combler un manque affectif, une carence qui demeure, comme le rejet, le dénominateur commun à ces jeunes.

 

Paroles d'Actu : À combien estimez-vous le nombre de jeunes homosexuels se retrouvant à la rue chaque année suite à un rejet ou à un clash familial ? Combien en accueillez-vous ?

 

Frédéric Gal : Étant donné que l'association n'est pas implantée partout en France, nos chiffres ne sont pas représentatifs, en effet, les grands ouest et est ne bénéficient pas de nos actions et donc, nous partons du principe que nous ne sommes pas connus dans ces territoires-là... Depuis 2003, nous avons eu 1 418 jeunes (chiffres 2011) qui sont rentrés en contact avec nous, 182 hébergés, 86 jeunes accompagnés a distance et réorientés et 80 jeunes accompagnés en accueil de jour hors hébergement.

 

Paroles d'Actu : Dans quels cadres l'homophobie est-elle particulièrement présente ? Comment l'expliquez-vous ?

 

Frédéric Gal : Il n'y a pas de catégories socio-professionnelle qui soient plus impactées que d'autres. L'homophobie est présente dans toutes les sphères de la société, quels que soient la richesse, le niveau d'éducation, la culture, etc. La seule différence est sa manifestation qui diffère : plus feutrée dans les milieux plus aisés, plus directe et violente dans les milieux fortement marqués par le fait religieux ou par un cadre religio-culturel régentant les relations humaines. Ce qui ne signifie pas qu'étant plus « feutrée », elle n'en demeure pas moins terrible. Elle est sournoise et insidieuse, virant (et ce, dans tous les cas de figure) au harcèlement pur et simple.

 

Paroles d'Actu : Quel message souhaiteriez-vous adresser aux parents d'un(e) jeune homosexuel(le) qui, de bonne foi, et avec amour, vivraient très mal la situation et auraient du mal à l'accepter ?

 

Frédéric Gal : Qu'il faut surtout en parler ! Apprendre l'homosexualité de son enfant n'est pas chose aisée, lorsqu'on est inséré dans la société avec ses codes, ses rituels, le tout fortement hétéro-normé ! C'est déjà compliqué pour un jeune de se dire ou de se définir comme « différent » comparé aux autres camarades, mais quand il faut l'annoncer aux parents, imaginez ! Alors que le jeune a eu pas mal d'années pour comprendre sa situation, il peut apparaître relativement compréhensible pour des parents qui n'ont que ce modèle de référence, de s'en retrouver perdus. C'est d'autant plus important de susciter le dialogue avec son enfant pour comprendre des étapes essentielles, que ce n'est pas un choix, que ça se vit très bien et qu'il n'y a surtout pas de responsable de part et d'autre ! De plus, des associations existent pour ces parents en questionnement qui auraient besoin de conseils, ou tout simplement de discuter des expériences de chacun.

 

Paroles d'Actu : Que souhaiteriez-vous dire, cette fois-ci, à un(e) jeune homosexuel(le) qui, ayant découvert cet aspect de son identité, aurait toutes les peines du monde à tolérer ce qu'il est ?

 

Frédéric Gal : La même chose qu'aux parents : discuter ! Mettre des mots sur des situations est quelque chose de rassurant, et permet à chacun de pouvoir nommer ses peurs, ses doutes, ses projets. La discussion doit se faire à bâtons rompus, dans un climat de confiance et dans l'absence de jugement. Il est important aussi de ne pas chercher un « coupable » ou un « responsable » de cette situation, mais bien de laisser s'exprimer le jeune sur son vécu. Ce n'est qu'en nommant ses angoisses que l'on peut déjà entamer un travail pour les surmonter.

 

Paroles d'Actu : Que vous disent les jeunes qui se confient à vous, en général ? Quelles réponses leur apportez-vous ?

 

Frédéric Gal : Les jeunes qui viennent voir le Refuge nous racontent leur parcours, souvent empreint d'une grande violence. Cela va de l'ultimatum de quitter la maison familiale sous deux semaines, à devoir trouver une solution d'hébergement dans l'heure. Il y a aussi ceux qui partent avant d'être mis à la rue. En effet, certaines familles, sous une acceptation « officielle », ne peuvent pas se résoudre à constater l'homosexualité de leur enfant quotidiennement. Il n'est donc pas possible d'en parler, de faire venir son ou sa petit(e) amie(e) à la maison, de le présenter aux proches, etc... Cela revient à nier de manière encore plus hypocrite la vie sentimentale de son enfant. S'épanouir et vivre normalement n'est dès lors plus possible, et la fuite semble être la seule solution.

 

D'autres problèmes surviennent sur tous ceux déjà existants : la religion, par exemple, est très prégnante. Un jeune hébergé de 19 ans nous racontait que lorsque sa famille, de culture haïtienne, avait appris qu'il était gay, ses parents l'avaient emmené chez un prêtre vaudou pour qu'il soit exorcisé en égorgeant un poulet au-dessus de sa tête ! Ces histoires paraissent quelquefois surréalistes au XXIe siècle, et pourtant...

 

Dans les solutions proposées, nous essayons d'abord de proposer un dialogue avec les parents, lorsque celui-ci est possible. Nous proposons qu'un intermédiaire puisse rétablir le lien qui n'est plus. Nous pouvons éventuellement faire appel à des membres de l'association Contact, spécialisée dans le dialogue entre parents d'enfants homosexuels, pour renouer ce lien. L'important à apporter à ces jeunes restant une écoute déculpabilisante et dénuée de jugement...

 

Paroles d'Actu : "Suivez"-vous, après leur départ, les garçons et les filles qui ont franchi les portes du Refuge ? Pourriez-vous nous donner quelques exemples de parcours de vie ?

 

Frédéric Gal : Nous leur laissons la possibilité d'être accompagnés par la travailleuse sociale et/ou la psychologue et/ou des bénévoles à leur sortie. La suite donnée à notre hébergement et notre accompagnement n'est bien sûr pas obligatoire.

 

Pour certains, le Refuge représente une étape noire de leur vie, et l'aide apportée, même si elle fut bénéfique, renvoie malgré tout à des difficultés importantes. Ils préfèrent dès lors laisser cet épisode dans un coin de leur mémoire, sans forcément renouer contact.

 

Pour d'autres, le Refuge est intervenu à une étape dure de leur vie, voire dramatique, et est apparu comme une opportunité salvatrice. « Si vous n'étiez pas là, je ne sais ce que je serais devenu, ni si je serais encore vivant ». Ils s'engagent dès lors à nos côtés pour faire reculer ces situations dramatiques et inadmissibles. L'un d'entre eux était arrivé au Refuge avec son petit ami, et après de nombreux mois à rechercher du travail, puis un logement, est arrivé à obtenir un CDI dans une entreprise de téléphonie dans laquelle il travaille depuis trois ans maintenant. Il a voulu revenir nous voir et s'engager à son tour en tant que bénévole, mais aussi a voulu « faire plus » en s'engageant à nos côtés au conseil d'administration. Il est désormais le vice-président de l'association.

 

C'est important pour nous de ne pas les placer en situation de spectateurs de leur vie mais en véritables acteurs. C'est tout aussi important de susciter chez eux cet altruisme qui leur a permis, durant leur séjour au Refuge, d'être aidés. L'aide, c'est aussi dans l'autre sens.

 

Paroles d'Actu : Quelles seraient, d'après vous, les solutions à mettre en place, quels que soient les niveaux de décision concernés, pour réduire l'homophobie, à défaut de l'éradiquer complètement ?

 

Frédéric Gal : Bien évidemment, éradiquer l'homophobie ne sera jamais possible. Toutefois, des solutions existent pour réduire cette non-acceptation de l'autre. Il s'agirait d'abord de réaliser une sensibilisation généralisée a toute la population lycéenne et collégienne afin de promouvoir un débat et un dialogue déconstruisant les préjugés ancrés dans nos esprits. Réfléchir sur ce que signifie « être un homme », et « être une femme » semble être un bon commencement.

 

Nous préconisons la formation du personnel éducatif, tout comme des travailleurs sociaux qui sont amenés à travailler avec ce public.

 

De même, lors des groupes constitués par le ministère chargé d'élaborer un plan luttant contre les discriminations homophobes, nous nous sommes positionnés dans un débat avec les associations de parents d'élèves, et une intervention plus accrue dans les établissements agricoles.

 

L'objectif final de tout cela étant de susciter une réelle discussion, et d'abolir les clichés ou les fausses représentations que l'on peut avoir des homosexuels, des transsexuels, etc.

 

Paroles d'Actu : Les homosexuels, dans leur immense majorité, cherchent à se "fondre dans la masse" de la normalité. À être pris pour ce qu'ils sont, des gens normaux. De ce point de vue, le côté très caricatural d'une manifestation comme la Gay Pride n'est-il pas contreproductif ? Quel est votre avis sur cette question ?

 

Frédéric Gal : Lors de son arrivée sur la scène médiatique, la Gay Pride a beaucoup apporté. Enfin, les personnes homosexuelles ne se cachaient plus, se dévoilaient au grand jour face à une société puritaine et profondément homophobe. Cette médiatisation a grandement permis de faire évoluer les mœurs et je doute que nous, associations luttant contre l'homophobie, pourrions être là si nos prédécesseurs n'avaient pas eu cet énorme courage d'affronter la vindicte populaire.

 

Toutefois, nous avons évolué, et les actions menées pour la reconnaissance se doivent aussi d'évoluer, sous peine d'être vus à jamais comme une caricature permanente. Les ennemis de l'homosexualité, et ses plus grands détracteurs, invoquent sempiternellement les Gay Pride comme l'exemple même d'une instabilité de l'homosexuel - ce qui reste très risible, vu que de plus en plus d'hétérosexuels participent aux Gay Pride.

 

De même, des familles avec qui nous échangeons, accepteraient éventuellement l'homosexualité de leur enfant, mais la Gay Pride (telle que traitée dans les médias, qui n'en sont pas les serviteurs les plus représentatifs ni les plus flatteurs) apparaît plus comme un frein que comme une occasion de montrer la réalité de la grande majorité d'homosexuels : des gens fondus dans une masse pas plus « folle » et instable que la majorité des hétérosexuels !

 

Paroles d'Actu : Maintenant, deux questions, éminemment d'actualité...

 

Êtes-vous favorable à la possibilité pour les couples homosexuels d'adopter en tant que tels des enfants ? Pourquoi ?

 

Frédéric Gal : Ne pas être favorable à l'adoption reviendrait à nier une réalité qui existe depuis des années. De nombreux couples homosexuels ont des enfants : précédentes unions, divorces et remariages, etc. Cette situation qui semble apparaître en 2012 n’est qu’une continuité de ce qui est pratiqué depuis longtemps. Et ceux qui se placent comme les défenseurs du « bien-être de l’enfant » devraient se poser la question de savoir si l’aptitude d’un couple est tributaire de son sexe, ou si cela dépend de sa capacité à pouvoir apporter un cadre rassurant, éducatif et aimant à un enfant. Le plus triste est que la peur primaire qui fait s’opposer les gens à l’adoption est d’alimenter l’imagination (déjà bien remplie) de certains d’imaginer leurs enfants devenir tous déséquilibrés, homosexuels, dépravés, dans l’incapacité de donner une descendance à la société, etc. Et si ce n’est pas directement formulé ainsi, c’est bien souvent pensé comme tel.

 

L’adoption par des couples homosexuels ne changera en rien le cours des choses ou de l’histoire. Les agréments permettant à une famille (homoparentale ou pas) seront toujours distribués par les conseils généraux. En aucun cas, il ne sera question de généraliser à n’importe quel couple l’adoption, mais bien de vérifier si la famille qui se propose (monoparentale, homoparentale ou pas) sera apte à pouvoir assurer à l’enfant ce bien-être tant recherché. Et encore une fois, ces histoires de sexualité ne sont que secondaires dans le débat.

 

Paroles d'Actu : Êtes-vous favorable à l'ouverture pour ces couples du droit au mariage ? C'est un vrai problème d'égalité au regard des droits civiques, civils, pour vous ? Par exemple, un contrat donnant droit à tous les avantages du mariage suffirait-il, ou bien le terme de "mariage" est-il en soi important à vos yeux ?

 

Frédéric Gal : Bien sur, nous sommes favorables au mariage pour tous puisqu'il ouvrirait (enfin) les droits civiques pour tout un chacun et permettrait enfin de pouvoir donner une reconnaissance d'une réalité : deux hommes ou deux femmes vivant ensemble depuis des années ont le droit de pouvoir être reconnus, d'être protégés, de s'entraider au même titre que deux hétérosexuels.

 

Si toutefois, c'était le terme de « mariage » qui dérangeait les esprits, autant le changer et en prendre un autre. Certains sont dérangés par le mot et d'autres y sont farouchement attachés, comme si c'est ce terme qui permettrait de dire « Je suis comme vous ! », mais ce qui importe avant tout, c'est la présence de droits égaux pour des couples tout aussi égaux, quelle que soit la sémantique utilisée : les mots ne sont que le déguisement de nos idées.

 

Petite anecdote : une amie interrogeait son fils de 8 ans en lui demandant si lui, ça le dérangeait, deux personnes de même sexe qui se mariaient. Le petit garçon a répondu « Ben non, s'ils s'aiment ». Je crois qu'il a tout résumé !

 

Paroles d'Actu : Avez-vous envie d'adresser un message à nos lecteurs ? À quelqu'un en particulier ?

 

Frédéric Gal : J’aimerais m’adresser aux parents et aux enfants. Pour enrayer l’homophobie, il n’y a rien de tel que le dialogue et la compréhension. Des enfants sont mis au monde pour qu’ils soient heureux et qu’ils s’épanouissent, non pas pour correspondre à des critères personnels de réussite. Les parents ne doivent jamais l’oublier : nous aidons, nous accompagnons nos enfants, nous ne pouvons pas faire leur vie à leur place.

 

Paroles d'Actu : Quel souhait aimeriez-vous formuler ?

 

Frédéric Gal : Le souhait que chacun et chacune puisse laisser l’autre libre de ses actes, mais dans le respect de tous. Après tout, la définition de la liberté donnée dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen n’est-elle pas « la liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » ? Le respect est la clé de la vie en commun, et non de la tolérance. Pour citer Goethe : « La tolérance ne devrait être qu'un état transitoire. Elle doit mener au respect. Tolérer c'est offenser. »

 

Paroles d'Actu : La dernière question. En fait, une tribune libre. Vous pouvez compléter un point déjà abordé, parler d'autre chose... Vous êtes libre. Merci infiniment !

 

Frédéric Gal : Merci à vous surtout pour nous avoir laissés nous exprimer !

 

 

Un grand merci à Monsieur Frédéric Gal pour les réponses extrêmement intéressantes, touchantes qu'il a accepté de m'apporter. Et un "bravo" sans retenue pour les actions qu'il mène au quotidien aux côtés des équipes du Refuge. Phil Defer. Un commentaire ?

 

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Présentation remaniée : 09/12/14

26 novembre 2012

Libres ! ... "La liberté est en très grand danger"

Il y a ce plombier de Belgique. Cet économiste français. Cette secrétaire, basée en Suisse. Ce professeur vivant aux États-Unis. Ce qui les réunit tient en un mot. C'est un cri de ralliement. "Libres !" Ils sont cent. Certains sont d'éminents universitaires. Dans tous les cas, des individus dotés d'un solide bon sens. Ils ont pris part, bénévolement, à la rédaction de l'ouvrage "Libres !", produit par le collectif "La main invisible". Une ode à la liberté au travers de cent articles, cent thématiques concrètes. Un manifeste contre les idées reçues. Un appel à la réflexion, à la conscience de chacun. Leurs positions ne feront à l'évidence pas l'unanimité, mais les questions qu'ils abordent mériteraient toutes de faire l'objet d'une publicité accrue, de débats publics. Ulrich Genisson et Stéphane Geyres, co-fondateurs du collectif, ont eu l'idée de ce livre libre de droits il y a un an. Ils ont accepté, deux mois après sa sortie, de répondre à mes questions. Je les en remercie chaleureusement. Et je suis heureux, avec ce document, d'offrir à ma modeste mesure un espace d'expression supplémentaire à une initiative originale, qui gagne à être connue. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIENS EXCLUSIFS - PAROLES D'ACTU

ULRICH GENISSON

et

STÉPHANE GEYRES

Co-fondateurs du collectif "La main invisible"

Coordinateurs, co-auteurs de "Libres !"

 

"La liberté est en très grand danger"

 

Libres

(Photos fournies par U. Genisson et S. Geyres)

 

 

Q : 17/11/12

R : 25/11/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Bonjour Stéphane Geyres, bonjour Ulrich Genisson. Avant d'aller plus loin, qu'est-il intéressant, utile que nos lecteurs sachent de vous ? Quels parcours individuels vous ont conduits à nous présenter aujourd'hui ce "bébé" commun, un livre intitulé "Libres !"?

 

Stéphane Geyres : J’ai depuis toujours trouvé bizarre que le système qui nous entoure soit à ce point plein d’incohérences et de malversations, sans que les gens semblent vraiment choqués. Un truc n’allait pas, mais quoi ? Ensuite, ingénieur, j’ai eu pour mon métier à me former à l’économie. Après pas mal de recherches infructueuses, où toutes les théories voulaient me mettre dans d’improbables équations, je suis tombé avec bonheur sur l’école autrichienne, puis sur la littérature libertarienne, et le puzzle s’est enfin mis en place. Depuis, pour mes filles et les jeunes, je milite sur Internet.

 

Ulrich Genisson : Passionné par l’économie depuis toujours pourrais-je dire, en quête permanente pour rassembler les éléments manquants, je suis arrivé au libéralisme à proprement dit, par Milton Friedman, qui, quoi qu’on puisse en penser, à largement participé à la vulgarisation des idées de la liberté économique, du libre échange et d’un état moins présent. J’ai ensuite pris la peine de remonter dans le temps pour lire les ouvrages incontournables du libéralisme classique. Restant toujours sur ma faim, avec une pièce de puzzle manquante, j’ai enfin découvert l’œuvre de Murray Rothbard, et alors tout s’est parfaitement emboité, avec une logique et une légitimité implacable : l’homme libre, propriétaire et responsable.

 

 

PdA : Racontez-nous l'histoire, tout à fait atypique, de "Libres !", de l'idée d'origine à sa sortie effective ?

 

Ulrich Genisson : L’idée à germé le 17 octobre 2011 et quelques minutes après, Stéphane me disait : banco ! Pourquoi autant de méconnaissance sur les idées de la liberté, pourquoi en est-on arrivé à qualifier à tort « d’ultralibérales » toutes les dérives du capitalisme de connivence et de la social-démocratie, pourquoi l’espoir de rendre aux individus les libertés que nous avions quelques décennies auparavant passent-elles pour une utopie ? Il n’y a je crois, que peu de sujets aussi mal connu que le libéralisme, et même pire, on lui prête des maux qu’il combat pourtant sans aucun doute possible. Nous avons la chance d’avoir quelques centaines d’excellents auteurs de par les siècles. Malheureusement ils sont très méconnus en France. Il suffit de demander dans la rue qui connait Frédéric Bastiat, député des Landes en 1850, pour s’en rendre compte, alors qu’il est mondialement connu (nul n’est prophète en son pays)! Nous avons donc eu l’idée de faire un livre à 100 auteurs, sur 100 sujets, très facile à lire, au prix le plus bas, pour mettre les idées d’un monde libre dans les mains du plus grand nombre, rien de moins. Nous avons fait un super best-of d’initiation à « la liberté rendue à chacun » avec pour ambition de donner envie, de susciter des vocations et surtout – l’esprit – de l’homme libre !

 

Stéphane Geyres : L’idée est d’Ulrich au départ, mais je l’ai tout de suite suivi, il fallait – il faut encore – secouer les libéraux qui sommeillent en chacun de nos amis, voisins, concitoyens. Pour ma part, outre le suivi de mes 50 auteurs, j’ai plus spécialement pris en charge la revue des articles, la maquette, l’assemblage et le respect des règles – 2 pages chacun – bref la préparation du livre. L’organisation de l’expédition des 2000 exemplaires de la pré-édition aux 200 auteurs et supporters a aussi été un grand moment – les postières s’en souviennent encore… Ulrich a été un grand marketeur.

 

 

PdA : Quel premier bilan tirez-vous de cette aventure, deux mois après la publication de l'ouvrage ? Quelles sont vos ambitions avouées le concernant ?

 

Stéphane Geyres : Je suis à la fois très heureux et fier, et très mitigé. Nous avons montré qu’il est possible de mobiliser 200 personnes sur le thème de la liberté, la simple existence du livre est en soi une satisfaction. Les retours sont tous très positifs. Mais – et je suis sûr qu’Ulrich le dira – nous espérions un démarrage plus flamboyant. Rien n’est joué, mais si un tel livre ne perce pas plus vite, c’est qu’il y a vraiment un grave problème en France en matière de perception de la liberté.

 

Ulrich Genisson : Dans mon esprit, le libéralisme souffre d’une de ses qualités. Dans les courants de pensées collectivistes, qu’ils soient marxistes, socialistes et autres joyeusetés de ce genre, il y a quelques « intellectuels » qui en sont les leaders et un énorme pourcentage de « veaux » à qui on fait faire n’importe quoi – y compris la guerre – des personnes qui ne sont pas là pour penser, mais pour agir. Chez les libéraux, la quasi-totalité des individus a pris le temps de lire beaucoup d’ouvrages et s’est donc forgé sa propre opinion. Effet pervers, depuis des siècles maintenant, les libéraux de tous les courants ont pris comme habitude, et même comme religion, d’être incapables de travailler ensemble sur les 95% qui les rassemblent, tout en prenant tout le temps et toute l’énergie nécessaire à s’éviscérer sur les 5% qui les opposent. Le bilan est pitoyable, car non seulement nous sommes totalement inaudibles aux yeux du grand public, mais si par chance une idée libérale venait à sortir du lot, elle serait immédiatement lapidée par des libéraux qui sont en opposition. Non seulement nous devons nous battre contre les ennemis de la liberté, mais nous devons aussi consacrer une large part de notre énergie pour nous bagarrer entre nous. Heureusement, je pense qu’avec LIBRES ! Nous avons prouvé qu’il était possible de collaborer, dans le respect des idées de chacun. Nous avons réussi en peu de pages, à faire travailler 100 auteurs, qui sont presque autant de courants de pensées, en formulant un message clair et cohérent : la liberté, pour tous, partout, maintenant !

 

 

PdA : Vous vous revendiquez tous deux de « l'anarcho-capitalisme ». Pouvez-vous nous en dire davantage à ce sujet ?

 

Ulrich Genisson : C’est très simple. Murray Rothbard disait : « La liberté, c’est le droit de faire ce qu’on désire avec ce qu’on a. » Quand on prend le temps de réfléchir à cela, on s’aperçoit qu’on a là un tout. Ne pas voler, respecter l’autre, pouvoir utiliser toute sa liberté dans le respect de la même liberté pour les autres, c’est-à-dire utiliser ce qu’on a et pas ce que les autres ont. L’anarcho-capitalisme se fonde sur la liberté pour chaque individu ainsi que son corolaire, qui est la responsabilité de ses choix, le tout dans un cadre de propriété privée. Ce terme désigne simplement la possibilité pour chacun de vivre sa vie pleinement, de pouvoir faire absolument tout ce qui ne crée pas de préjudice aux autres. Liberté de choisir ses mœurs, sa vie, de sa propre naissance à sa propre mort, son alimentation, ses vices et ses vertus, sa religion, où aller et avec qui, quoi faire comme métier, comment dépenser son argent… L’anarcho-capitalisme c’est aussi la mise en place d’une vie en société riche ! Christian Michel le résume parfaitement ainsi : « La société que nous construisons, inédite dans l'Histoire, est une société sans pouvoir, à la fois très modeste, car elle renonce aux grandes épopées des princes et des États, et très ambitieuse, car elle demande l’engagement de chacun au quotidien. C’est une société qui abandonne la politique pour la politesse, la citoyenneté et le civisme pour la civilité. » C’est donc une société concrètement humaine, une société qui permet à chacun d’aider la personne en détresse qui se trouve sur son chemin et pas une société équipée d’œillères qui demande à l’état de s’occuper de tout – hypocritement – mais qui laisse mourir des gens dans la rue avec bonne conscience. L’anarcho-capitalisme c’est simplement une société d’hommes et de femmes, libres, responsables, propriétaires, à commencer dans leur travail. C’est une société qui s’est débarrassée de ses politiciens, une société d’affranchis ! Nous n’avons pas besoin d’état, mais l’état à besoin de nous et nous le rappelle sans cesse. Arriver à se débarrasser des coercitions de l’état sera probablement l’évolution humaine la plus importante de toute histoire.

 

Stéphane Geyres : Ce terme d’anarcho-capitalisme est un peu barbare, mais en fait le concept est très simple. Il consiste à constater que la seule manière de réaliser une société juste et humaine parce que vide de privilèges indus et de dissymétries de pouvoir, c’est de s’appuyer entièrement sur l’équité que le marché de libre-échange seul garantit. Autrement dit, « l’anarcapie » est une société sans pouvoir ni bureaucratie où tout repose sur la propriété privée et le commerce – y compris pour les fameuses fonctions régaliennes. Vos lecteurs seront probablement choqués par une telle idée, car on nous explique depuis notre plus jeune âge que le marché, « c’est mal », mais en réalité, il n’en est rien – et les contre-exemples grouillent autour de nous. Le simple fait que le marché noir se mette spontanément en place lorsque l’état devient insupportable démontre le caractère naturel du marché – et malsain de l’état. Je tiens à rappeler que le livre n’est pas pour autant anarchiste, le libéralisme que vous y lirez vient de 100 personnes aux sensibilités variées et souvent très réalistes.

 

 

PdA : Imaginons un instant que, portés par une vague d'enthousiasme extraordinaire en faveur de vos idées libérales, vous arriviez au pouvoir en France. L'un de vous deux serait à l'Élysée, l'autre à Matignon, soutenu par un parlement acquis à vos idées. Certes, il y a des hypothèses plus réalistes. Et de toute façon, vous me direz sans doute que vous ne voulez pas du pouvoir... Mais vous avez compris le sens de ce scénario. Que feriez-vous de ce pouvoir ? Quel serait votre programme, votre plan d'action ?

 

Stéphane Geyres : C’est extrêmement simple – on y a déjà réfléchi, au cas où… :) Ce scénario est proche de ce que Ron Paul aurait je pense joué aux Etats-Unis s’il avait eu l’investiture républicaine. Il y a trois temps. Tout d’abord, on libéralise tout ce qui peut l’être immédiatement, c’est-à-dire ce qui n’affecte pas le social ni la sécurité. Par exemple, tous les services publics perdent leurs monopoles. Cela dégage vite assez d'économies pour permettre de peu à peu supprimer tous les avantages sociaux et de libérer tout le droit du travail. Chômage réglé. En cinq ans, on doit pouvoir même réduire à néant le plus gros du mille-feuilles des collectivités territoriales. C’est cela le courage libéral. Le livre propose une autre approche que votre scénario. Celui de la panarchie, où plusieurs régimes politiques sont en concurrence sur le même territoire.

 

Ulrich Genisson : Le seul pouvoir qui m’intéresse c’est celui que je veux sur moi-même. La seule chose utile à faire pour profondément libérer chaque individu est la mise en œuvre d’une liquidation de l’état. Quand on réalise au fond de quelle ruine les hommes de l’état vont nous plonger pour des décennies, on est en droit de se demander jusqu’à quand les peuples vont tolérer et supporter cela. Il existe une 3è voie entre continuer la fuite en avant et tout arrêter en souffrant pendant des dizaines d’années pour éponger les dérives d’hommes irresponsables. Cette voie est simple, facile à mettre en œuvre, ne piétine la liberté de personne et peut remettre les compteurs à zéro en quelques mois, tout en limitant très largement les pertes… Mais pour cela, il faut liquider l’état. Vivre sans état n’est pas le désordre comme beaucoup le pensent, bien au contraire. Une vie sans état, c’est le droit pour chaque individu de vivre librement, en sécurité et non sous le joug d’une classe dirigeante capable des pires injustices pour s’imposer de force !

 

 

PdA : Bon... Revenons à des considérations plus terre-à-terre. Plus réalistes, en tout cas. Imaginons maintenant qu'un gouvernement, quelle que soit sa "couleur", vous commande un rapport sur le thème suivant : "Libérer la société et l'économie françaises". Quelles seraient vos recommandations principales ?

 

Ulrich Genisson : Si on devait me commander un tel rapport, il serait favorable à la lutte contre la déforestation car il tiendrait sur une page, où serait inscrit simplement : « Cessez de vous occuper de nous ! » Plus sérieusement, je doute de l’utilité d’un tel rapport. Les peuples sont devenus des junkies de la dépense publique. On ne vote plus pour un bien-être collectif (défense, justice…) mais pour imposer aux autres ses propres choix. Quand dans un pays, plus de 50% des citoyens reçoivent de la part de l’état, alors que moins de 50% sont obligés de donner à l’état, comment voulez-vous espérer la moindre prise de conscience autrement que lors de la faillite du système ? Plus que jamais, Frédéric Bastiat avait raison : « L’état, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. »

 

Stéphane Geyres : Il faut bien voir que contrairement aux croyances ambiantes, il est naturel d’être libéral, on naît libéral et la société laissée à elle-même s’organise spontanément toujours selon les principes libéraux. Ce qui rend la France non-libre, c’est sa culture et son jacobinisme, enseignés à l’école. Je rejoins Ulrich, pour libérer la France, pas besoin d’un rapport, on en connaît la substance depuis Say, Turgot, Constant, Bastiat, Molinari et tous leurs héritiers : il faut et il suffit de retirer l’état de tout ce qui ne touche pas strictement à la justice et à la sécurité, et cesser de dire et d’enseigner que l’état est la solution légitime et unique à tous nos problèmes. Mon rapport se contenterait de rappeler que le seul rôle éventuellement légitime pour l’état, ce sont les fonctions régaliennes et rien d’autre, et qu’en gros tous les fonctionnaires et assimilés intervenant hors du champ de la police et de la justice doivent être remis sur le champ sur le marché du travail, où ils pourront trouver une fonction bénéfique.

 

 

PdA : Quels sont les pays, les territoires, les expériences historiques... qui font figure d'exemples à vos yeux ?

 

Stéphane Geyres : Les États-Unis à leur tout début étaient un espace proche de l’idéal de la société libre. Les micros-états et paradis fiscaux comme San Marin ou Andorre sont aussi de bons candidats. L’Europe médiévale avec ces multiples villes-états fut aussi proche de ce qui sera – indubitablement – l’avenir de l’organisation sociale libre.

 

Ulrich Genisson : À mes yeux, je ne vois que des bribes de libertés tantôt sociétales, tantôt économiques, car au fond partout dans le monde, les peuples sont soumis plus ou moins à la coercition de quelques-uns. Il est d’ailleurs caustique de voir qu’on jette des gens en prison dans certains pays pour une même pratique vue comme totalement légale dans d’autres, sans que ça ne choque personne. La France est devenue un pays de joueurs de loto qui détestent les riches tout en voulant le devenir. Schizophrénie ? Beaucoup l’ont déjà dit, mais le retour aux réalités sera dur !

 

  

Ulrich Genisson

Ulrich Genisson

 

  

Stéphane Geyres

Stéphane Geyres

 

 

PdA : Où devrait-on placer, de votre point de vue, les bornes de limitation de l'intervention des personnes publiques ? Quels secteurs l'État et ses assimilés devraient-ils évacuer ? Où se situe l'action publique souhaitable parce que nécessaire ?

 

Ulrich Genisson : Tout ce qui ne cause pas de préjudice à un autre individu doit être légal. La liberté d’établir des contrats devrait être totale. Aucune participation dans aucune activité économique ne devrait être possible pour l’état, ce qui implique par exemple la disparition de ce qui est qualifié de si précieux en France : le service public. Partant de là, les prérogatives de l’état seraient déjà réduites de 95%.

 

Stéphane Geyres : La liberté, ce n’est pas la loi de la jungle. Il y a classiquement deux façons de voir les choses. Les « minarchistes » pensent que l’état et ses bureaucrates doivent se limiter au strict périmètre régalien – justice et sécurité, mais aucunement ni santé, ni monnaie, ni éducation, ni routes. Les libertariens que nous sommes pensent que même justice et sécurité sont trop importantes pour être confiées et assurées par les hommes de l’état. Il faut bien voir que c’est une question de moralité. Quand on parle d’état, on entend en général bureaucratie et fonctionnaires au statut inamovible. Or c’est là qu’est le danger car ce statut rend le fonctionnaire irresponsable de ses actes. Le policier ou le juge fonctionnaire peut commettre la pire des erreurs judiciaires sans être remis en cause. Pour un juge privé, ce serait tout le contraire et c’est précisément cette pression du marché et de la responsabilité qui assurerait des services de police et de justice de bien meilleure qualité. L’anarchie n’est pas la jungle, c’est au contraire un havre de justice et de sécurité.

 

 

PdA : J'aimerais votre avis sur la Sécurité sociale à la française. Le dispositif est certes coûteux, mais il garantit un bon niveau de santé à la population. La prévention joue à plein, et nul n'est exclu, du fait d'un manque de revenus - sur le papier en tout cas - des soins les plus lourds. Il y a sur ce sujet un relatif consensus dans la société. Et vous, qu'en pensez-vous ?

