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Paroles d'Actu
22 juillet 2018

« Quel bilan tirer de la Coupe du monde en Russie ? », par Carole Gomez

Il y a une dizaine de jours, peu avant la finale de la Coupe du monde de football qui allait voir la France (bravo les Bleus !!!) remporter sa deuxième étoile face à la Croatie (score : 4 à 2), j’ai proposé à Carole Gomez, chercheure à l’IRIS spécialiste des questions liées à l’impact du sport sur les relations internationales, une tribune carte blanche à propos de ce Mondial. Il y a deux ans, en période de Jeux olympiques d’été à Rio, elle avait déjà composé « Les compétitions sportives internationales, lieux d'expression du nationalisme », pour Paroles d’Actu. Je la remercie pour ce nouveau texte, qui nous éclaire sur la manière dont la Russie a voulu concevoir, et a géré cet événement. Une exclusivité Paroles d’Actu. Par Nicolas Roche.

 

CDM Russie

 

« Quel bilan tirer de la 21ème Coupe du monde masculine

de football, qui vient de s’achever en Russie ? »

par Carole Gomez, le 19 juillet 2018

Si le grand public et les commentateurs sportifs retiendront, à juste titre, la victoire française en finale contre la Croatie apportant une 2ème étoile à l’équipe de France, force est de constater que ce mondial organisé en Russie a été pour le moins riche en enseignements.

Tout d’abord, intéressons-nous à l’hôte de ce méga-événement sportif. Désignée en décembre 2010, à la suite d’une élection qui a fait couler beaucoup d’encre, la Russie accueillait donc entre le 14 juin et le 15 juillet, 32 équipes. S’inscrivant dans la droite lignée de la diplomatie sportive mise en œuvre depuis le début des années 2000 par Vladimir Poutine, le Kremlin voulait faire de cette Coupe du monde le point d’orgue du retour de la Russie sur le devant de la scène sportive et in fine internationale. Les objectifs de l’organisation de ce Mondial sont de plusieurs ordres, relevant à la fois de politique intérieure mais évidemment aussi de politique étrangère.

En matière de politique intérieure tout d’abord, Vladimir Poutine souhaitait «  offrir  » cette Coupe du monde aux Russes, ayant pour ambition de les rendre fiers, par l’accueil d’une compétition à la internationale prestigieuse, mais également pour le parcours de la Sbornaya, l’équipe nationale, qui a plus que dépassé les attentes des supporters et du Kremlin, en étant éliminée aux tirs au but aux portes des demies-finales contre la Croatie. Cette édition a également permis de rappeler à la communauté internationale l’intéressante histoire russe et soviétique du football, qui tend à être souvent oubliée, voire minimisée.

Cet évènement représentait aussi un enjeu économique sur le plan intérieur d’un point de vue touristique. En effet, alors que la Russie n’accueillait qu’environ 30 millions de touristes en 2016 – à titre de comparaison, la France en accueillait 89 millions en 2017), Moscou entend utiliser cet évènement planétaire, retransmis dans la quasi-majorité des pays, comme un outil d’attractivité permettant de découvrir le pays autrement et ainsi susciter un intérêt. Si la question des retombées économiques d’un tel évènement sportif est toujours épineuse et variable en fonction de nombreux facteurs, les prochaines années témoigneront de la réussite ou non de ce pari.

Toujours sur le plan de la politique intérieure, il est également intéressant de s’attarder sur la carte de cette Coupe du monde et sur le choix des villes hôtes qui est loin de relever du hasard. Alors que le coût de cette Coupe du monde s’alourdissait au fil des mois, la FIFA en mai 2016 avait, à plusieurs reprises, alerté le pouvoir russe concernant les retards dans la construction ou rénovation de plusieurs enceintes. Devenu un sujet prioritaire pour l’ancien ministre des Sports, Vitaly Mutko, ainsi que pour le président Vladimir Poutine, l’avancement des infrastructures a été particulièrement suivi à la fois pour honorer les promesses faites à la FIFA, mais surtout pour chercher à démontrer la diversité des villes et provinces russes ainsi que l’unité de son territoire. En ce sens, l’organisation de matchs au sein de l’enclave de Kaliningrad, mais également à Sotchi, ou encore à Saransk, au sein de la République de Mordovie sont emblématiques. Par ailleurs, il est également à noter que l’ouverture de la Coupe a eu lieu quelques semaines après l’élection pour un quatrième mandat de Vladimir Poutine et qu’il entend encore accroitre par cet évènement sa popularité. Popularité toutefois mise à mal par l’annonce surprise du recul de l’âge de la retraite (de 55 à 63 ans pour les femmes ; de 60 à 65 ans pour les hommes).

 

« Le sport fait aujourd’hui clairement partie

de l’arsenal de la Russie en tant qu’outil de soft power. »

 

En matière de politique étrangère, avec l’accueil de la Coupe du monde, la Russie souhaitait faire un pas supplémentaire dans la mise en œuvre de sa diplomatie sportive initiée au début des années 2000, après avoir notamment obtenu les Jeux olympiques et paralympiques à Sotchi (2014) ainsi que l’organisation de grands compétitions internationales (escrime, natation, athlétisme, Universiades). Par sa capacité à organiser un méga évènement sportif, par la qualité de sa prestation, par le rappel de son histoire sportive, loin des scandales de dopages, la Russie utilise donc le sport comme un outil de soft power, permettant de la mettre, au moins le temps de la compétition, au cœur de l’attention. Cette présence incontournable sur la scène sportive est indissociable de la scène politique, Vladimir Poutine recevant nombre de chefs d’État et de gouvernement et ouvrant donc la voie à des discussions informelles. S’il est trop tôt pour tirer un bilan diplomatique de ce qui s’est passé dans les couloirs des stades, il sera intéressant de suivre dans les prochains mois les éventuelles avancées sur le plan diplomatique pour la Russie.

En outre, par un jeu de miroir l’associant à un évènement international populaire, festif et positif, Moscou souhaite donc renvoyer une image lissée de son pays, tourné vers l’extérieur, prête à accueillir le monde et permettant ainsi de venir faire oublier les fortes critiques à son égard depuis notamment l’annexion de la Crimée, les scandales de dopage révélés par plusieurs documentaires ou encore l’affaire Skripal. Sur ce dernier point, alors qu’un boycott sportif avait rapidement été évoqué par l’ancien ministre des Affaires étrangères britannique, Boris Johnson, avant de rapidement revenir sur cette proposition, le spectre d’un boycott diplomatique de grande envergure a plané sur la compétition. Hypothèse émise dès la désignation du pays, ce type de sanction s’est soldé par un échec, le Royaume-Uni se trouvant incapable de fédérer largement au-delà de ses frontières, trouvant un écho pour le moins faible, pour ne pas dire existant, au sein de l’Union européenne. Un premier effet du Brexit, ou la conséquence d’une volonté de boycott que l’on sait inefficace et vain ?

D’autre part, et cela trouve une résonnance particulière avec le sport, elle cherche également à montrer sa puissance sur la scène sportive, dans une perpétuelle compétition avec les autres nations, et notamment l’Occident. Le parcours de la Sbornaya, qui n’a pas trébuché avant les tirs au but en quart de finale, permettra d’entretenir cet argumentaire.