 

Stéphane Geyres : Ulrich sera, je pense, d’accord, je conteste ce consensus que vous avancez et je le pense pour ma part tout à fait incertain. Comment savez-vous par exemple que le niveau de soin et de santé est bon ? Comment peut-on même imaginer savoir le mesurer ? Car la santé, c’est comme tout dans la société, une affaire individuelle. Mon besoin de soin n’est pas le même que le vôtre. Donc ma mesure de satisfaction a toute chance d’être différente aussi. Contrairement à tout ce qu’il est politiquement correct de dire en ce pays, la santé est un sujet qui relève strictement de l’économique, car il s’agit d’utiliser au mieux les ressources rares que sont les médecins, les laboratoires, les médicaments, les équipements. Il faut donc au contraire totalement la rendre au marché privé pour qu’elle soit « de bon niveau ». Patrick Casanove, médecin de nos auteurs, a rédigé un article et même un livre qui dénoncent cette croyance en nos Sécu et système de santé.

 

Ulrich Genisson : J’ai perdu ma grand-mère par manque de couvertures dans un hôpital public, on a refusé un traitement expérimental à ma mère parce que non encore validé par la sécurité sociale alors qu’il coûtait 10 fois moins cher que son traitement en cours. Alors celui qui vient me parler de « bon niveau », je pense qu’il faut simplement lui payer un billet d’avion, pour aller voir aux USA, en Suisse, en Asie, ce qu’on peut avoir comme qualité de soins et à quel prix. Il suffit de voir ce qui se passe à l’étranger pour s’apercevoir que nous avons un système de soin de plus en plus défaillant, qui use les personnels, qui démotive, et qui coûte de plus en plus cher. 

 

 

PdA : Arnaud Montebourg en ministre activiste du Redressement productif pour tenter de maintenir certaines activités sur le territoire, de promouvoir le "Made in France"... Plutôt pas mal ? Risible ? Carrément néfaste ?

 

Ulrich Genisson : Si j’étais libre de m’exprimer, je dirais : risible, carrément néfaste et j’ajouterais très dangereux. Mais comme je ne suis pas libre… Achille Tournier disait : « La politique est le seul métier qui se passe d’apprentissage, sans doute parce que les fautes en sont supportées par d'autres que par ceux qui les ont commises. »

 

Stéphane Geyres : Les Renseignements Généreux m’empêchent de dire ici ce que je pense du personnage et de son incompétence en économie, laquelle finit par le rendre catastrophique pour ces couches sociales mêmes qu’il prétend avoir à cœur. Juste une chose. Frédéric Bastiat, Député des Landes en 1848 et fin économiste, oublié depuis en France mais mondialement connu, l’a démontré dès cette époque – et bien d’autres auteurs depuis : le protectionnisme, sous quelque forme que ce soit, est néfaste pour toute économie, pour tout pays, pour toute commune. Il enrichit les mauvais industriels et appauvrit les consommateurs, c’est-à-dire ceux qui sont les plus nombreux. La prospérité passe par la mondialisation du libre-échange. L’enrichissement de tous suppose que les entreprises – y compris publiques – affrontent la concurrence et se tiennent compétitives. Montebourg devrait pousser à la compétitivité du pays et non à la protection courte-vue d’emplois déjà dépassés.

 

 

PdA : Les deux questions précédentes m'inspirent celle qui suit... La solidarité nationale... La patrie... Une attaque récurrente - ça ne la rend pas juste pour autant - lancée par leurs détracteurs aux "très" libéraux : ces valeurs leur seraient étrangères. Que vous inspirent ces notions ? Qu'aimeriez-vous répondre à cela ?

 

Stéphane Geyres : Il y a trois choses différentes je crois dans cette question. La solidarité, tout d’abord, est je crois un phénomène spontané. Contrairement à ce que beaucoup avancent, les gens s’entraident spontanément, la charité existe, elle est même énorme dans les pays anglo-saxons – là encore, il y a un article dans Libres !, par Alexandre Gitakos, sur ce sujet. Par contre, je ne vois pas en quoi la solidarité « nationale » aurait un sens. Faut-il être obligé d’être « solidaire » d’un inconnu sous prétexte qu’il a le même passeport ? Même s’il ne donne aucun signe de mériter un tel geste ? Patrie et nation sont en effet des notions très contestées par les libéraux, car elles nient la nature individuelle de l’homme et tentent de lui sur-imposer une abstraction arbitraire. J’ai moi-même écrit un article dans Libres ! qui explique ce point de vue sur la nation.

 

Ulrich Genisson : Le jour ou l’on m’expliquera ce qu’est la France, ce qu’est un français, par déduction on pourra peut-être définir ce qu’est la patrie. A ce jour, ma patrie c’est la liberté et tous ceux qui pensent que la liberté est une cause primordiale dans leur vie défendent la même patrie que moi. Un français, bientôt, ce ne sera rien d’autre qu’un individu obligé et soumis à l’état contrôlant les français. Je suis désolé, mais cette patrie là, je n’en veux pas.

 

 

PdA : Quelles restrictions au concept de "liberté" jugez-vous raisonnablement acceptables ?

 

Ulrich Genisson : Aucune restriction n’est recevable. Les droits naturels que nous recevons, la vie, la liberté, sont inaliénables. La propriété (concept expliqué simplement dans LIBRES !) est absolument centrale dans la vie de chaque individu, aussi bien envers son propre corps qu’envers ses biens c’est-à-dire son travail. Une nouvelle fois, Murray Rothbard nous l’explique si simplement : « Je considère la liberté de l’individu non seulement comme moralement excellente en elle-même, mais aussi comme la condition nécessaire de toutes les autres valeurs que chérit l'humanité : la vertu, la civilisation, les arts et sciences, la prospérité. Mais la liberté a toujours été menacée par les ingérences du pouvoir politique, pouvoir qui essaie de réprimer, de maîtriser, de paralyser, d’imposer et d’exploiter les fruits de la production. Le pouvoir ennemi de la liberté, est presque toujours concentré dans ce réceptacle de la violence qu’est l’état, et obnubilé par lui. »

 

Stéphane Geyres : Restrictions ? Aucune bien sûr. Mais votre question montre à mon sens une incompréhension chez bien des gens. On oublie souvent que la liberté suppose la responsabilité, car pour respecter celle d’autrui – et donc qu’autrui respecte la mienne – il faut que je sois conduit à assumer mes actes et mes éventuels irrespects. La responsabilité m’assure qu’autrui sera motivé à respecter ma liberté, et moi la sienne. A partir de cet équilibre de base, pourquoi chercher à limiter ? Au contraire, un des enjeux de notre société, où de nouvelles formes de relations sociales émergent – via Internet, les réseaux sociaux, demain le robots peut-être – c’est justement de tirer cet enseignement de la simplicité efficace de la liberté pour la voir appliquée à tous ces nouveaux espace. Un grand risque moderne, c’est la prise en main d’Internet par les bureaucrates. Il faut absolument conserver à Internet sa nature apolitique et apatride.

 

 

PdA : Quelles sont, finalement, ces libertés que vous revendiquez ?

 

Stéphane Geyres : Toutes donc. :) A commencer par celle de ne pas avoir à payer d’impôts, surtout pour des services que je n’utilise pas ni n’ai même souhaités. Celle de faire ce que je veux chez moi, y compris jeter dehors tout locataire qui ne respecterait pas son engagement à payer son loyer. Celle de rouler à la vitesse que je veux, pourvu que je m’assure que je ne heurte ni n’accidente personne. Celle d’embaucher ou de licencier sans avoir de comptes à rendre à personne à part ces employés eux-mêmes. Toutes.

 

Ulrich Genisson : Simplement la liberté de vivre à 100% sa vie ! Rien de plus, rien de moins. Si vous voulez vivre dans une cabane au fond du jardin en mangeant bio tout en travaillant 15h par semaine, libre à vous ! Si vous voulez sauter en parachute d’endroits improbables et risquer de perdre votre vie au quotidien, libre à vous ! Si vous voulez travailler dur pour sortir de la misère et donner un avenir à vos enfants, libre à vous ! Personne ne sait mieux que vous la route que vous devez suivre, car vous seul êtes légitime pour la tracer…

 

 

PdA : Pourquoi nos lecteurs devraient-ils acheter "Libres !" ? Quels sont vos meilleurs arguments ?

 

Ulrich Genisson : Les français et plus largement tous les citoyens occidentaux ont troqué leur liberté contre une hypothétique sécurité et une passion pour l’égalité. Victor Hugo disait : « En général, en France, on abandonne trop volontiers la liberté, qui est la réalité, pour courir après l’égalité, qui est la chimère. C’est assez la manie française de lâcher le corps pour l’ombre ». Nous sommes arrivé à la fin d’un cycle, l’état étant à bout de souffle et manque de carburant c'est-à-dire d’argent. Nous arrivons à la croisée des chemins où chacun va se retrouver devant un choix : d’un coté la liberté, de l’autre, l’esclavage le plus total. LIBRES ! a été initié, conçu pour attirer l’attention ce qu’est vraiment la « route de la liberté » pour ne pas que nous empruntions une fois de plus « la route de la servitude ». 100 sujets simples d’accès, chaque thème se lisant entre 3 stations de métro. 100 auteurs représentants toute la diversité possible d’âges, de professions, de niveaux possibles. Vous êtes une mère de famille inquiète pour l’avenir de ses enfants ? Ce livre est pour vous ! Vous êtes un motard qui en a ras-le-bol de se faire persécuter ? Ce livre est pour vous ! Vous êtes un jeune chef d’entreprise qui ne comprend pas pourquoi, malgré tout ses efforts, l’état vit très bien sur son dos alors que lui ne vit plus ? Ce livre est pour vous ! Personne n’est exclu dans ce livre, tout le monde y trouvera une résonance dans sa propre vie.

 

Stéphane Geyres : Ils sont libres eux-mêmes, mais ils l’ont oublié. Quand ils se seront rendu compte qu’ils sont en fait libéraux, que la liberté, c’est la vie, ils se rendront compte que cette liberté dont ils ont envie au fond d’eux est en réalité légitime et possible. Libres ! a été écrit pour que les gens se rendent compte que la liberté, ils l’ont en eux, que le droit libéral est une notion simple, naturelle et de bon sens. Que toutes – je dis bien toutes – nos difficultés sociales sont en réalité l’effet de quelque immixtion abusive et injustifiée des bureaucrates dans notre vie et nos affaires privées légitimes.

 

 

PdA : Quels sont vos projets ? Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

 

Stéphane Geyres : Pour l’instant, il s’agit de faire de Libres ! un succès, c’est-à-dire qu’on vienne à parler de Libres ! comme d’un événement politique et littéraire majeur.

 

Ulrich Genisson : Nous attendons sincèrement que ce livre soit repris massivement. Nous avons réunis toutes les conditions pour cela, que se soit par les courants représentés, le nombre d’auteurs, les textes libres de droits, les 550 journalistes et célébrités contactées qui ont reçu un exemplaire de LIBRES ! Nous avons tous offert ce travail à notre cause : La liberté !

 

 

PdA : Un message à adresser à nos lecteurs ?

 

Ulrich Genisson : La liberté est en très grand danger. Si vous la laissez tomber maintenant, ne vous plaignez pas un jour qu’elle vous laisse tomber à son tour.

 

Stéphane Geyres : Libres ! a été écrit pour tout le monde, pour les gens inconnus comme vous et moi. Il est facile à lire, il parle de sujets qui vous concernent. C’est votre livre.

 

 

PdA : Un dernier mot ? Merci infiniment !

 

Stéphane Geyres : Ces questions sont intéressantes, mais souvent mériteraient d’y consacrer du temps, tant on n’est peu habitué de parler de liberté. Une série d’interviews, sujet par sujet, me semblerait une bonne idée, une suite logique…

 

Ulrich Genisson : Je souhaite que nos lecteurs se posent cette question : On dit du peuple qu’il n’est pas assez lucide et intelligent pour décider de son destin. Mais alors pourquoi lui donner le droit de choisir les hommes et les femmes politiques qui le feront à sa place ? Un individu capable de choisir ses chefs, ne devrait-il pas plutôt voter pour lui-même ?

 

 

 

Merci encore à tous les deux pour vos réponses, tous mes voeux de succès pour "Libres !". Phil Defer

 

 

 

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29 septembre 2012

Véronique de Villèle : "Il ne faut pas penser qu'ils ne comprennent plus rien, c'est faux..."

Véronique de Villèle, ça vous parle ? Non ? Et si je vous dis... Véronique et Davina ? Voilà. Pendant sept ans, de 1981 à 1987, le duo culte a fait bouger toute la France avec son émission Gym Tonic. Elle était diffusée les dimanches, en fin de matinée, sur la chaîne qui s'appelait à l'époque Antenne 2. Aujourd'hui, Véronique aime toujours autant le sport, elle continue d'ailleurs de l'enseigner. C'est l'un des sujets qu'elle a accepté d'aborder pour Paroles d'Actu. Surtout, elle évoque pour nous le combat de sa vie, celui qu'elle mène au sein de la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer (ifrad). Et quelques uns des visages qui sont et resteront chers à son cœur : son père, sa maman, son filleul Max, Mireille Darc, Alain Delon, le docteur de Ladoucette, le professeur Dubois, Stéphanie Fugain...

 

Le questionnaire d'origine date du 13 septembre, quelques jours avant le grand gala de la Fondation. C'est sur cette base qu'a eu lieu, le 29 au matin, notre échange avec Véronique de Villèle. Un très beau moment, un moment d'émotions. Et quelques images, images d'une vie, images d'une femme de cœur... Merci infiniment, chère Véronique de Villèle. Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Nicolas Roche, alias Phil Defer. EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

VÉRONIQUE DE VILLÈLE

Membre d'honneur de la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer

Membre du Comité d'organisation de la Fondation

 

« Il ne faut pas penser qu'ils ne

comprennent plus rien, c'est faux... »

 

Véronique de Villèle

(Photos fournies à ma demande par Madame Véronique de Villèle)

 

Entretien : 29/09/12

 

Paroles d'Actu : Bonjour, Véronique de Villèle. Comment allez-vous ?

 

Véronique de Villèle : Ça va très bien !

 

PdA : Pour le grand public, vous êtes avant tout et pour toujours la Véronique de Véronique et Davina, le duo mythique de l'émission Gym Tonic. Quel regard portez-vous sur cette expérience, avec le recul ?

 

V.d.V. : Cette émission est une magnifique expérience... Une rencontre immense avec un public enchanté. Un succès incroyable... Tous les dimanches matins, plus de douze millions de téléspectateurs... Fou ! Et ça a duré sept ans !

 

PdA : Que vous a apporté l'émission ?

 

V.d.V. : Une reconnaissance du public, un immense succès. Et le bonheur d'apporter dans des foyers loin de Paris un peu de bonne humeur et des exercices à faire chez eux, en famille.

 

Véronique et Davina

 

PdA : Aujourd'hui encore, vous continuez à donner des cours. Fitness, danse, pétanque... D'où vous vient cette passion pour le sport ? Quelle place tient-il dans votre vie ?

 

V.d.V. : Une place importante. L'exercice physique est obligatoire pour la santé. J'ai toujours fait du sport : natation, ski, golf, gym, et bien sûr pétanque. La pétanque est un sport où il faut réfléchir, c'est de la stratégie. On y fait aussi de l'exercice, on se baisse environ quarante fois pour ramasser ses boules...

 

PdA : Quel est, en substance, le message que vous essayez de transmettre à celles et ceux qui, nombreux et de tous âges, comptent parmi vos élèves ?

 

V.d.V. : De l'énergie, de la bonne humeur. D'être toujours positif. Travailler le corps, mais aussi sa tête. 

 

PdA : Ouvrons une page un peu plus politique... Vous vous êtes très clairement prononcée pour Nicolas Sarkozy lors de la dernière campagne présidentielle, apparaissant même comme "vice présidente" dans l'organigramme de son comité de soutien. Voulez-vous évoquer pour nous cet engagement ?

 

V.d.V. : Oui, pourquoi pas... J'aime l'intelligence de cet homme. J'aime son énergie. J'aime ses idées. Je l'aime tout court. En plus, il a de l'humour... Je pense qu'il a l'envergure d'un grand chef d'État, c'est tout ! Je le regrette énormément...

 

Véronique et NS

 

PdA : Sans transition... Engagement, toujours, d'une autre nature... Vous faites partie du Comité d'organisation de la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer (ifrad). Pourquoi cette cause vous tient-elle tellement à coeur ?

 

V.d.V. : Très à cœur... C'est une rencontre importante, avec le docteur Olivier de Ladoucette, il y a dix ans. À la mort de mon père, j'étais désespérée. Il m'a aidée, beaucoup parlé, et m'a dit, « Je vais avoir besoin de vous, besoin de toute votre énergie, nous allons créer une fondation pour aider les chercheurs sur cette maladie atroce, Alzheimer... ». J'ai dit oui.

 

Et voilà, depuis, j'y mets tout mon cœur. J'utilise mon "joli" carnet d'adresses et nous organisons des soirées de gala, des conférences, nous cherchons des donateurs. J'ai un de mes frères, Frédéric, qui m'aide beaucoup aussi avec ses relations. Maintenant, nous sommes une grande équipe, nous fonctionnons très bien. La Fondation est connue et nous aidons la recherche. Il y a dix ans, nous étions six !

 

PdA : Le 18 septembre dernier s'est tenu un grand gala au Cirque d'Hiver au profit de la Fondation, présidé par Alain Delon et présenté par vous-même. Quelles images en garderez-vous ?

 

V.d.V. : Ce que je vais vous dire est idiot ! Mais... grand souvenir, lorsque je suis sur scène pour présenter cette magnifique soirée et que j'appelle le président de la Fondation... Il arrive avec une bougie allumée, me l'offre, dit quelques mots sur moi et demande à la salle entière (neuf-cents personnes) de chanter « Happy birthday Véro »... Émouvant et magnifique ! Le soir du gala, le 18 septembre, était pile le jour de mon anniversaire !

 

Plus sérieusement, je garde le souvenir d'une belle soirée, d'un concert aux airs de Michel Berger... Et surtout, une tombola, avec des lots offerts par des maisons prestigieuses, qui a rapporté beaucoup d'argent, pour la recherche toujours. Qui plus est, tombola animée par Alain Delon et moi-même !

 

PdA : Quel message souhaiteriez-vous adresser aux malades, aux membres de la famille d'un malade d'Alzheimer, désemparés, démunis face à ce terrible fléau ?

 

V.d.V. : De toujours garder un espoir, de parler aux personnes malades, de ne jamais vous montrer agacé parce que vous n'avez pas de réaction en face de vous. Pour aider les malades, il faut leur raconter des choses de leur mémoire ancienne, ils réagiront bien plus que si vous insistez sur la journée d'hier, dont ils ne se rappellent plus ! Je sais que le plus douloureux est pour les familles, les accompagnants, mais il faut être généreux et doux avec les malades, ils n'en seront que mieux. Ne jamais penser qu'ils ne comprennent plus rien, c'est faux !

 

PdA : Qu'est-ce qui doit être entrepris par les différents acteurs, je pense notamment à l'État, pour s'y attaquer et y répondre de manière efficace ?

 

V.d.V. : Malheureusement, c'est l'argent, toujours l'argent, qui manque à la recherche... Alors, l'État doit continuer le Plan qu'avait lancé Nicolas Sarkozy (merci, Monsieur Hollande, j'ai vu qu'il s'y était engagé). Et puis aussi, impliquer de grosses institutions pour aider à faire avancer la recherche. Je voudrais aussi dire un mot sur un homme exemplaire, le professeur Bruno Dubois, qui se donne tant pour ses malades mais aussi pour la recherche. Il est également le président du Comité scientifique de la Fondation pour la Recherche sur la maladie d'Alzheimer.

 

PdA : Le 3 octobre sera publié votre ouvrage Véro trouve tout, dont la couverture annonce « 100 adresses, astuces, exercices et bons plans incontournables d'une vraie Parisienne ». Qu'aimeriez-vous dire à nos lecteurs pour leur donner envie de le découvrir ?

 

V.d.V. : Qu'il va leur rendre service ! J'ai toujours besoin d'avoir dans ma vie le mot "aider". Ce petit guide va vous aider à trouver une bonne adresse, une bonne combine, pas chère, et des petites astuces... Je pense qu'il va plaire, si j'en crois les échos... alors qu'il n'est pas encore sorti !

 

PdA : À quoi ressemblerait votre "journée idéale" à Paris ?

 

V.d.V. : Je dirais à ma sublime maman, « Prépare toi, on va se promener »... Mais elle n'est plus là, c'est le drame de ma vie en ce moment...

 

Véronique et sa maman

 

PdA : Très belle réponse... très émouvante... Quels étaient vos coins de promenades favoris, ceux où vous aimez toujours flâner aujourd'hui ?

 

V.d.V. : Le musée Rodin. La chapelle de la Médaille miraculeuse, rue du Bac. L'esplanade des Invalides. Et flâner au Bon marché...

 

PdA : Nous avons déjà évoqué plusieurs des aventures de votre parcours. J'ajouterai que vous avez été la secrétaire de Mireille Darc, actrice, femme de médias et de lettres...

 

V.d.V. : Secrétaire non, mais assistante. J'avais un rôle de petite sœur très débrouillarde qui disait toujours, « Ok, rien n'est impossible ». J'étais partout avec elle, puis avec elle et Alain. C'était extraordinaire. Que de souvenirs... J'avais à peine dix-huit ans... Et depuis, nous sommes inséparables. Je les aime pour toujours.

 

Véronique, AD et MD

 

PdA : Quels sont les autres combats qui vous tiennent à cœur ?

 

V.d.V. : La leucémie. J'ai dans ma vie un petit garçon qui est mon filleul. Il a passé six ans à l'hôpital ! Avec une leucémie, puis une rechute, puis un grave problème aux poumons, puis un coma de seize jours... Imaginez... un drame ! Aujourd'hui, Max a douze ans. Il a été un guerrier, il a tout gagné. Il va bien, il est brillantissime à l'école et le cinéma se l'arrache avec des rôles importants. Sa maman a écrit des livres sur Max, je vous les recommande (Gaëlle de Malglaive, ndlr). Ce petit garçon surdoué est un exemple pour tout les enfants qui ont cette maladie. Max est d'ailleurs la mascotte de l'association Laurette Fugain. Stéphanie est une amie et je la soutiens dans son combat. 

 

Max

 

PdA : Quelles ont été, jusque là, les plus belles expériences de votre vie ?

 

V.d.V. : Certainement nos émissions de télévision, ma rencontre avec Davina, ma rencontre avec Mireille Darc et Alain Delon, ma rencontre avec Max... Et, surtout, entretenir au jour le jour l'amitié. J'aime la fidélité en tout.

 

PdA : Davina, justement... vous êtes toujours en contact régulier avec elle ?

 

V.d.V. : Oui bien sûr, mais moins. Elle vit complètement dans son monastère du Poitou. Elle est heureuse. 

 

PdA : Quel message voudriez-vous adresser à nos lecteurs ?

 

V.d.V. : Qu'ils donnent un peu d'amour et de générosité autour d'eux. Il y a toujours quelqu'un de malheureux pas loin... il faut regarder et écouter... puis donner.

 

PdA : Un message à quelqu'un en particulier ?

 

V.d.V. : Oui, mais je le garde dans mon cœur...

 

PdA : Que peut-on vous souhaiter, Véronique de Villèle ?

 

V.d.V. : D'aller bien, et de toujours aider les autres...

 

PdA : Ce souhait, je le formule, de tout cœur .. La dernière question, qui n'en est pas vraiment une... Une tribune libre. Vous pouvez ajouter ce que vous voulez, pour conclure l'interview... Merci infiniment !

 

V.d.V. : Merci Nicolas pour ce joli moment avec vous.

 

La question en + (30/09)

 

PdA : On l'aura compris, votre actualité est chargée en ce moment. Quid de la suite ? Où pourra-t-on vous retrouver dans les prochains mois ? Quels sont vos projets ?

 

V.d.V. : Pas réellement de grand projet mais, surtout, continuer à aider la Fondation pour la recherche sur Alzheimer et commencer à penser au prochain gala de l'année prochaine !

 

Et puis avancer, quoi qu'il arrive... Avancer dans la vie, et peut-être aussi penser à une suite de mon livre qui sort le 3 octobre. J'aimerais Véro trouve tout à Marseille... en Corse... à New York... à Londres... à Limoges ! J'aimerais aussi une émission Véro trouve tout à la radio. L'idée que les gens appellent et qu'ils aient une réponse immédiate me plaît ! À bon entendeur...

 

 

Merci à vous, chère Véronique... Merci pour tout ! Un commentaire ?

 

 

Véronique et Max

 

 

Quelques liens...

 

 

Times New Roman > Georgia : 30/09/12. Présentation remaniée : 27/10/13.

21 septembre 2012

Jean Michel Wizenne : Le "plus grand échec social de l'Amérique"

"Née de la rencontre entre Marie Claire Saez (Astrologue Thérapeute) et Jean Michel Wizenne (Chanteur, guitariste de Medicine Groove), l’association Oiseau Tonnerre a pour but de restaurer le lien qui lie Français et Indiens Sioux Lakota, depuis le 17è siècle. Grâce à ses missions d’échanges, de solidarité et d’informations, l'association Oiseau Tonnerre vous permet de participer à cette aventure humaine qui a vu le jour lorsque l’Amérique était Française." C'est en ces termes que l'équipe de l'Association Oiseau Tonnerre présente, succinctement, ses activités sur la page d'accueil de son site internet. L'Oiseau Tonnerre... "Thunderbird" en anglais. Du nom d'un oiseau légendaire issu d'un folklore commun à plusieurs tribus amérindiennes. L'image est belle, mais sur le terrain, la réalité d'aujourd'hui ne l'est pas forcément... J'ai souhaité interroger le président de l'Association, Monsieur Jean-Michel Wizenne. Il a accepté d'évoquer pour Paroles d'Actu son expérience auprès des Lakota. L'expérience inoubliable d'un aventurier, devenue aujourd'hui son engagement... Je le remercie de m'avoir accordé un peu de son temps. Et d'avoir bien voulu partager avec nous ses constats, très éclairants et très sombres à la fois... et quelques belles leçons de vie... Une exclusivité Paroles d'Actu. Par Phil Defer  EXCLU

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

JEAN MICHEL WIZENNE

Président de l'Association Oiseau Tonnerre

 

Le "plus grand échec social de l'Amérique"

 

 

Q : 28/07/12

R : 20/09/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Qui êtes-vous, Jean-Michel Wizenne ?

 

Jean Michel Wizenne : Je suis un Musicien né à Marseille en 1967 d’origines Corse, Catalane et Italienne mais sans casier judiciaire ce qui représente un score vu les statistiques de la région… Par contre, ça a sans doute contribué à nourrir la graine rebelle et non obéissante qui continue de m’embringuer dans toutes sortes d’aventures.

 

 

PdA : Parlez-nous de l'Association Oiseau Tonnerre. Qu'est-ce qui vous a poussé à cet engagement ?

 

J.M.W. : L’association Oiseau Tonnerre permet à des prisonniers Amérindiens incarcérés aux USA de trouver des correspondants en France et dans d’autre pays.

 

L’idée m’est venue lors de mon premier voyage dans la Dakota du sud en 2004 et lors de cérémonies auxquelles j’ai assisté à l’intèrieur d’un Pénitencier Maximum sécurité ou était incarcéré un ami Lakota.

 

Juste avant la fin de la journée, au moment de dire au revoir, un des jeunes prisonniers a couru vers moi et m’a dit : « Reviens et emmène des gens, parle de nous car c’est le seul moment où nous existons... » C’est quelque chose dont on se souvient longtemps…

 

L’association permet aussi de collecter des habits chauds pour les enfants de la réserve de Rosebud. Le taux de mortalité infantile étant le même qu’à Haïti, l’arrivée de l’hiver fait un carnage.

 

 

PdA : Qui sont les Lakotas ? Quel est ce lien si spécial qui les lie aux Français ?

 

J.M.W. : Les Lakotas sont des Indiens des plaines d’Amérique du Nord. Les derniers à avoir abdiqué avec les Apaches. Ils ont été très souvent représentés dans les westerns. Ceci étant du à la célébrité de leurs personnages comme Sitting Bull, Crazy Horse, Nuages Rouges, etc…

 

L’amitié Franco - Lakota est séculaire. Le premier Blanc rencontré par les Lakota était Français.

 

Aujourd’hui, un tiers des Indiens Sioux Lakota portent un patronyme Français. Ceci est dû aux innombrables Trappeurs et Militaires français ayant choisi de rester avec eux et d’adopter leur mode de vie.

 

Pour être précis? il faudrait que je développe cette histoire sur 10 pages, car c’est trois siècles de l’histoire de France dans cette partie du monde qui n’ont été que succinctement relatés.

 

 

PdA : Quelques mots sur les voyages que vous avez effectués sur place ?

 

J.M.W. : Au départ, mon premier voyage chez les Lakota avait un but que l'on peu qualifier de spirituel. Bien que je sois aux antipodes du mouvement New Age qui considère tout individu portant une plume sur la tête comme un sage potentiel, je voulais étudier et essayer de comprendre leur vision des choses.

 

Ces voyages se sont rapidement transformés en découverte du plus grand échec social de l’Amérique, et j’ai rapidement été le témoin du cauchemar quotidien que représente la vie sur une réserve.

 

Bien sûr, je vois déjà certains lecteurs acquiescer en pensant à l’alcool, la pauvreté, mais non. Bien au-delà de ça, l’ethnocide n’a jamais cessé. Il a pris une autre forme plus perverse mais tout aussi efficace. Là aussi, il me faudrait des dizaines de pages, mais croyez-moi sur parole. C’est du Kafka…

 

Je n ai pas dansé avec les Loups mais plutôt avec des prisonniers.

 

 

PdA : Qu'est-ce qui vous a le plus marqué durant ces séjours ?

 

J.M.W. : Ce qui m’a le plus marqué… C’est simple. Seuls les plus vieux et les jeunes enfants sourient… Les plus vieux parce qu’ils ont fait le tour. Les enfants parce qu’ils n’ont pas conscience du cauchemar qui les attend…

 

 

PdA : Qu'avez-vous appris au contact des Lakotas que vous souhaiteriez transmettre à votre tour ?

 

J.M.W. : Au sein de mon âme, il y a une guerre entre deux chiens… Un bon chien et un mauvais chien… Celui qui va gagner, c’est celui que j’aurai nourri.

 

Il n’y a pas de Bon Chemin ou de Mauvais Chemin… Il y a seulement le chemin que TU fabriques.

 

Ce qui t’emmène directement à ce que la société d’aujourd’hui ignore volontairement :

 

NOUS SOMMES ENTIÈREMENT RESPONSABLES DE NOS ACTIONS ET DE LEURS CONSÉQUENCES.

 

Ça peut sembler de la philosophie de comptoir mais réfléchissez quelques minutes à tout ce que ça implique.

 

Il n’y a pas de mot en Lakota pour demander pardon… il faut réfléchir avant et assumer ensuite…

 

 

PdA : Que vous inspire leur situation aujourd'hui ? Quelles devraient être d'après vous les solutions à apporter aux problèmes qu'ils peuvent rencontrer ?

 

J.M.W. : Leur situation n’a rien d’unique, elle n’est pas étrangère au reste du monde. En fait, c’est une situation globale, mondiale, et les plus affaiblis sont plus durement touchés.

 

Leur mode de pensée ne s’adapte pas du tout à la société actuelle.

 

A l’instar de dizaines d’autres peuples « inadaptés » à la mentalité actuelle, il n y a aucune solution de leur côté si ce n’est de tout faire pour préserver la mémoire et la tradition en attendant l’inévitable déclin de la société dite du scorpion… Celle qui se tue elle-même.

 

 

PdA : Un message, un appel que vous souhaiteriez adresser, lancer à quelqu'un en particulier, à nos lecteurs ?

 

J.M.W. : Je n ai pas d’appel en particulier mais simplement une remarque à faire.

 

Le « système » dans lequel nous vivons a fait naître en nous au fil des siècles une entrave invisible qui nous empêche souvent d’engager cette PROFONDE RESPONSABILITÉ PERSONNELLE dont j’ai parlé plus haut. Si je dois faire une image, je dirais que cette entrave opère sous la forme de trois capteurs. La peur, la crainte, le doute…

 

La crainte de la mort, de la maladie, du manque d’argent… La peur de l'autre, de l’étranger, du voisin, de la différence. Le doute du lendemain, le doute de ses capacités, le doute de soi…

 

Chaque décision qui est prise, chaque choix qui est fait l’est toujours en fonction du taux de vibration de ces trois capteurs...

 

Pensez à la liberté, aux actions, aux projets, aux choses que vous auriez faites et que vous pourriez faire sans la dictature de ces trois capteurs...

 

 

PdA : Un souhait ?

 

J.M.W. : Que nos enfants puissent voir la paix.

 

 

PdA : Dernière question, qui n'en est pas vraiment une. Pour vous permettre de conclure l'interview comme il vous plaira. Vous pouvez approfondir tel ou tel point, aborder d'autres questions...

 

J.M.W. : Simplement en disant que depuis que cette aventure m’a happé, tous les aspects de ma vie ont été modifiés.

 

J’ai appris la langue Lakota pour mieux comprendre l’esprit car comme on dit chez eux « Un homme, une langue ».