Que retenir de cette Coupe du monde ?

Alors que la question sécuritaire était, logiquement, mise en avant, avec notamment le risque terroriste mais également la crainte de voir des violences dans et en dehors des stades, il semblerait, selon les informations disponibles pour l’instant, que Moscou ait réussi à garder le contrôle de la situation. En matière notamment de lutte contre l’hooliganisme, plusieurs médias ont révélé quelques semaines avant le début de la Coupe du monde que le FSB avait été chargé de tenir à l’écart les hooligans susceptibles d’intervenir au cours de la compétition, et qu’il était parvenu à atteindre ce but. Au regard de l’importance de l’évènement, cela n’est cependant guère étonnant, compte tenu de la volonté de Vladimir Poutine de voir ce Mondial réussi, sans être entaché de quelque incident de ce genre. Seule l’irruption sur le terrain de membres des Pussy Riot, le soir de la finale, le 15 juillet, fait, sans doute, office d’ombre au tableau pour Vladimir Poutine.

Par ailleurs, si l’on s’éloigne du terrain sportif pour se concentrer sur l’aspect économique de cette compétition, il est intéressant de noter la forte représentativité d’entreprises chinoises parmi les partenaires et sponsors officiels de la compétition (Wanda, Hisense, Vivo, Mengniu et Yadea), confirmant la montée en puissance et la désormais indiscutable présence de l’Empire du milieu dans le football.

 

« Les Chinois étaient massivement présents en Russie ;

cela semble lié aux efforts déployés par Xi Jinping avec

son programme général de développement du football chinois. »

 

Cette présence va également de pair avec la forte présence de supporters chinois en Russie : Ctrip, opérateur chinois, a annoncé que la vente de billets d’avion vers la Russie pour la période juin-juillet 2018 avait augmenté de 40%, alors même que l’équipe nationale n’était pas qualifiée. Cette popularité du football peut être analysée à la lueur des importants efforts déployés par Xi Jinping depuis mars 2015 avec son programme général de développement et de réforme du football chinois, qui entend octroyer à la Chine au niveau du sport un statut conforme à sa position politique et économique.

Une fois de plus, le sport, et le football dans ce cas, dépasse très largement son seul pré carré et comporte d’importants volets politiques, diplomatiques et économiques. La prochaine Coupe du monde de football qui aura lieu en France (la féminine, ndlr), à partir de juin 2019, et la suivante qui aura lieu au Qatar à l’hiver 2022, seront donc à suivre avec une très attention. Ce qui n’est pas pour nous déplaire...

 

Carole Gomez

 

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19 juillet 2018

Charles Éloi-Vial : « La fascination pour les cours anciennes répond à une méconnaissance du passé... »

Charles Éloi-Vial est un passionné qui, à 31 ans, compte parmi les plus prometteurs de nos historiens, et c’est une joie pour moi que de le recevoir aujourd’hui. Actuellement en poste à la Bibliothèque nationale de France en tant que conservateur au service des manuscrits, il a récemment composé un portrait inédit de Marie-Louise, seconde épouse de Napoléon Ier et impératrice des Français (1810-14), publié aux éditions Perrin. C’est à propos de son ouvrage précédent, Les derniers feux de la monarchie : La cour au siècle des révolutions (également publié par Perrin, en 2016), que j’ai souhaité l’interroger : cette thématique de la sociologie et de l’influence de l’entourage du souverain en l’ère troublée des temps révolutionnaires m’intéresse beaucoup, et la manière dont elle est traitée par l’auteur est passionnante et hautement instructive. Je vous invite, après lecture de cette interview, à vous emparer de ce livre, et à suivre les travaux de M. Charles Éloi-Vial (dont bientôt une bio de Duroc ?), que je remercie à nouveau ici. Une exclusivité Paroles d’Actu. Par Nicolas Roche.

 

EXCLUSIF - PAROLES D’ACTU

Q. : 25/04/18 ; R. : 21/06/18.

Charles Éloi-Vial: « La fascination pour les cours anciennes

répond à une méconnaissance du passé... »

Les derniers feux de la monarchie

Les derniers feux de la monarchie, Éditions Perrin, 2016.

 

Charles-Éloi Vial bonjour, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions, autour de votre livre Les Derniers Feux de la monarchie, paru en 2016 aux éditions Perrin. Avant d’entrer dans le vif du sujet, parlez-nous un peu de vous et de votre parcours ? D’où vient cet intérêt marqué que vous portez aux questions patrimoniales en général, et à celles touchant aux têtes couronnées en particulier ?

pourquoi ce livre ?

Bonjour et merci de m’avoir proposé cette interview. Pour repartir du début, j’ai fait l’École nationale des chartes puis un doctorat qui portait sur le service du grand veneur sous l’Empire et la Restauration, ce qui m’a amené à m’intéresser au rôle diplomatique et politique de la chasse en plein XIXe siècle alors qu’il s’agit d’une activité plutôt accolée aux souverains de l’Ancien Régime. Ma thèse soutenue, j’ai eu envie de continuer en étudiant le phénomène de cour de façon plus globale, en mettant en avant la continuité par-delà la période révolutionnaire plutôt que la rupture. Mon travail de conservateur à la Bibliothèque nationale de France m’avait permis de repérer des sources inédites ou peu connues, qu’il s’agisse de papiers administratifs, de correspondances ou de textes autobiographiques, sans lesquels il aurait été impossible d’entreprendre un tel travail. Le but aussi était de produire le livre le plus sérieux et le plus scientifique possible, en évitant les poncifs et les clichés sur les robes et les bijoux, mais sans pour autant ennuyer le lecteur.

 

La cour qui entoure Louis XVI à Versailles, à la veille de la Révolution, ressemble-t-elle sociologiquement parlant à celle au milieu de laquelle vécut Louis XIV un siècle plus tôt ? La mobilité entre classes (bourgeoisie/noblesse) était-elle plus ou moins évidente en l’une ou l’autre époque ?

la cour, sociologie et mobilités

Traditionnellement, on a toujours considéré que la cour de Louis XVI était, tout comme celle de Louis XV à la fin du règne d’ailleurs, une cour sur le déclin. Les reproches, par ailleurs justifiés, sur le coût exorbitant de la cour ont été déjà maintes fois étudiés et sont toujours présentés comme une des origines de la Révolution française. On évoque un peu moins le rôle social de la cour, qui avait fonctionné sous Louis XIV comme un instrument d’agrégation des nouvelles élites au pouvoir royal avec l’arrivée dans le système curial de la noblesse de robe, peu à peu fusionnée et alliée à la noblesse d’épée : Norbert Elias en avait notamment parlé dans la conclusion de son maître-livre La Société de cour, en expliquant surtout que cette capacité de l’institution curiale à susciter de nouveaux soutiens à la monarchie par son faste et son prestige était en panne à la fin du XVIIIe siècle. Le système avait échoué à intégrer la bourgeoisie, la frange la plus puissante du Tiers état, dont les moyens financiers égalaient ou dépassaient ceux de la noblesse. Autre élément de faiblesse, la cour avait perdu de son attractivité, tant en raison de la personnalité des souverains qu’à cause du rayonnement intellectuel et social de Paris. Par conséquent, les courtisans, au lieu de vivre à l’année dans la «  cage dorée  » versaillaise, n’y faisaient plus que de rares apparitions, pour remplir les devoirs de leurs charges quelques jours ou quelques semaines par an, ou encore pour profiter de certaines fêtes ou grandes cérémonies. La cour en partie désertée, il devenait de plus en plus difficile de justifier son coût. L’idée de Louis XIV de s’attacher les nobles afin de museler les oppositions perdait aussi une partie de sa valeur. Même s’il n’était plus question de prendre les armes contre le roi comme à l’époque de la Fronde, la résistance pouvait prendre d’autres formes, comme l’avaient montré les protestations des frères du roi et de leurs partisans lors de l’assemblée des notables de 1787. Cette opposition, qui venait de ceux qui auraient théoriquement dû former le cœur même de la cour, rejoignait en outre la lame de fond plus puissante de la résistance au pouvoir central que l’on constate sur tout le royaume, que l’on qualifie de «  réaction nobiliaire  », qui se traduisait par un regain d’intérêt pour des privilèges et les droits féodaux.