 

Ma musique et le groupe de Rock que j'ai formé sont dédiés à cette histoire, ainsi que les conférences que je donne et qui abordent les sujets dont je vous ai brièvement parlé.

 

En bref, je ne suis un porte-parole pour personne, mais simplement un homme qui témoigne de ce qu’il a vu.

 

Je suis d’ailleurs en tournage de film sur le sujet. Alors bien entendu, ce que je suis en train de mettre en lumière lors du tournage ne m’apporte pas uniquement des Amis sur le sol Américain mais bon… Qu’aurais-je fait depuis le début de cette aventure si j’avais laissé sonner les trois capteurs Peur, Crainte et Doute ?

 

Je vous laisse sur ces dernières lignes, et d’ailleurs si parmi vous il y a des amateurs de Rock Socio / politique radical chanté en Sioux et en Anglais, ou des amateurs de conférences politiquement incorrectes, n’hésitez pas à me contacter si vous voulez organiser ça près de chez vous.

 

Toksa akewanciyankin’ktelo (On se revoit bientôt)

 

Jean Michel Miye yelo (Je suis Jean Michel et j’ai parlé)

 

Iyecetu welo (Qu’il en soit ainsi)

 

 

PdA : Vous parlez de la situation comme du "plus grand échec social de l'Amérique"... Comment en est-on arrivés là ? Comment expliquer le sort de ces populations ? (question posée le 21/09/12)

 

J.M.W. : (le 21/09/12) En fait, l'assimilation forcée programmée à la fin du siècle dernier a complètement raté. Elle a commencé par la création de "Boarding Schools" ou pensionnats, obligatoires pour tous les enfants des réserves. Ces pensionnats étaient calqués sur le modèle des casernes militaires, et tenus par les jésuites.

 

Les enfants étaient arrachés aux parents et emmenés de force pour y subir le programme désigné comme "tuer l'Indien pour sauver l'homme". Avec l'interdiction formelle de parler leur langue ou discuter de leur culture, sous peine de punitions corporelles, ces enfants apprenaient l'anglais en récitant des passages de la Bible.

 

Bien entendu on coupait les cheveux des garçons dès leur arrivée. Les enseignants ou plutôt les laveurs de cerveaux leur expliquaient que tout ce qu'ils avaient connus avant était diabolique etc, etc... On enseignait aux garçons la menuiserie et aux filles la couture, la cuisine...

 

Si bien que, des années plus tard, de retour chez eux, ces enfants devenus des adolescents n'avaient plus de relation avec leur famille, ne les comprenaient plus, ne savaient plus ce que être un Indien voulait dire. Et ils n'étaient pas pour autant devenus des Blancs...

 

On leur avait volé leur enfance, on leur avait volé la relation et les souvenirs que tout enfant du monde a avec sa Maman, son Papa, ses grands parents. J'emploie volontairement les mots Papa et Maman pour bien faire comprendre au gens que ce genre de traumatisme perdure toute une vie.

 

J'ai vu des vieux se mettre à pleurer en évoquant ça.

 

Pour ce qui est des boarding schools, si un jour vous y jetez un œil... regardez le cimetière qui n'est jamais loin de l'enceinte de "l'ecole" et vous en tirerez les conclusions vous même...

 

En ce qui concerne la continuation de l'ethnocide aujourd'hui...

 

Il faut savoir qu'à la base, au fur et à mesure de la conquête, leur terre a été confisquée en fonction de l'or ou l'argent que l'on y trouvait.

 

Les réserves sont des mini-territoires qui leur ont été alloués sur des terres pauvres et non propices à la culture... C'est à dire des terres qui ne valaient rien...

 

Sauf que voilà....on a fini par découvrir que dans de nombreux cas, les sous-sols de ces réserves étaient très riches en minerais comme l'uranium etc... et aussi en pétrole... Alors depuis, et encore plus aujourd'hui dans ce contexte de crise de l'énergie, je n'ai pas besoin de vous faire un dessin quant à la convoitise que provoquent ces terres indiennes. Ce qui est amplement suffisant pour justifier une "solution" pour le problème que constitue leur présence et leur soi-disant souveraineté sur ces terres...

 

 

 

Deux photos sélectionnées à ma demande par Jean Michel Wizenne...

 

Michael et JM

 

"Une photo de Michael Sharpbutte et moi dans les Bad Lands (Dakota du sud)"

 

 

Gerald et JM

 

"Une photo de Gérald Thin Elk et moi au parloir du Pénitencier Maximum sécurité de Sioux Falls (Dakota du sud)"

 

 

 

Merci encore à Monsieur Wizenne pour ses réponses !!!

 

 

 

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Merci

 

 

 

Pour en savoir plus... le site de l'Association Oiseau Tonnerre

 

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Édition : 30/09/12

 

Times New Roman > Georgia : 30/09/12

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26 août 2012

Stéphanie Fugain : "Merci Laurette de m'avoir guidée"

Après le départ bien trop prématuré de sa fille cadette, emportée à l'âge de vingt-deux ans par une leucémie aigüe, Stéphanie Fugain aurait pu laisser le désespoir l'envahir. Elle a finalement réussi à tirer de ce chagrin intense une formidable énergie, celle de la volonté. Elle a trouvé la force de se relever pour embrasser la vie, se battre pour elle. En mémoire de Laurette, elle s'est engagée corps et âme pour tenter, par tous les moyens, d'épargner d'autres familles du calvaire que la sienne venait d'endurer. L'Association Laurette Fugain a vu le jour en septembre 2002. Présidée depuis lors par Madame Fugain, elle a pour objet la lutte contre la leucémie. Un engagement qui se traduit par la mise en oeuvre de trois types d'actions : l'information et la sensibilisation du grand public "sur l'importance des Dons de Vie (sang, plaquettes, plasma, moelle osseuse, sang de cordon et organes)", le soutien et le financement de "la recherche sur les maladies du sang", et enfin l'apport d'un soutien, d'un réconfort "aux malades et à leur famille". (Voir le dossier de presse de l'Association)

 

C'était il y a dix ans... Madame Stéphanie Fugain, que j'ai contactée quelques semaines avant l'anniversaire de l'Association, a accepté de répondre à mes questions. J'ai pour habitude d'inclure dans mes introductions un petit mot de remerciement pour chacune des personnes qui ont bien voulu jouer le jeu pour Paroles d'Actu. Celui-ci sera un peu particulier, un peu plus appuyé... J'ai été très touché par la gentillesse et la générosité dont a fait preuve Stéphanie Fugain à mon égard. Et très ému par ses réponses, très belles, pleines d'espoir, pleines de vie... Merci, Madame ! Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer  DOCUMENT

 

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

STÉPHANIE FUGAIN

Présidente de l'Association Laurette Fugain

 

"Merci Laurette de m'avoir guidée"

 

Stéphanie Fugain

(Photos empruntées à Madame Stéphanie Fugain sur ses albums Facebook)

 

 

Q : 21/08/12

R : 25/08/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Vous présidez depuis sa création, en septembre 2002, l'Association Laurette Fugain. Quel bilan tirez-vous de son action depuis dix ans ?

 

Stéphanie Fugain : Un bilan extrêmement positif même si, bien sûr, il reste encore tant à faire. Il y a dix ans, grâce à ma fille Laurette, je prenais conscience de l’importance de ces dons de vie. Je connaissais le don de sang et j’étais donneuse mais j’ai découvert les dons de plaquettes et de moelle osseuse en étant confrontée à la maladie de ma fille.

 

Au départ de l’Association nous étions quelques personnes, amis, famille et puis j’ai très vite souhaité monter une équipe de travail pour aller au combat tous les jours, en parallèle de celui des malades. J’ai fait des rencontres humaines extraordinaires, nous avons travaillé encore et encore, sillonné la France pour essayer d’expliquer l’importance de ces dons pour les malades, pour trouver des partenaires financiers et des partenaires désireux de s’engager à nos côtés.

 

Aujourd’hui, à l’aube de nos dix ans, je peux dire « Merci Laurette de m’avoir guidée, montré le chemin qu’il fallait suivre en me transmettant ta force. Le combat continue grâce à toi. » J’ai aussi envie de profiter de l’occasion pour remercier tous ceux qui se sont engagés à nos côtés d’une manière ou d’une autre.

 

 

Paroles d'Actu : Quel regard portez-vous sur cette décennie ? Quels sont les moments de la vie de l'Association qui resteront gravés dans votre coeur ?

 

Stéphanie Fugain : La 1ère Marche en 2003 restera gravée en moi comme un temps fort incontestablement. C’était en mai, il pleuvait à torrents et je me suis retrouvée à arpenter les rues de Paris avec une foule d’amis et de gens pour dire au plus grand nombre combien la vie doit être partagée quand on est en bonne santé. Me retrouver sur scène, à l’issue de cette première marche, devant des malades, des familles de malades, des donneurs et des gens qui ne savaient pas encore qu’ils pouvaient aider, a fait jaillir en moi une émotion intense.

 

Ensuite il y a eu toutes ces rencontres avec des malades extraordinaires qui se battent avec une grandeur d’âme et une ténacité incroyables. Je pense, par exemple, à ce petit Valentin qui, du haut de ses 4 ans, à l’époque, avait décidé de mener la bataille à nos côtés. Aujourd’hui, c’est un grand qui va bien.

 

Je pense aussi à toutes les personnes pleines d’amour qui mènent le combat à mes côtés. C’est une véritable famille de coeur. On partage tellement. Mais je pense bien sûr et avant tout a tous ceux qui comme Laurette n’ont pas eu la chance de vaincre cette maladie.

 

 

Paroles d'Actu : De quoi l'Association a-t-elle besoin actuellement ? Quel appel souhaiteriez-vous lancer ?

  

Stéphanie Fugain : L’Association a toujours besoin de soutien. Nous avons, en permanence, besoin de partenaires qui nous offrent leurs services de manière à pouvoir consacrer la majeure partie de notre budget à la recherche médicale. 500 000 euros sont reversés à des projets de recherche que nous selectionnons avec notre comité scientifique chaque année.

 

Comme vous pouvez l’imaginer, l’argent est le nerf de la guerre, alors il nous faut sans cesse trouver des partenaires financiers désireux d’investir dans notre combat et de faire confiance aux projets que nous menons, des mécènes qui croient en la vie et ont envie de la porter toujours plus haut. Et bien sûr des donneurs, des jeunes, d’ethnies différentes pour couvrir tous les besoins pour tous les malades qui se battent.

 

 

Paroles d'Actu : Le 24 septembre prochain se déroulera à l'Olympia le spectacle "Départ Immédiat !", une création originale pour l'Association Laurette Fugain.

 

Stéphanie Fugain : L’Olympia est une salle mythique qui a une âme et que j’aime profondément. C’est aussi et surtout la grande maison que j’ai connue avec le Big Bazar, la 1ère grande troupe qu’avait créée Michel Fugain. C’est un peu ma seconde maison j’y ai passé de très longs moments dans les studios de danse mais aussi sur scène. J’ai eu l’immense chance de connaître Bruno Coquatrix et la famille qui dirigeait ce temple de la musique.

 

Aujourd’hui, une loge à été baptisée Laurette, j’ai été très émue ce jour là. C’est vous dire l’importance de ce lieu à mes yeux et dans mon cœur.

 

 

Laurette Fugain Olympia

 

 

Paroles d'Actu : Pourquoi la célèbre salle parisienne sera-t-elle ce soir-là, pour reprendre l'expression que vous avez utilisée sur Facebook, "The-Place-To-Be" ? Qu'éprouvez-vous à la vue de l'"affiche" impressionnante du show ?

 

Stéphanie Fugain : De la fierté de voir tous ces artistes, ces musiciens et techniciens se mobiliser pour notre cause et également une grande émotion à l’idée de remonter sur cette scène mythique, tant d’années après le Big Bazar.

 

 

Paroles d'Actu : Votre premier roman, "Tu n'avais peur de rien" (Flammarion), sortira un peu plus tôt dans le mois, le 5 septembre. Voulez-vous nous en parler ?

 

Stéphanie Fugain : Je peux vous dire que c’est un cadeau pour ma Laurette. Elle voulait voyager, écrire. Mais son bateau est resté à quai. Pour elle j’ai pris la plume et le vent. J’ai raconté ses rires, ses envies, ses passions, ses rêves, ses voyages... Chut je n’en dirai pas plus !

 

 

Laurette et Stéphanie Fugain

 

 

Paroles d'Actu : L'écriture, c'est quelque chose que vous avez en vous depuis longtemps ?

 

Stéphanie Fugain : Ce roman est une première pour moi, un premier exercice à la fois passionnant et difficile. C’est un corps à corps avec soi-même et j’y ai pris beaucoup de plaisir.

 

 

Paroles d'Actu : Que représente l'écriture, à vos yeux ?

 

Stéphanie Fugain : On met toujours un peu de soi dans l’écriture. L’écriture c’est un vécu, une émotion, un ressenti, une envie. C’est aussi fort que porter et mettre un enfant au monde.

 

 

Paroles d'Actu : Qu'est-ce qui vous "porte" aujourd'hui ?

 

Stéphanie Fugain : La vie, l’amour, la passion, Imaginer que demain les citoyens auront envie, compris que donner de soi, pour les autres, est le plus bel acte qu’il soit, celui qui nous fait grandir le plus. La vie est courte, on le comprend davantage lorsque l’on est confronté à la maladie. L’instant présent doit être savouré au quotidien.

 

 

Paroles d'Actu : Quels sont vos projets ? Que peut-on vous souhaiter ?

 

Stéphanie Fugain : Tellement de choses simples, légères, bourrées d’humanité et de justice. Un retour aux valeurs fondamentales.

 

Découvrir encore et toujours la vie jusqu’à mon dernier souffle.

 

 

Paroles d'Actu : Quel message aimeriez-vous adresser à nos lecteurs ?

 

Stéphanie Fugain : Aimez chaque seconde de la vie, savourez-la, si vous êtes en bonne santé partagez-la, offrez vos précieuses cellules remplies de vie. Des dons il y en a tellement à faire tout au long de sa vie.

 

 

Paroles d'Actu : La dernière question. En fait, il s'agit d'une tribune libre. Pour vous permettre de conclure l'interview comme il vous plaira. Vous pouvez approfondir un sujet que nous avons traité ensemble, ou bien parler d'autre chose. Vous êtes libre... Merci infiniment !

 

Stéphanie Fugain : La liberté, la simplicité, le souffle de la vie c’est aussi ce que j’aime par-dessus tout. Et si je reprenais simplement une petite phrase de la chanteuse Zaz pour finir en beauté cette interview ? « Je veux d’l’amour, d’la joie, de la bonne humeur ». Et si, en ces temps de crises, nous prenions la peine de poser nos regards différents, de nous sourire davantage, d’être encore plus solidaires, de nous dire que demain ça ira forcément mieux ?

 

 

 

Tout est dit... Je ne peux que m'associer à ce beau message d'espoir, à cette formidable leçon de vie. Non sans avoir adressé de nouveau mes remerciements, toujours insuffisants tant cet échange m'aura apporté, à Madame Stéphanie Fugain. Phil Defer

 

 

 

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L'Association Laurette Fugain

 

"Départ Immédiat !" à l'Olympia : pour réserver votre place

 

Avec : Anggun, Archimède, Tina Arena, Laurent Baffie, Jean-Marie Bigard, Michel Boujenah, Jeanne Cherhal, Julien Clerc, Gérard Darmon, Gad Elmaleh, Sofia Essaidi, Liane Foly, Alexis Fugain, Marie Fugain, Steve Hewitt, Imany, Yves Jamait, Le Jeune Ballet Européen, Claire Keim, Norbert Nono Krief, Maxime Le Forestier, Nolwenn Leroy, Lys, Mimie Mathy, Maurane, Yannick Noah, Pascal Obispo, Ours, Pauline, Sanseverino, Elie Semoun, Hubert-Félix Thiéfaine, Zaz, Julie Zénatti, Alexandra Lamy, Jean Dujardin, Alain Delon, Pierre Richard, Stéphanie Fugain... (Au 17/09/12)

 

Pour précommander le roman de Stéphanie Fugain, "Tu n'avais peur de rien"

 

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Times New Roman > Georgia : 30/09/12

9 août 2012

Ronald Reagan, une passion américaine

Dans quelques jours, l'identité du colistier de Mitt Romney sera connue. Son profil pourra-t-il booster la campagne du candidat républicain à la Maison Blanche ? Il faut dire que pour l'instant, l'ex-gouverneur du Massachusetts est loin d'avoir gagné son duel avec Barack Obama... Jugé trop "liberal" par les conservateurs, pas assez crédible par les centristes, trop inconsistant par à peu près tout le monde, "Flip-flop Mitt" peine à convaincre, et en tout cas à séduire. Alors, certains se prennent à rêver, au "Grand Old Party". On rêve d'un passé glorieux, celui d'un temps où le champion s'appelait Ronald Reagan. Lors de la campagne de 80, était-il vraiment convainquant ? Après tout, celui qui allait devenir son colistier lors de la convention, le futur vice-président Bush, disait de son programme économique, lors de la campagne des primaires, qu'il tenait du "vaudou". Niveau séduction, par contre, Reagan est le maître. L'ancien acteur, que l'on surnommera bientôt "The Great communicator", s'adresse lors d'un débat avec le président sortant Carter à une Amérique frappée par l'inflation, le chômage, les échecs diplomatiques, une Amérique rongée par les doutes. "Vivez-vous mieux qu'il y a quatre ans ?" Il triomphe dans les urnes. C'est le début de la Reagan Revolution. Deux grands axes : la libération de l'économie, et le renforcement militaire. À la fin de la décennie, le blog de l'Est s'effondre. L'inflation est jugulée, l'économie semble dynamique, l'Etat en retrait. L'Amérique croit de nouveau en sa bonne étoile. La morosité des années 70 n'est plus de mise. On dirait bien qu'"America is back !" Auprès des conservateurs, le mythe Reagan est né.

J'ai réalisé ce dossier en 2004, juste après la mort de Reagan. J'avais 19 ans, à l'époque. J'étais assez intrigué, pour ne pas dire fasciné, par le personnage de Reagan, par ce qu'il incarnait. Les réponses qui suivent proviennent pour l'essentiel de témoignages de conservateurs américains, politiquement proches de l'ex-président défunt. Mes questions touchent également à la guerre d'Irak, alors que les tensions demeurent vives entre les Etats-Unis et la France. À l'élection de novembre 2004. Et, je le suggérais à l'instant, à la France. Mes conclusions de l'époque manquent sans doute un peu de distance. Je reste très intrigué par le personnage, et les trois grands points de bilan que j'ai cités plus loin sont réels. Mais les années Reagan, c'est aussi l'explosion des inégalités et des déficits publics. Deux gros points noirs devenus maladies chroniques de l'Amérique, personne ne le nierait aujourd'hui. Nous sommes en 2004. Reagan vient de mourir. Voyage dans le monde des conservateurs américains. Un document qui ne cherche pas à faire la part des choses, mais qui donne la parole, simplement, naturellement, à des hommes, à des femmes qui expriment leurs convictions sincères. Des paroles toujours d'actu et qui, au-delà des caricatures, méritent d'être entendues. J'ai volontairement omis d'y inclure le témoignage d'Eusebio A., un homme très cultivé et dont le témoignage, très long et élaboré, méritera certainement une publication, dans un autre cadre... À partir de maintenant, tout le texte est "d'époque". Bonne lecture.  Phil Defer   DOCUMENT

 

 

RONALD REAGAN

 

UNE PASSION AMERICAINE

 

RR

(Photo : Ronald Reagan Presidential Libary)

 

Le 5 juin 2004, à la veille des cérémonies commémoratives du Débarquement allié de 1944 en Normandie, le monde apprenait une triste nouvelle. Ronald Reagan, l’homme qui fut acteur à Hollywood, Gouverneur de Californie puis Président des Etats-Unis de 1980 à 1988, venait de mourir après s’être battu pendant plus de dix ans contre la maladie d’Alzheimer. Il avait 93 ans. A l’annonce de son décès, que l’on disait imminent, les leaders du monde entier ont rendu hommage au 40ème Président des Etats-Unis, sans aucun doute l’un des plus charismatiques, à l’unanimité. George W. Bush, John Kerry, George Bush Senior, Bill Clinton, Mikhaïl Gorbatchev et bien d’autres ont rendu hommage à l’ancien chef d’Etat.

 

J’ai voulu savoir ce que le peuple américain retenait du président Reagan. Pour cela, je suis allé sur un site qui lui était consacré, site où les messages de sympathie ont afflué depuis l’annonce de la mort de "Ronnie". J’en ai lu un grand nombre et j’ai contacté par mail quelques personnes dont j’ai trouvé les témoignages les plus touchants, émouvants et symboliques, auxquelles j’ai soumis un questionnaire, consacré en large partie à l’événement mais également à d’autres sujets intéressants d’un point de vue américain (pour l’essentiel). Voici les réponses de toutes celles qui ont eu la gentillesse de me répondre.

 

Les questions et les réponses ayant été rédigées en anglais, j’ai traduit toutes les réponses (à une exception), de façon donc parfois approximative mais toujours le plus fidèlement possible à ce qui représentait la réalité des témoignages d’après moi. Les traductions ont été très longues et parfois très difficiles et j’ai donc parfois dû interpréter certaines phrases, espérant qu’il s’agissait bien de ce qu’a voulu dire la personne.

 

 

 

 

QUESTIONNAIRE

 

Que représentait Ronald Reagan pour vous ? Selon vous, quel héritage a-t-il laissé à l’Amérique ?

 

Que pensez-vous de George W. Bush ? Aura-t-il votre soutien en novembre prochain ?

 

Que pensez-vous de la guerre en Irak ?

 

Qu’évoque la France pour vous ?

 

 

 

 

REACTIONS

(PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE DE RECEPTION)

 

 

 

7 juin (2004)

 

 

Edwin C.

Retraité de la Police montée royale canadienne

Alberta, CANADA

 

(…) Je suis un citoyen canadien et je n’ai par conséquent pas le droit de vote pour les élections américaines. J’ai servi dans la Marine canadienne entre 1976 et 1980, juste avant l’élection de M. Reagan. En ce temps-là, Pierre Trudeau était le Premier ministre du Canada. Trudeau n’a jamais aimé l’armée et quoi que ce soit que l’on pouvait associer à l’aile droite.

 

A l’élection de Reagan, j’ai vu un visionnaire qui par la suite remettrait les Soviétiques à leur place, avec l’aide d’une autre visionnaire, Margaret Thatcher. J’ai souvent souhaité que l’un deux ou les deux soient Canadiens.

 

Si j’étais un citoyen américain, je soutiendrais très certainement Bush, et je soutiens de tout mon cœur la guerre en Irak.

 

Mon opinion de la France. Difficile de dire cela de façon concise. Si vous connaissez un peu le Canada, vous savez que les deux cultures fondatrices du pays, le protestantisme britannique et le catholicisme français, se battent ici depuis plus de 300 ans. Comme les membres de ma famille, des deux côtés, sont des Irlandais protestants et des Orangistes (Ordre protestant anti-catholique et anti-francophone, ndlr) de longue date, vous pouvez deviner de quel côté je me place politiquement…

 

 

 

Ryan V.

Etudiant

Caroline du Sud, U.S.A.

 

(…) Je suis divisé concernant la guerre en Irak. Je suis d’un côté heureux pour le peuple d’Irak qui a été libéré d’une dictature et a maintenant l’opportunité d’instaurer une démocratie et de s’autogérer. Mais je pense d’autre part que nous autres Américains avons été bernés par un manque d’informations. De plus, j’ai, comme le reste du monde, été dégoûté par les images récemment révélées de la prison d’Abu Graib.

 

Concernant votre question sur l’élection, à savoir si je voterai pour George W. Bush ou non, et bien j’ai tendance à pencher vers Kerry, simplement à cause de la manière déplorable dont a été gérée la guerre. Egalement, je ne me souviens pas dans l’histoire récente d’une situation où l’Amérique a été autant haïe et notre président autant décrié qu’aujourd’hui. Une réélection de Bush ne ferait que conduire à plus d’agressivité et d’agressions envers les USA. Mon espoir est que John Kerry pourra réparer quelques-uns des liens internationaux si chers aux Etats-Unis. C’est une condition cruciale au succès de l’Amérique dans le futur.

 

Le Président Reagan personnifiait un sentiment de fierté et de patriotisme en Amérique. Il nous manquera beaucoup. Je suis encouragé par votre intérêt dans la politique américaine et j’espère vous avoir éclairé sur ce qui je pense représente la majorité de l’opinion américaine.

 

 

 

Richard T.

Marine américain

Caroline du Nord, U.S.A.

 

Phil,

 

J’apprécie beaucoup l’email que vous m’avez envoyé. Ronald Reagan fut un grand Président, mais plus important encore, il fut un grand homme. Je suis heureux de voir que vous pensez tant de bien de notre ancien Président et des Etats-Unis.

 

Pour moi, le Président Reagan a représenté le calme durant une période de chaos. Il a restauré la confiance que les Américains avaient perdu durant les présidences précédentes. L’Amérique pouvait enfin être fière à nouveau. Il était l’homme parfait dans le temps et le lieu. La seule chose, je pense, que nous pouvons faire pour perpétuer l’héritage de M. Reagan, c’est de continuer à prêcher la liberté et toutes les grandes valeurs qui ont fondé l’Amérique.

 

Ce que je pense de George W. Bush ? Il est un homme décent mais il est pris dans des moments difficiles. J’espère seulement que ses intentions sont justes et qu’il se soucie vraiment des principes dont il parle continuellement dans ses discours. Je suis un Marine américain and j’ai passé quelque temps au Moyen-Orient, et je vais bientôt y retourner, ce est une très bonne raison pour laquelle je suis très attentif à sa politique, mais dans le même temps j’ai confiance dans le fait qu’il sait ce qu’il fait. Il est difficile de parler des élections de novembre. Bush est sans doute le meilleur pour le poste, cela parce que je n’ai pas confiance en Kerry.

 

A propos de la guerre en Irak, étant directement impliqué, je ne veux personnellement pas y être. La guerre avec l’Irak semblait nécessaire. Maintenant que nous sommes impliqués, il est très difficile de se sortir de la situation actuelle. Je suis troublé de savoir qu’il y a tant de gens à travers le monde qui nourrissent pour le peuple américain une haine absolue.

 

La France est un pays merveilleux. Les relations que l’Amérique entretient avec la France sont très bonne. "The French Legionnaires kick ass" !

 

 

 

Ronald L.

Retraité

Tennessee, U.S.A.

 

Je vais faire de mon mieux pour passer en revue les points fondamentaux de ma vision de l’Humanité et de notre Terre.

 

Cela est vrai, j’ai admiré Ronald Reagan depuis ma tendre enfance. Une des raisons est peut-être que nous partagions le même prénom, mais la raison principale qui m’a fait aimer cet homme fut sa capacité à surpasser les difficultés et à tenir la plupart de ses promesses. J’ai été élevé sous la règle d’or "Traite les autres comme tu aimerais que l’on te traite". Ronald Reagan n’a jamais eu à servir le peuple des Etats-Unis, mais il avait pour vision d’améliorer le mode de vie ("way of life"), pas seulement pour les Américains mais aussi pour le reste du monde. Nous savons tous les deux que toutes les espèces vivantes ont besoin de nourriture, d’eau, de protection contre l’environnement et d’un ensemble de choses nécessaires à notre survie sur Terre. Partager avec les autres conduit à une harmonie avec soi-même. L’égoïsme n’a jamais rien apporté de bon. Les ressources mondiales sont abondantes dans certaines parties de la planète, et d’autres coins souffrent du manque d’un commerce nécessaire.

 

La démocratie américaine a été fondée par nos ancêtres. Leurs principes généraux étaient la protection, la civilisation et l’éducation du peuple. Je pense que M. Reagan a fait un excellent travail pour la Californie et les Etats-Unis en tant que notre 40ème Président. Le monde est devenu bien plus sûr, et durant son service, le calme et la paix se sont imposés. La satisfaction de voir se terminer la Guerre Froide fut célébrée dans le monde entier.

 

Certains de nos présidents héritent des fruits du travail des présidents passés. C’est un travail très dur d’être un bon président, et un plus gros travail encore d’être juste aux yeux de tous. George W. Bush a essayé de montrer une société qui se préoccupe de ce qui se passe dans le monde. Peut-être qu’une guerre ne résout rien, mais quand la diplomatie ne fonctionne pas, la guerre est parfois la seule alternative. La situation en Irak nous a échappé il y a de nombreuses années, avant même que George Bush père ne devienne président. N’est-ce pas choquant de se dire que vous et moi, nous nous levons le matin, allons travailler et rentrons ensuite le soir pour se relaxer et être en famille… Nous avons été éduqués pour essayer d’aider les autres. Et il y a les extrémistes, les radicaux… Ces gens se lèvent et étudient comment détruire les sociétés en assassinant, volant, et causant le chaos à travers la planète… Je pense que l’Amérique a fait un pas en Irak avec un fort soutien pour aider ce pays à se débarrasser de la tyrannie. La publicité faite par le traitement par certains Américains des prisonniers irakiens n’est pas l’Amérique… C’est une honte de voir que quelques uns de nos concitoyens aient pu faire cela… L’Amérique a toujours été leader mais jamais oppresseur. Si un jour nous devenions une dictature, ce serait contre-nature. Nous sommes une nation de partage, de compassion. Je suis fier d’être ici, et je me sens bien et en sécurité en Amérique.

 

Je ne sais pas grand chose de la France… Je sais que votre nation nous a donné la Statue de la Liberté, un grand symbole de paix pour chacun qui a l’honneur de la voir en personne. Vous et mois partageons sans doute les mêmes buts dans la vie. La vie est aussi bonne que nous la faisons. La rendre meilleure est bon. La rendre pire nous fait tous perdre.

 

Que Dieu vous bénisse, et Dieu bénisse votre nation.

 

 

(…)

 

 

(autre mail)

 

Je pense que les visions de M. Reagan faisaient partie des lignes que la plupart des Américains voulaient voir développer dans le monde. Une meilleure amitié avec les nations appauvries. La protection des valeurs communes de la vie pour ceux affectés par le Mur de Berlin. Il était un vrai chef, et pas un dictateur.

 

Je crois que la pire chose qui soit arrivée depuis 1969 est le terrorisme international. Les méthodes idéologiques des terroristes seront toujours contraire à la valeur du partage de la vie, au lieu de l’enlever. Evidemment, il peut y avoir une sorte de jalousie associée à leurs sentiments terroristes. J’ai été élevé en Amérique, pour apprendre sur la vie et les gens, avoir une éducation dont j’ai pu fixer moi-même les limites, travailler et avoir une vie agréable, soutenir ma famille, partager mes sentiments, suggérer, comparer, protéger, bref être tout simplement un véritable être humain aux yeux des gens… et s’il est une chose que l’Amérique valorise, c’est la liberté. Nous sommes tous ensemble dans ce monde. Pourquoi ne pas partager les informations et l’amitié ? Je me sens désolé pour les jeunes enfants terroristes. On leur apprend à haïr et à tuer. Il ne sont pas nés comme cela instinctivement. Ce n’est pas la faute des enfants mais celles des adultes qui les ont guidés à agir ainsi. Nous avons besoin de demander aux terroristes la réelle raison de leurs actions. Les Américains sont un peuple généreux, et ce qui semble tromper les autres pays à propos des Américains corrompus, égoïstes et impérialistes n’est… qu’une illusion. Notre démocratie dépend de notre capacité à travailler ensemble, même si nos idées peuvent être différentes, nous allons toujours de l’avant. Nous ne sommes pas parfait mais faisons preuve de la meilleure volonté.

 

Encore une fois, merci pour votre soutien pour notre 40ème Président, Ronald Wilson Reagan. Son esprit sera toujours avec nous…

 

 

 

Patricia G.

Mère d'un soldat américain tombé en Irak

U.S.A.

 

Phil,

 

Je pense que Ronald Reagan fut le plus grand Président de ma vie. Plus important encore, il était un homme bon. J’ai 49 ans, j’ai donc "connu" beaucoup de présidents.

 

A propos de l’Irak, c’est très difficile. J’ai beaucoup de sentiment à ce sujet, certains étant en conflit.

 

Mon fils était dans la Garde Nationale de Floride, pas dans l’armée régulière. Il était également étudiant, à l’Université du Sud de la Floride, à Tampa. Il avait 23 ans. Il était en classe un jour, puis s’est retrouvé en Irak le jour suivant. Dans une de ses lettres, il disant qu’il voyait là bas de nombreux enfants mourant de faim, parce que la nourriture était stockée et distribuée en petites quantités, une façon pour Saddam de contrôler son peuple. Il disait que si sa présence en Irak pouvait permettre qu’un enfant de moins ne meure de faim, alors cela en valait la peine.

 

Il était mon unique fils, mon bébé. Pour moi, les Irakiens ne valaient pas la vie de mon fils, lorsque l’on voit qu’un si grand nombre d’entre eux ne font rien pour s’aider eux-mêmes.

 

 

 

Patricia F.

Sans emploi

Caroline du Nord, U.S.A.

 

(…) Pour moi, Ronald Reagan représente la véritable signification des valeurs de notre pays. Il était totalement pour le peuple, il aimait l’Amérique et voulait la voir prospérer. Il fut à l’origine de la fin de la Guerre froide, et ce sans que le moindre coup de feu ne soit tiré. Il fut également à l’origine de la chute du Mur de Berlin. Il a tenu toutes les promesses qu’il avait faites lorsqu’il s’est présenté à la présidence. Aucun autre président ne s’est tenu à ses promesses. Il fut le meilleur président que notre pays ait eu. Lorsqu’il a quitté son poste, j’ai pleuré toute la journée.