 

« À la fin du XVIIIe siècle, le système curial avait échoué

à intégrer la bourgeoisie, dont les moyens financiers

égalaient ou dépassaient alors ceux de la noblesse. »

 

Les courtisans les plus influents sous Louis XVI sont-ils des absolutistes ? Des partisans d’un système féodal plus classique ? Des gens peut-être plus libéraux ? Quels sont ceux qui choisissent de rester auprès de la famille royale là où d’autres, dont les frères du roi, ont choisi l’exil ?

les courtisans de Louis XVI face à la Révolution

Il n’y a pas d’unanimité parmi les courtisans. Il y a, comme toujours, des coteries et des groupes qui tentent d’influencer le roi ou d’obtenir le renvoi ou la nomination de tel ou tel ministre. Certains aspirent au changement et à la réforme, en soutenant la remise en question de la société des privilèges et la remise à plat du système fiscal, tandis que d’autres sont clairement opposés au changement. Pour certains, la vision d’une France centralisée et absolutiste doit être abandonnée au profit d’un retour à un ordre plus féodal, donnant davantage de poids aux provinces, aux parlements ou aux particularismes locaux. Il n’est pas aisé de dégager un discours cohérent, les courtisans se piquant tous plus ou moins de politique à cette époque, s’amusant à élaborer des plans de réforme tous plus fantaisistes les uns que les autres, même si certains d’entre eux, sous des dehors libéraux, cachent en réalité des intentions clairement conservatrices. Sans brûler les étapes, on constate tout de même que quelques lignes commencent à s’esquisser, avec des aspirations davantage «  jacobines  » d’un côté «  girondines  » de l’autre, voire «  monarchiennes  » ou «  ultra  ». Ce sont encore des aspirations floues, d’autant plus que les intérêts personnels viennent très vite brouiller les cartes, chaque acteur obéissant à la fois à ses idéaux, mais aussi à ceux de sa famille. Dès 1789, avec l’abolition des privilèges, le mouvement révolutionnaire étant lancé et difficile à arrêter, le monde de la cour va quelque peu oublier ses dissensions des années précédentes pour s’arc-bouter sur des symboles qui vont peu à peu transcender les idées politiques. De nombreux courtisans vont ainsi continuer à servir Louis XVI malgré le déclin de son autorité et la déliquescence du monde curial entamée avec la réinstallation forcée de la cour à Paris en octobre 1789, que ce soit par attachement personnel ou par exaltation d’un idéal chevaleresque de fidélité au suzerain. Pour la plupart de ces partisans du roi, 1789 est acceptable : on songe à Lafayette, au duc d’Aiguillon, au vicomte de Noailles... De l’autre côté, le monde de l’émigration va canaliser les mécontents, les opposants au nouvel ordre des choses, ceux pour qui 1789 est une abomination : en exaltant la foi catholique ou les valeurs militaires, les émigrés puisent leur courage dans les idéaux chevaleresques, préférant recourir aux discours et aux symboles plutôt que de s’appuyer sur les idées, leurs dissensions politiques affleurant  facilement, que ce soit entre les deux frères de Louis XVI, Provence et Artois, ou entre les anciens ministres exilés comme Calonne ou Breteuil.

 

Dans quelle mesure peut-on dire que des décisions majeures, décisives du roi en cette époque troublée ont été influencées directement par des courtisans, à domicile ou en exil ?

Louis XVI et les grandes décisions

Louis XVI n’est pas seul aux Tuileries, malgré le départ de nombreux courtisans, mais ceux-ci se sentent de plus en plus exclus des décisions, mais le pouvoir royal se réduit comme peau de chagrin devant les réformes de l’Assemblée nationale. En outre, le roi et la reine prennent les principales décisions engageant leur avenir seuls, comme par exemple pour la fameuse épopée de Varennes. Les choses en arrivent au point que les courtisans se sentent quelque peu trahis, le roi les privant d’un de leurs principaux attributs qui est de conseiller le monarque. Au contraire, ce dernier ira davantage chercher des avis auprès de certains députés comme Mirabeau. L’autre grande fonction à laquelle les courtisans se rattachent est celle de protéger le roi et sa famille, et de ce côté, la noblesse répond présent : quelques centaines de gardes du corps viendront se battre aux Tuileries le 10 août 1792 et certains tenteront de suivre le roi jusqu’au Temple, comme le premier valet de chambre Chamilly, la marquise de Tourzel ou la princesse de Lamballe.

 

Que sont devenus les grands courtisans ayant survécu à la Terreur, après la mort de Robespierre ? Y a-t-il des retours d’exil significatifs durant les années où l’on constate, à l’intérieur, un relatif retour au calme ?

après 1793, quels retours d’exil ?

Il n’est pas facile de répondre à cette question car entre la Terreur, les départs et les retours d’émigration, les guerres de Vendée et celles de l’armée des Princes, la vie des courtisans – et de manière plus générale des dizaines de milliers de nobles qui ne fréquentaient pas forcément Versailles mais qui ont choisi de quitter la France de la Révolution -, se subdivise en autant de destins individuels. Il y a des retours, souvent douloureux, les biens des émigrés ayant été confisqués. On pense par exemple au roman de Joseph Fiévée, La Dot de Suzette, sorte de roman social avant l’heure mettant en scène des aristocrates déclassés face aux nouveaux riches du Directoire. Toutefois, beaucoup arriveront à tirer leur épingle du jeu. D’autres choisiront l’exil, en entrant au service de nations étrangères comme le comte Roger de Damas, qui combat pour le roi de Naples. Certains tenteront de se faire oublier et vivront paisiblement à l’étranger, comme Chateaubriand, qui retrouva toute une société d’émigrés en Angleterre en 1793. Les plus rares seront ceux qui suivront les princes en exil jusqu’au bout, par exemple les proches de Louis XVIII qui formèrent autour de lui un fantôme de cour, comme le marquis de Dreux-Brézé. On le sait cependant, les retours en France s’accélèrent avec le Consulat, Bonaparte intervenant lui-même pour faire rayer certains noms des listes d’émigrés, que ce soit pour faire entrer certains talents à son service, ou pour complaire à Joséphine, qui joue volontiers le rôle d’intermédiaire entre l’ancienne aristocratie et le nouvel homme fort.