 

Si je soutiendrai Bush en novembre ? Oui ! Il n’est pas responsable de ce qui est arrivé à l’économie. Si les attaques terroristes du 11 septembre 2001 n’avaient pas eu lieu, nous nous porterions très bien. Le seul problème que je retiendrai est la tendance à la délocalisation de certaines activités et donc de l’emploi. Mais Bush n’est pas responsable. Ce sont les compagnies qui font cela, pour ne plus avoir à payer de taxes.

 

Concernant l’Irak, j’ai soutenu le fait d’avoir fait quitter le pouvoir à Saddam, et la mort de ses fils, mais je pense que nous avons besoin de nous retirer maintenant, et de laisser les Irakiens gérer leur pays eux-mêmes. Ils veulent juste continuer à tuer nos hommes parce qu’ils ne veulent pas de notre présence, c’est pourquoi nous devons nous partir.

 

Je n’ai aucun problème avec la France. Je pense qu’il s’agit d’un grand pays, et je rêverais de voir la France.

 

 

 

Sandi S.

Artiste

Georgie, U.S.A.

 

(…) Bien sûr, comme vous le savez, il y a eu des tensions ces derniers temps entre les gouvernements français et américains, mais ce n’est pas la faute des peuples français et américains. Par conséquent, je n’ai aucun mauvais sentiment envers la France et son peuple, pas du tout. Nous sommes amis depuis tant d’années, n’est-ce pas ?

 

Je suis honorée que vous m’ayez choisie pour répondre à vos questions, et je vais être aussi honnête que possible.

 

Pour moi, Ronald Reagan représentait la force de l’esprit, qui a permis aux Etats-Unis de devenir ce qu’ils sont devenus. Il représentait également notre foi en tant que peuple en Dieu, et tout ce qu’un peuple peut faire avec de la foi.

 

Le plus parfait héritage serait de perpétuer sa vision pour notre pays et pour le monde.

 

Bien que M. Bush ait fait un certain nombre de choses avec lesquelles je ne suis pas d’accord, je pense qu’il est également un homme de foi et de force, et oui, je le soutiendrai en novembre, parce qu’il est la force dont nous avons besoin en temps de guerre.

 

La plupart des gens, y compris aux Etats-Unis, ne reçoivent pas les informations nécessaires pour se forger une opinion réfléchie concernant la guerre en Irak. Je suis très politisée dans mon esprit, et j’ai lu d’autres sources qui disaient que la guerre était la bonne chose à faire. Je suis triste que nous ayons dû aller en guerre, mais maintenant que nous y sommes, nous devons rester et la terminer afin que l’Irak ne retombe pas à nouveau dans de mauvaises mains. Quand les tanks nazis défilaient sur les Champs-Élysées, les Etats-Unis ont pleuré avec la France, mais nous savions que nous devions rester en Normandie pour empêcher les Nazis de prendre Paris à nouveau. Maintenant, nous sommes partis, et la France est à nouveau un grand pays. C’est ce que nous devons faire pour l’Irak.

 

Nous ne voulons pas envahir des pays. Nous devons protéger nos amis.

 

Pour moi, la France évoque les balades dans les rues de Paris, Brest, Lyon…

 

Visiter Bordeaux, aller dans un café de rue, manger des escargots avec du beurre et du vin ! Comme je l’ai dit, politiquement, je n’ai aucun problème avec le peuple français. On doit toujours faire ce qui est le meilleur pour tous, non ?

 

D’ailleurs, mon prénom français est Diane !

 

 

 

Corey T.

Conceptrice mécanique

Minnesota, U.S.A.

 

Bonjour Phil,

 

Merci pour votre gentil mail. Je suis sure que nous ressentons tous de la tristesse à cause du décès du Président Reagan. J’ai une vingtaine d’années, mais je me souviens bien de lui. J’ai été élevée dans un foyer démocrate, mais j’ai toujours respecté cet homme pour ce qu’il représentait ainsi que pour ses choix et l’exemple qu’il a instauré pour nous, les jeunes.

 

Je pense que l’Amérique va apprendre que les valeurs morales de la famille et de la décence sont toujours présentes. Cela se perd parfois dans cet âge de glamour, etc… Je pense qu’il avait une façon par la communication, un don, qui lui permettait d’atteindre des gens qui d’ordinaire ne l’auraient pas été. C’est pourquoi je pense qu’il ne sera jamais oublié.

 

Concernant le Président Bush, je pense que l’Amérique a besoin d’un changement de leadership. Il a su nous guider durant des temps obscurs, mais je pense qu’un changement sera meilleur. Je soutiendrai donc John Kerry comme nouveau président.

 

La guerre en Irak sera bientôt terminée, je l’espère comme tous les peuples du monde. Je pense qu’elle était justifiée par le terrorisme omniprésent dans notre monde et le besoin de le combattre. Je prie chaque nuit pour que cela s’arrête bientôt et que la paix soit restaurée partout sur la planète.

 

J’ai toujours voulu visiter la France. Je suis fière que la France nous ait donné la Statue de la Liberté. Le pays en lui-même paraît très beau dans les livres que j’ai lu, par l’art et les sites historiques. J’aime la façon de parler des Français, j’aimerais un jour pouvoir parler français couramment.

 

Meilleurs vœux, de paix et d’amitié.

 

 

 

Daniel T.

Vendeur, écrivain

Kentucky, U.S.A.

 

Merci pour vos gentils commentaires. Je savais que ce jour allait arriver, mais comme beaucoup, cela m’a réellement beaucoup frappé très durement (et cela continue), plus que je ne le pensais. Je serai heureux de vous répondre.

 

Pour moi, Ronald Reagan représentait le meilleur de l’Amérique. Il a commencé pauvre, avec une situation familiale pas si parfaite que cela. Pourtant, il a été capable d’avoir une éducation, puis de se frayer un chemin dans le monde de la radio. Ensuite, il y a eu les films (c’était son rêve). Vers la fin de sa carrière, il a rencontré Nancy (sa femme, ndlr), et ils sont tombés amoureux. Leur romance et leur amour continu l’un pour l’autre était extrêmement touchant, un modèle.

 

Il est devenu confiant dans ses idées du monde, et a toujours su qui il était jusqu’au jour de sa mort. Pour moi, il représentait ce qu’un homme américain devrait être : fort, charismatique ("rugged good looks", pas de certitude sur la traduction, ndlr), confiant, un homme de foi, courageux, et qui ne recule jamais devant ce qui est juste. Son héritage sera de trois ordres :

 

Il fut la force conductrice du renouveau de l’esprit de l’Amérique. Durant les deux décennies précédentes, l’Amérique (pour des raisons diverses) avait en effet perdu de son âme. M. Reagan n’acceptait pas cela. Il a remis au goût du jour l’amour de la patrie et la fierté d’être Américain, partiellement grâce à sa volonté de toujours mettre en valeur le pouvoir des individus sur celui de l’Etat.

 

Il a donné un nouveau souffle à l’économie américaine. Il a fait exactement comme JFK en son temps, en donnant aux gens plus de contrôle sur leur argent. Lorsque les gens ont plus de contrôle sur leur argent et qu’ils l’épargnent ou le dépensent, cela renforce l’économie. Pour chaque bien ou service payé, de la richesse est alors créée et un travail est sécurisé ou créé. Cela a créé un cercle vertueux, toujours croissant. Il a favorisé l’ouvertures de portes, et nous autres Américains l’avons suivi. George W. Bush a fait de même.

 

Il restera enfin dans nos mémoires pour avoir détruit l’Empire soviétique sans aucun tir. Il savait dans son cœur que l’Union soviétique était vouée à l’implosion. Vous ne pouvez pas enfermer indéfiniment les hommes et les femmes, il y a forcément un moment où ils se révoltent pour la liberté. Il croyait en la paix par la force. Les Soviétiques n’ont pas pu tenir le rythme qu’il leur a imposé (notamment concernant la course aux armement, ndlr).

 

Comme Reagan, je pense que George W. Bush restera dans l’Histoire comme un grand président. J’ai apprécié l’homme depuis qu’il est devenu pour la première fois Gouverneur du Texas. Lorsque je l’ai vu gagner sa première bataille électorale, j’ai su qu’un jour il deviendrait Président. J’ai voté pour lui en 2000 et je voterai à nouveau avec entrain pour lui en 2004. Il me rappelle énormément Reagan, et, comme l’Histoire se répète souvent, il doit faire face à nombre de défis auxquels Reagan a dû faire face : une gauche extrême (jusqu’à la trahison parfois), la guerre contre le terrorisme (à mettre en rapport avec la guerre de Reagan contre le communisme), et, comme toujours, l’économie. Comme Reagan, Bush est un homme de principes et de foi, cela ne fait aucun doute. Je désapprouve Bush sur le montant des dépenses occasionnées et sur quelques unes de ses politiques domestiques, mais il a mon soutien concernant le leadership, la guerre contre le terrorisme et l’économie.

 

Je pense que la guerre en Irak devrait avoir eu lieu environ dix ans plus tôt. (…)

 

Nous aurions dû finir le travail en 91. Je soutiens la guerre en Irak à 100%. Je crois que tous les peuples (pas seulement les riches blancs, comme la gauche le pense) ont droit à la liberté. Saddam oppressait son peuple, il avait (ou a) des armes de destruction massive (je pense que ce qu’il avait est caché en Irak, et d’autres ont été transportées en Syrie), et il était une base potentielle pour des opérations terroristes. Je pense et j’espère que ça ne s’arrêtera pas là. Pour réellement résoudre le problème du terrorisme, il va falloir s’occuper de l’Iran, de la Syrie, du Soudan. Je crois que certaines personnes ont peur d’appeler ceci tel que c’est, la 3è Guerre mondiale.

 

La France est un pays qui je crois sera toujours notre allié. Toutefois, j’ai été extrêmement déçu par le gouvernement de France, par leur implication dans le scandale du programme "pétrole contre nourriture" et le fait qu’il ne nous ait pas soutenu sur l’Irak. Je ne blâme pas les Français, mais je désapprouve les principes de votre gouvernement actuel.

 

 

 

Michael R.
Manu.
Caroline du Nord, U.S.A.

 

J’apprécie vos gentils mots et le respect que vous avez montré envers non seulement un grand Américain, mais également un grand être humain, Ronald Reagan.

 

Je serai heureux de vous répondre, de mon mieux.

 

Le Président Reagan, pour moi, représentait de toute façon, avec une absolue détermination, l’idée que les Américains devaient réaliser à quel point ils étaient chanceux de vivre dans ce grand pays, mais surtout d’être libres. Il est difficile pour moi d’exprimer par des mots, le sentiment de fierté qu’il a redonné à notre pays. Le Président Carter (prédécesseur de Reagan, de 1977 à 1981, ndlr) était sans doute un homme bon comme cela a toujours été le cas à la Maison Blanche, mais il n’était simplement pas un Président. Durant et à la fin du mandat de Jimmy Carter, le pays avait glissé dans une situation de malaise. Nous avions même un index de misère pour documenter à quel point les choses s’étaient dégradées. Notre armée avait été décimée, à la sortie du Vietnam, nous n’étions plus une armée que dans un seul domaine, plus aucune force de dissuasion conventionnelle à proprement parler, nous ne dépendions que de la Destruction mutuelle par le biais des missiles intercontinentaux et des bombardiers SAC. J’ai grandi sous le nuage d’une dizaine de milliers de têtes nucléaires soviétiques pointées sur mon pays, avec la conscience que mon pays en avait approximativement le même nombre, pointés sur l’Union soviétique. Nos destins collectifs dépendaient du moins stable de cette paire, le maillon faible pour faire une paraphrase.

 

Les Iraniens avaient pris 52 otages américains et le pays était incapable de faire quoi que ce soit à ce sujet. J’avais 12 ans en 1980, l’année où le Président Reagan a été élu pour son premier mandat. C’était drôle, nous pouvions penser qu’un homme de 69 ans lorsqu’il est entré en fonction se serait aliéné la jeunesse, mais je me souviens que nous avons parlé de lui en études sociales, et tout le monde était derrière lui. Il nous disait que les jours les plus glorieux de l’Amérique étaient devant elle, pas derrière, il nous a permis d’être fiers d’être américains à nouveau. L’Iran, craignant le "cow-boy", libéra les 52 otages retenus pendant 444 jours, immédiatement après la prise de fonction du Président Reagan. Durant les années Reagan, le patriotisme a atteint des sommets. Son épouse Nancy a rendu son prestige à la Maison Blanche, et j’ai un souvenir très particulier du 4 juillet 1986, lors de la réouverture de la Statue de la Liberté pour son 100ème anniversaire, un présent spécial de votre pays au mien. Quand il a quitté le poste, le monde était plus sûr. Le Mur de Berlin allait bientôt tomber et le Communisme s’effritait peu à peu pour ne devenir plus tard qu’une page de l’histoire. Les enfants qui grandissent aujourd’hui ne savent pas ce que cela fait de vivre dans un monde en présence d’un régime dont le leader avait revendiqué à l’ONU qu’il nous enterrerait tous (Nikita Khrouchtchev en 1956, ndlr). Je suis heureux de savoir que ma nièce n’aura pas ce souci.

 

Je pense que l’Amérique restera fidèle aux valeurs prônées et défendues par le Président Reagan.

 

La nation a créé le gouvernement fédéral, pas l’inverse. Je pense que nous réaliserons l’importance de maintenir une défense nationale forte, et par-dessus tout, l’importance de rester optimistes. J’espère qu’un jour il y aura à Washington D.-C. un monument qui lui sera dédié, à lui et à son héritage.

 

J’aime le Président Bush et j’essaie de le soutenir autant que faire se peut. Je pense qu’il a réalisé un très bon travail, en ayant eu à gérer plus de difficultés que n’importe quel autre président dans la mémoire récente. L’élection serrée de 2000 et les défis qui ont suivi avec l’incertitude des résultats ont fait tomber notre confiance à l’aube de 2001. Les choses commençaient juste à se normaliser et à s’améliorer lorsque survinrent les attaques terroristes du 11 septembre. Nous avions, en tant que pays, ainsi que nos dirigeants, ignoré le terrorisme pendant trop longtemps, et il est venu nous frapper à nouveau d’une façon sans précédent. 1993, une bombe explose au World Trade Center. Les explosions des ambassades en Afrique et contre l’U.S.S. Cole en octobre 2000. Toutes ces attaques ont été organisées par Oussama ben Laden et ses lieutenants, et toutes ces attaques n’ont eu droit qu’à des réponses très limitées de la part des Etats-Unis. Ben Laden pensait que nous étions des cibles faciles et dociles, mais il n’avait pas compté avec la détermination du Président Bush. C’est ce moment qui a défini sa présidence. La guerre contre le terrorisme continuera dans l’avenir. Et, même si nous ne pouvons pas espérer de stopper chaque nouvelle tentative d’attentat, nous pouvons tout de même dire que les Etats-Unis et le monde sont plus sûrs depuis ce qu’il s’est passé en Afghanistan et en Irak.

 

Les gens disent que la guerre en Irak était pour le pétrole, ils disent qu’elle était basée sur des renseignements défaillants concernant les ADM, ou encore que le Président Bush voulait juste faire payer à Saddam pour avoir voulu attenter à la vie de son père peu de temps après qu’il ait quitté [la Maison Blanche], en 1993. Pour moi, c’est vraiment une question d’Etat de droit. Saddam avait accepté, à la suite de l’opération Tempête du Désert, en 1991-92, de démilitariser le pays et de détruire ses ADM et autres SKUD qui avaient été tirés sur des innocents en Israël durant la guerre. Les inspecteurs de l’ONU surveillaient le respect de ces accords. Mais Saddam a essayé de cacher ces armes interdites, de tromper les inspecteurs et d’autres coups bas. L’ONU a alors passé résolution après résolution pour condamner puis autoriser l’autorisation de la force. Chaque résolution lui laissait un peu plus le champ libre. Il a finalement pensé qu’il pouvait relever la tête et a expulsé les inspecteurs d’Irak en 1998.

 

Nous avons trouvé un grand nombre d’armes interdites. Nous commençons à reparler de ces ADM et à trouver des preuves sur l’endroit où elles ont été transportées. Les combats dont vous entendez parler aux informations sont en premier lieu le fait d’étrangers affiliés à Al Qaida. Nous subissons des pertes, c’est vrai, mais ce sont eux qui prennent le gros des pertes. D’après ce que j’ai entendu de la part d’amis de retour d’Irak, le peuple irakien est très pro-américain et est très heureux d’avoir été libéré de la tyrannie de Saddam et de ses bouchers. Je pense que l’Histoire dira que c’était la bonne chose à faire.

 

Ce que la France évoque pour moi ? Question difficile ! Historiquement, la France et l’Amérique ont toujours été très proches. La République française est basée sur notre Constitution. Durant la Première guerre mondiale, les Américains ("Yanks") se sont battus aux côtés des Français et des Anglais contre les Allemands. Durant la Seconde guerre mondiale, nous avons aidé à la libération de la France et mis fin à la menace nazie. Dans les années 1950, nous avons soutenu les troupes françaises en Indochine avec de l’argent et des armes. Après le retrait français de la région, nous sommes intervenus dans les années 1960, dans ce qui s’appelait désormais Vietnam. La France a été et reste un allié loyal de l’OTAN. Elle a été en désaccord avec les USA sur l’Irak, ce qui arrive de temps en temps. Le couple le plus loyal a des désaccords de temps en temps. Je sais qu’après la décision française de ne pas s’impliquer en Irak, il était à la mode d’attaquer le peuple français. Personnellement je n’ai pas de problème avec le peuple français. Je pense que le Président Bush sait également faire la part des choses. J’espère simplement que vous serez attentifs à ce que disent les médias. Un grand nombre de choses qui sont dites par les médias américains sont des demi vérités destinées à desservir le Président Bush, simplement parce qu’ils ne sont pas d’accord avec lui.

 

 

 

Paul F.

Technicien informatique, propriétaire d'entreprise

New York, U.S.A.

 

(…) J’ai 30 ans, j’avais donc 7 ans lorsque Reagan est arrivé à la Maison Blanche en 1981. Je suis heureux de voir des Européens rendre hommage à Reagan. Si je devais faire une liste des trois plus grands présidents de tous les temps, je dirais que Reagan serait n°2, derrière George Washington, le père de mon pays. Sa mort m’a vraiment contrarié toute la journée de samedi, lorsque je l’ai apprise aux informations. Ronald Reagan a fait de moi le conservateur que je suis aujourd’hui. Mon premier souvenir de lui correspond au jour où on lui a tiré dessus. Je me souviens l’avoir regardé se lever, comme si de rien n’était, et marcher vers l’hôpital. En tant qu’enfant, je l’avais alors placé à un niveau supérieur, presque divin. Il semblait ne pas avoir été plus choqué par cela de l’évènement. L’homme qui représentait l’Amérique venait d’être pris pour cible, et s’était relevé encore plus fort ! Pour un petit garçon, cela m’a fait [symboliquement] prendre conscience que personne ne pourrait nous abattre, en tant que pays. Nous pourrions être touché mais nous resterions debout, fort et en continuant de faire ce qui doit l’être. De plus, mon père me parlait de mon grand-père que je n’avais jamais connu, qui s’était battu en tant que "Ranger landing" en Normandie. Il est mort quelques années avant ma naissance, il avait survécu à la guerre. Mon père m’avait dit que mon grand-père lui avait dit qu’il s’était battu à la guerre pour que les générations futures n’aient pas à le faire. Reagan était un peu notre grand-père à tous. Reagan, pour moi, représentait tout ce sur quoi notre nation a été bâtie… tous les idéaux de nos pères fondateurs, Washington, Jefferson, Adams, Franklin. Les idéaux que ces hommes brillants ont toujours défendu durant toutes ces années me restent toujours en mémoire, mais parmi eux, un restera toujours vrai : "Tous les Hommes ont le droit d’être libres". Ronald Reagan a basé sa présidence sur ce principe. C’est pourquoi il s’est adressé à l’Union soviétique et l’a forcée à détruire le Mur de Berlin, à quitter l’Europe de l’Est et à libérer des millions et des millions de gens de la tyrannie. Je travaille avec des personnes qui ont immigré ici grâce à Ronald Reagan et à sa façon de gérer le problème soviétique. Je travaille avec un groupe d’immigrants russes et polonais, et avec un homme qui est un Juif hongrois. Les histoires que celui-ci m’a raconté à propos de la vie sous le communisme, n’a fait que renforcer mon opinion sur la chance que j’ai eu de naître ici, aux Etats-Unis. Lorsque vous voyez tous ces gens critiquer et attaquer l’Amérique (spécialement ces imbéciles qui traitent Bush de terroriste), ce sont des gens qui sont enfants de personnes qui ont beaucoup d’argent et n’ont pas d’idée de ce que signifie la souffrance, comme l’ont vécu et le vivent encore les gens soumis à la règle communiste. Il est triste de voir que certains gosses de riches pensent savoir ce qui est juste alors qu’ils n’ont jamais eu à travailler pour rien dans leur vie.

 

L’héritage de Reagan fera partie du modèle de fabrique américain. Les baisses d’impôts qui permettent aux gens de travailler (19 millions d’emplois ont été créés grâce à ses fortes réductions d’impôts), une défense forte, une confrontation face à face avec le Mal sans jamais reculer. Voilà ce que sera son héritage.

 

Je suis un grand supporter de Bush. Je ne suis pas d’accord avec toutes les dépenses du gouvernement, mais il a fait ce qu’il avait promis de faire. Il a fait des promesses lors de la campagne et les a toutes tenues arrivé au poste suprême. Il n’est pas comme la plupart des politiciens, il se préoccupe réellement de son pays et non de son pouvoir personnel. Comme Reagan. Je voterai à nouveau pour Bush en novembre.

 

Honnêtement, nous aurions dû faire tomber Saddam et ses fils meurtriers, violeurs et gangsters, durant la 1ère Guerre du Golfe, en oubliant l’ONU. Nous avons fait ce que nous aurions dû faire il y a longtemps. Encore une fois, George W. Bush est comme Reagan. Tout le monde critique tout ce qu’il a fait, pourtant il est toujours là, en connaissance de ce qui est juste et moral. 50 millions de personnes ont été libérées de la tyrannie grâce à George W. Bush. Cela ne vous rappelle rien ? Reagan a libéré des millions de gens en Europe de l’Est alors que ses détracteurs critiquaient tout ce qu’il faisait.

 

Maintenant, la France. J’ai des cousins français, et honnêtement, je souhaite que Chirac et votre gouvernement se réveillent. Je veux dire, que faut-il, que le Louvre ou la Tour Eiffel soient détruits pour que votre gouvernement prenne conscience de l’ampleur de la menace du terrorisme global ? Ben Laden ne veut pas terre ou gloire comme Hitler, il veut simplement la mort de tout ce qui n’est pas musulman et de tous ceux qui ne sont pas musulmans. Le 11 septembre n’était pas un événement isolé. Madrid a été attaquée, ainsi que Bali en Indonésie et d’autres… Cela fait trop longtemps que ça dure. On ne peut pas capituler au Mal, il faut le détruire. Que ce soit le marxisme, le nazisme ou le terrorisme, le Mal est le Mal, et il vous coupera la tête si on lui en donne la moindre petite chance. Une partie du problème réside dans le fait que Chirac était corrompu par le pétrole de Saddam, j’ai en effet vu dans un reportage qu’il a reçu 11 millions de barils de pétrole, pour une valeur d’environ 350 millions de dollars d’argent entaché de sang. Ce que je veux dire, c’est que tout le monde savait ce que Saddam faisait à son peuple. Son fils Uday pouvait violer une vingtaine de filles en une semaine. Si elles parlaient, elles étaient tuées et leur famille torturée. J’espère qu’avec l’anniversaire du D-Day et le dîner entre Chirac et Bush, les choses vont changer. De plus, il y a aux Etats-Unis une sorte de boycott des produits français, initié par Bill O’Reilly de la chaîne d’informations Fox News. Il sera sans doute "levé" si votre gouvernement vient à l’aide en Irak. Ce qui me gêne profondément est le fait que maintenant, votre gouvernement mais aussi l’Allemagne, la Russie et la Chine veulent tous des contrats pour reconstruire l’Irak. Les pays qui ont aidés seront les premiers à être pris en considération. Je parle du Japon, de l’Italie et de la Pologne, qui ont tous perdu des hommes dans la bataille. Comme Reagan, George W. Bush fera ce qu’il sait être juste, et le peuple sera avec lui. Quand vous faites ce que vous dites, même vos adversaires vous respecteront, et feront ce que vous demandez d’eux. Bush va demander à votre gouvernement et aux autres de pardonner à l’Irak, et d’annuler ses dettes. Cela arrivera, et alors votre gouvernement et les autres pourront faire des profits par du commerce légal avec l’Irak. Une nouvelle fois, Bush fait ici preuve d’une qualité de Reagan.

 

Une dernière chose que j’ai apprise. Vendredi (11 juin, ndlr) auront lieu les obsèques de Reagan. Mikhaïl Gorbatchev sera dans l’assistance. L’homme qui s’est trouvé face à face à Reagan, avant de reculer, sachant qu’il était battu, respecte maintenant et honorera son grand adversaire d’hier. Bush sera également respecté et peut-être craint comme Reagan.

 

 

(…)

 

 

(autre mail)

 

Une partie du problème est que les journaux et les informations télévisées adaptent les informations à leurs convictions. C’est une pratique effrayante car de ce fait ils amènent les gens à penser ce qu’eux pensent, sans se faire donc leur propre opinion. Recevez-vous en France la chaîne américaine Fox News ? Cette chaîne a une vision plus neutre sur les news. Avec les médias traditionnels, vous avez une vision très libérale (comprenez "à gauche" du pdv américain, ndlr), très anti-Reagan, anti-Bush sur tous les sujets.

 

 

 

Rodney C.

Méd.

Virginie, U.S.A.

 

(…) Oui, Ronald Reagan était un grand homme. De mon opinion, il était l’un des plus grands présidents et des plus grands Américains que ce pays ait connu. Il est très mauvais cependant que des personnes comme les Clinton et leur parti (le parti démocrate, ndlr) aient essayé de détruire tout ce qui est moral et bon dans notre monde. Mais ce n’est que mon opinion j’imagine…

 

Ronald Reagan représentait pour moi un grand nombre de choses. Il m’a appris ainsi qu’à la nation à rester debout pour ce en quoi l’on croit, et à ne jamais reculer devant rien. Il représentait un bon caractère moral, une force, et une forte croyance religieuse. Il m’a également montré comment, en croyant fort à quelque chose, on peut tout accomplir.

 

L’Amérique gardera de lui en héritage la fin de la Guerre froide, une croyance en moins de gouvernement, et une plus grande puissance militaire, ainsi qu’un croyance dans le fait qu’en baissant les taxes, plus d’argent est introduit dans l’économie.

 

J’aime le Président Bush, je vois beaucoup de Ronald Reagan en lui et je voterai à nouveau pour lui en novembre.

 

Concernant la guerre en Irak, je pense que nous aurions dû la terminer lorsque nous étions en Irak en 1992. De plus, l’administration Clinton aurait dû se soucier un peu plus de l’Irak et du terrorisme au lieu de trop s’inquiéter des impeachments, et de faire voter la minorité d’une façon folle.

 

Pour moi, la France est un pays romantique avec de beaux sites.

 

 

 

8 juin

 

 

Mario H.

Etudiant

Californie, U.S.A.

 

Le Président Reagan est synonyme de grand changement pour moi. Au départ, j’étais opposé à son élection parce qu’il était un acteur et qu’avec la malhonnêteté qui régnait en politique, je ne voulais pas de quelqu’un qui allait jouer le rôle de mon président, mais quelqu’un qui serait mon président. Je me suis très vite rendu compte que je m’étais trompé à son sujet, et je n’ai pas pu attendre plus avant de voter pour lui.

 

En tant que mon président, il est devenu le symbole d’une plus grande morale et d’une plus grande intégrité. Il a mis la barre haut, si je puis dire, pour les politiciens futurs.

 

Pour maintenir son héritage, j’espère que nous établirons un jour de congé pour se souvenir de lui et l’honorer.

 

Vous m’avez également demandé mon opinion à propos de Bush. J’ai voté Bush parce que je recherchais un président avec de la poigne et avec un fort sens moral.

 

Au sujet de l’Irak… Je pense que nous avons été trop diplomates. Nous aurions dû répondre de façon plus agressive aux instabilités et retirer notre soutien financier aux pays qui se sont physiquement opposés à nous. Je sais que la presse dit de nos actions qu’elles étaient destinées à libérer le peuple irakien. Je suis d’accord avec cette partie, mais tous les peuples et pays devraient comprendre que cela a été aussi en réponse aux terroristes du 11/09 et surtout à leurs soutiens. Etre l’un, si ce n’est le pays le plus puissant du monde, fait que nous devons être attentifs à ne pas intimider les autres, mais que nous ne permettrons également jamais à d’autres entités ou pays de nous défier voire de penser, car d’une attaque contre nos citoyens ou nos intérêts résulterait une réponse forte et éventuellement, violente.

 

Dans votre dernière question, vous m’interrogez sur mes sentiments concernant la France. Je sais qu’il s’agit de votre pays, mais je dois dire que j’ai perdu pour elle beaucoup de respect. À travers l’Histoire, la France s’est appuyée sur la générosité d’autres pays pour lui assurer des aides, et notamment une protection physique. (Vous savez, si les attaques du 11/09 avaient eu lieu en France, les Etats-Unis seraient entrés en guerre contre les organisations terroristes et les pays impliqués en représailles). Ce serait injuste de ma part de présumer que tous les citoyens de France se sont opposés aux Etats-Unis et à leurs actions, mais dans son ensemble la France devrait ressentir tristesse et colère (envers son gouvernement, si j’ai bien compris, ndlr) d’être tombée ainsi en disgrâce aux yeux de l’Amérique. [pas de certitude concernant la traduction suivante] Pour être parfaitement honnête, je pense votre pays devra être dans un trouble profond à l’avenir pour avoir notre aide, sous les quelques prochaines décennies. Les politiciens ne l’admettent pas ouvertement, mais nous savons tous qu’ils refuseraient de venir en aide à la France s’il n’y a pas de nécessité absolue. Ma suggestion aux citoyens de France sera d’encourager leurs dirigeants à agir rapidement et à renforcer les forces militaires françaises.

 

 

 

Margarita A.

Chef d'entreprise dans l'imprimerie

Californie, U.S.A.

 

(…) Ce que Reagan représente à mes yeux ? Des changements positifs, avec un sourire et une bonne conversation, avec lui vous voyiez les résultats. Une personne d’action.

M. Reagan a mis en place tellement de changements positifs que mon esprit va à 100 miles à la seconde, mais je vais essayer de ralentir pour citer ceux qui me semblent les plus importants. A propos de son héritage, il a fait tellement de choses… Ce qui suit est ce dont je me souviens, et ce qui a pour moi comme vous pouvez le deviner le plus d’intérêt.

 

En Amérique, il a fait pression pour relancer le programme spatial qui avait été ralenti. Il a réduit les taxes. Il a su unir Démocrates et Républicains pour faire passer certaines lois. Il a fait élire la première femme au Pouvoir judiciaire, ce qui a eu un impact considérable sur les droits des femmes. Il a libéré des otages au Moyen-Orient.

 

Au niveau du globe, il a réussi de façon très stratégique, par le biais de conversations, à faire en sorte que le monde entier voie l’effondrement du Mur de Berlin sans aucune perte humaine. Il a eu des échanges diplomatiques avec les autres puissances, l’Angleterre, la Russie, a obtenu leur soutien, encore une fois sans intimidation et dans effusion de sang. Il a personnifié la phrase "Le Pouvoir de Chacun". Derrière ses sourires et ses plaisanteries, il y avait un homme d’affaires avec une âme. Un homme religieux sans en être pompeux pour autant, qui pensait toujours au peuple qu’il représentait. En ce temps-là, il avait confiance en l’Amérique pour le futur et les réformes qu’il a faites dans le service public seront en vigueur pour longtemps encore. Alors que sa maladie était inconnue (de lui y compris, ndlr), il a été un précurseur dans l’incitation à la recherche contre cette triste maladie [d’Alzheimer]. Maintenant qu’il est parti, je suis sûre que Mme Reagan, l’amour de sa vie, et vice-versa, va devenir le porte-parole de ceux qui en souffrent. Elle va pousser à la recherche médicale controversée qui concerne les "Cellules souches embryonnaires".

 

Il n’y a qu’en Amérique que quelqu’un d’origine modeste, peut devenir le leader du monde libre et un acteur majeur dans le monde.

 

L’actuel Président Bush me fait sourire… Je ne sais pas si c’est correct de ma part de dire cela, mais je pense qu’il est un gamin chanceux mais avec de solides pistons familiaux. Je pense qu’il s’en est pris à Saddam pour venger son père. Le côté cow-boy, je ne m’en occupe pas. Je n’aurais pas aimé non plus que mon père soit menacé. Bien sûr, il y a la raison légitime : le 11 septembre. Il a été élu au bon moment, quand on voit ce qu’il est devenu. Je pense qu’il pourrait avoir quelques problèmes en ayant affaire avec la "société gay", car il est un homme de famille et croit fermement au mariage entre un homme et une femme. Je ne vois pas d’opposants crédibles des côtés démocrate et républicain. Il est et sera aussi bon que les gens qui l’entourent. Je ne pense pas qu’il avait l’expérience mais il a mûri depuis l’élection.

 

Je crois que c’est le manque d’informations provenant de la CIA et du FBI, reconnu publiquement, qui a provoqué la chaos auquel nous assistons au Moyen-Orient.

 

La France, au nom de son peuple, s’est levée dans la communauté internationale. Le président a d’abord protégé son peuple, regardez le résultat. Regardez les parents de jeunes soldats américains. Je sais que la liberté a un prix très élevé, c’est pourquoi elle doit être valorisée.

 

 

(…)

 

 

(autre mail)

 

Ce vendredi (11 juin, jour des obsèques de Reagan, ndlr), a été déclaré jour "ferié" pour pleurer et regarder à la télévision toutes les cérémonies historiques pour notre ancien président. Les bureaux municipaux et gouvernementaux, les services postaux sont donc fermés.

 

 

 

David L.

Com.

Texas, U.S.A.

 

Le Président Reagan a relevé encore le niveau de fierté de l’Amérique. Il nous a fait prendre conscience qu’il est bon d’aimer notre pays, d’être fier d’être Américain. Trop longtemps, nous avons été à l’extrémité du monde, mais nous sommes les premiers à répondre lorsque il y a un ennui et que d’autres nations ont besoin d’aide. Je pense comme John Wayne qu’il était un homme d’honneur, et vous saviez toujours ce qu’il pensait de vous. N’était-il pas quelque part divin ? Il était un grand Américain.

 

Quant à un legs ? Je pense qu’une belle statue à côté du Monument de Lincoln serait bien.

 

Je pense que Bush est également un homme qui aime notre pays, mais, plus important encore, un homme qui aime Dieu et qui recherche ses conseils, pas seulement pour sa propre vie mais pour notre pays tout entier. Je suis de ces Américains qui croient que ce pays a été fondé pour que le peuple puisse aimer Dieu, quels que soient leurs choix. Aucun Etat n’a exigé la religion, la liberté religieuse. Je ne pense pas que Dieu devrait rester hors de nos vies, mais qu’il devrait être plus dans nos vies. Et oui, je voterai pour que le Président soit réélu.

 

Par ailleurs, je dois admettre que j’ai honte d’avoir participé à des plaisanteries au sujet de l’ancien Président Clinton, alors que Dieu nous dit que nous devons prier pour nos dirigeants, et je n’ai jamais prié pour Clinton jusqu’à ses trois derniers mois de mandat, mais j’ai prié Dieu pour qu’il perde son poste. J’ai senti que Dieu m’a dit très distinctement dans Ses mots que je me devais de soutenir le Président Clinton par la prière, et que je n’avais pas pris ma part dans sa protection contre l’enfer. J’ai donc écrit au Président Clinton et lui ai demandé pardon, et j’ai prié pour lui depuis. Il en est de même pour tous les autres chefs dans notre communauté, ville, Etat, monde, afin que Dieu les amène à l’esprit.

 

Concernant l’Irak, j’ai soutenu mon Président et sa décision de partir en guerre. Je sais (en tant qu’ancien de l’US Navy moi-même) qu’il a bien plus d’informations que ce qui peut être rendu public. S’il pensait que nous devions partir en guerre, alors je soutiens sa décision. Je pense qu’un grand nombre des choses que j’ai entendues sur l’ancien dictateur (Saddam Hussein, ndlr) était vrai et qu’il a fait beaucoup de mal à son peuple, mais comme pour Hitler, [les Irakiens] avaient peur de se soulever contre lui, et ils lui ont donc permis de rester au pouvoir. J’aurais aimé voir le problème résolu et que nous puissions quitter le pays et le rendre à son peuple. Je ne veux pas aller au fond de mes pensées, parce que je crois que les religieux irakiens apprennent aux enfants à haïr l’Amérique et les Américains depuis la plus tendre enfance. C’est triste, parce que toutes les bonnes religions apprennent l’amour, pas la haine.

 

Quoique je n’aime pas le péché, quand quelqu’un s’y trouve, je ne déteste pas cette personne. Et je ne penserais jamais à faire exploser la maison de personnes que je n’ai pas vu droit dans les yeux (?).

 

Là bas, ils résolvent les problèmes en tuant, et peut-être sans procès. Nous avons vu dans la vidéo du meurtre du jeune chauffeur de camion américain le type de personnes qui sont contre les Américains là-bas, ce ne sont que des gangsters, pas des religieux ("not religions God fearing people"). Mais à la place, ils sont justes similaires au leader déchu. Mais, je vous en prie, comprenez moi, je ne crois pas que tous ces gens soient comme cela. Je ne crois pas qu’ils haïssent tous l’Amérique.

 

Mais il est triste de voir que cette zone du monde est couverte de haine et d’envie de tuer des gens comme les Juifs. Je ne vous dirai pas que je comprends tout ce qu’il y a à comprendre au sujet de ces sentiments sur les Juifs. Je sais que ma Bible, à laquelle je crois, dit qu’ils sont son peuple élu et que ceux qui sont contre eux sont contre Dieu. Et quant à moi et à ma maison, nous servirons le Seigneur.

 

La France est un bel endroit, de grand vin, de grande nourriture… Question trop large mais ce sont mes premières pensées. A propos de la France et de la Guerre en Irak, c’est une autre affaire…

 

Mon ami, que Dieu vous bénisse, vous et les vôtres.

 

 

 

Hillary L.

Mil.

U.S.A.

 

J’apprécie votre mail et voudrais vous remercier pour vos commentaires concernant les Etats-Unis. Vous m’avez posé plusieurs questions, et j’espère que je pourrai vous y répondre.

 

Je suis entrée dans l’armée lorsque Reagan était président. Il fut également le premier président pour lequel j’ai voté. Mais, au delà, j’ai vu en lui un homme d’honneur et de dignité. Il était inspirant, motivant et un homme profondément gentil. Avec beaucoup de respect, était l’un des chefs les plus exceptionnels que l’Amérique ait eu l’honneur de servir, et il nous manquera cruellement.

 

Il y a déjà des mémoriaux qui honorent la vie de Reagan. Je ne serai pas surprise d’en voir d’autres voir le jour. Ses discours et ses mots sont facilement à le disposition de qui les veut, et tout à fait honnêtement, il est déjà dans nos cœurs.

 

J’aime George W. Bush. Est-il le grand communicateur qu’était Reagan ? Non, il ne l’est pas, mais cela veut-il forcément dire qu’il n’est pas un grand homme ? A-t-il fait des erreurs ? Bien sûr, mais quel homme n’en a jamais faites ? Mais le véritable esprit d’un homme se trouve dans ses yeux, et si vous regardez dans les yeux de Bush, vous verrez une gentillesse et un esprit qui font de lui un chef. J’aime sa passion, son intégrité et son honneur pour notre pays et oui, je voterai encore pour lui en novembre.

 

Comme je l’ai dit, je suis dans l’armée. Mon opinion de la guerre est peu importante. Je suis ici pour faire un travail, et ce travail est de défendre et de protéger ce pays de tous ses ennemis intérieurs et extérieurs. Le 11 septembre a mis en lumière une nouvelle ère de guerre pour l’Amérique. L’Irak fait partie de cette guerre, et aussi longtemps que mon commandant et mon chef me demandera de servir mon pays, je le servirai. J’ai prêté serment pour cela, et je continuerai ma mission jusqu'à ce que je ne sois plus demandée. Plus important encore, nous ne pouvons pas, nous autres Américains, rester immobiles et regarder des personnes innocents être abattues sans rien faire. Ce n’est simplement pas notre façon de faire.

 

Je suis heureuse que vous m’ayez interrogée sur la France. J’ai rencontré beaucoup de gens de France dans mon travail, et j’ai toujours apprécié de les rencontrer. Durant ma mission au Kosovo, j’ai travaillé avec de nombreux soldats français et j’ai aimé travailler avec eux. Ils étaient toujours amicaux, utiles et très agréables. Je n’ai aucune rancune envers la France, et je n’en aurai jamais. Votre pays a aidé le nôtre dans les années 1800, le nôtre vous a aidé dans les années 1940. C’est ce que font les amis. Il s’aident mutuellement.

 

Quand j’entends quelqu’un soupirer, ‘La vie est dure’ , je suis toujours tenté de lui demander ‘Comparé à quoi ?’ -- Sydney J. Harris

 

 

 

James B.

Auteur compositeur

Alabama, U.S.A.

 

(…) Pour moi, [la mort de Reagan] va constituer un grand changement, comme vous avez pu le lire dans le lien que je vous ai donné, sur WAFF 48 NEWS (il est apparu à la télévision, ndlr), où je suis cité et vous pouvez lire mon hommage. J’ai rencontré Ronald Reagan une fois, devant quelques 30,000 personnes !

 

Notre héritage est vaste. Il était un homme honnête, ce qui n’est pas chose facile à un tel niveau, mais il s’y est tenu toute sa vie. Je ne suis pas du tout un homme politique, mais plutôt un philosophe/écrivain/compositeur. J’ai toutefois de forts sentiments, qui pour moi (et pour je pense la plupart des Américains) me font croire que l’ancien Président Ronald Reagan fut l’un des plus grands présidents de tous les temps. Je crois profondément que l’histoire retiendra ce fait.

 

Je ne suis pas du tout une personne partisane, je crois en notre président, mais je ne suis pas d’accord avec lui sur tous les points. Je ne suis pas suffisamment informé pour juger ses choix, mais je l’ai approuvé sur de nombreuses choses et entendu quelques discours très puissants, qui ont su changer mon opinion, du négatif au positif. Maintenant, la question se pose, suis-je positif sur des choses négatives, ou suis-je négatif sur des choses qu’il croit positives ? Je suis sûr que ça n’aide pas, mais c’est honnête.

 

Concernant l’élection, je ne sais pas encore si je vais voter pour Bush. Je sais en tous les cas que je ne voterai jamais pour Kerry.

 

Je ne suis jamais pour la guerre, lorsque elle peut être évitée. J’ai à ce sujet des sentiments extrêmement partagés, mais je soutiens complètement mon président, toujours, c’est pourquoi il est président et pas moi. Il est bien sûr mieux informé. J’aurais aimé voir toutes les nations que nous avons aidé à obtenir/retrouver la liberté nous soutenir dans ce noble effort. Il y a des périodes où il semble imprudent de croire qu’une seule puissance, quelle qu’elle soit, puisse être capable de maintenir l’ordre du monde entier. Toujours est-il qu’après l’horreur du 11 septembre ici, en Amérique, je ne peux et n’oublierai jamais cela en tant qu’individu. Le terrorisme et son potentiel mondial, doit être arrêté. Celui qui se croit en danger est soit mal informé, soit il fait l’autruche. Ces gens [les terroristes] peuvent vous faire preuve d’allégeance aujourd’hui mais ils vous tueront assurément demain !

 

Question difficile à propos de la France. Ma fille (qui parle français et souhaite grandement visiter la France) et moi aimons la France. Je n’y suis jamais allé, j’ai failli une fois, via l’Assurance vie et accident coloniale, pour qui je travaillais. Mais je n’y suis pas allé. Mon cher ami disparu Joe Hendricks et sa femme y sont allés. Je suis un romantique et en tant que tel, la pensée de la France évoque donc pour moi beaucoup de belles choses. Je suis toutefois grandement ennuyé par ses choix présents en matière de politique internationale, et je ne peux que prier pour que cela tourne au mieux.

 

Je veux sincèrement vous dire "Merci" pour vos gentils mots et votre évident sincère intérêt en nous autres Américains.

 

 

 

John K.

Pasteur

Virginie, U.S.A.

 

Cher Phil,

 

Merci pour vos gentils mots concernant notre ancien Président. Je serai heureux de répondre à vos questions. En fait, je vous remercie de m’en donner l’opportunité.

 

Ronald Reagan a été le premier Président américain pour lequel j’ai été assez âgé pour voter - donc au delà de mon admiration pour lui, ce fait l’a toujours rendu spécial à mes yeux. De mon point de vue, le Président Reagan représentait le meilleur que l’Amérique a à offrir - à son propre peuple et au monde :

 

Une force de caractère et une vision enracinée dans une foi personnelle immuable en Dieu, mais en laissant toutefois la place pour accepter affectueusement ceux d’autres milieux religieux.

 

Des normes basées sur ces mêmes convictions, devenues des "must", pour le guider dans sa politique, ses relations avec les autres dirigeants mondiaux, et (si nécessaire) dans la défense des Etats-Unis et de leurs alliés.

 

De grandes espérances du peuple, qui n’était ni délaissé ni désespéré, mais il avait les dons et les capacités de rendre notre pays grand. Contrairement aux autres politiciens que j’ai connu, Reagan a constamment mis en valeur le meilleur des gens, qu’ils aient été d’accord avec sa politique ou non.

 

Une vive conscience de ce qu’implique le fait de conduire et de bénir le reste du monde. Reagan connaissait et parlait souvent de la responsabilité des Etats-Unis dans l’utilisation de ses bénédictions (comprendre "dons de Dieu", ndlr) pour apporter la paix aux autres peuples et nations, et pour aider nos alliés de toutes les façons possibles. Je pense que c’est cela qui m’a le plus blessé, au sujet des réponses de plusieurs de nos "amis" de longue date - qui, même si les Etats-Unis sont certainement loin de la perfection, semblent n’avoir que peu de reconnaissance pour les vies et ressources américaines sacrifiées pour permettre à tant d’entre eux de rester libres.

 

Reagan était également, bien sûr, un maître en communication et en humour.

 

Concernant son héritage, je ne suis pas sûr de pouvoir parler pour le pays, très divisé politiquement (comme cela a toujours été le cas) ; cependant je sais que je continuerai (comme je l’ai toujours fait) à me tenir aux principes de liberté authentique, de responsabilité personnelle et aux normes inscrites dans les Saintes Ecritures qui font de la vie non pas une malédiction mais une bénédiction.

 

Avec ce que j’ai déjà écrit, vous pouvez voir que je suis conservateur (républicains, droite, ndlr), selon la tradition politique américaine. J’ai voté pour George W. Bush en 2000, et je voterai volontiers pour lui une nouvelle fois en novembre. Ceci dit, je ne peux pas dire que je suis d’accord avec tout ce qu’il a fait. Mais, en principe, je pense qu’il est l’homme de l’héritage de Reagan.

 

S’il vous plaît, sachez qu’il jouit de beaucoup plus de soutien dans ce pays que notre presse libérale (démocrates, gauche, ndlr) ne veut bien le montrer. En 2000, il a perdu dans beaucoup de grandes villes, mais a remporté une grande majorité du total des comtés du pays. Mises à part les villes du Nord-est et de Californie (où se situent les plus grandes zones métropolitaines), Al Gore n’a pas fait un bon score et les Démocrates le savent.

 

A propos de la guerre en Irak… Comme pour toutes les guerres, je suis très préoccupé. Ceci dit, je crois du fond du cœur que c’était et est une guerre juste. Les atrocités commises des deux côtés me rendent profondément malade, mais l’effort de guerre en lui-même a permis une incroyable libération pour le peuple d’Irak. Je connais plusieurs hommes et femmes militaires qui ont servi (ou servent encore) en Irak - certains dans ma famille - et sans exception ils continuent de dire que de nombreux Irakiens viennent vers eux dans les rues pour les remercier d’avoir renversé Saddam et de reconstruire leurs infrastructures. Malheureusement, ces faits ne sont également pas relatés dans la presse américaine.

 

Au sujet de la France ? Dans mon travail, j’ai fait beaucoup de voyages à travers le monde. Je suis allé dans la plupart des pays d’Europe de l’Ouest, où j’ai de merveilleux amis en France (Marseille et Villeneuve-sur-Lot) et en Belgique (Bruxelles et Liège). J’ai un grand amour pour le peuple français, mais j’ai été très déçu par votre gouvernement. Je n’ai aucune mauvaise volonté, mais j’aimerais voir une plus grande participation et coopération pour trouver des solutions sur l’Irak et d’autres sujets, plutôt que simplement une opposition ouverte et bruyante.

 

Que Dieu vous bénisse richement pendant que vous continuez vos recherches. Reagan est un grand exemple de ce que nous autres en Amérique aspirons à devenir.

 

Mes bénédictions.

 

 

 

Charles W.

Vidéo. d'info.

Floride, U.S.A.

 

(…)

 

M. Reagan représentait pour moi l’esprit de l’Amérique et l’optimisme en notre futur.

 

Concernant l’héritage, je ne peux pas parler aux nom de tous les Américains car nous avons tous des points de vue différents, mais le plus important pour moi est ce que je viens de citer.

 

L’Amérique est un lieu où tout est possible. J’ai assisté, dans ma vie, à la chute du Mur de Berlin, et à la chute de l’URSS. Maintenant, lorsque vous dites le mot "Russe" aux Etats-Unis, ce n’est plus avec un ton méchant. Il nous a montré que nous pouvions être amis avec le peuple russe, ce qui n’était pas chose évidente en ce temps-là.

 

Le Président Bush a eu à changer le cours de sa présidence. Le 11 septembre a alarmé toute personne un minimum sensée. Il s’est attaché à préserver et défendre la Constitution des Etats-Unis. Pour moi, la Constitution n’est pas seulement un document. Les premières lignes disent "Nous, le peuple…". Cela signifie que nous, peuple américain, sommes la Constitution. Cela fait partie du travail du Président Bush de nous protéger de la meilleure façon possible de tout ce qui pourrait protéger notre mode de vie. Certains voient en lui un homme qui veut juste prendre aux pays arabes leur pétrole. Si c’était le cas, le baril ne serait pas à 2$ chez moi. Il fait du mieux qu’il peut dans un monde différent. Du temps de Reagan, c’était le terrorisme qui menaçait notre Constitution, aujourd’hui c’est le terrorisme.

 

Oui, je le soutiendrai en novembre car il est le seul auquel je peux faire confiance. John Kerry change d’avis trop souvent. Il a fait le Vietnam mais si vous examinez son service, vous verrez quel type de soldat il a été. Il n’a passé que cinq mois au Vietnam. La plupart des soldats là bas y ont été beaucoup plus longtemps. Ses médailles sont honorables, mais aucune blessure n’a mis sa vie en danger. J’imagine qu’il est difficile de ne pas être blessé à la chair dans la jungle du Vietnam.

 

Le gouvernement irakien était cruel. On ne pouvait faire confiance à Saddam. Ses mensonges et menaces le rendaient dangereux. Il abritait des terroristes. Certains de ses hommes faisaient partie d’[Al Qaïda].

 

Libérer le peuple irakien était également nécessaire. Aucun homme, femme ou enfant ne mérite de vivre sous la menace d’être assassiné, violé ou torturé.

 

Honnêtement, la France m’a déçu l’année dernière. Je ne suis pas en colère parce que je ne sais pas ce qu’ils ont réellement à l’esprit. Je pense que dans le monde notre histoire et celle de la France ont toujours été liées. Avec la reconstruction de l’Irak sera reconstruite la relation franco-américaine. Nos relations ont déjà commencé à "guérir".

 

 

 

Antonio L.

ITALIE

 

Le Président Reagan a donné à l’Amérique de nouvelles énergies, un nouvel esprit pour une nouvelle ascension après la crise des années 70. Sa contribution à la fin du communisme (l’une des pires dictatures jamais connues) a été totale.

 

Je ne crois pas que M. Bush Jr. soit l’héritier du Président Reagan, il n’a pas la bonne personnalité. J’espère qu’en novembre, l’Amérique changera de cap.

 

Je soutiens la guerre contre le terrorisme, mais je ne suis pas totalement convaincu au sujet de la guerre en Irak.

 

La France ? Je vis en Italie, donc très près de la France, et j’y ai voyagé de nombreuses fois. Elle évoque pour moi charme et fort sentiment de fierté nationale, notamment de part votre longue et riche histoire.

 

Comme vous, j’ai toujours aimé et j’aime toujours l’Amérique. Je me sens plus proche de sa tradition et de ses valeurs que de celles de l’Europe.

 

 

 

Chris B.

Fin.

Floride, U.S.A.

 

J’apprécie sincèrement les sentiments que vous avez exprimé concernant le Président Reagan et mes commentaires.

 

M. Reagan a sorti les USA de la nuit noire issue du Vietnam, du Watergate et de Jimmy Carter. Le mal qui rongeait mon pays en 1980 menaçait de le renverser de son statut de superpuissance. M. Reagan nous a rappelé que, en tant qu’Américains, nous sommes capables de tout ce que nous avons à l’esprit. Il a rendu bon à nouveau le fait d’être Américain, et nous a montré de quoi nous étions capables en tant que peuple.

 

Sans doute, nous nous souviendrons de lui comme de l’homme qui s’est assuré que la menace de Nikita Khrouchtchev de nous "enterrer" ne se réaliserait jamais.

 

Je pense que George W. Bush est un homme honorable pris dans une présidence si exigeante qu’elle peut être impossible à continuer. Je soutiens mon président et je crois fermement qu’il sera soutenu sur ses actions en Irak et en Afghanistan. Je voterai pour lui en novembre.

 

La guerre en Irak aurait dû être terminée en 1991. Cependant, George H.W. (le père de l’actuel président, ndlr) a concédé à l’ONU de s’arrêter avant la vraie victoire. L’ONU s’est avérée à maintes reprises être un corps d’épiciers plutôt que de justiciers. Par cela, je veux dire qu’en temps de famine, l’ONU fait du bon travail pour s’assurer que les peuples aient de la nourriture. Mais toutefois quand viennent les décisions difficiles à prendre, cette institution mondiale est impuissante.

 

Je ne suis jamais allé [en France] mais je prévois de réaliser un jour une excursion sur le chemin suivi par nos troupes, à travers la France, à partir de Carentan en passant par la Hollande et l’Allemagne. J’ai rencontré très peu de Français, je ne peux donc tirer sur eux aucune conclusion. Cependant, je me demande si le gouvernement français représente de façon correcte son peuple. Il a donné une image, au moins dans ce pays [aux USA], d’un pays constamment opposé à l’Ouest. Je ne sais pas si c’est par peur de l’énorme population musulmane dans votre pays, mais quelque chose semble pousser Chirac à regarder plutôt à l’Est. Aujourd’hui même, Chirac a snobé ce pays en décidant de ne pas assister aux funérailles d’Etat de M. Reagan. Il n’était cependant pas le seul. Poutine de Russie et Fox du Mexique ont fait de même. Dans une période où nous devrions réparer les dégâts, ces chefs choisissent [de boycotter] les funérailles d’un autre leader pour montrer leur désapprobation de la politique actuelle. Cela va entraîner dans l’avenir des mauvais sentiments dans la population américaine au sujet de ces pays, ce qui n’est jamais bon. J’espère que ces amitiés peuvent être réparées, pour maintenant et dans le futur.

 

 

 

11 juin

 

 

Clifford W.

Shérif, officier

New Jersey, U.S.A.

 

Ronald Reagan représentait le commandement intense et l’esprit de tous les Américains, il était également mon Commandant en Chef lorsque j’étais à Beyrouth avec les Marines, j’ai d’ailleurs apprécié la compagnie de Français de la Légion étrangère là-bas, des mecs biens !

 

Son héritage sera de l’optimisme dans les temps pessimistes, un héritage de faire que les choses soient faites, et l’élimination de la menace communiste de la face du monde.

 

George Bush est un président capable, mais ne peut être comparé à Reagan. Il est un homme très bon et qui se débrouille très bien, mais il est parfois trop bridé par le "politiquement correct", ce dont Reagan ne se préoccupait pas.

 

Oui je le soutiendrai en novembre.

 

La guerre en Irak, je crois qu’elle était sur le point d’arriver, tôt ou tard. Le fou Hussein allait menacer le reste du monde très bientôt, donc il est bon que nous ayons fait ce que nous avons fait, quand nous l’avons fait. Concernant les armes de destruction massive, je ne sais pas où elles sont, et personne ne le sait d’ailleurs, je pourrais penser qu’elles ont été transférées en Syrie avant la guerre.

 

Je n’ai pas de problème avec le peuple français. Le politiquement correct qui envahit le reste du monde est très présent en France, prenons à titre d’exemple la condamnation récente de Brigitte Bardot pour ses déclarations sur les Musulmans.

 

Nos deux pays sont liés pour toujours dans le feu et la révolution. Depuis notre Indépendance jusqu’aux plages de Normandie, la France et l’Amérique se sont données la main à travers la mer.

 

J’ai appris un peu de Français en étant à Beyrouth.

 

 

 

Patricia C.

Serv. rep.

Alabama, U.S.A.

 

(…) J’apprécie votre curiosité intellectuelle au sujet de mon pays et de ses politiques.

 

Pour moi, Ronald Reagan représentait un chef qui combinait une grande détermination avec une vision optimiste de l’Amérique et du monde. Il avait compris qu’il ne fallait pas s’accomoder du communisme, mais l’éradiquer. Sur le front domestique, il voulait moins de taxes et moins d’intrusion du gouvernement dans la vie des Américains. Ce sont les principales choses qu’il a faites quand il s’est installé en tant que président, et il a réussi les deux.

 

Son héritage est de deux ordres : le fait que durant les années 80-90 les Etats-Unis aient connu leur plus forte croissance économique en temps de paix, et un monde qui n’a plus à craindre la menace de l’Union soviétique.

 

Je pense que Bush est un bon président. J’ai voté pour lui en 2000, et je voterai pour lui cette année. Le point sur lequel je l’approuve le plus est probablement la guerre contre le terrorisme. Je pense que sa guerre aux terroristes et aux nations qui les soutiennent est la meilleure ligne de conduite possible. Je ne pense pas en revanche que Bush a fait un bon travail en ce qui concerne les dépenses gouvernementales. Il a augmenté les dépenses dans des domaines où il n’est pas nécessaire ni approprié que le gouvernement soit impliqué. Avec notre système bipartite, la seule alternative sera John Kerry, qui est un Démocrate, et en tant que tel va très certainement augmenter les dépenses de l’Etat bien davantage que Bush ne l’a fait. Sur ce sujet, Bush est un moindre mal.

 

Quelles que soient les quantités d’ADM trouvées, je pense qu’envahir l’Irak était la meilleure décision à prendre à ce moment là. Les services secrets américains, comme d’autres de nombreuses nations, étaient certains de la production d’ADM par Saddam Hussein. À la lumière des évênements du 11 septembre 2001, la pensée d’organisations terroristes comme Al Qaïda qui pourraient obtenir des ADM était trop horrible à imaginer. Ils avaient déjà tué plus de 3,000 personnes avec 4 avions de lignes. Imaginez ce qu’ils pourraient faire avec des ADM. Je crois qu’il y avait des liens entre Saddam Hussein et Oussama ben Laden. Ils ne se sont peut-être pas rencontrés en tête à tête, mais ils voulaient tous les deux faire du mal aux Etats-Unis, et des preuves montrent qu’ils étaient secrètement en contact. Récemment, de petites quantités d’ADM comme du gaz sarin ont été trouvées en Irak. Je crois qu’un plus grand nombre existe, probablement à l’intérieur du pays, ou cachés en dehors avant le début de la guerre. Je pense que les Irakiens devraient pouvoir reprendre le contrôle de leur gouvernement aussi tôt que possible.

 

Dans l’histoire récente, je n’ai pas été en accord avec le gouvernement français sur la guerre en Irak. Je comprends que le gouvernement français, le Président Chirac inclut, doive faire ce qui est dans le meilleur intérêt du peuple français. Cependant, j’ai été en colère par le fait que la France ne s’est pas contentée de s’opposer à la guerre, mais qu’elle a en plus activement fait campagne pour que d’autres pays s’opposent aux USA sur ce sujet. J’ai ressenti cela comme si le gouvernement français essayait de nier à mon pays l’opportunité de se protéger après une attaque non-provoquée par des terroristes.

 

Historiquement, je n’ai rien contre le France et son peuple, si ce n’est du respect. Les Français ont aidé les Etats-Unis pendant notre révolution, il y a plus de 200 ans. La France et les USA se sont battus côte à côte durant les Premiere et la Seconde guerres mondiales. Nous nous sommes également soutenus durant la Guerre froide contre l’Union soviétique. Le symbole le plus célèbre de l’Amérique, la Statue de la Liberté, était un cadeau de la France. Je pense que les Français sont à juste titre fiers de leur culture unique. La beauté des campagnes françaises, comme les rues historiques de Paris, sont bien connues ici. Sur le long terme, je ne crois pas que le désaccord qu’ont eu nos gouvernements sera durable. Nous avons besoin de nous serrer les coudes pour confronter les nouveaux défis du monde d’aujourd’hui.

 

 

 

Timothy K.

Comptable

New York, U.S.A.

 

(…) Je viens de rentrer de Washington où j’ai rendu hommage à Ronald Reagan. Ce fut un honneur de faire 500 miles et de faire la queue pendant trois heures et demi pour une visite d’une minute et demi, au Capitole. J’ai été très ému et ragaillardi par cette expérience. Mon fils et moi ne l’oublierons jamais.

 

 

 

Poème de James BRANDES, écrit juste après les funérailles de Reagan

 

Here is the poem, Hope you like it. I spent the day watching all the elements of FORMER PRESIDENT, RONALD W. REAGAN'S FUNERAL, this is what resulted:

 

"SO, SO"

 

Written while viewing the funeral of:

 

RONALD W. REAGAN

 

11 June 2004

 

At: 9:28 am to the funeral end

 

Viewing WAFF Channel 48 NEWS and FOX NEWS NETWORK

 

By: James A. Brandes

 

Pilgrim & Stranger to this world

 

1.

 

My mission is accomplished

 

I’ve done all I know to do

 

For this WONDERFUL FORMER PRESIDENT

 

Whom I only briefly knew

 

2.

 

Just now a beautiful dove,

 

Launches from my window sill

 

As Nancy is seen standing

 

Stately, calm, and still

 

3.

 

As the Honor Guard descend stairs,

 

While Ronald Reagan is ascending higher

 

To a final resting place

 

To which we all aspire

 

4.

 

Slowly the procession moves

 

To the sound of the Navy Hymn

 

As PRESIDENT RONALD REAGAN is forever free

 

Of sickness, suffering,… all effects of sin

 

5.

 

I can hardly contain my thoughts

 

Or see to write such words

 

For tears of sorrow are interspersed

 

With tears of joy for what I’ve heard

 

6.

 

THE VOICE of GOD Who speaks just now

 

As in my feeble way I attempt to write

 

All the things He’s telling me

 

On this dark day, soon to become a darker night

 

7.

 

The hearse moves on from a flag at half-mast

 

As the world too is now reposed

 

Many I’m sure thinking in their hearts and minds,

 

"Where in truth does one really go?"

 

8.

 

In "THE TRUTH" my friends is the answer still

 

If only man would see

 

THEE only ONE above all creation

 

Able to set us FREE

 

9.

 

Christ Yahshua, known to most

 

In a name not really true

 

For only in less than six-hundred years

 

Could anyone the name of Jesus, knew

 

10.

 

We see the route, the last and final trip

 

For the shell once known as him

 

As the very misty tears of GOD

 

Continue to fall at the thought of sin

 

11.

 

A Cathedral chime, a misty line

 

Proceed at a very slow pace

 

While Ronald Reagan no doubt is there

 

Viewing our Saviour’s face

 

12.

 

As Brit Hume, a man of honor to me

 

Speaks in reverent tears and awe

 

Attempting to relay the facts he knows

 

As these chimes are heard by all

 

13.

 

I can’t wait to hear the angels sing

 

As Ronald Reagan is doing, no doubt now

 

To me, it sounds as good as can be

 

Until I view my Saviour’s thorn pierced brow

 

14.

 

I see Prince Charles, standing there

 

And know Prince William too

 

Or am told has also come with him

 

So he could this funeral view

 

15.

 

I’m forced to remember

 

Princess Diana, for whom also I have written

 

Foretelling at Prince William’s beginning of life

 

Of a crown he to one day will be committing

 

16.

 

To a crown unlike that of the: "KING of KINGS"

 

As Brit Hume recites: "GOD’S" words

 

He that truly believes in Christ

 

"Will never die", is what I heard

 

17.

 

The arrival of the last remains

 

Of what soon will go into history

 

As our President and his Wife enter to: "Amazing Grace"

 

For the entire world to see

 

18.

 

Oh, how true is this fact Newton’s hymn proclaims

 

That all the world might hear

 

The reality of which GRACE can truly be

 

As thousands upon thousands are in tears

 

20.

 

I’m glad "HE" paid this price for we

 

That eternally we shall know

 

Something all of us can obtain

 

If to the foot of the cross we go

 

21.

 

Freedom beyond, what even Ronald Reagan knew

 

And tried to the world, impart

 

For he too had loved us more than we know

 

As He and Nancy shared with us their hearts

 

22.

 

I couldn’t hold my tears of joy

 

To see them both embrace

 

At the foot of simple aircraft stairs

 

Displaying deep love as they met face to face

 

23.

 

Just think of the joy yet to be

 

For they both know the foot of: "THE CROSS"

 

Both willing to pay a price we really can’t know

 

Which comes with being President,… what an awesome cost

 

24.

 

For once again they shall kiss and embrace

 

On the very best of final days

 

As all will come: "Face to Face" with HIM

 

Just beyond life’s grave

 

26.