 

« Les retours en France se sont accélérés avec le Consulat,

Bonaparte lui-même étant intervenu pour faire rayer

certains noms des listes d’immigrés. »

 

Quels sont ceux qui tireront particulièrement bien leur épingle du jeu des changements de régime, passant sans trop de dégât des faveurs royales aux faveurs d’une monarchie restaurée, en passant par un standing honorable (ou mieux !) lors des périodes révolutionnaire et impériale ?

revers et retours de fortune

Le nom qui vient tout de suite à l’esprit est celui de Talleyrand, bien entendu, qui passe brillamment de la cour de Versailles à celle de Napoléon puis enfin à celle des Bourbons restaurés. Les «  girouettes  » de moindre envergure sont nombreuses, les ralliements à l’Empire s’accélérant particulièrement après le mariage de Napoléon et de Marie-Louise. L’armée, de même que le corps préfectoral ou le conseil d’Etat, forment des «  pépinières  » où sont placés les anciens nobles ralliés. Parmi ceux qui donnent très tôt des gages au nouvel empereur et en sont récompensés, on peut penser à quelques grandes familles comme les Montesquiou ou les Ségur. Il ne faut pas oublier non plus que quelques-uns changeront d’avis, comme la duchesse de Chevreuse, ralliée du bout des lèvres à l’Empire mais qui finira par être exilée à 50 lieues de Paris à cause de son antipathie trop prononcée envers Napoléon. Ces ralliements sont pourtant essentiels aux yeux de l’empereur, que ce soit pour donner de l’éclat à sa nouvelle cour impériale, en retrouvant le bon ton et l’esprit de Versailles, mais aussi pour assurer la stabilité de son régime, en favorisant la fusion entre les élites de l’Ancien Régime et celles issues de la Révolution..

 

Talleyrand

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, l’homme

qui a essayé tous les régimes...

 

Du point de vue de la cour, la Restauration est-elle triomphante, arrogante, ou bien plutôt humble et discrète ? Est-ce que de ce point de vue on note une différence nette entre les règnes de Louis XVIII le modéré et de son frère, Charles X l’ultra ?

la Restauration, triomphante ou humble ?

Le triomphalisme n’est pas unanimement partagé par les courtisans qui prennent leur place aux Tuileries en 1814. Certains étaient déjà là sous Napoléon et craignent que leur ralliement ne leur coûte cher. Les nouveaux nobles d’Empire, qui craignent également pour leurs titres et leurs revenus, se font discrets mais finissent par se plaindre de l’attitude froide de certains courtisans d’Ancien Régime. Enfin, certains ont rongé leur frein en émigration ou en province, parfois depuis 1789, et leur premier soin est de se refaire une santé financière en quémandant des pensions ou des charges de cour : la cour de la Restauration coûtera donc plus cher que celle de l’Empire, le roi pensionnant des milliers de ses anciens partisans. De ce point de vue-là, la vie de cour est en effet assez impitoyable et ressemble en 1814 à une foire d’empoigne. Après les Cent-Jours, la cour a en revanche tendance à se replier sur elle-même. Les Bourbons vivent entre eux, avec leurs proches, et les fêtes se font plutôt rares. Il y a cependant eu des concessions puisque la cour ne revient pas à son état d’avant 1789 : l’étiquette d’Ancien Régime n’est pas entièrement rétablie, le roi va par exemple ouvrir la session parlementaire comme le faisait Napoléon ; il ne dîne plus en public qu’une ou deux fois par an ; il évite les voyages de cour qui sont trop onéreux. Louis XVIII a à cœur d’imposer sa politique de pardon et accueille les nobles d’Empire, une réforme de 1820 étant notamment mise en œuvre par le duc de Richelieu pour ouvrir davantage la cour à ces nouveaux courtisans qui ne sont pas d’ancienne noblesse. En revanche, Charles X est un roi plus fastueux, ne serait-ce qu’à cause des festivités de son sacre en juin 1825. Il est aussi moins discret, notamment dans ses pratiques de dévotion, puisqu’il prend part avec la cour à des processions en plein Paris, ce qui contribue à miner sa popularité. Le rejet de la Révolution s’exprime de façon nettement plus forte sous son règne, les «  ultras  » étant arrivés au pouvoir, notamment avec le gouvernement du prince de Polignac. Le «  coup de majesté  » que Charles X essaie d’imposer en 1830 peut à ce titre être vu comme une tentative des courtisans les plus conservateurs d’appliquer leur programme politique, qui au fond est celui de la contre-révolution. La réaction populaire est telle que la cour et ses anciennes traditions sont balayées en même temps que l’ancienne dynastie.

 

« Le "coup de majesté" que Charles X essaie d’imposer en 1830

peut être vu comme une tentative des courtisans les plus

conservateurs d’appliquer leur programme politique, qui au fond

est celui de la contre-révolution. La réaction populaire

sera telle que la cour et les anciennes traditions seront balayées,

en même temps que l’ancienne dynastie. »

 

Après les Journées de Juillet (1830), Louis-Philippe Ier d’Orléans remplaça, sur le trône, ses cousins de la branche aînée des Bourbons. Il fut non pas «  roi de France  » mais «  roi des Français  », et on dit de lui qu’il était un «  roi bourgeois  ». La cour de ce roi fut-elle plus bourgeoise que les précédentes, et si oui cela a-t-il eu un impact sur la politique économique de la France (par exemple, s’agissant de son essor industriel) ?

sous Louis-Philippe, une cour bourgeoise ?

La cour de Louis-Philippe est peut-être la plus originale et la plus novatrice du XIXe siècle, bien loin de l’image poussiéreuse et figée qui colle encore à la peau du régime de Juillet. À son arrivée au pouvoir, sous la pression de la rue, le nouveau roi doit renoncer à l’organisation fastueuse de la cour de Charles X, supprimer l’étiquette et les grandes charges de cour héritées de l’Ancien Régime. Il affirme vouloir régner «  bourgeoisement  », en vivant en bon père de famille, ce qui n’est pas tout à fait pour lui déplaire, puisqu’il tient par exemple, jusqu’en 1831, à habiter le Palais-Royal, sa demeure ancestrale. Cependant, Louis-Philippe est rapidement rattrapé par l’exigence du faste et par le besoin de se créer un entourage de collaborateurs et d’hommes de confiance. Il comprend aussi que le protocole est indispensable pour se faire respecter. Une cour minimale réapparaît donc rapidement autour de lui, avant de prendre rapidement de l’ampleur avec l’installation du roi aux Tuileries. La vie de cour est jusqu’en 1848 rythmée par les grandes réceptions qui permettent de recevoir quasiment chaque semaine aux Tuileries plusieurs milliers de convives : les courtisans ne sont plus quelques dizaines ou centaines de nobles proches du roi et de sa famille, mais bien des bourgeois ralliés au régime ou en voie de se laisser rallier. Les fêtes, les bals, les concerts sont donc moins guindés, moins élégants – même si la mode féminine connaît sous Louis-Philippe un véritable âge d’or –, tandis que les listes d’invités laissent apparaître quantités de notaires, de rentiers, de commerçants, d’industriels, d’hommes politiques locaux, tous incroyablement flattés d’être conviés dans le palais du roi, de profiter d’un beau buffet et de trinquer avec la famille royale. Peu à peu, la cour gagne quand même en solennité, notamment lors des voyages de cour à Compiègne ou à Fontainebleau qui renvoient directement à la grande tradition royale. La cour reste malgré tout bourgeoise, une invitation aux Tuileries devenant même un signe de réussite pour des nouveaux riches en quête de reconnaissance sociale. Son rôle est donc davantage politique qu’économique, même si la société qui se bouscule aux Tuileries, celle des «  hommes en noir  », est bien représentative de la période de la monarchie parlementaire et de la révolution industrielle, en somme, de la France de Guizot.

 

« La cour de Louis-Philippe est essentiellement bourgeoise,

une invitation aux Tuileries devenant alors un signe de réussite

pour des nouveaux riches en quête de reconnaissance sociale. »

 

Les empereurs Napoléon Ier et Napoléon III ont tous deux assis leur règne en partie sur une conception de la citoyenneté directement héritée des acquis de la Révolution : l’égalité civile au sein d’une société sans classes. Mais dans les faits, a-t-on accordé, dans l’entourage de l’un et de l’autre, une place significativement plus importante aux personnalités méritantes, ou bien la rente et l’héritage étaient-ils, là aussi, à peu près aussi représentés que dans les cours d’Ancien Régime ou de Restauration ?

le mérite sous les cours d’empire

La question du mérite est véritablement centrale pour comprendre les enjeux de pouvoir autour des cours du XIXe siècle. Là où la cour de l’Ancien Régime avait échoué à intégrer cette composante et où Louis XVI, avant 1792, avait refusé de laisser les députés brissotins lui constituer un nouvel entourage de courtisans «  bourgeois  », Napoléon affirme au contraire l’importance du mérite. C’est en tout cas ce qu’il répète à ses proches et ce qu’il affirmera à Sainte-Hélène : pour lui, le caporal peut avoir son bâton de maréchal dans sa giberne, et le courtisan n’est pas forcément noble mais peut tout à fait être de basse extraction sociale, pourvu qu’il s’illustre au service de l’État ou qu’il fasse fortune par ses propres moyens. Il affirme constamment l’importance du mérite individuel et tente de le mettre en avant à la cour, mais il n’oublie pas non plus de favoriser les anciennes élites, qui restent puissantes et qui ne s’inscrivent pas du tout dans la même logique. Par conséquent, ce rêve d’une égalité parfaite est un peu mis à mal, d’autant plus que les courtisans de basse extraction ne cherchent qu’à pérenniser leur fortune en favorisant leurs enfants, de manière à créer leur propre lignée. La Restauration cherche elle aussi à ménager la chèvre et le chou en affirmant vouloir admettre des non-nobles méritants dans l’entourage du roi, mais dans les faits, les familles d’Ancien Régime reprennent largement leur place. Ce n’est qu’avec Louis-Philippe que la cour s’ouvre réellement, la notion même de «  courtisan  » étant entièrement redéfinie pour être corrélée avec l’idée de mérite individuel et de réussite économique et sociale. Napoléon III conserve cette idée d’ouverture, même s’il tient à donner du lustre à son régime en appelant auprès de lui des représentants de grandes familles. Finalement, l’histoire de la cour au XIXe siècle évoque une des grandes passions françaises, qui est justement cette lutte constante entre le mérite et l’esprit de caste, comme un prélude à cet «  ascenseur républicain  » à qui l’on reproche si souvent de nos jours d’être en panne…

 

« Ce n’est qu’avec Louis-Philippe que la cour s’ouvre

réellement, la notion même de "courtisan" étant entièrement

redéfinie pour être corrélée avec l’idée de mérite individuel

et de réussite économique et sociale. »

 

Diriez-vous de la cour qu’elle a été, à tel ou tel point de l’histoire de notre pays, authentiquement "scandaleuse" en ce que son entretien, peut-être immérité, aurait pesé d’un poids exorbitant sur les finances nationales ?

la cour au XIXe, un scandale ?

On peut considérer que la cour coûte cher, qu’elle est un lieu propice aux gaspillages et à la débauche. Il est aussi possible de la voir comme un moteur économique faisant vivre des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes, les employés des cuisines, des écuries ou des appartements par exemple, mais aussi les tailleurs et joailliers parisiens chez qui les invités du roi se fournissent. En cela, la cour a une utilité sociale. Elle participe aussi au devoir de représentation et à l’exigence de faste qui incombe à tout pouvoir, quel que soit le type de régime, et occupe une fonction non négligeable dans le rayonnement du pays. Enfin, elle joue au XIXe siècle un rôle artistique important, en encourageant ou en pensionnant les artistes et hommes de lettres, mais aussi en meublant et en restaurant les grands châteaux comme Versailles ou Fontainebleau qui auraient sans cela complètement disparu. On ne peut donc pas qualifier la cour de scandaleuse, même si les pensions accordées par certains souverains – on pense tout particulièrement aux Bourbons – ont parfois pu coûter cher et être imméritées. Si Louis XVI, Louis XVIII et Charles X abusent peut-être de ce système des pensions dont les dépenses augmentent au détriment de celles consacrées au faste, on ne doit pas non plus oublier que la cour est un espace novateur du point de vue social, où Napoléon met en place un système de caisse de retraite dès 1810, où les employés sont soignés gratuitement et ont accès à une bibliothèque, ce qui pour l’époque est exceptionnel. Enfin, sur le plan de la «  morale  », on peut se demander si la cour a été scandaleuse. Celle de Louis XVI a pu l’être par ses liens politiques avec la contre-révolution, celle de Napoléon était au contraire très rigide du point de vue des mœurs. Les Bourbons et les Orléans étaient eux aussi plutôt puritains, malgré la passion curieuse de Louis XVIII pour ses favoris successifs, le ministre Decazes et la comtesse du Cayla, qui eurent cependant à cœur de ne pas abuser de leur position. Les fils de Louis-Philippe ont eu quelques frasques de jeunesse, et la cour de la monarchie de Juillet s’est fait remarquer à la toute fin du règne par quelques fêtes trop fastueuses, qui ont choqué les Parisiens confrontés à une crise économique. Enfin, la cour de Napoléon III a peut-être plusieurs fois provoqué des scandales, l’empereur affichant de nombreuses maîtresses. On a sans doute envie de charger la cour du XIXe siècle de tous les maux, dans le prolongement de celle de Versailles (dont la réputation désastreuse pourrait sans doute aussi être revue à la baisse), mais en réalité, ces régimes n’étaient ni plus ni moins corrompus, scandaleux ou dépensiers qu’à notre époque.

 

« Somme toute, ces régimes n’étaient ni plus ni moins corrompus,

scandaleux ou dépensiers qu’à notre époque. »

 

Si on l’analyse règne après règne, époque après époque, pour la période qui nous concerne (l’après-1789), quand peut-on dire que la cour aura été majoritairement une force de fermeture et d’inertie, voire de réaction ? Quand aura-t-elle été, au contraire, une force d’ouverture à l’extérieur, de réforme de la société ?

une force de réaction ou de mouvement ?