 

There Nancy stands as with a slight jilt she attempts

 

Her best posture to employ

 

As we’re called to attention for our beloved President

 

Nancy’s, Ronnie Boy

 

27.

 

For our departure is only a short time away

 

I tell you this is true

 

For like the umbrella I see, sheltering Nancy now

 

GOD will shelter HIS, through and through

 

28

 

Scripture is now heard,

 

Which is both powerful and true

 

No man lives unto himself,

 

Something, Ronald Reagan knew

 

29.

 

As President Bush seats Nancy

 

Where she is soon to hear

 

America is a: "City upon the Hill"

 

A truth, which to Ronald Reagan was clear

 

30.

 

Oh’ Nancy, what joy, at thoughts of your Ronnie Boy

 

And all he really means to me

 

As once again the AMERICA, I knew

 

Today the entire world can see

 

31.

 

I now see another person, dear to me

 

As Lady Thatcher shall always be

 

For England has never known such grace

 

And is not likely soon again to see

 

32.

 

She elegantly speaks of the humor we know

 

Ronald Reagan’s crowning joy

 

And how His used this humor we heard

 

For which he had reason to employ

 

33.

 

Dear Margaret Thatcher, we all love you so

 

Just as I have always loved your QUEEN

 

For She is "The Crown Jewel" as once I said

 

A person for which I hold GREAT ESTEEM

 

34.

 

I’ve never been honored enough to meet you both

 

But believe one day it will become a reality

 

For sure we’ll one day meet, on the streets

 

In our future Eternity

 

35.

 

I now hear uttered those wonderful words

 

"GOD BLESS AMERICA", which is our request

 

And truly HE has answered this prayer

 

With Ronald Reagan, GOD gave us HIS BEST

 

36.

 

I’m tired and know my flesh must stop

 

But before I go I want to say

 

To the Reagan children whom I never knew

 

My love is with you all and I shall pray

 

37.

 

That one-day you find REAL peace of mind

 

Wherein SCRIPTURE one can truly learn

 

Nothing is exactly as we’ve been told

 

And each of you Eternity, in self can never earn

 

38.

 

Everything happens for a reason

 

It matters not that men refuse to acknowledge or see

 

I leave with Ronald Reagan’s own words

 

Which mean all the world to me

 

39.

 

I do not fear what men think of what I write

 

All I’ll say as now I go

 

Life has always been, in the simplest of words

 

RONALD REAGAN’S WORDS

 

 

 

"SO, SO"

 

 

 

CONCLUSION

 

Je tiens à remercier très chaleureusement et amicalement toutes les personnes qui m’ont répondu avec tant de gentillesse et de respect. Ils sont tous cités ici, à l’exception d’un nombre très minoritaire (2 personnes) qui n’ont fait que critiquer la France, l’un sur toute son histoire, et l’autre sur le fait que Jacques Chirac n’ait pas participé aux funérailles du Président Reagan.

 

Sur le fond, j’ai appris par ce dossier à connaître Ronald Reagan. Ce grand homme d’Etat américain était incontestablement aimé et respecté, pour des qualités et des actions qui reviennent souvent dans les différents témoignages.

 

Au sujet de la France, une tendance très nette revient : les personnes interrogées sont très souvent en désaccord avec le gouvernement mais aiment dans le fond profondément ce pays et ses habitants, de par notre histoire commune.

 

George Bush est quant à lui très largement soutenu, il est souvent comparé à Ronald Reagan. Il y a de plus un soutien très majoritaire à la guerre en Irak. Ces témoins sont, il faut le rappeler, en majorité républicains.

 

Merci pour votre lecture, et merci d’avance pour vos commentaires, pour ce dossier qui m’a pris beaucoup de temps, mais qui a été extrêmement intéressant à réaliser.

 

Phil Defer

 

 

 

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Times New Roman > Georgia : 30/09/12

9 août 2012

11 septembre 2001... Une date, des histoires

(Edition du 9 août 2012, par Phil Defer) Votre serviteur ayant, par une manoeuvre malencontreuse, fait disparaître l'article d'origine, daté comme la nouvelle introduction du 9 septembre 2011, et publié ce même jour (à 21h23, pour être précis !), voici une réédition. Bien involontaire... Merci de votre fidélité. Et si vous voulez que vos propres témoignages apparaissent sur le blog, contactez-moi ou postez les en commentaire !

 

 

Dix ans déjà... Deux tours tombaient, et c'est tout un monde qui s'effondrait. Hubert Védrine, ministre français des Affaires étrangères, avait parlé en 1999 de l'"hyperpuissance" des Etats-Unis, pays au leadership incontesté (domaines militaire, économique, technologique, culturel) et sans partage depuis la chute de l'Union soviétique. Jusqu'à ce mardi matin... Le géant est à terre, frappé au coeur. Le monde a changé. L'Amérique a été attaquée... Certains diront que le 21è siècle commence ici. Une décennie terrible pour le pays, en guerre permanente depuis ce jour, des guerres coûteuses en vies humaines mais également en termes financiers. La décennie s'achèvera par une crise financière majeure, suivie d'une sévère crise économique qui poussera l'Etat fédéral à s'endetter très lourdement, pour éviter l'effondrement total du système. Au risque de perdre deux des biens les plus précieux du peuple américain : la confiance qu'inspire son gouvernement. Et son indépendance... Le 11 septembre marque symboliquement l'entrée du monde dans une nouvelle ère. Faite de nouvelles incertitudes, de nouveaux risques, mais aussi et surtout de nouveaux défis à relever collectivement. Le géant se relève, mais le 21è siècle sera résolument multipolaire. Et, il faut le souhaiter, plus démocratique, plus juste et plus égalitaire pour que les extrémistes de tout poil ne puissent plus prendre pour prétexte l'injustice ou de la misère...

 

Ce document que j'ai réalisé en 2004 (j'avais 19 ans à l'époque), je vous le livre presque tel quel. Je tiens à remercier très chaleureusement, de nouveau, toutes les personnes qui ont eu la grande gentillesse d'accepter de répondre à mes questions. Je suis fier de ce document, même si je n'ai pas fait grand chose : tout le mérite leur revient. Bonne lecture ! Et, pour conclure cette introduction, j'ai une pensée pour les victimes de cette journée noire, et pour toutes les victimes des tragédies de ce nouveau siècle... Phil Defer   DOCUMENT

 

 

11 SEPTEMBRE 2001

 

UNE DATE, DES HISTOIRES

 

110901

(Illustration : http://www.rickbogosian.com/Urban.aspx)

 

Une semaine après les commémorations du 3è anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, j’ai voulu faire une grande enquête pour savoir comment cette tragédie avait été ressentie, notamment par les Américains. J’ai ainsi contacté des personnes toutes très différentes qui sont intervenues sur un forum de victimes, et leur ai soumis un questionnaire sur leur vision des attaques de New York et Washington, la manière dont ils les ont vécues, mais également sur d’autres sujets directement liés à cela, comme la gestion par George W. Bush des évènements et leur suite (Afghanistan, Irak…) pour déboucher sur l’élection de novembre prochain. J’ai en effet voulu,outre rendre un hommage aux victimes de ce drame, voir si à partir d’une fraction très variée de la population américaine, il était possible d’anticiper une tendance électorale et en quoi le 11 septembre pourrait jouer sur le scrutin.

 

J’ai réalisé ces interviews totalement inédites en anglais et je les ai retraduites entièrement en français. Il se peut donc qu’il y ait certaines erreurs d’interprétation ou de retraduction de ma part. Les textes sont livrés comme tels dans leur substance.

 

Phil Defer (5 octobre 2004)

 

 

 

 

QUESTIONNAIRE

 

1. Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

2. Pouvez-vous me raconter votre 11 septembre ? Que faisiez-vous lorsque vous avez appris la nouvelle, quelle a été votre réaction…

3. Dans quelle mesure pouvez-vous dire que le monde a changé depuis ce jour ?

4. Que pensez-vous de la gestion par George W. Bush de cette crise, pendant et après la tragédie (Afghanistan, guerre contre le terrorisme…) ?

5. Pensez-vous que l’Irak était lié à ces attaques, et la guerre était-elle une bonne idée ? Qu’avez-vous pensé de la position française ?

6. Si vous êtes Américain(e), allez-vous voter pour Bush ou Kerry ?

 

 

CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS DU 11 SEPTEMBRE 2001

(SOURCE : AP)

 

NEW YORK (AP) - Voici la chronologie des attentats survenus le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis:

-7h59 (11h59 GMT): un Boeing 767 d'American Airlines (vol 11), avec 92 personnes à bord, décolle de l'aéroport international Logan de Boston à destination de Los Angeles

-8h14 (12h14 GMT): un Boeing 767 de United Airlines (vol 175), avec 65 personnes à bord, quitte Boston pour Los Angeles

-8h21 (12h21 GMT): un Boeing 757 d'American Airlines (vol 77), avec 64 personnes à bord, décolle de l'aéroport Washington Dulles pour Los Angeles

-8h40 (12h40 GMT): l'Administration de l'Aviation civile (FAA) avertit le secteur Nord-Est du NORAD (défense aérienne) d'un possible détournement du vol 11

-8h41 (12h41 GMT): un Boeing 757 de United Airlines (vol 93), avec 44 personnes à bord, décolle de Newark (New Jersey) à destination de San Francisco

-8h43 (12h43 GMT): la FAA avertit le NORAD d'un possible détournement du vol 175

-8h46 (12h46 GMT): le vol 11 d'American Airlines s'écrase sur la tour nord du World Trade Center (WTC)

-9h03 (13h03 GMT): le vol 175 de United Airlines s'écrase sur la tour sud du World Trade Center

-9h08 (13h08 GMT): la FAA interdit le décollage de tous les avions de ligne se rendant à New York ou passant au-dessus

-9h24 (13h24): la FAA avertit le NORAD d'un possible détournement du vol 77

-9h26 (13h26 GMT): l'Administration de l'aviation civile (FAA) suspend tous les vols au-dessus des Etats-Unis. Les vols internationaux en cours sont détournés vers le Canada et d'autres pays voisins

-9h31 (13h31 GMT): le président George W. Bush estime depuis Sarasota en Floride qu'il s'agit "apparemment d'une attaque terroriste contre notre pays"

-9h40 (13h40 GMT): le vol 77 s'écrase sur le Pentagone. Arrêt des cotations à Wall Street

-9h48 (13h48 GMT): le Capitole et l'aile ouest de la Maison Blanche sont évacués

-9h58 (13h58 GMT): un standardiste d'un centre de secours en Pennsylvanie reçoit un appel d'un passager du vol 93 criant: "Nous sommes victimes d'un détournement! Nous sommes victimes d'un détournement!"

-9h59 (13h50 GMT): la tour sud du World Trade Center s'effondre

-10h07 (14h07 GMT): le vol 93 s'écrase à 130km au sud-est de Pittsburgh

-10h28 (14h28 GMT): la tour nord du World Trade Center s'effondre

-10h-11h30 (14h-15h30 GMT): les bâtiments gouvernementaux du pays sont évacués, dont le Capitole et la Maison Blanche. Le siège des Nations unies ferme. La SEC décide la fermeture de tous les marchés financiers américains pour le reste de la journée

-11h (15h GMT): le maire de New York Rudolph Giuliani demande l'évacuation de la partie sud de Manhattan

-11h40 (15h40 GMT): M. Bush quitte la Floride pour la base aérienne de Barksdale (Louisiane), après avoir décidé de ne pas rentrer immédiatement à Washington. Il se rendra ensuite à 15h07 (19h07 GMT) sur la base aérienne d'Offutt (Nebraska)

-14h51 (18h51 GMT): l'US Navy déploie des bâtiments de guerre au large de New York et de Washington

-19h (23h GMT): M. Bush arrive à la Maison Blanche

-20h30 (00h30): M. Bush, qui s'adresse à la nation, affirme que "des milliers de vies ont été soudainement interrompues" à cause de ces attentats et d'ajouter que "les attaques terroristes peuvent ébranler les fondations de nos plus grands immeubles, mais elles ne peuvent ébranler les fondations de l'Amérique". AP

 

 

 

 

REACTIONS

(PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE DE RECEPTION)

 

 

 

20 septembre (2004)

 

 

Rod Q.

 

Je m’appelle Rod Q. J’ai 57 ans, je suis d’origine philippine, désormais citoyen américain par naturalisation. Je vis à Long Beach, en Californie (USA), avec mon partenaire (ou colocataire, ndlr). Il a 70 ans, d’origine néerlandaise, et est également citoyen américain par naturalisation. Nous vivons ensemble depuis 11 ans.

   

Je travaille à plein temps pour une compagnie indépendante majeure dans le secteur pétrolier, depuis maintenant 10 ans.

  

Le 11 septembre 2001, je me suis réveillé à l’heure habituelle pour me préparer pour le travail. Par la force de l’habitude, j’ai allumé la télévision et regardé les informations. Mes yeux se sont pétrifiés quand j’ai vu l’une des deux Twin Towers déjà en feu avec la queue de l’avion au milieu du bâtiment. Je n’ai pas pu en croire mes yeux lorsque j’ai vu l’autre avion frapper la seconde tour. Etant proche de Hollywood, j’ai pensé que ce qui se passait venait d’un tournage d’une scène de film. De plus, ici, à Long Beach, de nombreux studios tournent des films. Mes premières pensées ont donc été qu’un film-catastrophe était tourné à New York.

  

Cependant, je suis revenu à la sinistre réalité lorsque le présentateur a annoncé que l’Amérique venait être frappée par une attaque terroriste. Pendant un instant, mon ami et moi avons été glacés, incrédules, les yeux et les oreilles collés au poste de télévision. J’ai commencé à zapper sur d’autres chaînes, chaque (sans exception) chaîne rapportait cette terrible tragédie en même temps. Je n’ai pas voulu aller au travail ce jour là, car je voulais rester à la maison pour regarder les informations sur la tragédie qui se déroulait en ce matin, à New York City. Mais je devais aller travailler. Au travail, je suis resté connecté à la radio et j’ai appelé mon ami à la maison très régulièrement pour savoir ce qu’ils montraient à la télévision. Ce jour là, personne au travail et aux Etats-Unis (j’en suis sûr) n’a pu se concentrer sur son travail. À la place, ils écoutaient tous la radio ou écoutaient la télévision, essayant de comprendre, d’exorciser ce qui ce passait en ce 11 septembre 2001.

 

Le 11 septembre 2001 restera à jamais comme le jour où des attaques terroristes ont infligé la tragédie la plus meurtrière de l’Histoire sur le sol américain. En ce jour d’horreur, nous n’avons pas seulement perdu plus de 300 pompiers héroïques et autres policiers, militaires, mais nous avons également perdu des grands-parents, des parents, des sœurs, des frères, des maris, des femmes, des fils, des filles et des amis. Notre nation et le monde entier ont pleuré l’insurmontable douleur de la perte de milliers de vies au World Trade Center, au Pentagone et à Shanksville (Pennsylvanie), la destruction totale du World Trade Center (WTC), des deux tours et la destruction partielle du Pentagone. Nous avons dévolument compati avec les familles endeuillées par la perte de leurs bien-aimés, et partagé la peine qui nous a été infligée par cet acte humain d’ " inhumanité " à l’Humanité.

  

Depuis le 11 septembre, d’énormes changements sont intervenus, particulièrement avec l’introduction de mesures de sécurité dans les aéroports et lieux très fréquentés. Ici aux Etats-Unis, le Président Bush a formé le Homeland Security (Sécurité Intérieure, ndlr), entièrement chargé de protéger la sécurité de chaque et tout individu, de chaque et tout bâtiment, port, établissement, etc… Dans le monde entier, des mesures de sécurité similaires ont été implantées. De plus, la façon de faire du business, spécialement dans les aéroports, a complètement changé.

  

Je préfère ne pas répondre aux questions 4, 5 et 6. Ces questions qui je pense nécessitent un point de vue complètement objectif et non-partisan.

  

Merci

  

 

 

Debbie W.

  

Bonjour Phil.

  

Je vis au Canada mais j’aime les USA. Je suis une mère de 32 ans, j’ai deux enfants.

  

Ce que je faisais le 11 septembre ? La même chose que chaque jour précédent. Je me préparais pour partir au travail et emmener ma fille à la garderie.

  

J’ai vu le second crash d’avion dans la tour et ce fut la pire image qu’il m’ait été donné de voir. Cela hantera ma mémoire pour toujours. Je ne pouvais pas supporter de regarder la couverture aux infos chaque jour, donc je ne l’ai pas fait. Maintenant, 3 ans ont passé et je commence à revenir sur ce jour. J’ai découvert qu’il y avait eu plusieurs enfants dans ces vols – du même âge que les miens. Je ne peux pas m’enlever leurs images de la tête. Ces petits enfants innocents qui n’avaient jamais fait de mal à personne et qui sont morts…

  

Comment le monde a changé depuis ce jour ? Cela dépend. Je pense que beaucoup de gens cultivent encore de l’animosité envers les USA, ils blâment l’administration Bush pour les attaques. Pas moi. Je blâme les terroristes et personne d’autre. Je pense que Bush fait du bon travail, considérant ce à quoi il doit faire face.

  

Je peux vous dire que mon propre monde a changé – spécialement depuis que j’ai appris pour les jeunes victimes. J’ai appris que mes propres enfants sont la chose la plus importante au monde et que je ne peux pas les considérer comme acquis. J’ai appris à vivre chaque journée comme si c’était la dernière. J’ai appris que nos enfants doivent tirer quelque chose de cette tragédie. C’est pourquoi j’ai fait le vœu que la mort de ces petits ne sera pas vaine.

  

Je suis en train de mettre en place une association ici, au Canada, qui aura pour but de diffuser (fournir) des programmes pour apprendre à nos enfants que la haine et la violence ne sont pas les moyens de résoudre nos conflits. Peut-être pourrai-je aider nos générations futures à être plus compatissantes et tolérantes envers les autres, et éviter un autre 11 septembre.

  

Comme je l’ai dit à propos de Bush, je pense qu’il gère la situation de la meilleure façon possible. Je crois honnêtement qu’il n’y avait aucun moyen d’éviter les attaques. Rétrospectivement je leur mets 20/20. J’ai quelques amis qui ont servi en Afghanistan après le 11 septembre, et ils ont été fiers de le faire. C’était dangereux et ils ont été confrontés à la situation de tuer un être humain. Je sais qu’ils seront à jamais hantés par ce fait. Mais ils l’ont fait pour notre liberté et je leur en suis reconnaissante pour cela.

  

Je pense que l’Irak était lié. Hussein était l’un des financeurs majeurs des attentats. Il a fourni une assistance financière à de nombreuses organisations terroristes.

  

Pour qui je voterais ? Si j’étais Américaine, je voterais sans hésitation pour Bush. Il a agi dans le meilleur intérêt pour le monde libre. Il a montré que l’Amérique ne reculerait pas ou n’accepterait aucune attaque contre le peuple innocent d'Amérique. Il parle avec son âme et se tient à ses décisions.

  

Kerry est un hypocrite. Il change d’avis selon ce que veut entendre le peuple. Quel type de leader ferait-il ? Imaginez si Kerry avait été en poste le 11 septembre. Un jour il aurait été pour la guerre, et le suivant non. Entre-temps, alors qu’il serait resté indécis, combien d’attaques supplémentaires auraient pu se produire ?

  

Ces terroristes sont des lâches. Ils frappent des innocents, pourquoi ? Vraiment, qu’ont-ils accompli en assassinant des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ? Je ne vois rien qu’ils aient pu gagner par cela. Je ne comprendrai jamais le raisonnement derrière leurs croyances et leurs actes.

  

J’espère que cela vous aura aidé et vous souhaite bonne chance dans vos efforts.

  

Au revoir

  

 

 

John G.

  

Cher Phil,

  

Je serais très heureux de vous aider.

  

Mon nom est John G. J’ai 33 ans, et je vis actuellement à Brooklyn, NY.

  

Le 11 septembre, je travaillais pour une compagnie d’assurance et j’étais sur la route. Je quittais New York au moment où j’ai entendu le choc du premier avion. À ce moment là nous avons tous cru à un terrible accident. Quand nous avons entendu le crash du second avion nous avons tous su qu’il ne s’agissait pas d’un accident. Les minutes passant, j’ai commencé à voir des cendres tomber du ciel. Comme s’il neigeait fortement. Ma voiture s’est retrouvée couverte de cendres blanches en quelques minutes. Bien sûr j’ai appelé tous ceux que je connaissais et nous avons commencé à croire que c’était la fin. Les rumeurs allaient bon train. J’ai entendu que la Maison Blanche avait été touchée avec d’autres bâtiments. Je ne savais plus que croire.

  

Les gens couraient avec des regards horrifiés que je n’avais jamais vus auparavant.

  

Le monde a très fortement changé car de très nombreuses personnes ont appris à avoir peur, pour la première fois. Tant de personnes considèrent les choses comme acquises, parmi lesquelles le confort.

  

Ni Bush ni aucun autre président ne nous dira jamais la vérité totale sur ce sujet. Nous ne serons jamais vraiment tout ce qui s’est passé et ce qui se passe. Seulement ce qu’ils veulent que nous sachions.

  

Je devrais voter Bush à nouveau principalement car il a commencé tout cela et sait [ce qu’il faut faire] mieux qu’un nouvel arrivant.

  

Je crois que les gens qui sont prêts à donner leur propre vie juste pour en tuer d’autres sont malades. Ils doivent être stoppés à tout prix.

 

Bien que je sache que l’Amérique est haïe par de nombreux autres pays, je pense que les choses n’auraient pas du aller aussi loin.

  

Je pense aussi que l’Amérique met son nez où elle ne devrait pas. Même si je me dis que c’est pour la bonne cause.

 

 

 

Nikki

  

J’ai 26 ans, au foyer. Je vis en Caroline du Sud, USA. Mon prénom est Nikki.

  

[Le 11 septembre 2001,] je me préparais à travailler (je faisais souvent du baby-sitting), puis ma belle-mère m’a appelée et dit d’allumer la télévision. J’ai vu le crash du second avion et je ne pouvais pas le croire. Je n’ai pas réalisé qu’il s’agissait d’une attaque terroriste.

  

Je pense que chaque pays a appris que désormais il devrait toujours surveiller ses arrières car on ne sait plus ce qui peut se passer.

  

Je pense que Bush a fait un excellent travail. Il a prouvé qu’il était un chef fort et dévoué. Il n’a pas peur de faire ce qui est juste.

  

[Sur l’Irak] Il y a déjà eu des preuves que l’Irak avait certains types de liens avec des groupes terroristes. Je pense que la guerre était une bonne idée. Saddam Hussein n’est pas le genre de personnes qui devrait diriger un pays. Il est sadique et cruel avec son propre peuple. Imaginez comment il traiterait le reste du monde.

  

J’ai été déçue par la réaction de la France. Si je hais les Français ? Non.

  

Je pense juste qu’ils auraient dû être prêts à aider les Etats-Unis comme nous les avons aidés dans le passé.

  

Définitivement, je voterai pour Bush. Kerry se préoccupe trop de ce que les autres nations pensent des actions des USA. Il n’a pas la force de diriger notre pays. Il a également changé d’avis sur plusieurs sujets, de nombreuses fois. Les Etats-Unis ont besoin d’un homme comme Bush qui sait où il se situe.

  

 

 

Jason D.

 

Je suis un étudiant de 17 ans, je m’apprête à rentrer à l’Université Penn State en Pennsylvanie.

  

[Le 11 septembre 2001,] j’étais en classe et ma prof est entrée en courant dans la salle, en pleurs, disant quelque chose comme " Ils viennent de faire écraser un avion sur le World Trade Center ". Nous avons tout arrêté et avons allumé la télévision, l’avons regardée très choqués et furieux.

  

Le monde a changé car ils ont tué des milliers d’Américains innocents en ce jour. Les Américains ne leur avaient rien fait. Ils ont été lâches et ont jeté des avions sur le WTC, le Pentagone et en Pennsylvanie. Ils ont tué notre peuple, maintenant ils doivent mourir. Il leur reste encore à sentir la colère des Etats-Unis et du peuple américain.

  

[Bush] a été un grand et fantastique leader. Il reste un grand leader. Il est ici pour les Etats-Unis, pas pour l’Europe. L’Afghanistan a refusé de donner Ben Laden, ils en ont payé le prix. La guerre contre le terrorisme est en train d’être gagnée car des nations dans le monde reculent et abandonnent leurs armes de destruction massive. Après les exemples de l’Irak et de l’Afghanistan, ils savent mieux ce qui pourrait les attendre.

  

Je soutiens totalement la guerre en Irak et notre président. Ce fut une bonne idée car nous avons supprimé l’un des pires meurtriers de la planète. Il a soutenu et financé le terrorisme, par conséquent est devenu un terroriste.

  

J’ai perdu tout respect pour la France, comme de nombreux Américains. La France est la première à critiquer, mais aussi la première à reculer et à faire preuve de lâcheté. Parfois la guerre est nécessaire, et la France devrait savoir cela, ou elle parlerait allemand. La France est lâche et nous n’avons besoin de votre approbation pour rien. Nous n’avons besoin ni des Nations Unies, ni de l’Europe. Vous n’avez jamais été là pour les Etats-Unis auparavant, mais cette fois vous avez infligé de gros dommages à nos relations. Presque tous les Américains ont pris personnellement le fait que votre pays ait protesté contre les Etats-Unis et nous ait traités de meurtriers. Cela ne sera jamais oublié car ma génération hait l’Europe car vos pays sont lâches et traîtres.

  

Je pourrai voter pour la première fois et je voterai pour Bush car il est ici pour le peuple américain. Nous sommes premiers dans sa liste, pas un autre pays. Je n’attends pas de ce lâche de Chirac d’être mon chef, donc votre pays ne devrait pas dépendre de Bush. Bush a fait un bond dans les sondages et va remporter l’élection car il est ici pour le peuple américain, et pour le peuple américain seulement.

  

Si vous voulez rendre hommage aux victimes, arrêtez de vous opposer à nous sur tout.

 

 

 

Frank O.

  

Je m’appelle Frank. Je vis dans le sud-est de l’Angleterre. Je suis ingénieur en assistance technique.

  

[Le 11/09/01,] j’étais à un cours de formation. Ma première réaction fut l’horreur et l’incrédulité, et ma seconde réaction fut une colère profonde.

  

La majorité du monde s’est éveillée au danger des musulmans. La seule chose positive du 11 septembre est que cela nous a permis de mieux connaître l’Islam dans toutes ses formes dégoûtantes. Nous étions endormis, maintenant nous sommes réveillés.

  

Cette attaque [contre l’Irak] était correcte mais aurait dû intervenir bien avant et aurait dû inclure l’Arabie Saoudite, le Pakistan, l’Iran, la Syrie et la Libye.

  

Ils auraient dû être attaqués avec des armes nucléaires et réduits au niveau de vie de l’Âge de Pierre.

  

L’Irak a encouragé le terrorisme en Israël. La France a été lâche comme d’habitude, avec ses intérêts pétroliers et de commerce d’armes comme première préoccupation.

  

Maintenant je nous retirerais d’Irak et je les laisserais se déchirer.

  

Je voterais pour Bush dans l’espoir qu’il combatte la terreur par la terreur. Je suspecte Kerry (ce n’est pas son vrai nom) de réagir comme les Espagnols (qui se sont retirés d’Irak, ndlr) ou d’être lâche comme les Français et les Allemands.

  

Respects

  

Frank

  

 

 

Mitchell S.

  

Bonjour Phil (…) Je serais heureux de répondre à vos questions. (…)

  

Je suis un psychologue gériatrique à New York City. Ma spécialité est d’aider les personnes avec des problèmes de mémoire à se souvenir mieux et à se sentir mieux émotionnellement.

  

[Le 11 septembre 2001,] j’étais sur le chemin du retour après avoir voté à une primaire municipale, à environ 9h – je vis bien plus loin, au nord de la ville – quand j’ai entendu deux SDF (se ?) partager les écouteurs d’une radio. Ils disaient aux gens que deux avions s’étaient écrasés dans le World Trade Center. Ils ne semblaient pas être très crédibles, ne savaient pas la taille des avions et si c’était sérieux ou pas. Je ne leur ai pas vraiment prêté attention. Personne d’autre ne semblait être au courant de l’événement alors que je rejoignais ma voiture pour quitter mon quartier, afin de me rendre au travail après le pont, dans le Queens.

  

Lorsque j’ai allumé mon autoradio, j’ai pris conscience de la gravité du désastre à ce stade des évènements, quelques minutes après le crash du second avion. Il était clair pour moi qu’il s’agissait d’une attaque intentionnelle.

  

Puis, j’ai décidé de partir au travail, pensant que le désastre était limité dans sa portée, que le feu s'éteindrait et que tout reviendrait à la normale. J’ai conduit dans la ville, entendant les sirènes et voyant tous les pompiers se précipiter [sur les lieux de la catastrophe], pour la plupart à leur mort. Alors que j’avais atteint le Pont Triboro, la cité avait fermé tous les points d’accès à Manhattan. Je pensais que ce serait arrangé d’ici à mon retour chez moi le soir et que je pourrais rentrer sans problème.

  

Je pense que j’avais une autre motivation : je voulais voir le World Trade Center en feu, pour me rendre compte de l’importance de l’événement de mes propres yeux. C’était une journée très belle (en terme de météo, ndlr). J’avais une bonne vue des flammes du pont. Je m’en souviens si bien, de cette dernière vue relativement rapprochée. Je devais le voir pour réaliser, tellement cette attaque était difficile à comprendre.

  

J’ai appelé ma femme une fois arrivé à mon travail. Elle n’en avait pas encore entendu parler et ne regardait pas la télé. En attendant, j’avais toujours une vue des tours en feu, mais bien plus éloignée. Bien que je n’aie pas vu les tours tomber de ma position avantageuse à quelques miles de la rivière, je pouvais pleinement voir l’énorme nuage de poussière à l’endroit où les tours se trouvaient. Je suis finalement rentré chez moi plus tard en ce soir, une fois que le métro ait été réouvert, laissant ma voiture pour la récupérer un autre jour.

  

Globalement, le monde est devenu bien plus dangereux depuis ce jour. L’illusion des Américains était que nous resterions à l’abri, même si d’autres lieux subissaient des attaques terroristes. Dès lors nous savions que nous étions nous aussi des victimes potentielles. Je pense que l’importance de la menace terroriste est devenue bien plus évidente pour le monde entier, puisque maintenant chaque pays est virtuellement à risque.

 

 J’ai des sentiments très négatifs sur l’administration Bush sur bien des points. Je suis très inquiet par sa façon de répondre à la crise. En tant que psychologue deux choses me frappent :

 

Il ne comprend rien de la psychologie d’Al Qaïda et des autres groupes fondamentalistes. On ne peut pas juste les " enfumer ". Ce n’est pas une guerre conventionnelle. Ils veulent entraîner avec eux le plus grand nombre de victimes, croyant qu’ils iront au Paradis en mourant pour leur cause. Il ne comprend rien non plus du besoin d’un consensus international plutôt que d’agir unilatéralement. Il ne comprend pas pourquoi nous avons besoin de répondre en tant qu’une communauté internationale unifiée, plutôt que de nous sous-diviser plus encore.

 

Il est un maître des médias pour présenter son programme politique comme ayant pour but d’aider tout le monde, alors qu’en fait celui-ci accroît vraiment la polarisation entre les riches et les pauvres. Il est tellement bon à ce jeu que le peuple américain croit à ses mensonges. Je crois qu’il est en Irak plus pour accroître son contrôle sur l’Irak que pour la situation politique du Moyen-Orient. Il a utilisé le 11 septembre comme une excuse pour légitimer ses intentions déjà décidées longtemps avant même qu’il ne soit entré en fonction. Je crois aussi qu’il utilise l’Irak comme un leurre pour éviter d’admettre au peuple américain qu’il a échoué à arrêter Al Qaïda.

  

Il n’y a aucune preuve selon laquelle l’Irak était impliqué. En fait, tout porte à croire qu’avant et après, la loi par la main de fer de Saddam Hussein a réussi à écarter les forces d’Al Qaïda. Regardez simplement comment Al Qaïda a infiltré l’Irak depuis. C’était prévisible avant que nous ne décidions d’y aller, mais rien n’a été prévu pour cette probable possibilité.

  

Je n’ai pas soutenu l’amitié de la France avec l’Irak dans le passé. Je pense que Saddam Hussein était un mauvais homme qui terrorisait son peuple et qui mettait le monde en danger en fabriquant des armes de destruction massive. Mais la première Guerre du Golfe a mis fin à ces plans. Il n’était plus un danger pour personne si ce n’est son propre peuple. Donc, la France a eu raison de rester en dehors de la guerre, mais elle a trop soutenu le régime de l’ancien dictateur.

  

Je vais voter pour Kerry. Malheureusement, j’ai peu de foi en le peuple américain. Ils sont susceptibles d’être convaincus par les mensonges et autres fausses déclarations de l’administration Bush. Je crains que sa réélection ne soit très probable.

   

 

 

Matthew W.

  

Soldat (Private) Matthew L. W., je travaille dans l’armée des Etats-Unis. Je suis actuellement basé à Bamberg, Allemagne. Je viens de l’Etat de New York, j’ai 21 ans.

  

[Le 11/09/01,] je travaillais dans le New Jersey et je pouvais voir les tours d’où je travaillais. Les mots ne peuvent pas décrire le choc et l’horreur que j’ai ressenti ce matin-là.

  

Ce qui a changé ? Plus de peur et de violence envers l’autre.

  

[En ce qui concerne la gestion par Bush de la crise,] je suis incapable de vous révéler cette information à cause de mon travail.

  

Je pense que l’Irak avait besoin de l’aide des Etats-Unis et d’autres pays pour se débarrasser de Saddam. Aucune guerre n’est une " bonne idée ". J’ai des frères, des amis et de la famille qui souffrent chaque jour de cette guerre. Je comprends ce que la France a pu ressentir à l’idée d’être impliquée dans cette guerre. Je ne hais pas [les Français] mais je crois que les Etats-Unis auraient pu profiter de leur aide.

  

[Concernant l’élection] je suis indécis à cause de tout ce qui s’est déjà passé et de ce qui pourrait arriver dans le futur. Donc je suis sûr que la course à la présidence sera très serrée. N’hésitez pas à m’interroger sur n’importe quoi pour lequel je peux vous aider, mais vous devez comprendre que je ne suis pas autorisé à m’exprimer sur certaines choses, je suis désolé mais pour autre chose je serai ravi de vous aider. En tous les cas, prenez soin de vous mon ami français. (il me donne son adresse).

  

 

 

John S.

  

Concernant vos questions, sans doute l’état d’esprit européen est-il différent de l’état d’esprit américain, comme vous avez plusieurs " douzaines " de nations sur la même aire que les Etats-Unis, et autant de groupes ethniques dans une agglomération polyglotte que l’on appelle l’Europe, uniquement comme une désignation continentale.

  

L’Amérique est TRES différente. Nous partageons notre continent avec seulement neuf autres nations, et essentiellement cinq groupes ethniques seulement, les Aborigènes, les Africains, les Hispaniques, les Français et les Britanniques. Je suis moi-même de descendance britannique et française.

  

Le 11 septembre, j’étais à mon travail, sans me douter de rien. Vous nous voyez, nous les Américains, comme des gens arrogants car nous sommes la nation la plus puissante de la planète, pas seulement militairement mais aussi économiquement, en cela nous ne sommes pas différents de toute autre culture dominante dans l’Histoire. Je suis une personne très patriote qui aime son pays plus que sa propre vie, qui est reconnaissante à son Père Merveilleux d’avoir été bénie par Lui pour être née et élevée dans la plus grande nation sur terre. J’ai été en dehors des Etats-Unis et j’ai vu avec mes propres yeux comment les indigents vivent réellement, ce qui m’a rendu encore plus férocement loyal envers mon pays. Quand mon pays a été attaqué, j’ai été prêt à m’engager dans un génocide massif des Musulmans, tel est mon amour déraisonné pour mon pays, parfois réactionnaire et irraisonnable.

  

Je sais que tous les Musulmans n’ont pas attaqué l’Amérique, mais si les Français avaient attaqué l’Amérique j’aurais ressenti la même chose.

  

Concernant la gestion par l’administration Bush de la guerre en Irak (oui, je crois que Saddam était allié à nos assaillants) j’attends de mon Président qu’il arrête de se retenir et qu’il déclenche réellement notre puissance sur les terroristes, provoquant ainsi choc et effroi dans l’ensemble du monde.

  

J’ai toujours connu les Etats-Unis comme étant le " bureau du bien-être " du monde. Nous avons donné des TRILLIONS de dollars à des nations étrangères pour les aider et ce que nous recevons souvent en retour, c’est un couteau dans le dos.

  

Pour ce qui est de la réaction de votre nation, cela m’a rendu profondément honteux d’être d’héritage français. Nos relations étaient basées sur la confiance mutuelle, l’amitié et l’assistance, et nous avons vécu ainsi jusqu’à la guerre d’Irak. Je suis, comme la plupart des Américains, infiniment contrarié d’autant plus que sans les soldats américains votre nation aurait été contrôlée par les Allemands à deux reprises dans la première moitié du 20è siècle.

  

Mon propre père -Dieu ait son âme- est venu de loin pour devoir braver l’enfer sur terre appelé Normandie, mais quand, non seulement l’Amérique mais aussi la Turquie, camarade de l’OTAN, ont besoin de votre aide, les Français ne sont PAS là. Ce n’est pas grand chose de la part d’un allié si vous voulez mon avis.

  

Et mon vote de novembre est mon affaire, pas la vôtre.

  

 

 

21 septembre 

 

 

Michele G.

  

Je suis artiste portraitiste, mère au foyer et professeur remplaçante en temps partiel. Je vis dans une petite ville de l’Etat du Kansas (USA). J’ai 31 ans, je suis conservatrice (de droite, ndlr), catholique et je crois en de fortes, aimantes familles.

  

[Le 11 septembre,] j’étais choquée et incrédule. Je regardais les informations à la maison et je ne pouvais rien faire d’autre que d’en discuter avec mes amis et ma famille. Mon fils de 3 ans prenait un avion en jouet et le faisait s’écraser sur des bâtiments en Lego, puis hurlait comme le feraient des gens s’ils avaient à sauter des bâtiments. J’ai su à ce moment que nous aurions à discuter de ce qui s’était passé et que ce serait très difficile pour lui de comprendre – spécialement parce que je ne pouvais pas comprendre moi-même. Ma réaction a été de penser que le vrai Mal venait de se montrer.

  

Immédiatement après ce jour tragique, de nombreuses personnes dans le monde se sont unies et ont présenté le " bon " côté de la vie. J’ai alors espéré que le monde s’unirait pour combattre les terroristes et que les gens s’aideraient mutuellement, resteraient fermement opposés au terrorisme et comprendraient à quel point il est important de s’entraider.

  

Je soutiens Bush. Je n’ai pas la prétention de dire que je suis une experte sur d’autres terres comme l’Afghanistan, l’Irak, etc… mais d’après ce que j’ai compris, le Président Bush a agit avec intelligence et en connaissance de cause, et est resté impassible contre le terrorisme. Il a essayé d’obtenir le plus de soutiens possibles de la part d’autres pays et beaucoup l’ont suivi dans sa volonté d’entrer en guerre. Après avoir entendu la façon dont Saddam avait détruit de nombreuses vies en Irak, j’ai salué l’idée de lui faire quitter le pouvoir. Les pauvres gens, spécialement les femmes et les enfants, peuvent désormais jouir de plus de libertés qu’ils n’en ont eu auparavant. Ils vivaient une vie faite de peur avec des meurtres fréquents, de la torture, des viols, des écoles utilisées pour stocker des bombes, etc…

  

Ce ne sera pas parfait en Irak, mais au moins maintenant, des changements interviennent pour les aider à avoir de l’espoir dans leur futur. Je crois que les Etats-Unis font ce qu’ils peuvent pour aider le peuple d’Irak en espérant quitter le pays aussitôt que l’Irak aura la capacité de résister de lui-même contre le terrorisme.

  

Je crois que Saddam et ses sbires peuvent être liés à la tragédie de New York et à de nombreux autres actes terroristes dans le monde. J’ai été très déçue par la réaction de la France, et aussi par d’autres pays qui n’ont pas participé à la guerre contre le terrorisme. Le monde serait si fort si nous travaillions TOUS ensemble pour le bien commun. Mon amie de Taiwan dit qu’elle est en désaccord avec les Etats-Unis quand ils s’interfèrent dans les affaires des autres pays, mais elle admet que les USA aident Taiwan à se protéger de la Chine. Les Etats-Unis ont tant fait pour de nombreux pays qu’il semble juste qu’ils reçoivent plus de soutien en retour. Je suis également très suspicieuse au sujet des Nations Unies et de ce qu’elles en sont arrivées à représenter (le pouvoir et l’argent peut aisément influencer les choix). Heureusement, dans les mois qui viennent, plus de choses seront dévoilées pour nous aider, nous autres Américains, à comprendre pourquoi certains choix ont été faits dans le fait d’être allés en guerre en Irak. Vos idées sur la raison pour laquelle [la France] n’a pas réagi autrement seraient très intéressantes. […] J’ai l’ouverture d’esprit d’essayer de comprendre pourquoi la France a réagi ainsi. Je réalise également que tous les Américains n’ont pas soutenu la guerre en Irak, et que tous les Français ne s’y sont pas opposés.

  

Définitivement, je voterai pour Bush.

  

J’aurais très, très peur si Kerry devenait président.

  

À propos, je suis une artiste portraitiste et j’ai peint plusieurs personnes qui ont péri dans les tours de New York. Vous et moi et chacun dans ce monde sommes liés de nombreuses façons, quel que soit l’endroit où nous vivons.

 

Meilleurs vœux pour votre article. J’aimerais pouvoir le lire un jour.

  

Sincèrement,

  

Michele G.

  

 

 

Alexander F.

  

[…] Je serai très heureux de répondre à vos questions. Je suis toujours très heureux d’avoir une conversation intelligente avec quelqu’un qui s’intéresse à ce qui se passe dans le monde. Je suis actuellement étudiant à Dallas, Texas. Je suis venu ici de Californie il y a quelques années, donc je ne suis pas un Texan d’origine. À l’origine je suis né en Russie, et j’ai déménagé aux Etats-Unis avec ma famille en 1997.

  

Le 11/09/01, j’étais à l’école en Californie, et le matin, avant de commencer les cours, j’ai vu un groupe d’étudiants réunis autour d’un camion où un radio était allumée. Alors que je m’approchais, j’ai compris qu’il s’agissait d’un bulletin d’informations qui décrivait ce qui se passait à ce moment là. À ce moment là, si je me souviens bien, les tours n’étaient pas encore tombées, mais elles étaient toutes les deux en feu. J’écoutais avec effroi, et toujours sans images, je ne pouvais pas visualiser ce qui se passait où quelle était l’ampleur des dégâts. N’étant jamais allé à New York je n’étais pas exactement sûr de ce à quoi ressemblait la zone autour des tours.

  

Cependant, alors que les cours commençaient, le prof a décidé d’annuler le cours et de nous laisser regarder les informations à la télévision dans sa classe. J’ai été très profondément frappé par l’horreur de ce qui se passait – les tours étaient alors tombées, et je me suis retrouvé sans voix à la vue des avions se crashant et spécialement de l’horreur des gens qui essayaient de s’échapper au milieu de la fumée et des débris, comme en plein milieu d’une guerre. Je n’avais toujours pas compris à quel point c’était grave, l’ampleur de la dévastation et l’horreur de cet événement, et je ne pense pas que cela ait changé avant plusieurs jours après, bien que j’aie regardé les informations toute la journée en rentrant chez moi.

  

Depuis ce jour, je crois que l’ère de la Guerre Froide a réellement pris fin, et qu’une ère nouvelle de terrorisme global et de prise de conscience de ce fait a commencé. La meilleure preuve fut le changement d’attitude du Président Bush sur le positionnement des troupes américaines dans le monde entier, pour faire que ce ne soit plus le communisme mais le terrorisme qui désormais soit combattu (retirées d’Europe, etc…).

  

Je pense que globalement la gestion par Bush de la crise, dans le monde entier comme dans le pays, n’a pas été un succès. Bien que l’invasion de l’Afghanistan ait été méritée, et je l’ai soutenue, je crois qu’il pourrait avoir fait beaucoup mieux, comme nous le prouvent les récentes attaques et rébellions dans le pays. Bien que les médias continuent à couvrir les évènements plus récents en Irak autant que l’élection qui vient, les pertes de vies continues en Irak, et la présidence actuelle ne fait pas grand chose à ce sujet. (…)

  

De plus, à l’intérieur du pays, l’administration Bush a commencé à utiliser les attentats du 11 septembre pour faire peur aux citoyens américains et les maintenir dans ce climat en élevant ou baissant constamment le niveau d’alerte, effrayant les gens et les rendant plus cléments envers les politiques de l’administration Bush.

  

L’administration Bush n’aurait pas dû faire la guerre à l’Irak avant d’avoir terminé celle d’Afghanistan et celle contre Al Qaïda. En plus de cela, alors que ces deux guerres étaient " méritées ", celle d’Irak ne l’était pas. Bush parle souvent comme s’il voulait faire croire aux gens les plus ignorants des Etats-Unis que l’Irak et le 11 septembre avaient quelque chose en commun. Cela ne pourrait être plus éloigné de la réalité, sachant que Saddam Hussein et Oussama ben Laden se détestaient. (…)

  

De ce point de vue, je suis très critique de l’administration Bush car je crois qu’un président ne devrait pas mentir de manière si flagrante et ouverte à son peuple et au monde entier – cela donne l’impression que le président croit que les citoyens des Etats-Unis ne sont que de pauvres incultes qui de toute façon ne comprendraient pas. Je ressens cette tactique comme une insulte au monde et spécialement aux Américains.

  

Concernant les armes de destruction massive, je voudrais dire que la réaction de certaines personnes du fait qu’aucune arme n’a été trouvée m’a paru disproportionnée – ce n’était pas nécessairement la faute de Bush : si on lui a donné des informations qui disaient qu’il y avait de bonnes raisons de croire qu’il y avait des ADM en Irak, pourquoi aurait-il dû ne pas le croire ? Ceci dit je désapprouve les actions de Bush en Irak, et je pense qu’en fait une solution diplomatique, comme celle réussie avec Mouammar Kadhafi, était possible.

  

J’ai applaudi la réaction de la France à la politique de Bush, et je crois que Bush aurait dû attendre d’avoir l’approbation et le soutien de la communauté internationale (pas nécessairement l’ONU mais je ne m’étendrai pas sur le sujet) avant d’attaquer l’Irak.

  

Nous vivons maintenant dans un monde unifié, et quel que soit le nombre de pays souverains, attaquer un pays sans un large soutien international est politiquement suicidaire, ou du moins une très mauvaise idée.

  

Pour finir, venons en à l’élection à venir. Je ne peux moi-même pas voter car je ne suis pas citoyen, mais si j’en avais l’opportunité je voterais Kerry, bien qu’avec quelques hésitations. Les deux candidats, il me semble, ne sont pas merveilleux cette année. Même si l’équipe de campagne de Bush a raison sur les " flip-flops " de Kerry, je pense qu’il est temps pour Bush de partir pour voir ce qu’un président différent pourrait faire avec le désordre mondial créé par Bush. Je suis toutefois quelque peu découragé par la nature bipartisane croissante de ce pays. Je crois réellement, spécialement maintenant, avec cette élection, qu’un candidat d’un tiers parti (d’une importance plus grande, ndlr) serait une plus formidable pour le système démocratique américain.

  

Mais en prenant en compte le choix à faire, Kerry vient toujours en tête (même si voter pour lui au Texas – bastion de Bush, ndlr – est inutile, le Texas sera forcément remporté par les Républicains).

  

Je crains juste qu’il y’ait une autre attaque terroriste sur le sol américain avant les élections (un peu comme en Espagne), et qu’à cause de cela Bush ne soit réélu par un score triomphal, un séisme politique. Je pense que les peuples aiment généralement s’accrocher aux sortants en période de chaos.

  

Bien, j’ai été très heureux de répondre à vos questions, et j’espère que cela vous aidera dans votre travail sur le 11 septembre. (…)

  

Sincèrement,

  

Alexander F.

  

 

 

Jacqueline S.

 

Bonjour Phil, mon nom est Jacqueline S., d’Allentown, Pennsylvanie. Je suis professeur de remplacement. Bien que j’aie 59 ans, je viens juste d’obtenir mon Master l’année dernière en Etudes Américaines, à l’Université Lehigh. J’ai alors fait des recherches sur le 11 septembre et écrit sur les Fonds de Compensation des Victimes du 11 Septembre.

  

Le 11 septembre 2001, je travaillais pour Agere Systems, anciennement Lucent Technologies, avant que cela ne devienne AT&T Technologies. Je travaillais alors au département des relations publiques, lorsque mon fils m’a appelé de son travail pour me dire que quelque chose se passait, que deux de nos bâtiments venaient d’être frappés par des avions, et qu’un autre avion s’était crashé en Pennsylvanie. C’était déroutant et effrayant. Personne ne savait ce qui allait se passer ensuite. La Pennsylvanie est également proche de New York et Washington. Cette journée fut une journée de peur et de choc. Après une journée de calme, mon employeur a initié un programme pour réunir des volontaires de toutes compétences qui avaient donné de leur temps pour aller à New York aider les victimes et aider au nettoyage de la zone.

  

Depuis ce jour, nous avons connu un changement culturel. Nos libertés (" freedom and liberty ") ont été violées et nous trouvons cela difficile à accepter. Nous savons maintenant ce que ressentent les autres pays. Nous sommes maintenant vulnérables au terrorisme et ne pouvons pas nous en cacher. Chacun voit en l’Amérique la paix et la liberté. Nous sommes forts et nous avons de nombreuses raisons de nous battre ; nous ne les laisserons pas nous prendre nos rêves.

  

Vous allez avoir différents points de vue sur l’administration Bush ; chacun s’accorde toutefois à dire qu’il a géré la crise en elle-même très " gracieusement ".

  

Mais sur la suite des évènements les points de vue sont beaucoup plus divisés. 50% de la nation est d’accord avec la guerre en Irak, 50% est en désaccord, ces derniers pensant qu’il n’était pas nécessaire d’attaquer l’Irak car ils n’avaient pas d’armes de destruction massive et n’étaient pas responsables de l’attaque du 11 septembre. Je ne connais pas les statistiques, mais il semble que la majorité pense que la guerre en Afghanistan apportera la démocratie à la région, et espérons le la capture d’Oussama, ce qui réduira le terrorisme.

  

La France, comme de nombreuses autres nations, n’était pas en accord avec Bush. Ceci a provoqué une grande détérioration de nos alliances et une perte de confiance en l’ONU. Le Parti démocrate se bat pour revenir aux affaires pour reconstruire nos relations dans le monde.

  

Si vous ne l’aviez pas encore compris, je fais partie de ceux qui auraient attendu qu’un accord à l’ONU soit trouvé pour aller en Irak. Je regrette que nous ayons perdu du respect en l’ONU. J’espère que John Kerry pourra réussir au poste de président et reconstruire nos alliances. Je pense que seulement alors, nous pourrons, au niveau mondial, être assez puissants pour conquérir le terrorisme.

  

Ce fut un plaisir de vous aider dans votre projet.

  

Jackie

  

 

 

22 septembre

  

  

Kimberly H.

 

Cher Phil,

  

Je m’appelle Kim, j’ai 31 ans et je vis à Keizer, dans l’Oregon (USA). Je travaille pour le Service de Conservation des Ressources Naturelles. J’ai quatre enfants, un merveilleux mari, une belle maison, un chien et deux chats.

  

Je me souviens du 11 septembre mieux que de n’importe quel autre jour de ma vie. Ce matin-là nous nous sommes levés à 6h. Et nous avons allumé les dessins animés pour nos enfants. Cette journée était pour tous les deux une journée de repos. Vers 8h, nous avons dû appeler le centre anti-poison car mon plus petit avait avalé un tube de dentifrice. La femme ne me prêtait pas beaucoup attention, et lorsque je lui ai demandé pourquoi elle m’a dit qu’elle regardait la télévision. Il était alors 11h à New York, et je n’étais toujours pas consciente de ce qui se passait.

  

Je suis partie pour la gym lorsque mes trois plus grands enfants sont partis pour l’école. Mon mari a arrêté les dessins animés à la télévision pour regarder la cassette vidéo d’un match qu’il avait enregistré la nuit précédente. Sur le chemin de la gym, j’ai remarqué que j’étais à court d’essence, et je me suis rendue à une station. L’essence était à 1,54$ le gallon (3,79 litres, ndlr). Le CD que j’écoutais avait des sauts, donc j’ai mis la radio. Tout ce que j’ai entendu alors, c’est que le Président était caché, que le Pentagone était en feu et que les tours du WTC n’étaient plus. J’ai commencé à pleurer et je suis tout de suite rentrée chez moi. Je croyais qu’une guerre avait commencé, et (je précise que) mon mari est dans l’Armée de Réserve. Je suis arrivée chez moi et il était encore en train de regarder le match, ne sachant rien de ce qui s’était passé. Il m’a vu pleurer de façon hystérique, et a voulu savoir ce qu’il m’arrivait. J’ai éteint son match, j’ai mis les informations, et j’ai vu pour la première fois la vidéo du second avion frappant la tour. J’ai regardé les infos pendant des heures, et j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. La nuit il y a eu un orage, ce qui est rare où je vis. Cela m’a réveillée : je croyais que nous étions bombardés. Je n’ai plus dormi de la nuit. J’ai regardé à nouveau les infos, un peu plus.

 

Ce qui a changé depuis ce jour ? Mon sens de la paix. Je me demande ce que mes enfants feront quand ils grandiront. Quelles horribles choses les attendent ? Je suis angoissée à l’idée que mon mari ne soit envoyé en Irak, et que je perde le meilleur ami que j’ai jamais eu. Je suis angoissée lorsque je vous un avion voler bas. Je suis FIERE d’être Américaine, maintenant plus qu’auparavant. Je suis en colère après les Musulmans, à raison ou à tort. J’essaie de ne pas l’être, mais je le suis toujours.

 

Je pense que le Président Bush a fait un bon travail dans notre pays. Je ne voudrais pas que mon mari aille à la guerre, mais je le soutiendrais s’il y allait, et je serais fière de lui. Je le soutiendrais par n’importe quel moyen. Le Président Bush a montré aux terroristes que nous ne nous laisserions plus faire sans réagir. La Liberté n’est pas gratuite, et il le sait. Je projette de voter pour lui en novembre.

 

L’Irak, indépendamment des liens à Al Qaïda, hébergeait des terroristes, et le Président Bush a dit que nous nous occuperions de chaque pays qui le faisait. Il a eu raison mais j’aurais souhaité que la guerre soit terminée. J’aurais souhaité ne pas voir les notifications de décès de jeunes qui auraient dû être à l’université. Ou voir des images d’enfants sans leur mère ou père. Je hais la guerre, mais je reconnais que c’est un mal nécessaire. Mais cela me rend si triste que parfois c’est difficile à accepter.

 

La réaction de la France ? Honnêtement, je ne sais pas quoi dire à ce sujet. Je n’ai pas été d’accord avec toute la gestion de ce sujet par la France, mais je ne suis pas Française, je n’y vis pas, et je ne me permettrais pas de dire qu’ils avaient tort.

 

(…)

 

Merci,

 

Kim

 

 

 

Ketthia

 

Je ne suis pas Américain mais Australien, mais je répondrai tout de même à vos questions. Je suis un étudiant de 20 ans, j’étudie l’économie et les maths à l’Université de Melbourne.

 

Lorsque le 11 septembre s’est produit, je dormais. Le lendemain plusieurs personnes m’en ont parlé et je ne les ai pas cru avant de voir les journaux. Des discussions ont démarré parmi les étudiants, la plupart d’entre-elles de nature raciste. Un étudiant a dit à un Arabe : " Nous allons nous faire ton peuple. Nous allons détruire ton peuple." Il parlait comme s’il pensait qu’il avait le contrôle sur l’Occident, comme si lui et non pas George Bush ni les autres n’étaient ceux au pouvoir. Vous pouvez parler dans votre travail de la psychologie du nationalisme, du patriotisme, du racisme, etc…

 

Après le 11 septembre, la plupart des gens se sont sentis vulnérables et inquiets. Dans l’élection 2004 (en Australie, ndlr) entre John Howard et Mark Latham, la sécurité nationale est un problème important. Les deux politiciens promettent des fonds massifs pour que des hélicoptères patrouillent les côtes, etc…

 

La sécurité dans les aéroports est plus forte. Les deux leaders conservateurs Bush et Howard ont adopté des positions fortes sur l’immigration illégale ; toutefois ce ne sont que des paroles, sans action. Sous le gouvernement Bush, la migration légale nette est d’un million par an. En Australie, considérant la plus faible population, elle est environ de 115.000 par an. Je ne suis pas anti-immigration mais pro-immigration, mais Howard et de nombreux conservateurs ont tenté d’agir comme s’ils étaient racistes pour gagner les voix racistes des campagnes et des classes ouvrières. Howard et Bush soutiennent les gros lobbies financiers mais ils arrivent à gagner le soutien des gens pauvres grâce au concept marxiste de la fausse conscience. Notez qu’aux Etats-Unis les Démocrates sont populaires dans les riches régions urbaines alors que les Républicains sont populaires dans les zones rurales.

 

Bush était parti à la chasse de Ben Laden, et voyant qu’il ne pourrait le trouver, il a décidé de satisfaire les bellicistes en allant en Irak. Ce fut une tentative pour booster sa popularité et exploiter le chauvinisme en Amérique. Vous pourriez aussi mentionner les dangers du nationalisme. Albert Einstein a dit " Le nationalisme est une maladie infantile. C’est la rougeole de l’Humanité ".
Sur le fond, je soutiens la guerre en Irak, non pas à cause des armes de destruction massive, mais parce que le peuple irakien mérite d’être libre. Ce qui s’est passé à Abu Graibh, toutefois, est dégoûtant. De plus, le fait que les pays riches n’aient rien pu faire pour ceux qui sont morts au Soudan est une preuve que la guerre en Irak n’a probablement pas été menée pour le bien des honnêtes citoyens.

 

Ce qu’ont fait les gouvernements français et allemand était raisonnable. Les inspecteurs en armement de l’ONU n’auraient trouvé aucune ADM en Irak.

 

Si j’étais Américain, je ne voterais pas pour Bush. En tant qu’Australien, je ne voterai pas pour Howard. Il a essayé de s’approprier la paternité de la bonne forme de l’économie, mais le succès de l’économie australienne vient réellement de Hawke et Keating.

 

 

 

Mary D.

 

J’ai 16 ans, je vis au Texas et je suis lycéenne au lycée de Mansfield High.

 

(Le 11 septembre,) j’étais dans le bus pour l’école, quand tout à coup le chauffeur nous a dit d’écouter les informations. Je me souviens que nous avons d’un commun accord observé une minute de silence pour les victimes, je me souviens que de nombreux enfants ont quitté l’école pour la journée et des gens qui marchaient dans les couloirs en larmes. Je me souviens avoir été en état de choc. Je me souviens en rentrant chez moi avoir essayé d’en savoir plus sur ce qu’il s’était passé, et je me suis moi-même sentie pleinement concernée par le 11 septembre.

 

(Depuis ce jour,) certains sont devenus plus proches de Dieu, d’autres sont devenus plus violents envers la foi musulmane. Je pense que cela nous a fait prendre conscience du fait que l’Amérique n’est pas invincible et que nous nous devons de regarder, de nous préoccuper du monde autour de nous et du fait que tout a un effet sur chacun et sur toute autre chose.

 

Je pense que (Bush) a géré cela comme n’importe qui à sa place l’aurait fait, je n’aime pas Bush personnellement mais il a ses points forts et ses points faibles, comme n’importe qui d’autre.

 

Je ne sais pas si (l’Irak) était totalement lié (aux attentats) mais je pense qu’ils ont mis leur touche à ce qui s’est passé, non pas qu’ils aient su ce qui allaient se passer mais parce qu’ils ont aidé et soutenu les groupes terroristes. Je pense que la guerre montre que nous ne sommes pas une nation égoïste mais que nous voulons aider les autres en " enlevant les pommes pourries du panier ". Je reste assez indécise sur la guerre.

 

Je ne sais pas pour qui je voterais, les deux candidats ont comme je l’ai dit des plus et des moins, je pourrais aller dans un sens comme dans l’autre, mais comme je l’ai dit, je n’ai que 16 ans.

 

 

 

Marie H.

 

Bonjour Phil,

 

Avant tout je trouve votre anglais formidable ! Je voulais que ce soit clair pour vous. Je pense que mon histoire est un peu comme celle de toute autre personne, sincèrement !

 

Mon nom est Marie, et j’habite sur la côte est de l’Angleterre, je travaillais pour les services de police en tant que civile mais j’ai arrêté pour cause de congé maternité.

 

Ce jour horrible avait pourtant si merveilleusement bien commencé. C’était une belle journée chaude et ensoleillée en Angleterre, avec une brise douce et, comme rarement, épargnée par la pluie. J’étais enceinte de 7 mois, et avec mon mari nous faisions une agréable balade sur un marché. Nous regardions tous les vêtements de bébés et étions excités par l’arrivée de notre bébé.

 

Nous savions que quelque chose n’allait pas, à cause du silence ! Comme vous le savez, les marchés sont des lieux très bruyants, avec de nombreux cris, et une certaine atmosphère. C’était vraiment étrange et irréel. Tout le monde était attroupé autour d’une petite télévision sur l’un des stands (ou vitrine de magasin). Certains ont dit " un avion s’est accidentellement crashé dans le World Trade Center, mon dieu !". C’est alors qu’a frappé le second avion ! " Wow, ce n’était pas un accident " a dit une personne.

 

Nous n’avions plus le cœur à faire du shopping et sommes retournés en silence dans la voiture. Le chemin du retour fut également étrange. Il n’y avait pas les fous habituels qui fonçaient sur l’autoroute, personne n’était impatient. Nous conduisions tous sobrement, unis, en écoutant calmement la radio. Toutes les stations normales avaient arrêté d’émettre et les informations étaient sur chaque canal. Les routes sont devenues de plus en plus calmes et lorsque nous avons rejoint notre route, les rues étaient totalement vides. Les bureaux et les commerces avaient fermé tôt, et comme vous le savez tout le monde était collé à sa télévision, suivant ces terribles évènements.

 

La télé montrait le second avion frapper cette tour encore et encore. Puis, les flammes et le fait de voir des gens sauter du bâtiment, qui était réellement terrifiant. Puis vinrent les informations des autres attaques, et nous nous sommes inquiétés à l’idée que Londres puisse être attaquée prochainement. Nous avons vécu plus près de Londres mais nous avons déménagé quand nous avons perdu des amis dans une explosion de bombe par l’IRA.

 

Ce qui m’a rendu le plus en colère furent les images de ces pauvres gens, de ces pauvres personnes innocentes, frappées dans leur quotidien. Nous avons Sky et nous avons zappé sur CNN. Habituellement distants, les présentateurs se sont à cette occasion montrés choqués, essayant de ne pas en dire trop. Ils étaient au bord des larmes et très inquiets, ce qui a rajouté à l’horreur de la situation ! Je me suis demandé quelle " cause " pouvait justifier cela.

 

Avant cela, je ne m’étais pas autant préoccupée des Américains, pour être honnête je pensais qu’ils étaient prétentieux et grossiers, mais cela a changé mon opinion. Ces pertes m’ont rendu malade et me sont apparues très douloureuses, ainsi que les pertes que cela avait provoquées pour le monde, cet acte d’horreur qui avait atteint de nouveaux sommets, et je me suis demandé comment il était possible de communiquer avec des personnes capables de cela. Des signes subconscients ne cessaient d’obséder mon esprit, comme le jour 11, avec le 11 représentant les sœurs jumelles, 911 étant le numéro des services d’urgences, et le plus ironique, l’horrible fait qu’ils aient pu utiliser d’innocents Américains pour tuer d’autres Américains innocents. Je ne prétends pas tout connaître de la politique américaine, mais je sais que l’administration de George Bush a été mise en cause, pourquoi ? C’est réellement hors de mon champ de compréhension !

 

J’ai été " pétrifiée " (numb) durant les semaines suivantes. De parfaits étrangers se parlaient de cela ; étrangement cela a unifié notre pays. Tous les gens différents, toutes les cultures et religions étaient unis dans le chagrin, se demandant " pourquoi ? ".

 

La communauté musulmane a été très calme, mais je dois dire que j’étais nerveuse lorsque je voyais une personne en habit musulman s’approcher de moi. J’étais en colère et je voulais lui demander " Comment votre dieu peut-il être d’accord avec ça ? ". Bien sûr plus tard nous nous sommes rendus compte que la majorité n’était pas d’accord avec (ces terroristes) et que Ben Laden semblait maquiller sa propre religion pour se faire plaisir et justifier sa folie meurtrière.

 

Le monde a tellement changé depuis ce jour. Les pays se sont divisés et la Grande-Bretagne a été poussée dans la guerre à cause de notre Premier ministre. Tony Blair est allé en guerre sans se préoccuper de ce que son pays voulait. C’est un homme très têtu qui ne semble pas se préoccuper du tout de ce que veut son pays. " I don’t see the point in an eye for an eye ! ". J’ai été furieuse de voir que nous sommes maintenant en première ligne pour être la cible d’attaques terroristes futures. Ces attaques étaient clairement d’une violence supérieure à ce que nous avions vu jusqu’à présent. Je reste consternée de voir que Ben Laden utilise tant d’argent pour une opération si énorme alors qu’il ne fait rien pour ses compatriotes qui meurent de faim ou de maladies en vivant dans des conditions déplorables. Je ne me préoccupe pas une seconde de sa cause ou de sa croisade ; il représente le mal et fait prospérer le terrorisme en infligeant peine et misère à tous, quelle que soit leur implication.

 

Nous savons que la Grande-Bretagne sera attaquée et nous y sommes préparés. Toute cette exagération des médias concernant les projets d’attentats découverts et les failles de sécurité, c’est beaucoup de bruit pour rien (" just a lot of hot air "). Nous sommes prêts et habitués à ce type d’attaques. Nous avons vécu trop longtemps avec la peur de l’IRA pour savoir comment réagir à ce genre de choses, donc je pense que cela nous a probablement moins affectés que d’autres pays pacifiques !