La cour opère à ce niveau un véritable mouvement de balancier. Elle reste sous Louis XVI globalement très conservatrice et fermée à la Révolution ainsi qu’aux changements qu’elle apporte. En revanche, dès l’Empire, elle reflète les évolutions de la société : celle de Napoléon évoque sa volonté de fusion des anciennes et des nouvelles élites, celle de Louis XVIII «  renoue la chaîne des temps  » en actant le retour à la cour des grandes familles de Versailles, oscillant entre une volonté d’ouverture puis un fort conservatisme qui reflète celui du gouvernement de la fin du règne de Charles X. Elle est alors clairement une force de réaction. Sous Louis-Philippe et Napoléon III, en s’ouvrant à la bourgeoisie, elle devint au contraire une force d’ouverture et accompagnant les évolutions de la société, de l’essor de la grande bourgeoisie qui s’allie progressivement à l’aristocratie tout en adoptant ses codes et ses modes de vie. On peut voir les cours de chaque régime comme des reflets de leurs époques.

 

Quand on observe qu’une partie importante du public français goûte volontiers les histoires somme toute assez people qui entourent la vie de leur monarque républicain, ou encore qu’on s’extasie bien vite devant la naissance d’un Royal Baby (fût-il cinquième dans la ligne de succession à la couronne britannique), est-ce à dire que, quelque part, les Français ont une appétence inavouée pour les figures monarchiques ? Après tout, Emmanuel Macron lui-même, avait affirmé lorsqu’il était ministre de l’Économie qu’il manquait «  un roi à la France  »...

une appétence française pour la monarchie ?

La cour de l’Ancien Régime fait davantage rêver que celle de Napoléon III… La fascination pour les cours anciennes répond en réalité à une méconnaissance du passé : on rêve d’une cour idéalisée, réduite à quelques figures archétypales comme Louis XIV et Marie-Antoinette, on fantasme sur les grands appartements de Versailles et de Fontainebleau ou sur les charmes du Petit Trianon, mais sans réellement connaître la complexité de leur histoire. Même si la vie de cour nous a légué ces lieux splendides, elle ne se limite pas à un héritage artistique ou patrimonial. Et de fait, l’intérêt des visiteurs des grands châteaux royaux pour le rôle politique ou diplomatique de la cour, ou pour sa complexité comme lieu de vie et construction sociale semble complètement passer à la trappe. Finalement, la fascination que vous évoquez pour la royauté anglaise – c’est-à-dire une monarchie réduite à son rôle de représentation et d’incarnation du pouvoir par le faste – renvoie peut-être à la perception des cours anciennes, que l’on imagine avant tout comme le théâtre d’un art de vivre fantasmé, et non comme des lieux de vie et surtout des lieux de pouvoir. Cette appétence des Français pour les figures monarchiques provient peut-être davantage de la méconnaissance des réalités du fonctionnement des systèmes monarchiques anciens que du déficit de l’incarnation du pouvoir dans notre République. On en revient toujours à la nécessité de mieux étudier l’histoire. En visitant Versailles, on peut certes apprécier les ors de Louis XIV, mais il est dommage de méconnaître la complexité logistique et humaine de l’institution curiale.

 

« L’appétence des Français pour les figures monarchiques

provient peut-être davantage de la méconnaissance des réalités

du fonctionnement des systèmes monarchiques anciens

que du déficit de l’incarnation du pouvoir dans notre République. »

 

Si vous deviez, parmi tous les courtisans dont vous brossez le portrait dans votre livre, n’en choisir qu’un ? Qui, et pourquoi ?

s’il devait n’en rester qu’un...

Au risque de paraître banal, j’éprouve une grande sympathie pour le grand maréchal du palais de Napoléon, Duroc, un homme brillant, doué d’une immense force de travail. En lisant ses lettres je me suis rendu compte de son dévouement à l’empereur qui lui faisait entièrement confiance – il est un peu le modèle de ces «  hommes  » de Napoléon, qui formaient sa garde rapprochée et qu’il avait lui-même formé pour le servir. Il s’occupe de presque tout à la cour impériale, de la décoration, de l’entretien des palais, de la sécurité, du personnel et des cuisines, sa position de proche de l’empereur faisant de lui un interlocuteur privilégié pour tous les administrateurs de la Maison de l’empereur. Il apprend sur le tas son métier de courtisan, n’étant pas issu d’une famille de la cour de Versailles, et en remontre pourtant aux plus grands seigneurs de l’Ancien Régime comme Talleyrand qui avoue son admiration pour lui. À l’occasion, il fait preuve de talents de diplomate insoupçonnés, qui le font connaître dans toute l’Europe. Pourtant, il cache derrière son dévouement à l’empereur des ambitions militaires frustrées, car il rêvait d’être un grand général. Napoléon, qui a trop besoin de lui, l’empêche de partir au combat, mais il meurt pourtant d’un boulet de canon à la fin de l’Empire, ce qui est une terrible ironie du sort. C’est un personnage fascinant, bien plus complexe que l’on pensait, qui mériterait une biographie.

 

Duroc

Portrait du maréchal Duroc, duc de Frioul, par Antoine-Jean Gros.

 

Quels sont vos projets, vos envies pour la suite ? Que peut-on vous souhaiter ?

la suite...

On ne s’arrête pas de travailler sur la cour si facilement. J’ai prolongé ma réflexion sur le Premier Empire et sur le rôle des femmes à la cour avec une biographie de Marie-Louise parue l’an dernier chez Perrin. J’ai voulu aussi revenir à ce que j’avais écrit sur la chute de la monarchie au 10 août 1792 et sur le rôle de la vie de cour dans les événements révolutionnaires. J’en ai tiré un livre sur la captivité de la famille royale au Temple, qui paraîtra le 16 août. Il y a d’autres livres prévus pour la suite, souhaitez-moi donc juste d’avoir le temps de tous les écrire…

 

Charles Éloi-Vial

Charles Éloi-Vial. Illustration : France Info.

 

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3 juillet 2018

Véronique de Villèle : « Il y a en moi, une forme de force, qui me pousse à ne jamais me laisser aller... »

À la mi-juin, moi, le presque Lyonnais qui ne fréquente (pour le moment ?) que très rarement la capitale, j’ai décidé de retourner voir Paris (Paris !), pour quelques jours. Je voulais revoir quelques uns des grands sites qui font la majesté de la Ville Lumière (photos ici si ça vous dit), m’immerger dans des atmosphères pittoresques de quartier qui en font le charme, et surtout rencontrer enfin des gens aux échanges agréables et venus de là-bas mais que je n’avais jusqu’à présent pas encore vus "en vrai". Parmi eux, Frédéric Trocellier, et Véronique de Villèle. J’ai connu Frédéric, un passionné de photo, il y a une quinzaine d’années, sur un forum que j’animais alors, et nous n’avions heureusement jamais perdu le contact depuis. Véronique compte parmi mes fidèles encouragements, pour Paroles d’Actu, et elle a répondu à plusieurs de mes sollicitations d’interview depuis 2002.