 

Evidemment, les terroristes évoluent tout le temps, mais plus rien de ce qu’ils pourront faire ne me choquera plus désormais. Les récents évènements à Beslan montrent à quel point ils peuvent prendre des mesures mesquines. Ce ne sont pas des gens raisonnables ; ce sont des meurtriers, ils tuent pour le plaisir de tuer, pas pour aider leur cause. Al Qaïda était lié à cet horrible événement et prouve qu’ils ne s’intéressent pas à leur cause, ils veulent juste tuer !

 

Le monde reste un endroit merveilleux, il reste tant d’amour et de beauté dans le monde. Je ne laisserai pas une poignée de terroristes réduire ma vie à la peur, c’est exactement ce qu’ils recherchent. Ils sont une minorité et je crois du fond du cœur que tout se paie (" what goes around comes around "). Le jour de leur jugement viendra lorsqu’ils auront à faire face et à assumer ces actes. Je pense que nous, le public, devrions travailler à humaniser ces terroristes. Ils veulent que nous vivions dans la peur d’eux-mêmes et que nous les jugions comme le Diable, mais en fin de compte ils sont justes des coquilles vides qui portent des ordres vides de sens dans un monde qui les hait, eux et leur cause.

 

Je suis toujours vivante et je vivrai ma vie pour ceux qui ont perdu la leur, je ne deviendrai pas suffisante et je serai toujours préparée à ce que ma vie s’achève soudainement, je ne vivrai pas dans la peur et je ne mourrai pas dans la peur, ils n’auront jamais ça de moi !

 

(Sur la gestion par Bush de l’après-11/09) Je pense que George Bush est un belliciste, il aime la guerre comme son père donc c’est pour lui la chose évidente à faire ! Je pense que cela a été légèrement positif. Cela a fait penser à son pays que quelque chose était fait pour les morts, mais je crois que c’était trop tôt. Je suis d’accord avec le fait qu’il ne doit pas y avoir de négociations avec les terroristes, mais tant de personnes innocentes sont mortes, et cela a fait de George Bush également un meurtrier. Comme je l’ai dit auparavant, tout se paie, l’Amérique et la Grande Bretagne ont vendu à ces terroristes des armes, et pensent toujours avoir le droit d’aller et de détruire des maisons et familles innocentes. Je pense également que la guerre était une farce et que le nombre d’Américains tués par des " tirs amis " est devenu ridicule.

 

(L’Irak impliqué ?) Je pense que tous ces pays terroristes sont liés. Je crois qu’Al Qaïda a des sympathisants partout et des soutiens à sa cause. Je pense que l’Irak n’est pas au centre de tout mais qu’il est définitivement à ses côtés, en offrant son soutien.

 

Je ne peux pas vraiment commenter la réaction française, car je ne me souviens pas vraiment de quoi il s’agissait. Je pense que la France déteste l’Angleterre et les Anglais et ne nous offrirait sans doute pas son soutien, et qu’elle pense probablement que l’Amérique est assez grande et assez puissante pour s’occuper d’elle, de toute façon, mais c’est ce que nous disent nos médias. Bien sûr les médias ne couvrent pas les opinions de tout le monde.

 

Au fait, je ne suis pas Américaine.

 

J’espère que cela vous sera utile et je vous souhaite bonne chance pour votre projet.

 

Marie H.

 

 

 

24 septembre

 

 

Shedden H.

 

Bonjour,

 

Je serai ravie de vous aider dans votre travail. (…)

 

Je m’appelle Shedden H., j’ai 17 ans, bientôt 18 le 9 décembre. Je vis en Afrique du Sud, et je suis en standard 9 (grade 11) dans une école internat appelée Treverton. Je devrais être en " matrique " ce qui est la dernière année d’école mais j’ai raté une année donc j’ai un an de retard. Je vis à Durban, sur la côte est de l’Afrique du Sud.

 

(Le 11 septembre 2001,) j’étais avec des amis et je me souviens être allée à une soirée artistique à mon école cette nuit là. Je n’y ai pas vraiment pensé car je ne me suis pas réellement concentrée sur le sujet. J’étais assise avec mon amie, sans vraiment penser à ce qui était arrivé, mais plus tard cela m’a frappée et je me suis simplement sentie mal pour les gens qui avaient perdu des gens aimés.

 

Je pense que le monde a changé dans le sens où il est devenu plus conscient du danger du terrorisme et de la façon dont il veut agir contre cela.

 

Je pense que Bush a très bien géré la pression, d’autant plus qu’il y en avait énormément, mais je trouve qu’il est allé en guerre comme s’il voulait juste " attaquer ". Je n’aime pas la façon dont ils se comportent parfois, juste parce qu’ils sont une nation puissante.

 

Je ne pense pas que l’Irak ait eu quoi que ce soit à voir avec (les attentats). Je pense que c’était Oussama ben Laden, mais il est en Afghanistan. (Les Irakiens) n’étaient pas à blâmer car c’est Al Qaïda qui a fait cela. Je pense que la guerre contre le terrorisme aurait pu être plus efficace sans la guerre en Irak. Ils auraient dû se concentrer sur le terrorisme plutôt que sur les problèmes d’un pays qui ne leur posait pas vraiment de problème.


Je ne suis pas très sûre de ce qu’a fait la France donc je ne peux rien en dire.

 

Je ne suis pas Américaine donc je ne peux pas voter, et même si je le pouvais je ne serais pas sûre de mon choix. C’est un choix difficile.

 

Merci beaucoup,

 

Shedden

 

 

 

27 septembre

 

 

Gail "W."

 

Je m’appelle Gail, j’ai 21 ans et je vis à Surrey au Royaume-Uni. Je travaille actuellement chez Marks & Spencer.

 

(Le 11 septembre,) ce fut un jour très étrange pour moi – je passais mon permis de conduire à 10h ce matin là (heure britannique). Je l’ai réussi, et je suis rentré chez moi pour le fêter avec tout le monde.

 

Je suis retourné au travail et juste avant 14h, des clients sont venus vers moi, me disant " Vous avez entendu ? Un avion a touché l’une des tours jumelles en Amérique ! ". Je ne savais pas vraiment de quoi ils parlaient, et comme j’étais si heureux de mes propres exploits, mes premiers mots ont été " Tant pis, j’ai eu mon permis de conduire ! ". Mais durant la journée, les évènements se sont succédés : le second avion, l’effondrement des tours, l’avion sur le Pentagone et un autre crashé sur un terrain, autre part. Mais aucun d’entre nous n’avait vu les images, donc nous ne comprenions pas réellement à quel point la situation était grave.

 

Quand je suis rentré chez moi à 17h, j’avais presque oublié cela jusqu’à ce que ma mère n’allume la télévision pour me montrer ce qui s’était passé pendant que je travaillais. J’ai eu littéralement mal à l’estomac de me rendre compte que je m’étais félicité alors que ces gens étaient en train de mourir.

 

Je dirais qu’un peu de positif est ressorti de tout cela – je suis sûr que mon cas n’est pas comme la plupart des autres, mais ma mère ne laissera plus aucun de nous quitter la maison s’il y a eu une dispute, avant qu’elle ne soit résolue. Sa raison ? Parce qu’on ne sait jamais. Cela nous fait penser : combien de gens ont quitté leur maison ce matin là pour aller travailler dans les Twin Towers, en ayant eu une dispute en partant, sans avoir pu dire qu’ils étaient désolés, et sans avoir su qu’ils ne rentreraient plus jamais chez eux ? Pour des maris, des femmes, des parents et des enfants, savoir que leurs derniers mots à ces êtres aimés étaient des mots de haine et de colère, ne sachant pas les atrocités qui allaient se produire, (c’est vraiment insoutenable).

 

Les gens sont également plus enclins à s’entraider – par exemple il y a eu plusieurs crashs de trains au cours des dernières années en GB, mais au milieu des tragédies il y a toujours de beaux moments. Ce qui me frappe le plus, ce sont les petites choses – un journal a parlé à un survivant quelques jours plus tard, et il a dit que lorsqu’il a reçu la facture de son téléphone portable, c’était de l’ordre de 200£ - car il avait fait tourner son téléphone à tous les passagers, de parfaits étrangers, pour qu’ils puissent appeler chez eux, pour dire qu’il y avait eu un accident mais qu’ils allaient bien. Vous pouvez voir que dans ces moments là il y a beaucoup plus d’amour.

 

(Sur la gestion de la crise par Bush) je trouve que c’est révoltant – le terrorisme ne se conforme pas aux règles normales de la guerre – on ne peut pas utiliser des méthodes conventionnelles pour le combattre. Je trouve triste que Bush ne soit arrivé sur le site des Twin Towers que quelques heures après Bill Clinton. Cela ne fait que prouver qui se fait du souci, et qui ne s’en fait pas.

 

Il a été prouvé que l’Irak et Al Qaïda n’avaient pas de liens et il était inutile de prétendre le contraire. Durant tout le temps où Bush s’est focalisé sur l’Irak, Al Qaïda est revenu sur le devant de la scène sans que personne n’ait semblé s’en soucier. Les attentats de Madrid ont été une preuve suffisante que Ben Laden n’a pas dit son dernier mot.

 

Je me souviens vaguement que la France a refusé d’envoyer des troupes en Irak – vous devriez être fier de vivre dans un pays où votre leader est assez fort pour ne pas être intimidé par Bush dans son besoin d’aide pour faire encore plus de dommages aux relations déjà très tendues entre l’Ouest et le Moyen-Orient.

 

Je ne suis pas Américain, mais je répondrai tout de même. Je dirais que c’est un choix difficile – faut-il garder le même idiot au pouvoir, sachant exactement ce dont il est capable, et sachant qu’il ne fera qu’empirer les choses ? ou faut-il voter Kerry, une tête nouvelle qui pourrait améliorer les choses, mais qui pourrait aussi faire autant de dégâts que Bush, donc pourquoi garder le même abruti après tout ? Ce n’est pas simple, mais je dirais Kerry, simplement car je ne supporterai plus de voir la petite tête suffisante de George Bush diriger un peu plus longtemps le pays le plus puissant au monde.

 

Espérant vous avoir aidé !

 

Gail

  

 

 

 

CONCLUSION

 

Je tiens à remercier très chaleureusement et amicalement toutes les personnes qui m’ont répondu avec tant de gentillesse et de respect, d’émotion et de sincérité. Ils sont tous cités ici, à l’exception d’une seule personne, qui comme seule réponse m’a envoyé plusieurs documents appuyant la thèse selon laquelle il n’y aurait pas eu d’avion sur le Pentagone.

 

J’ai réellement été intéressé par ce travail, très émouvant et qui m’a permis de voir sous de multiples points de vue cette journée tragique que fut le 11 septembre 2001.

 

Merci pour votre lecture, et merci d’avance pour vos commentaires, pour ce dossier qui m’a pris beaucoup de temps, mais qui a été extrêmement intéressant à réaliser. J’aimerais, si vous le voulez, qu’à vos commentaires vous ajoutiez votre propre réponse à la première question, à savoir raconter votre propre 11 septembre 2001, afin de continuer ce sujet et au-delà, cet hommage.

 

Phil Defer

 

 

 

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(Et, encore une fois, si vous voulez nous livrer votre récit, n'hésitez pas à me contacter, sur le blog ou sur l'adresse parolesdactu@yahoo.fr)

 

PdA, 09/08/12, 16:09

 

http://www.facebook.com/ParolesDActu

 

Times New Roman > Georgia : 30/09/12

29 mai 2012

Elizabeth II - Reine de Diamant

"Je déclare devant vous tous que je consacrerai toute ma vie, qu'elle soit longue ou courte, à votre service et au service de la grande famille impériale à laquelle nous appartenons". Nous sommes en 1947. La princesse héritière du trône britannique, Elizabeth, n'a que 21 ans. Cette jeune femme, qui n'aurait normalement jamais dû être couronnée, deviendra pourtant, cinq ans plus tard, la Reine. À la mort de son grand père, le roi George V, c'est son oncle, l'aîné, le futur Edward VIII, qui monte sur le trône. Un an de règne à peine : l'Angleterre de l'époque n'acceptant pas les désirs de mariage du chef de l'Église anglicane avec l'Américaine divorcée Wallis Simpson, il décide d'abdiquer. C'est son frère Albert, le père d'Elizabeth, qui guidera, de son autorité de monarque constitutionnelle et sous le nom de George VI, l'Empire et le Commonwealth durant l'une des périodes les plus dramatiques de l'Histoire, la Seconde guerre mondiale.

 

Le 6 février 1952, la princesse Elizabeth est au Kenya avec son époux Philip. Il est celui qui lui annonce la nouvelle : le Roi George VI vient de mourir. À 25 ans, elle pleure son père et est consciente de ce qui l'attend, désormais. Sur sa tête, bientôt, l'une des couronnes les plus prestigieuses du monde. Elle sera le chef d'État, le symbole de l'unité d'une multitude de nations, dont le Royaume Uni, le Canada, l'Australie. God save the Queen !

 

C'était il y a soixante ans... La reine Elizabeth II est toujours là. Peu de souverains ont régné aussi longtemps qu'elle dans l'histoire. Elle n'est battue que par la Reine Victoria, pour ne considérer que les monarques britanniques. Sous son règne, douze Premiers ministres (de Sir Winston Churchill à David Cameron en passant par Margaret Thatcher et Tony Blair) et présidents américains (de Harry Truman à Barack Obama) se sont succédés. Neuf présidents français, de Vincent Auriol à François Hollande. Un nombre considérable d'événements, de bouleversements majeurs sont intervenus dans la vie de son pays et de notre monde depuis son avènement en tant que monarque constitutionnel de seize pays (elle n'a pas de pouvoir politique réel mais symbolise la continuité historique et l'unité nationale).

 

60 ans... Trois générations... et un Jubilé de Diamant. Presque 140 millions de sujets aujourd'hui. Et une question légitime : sont-ils tous "derrière" elle ? Il y a six ans, l'année des 80 ans de la reine, j'avais décidé d'enquêter. J'étais alors un jeune étudiant français de 21 ans. Avec curiosité, mais sans préjugé, j'avais décidé de poser quelques questions, en anglais, à M. Graham Smith, responsable de l'organisation Republic. Cette année, à l'occasion du jubilé, j'ai contacté une Britannique parmi tant d'autres pour l'interroger sur la souveraine. Deux documents que je traduis pour la première fois en français. Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer.  EXCLU

 

 

ENTRETIENS EXCLUSIFS - PAROLES D'ACTU

 

ELIZABETH II

 

Reine de Diamant

 

(Photo : Gala.fr)

 

 

 

 

GRAHAM SMITH

(Republic)

 

Q : 30/06/06

R : 05/07/06

 

 

Paroles d'Actu : Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

 

Graham Smith : Je m'appelle Graham Smith, je suis responsable de l'organisation Republic, qui fait campagne pour une alternative démocratique à la monarchie.

 

 

PdA : Pourquoi Republic, à la base ? Quelles sont vos revendications principales ?

 

G.S. : Republic existe depuis plus de vingt ans. Ces dernières années, nous avons évolué, passant d'un petit club à une organisation de campagne sérieuse.

 

Notre seule et unique revendication est de dire que la monarchie est antidémocratique et inacceptable. Nous demandons son abolition pour la remplacer par une république démocratique.

 

 

PdA : Vos revendications sont-elles largement partagées au Royaume Uni ?

 

G.S. : Au Royaume Uni, environ 20% des gens sont constamment en accord avec Republic. En Écosse, ce chiffre est plus proche des 50%. La plupart des habitants du Royaume Uni n'ont pas d'avis tranché sur la question.

Notre mission, ainsi qu'exposée dans notre constitution, est la suivante :

1. Mettre en place une campagne pour persuader une majorité d'électeurs de soutenir le remplacement de notre monarchie héréditaire par un chef d'État élu.

2. Après avoir fait cela, participer au processus, et essayer de guider le mouvement du changement.

3. Promouvoir des formes de gouvernement républicaines et démocratiques, et organiser un débat sur le meilleur modèle à adopter pour une république future.

 

 

PdA : Vous ne voyez rien de positif dans la monarchie britannique, dans son passé, son présent ?

 

G.S. : Non, Republic considère que le fait d'hériter d'une fonction publique, quelle qu'elle soit, est non seulement immoral sur le principe mais également mauvais en pratique. En démocratie, le pouvoir doit rendre des comptes. Ce n'est pas le cas dans une monarchie. La famille Windsor est la seule bénéficiaire de la monarchie.

 

 

PdA : Ne croyez-vous pas, comme le philosophe Edmund Burke, que la monarchie constitue un moyen de maintenir une certaine continuité dans les traditions et l'histoire britanniques, un lien entre le passé et la modernité ?

 

G.S. : Non, la Grande Bretagne est capable de maintenir ses traditions et son histoire sans que la famille Windsor ne s'immisce dans notre constitution. La continuité - pour ce que cela vaut - est maintenue par les coutumes et les valeurs du peuple, non par l'existence de la monarchie.

 

 

PdA : Vous êtes contre le système de la monarchie, mais avez vous quoi que ce soit à reprocher, à titre personnel, à la reine, à la famille royale ?

 

G.S. : Nous sommes très clairement opposés à l'institution. Nous ne critiquons les individus que s'ils se conduisent mal dans le contexte de leurs positions constitutionnelles.

 

 

PdA : Que pensez-vous de la reine Elizabeth II en tant que personne ? Quid de sa famille ?

 

G.S. : Je n'ai jamais rencontré qui que ce soit de cette famille. Et, comme je l'ai dit lors de la réponse précédente, leur personnalité n'entre pas en compte dans le débat.

 

 

PdA : Qu'aimeriez-vous lui souhaiter à l'occasion de son 80è anniversaire ?

 

G.S. : Une longue et heureuse retraite.

 

 

PdA : Vous semblez penser qu'un président élu constituerait la solution à tous les problèmes. Mais que pensez-vous des dérives qui peuvent conduire à la "monarchisation" de certains régimes à fort pouvoir présidentiel comme en France (reproches faits par exemple à François Mitterrand et à Jacques Chirac) ?

 

G.S. : Nous ne suggérons certainement pas que la république résoudrait tous les problèmes. Pour reprendre les mots de notre site, "Republic ne se fait pas d'illusion quant à la création d'une sorte d'Utopie, mais nous croyons dans la capacité du peuple britannique à remplacer une constitution antidémocratique, passéiste, par une constitution qui soit démocratique, juste et ouverte, orientée vers l'avenir".

 

Si les Français s'inquiètent de la "monarchisation" de leur présidence, ils ont toujours un contrôle démocratique sur le système. S'il ne fonctionne pas, réparez-le. Dans ce pays, nous ne disposons pas d'un tel moyen de contrôle.

 

 

PdA : Si vous réussisiez, qu'adviendrait-il de la famille Windsor ?

 

G.S. : Dans une république britannique, la famille Windsor serait libre, ils seraient des citoyens normaux, égaux par rapport au reste de la population. Ils décideraient eux-mêmes de leur avenir.

 

 

PdA : Quel système politique désirez-vous pour le Royaume-Uni ? Un président avec un Premier ministre, comme en France, ou bien un président ayant davantage de pouvoirs, etc... Quid du parlement ?

 

G.S. : Nous proposons un système assez proche de celui de l'Irlande (on le trouve également en Allemagne, en Autriche, en Italie, en Israël...), où le parlement et le gouvernement ont le pouvoir et le président n'a qu'un rôle cérémonial.

 

 

PdA : Quel serait le siège de la présidence ?

 

G.S. : Si vous parlez de la résidence officielle, je ne sais pas. Sans doute quelque chose d'assez humble, mais qui serait bien sûr adapté pour les occasions d'État.

 

 

PdA : Quelque chose à ajouter ?

 

G.S. : Simplement, j'espère que le peuple britannique pourra un jour jouir de la même liberté que les Français et la plupart des Européens, de pouvoir choisir leur chef d'État, et d'être maîtres de leur propre système politique. La démocratie n'est jamais parfaite, mais elle l'est bien davantage que ne pourra jamais l'être la monarchie.

 

 

 

 

JANE CUNNINGHAM

  

Q : 07/02/12

R : 07/02/12

 

 

Paroles d'Actu : Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

 

Jane Cunningham : Mon nom est Jane, je vis à Londres avec mon époux et nos deux enfants. J'écris sur le monde de la beauté, je tiens d'ailleurs un blog sur ce sujet, http://www.britishbeautyblogger.com.

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur la monarchie britannique ? La famille, les coûts occasionnés pour le peuple britannique, son rôle dans le gouvernement et la société...

 

J.C. : Je crois que la famille royale a toujours un rôle à jouer pour donner une bonne image de notre pays. Les autres nations (avec de rares exceptions !) ont l'air d'aimer notre famille royale, et tout ce qui présente la Grande Bretagne sous un jour positif est une bonne chose.

 

En ce qui concerne les coûts, la famille royale semble être devenue bien plus consciencieuse en terme de budget. Ceci dit, puisqu'ils passent leur vie à recevoir des ambassadeurs et des têtes couronnées, mieux vaut le faire avec un certain style.

 

Je ne pense pas qu'ils aient d'influence sur le gouvernement, mais le prince Charles en particulier fait entendre sa voix quant à la manière dont il aimerait voir évoluer la société. Ce n'est pas courant, les autres sont plus discrets.

 

 

PdA : Quels sont vos sentiments à l'endroit de la reine Elizabeth II ? Peut-être l'associez-vous à des moments décisifs pour le monde, le Royaume-Uni ou bien votre propre vie ? Est-elle clairement "votre" reine ?

 

J.C. : Je crois que la reine contribue à me rendre fière d'être britannique, mais je n'ai jamais connu la vie sans elle, donc je ne sais quel serait alors mon état d'esprit. Je me souviens qu'à l'école primaire, on m'avait donné un mug de jubilé, on m'avait dit que c'était quelque chose de très spécial. J'étais fière de l'avoir.

 

Quand mon petit frère est né, ma soeur et moi avons insisté pour que son deuxième prénom soit Charles, en hommage au prince Charles. Je ne sais plus vraiment pourquoi !

 

 

PdA : Imaginez que vous en ayez la possibilité... Voteriez-vous pour ou contre l'abolition de la monarchie, le remplacement du monarque comme chef d'État par un président élu (directement par le peuple ou par ses représentants) ?

 

J.C. : Contre.

 

 

PdA : Qui préféreriez-vous voir succéder à la reine Elizabeth en tant que prochain roi, Charles ou William ? Pourquoi ?

 

J.C. : Je n'ai pas de préférence, mais je pense que le prince Charles serait un choix moins populaire dans le pays.

 

 
PdA : Une question plus générale... Que pensez-vous de l'état actuel de la société britannique ? Diriez-vous que le pays évolue dans la bonne direction ?

 

J.C. : D'une certaine façon, nous sommes une meilleure société, d'une autre, non. Je crois que nous avons réussi à maîtriser de nombreux problèmes comme le racisme, appris que la tolérance et l'intégration étaient meilleurs; il y a toutefois des pans de la société qui ne mettront jamais de côté leurs préjugés, c'est la vie...

 

Quelque part, nous sommes une société plus égoïste, certainement plus consumériste. Dans le passé, j'ai le sentiment que les gens s'intéressaient davantage aux autres. Il y avait un plus grand esprit de communauté. Nous sommes plus attentifs à la lutte contre la pauvreté infantile, pour l'éducation et la santé, mais il y a des gens qui se faufilent entre les mailles du filet, qui ne veulent pas se conformer aux valeurs de cette société.

 

Nous sommes certainement dans une situation plus mauvaise s'agissant de la nourriture, de la nutrition. L'obésité est aujourd'hui un problème énorme au Royaume-Uni.

 

 

 

 

 

JULIA MARGARET HENDERSON

 

Q : 21/04/12 

R : 27/06/12

 

 
Notre reine est une dame charmante, elle est un atout pour le pays. Je voterais avec conviction contre tout projet visant à abolir la monarchie. Avoir un souverain fait partie de notre identité collective. Vous savez, tout le monde ne trouve pas les Américains formidables, et je ne voudrais certainement pas les imiter.

 

Je préférerais voir William accéder au trône après la reine. Il nous faut un jeune roi, une jeune reine, avec des idées fraîches. À vrai dire, ça ne me dérangerait pas, que Charles devienne roi. Simplement, je ne veux pas que cette briseuse de ménages, avec son visage en lame de couteau, soit reine. Le roi William et la reine Catherine. Ça sonne bien, vous ne trouvez pas ?

 

Le pays va dans la bonne direction, oui... tout droit vers la ruine, avec le gouvernement actuel. Cameron doit partir ! Merci.

 

 

 

Un grand merci à mes trois intervenants ! Mes souhaits de bonheur pour l'ensemble du peuple britannique à l'occasion de ces célébrations, et d'abord pour la première d'entre eux. "Long live the Queen !" (ou en tout cas, Elizabeth Windsor, selon les préférences) Phil Defer

 

 

 

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Le site de Republic

 

Le blog de Jane Cunningham

 

Le site de la monarchie britannique

 

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Modification de la présentation de l'article le 21 juin 2012. Nouvelle contribution le 31 juillet 2013.

 

Times New Roman > Georgia : 01/10/12

19 avril 2012

Xavier Collet : "Je suis un homme libre"

Il y a près d'un an, M. Xavier Collet avait accepté de répondre à mes questions pour Paroles d'Actu. Dans le cadre de cet entretien daté de juillet 2011, il avait évoqué pour moi sa philosophie, le libertarianisme. Les libertariens, d'après lui, se distinguent des libéraux (au sens où ce terme est généralement entendu en France) dans la mesure où les libéraux sont en général, précisément, libéraux en matière d'économie, mais conservateurs dans la plupart des autres domaines. Les libertariens eux, prônent un "libéralisme total", un exercice des libertés individuelles uniquement entravé par la notion de responsabilité de chacun et auquel l'État, notamment, ne devrait pouvoir faire obstacle. "L'État n'est pas la solution à notre problème, l'État est le problème" disait Ronald Reagan en 1981. Les libertariens souscrivent largement à cette phrase, même si son auteur a été beaucoup plus libéral (au sens français, conservative américain) que libertarien. M. Collet me disait aussi, dans cet entretien, ce qu'il pensait de la façon dont la France était gérée par sa classe politique. Il a accepté, une nouvelle fois, de me consacrer un peu de son temps pour aborder, en pleine saison électorale, les scrutins présidentiel et législatifs de la France de 2012. Je l'en remercie. Une exclusivité Paroles d'Actu, par Phil Defer.  EXCLU

  

 

ENTRETIEN EXCLUSIF - PAROLES D'ACTU

XAVIER COLLET

Président du CEDIF
Secrétaire général de l'Association des libertariens

 

"Je suis un homme libre"

 

(Photo fournie par Monsieur Xavier Collet)

 

 

Q : 17/04/12

R : 18/04/12

 

 

 

Paroles d'Actu : Dans les deux mois à venir, le peuple français va tracer de façon cruciale le chemin qui sera le sien pendant les cinq prochaines années. Cinq années. Largement déterminées sur deux mois (présidentielle puis législatives). Quel regard portez-vous sur cette question en particulier, et sur nos institutions en général ? Avez-vous à l'esprit un autre mode d'organisation pour notre démocratie ?

 

Xavier Collet : Je ne pense pas que les élections changent en profondeur notre quotidien. Ceci est comme vous le dites profondément lié au fonctionnement même des institutions françaises, lesquelles sont un simulacre de démocratie.

 

J’ai développé cette analyse dans un article sous le titre « De la réalité du pouvoir politique en France » (http://libertariens.wordpress.com/2011/11/13/de-la-realite-du-pouvoir-politique-en-france), pour résumer j’y considère que le véritable pouvoir se trouve entre les mains des bureaucrates intermédiaires et plus largement des syndicats. Claude Allègre avait d’ailleurs expliqué qu’il ne pouvait pas dégraisser le mammouth et que c’est la FSU qui faisait la loi dans l’éducation nationale. Ceci est vrai et pas seulement pour l’éducation nationale.

 

 

PdA : Quels sont, pour vous, les enjeux principaux auxquels la France va devoir faire face durant le quinquennat 2012-17 ?

 

X.C. : Nous vivons une crise de l’État impressionnante avec une dette jamais vue et une part des dépenses publiques qui dépasse les 54 % du PIB. Cette situation entraîne une crise sociale gravissime sur fond de faillite de la pyramide financière dite Sécurité Sociale.

 

Les Français sont drogués à l’État providence et avec son écroulement déjà perceptible en Grèce, sur fond de malaise du vivre ensemble, je n’exclus pas des événements de type insurrectionnels.

 

Face à cette situation les politiques nous proposent d’aller dans le mur avec un renforcement du tout État et un protectionnisme que certains appellent démondialisation. Le sursaut est possible mais il sera douloureux comme n’importe quel sevrage.

 

 

PdA : Quel regard portez-vous sur la campagne telle qu'elle s'est déroulée jusqu'à présent ? Les vrais sujets, ceux dont vous venez de me parler, ont-ils pour vous été abordés de façon sérieuse ?

 

X.C. : Je ne prends pas tellement au sérieux ces élections dans lesquelles chaque candidat émet sa profession de foi antilibérale. Il faut changer de logiciel et aucun politique n’a intérêt à le faire, leur vision est à 5 ans et je ne suis pas certain qu’ils soient conscients de la situation d’urgence.

 

 

PdA : Que pensez-vous des différents candidats ? (Si possible, j'apprécierais que vous vous livriez, selon votre propre grille de lecture, à un "examen" des cinq "grands" candidats, à savoir Sarkozy, Hollande, Mélenchon, Le Pen et Bayrou, pourquoi pas avec une note générale sur 10 et un petit commentaire sur chacun)

 

X.C. : Aucun n’a la moyenne, mais si je donnais une meilleure note à l’un plutôt qu’à l’autre alors on pensera que j’en soutiens un, même du bout des lèvres.

 

Sarkozy a trahi ses électeurs une fois et a partiellement mis en place le programme d’Attac avec son pote Stiglitz. Hollande a un programme économique qui date de plusieurs décennies, il n’est même pas crédible au sein de son propre camp. Mélenchon est un pitre pathétique, admirateur de Robespierre et du premier génocide de l’histoire, celui des Vendéens. Marine Le Pen a un programme économique qui ne tient pas la route et joue à une surenchère anticapitaliste, Bayrou est un opportuniste inconsistant.

 

Je me permets aussi de balancer sur Eva Joly, réalisez un peu que cette bonne femme qui dit n’importe quoi a été magistrate et a dit le droit en France, il y en a malheureusement plein d’autres comme elles qui ont eu et ont encore un pouvoir sans contrepoids, le pouvoir des juges.

 

 

PdA : Imaginons un instant que vous soyez vous-même candidat à la présidence de la République. En quoi votre programme serait-il fondamentalement différent de tout ce que l'on entend actuellement ?

 

X.C. : Je n’ai pas cette vocation, élu je ne serais que le prisonnier de ma fonction. Mais si je pouvais enfreindre un certain nombre de règles implicites, je casserais le pouvoir syndical et celui des lobbies tout en rétablissant le délit de forfaiture. Pour cela il suffirait de lancer un grand programme de réduction des dépenses publiques et d’affronter avec la plus grande vigueur le « pouvoir de la rue ». Ensuite alors les réformes pourront commencer, mais elles seraient forcément douloureuses car j’appliquerais à la lettre ce principe d’Ayn Rand qui veut qu’il n’est de plus grande injustice que de donner à celui qui ne mérite pas.

 

Je restaurerais ainsi la démocratie selon le principe de subsidiarité, celui qui veut que les prérogatives exercées par les hommes de l’Etat soient strictement limitées à celles qui ne peuvent pas être exercées à la base. Très honnêtement je pense qu’ainsi je pourrais réduire à rien ces prérogatives.

 

 

PdA : Finalement, l'heure du choix approche... Savez-vous ce que vous allez faire ? Vous abstenir, voter blanc, voter pour un candidat ? Pour qui ? Pourquoi ? (Précision : le vote était évidemment une action éminemment privée, et ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre, je comprendrais parfaitement que vous décidiez de ne pas répondre à cette question)

 

X.C. : Mon choix a malheureusement moins d’importance que le film que je pourrais choisir de regarder ce soir. Si je devais émettre un vote parlant j’écrirais : « Je dénie tout pouvoir de me représenter à la personne issue du scrutin. » Mais ce serait très vilain à ce qu’il parait de réagir ainsi, ce ne serait pas très citoyen. Mais justement je ne suis pas un citoyen, je suis un homme libre.

 

 

PdA : Souhaitez-vous ajouter quelque chose pour compléter cet entretien ?

 

X.C. : Oui, comme nos politiques m’exaspèrent et qu’ils sont de toute façon assez impuissants face aux forces du statu quo, je voudrais plutôt inciter les français à se mobiliser à la base comme je le fais pour la défense des familles, pour celle des enfants broyés par les sévices publics.

 

Mon activisme libertarien a beaucoup moins d’importance que le combat que je mène pour des enfants, des femmes, des hommes sacrifiés à la création d’emploi publics et abandonnés à la perversité des hommes de l’État. Pour mieux comprendre à quoi je fais référence, je vous invite à vous mobiliser plutôt pour le CEDIF (http://comitecedif.wordpress.com) et à vous tenir prêt à prendre votre vie en main.

 

 

 

Je remercie de nouveau Monsieur Xavier Collet pour ses réponses, très intéressantes, et qu'il m'a fait parvenir très rapidement. Il exprime des idées dont on entend rarement parler en France. Elles méritent certainement d'être invitées au débat ! Phil Defer

 

 

 

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Le site Association des libertariens de X. Collet

 

Le site du CEDIF

 

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Modification de la présentation de l'article le 26 juin 2012

 

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