Le lundi 18 juin, nous avons avec Frédéric passé la matinée du côté de Montmartre et de son Sacré-Cœur (il a passé son enfance dans le 18e). Puis, autour de 13h, direction la rue du Cherche-Midi pour rejoindre les locaux des Cercles de la Forme, dans lesquels officie Véronique. Nous avons discuté un peu avec Véronique, puis assisté à son cours. Un cours complet, rythmé, et où le dynamisme est le maître-mot. Frédéric a pris des photos, nous avons tous deux observé, regardé Véronique se mouvoir de part et d’autre de la salle au rythme de la musique, et les élèves suivre ses instructions. Nous les remercions, tous, d’avoir joué le jeu et de leur accueil sympathique.

 

Photo VdV Fred et moi

Les arroseurs arrosés : de g. à d. : moi et Frédéric, "captés" par Véronique.

 

Nous sommes convenus, avec Véronique, de réaliser une nouvelle interview suite à cette rencontre. Pas tout de suite non, car après le cours, il fallait déjà qu’elle rejoigne son scooter à toute vitesse pour retrouver les locaux de Sud Radio. Nous ferions cela à distance. Au 1er juillet, c’était chose faite. L’article qui suit est ce que j’en ai tiré ; il comprend également trois surprises : deux pour Véronique (j’ai contacté plusieurs de ses élèves via Facebook pour les inviter à "raconter" leur expérience avec la coach, deux m’ont répondu et ont concrétisé la chose), une pour celles et ceux qui suivent ses cours, un message vidéo qu’elle a accepté d’enregistrer. Merci à Annabel et à Christine, pour votre gentillesse. Merci à toi, Frédéric, de m’avoir suivi dans cette petite aventure. ;-) Merci à vous, Véronique... et à bientôt ! Une exclusivité Paroles d’Actu. Par Nicolas Roche.

 

EXCLUSIF - PAROLES D’ACTU

Q. : 27/06/18 ; R. : 29/06/18 et 01/07/18.

Véronique de Villèle: « Il y a en moi, une forme de force,

qui me pousse à ne jamais me laisser aller... »

Photo FT VdV 1 

Photo : Frédéric Trocellier.   

 

Partie I: l’interview de Véronique

 

Véronique de Villèle bonsoir, et merci d’avoir accepté de répondre une nouvelle fois à mes questions pour Paroles d’Actu. Je suis heureux d’avoir pu enfin vous voir en chair et en os pour de bon, c’était il y a quelques jours aux Cercles de la Forme à Paris...

Oui moi aussi, je suis heureuse d’avoir fait votre connaissance "en vrai". Maintenant vous avez vu l’ambiance dans mes cours aux CDLF ! Il ne vous reste plus qu’a venir prendre un cours avec moi, cher Nicolas !

 

Haha... j’en serais ravi... J’ai eu la chance, donc, d’assister au cours que vous avez donné rue du Cherche-Midi le 18 juin dernier à l’heure du déjeuner, avec mon camarade Frédéric à la photo - je le salue ici, ainsi que toutes vos élèves, et votre élève, qui ont joué le jeu avec la pêche, et le sourire. Vous avez dû filer très vite après, en scooter, pour votre émission de Sud Radio. Ça ressemble à quoi, une journée type de Véronique de Villèle ? C’est toujours autant la course, ou bien est-ce plus calme parfois ? ;-)

Je me lève tres tôt, vers 5h-5h30. Mon petit-déjeuner : café, yaourt, crackers. Ensuite, ordinateur : je prepare les rendez-vous de la journée, la playlist de mes cours, ma chronique sur Sud Radio. Puis je prends ma douche, et je pars donner mon premier cours. Ensuite, déjeuner light avec deux, trois amies des cours, et hop je saute sur mon scooter direction la radio... Puis, des RDV divers, ou bien je rentre à la maison... J’accepte peu de sorties le soir, mais j’ai quelquefois des dîners que je ne peux pas manquer ! Ou bien, je retrouve des amis à un concert, et ça j’adore !

 

Vous m’aviez parlé, lors de notre interview précédente, de votre ouvrage Gym Silver Tonic (Michel Lafon), mettant en avant la pratique d’une activité physique et de bons réflexes "forme" notamment pour les gens qui ont, comme le dit joliment la formule, "de l’argent dans les cheveux". Est-ce que, concrètement, vous avez à l’esprit des exemples de personnes qui, physiquement ou mentalement, n’allaient pas forcément très bien quand elles ont commencé à prendre vos cours, et dont vous avez senti que vraiment, ces exercices-là les faisaient aller mieux ?

Oui c’est une évidence, je fais tout pour que les gens aiment mes cours mais avant tout pour que cela leur soit bénefique, et j’en vois les resultats tous les jours !

 

Je connais votre sens de la fidélité, et de l’amitié Véronique. Les douze derniers mois n’ont pas été tendres avec vous : Mireille Darc est partie en août 2017, Johnny Hallyday en décembre dernier. Deux très proches... Et il y a, toujours, ces pensées que vous avez pour votre maman. Moi j’ai envie de vous demander, en marchant sur des œufs pour ne pas être indiscret et encore moins indélicat, ce qu’est votre recette pour contrer les gros coups de blues : est-ce que le sport par exemple, c’est une façon temporaire de penser à autre chose, ou mieux que ça, un vrai remède à plus long terme contre la déprime ?

Le sport est une aide évidente mais il y aussi une forme de force, que j’ai en moi, et qui pousse à ne jamais se laisser aller... Je pense à Davina qui a cette force inébranlable, et ça m’aide !

 

VdV avec Soleyman

V. de Villèle, avec son filleul Soleyman. Collection privée.

 

Est-ce que vous avez deux ou trois conseils à usage immédiat de mouvements et bons réflexes santé/moral pour des personnes a priori éloignées du milieu du sport ou même de l’exercice ? Typiquement, la personne âgée qui ne bougerait pas beaucoup...

En restant chez soi, on peut tout à fait faire de l’exercice (mon dernier livre Gym Silver Tonic est bourré d’exemples, et de photos d’illustration). Cela peut se faire assis sur son canapé, debout dans sa cuisine, avec une bouteille d’eau, une balle, etc... On peut étirer sa taille, travailler ses abdos, faire aussi des exercices de visualisation pour sa mémoire. Et puis bien sûr, monter des escaliers, bouger, ne pas rester inactif...

  

Vos cours se font en musique, et vous avez une sélection sympa, entraînante et aussi, je crois, que vous adaptez à vos élèves. C’est quoi votre tracklist bonne humeur à vous ? Ces quelques chansons qui vous donnent la pêche ou vous rendent le sourire à chaque fois que vous les entendez ?

Je fait mes playlists avec les derniers tubes, mais aussi et surtout avec les titres collector que tout le monde aime, des anciennes chansons bien rythmées... (playlists à retrouver aussi dans mon dernier livre !)

Par exemple :

Jailhouse Rock, Elvis Presley.

We cut the night, AaRON.

Thriller, Mickael Jackson.

The Best, Tina Turner.

A Man I know, Charles Pasi.

Dancer, Gino Soccio.

 

En quoi est-ce que vous diriez que vos cours ont évolué par rapport aux années Gym Tonic ?

Mes cours ne sont jamais les mêmes, je change... d’abord pour les femmes qui me suivent depuis tant d’années, et aussi pour moi. Je n’ai jamais de lassitude à donner mon cours, c’est à chaque fois un peu différent !

 

Le 7 juillet vous allez donner un cours exceptionnel en province, en l’occurrence à Bonnétable, en faveur des sinistrés inondés de la Sarthe. Qu’est-ce qui vous a convaincue de le faire ?

C’est Séverine, une amie qui habite la région de Bonnétable... sa maison a été inondée, eh bien le jour même avec ses filles, elles sont allées aider les autres, ceux qui étaient encore plus sinistrés qu’elle ! Bel exemple de génerosité.

 

VdV Sarthe

 

Est-ce envisageable de vous voir, à l’avenir, proposer des cours de manière un peu plus "décentralisée", dans telle ou telle ville de France de temps en temps, si bien sûr votre emploi du temps de ministre vous le permet ? ;-)

C’est vrai que quelques grandes villes de province me demandent parfois d’aller les voir... Malheureusement je ne peux pas être partout...

 

Quel message avez-vous envie d’envoyer à vos élèves, et en particulier à celles et ceux qui vous suivent depuis des années et des années, à l’occasion de cette interview ? Qu’est-ce qu’ils représentent pour vous ? Un petit message vidéo peut-être ? Ce serait sympa...

 

 

Quelle est l’image que vous auriez envie qu’ils aient de vous, tous ces élèves, et ces gens que vous croisez au quotidien ? Si vous aviez un avis à donner là-dessus : quel serait le compliment qui vous toucherait le plus ?

Professionnelle… j’aime la perfection ! Et on ne peut l’atteindre que si l’on est PRO !

 

Vous aviez déclaré dans une interview récente : Davina donnant des cours de yoga aux CDLF, pourquoi pas ? Alors, ça en est où, ce joli rêve ? ;-) Et comment va-t-elle, votre complice de toujours et surtout sœur de cœur ?

Davina est ma sœur de cœur. Nous nous parlons, nous nous voyons... elle est dans son monastère du Poitou, Chökhor Ling, où elle dirige des cours et des stages magnifiques…

 

Véronique avec Davina

V. de Villèle, avec Davina. Collection privée.

 

Comment se porte Max, votre filleul, jeune comédien dont la vie n’a, jusqu’à présent, pas tout à fait été un fleuve tranquille ?

Aujourd’hui Max passe son Bac. Il est également à l’affiche de son dernier film, Monsieur je-sais-tout, dont il a le rôle-titre (il y joue le rôle d’un autiste). C’est un acteur fabuleux !

 

Dans l’actu sport du moment, il y a bien sûr, qui l’aurait loupé... ^^ la Coupe du monde de foot, en Russie. Un commentaire sur la compétition jusqu’à présent ? Vous voyez qui en finale ? Quel prono pour le trophée ?

J’adore le foot ! Je ne loupe aucun match. Les Bleus sont forts. Si leur mental est bon, alors ils peuvent gagner cette Coupe du monde, comme en 1998. Ils ont été magnifiques contre l’Argentine... j’espère qu’ils feront encore mieux !

 

Vous êtes très impliquée, on le sait, pour la promotion de la pétanque en tant que sport de haut niveau, et notamment dans la perspective des Jeux olympiques de 2024. En quoi est-ce un sport "complet" ?

C’est convivial, ça ne coûte pas cher, il faut de l’adresse, de la concentration et, ce qui me plaît le plus, de la stratégie.

 

Actu, toujours, dans un autre domaine. On a pas mal parlé, ces jours-ci, de l’entrée au Panthéon de Simone Veil, accompagnée de son époux Antoine. Est-ce que cette femme, en bien des points remarquable il est vrai, fait partie des personnalités que vous admirez et qui vous inspirent le plus ? De qui est-il composé, votre Panthéon perso ?

Simone Veil fut une femme exemplaire, remarquable, que j’ai eu la chance de rencontrer... Je suis très admirative de sa personne. J’ai adoré cette magnifique cérémonie au Panthéon.

De Gaulle, Sœur Emmanuelle, l’Abbé Pierre, et les chercheurs pour les maladies comme le cancer des enfants ou Alzheimer... ils sont mon Panthéon perso. 

 

J’aborde ici une question qui est un serpent de mer de nos interviews depuis la première il y a six ans. Vous prenez beaucoup de plaisir à participer à l’émission de Liane Foly sur Sud Radio. Je suis persuadé, je vous l’ai déjà dit, et je le pense encore plus depuis que je vous ai vue animer ce cours, que vous pourriez diriger, vous, une émission bien-être et reportages/conseils du quotidien (à la Sophie Davant). Alors, quand est-ce qu’on la démarre, cette campagne pour vendre ça à un média ? ;-)

Eh bien OUI, j’ai énormément aimé cette saison à Sud Radio aux cotés de Liane Foly. Cette aventure vient de se terminer. J’étais auparavant sur Europe 1, et précédemment j’avais un rendez-vous sur les ondes de RMC. Maintenant il me tarde de retrouver un micro, j’adore cet exercice, la radio ! à bon entendeur...

 

Petit jeu de l’autoportrait : trois adjectifs pour vous auto-qualifier ?

Professionnelle, travailleuse, généreuse... drôle !

 

J’aime bien cette question, et, passé un temps, je la posais beaucoup, mais à vous, habituée parmi les habitués, jamais, alors : si vous pouviez voyager dans le temps, une seule fois, donc un seul choix, quelle époque auriez-vous envie de visiter ?

Le futur. Voler dans l’espace, et pourquoi pas y donner un cours ? J’adorerais rencontrer Thomas Pasquier.

 

Vous avez 25 projets par jour Véro, ça aussi je le sais. ;-) On ne peut pas tous les citer ici. J’ai envie de vous demander, simplement : c’est quoi vos grandes envies aujourd’hui, vos rêves encore à réaliser ?

Une belle émission de radio que je dirigerais avec une bande joyeuses de spécialistes, dans tous les domaines. Genre Frou-frou de Christine Bravo.

 

Tout le mal que je vous souhaite ! Allez on la lance cette campagne ! Bon, et pour ceux qui n’auraient pas encore compris, quelques arguments décisifs, pour inciter nos lecteurs à venir prendre vos cours, dans la Sarthe, à Paris, ou ailleurs ?  ;-)

Que c’est différent des autres, qu’ils me fassent confiance ! Plus de 30 ans d’enseignement ! Des milliers de cours dans mes baskets !

 

Photo FT VdV 2

Photo : Frédéric Trocellier.

 

Un dernier mot, pour conclure ?

Merci de ce joli moment avec vous Nicolas. À bientôt !

 

V. de Villèle est toujours très impliquée auprès de la Fondation pour la Recherche

sur Alzheimer, pour laquelle elle organise un grand concours de pétanque à Paris le 20 septembre.

Également ambassadrice de L’Envol, elle participera à un événement lors du

Longines Paris Eiffel Jumping le 5 juillet. Et, le 10 juillet, elle sera présente

lors d’un grand concert à Juan-Les-Pins donné pour Enfant Star & Match.

Les deux dernières associations œuvrent pour les enfants malades, la cause est belle ! ;-)

 

Partie II: les messages de deux élèves

 

Annabel de Boysson Weber, le 2 juillet.

 

 

Christine Taieb, le 2 juillet.

 

LIEN ICI pour voir la vidéo de C. Taieb

 

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